Sport Alsace_12 - Groupe Decapole
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SPORT AVENTURE : RAID L'ARBRE VERT AMAZONES 10 «On a toutes envie d’y retourner» PHOTOS: ZBO La 14ème édition du Raid L'Arbre Vert Amazones vient de s'achever sur l'île de Bali en Indonésie. Ce Raid nature 100 % féminin, sans moteur mais avec beaucoup de sueur, a rassemblé 270 baroudeuses réparties par équipes de trois. La Strasbourgeoise Olivia Conrad, volleyeuse à l'Alsatia Neuhof, a manqué de peu le podium. Avec la Parisienne Christelle Gauzet, vainqueur de Koh-Lanta en 2008, et la Suissesse Alicia Heiniger, championne d'équitation en sauts d'obstacles, l'équipe Défi d'Elles/Alsace Amazones termine finalement à la 4ème place. Récit d'une aventure où le défi sportif prend toute sa dimension humaine. Un petit coucou aux écolières de l'île des Dieux. ● Olivia Conrad, le podium vous a longtemps tendu les bras… ❍ L'an dernier, nous avions fini 9e au Cambodge. Cette place de 4e constitue notre meilleur classement avec Alicia et Christelle. Mais elle a un goût d'inachevé. C'est le canoë qui nous met dedans. Il y a une course sur la plage avant de rejoindre les embarcations. On est parties comme des furies et on étaient les premières à l'eau. Il s'agit de l'épreuve la plus difficile, d'autant que ce matin-là la mer était très agitée. Les Dieux se sont réveillés. Même les habitants de l'île n'avaient pas vu autant de vagues à cette époque de l'année. On s'est fait dépasser par des filles qui étaient derrière nous au classement. Questions de poids, de bras, de synchronisation en pagayant ? C'est rageant. On pouvait encore aller chercher cette 3ème place lors du tir à l'arc, mais il nous a manqué deux ou trois flèches mieux centrées… ● Trek, VTT, canoë, course d'orientation, tir à l'arc, vous n'avez guère le temps de souffler pendant cette semaine de compétition. ❍ C'était surtout vrai pendant le trek. Il a fallu monter et descendre le Mont Batur, dont le volcan sacré est toujours en activité. Nous avons aussi couru à travers les rizières qui sont construites en terrasses pour permettre l'irrigation. Tous ces escaliers, c'était interminable. Il faut rappeler que les points de contrôles et l'arrivée se passent à trois. Donc tout le monde doit suivre le même rythme. Lors du dernier trek, l'équipe a donc choisi de s'encorder. Mais cette technique nécessite énormément de concentration, car une chute peut entraîner aussi celle de sa coéquipière. ● Rester concentrée quand on traverse des paysages aussi idylliques n'est pas forcément simple. ❍ On n'a pas trop le choix OLIVIA, CHRISTELLE ET ALICIA : UNE BELLE 4ème PLACE ZBO 11 Olivia, Alicia et Christelle : tout près du podium. non plus, car la majorité des chemins ne sont pas larges, sans compter les passages de ponts ou la traversée de zones dangereuses. C'est souvent glissant et piégeux, donc on n'est pas toujours à fond, car il faut absolument éviter les blessures, notamment à la cheville ou au genou. Mais quand on ressent un coup de mou, la beauté de ce paysage est le meilleur remède. Il nous absorbe en même temps qu'il nous rebooste. Et on repart de plus belle. ● Quel instantané vous vient à l'esprit sur le parcours de Bali ? ❍ Pendant l'épreuve de VTT, nous avons été encouragées par les écoliers en uniforme qui agitaient leurs drapeaux. Sur notre passage, ils nous lançaient de l'eau car le mercure atteignait 38° et la chaleur là-bas est très humide. On leur tapait dans les mains. Un vrai moment de bonheur. ● Au delà du sport, ce Raid nature privilégie une immersion dans la culture locale, ainsi que les échanges avec la popula- tion. ❍ Outre le défi sportif, la découverte culturelle du pays traversé fait partie de l'ADN du Raid Amazones. L'aprèsmidi est donc consacrée aux visites : rizières, atelier de peinture sur des œufs, confection de crêpes locales… J'ai aussi appris les pas de la danse classique balinaise grâce à une mère et sa fille et j'ai été initiée au tis- sage des feuilles de palmier. C'est dans ces petits paniers que la population dépose les offrandes du matin pour célébrer les Dieux ou chasser les démons. ● Prêtes à recommencer l'aventure en 2016 ? ❍ La frustration de ne pas avoir accroché le podium est toujours présente. Rien que pour l'évacuer, on a toutes envie d'y retourner… Comment pagayer sur une mer agitée… ● Le lieu est-il déjà choisi ? ❍ Plusieurs destinations sont à l'étude. La Californie s'est officiellement portée candidate pour accueillir la 15ème édition du Raid Amazones en 2016. Mais il est aussi question du Brésil et de l'Afrique du Sud. Propos recueillis par Patrick Schwertz LE RÊVE A AUSSI UN PRIX 12 Qu’est-ce qui fait courir les sponsors? Le rêve d'une Amazone a aussi un prix. Chaque équipe doit réunir la somme de 15.000€ pour s'inscrire et participer à l'épreuve. L'association Alsace Amazones s'est donc entourée de partenaires financiers tous différents. Mais qu'est-ce qui fait courir une entreprise spécialisée dans la lingerie féminine, une société de compléments alimentaires, un cabinet de ressources humaines, une avocate et une restauratrice ? Décryptage. ont su faire vivre la marque de façon sympathique et visuelle, notamment sur les réseaux sociaux», fait encore remarquer la Directrice marketing de Herbalife France installé à Mundolsheim. PHOTOS: ZBO «J’avais très envie qu'elles nous représentent» Un final de toute beauté autour d'Alexandre Debanne (à droite). «Se dépasser quand tout va bien, se surpasser quand tout va mal». Le message délivré par la vidéo officielle du Raid L'Arbre Vert Amazones 2015 à Bali fait mouche. De l'effort, du réconfort, du rire, des larmes, un paysage à couper le souffle, une bande-son qui hérisse le poil, nous aussi on a craqué. Tout comme Me Carine Cohen-Solal, dont le cabinet strasbourgeois fait partie du pool des partenaires. «A chaque saison, le CD du Raid Amazones me fait fondre en larmes. Il y a des images fortes comme une mère qui court avec ses deux enfants ou comme cette candidate aveugle, explique l'avocate spécialisée dans le droit du travail. Je ne suis pas sportive, mais je vis les aventures d'Olivia et de ses coéquipières par procuration. C'est ma façon à moi d'apporter une pierre à l'édifice.» Une façon de faire vivre la marque Chez Herbalife, l'ancrage dans le sport est plus prononcé. Depuis 2013, Cristiano Ronaldo est la tête de gondole nutritionnelle de la marque utilisée par plus de 150 sportifs ou clubs de renommée internationale. Et le dynamisme d'Olivia, Christelle et Alicia a convaincu. «Leur personnalité de sportive, de battante correspond à notre image, mais aussi à celle des consommatrices de nos produits», souligne Hélène Stanisiere. L'équipe joliment baptisée Défi d'Elles a donc pu tester des barres repas, des pastilles énergisantes et, en exclusivité, la dernière née des soins visage de la gamme esthétique Herbalife. «Elles ont été jusqu'au bout d'elles-mêmes en restant à la fois professionnelles et féminines. Toutes les trois Dans le même registre sportif, Anita, société familiale bavaroise spécialisée dans la lingerie, les maillots de bain et les soutien-gorges a été séduite par ce Raid 100 % féminin et les valeurs qu'il véhicule : dépassement de soi, solidarité, aide humanitaire. «J'avais très envie que ces filles-là nous représentent à travers cette belle aventure, précise Pierre Steinecker. Mais au delà du choix affectif, il y a aussi une volonté de faire connaître nos produits grâce à ces ambassadrices du bout du monde.» L'entreprise allemande qui fêtera ses 130 ans l'an prochain compte quatre centres de production à travers la planète et 1500 salariés, dont 800 couturières. Partenaire de la National Tennis Cup (7.000 participantes), Anita veut s'implanter dans ce secteur sportif en pleine croissance qui ne représente que 20% de son activité. Grâce à son savoir-faire qui lui a permis d'élaborer un soutien- UN RAID VERT ET HUMANITAIRE 13 gorge adapté, fonctionnel, confortable et intelligent (gestion de la respiration). «La poitrine n'est pas un muscle, mais un ensemble de tissus. Que l'on pratique le yoga, le running, l'équitation ou le parachutisme, il faut veiller à ne pas l'endommager», explique le Directeur général d'Anita France basée à Schiltigheim. «Ça me touche et ça me ressemble» Après le Raid Amazones au Cambodge en 2014, le groupe Décapole a renouvelé son partenariat avec l'équipe d'Olivia Conrad, responsable des événements et de l'identité visuelle au Conseil de l'Europe. «Nous sommes passionnés par l'humain. Royale rencontre Olivia Conrad a donc bouclé son huitième Raid Amazones. Avec des images, des rencontres, des souvenirs pleins les yeux. Mais s'il est une chose qu'elle n'oubliera jamais, c'est sa course de VTT au Sri-Lanka en 2009. «Nous étions en immersion totale dans la jungle. A la sortie d'un virage, j'ai aperçu au loin quelque chose en travers de la route, peut-être un tronc d'arbre. En fait, il s'agissait d'un serpent. On en voyait presque tous les jours làbas. Dans mon esprit, vu la longueur, c'était un python. Mais quand j'ai voulu le contourner sa queue s'est levée et mon sang, lui, s'est glacé. Je me retrouvais en face d'un cobra royal géant de plus de trois mètres au venin mortel. J'ai crié «attention cobra» à mes coéquipières qui ont freiné aussitôt. Et alors que j'allais lui rouler dessus en pensant que ma dernière heure était arrivée, il est retourné tranquillement dans la rivière…» Le Raid Amazones est une belle aventure humaine pour toutes les concurrentes. On a envie d'aider les Restos du Coeur, le Secours Catholique, mais aussi le Raid Amazones. Il y a une vraie cohérence avec nos valeurs, avec notre volonté de servir avant de se servir, mais aussi par rapport à la personnalité d'Olivia, entre ce qu'elle est, ce qu'elle dit et ce qu'elle fait», note Angelo Errera-Muller, co-président avec Patrice Goehl de Décapole situé au Parc des Forges à Strasbourg et spécialisé dans l'accompagnement, le management et le développement des entreprises. «Depuis 2011, je me passionne pour cette belle aventure 100 % féminine et écologique, car il n'y a ni voiture, ni moteur. En plus les Amazones ne partent jamais les mains vides puisqu'elles fournissent du matériel aux populations. Ces arguments comptent pour moi. Ils me touchent parce qu'ils me ressemblent», avance Marie-Joséphine Miccolis. La gérante du restaurant-pizzéria «Le Pescara», rue du Poumon à Strasbourg, apporte également son soutien financier à l'association Alsace Amazones. Un coup de cœur qui trouve son prolongement à côté du bar avec la photo d'Olivia, Christelle et Alicia prise l'an dernier au Cambodge. Patrick Schwertz L’ESPRIT AMAZONES La Guyane, la Réunion, l'Ile Maurice, le Sri Lanka, le Kenya, Mayotte, la Malaisie, le Cambodge et cette année Bali, surnommée l'île des Dieux. Le Raid L'Arbre Vert Amazones constitue un vrai dépaysement et continue de faire rêver. Alexandre Debanne, animateur TV qui a gravi le Kilimandjaro et doublé le Cap Horn en jet-ski, l'a imaginé ainsi. Et pour celui qui a posé son sac à dos aux quatre coins de la planète, le défi sportif ne pouvait pas être dissocié du plaisir de la découverte. A 41 ans, l'Alsacienne Olivia Conrad, chargée de communication au Conseil de l'Europe, en est à sa 8ème participation. C'est d'ailleurs sur le Raid qu'elle a connu Christelle, 35 ans et Alicia, 33 ans, hier adversaires et aujourd'hui coéquipières. «On ne va pas se marcher des- sus. Il y a beaucoup de loyauté entre les équipes. La solidarité, même avec les autres compétitrices, c'est ça aussi l'esprit Amazones». Au delà du sport, le Raid privilégie aussi l'immersion dans la nature sur les plus beaux endroits préservés de la planète. «Pas de moteur, beaucoup de sueur», selon le slogan de ZBO la société organisatrice. De plus, chaque équipe a la possibilité de soutenir une association locale du pays traversé. L'équipe Défi d'Elles/Alsace Amazones d'Olivia, Christelle et Alicia a notamment offert un sac de premier secours, le même utilisé par les sapeurspompiers, à ANAK Bali, association venant en aide aux enfants d'Indonésie. Le comité départemental 67 de basket-ball s'est également associé à cette opération d'entraide en offrant des bal- lons, des T-shirts et des sacs à dos. Et dans leurs bagages, nos trois Amazones avaient aussi emporté des goodies (règles, cahiers, stylos, crayons et gommes). Il reste que le prix du rêve a un coût : 15 000 € par équipe. Plus de 90 % des participantes sont donc parrainées par des entreprises. «Bien sûr, il y a toujours un peu de pression quant aux résultats, mais on fonctionne aussi à l'affectif et certains de nos sponsors sont devenu des amis. La visibilité du Raid Amazones n'est pas que sportive», note Olivia Conrad. Les vertus de respect, d'engagement, de solidarité et de partage sont profondément ancrées dans cette aventure 100 % féminine. P.S. Plus de photos dans notre édition sur tablette