Courrier numéro 4

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Courrier numéro 4
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courrier de l’AVIVO
canton de Vaud
juillet
août
2014
4/2014
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Courrier de l'AVIVO Revue destinée à toutes celles et tous ceux qui bénéficient ou
vont bénéficier des prestations AVS/AI. Organe officiel de l’AVIVO Vaud, paraît six fois l’an.
Abonnement pour non-membres: Fr. 12.-, CCP 10-12147-1
Administration et abonnements: Mica Arsenijevic, case postale 11, 1323 Romainmôtier,
[email protected], tél. 024 453 17 37 (répondeur)
Editeur responsable: Bureau cantonal AVIVO Vaud, Place Chauderon 3,
1003 Lausanne, [email protected], tél. 021 320 53 93
Site Internet:
www.avivo-vaud.ch
Comité de rédaction:
Mme Eva Gloor, MM. Mica Arsenijevic, Olivier Conod, Michel Guenot, Jean-Pierre Guignard, Pierre Jeanneret et David Payot
Rédacteur:
Grégoire Hostettler, Pont-Couvert 18, 1323 Romainmôtier
Textes et photos rédactionnels: Envoi par courriel à [email protected]
Publicité et photos:
Envoi par courriel à [email protected]
Prochain délai de rédaction: 10 août 2014
Musée historique
de Vevey
Louis Levade (1748-1839)
1er mai - 30 novembre 2014
Musée historique de Vevey
Confrérie des Vignerons
Rue du Château 2
1800 Vevey
www.museehistoriquevevey.ch
Ma - Di 11h-17h
Entrée libre
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Sommaire
Billet du président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Les brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Informations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Assurances sociales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Expo 64. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Entretien avec Luc Breton. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Coup de griffes: la Poste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Blouse blanche et encre noire: Centre national de contrôle des soins . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Coup de projecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Lu pour vous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
A lire et à relire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Courrier des lecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Avec nos sections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Voyages: d'Istanbul à la Cappadoce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Jeux-concours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
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Centre régional
URGENCES • TRANSFERTS
Transport assis et fauteuil-roulant
Toutes destinations 24h/24
93, route des Tattes d'Oie • 1260 Nyon • Tél. 022 994 24 44 • Fax 022 994 24 40
www.ambulancesnyon.com • [email protected]
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Billet du président
On compte pour eux
Ce mois dernier, dans un hebdomadaire français, je suis tombé
sur un dossier de plusieurs pages consacré au vieillissement de la
population et au financement de ce vieillissement. Principaux articles: Coût pour la société? Comment assurer sa retraite? Quelle
résidence pour son grand âge? En fait rien d’inhabituel. Cela fait
plusieurs années déjà que nous les «vieux» faisons l’objet de toutes
les attentions, politiques, sociales et de plus en plus commerciales.
Investissez sur le vieillissement
Toutefois, dans ce dossier, un article a retenu particulièrement ma
curiosité. Son titre «Investissez sur le vieillissement», et son soustitre: «Les seniors représentant un marché en constante expansion, vous pouvez miser sur les titres des sociétés qui s’adressent
à cette population».
Ouah! Je fais partie d’un marché en pleine expansion. N’est-ce pas
merveilleux d’être l’objet de tant d’intérêt et d’attention? Comme
me disent ma Banque, Postfinance et mon Assureur, «je compte
pour eux», surtout pour mon assureur, tant que ma santé ne se
détériore pas trop.
Nous sommes plusieurs millions à constituer autant de consommateurs aux besoins spécifiques à satisfaire (besoins réels ou
suggérés, reste à voir): soins, médicaments, parapharmacie,
cosmétiques, alimentation, loisirs, logements adaptés, épargne,
assurances. Et même les pompes funèbres! Cible commerciale
de grandes marques nous représenterions pour certaines près du
tiers de leur chiffre d’affaires. C’est pourquoi nous sommes ciblés
par une grande part de leur publicité. Ne sommes-nous pas beaux
sur ces placards publicitaires: l’œil clair, léger hâle, cheveux blancs
au vent, entourés d’un voire deux petits enfants, regard porté vers
l’avenir.
L’auteur de l’article susnommé recommande aux investisseurs
les titres de Roche, Novartis, (sociétés qui se penchent sur notre
santé) L’Oréal, Estée Lauder (cosmétiques, soins anti-âge afin de
rester toujours jeunes. Vieillir deviendrait-il une tare?), Swiss Life
(assurances). Ah! les assurances, les banques, aux petits soins
avec nous, mais restez en bonne santé et solvables s’il vous plaît.
Il est vrai que ces sociétés ne s’adressent pas qu’à nous les vieux,
les aînés. Ce qui n’est pas le cas de certains fonds de placement
composés de sociétés dont nous sommes l’unique cible. L’un a
pour nom CPR Silver Age, un autre LO Funds-Golden Age.
Vous avouerez que «l’âge d’argent» ou «l’âge d’or» cela a une
autre allure que le 3e, le 4e âge, voire le grand âge. La septantaine
bien là, suis-je dans l’âge d’or ou l’âge d’argent? Si c’est pareil à
la commémoration des noces qui commencent dans le papier et
finissent dans le platine,
nous avons encore du
bon temps devant nous.
Toutes ces entreprises
veulent notre bonheur
et veulent surtout nous
vendre les moyens de ce
bonheur. N’est-ce pas
merveilleux?
Comment, à mon âge,
puis-je encore être surpris
par cette marchandisation de notre vie.
En fait, je ne suis guère
surpris. Ceci me confirme
que si je ne m’intéresse
pas à ma vie, d’autres
s’y intéressent. Alors il
vaut mieux que je m’en
occupe. Etre parmi vous
à l’AVIVO est une manière
agréable de le faire.
Permettez-moi chère et
cher membre de l’AVIVO,
chère lectrice, cher lecteur, de vous souhaiter
un été plein de quiétude,
d’affection et de joies
multiples.
Votre Président
Roland Rapaz
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Les brèves
AVS: comptes bénéficiaires
L'Assurance Vieillesse et Survivants a publié
ses résultats 2013. Les dépenses, de 39'976
millions, ont augmenté de
3.0% par rapport à 2012,
tandis que les recettes,
de 39'989 millions, augmentaient de 1.8%. Si l'on
compte les intérêts et le
rendement des placements
du Fonds AVS (894 millions), l'AVS boucle sur un bénéfice de 986
millions, portant ses réserves à un peu plus de
43 milliards. Les bénéficiaires d'une rente de
vieillesse ont augmenté de 77'500, atteignant
2'706'400 personnes.
Les revenus des retraités
L'Office Fédéral des Assurances Sociales
(OFAS) en profite également pour publier
quelques statistiques. Nous pouvons ainsi noter que les retraités ont moins de revenus que
la moyenne de la population. «Les revenus
des ménages à la retraite sont en moyenne
inférieurs d’un tiers par rapport à ceux des
ménages en âge actif». L'OFAS ne paraît
cependant pas outre mesure inquiet. «Cette
comparaison ne tient cependant pas compte
de la fortune et de sa consommation en général beaucoup plus élevée à l’âge de la retraite».
En décembre 2013, la rente moyenne de vieillesse s'élevait à 1'852 francs, contre 1'838
francs en 2012 soit une croissance qui correspond à l'indexation des rentes à partir du
premier janvier 2013.
Fonds d'indemnisation pour les enfants
placés de force
En avril 2013, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'excusait officiellement
auprès des victimes de «coercition à des
fins d'assistance» jusqu'en 1981. Il s'agit de
jeunes qui, sans avoir commis d'infractions,
se sont trouvés enfermés ou placés, ainsi que
de personnes qui ont été stérilisées sans leur
consentement.
Dès juin 2014, un fonds fédéral d'aide pour
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ces personnes a été créé, financé par les collectivités publiques ou par des dons privés.
Le montant consacré sera de Fr. 4'000.- à
Fr. 12'000.- par personne. La Confédération
précise qu'il ne s'agit pas d'une indemnisation, mais d'un soutien ponctuel, en solidarité
envers des personnes qui en ont particulièrement besoin. Formellement, les bénéficiaires
devront disposer de ressources égales ou
inférieures à celles comptabilisées pour le
droit aux prestations complémentaires AVS/
AI. Les demandes sont à adresser au délégué
aux victimes de mesures de coercition à des
fins d'assistance, M. Luzius Mader, CP 8817,
3001 Berne, tél. 031 322 42 84 (lundi matin et
mardi matin).
Le Canton de Vaud, de son côté, dispose déjà
d'un «Fonds pour la protection de la jeunesse
et en faveur de l'enfance malheureuse et
abandonnée», et prévoit désormais une allocation unique de Fr. 12'000.- pour les victimes
de placement, pour autant qu'ils dépendent
du Revenu d'Insertion ou des Prestations
Complémentaires. Le moyen le plus simple
de prendre contact est le Bureau Cantonal de
Médiation Administrative, Pl. de la Riponne 5,
CP 5485, 1002 Lausanne, Tél. 021 557 08 99.
Plus d'argent de poche pour les résidents en EMS
Une grande partie des résidents d'EMS recourent, pour payer leur facture d'EMS, aux
Prestations Complémentaires AVS/AI. Cellesci complètent les ressources des bénéficiaires
en fonction de leurs besoins. Pour calculer
ces derniers, les prestations complémentaires
comptent la pension de l'EMS, les primes
d'assurance-maladie et Fr. 240.- par mois
pour les dépenses personnelles. Le principe
est le même pour les handicapés vivant en
institution.
Le Conseil d'Etat répond à une motion de la
députée verte Catherine Roulet, qui propose
de revoir ce montant pour les dépenses personnelles. Si l'on en croit le Conseil d'Etat,
ces Fr. 240.- n'ont pas été augmentés depuis
1971. Les autres cantons romands prévoient
tous un montant plus élevé. Zürich, le canton
le plus généreux de Suisse, prévoit un forfait
de Fr. 530.-.
En conséquence, le Conseil d'Etat propose
d'augmenter le montant, avec un barème dépendant du type d'institution. Fr. 260.-/mois
pour les résidents d'institutions destinées aux
personnes âgées, et Fr. 420.- pour les autres
(institutions psychiatriques, pour personnes
handicapées, pour traitement des addictions,
etc.). Fr. 260.-, cela reste moins que le plus
pingre des autres cantons romands. Jura,
qui prévoit Fr. 277.- par mois et par personne.
Peut-être le Grand Conseil augmentera-til un peu ce montant; mais il en débattra au
deuxième semestre 2014.
Subside d'assurance-maladie et prestations complémentaires. Pas d'intervention cantonale
Selon la loi, les personnes au bénéfice de
prestations complémentaires ont droit à un
subside d'assurance-maladie, qui couvre la
totalité de la prime. Le subside est toutefois
plafonné selon une règle fédérale, et ce plafond augmente moins vite que les primes de
la majorité des assureurs. Nous l'avions relevé
en novembre dernier. Dès 2014, il devient difficile d'avoir une prime compatible avec le plafond des prestations complémentaires, à part
en optant pour un modèle «tiers garant». Cela
revient à avancer les frais de pharmacie avant
que l'assureur ne les rembourse. C'est un
système qui n'est pas adapté aux personnes
avec des problèmes d'argent et un traitement
chronique.
La députée et présidente de l'AVIVO Lausanne,
Christiane Jaquet-Berger, a déposé une interpellation sur ce sujet. Le Conseil d'Etat y répond, en pointant le problème du tiers garant.
Ce système est dissuasif pour les personnes
avec des problèmes de santé, et permet aux
assureurs qui pratiquent le tiers garant de sélectionner des assurés en meilleure santé que
la moyenne de la population. Ils peuvent donc
assurer une large part de la population bien
portante, et leurs primes augmentent moins
que pour les autres assureurs. C'est la raison
pour laquelle les barèmes fédéraux pour les
subsides se trouvent de plus en plus bas par
rapport aux primes des assureurs.
En revanche, le Conseil d'Etat ne prévoit
pas d'intervenir pour les bénéficiaires de
prestations complémentaires. Il conseille aux
bien-portants d'opter pour une assurance
qui pratique le tiers garant. Aux personnes en
mauvaise santé, il suggère de faire une cession de créance auprès du pharmacien. Par
ce document, le pharmacien est autorisé à se
faire rembourser directement auprès de l'assurance-maladie; le système du tiers garant
est ainsi contourné. Pour une solution plus
globale, il faudra compter sur le Parlement
fédéral.
En mars 2013 la conseillère nationale Margrit
Kessler a déposé une motion pour abolir le
système du tiers garant en matière de médicaments. La réponse du Conseil National
n'arrivera toutefois pas assez tôt pour modifier
les primes 2015...
Factures d'EMS: emprunter à l'Etat pour
éviter les impasses
Quand elles ont de la fortune ou des biens
immobiliers, bon nombre de personnes âgées
en donnent une partie à leurs descendants.
Quand ces retraités entrent en EMS, les prestations complémentaires (PC) AVS/AI peuvent
les aider financièrement: Toutefois elles vont
s'intéresser aux donations effectuées par le
passé. Les PC admettent une diminution de
la fortune de Fr. 10'000.- par année au maximum. Si la donation a dépassé ce chiffre, les
PC diminueront leur aide, en tenant compte
du montant donné comme s'il faisait encore
partie de la fortune du résident. En d'autres
termes, les descendants seront sollicités pour
aider leur parent en EMS. Une situation problématique lorsque la donation a été utilisée
ou qu'il s'agit d'un immeuble qui est utilisé.
Pour éviter de mettre les résidents dans l'impasse, le Département de la santé et de l'action sociale prévoit désormais d'intervenir financièrement, en échange d'une hypothèque
immobilière ou d'une reconnaissance de
dette. Il prévoit également une aide lorsqu'une
maison est comptée dans la fortune pour les
prestations complémentaires, mais que le résident pourra y retourner ou que son conjoint
y habite. Là aussi, l'aide est faite sous forme
d'avance, en échange d'une hypothèque.
David Payot
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Informations
Une AVIVO Vaud plus vivante et active que jamais!
L’assemblée générale a été placée sous le signe de la
lutte pour la caisse maladie publique
L’Assemblée générale annuelle a rassemblé une cinquantaine
de membres. Elle s’est tenue le 5 juin à la Maison des Associations d’Yverdon-les-Bains. Petit rappel historique évoqué par
le président de la section: ce bâtiment date de 1886 et il a
d’abord abrité la fabrique Vautier (les cigarettes Marocaines).
Puis le président Roland Rapaz a présenté les multiples activités du comité en 2003: participation à de nombreuses séances
(AVIVO, FARES) colloques, séminaires consacrés au vieillissement, à la mobilité, etc. L’AVIVO a fortement participé à la
récolte des signatures pour la pétition demandant le remboursement des primes d’assurance maladie indûment payées. Elle
s’est aussi engagée pour l’initiative sur les soins dentaires. Elle
soutient l’initiative AVS+ et reste vigilante face au projet Berset
de «refonte de la prévoyance sociale 2020».
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Les nombreuses activités
de l'AVIVO Vaud
A fin 2013, l’AVIVO Vaud réunissait 6078 membres, 740
de plus qu’à fin 2012! Elle
est vivante par son nombre
certes, mais surtout par
ses activités. Rappelons
l’opération
«Remplissage
des feuilles d’impôts» (1841
feuilles remplies entre février
et juin), qui mobilise des dizaines de bénévoles. Le 25
novembre 2013, la journée
sur le logement a intéressé
une centaine de participante-s. Les nombreuses prestations du Bureau d’informations sociales – qui oriente
les personnes à travers les
méandres d’un système
social helvétique particuliè-
a fallu prendre congé de quelqu’un avec de
chaleureux remerciements: la coordinatrice
rédactionnelle du journal, en la personne de
Myriam Tétaz. Pour elle aussi, la retraite ne
sera pas oisive! Elle a été remplacée par notre
nouveau coordinateur Grégoire Hostettler.
Myriam Tétaz
rement complexe - ont pu être assurées par
l’engagement dynamique de David Payot et
Suzanne Sisto-Zoller. Celle-ci nous a quittés
pour prendre une «retraite» qui sera certainement très active! Un chaleureux hommage lui
a été rendu, sous une forme spirituelle, par
le président. Elle a été remplacée par Mme
Sylviane Bauknecht. Un autre hommage, mais
plus empreint de gravité celui-là, a été rendu
à Paul Loup, décédé en mars 2014, dont les
multiples engagements ont été rappelés:
commission du personnel de la Zyma, Municipal et député POP, fondation de la section
AVIVO de Nyon, création du Bureau d’informations sociales.
Le Courrier, votre bimestriel
Olivier Conod a présenté le rapport d’activité du Courrier de l’AVIVO, notre petite revue
paraissant six fois par an et qui tire à plus
de 6'000 exemplaires. Très lue semble-t-il,
elle est appréciée tant pour ses informations
sociales que pour ses articles culturels ou
récréatifs. Une ombre plane cependant sur
le Courrier: l’augmentation des frais postaux
qui touche aussi notre journal et menace toute
la presse d’opinion indépendante. Là aussi, il
Réélections par acclamations
Le président Roland Rapaz et le vice-président Pierre Aguet ont été réélus par acclamations, ainsi que les autres membres du
Comité. Puis on a entendu les rapports des
diverses sections. Ceux-ci ont attesté la très
grande vitalité de l’AVIVO. Il est remarquable
de constater la variété des activités sociales,
culturelles, festives: marches, sorties en car,
conférences, thés dansants, présentation
de films, etc., sans oublier le grand moment
annuel qu’est le repas de Noël. Toutes ces
activités favorisent un contact social entre des
personnes âgées parfois isolées.
Présentation de la votation sur la caisse
unique
La matinée s’est terminée par une présentation de la votation sur la caisse maladie publique, par la présidente de la section de Lausanne et députée Christiane Jaquet, grande
connaisseuse de la question. Elle a montré
d’abord les tares du système actuel: caisses
maladie de plus en plus intéressées par le
profit et visant à la limitation des prestations,
pour vendre leurs complémentaires. Et combien d’autres défauts, par exemple la multiplicité des caisses! Un système actuel «compliqué, opaque, injuste». La caisse publique, elle,
sera «pragmatique, simple, transparente». Elle
sera basée sur des coûts réels, revus d’année
en année. Elle représentera aussi des économies, si l’on sait que les changements de
caisse coûtent 400 millions par an de frais
administratifs et de démarchage. Une baisse
des réserves de 7 à 2 ou 3 milliards sera ainsi
possible. Bref, il faut voter pour la caisse publique, ce que tout l’auditoire a compris. Avant
de prendre l’apéro puis de passer à table pour
un repas aux conversations animées et fraternelles.
Pierre Jeanneret
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Lettre ouverte aux
«impôsteurs et impôstrices»
J’aimerais dédier ces quelques lignes aux
quelque 50 impôstrices et impôsteurs de
l’AVIVO, afin de leur exprimer toute notre
gratitude et toute notre admiration pour le
travail effectué chaque année au service de
l’AVIVO, pour la population de notre canton et
particulièrement pour les retraités et les plus
démunis.
Depuis bientôt vingt ans, dès l’automne,
sous la houlette de nos professionnels, vous
consacrez plusieurs journées à vous former
ou à mettre à jour vos connaissances. Ceci
afin de pouvoir, dès le mois de février de l’année suivante, participer activement à notre
campagne annuelle de remplissage de feuilles
d’impôts, que ce soit à Lausanne ou dans les
principaux chefs-lieux du canton.
Ce printemps, grâce à votre participation, nous
avons pu organiser et assumer 211 demi-journées de permanence, au cours desquelles
3'650 feuilles d’impôts ont été remplies. Que
vous ayez pu nous consacrer quelques demijournées ou plusieurs dizaines, nous vous en
sommes extrêmement reconnaissants.
L’engagement et l’esprit que vous y mettez:
sérieux, écoute, compréhension, confiance,
font de cette activité de l’AVIVO Vaud, une
prestation sociale d’intérêt public très appréciée de la population et des autorités, tant cantonales que communales. La reconnaissance
et la demande de nos services sont telles que
si nous avions plus de forces nous pourrions
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encore multiplier les journées de remplissage.
Heureusement, la communauté des impôsteurs et impôstrices, n’est pas que formation
et boulot. Ce sont aussi les rencontres, les
échanges entre bénévoles, de beaux moments de convivialité tant lors des journées
de formation que des permanences. Ou pour
fêter la fin de la campagne de remplissage.
Cette année, c’est une fête magnifique que
nos permanents et les membres de la section
d’Orbe nous ont organisée dans le bel environnement du centre sportif de Montcherand.
Là, tout n’a été que bonne cuisine, bon vin,
rigolade et amitié.
Merci à vous toutes et vous tous pour votre
engagement et l'esprit que vous y apportez.
La fidélité de beaucoup d’entre vous me laisse
penser que vous y trouvez également du plaisir. Alors, bel été et à cet automne pour la prochaine mise à jour.
D'où vient le terme «impôsteur»?
Il y a quelque dix ans, Nadja Loppart, alors
collaboratrice de notre Bureau d’Information
Sociale, a pour la première fois utilisé ce terme
d’impôsteur pour désigner nos bénévoles au
remplissage des feuilles d’impôts. Le nom, ce
qu’il contenait d’humour et de complicité a
plu et il est resté. Mais pour qu’il n’y ait aucun
malentendu, n’oubliez pas le circonflexe sur
le o, même si c’est prendre quelques libertés
avec l’orthographe.
Pour le comité AVIVO Vaud
Roland Rapaz
Appel
A celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre la communauté des impôsteurs et impôstrices,
n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas, c’est une magnifique équipe. Ce n’est pas difficile
et c’est très bon pour le cœur et la tête.
Si remplir une déclaration fiscale avec Vaudtax est un jeu d’enfant pour certains, pour d’autres
cela relève du parcours du combattant. Dans ces cas-là, l’aide apportée par les bénévoles de
l’AVIVO se révèle infiniment précieuse.
Cette activité est enrichissante à plusieurs titres: rencontres, plaisirs
d’apprendre et de pratiquer en équipe. Mais surtout, elle permet de
donner un bon coup de pouce à de nombreux habitants de notre
canton en difficultés avec les démarches administratives.
Afin de mettre sur pied nos permanences impôts 2015, nous
sommes à la recherche de nouveaux bénévoles qui viendront compléter la cinquantaine de bénévoles qui ont œuvré en 2014. Pour
cela pas besoin d’être expert-comptable ou d’être particulièrement
doué avec les chiffres. Nous vous offrons une formation fiscale
complète donnée par des personnes compétentes ainsi qu’une formation sur l’informatique.
Le tout de manière adaptée et progressive.
Alors si vous avez quelques heures à disposition durant les mois de février à mai 2015,
n’hésitez pas à vous inscrire pour les cours de formation (6 journées) qui s’étaleront d’octobre
2014 à janvier 2015 à Lausanne. Rejoignez-nous, vous y trouverez plaisir, convivialité et la
satisfaction d’aider autrui.
Si vous avez des questions sur cette action n’hésitez pas à prendre contact avec nos permanents au n° de tél. 021 320 53 93. (Laissez un message si répondeur. Nous sommes
en entretien) Ou par courriel: [email protected] Merci de nous signaler votre intérêt en
remplissant le bulletin-réponse ci-dessous.
Pour le comité AVIVO Vaud
Roland Rapaz
✄
Action impôts de l’AVIVO
Prénom, nom:
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
Adresse:
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
Tél, courriel: ……………………………………………………………………………………………………………………………………………
Date: ………………………………………………
Signature:
A retourner jusqu’au 16 septembre 2014 à: AVIVO Vaud, Place Chauderon 3, 1003 Lausanne
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Lausanne
Moudon
Echallens
Orbe
Morges
La Tour-de-Peilz
Nyon
Rolle
021 329 08 10
021 905 28 28
021 882 23 35
024 441 15 55
021 801 06 08
021 944 00 54
022 361 80 10
021 825 50 60
Notre association a été
fondée en 1890.
Son but (non lucratif):
rendre moins coûteux
un mode de sépulture
toujours plus répandu.
Y adhérer
à tout âge,
c'est faciliter
la tâche de
ses proches
lors du décès.
Tous renseignements peuvent être obtenus sans engagement auprès des membres-délégués de
chaque district, ou à la gérance:
1003 Lausanne, Caroline 1, téléphone 021 312 24 33, le matin
MARIO DELLI-PIZZI – LABORATOIRE DENTAIRE
RUE DE L'ALE 15 1003 LAUSANNE TÉL 021 323 67 15
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Assurances sociales
Pour une assurance maladie
plus juste et plus simple
L’importante votation sur l’initiative «caisse
publique» aura lieu le 28 septembre prochain,
juste avant que les assurés ne prennent
connaissance des nouveaux tarifs de l’assurance de base pour 2015. On a également la
certitude que la campagne sera écourtée par
la période des vacances estivales!
Les opposants et les assureurs sont déjà en
campagne depuis plusieurs semaines. L’importance accordée au dénigrement de l’initiative montre combien les assureurs craignent
de perdre de leur pouvoir sur la politique de
la santé. Les moyens financiers mis à disposition de cette opposition sont très importants
et nos cotisations n’y sont sans doute pas
étrangères.
VIDYMED_AnnA5(paysage)_NB_PROD-OK.indd 1
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Pas de contre-projet
L’initiative n’aura pas de contre-projet. Pas
moins de cinq motions aux Chambres fédérales – du jamais vu - ont exigé une votation
rapide et sans contre-projet.
Alain Berset a donc retiré le contre-projet qui
prévoyait la séparation entre l’assurance obligatoire et sociale et les assurances complémentaires. Il prévoyait également des gardefous contre la sélection des risques. Ces
modestes mesures étaient déjà de trop pour
les adversaires qui voulaient éviter à tout prix
une votation populaire durant 2015, année
des élections fédérales...
Pourquoi tant d’énergie pour combattre
l’initiative caisse publique?
De solidaires à leur origine, les caisses maladie se sont peu à peu éloignées des intérêts des assurés. Il ne s’agit plus d’offrir les
meilleurs soins possibles au meilleur prix
mais surtout de développer des assurances
complémentaires qui, elles, ne sont pas
13.11.13 13:32
soumises à l’interdiction de faire des bénéfices. Les assureurs ont développé des stratégies pour sélectionner les bons risques,
comme ils le font par exemple grâce au système du tiers payant – paiement des médicaments d’abord par l’assuré –. Un malade
chronique ou en mauvaise santé ne va pas
signer un contrat avec un tel système.
Ce sont les assureurs qui fixent les primes
chaque année et l’Office fédéral n’a pas le
droit d’exiger des baisses, mais seulement
des hausses, un système aberrant! La logique
de concurrence et de recherche de profits
conduit à des pressions politiques pour réduire les prestations de l’assurance de base
au profit des assurances complémentaires qui
rapportent gros. (Limitation du choix de l’hôpital par exemple: Helsana veut faire baisser de
300 à 50 le nombre d’hôpitaux publics).
En dehors de toute légitimité démocratique,
les assureurs se substituent aux autorités
politiques. Ils limitent la reconnaissance des
médecins, épluchent les factures des hôpitaux au point de parvenir même à égratigner
sévèrement la confidentialité du dossier médical. Ils gèrent des milliards de réserves et
n’hésitent pas à les utiliser dans d’autres cantons que celui où elles ont été payées. Quant
à l’étanchéité entre caisse de base et assurances complémentaires, le brouillard y reste
flagrant.
Il faut changer un système opaque et
injuste
Les actuels dysfonctionnements ne sont pas
pris au sérieux comme on l’a vu dans l’imbroglio concernant les primes payées en trop.
Les assurés n’y comprennent plus rien. Les
malades sont traités de façon inégale. Le système impose des complications sans fin pour
les médecins, les infirmières, les physiothérapeutes et les EMS. La Confédération et les
cantons sont livrés aux diktats des assureurs.
La multiplication des types de primes LAMal,
plus de 300'000 différentes pour les mêmes
prestations, doit cesser.
Les affaires de mauvaise gestion se sont
répétées comme le désastre de SUPRA ou
le scandale de EGK. Même l’OCDE critique
l’actuel système et déclare que «le système de
gouvernance est difficile, celui de l’information inadéquat, celui des assurances multiples
opaque. Le mélange entre planification et assurance conduit au risque d’utilisation abusive
des données.»
Et pourtant, les assureurs refusent toute loi
de contrôle. Lors de la session de juin, les
Chambres fédérales ont de nouveau renvoyé
aux calendes grecques la loi de surveillance
de l’assurance maladie...
La caisse publique serait-elle une recette miracle?
Il n’y a rien de magique ou de miraculeux à
exiger un système simple et transparent, un
contrôle démocratique et plus d’efficacité.
Les primes doivent être calculées selon les
coûts réels, ce qui est loin d’être le cas comme
le savent bien les cantons. Les absurdes
changements de caisses ne seront plus nécessaires, ce qui équivaut à une économie de
400 millions. Le volume des réserves pourra
être réduit de 6 milliards à 2 ou 3 milliards.
Les publicités ne seront plus utiles, les démarcheurs téléphoniques non plus, pas plus que
les membres des multiples conseils d’administration. Il n’y aura pas de modification sur
les principes (mutualité, primes par tête) et les
réductions des primes resteront inchangées.
Cinq principes fondamentaux
1. Une structure nationale de droit public.
2. Une organisation décentralisée sur le modèle des caisses cantonales de compensation AVS.
3. Une assurance sociale obligatoire.
4. Des primes fixées par le canton et vérifiées
par lui.
5. La représentation de tous les acteurs (assurés et prestataires de soins).
Plus la possibilité d’introduire une caisse publique unique cantonale si la Confédération
est trop lente dans l’application de l’initiative.
Voilà ce qui s’appelle être simple, efficace et
transparent.
Christiane Jaquet-Berger
4/2014
15
Expo 64
Tous les chemins mènent à l'expo
L’Expo que j’ai vécue et dont je me souviens
«Alors, ça y est! Vous êtes prêts? On y va».
Mon père lance le signal du départ. L’Expo
a ouvert ses portes depuis une quinzaine
de jours et aujourd’hui nous allons en famille
y faire notre première visite. Cet événement
nous l’attendons depuis longtemps. D’abord il
y a eu les travaux qui ont perturbé nos promenades au bord du lac ces dernières années.
Puis tous les jours en me rendant au collège
16
4/2014
à Lausanne en train,
j’ai vu l’avancement
de la construction de la gare
CFF provisoire à
Sévelin. Enfin l’école
n’a pas été en reste.
Notre classe a participé à un concours organisé par la direction
de la manifestation et qui demandait de réaliser un travail de groupe original avec texte
et photos. Avec trois camarades nous avons
choisi le château de l’Isle. Pour ce concours,
tous étaient gagnants. Nous avons reçu un
insigne qui nous permettait de voyager gratuitement durant toute l’Expo sur tous les
transports internes (monorail, télécanapé et
télépanier). Mon père avait visité la Landi, l’Exposition nationale de 1939 à Zürich, un événement important pour un jeune romand de 18
ans car on se déplaçait peu en ce temps-là.
Alors il a tenu à ce que toute la famille puisse
profiter au maximum de cette nouvelle exposition qui se déroulait pratiquement à notre
porte. Mon père travaillait au CFF et les employés de cette régie pouvaient acquérir des
cartes permanentes «famille» à un prix certes
attractif mais qui représentait tout de même
un investissement important pour une famille
moyenne. L’événement valait cependant le
sacrifice.
Nous sommes bien entendu entrés par
Sévelin, l'accès le plus proche de notre domicile. Puis nous sommes descendus à la
Vallée de la Jeunesse, admirant sans oser y
monter le télécanapé. Nous
sommes passés ensuite
sous le giratoire de l’autoroute puis nous sommes
glissés jusqu'au bord du lac
par la Voie Suisse, intrigués
au passage par la machine à
Tinguely, Gulliver, et l’installation des machines à écrire
qui interprétait la Symphonie
des Echanges écrite par Rolf
Liebermann. Du bruit, pas
de la musique! a dû décréter mon père toutefois amusé
par ce concert de cliquetis,
ronronnements de moteur et
sonneries diverses. Arrivés
au bord du lac, sur l’esplanade des drapeaux, nous
avons cherché, comme de
nombreux visiteurs, parmi
près de 3'000 emblèmes,
celui de notre commune de
domicile. Puis par jeu, ceux
de nos communes d’origine
et de naissance, comme
pour s’assurer qu’aucun drapeau ne manquait.
Le premier pavillon visité
Sans aucun doute celui des
transports! J’ai été fasciné
par ce film à 360° que l’on
visionnait debout: le Circarama. Présenté par les CFF, il
montrait les plus beaux paysages de Suisse traversés
par le train et en particulier le
parcours de la ligne du Gothard. J’y reviendrai souvent.
Grâce à la carte permanente,
mes visites à l’Expo furent
nombreuses. En famille, avec
des parents, des camarades
de classe, ou même seul.
Je m’y sentais à l’aise et me
faufilais sans difficulté vers
les lieux et attractions que je
voulais découvrir. J’ai abondamment utilisé le monorail
Le monorail
et le télécanapé, cette sorte de long banc articulé qui ne s’arrêtait pas et auquel on accédait en passant par des passerelles circulaires à vitesses variables: quel plaisir et quelle fierté
d’embarquer des parents âgés et craintifs sur ce moyen de
transport original et ludique qui serpentait à travers la Vallée de
la Jeunesse.
Mais le moyen de transport que j’ai préféré reste le télépanier:
une sorte de télécabine en forme de panier à commissions qui
zigzaguait à travers le pavillon illustrant la consommation dans
le secteur de l’industrie et de l’artisanat. Je me souviens que ce
pavillon montrait un container de déchets d’emballages d’une
famille suisse sur une année. J’ai pris conscience pour la première fois de l’importance de cette question.
Gulliver
4/2014
17
18
4/2014
Mais je crains bien hélas
qu’aujourd’hui le volume de
ce type de déchets ait très
fortement augmenté.
Comme de nombreux visiteurs, j’ai été marqué par
la vision des films d’Henri
Brandt sous la Voie Suisse:
même très contrôlés, ces
films tranchaient avec le discours officiel et présentaient
des problématiques qui allaient prendre de l’ampleur
(la consommation, l’immigration, l’ouverture au monde,
l’aménagement du territoire)
et éclater politiquement
quelques années plus tard.
J’ai récemment revu ces
petits films qui restent d’une
étonnante actualité.
Une expo, une architecture
L’architecture générale qui
mélangeait
des
formes
simples, sobres et originales,
donnait un air de fête joyeuse
à l’ensemble, surtout avec
les éclairages nocturnes: je
me rappelle les flèches élancées de la Voie Suisse, les
voiles colorées du port, les
lignes épurées de Max Bill
pour le pavillon éduquer et
créer dont il reste le théâtre
de Vidy. J‘ai peu de souvenirs
du contenu des pavillons qui
présentaient les innovations
technologiques du moment.
J’ai été intrigué par l’illustration de l’habitat du futur où
l’on se promenait dans des
maquettes grandeur nature,
règne du formica et d’un mobilier assez froid. Au pavillon
de la chimie, j’ai été frappé
par les parfums synthétiques
qui imitaient si parfaitement
le naturel. Aujourd’hui ils sont
La machine à Tinguely
utilisés partout. Le pavillon militaire, incontournable dans notre
pays, sorte de hérisson de béton, présentait à mes yeux une
armée plus inquiétante que rassurante.
Trop jeune je n’ai pas profité de la vie nocturne et des spectacles
de l’Expo. Il y a les attractions que j’ai admirées de loin comme
le mésoscaphe dont le coût était hors de mes moyens ou l’Albatros, cet hydroglisseur qui reliait l’Expo et diverses villes du bord
du Léman. Et puis celles qui étaient à ma portée comme le télécabine qui reliait Ouchy à Bellerive et l’ascenseur panoramique
tournant qui permettait de s’élever d’une centaine de mètres
pour découvrir l’Expo et ses environs. Quel dommage qu’il
n’ait pas été conservé. Il en existe un semblable aujourd’hui à
Rotterdam qui permet une vue générale du port et de la ville et
c'est magnifique.
Et puis il y avait des choses un peu «kitch» comme cette cour
des arts qui présentait des statues dorées. Mais en parallèle,
pendant l’Expo 64, le Palais de Beaulieu a présenté une exposition des chefs-d’œuvre des collections suisses. Notre professeur de dessin nous y a emmenés et j’ai découvert en particulier les tableaux impressionnistes de Cézanne, Renoir, Monet,
Bonnard. Comment? Ces tableaux célèbres, popularisés par
les reproductions diffusées largement dans les magasins ExLibris, sont en Suisse? Appartiennent à des Suisses? Eh oui!
Car les grands industriels de notre pays en particulier Bührle ou
Reinhard ont pu acquérir ces trésors grâce à leur fortune. Ainsi
je découvrais à Beaulieu une Suisse fortunée et feutrée alors
que Vidy montrait une Suisse, certes dynamique et innovante,
mais contrôlée et parfois folklorique.
Michel Guenot
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Entretien
LB: J’ai en fait commencé la lutherie bien
avant de m’intéresser à la biochimie. Le premier choc musical, je l’ai eu lorsque mon père
a un jour sorti son violoncelle pour jouer devant moi. J’étais tout petit et j’ai été fasciné.
Je me suis mis à fabriquer des instruments
de musique avec des boîtes en carton. J’ajustais des pièces de mécano sur la boîte, je tendais des élastiques, et j’essayais d'en tirer des
sons. Mon père m’a ensuite fait écouter de la
musique flamenca dont je suis tombé amoureux. Sentant mon intérêt pour cet instrument,
ma grand-mère de Lyon m’a offert une guitare et m’a trouvé un professeur merveilleux,
un républicain espagnol réfugié en France.
C’est lui qui m’a enseigné la guitare flamenca
et la langue espagnole pour laquelle j’ai développé un amour immodéré. Je me suis alors
rendu compte que les instruments parlaient la
langue de leur pays d’origine.
Luc Breton
Luthier, biochimiste et helléniste
Luc Breton se consacre avec passion à son
métier de luthier qu’il a longtemps exercé
de front avec ses activités de biochimiste.
Homme de culture de formation helléniste, il
aime se plonger dans les écrits des anciens,
tout en restant un scientifique spécialement
intéressé à la physique, aux mathématiques,
et à la chimie. Je l’ai interrompu dans son travail pour qu’il nous raconte le chemin qui l’a
conduit à devenir luthier.
JPG: Et c’est là, à 12 ans, que tu as décidé de devenir luthier?
LB: Non, mais c’est à ce moment-là que j’ai
commencé à fabriquer de petits violons, et
qu’avec l’aide de ma grand-mère, nous nous
sommes mis en quête d’un professeur de
lutherie. Nous l’avons trouvé à Lyon. Il était
arménien, s’appelait Alexandre Boyadjian, et
c’est lui qui fut mon premier maître-luthier. Il
construisait surtout des guitares.
JPG: Je t’ai croisé dans le passé dans
les couloirs de l’Institut de Biochimie.
Aujourd’hui je te rencontre dans ton atelier de luthier à Vaux-sur-Morges. Un
parcours peu banal!
JPG: Et tu as par la suite fréquenté une
école de lutherie?
LB: Non. Il n’en existait pas à l’époque. Quand
elles se sont mises à proliférer à partir des
années 1960, elles ont été plutôt nuisibles à la
Moudon, ville haute, rue du Château 48 et 50
Musée Eugène Burnand
Ouverture: me, sa, di 14h. – 18h.
ou sur r.v. pour groupes :
021 905 27 05
Prix des entrées:
Adultes Fr. 6.- AVS Fr. 4.Enfants jusqu’à 16 ans, gratuit
Prix combinés pour les
2 musées: Fr. 9 .-, Fr. 6.-
Le dimanche à 17h.30
17 août conférence: E. Burnand et la seconde
guerre mondiale par Frédérique Burnand
14 septembre Lectures: A table avec
Rabelais par François Debluë
26 octobre: concert Quatuor Modigliani
20
4/2014
Sa et di, parking à proximité
www.vieux-moudon.ch
www.eugene-burnand.ch
Musée du Vieux-Moudon
Expo
temporaire:
Résonance à
St-Etienne
Orgue
Cloches
Vitraux
lutherie. Telle qu’elle est enseignée, la lutherie
n’est bien souvent devenue qu’une technique
pour bien coller, bien polir, et bien vernir. Pour
moi, ça n’est pas suffisant!
JPG: Il y a donc de bons et de moins bons
luthiers?
LB: Sans doute. Il faut d’abord, pour comprendre quelque chose à la fabrication des
instruments, se souvenir de l’enseignement
des anciens et s’intéresser au langage de la
musique, comme l’a fait intuitivement Georges
Brassens par exemple. C’est pour ça que sa
musique est inimitable, et qu’elle nous touche.
Le langage de la musique est universel. Il est
basé sur les lois de la physique.
JPG: On imagine bien que les bois utilisés par le luthier soient soumis aux lois
de la physique. Comment les choisis-tu,
ces bois?
LB: Il faut trouver des bois de résonance de
qualité. Ça peut être de l’epicea excelsa ou
parfois de l’acajou pour les tables de résonance; de l’érable ondé pour les violes, les
violons ou les contrebasses; de l’if pour les
luths. D’autres bois, tels le cerisier, le cèdre,
ou le frêne peuvent être utilisés pour la facture
des divers instruments à cordes. Le moment
de l’abattage de l’arbre est de la plus haute
importance. La position de la lune déterminera
le niveau de la sève. Lorsqu’elle est basse, la
sève monte. Il faut donc éviter d’abattre l’arbre
à ce moment-là. On le coupe habituellement
en hiver. Avant de pouvoir utiliser le bois, on
doit le laisser sécher une dizaine d’années...
JPG: Et pour les archets, quel bois utilise-t-on?
LB: C’est le plus souvent le bois de pernambouc qui sert à la fabrication de la baguette.
Il faut trouver le parfait équilibre entre le poids
et la longueur, entre la résistance et la souplesse. Pour un violoniste, un bon archet est
aussi important, que le violon. Giovanni Batista Viotti aurait même dit que «le violon, c’est
l’archet». Pour la mèche, ce sont les crins d’un
étalon qui sont utilisés. D’un étalon, parce que
les crins de la queue de la jument, souillés par
l’urine, ne peuvent être utilisés. La mèche est
tendue entre la tête de l’archet et la hausse,
qui est souvent faite d’ébène, parfois d’ivoire,
d’os ou d’écaille.
JPG: Et maintenant les cordes? Je sais
que tu as des idées bien précises sur le
sujet!
LB: En effet! Les cordes métalliques m’indisposent! Je suis un partisan convaincu des
cordes en boyau, qui ont l’avantage d’avoir un
spectre limité à environ 15 kilohertz, une fréquence encore très agréable. Les cordes en
boyau sont malheureusement beaucoup plus
chères que les cordes métalliques. Et elles
exigent aussi plus de talent de celui qui les
utilise!
JPG: Il est difficile de parler de lutherie
sans faire référence à Crémone, à Stradivari ou a Guarnerius. Cette notoriété
est-elle méritée?
LB: Bien sûr il y a eu Antonio Stradivari et
Guarnerius del Gesù, mais c’était au XVIIIe ! S’il
est vrai que Stradivari travaillait de façon extrêmement soigneuse, on ne peut pas en dire
autant de Guarnerius dont j’ai eu l’occasion
d’ouvrir quelques violons lors de réparation. A
l‘intérieur c’était une véritable porcherie. Mais
ça sonnait très bien quand même! La renommée actuelle de Crémone est strictement
commerciale.
JPG: Et si l’on parlait d’autres instruments dont on t’entend souvent jouer au
village, ou dans les forêts proches?
LB: Tu veux parler de la trompe sans doute?
JPG: Oui de la trompe, mais aussi de
la guitare, de la cornemuse, du cor de
chasse, du cor des Alpes…
LB: Jouer, c’est beaucoup dire! J’en joue en
amateur. Mais j’estime indispensable pour un
luthier de jouer de plusieurs instruments. S’il
veut comprendre ce qui se passe dans un
instrument, le luthier doit savoir ce qui se
passe dans les autres. C’est vrai pour le
violon, la guitare, pour la trompe au large
pavillon héritée de la culture judaïque, pour
la vielle à roue ou pour la flûte de pan.
De jouer un peu de tous ces instruments
m’aide à comprendre ce qu’il y a derrière les
sons.
4/2014
21
Tél : +41 22 730 33 76
Marie-Jo Girod
22
4/2014
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AV2013FVD
Mes coordonnées téléphoniques :
de préférence entre ............. et ..............heures
.........................................................................................................................
Marie-Jo Girod
Comité international de la Croix-Rouge
Division recherche de fonds privés
19, avenue de la Paix
1202 Genève – Suisse
M. Nom : ................................................................................... Prénom : ..................................................................
Adresse : ......................................................................................................................................................................
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UN LEGS AU CICR
DONNEZ DU SENS À TOUTE UNE VIE
JPG: Je vois l’heure qui avance et je voudrais pour terminer parler brièvement du
grec ancien et du latin, que tu lis couramment.
LB: C’est vrai, ces deux langues superbes, je
les pratique, parce que les livres qui parlent le
mieux de la musique sont écrits en grec ou en
latin. Par exemple Aristote, Aristoxène de Tarente, Pythagore ou Aristide Quintilien pour le
grec; Saint-Augustin, Viturbe ou Boèce pour le
latin. Ces textes sont d’une clarté incroyable.
On y décrit de façon précise les lois physiques
à la base des sons et de la musique.
JPG: Physique, lois physiques, on se rapproche de la biochimie…
LB: Oui évidemment! Je ne suis pas fasciné
seulement par la logique de la musique. La
cohérence de la chimie, de la biologie et de la
biochimie me fascinent aussi, comme le fait la
cohérence de l’être vivant et de la matière qui
le compose. Cohérence de la matière magnifiquement illustrée par le tableau périodique
des éléments de Mendeleïev, qui ne cesse
pas de m’émerveiller depuis un demi-siècle…
Je le considère comme une œuvre d’art majeure.
JPG: Bonne conclusion. Que peut-on en
effet imaginer de plus parfait dans l’ordre
de la matière que le tableau périodique
des éléments?
Jean-Pierre Guignard
Glossaire:
Archet: Baquette souple entre les extrémités de laquelle sont tendus des crins de cheval, servant à faire
vibrer les cordes par frottement. Ces crins forment la
mèche.
Bois de pernambouc: bois rouge d’un arbre du Brésil.
Epicea excelsa: conifère de la famille des Pinacées,
proche du sapin.
Kilohertz: mesure de fréquence d’un phénomène périodique (kHz).
Luth: instruments à cordes pincées d’origine arabe,
très joué du XVIe au XVIIIe. Le luth est un symbole de
l’activité poétique. C’est certainement l’instrument qui
met en œuvre les modèles physiques les plus complexes.
Luthier: artisan qui fabrique des instruments portables
de musique à cordes.
Aristide Quintilien (IIIe siècle après J.-C.): musicographe grec auteur d’un traité sur la musique.
Aristote (384-322 av. J.-C.): philosophe grec disciple
de Platon qui s’intéressa aux arts (musique et théâtre)
et aux sciences (physique, biologie, cosmologie).
Aristoxène de Tarente (IVe siècle av. J.-C.): philosophe
grec théoricien de la musique et du rythme.
Boèce (470-524): philosophe, musicologue et politicien italien.
Guarnerius del Gesù (1698-1744): célèbre luthier
italien de Crémone.
Giovanni Battista Viotti (1755-1824): célèbre violoniste
et compositeur italien.
Mendeleïev (1834-1907): Chimiste russe, il élabora
le tableau de classification périodique des éléments
chimiques. Ce tableau fut complété et justifié ultérieurement par la mécanique quantique.
Pythagore (580-495 av. J.-C.): philosophe présocratique et mathématicien dont la vie reste énigmatique;
on dit de lui qu’il fut le «premier maître universel».
Stradivarius (1644-1737): Antonio Giacomo Stradivari,
luthier italien de Crémone, fabricant célèbre de violons, violoncelles, altos et guitares.
Viturbe (90-20 av. J.-C.): architecte, inventeur et musicologue italien.
UNE IDEE POUR UN BUT DE SORTIE
AVEC MONTE-ESCALIER POUR HANDICAPES
MAGASIN - DIAPORAMA
VISITE GUIDEE DES CAVES
DEGUSTATION DE FROMAGES
(Réservation conseillée)
MELANGE FONDUE AOP
RENSEIGNEMENTS: TEL. 026 924 70 60 FAX 026 924 40 60
COOPERATIVE DES PRODUCTEURS DE FROMAGES D’ALPAGES «L’ETIVAZ» AOP 1660 L’ETIVAZ PAYS-D’ENHAUT/VD
4/2014
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Coup de griffes
La Poste ou ce qu'il en reste
Je me souviens avec émotion des services postaux suisses
que le reste de l'Europe, et ne soyons pas timides, le reste
du monde nous enviait. Aujourd'hui, nous envions les services
postaux des pays dits en voie de développement, tant les résultats de la privatisation des nôtres sont catastrophiques.
Ou que ce soit dans le monde, quel que soit le service qui ait
été privatisé, on en revient toujours aux mêmes constatations:
les prix explosent et la qualité du service devient exécrable.
La bonne cible
Je ne voudrais pas que l'on se méprenne sur ma cible. Je vise
bel et bien ceux et celles qui ont fait d'un service exemplaire, les
PTT, un «machin» mal fichu peint en jaune vif. Mais par contre,
quelle belle pompe à phynances comme dirait Ubu. Ubuesque,
le mot me paraît parfaitement choisi, avec machine à décerveler et enfoncement du petit bout de bois dans les zoneilles…
Les employés de «La Poste» sont de plus en plus pressurés,
de plus en plus mal payés, de moins en moins respectés.
Tout cela parce que quelques caciques chauves de crâne et
gras de panse du côté de Berne ne pensent qu'à une seule et
unique chose: le bénéfice. Rien d'autre n'a d'importance, ni les
usagers, ni les employés.
Et les employés?
J'ai récemment eu le plaisir de m'entretenir longuement avec
une ancienne buraliste du bureau de poste campagnarde de
M., suffisamment importante pour qu'il existe toujours. Avec
des heures d'ouverture totalement impraticables, comme de
bien entendu, du style de 8h30 à 9h15 et de 16h30 à 17h15.
Cette personne me disait comment «ils» ont réussi à faire fermer tous les bureaux de poste des villages avoisinants. La
technique est simple. Prenez le bureau du village de C. ou de
S.. Ces bureaux avaient un beau succès en philatélie, timbrespostes spéciaux et services tels qu'express et recommandés.
Du côté de Berne, que fait-on, pour faire baisser leur rentabilité et les faire fermer? Très simple, on leur supprime tous les
services spéciaux. Du coup qui veut envoyer un recommandé
ou un express doit se rendre au bureau de M. Avec pour résultat que, même pour les services standards, tels qu'achat de
timbres-poste ou paiements au guichet, du moment que l'usager est sur place à M. il ne va certainement pas retourner à S.
ou C. pour le plaisir de faire des kilomètres.
Du coup il devient facile de démontrer que les bureaux de S.
et de C. (et bien d'autres alentours) n'ont plus un nombre de
24
4/2014
clients suffisant pour justifier
leur maintien. Et on les ferme
en rigolant bien fort: «On les
a bien eus!» Ceux qui rient
nettement moins, ce sont les
usagers âgés et ayant des
difficultés de déplacement.
Ils pouvaient parfaitement
parcourir les quelques centaines de mètres qui les séparaient du bureau de poste
de leur village. Et en profiter
pour échanger les derniers
ragots avec leur buraliste.
Mais cela aussi, c'est maintenant interdit. La buraliste
dispose d'un nombre de
secondes donné (j'ai bien
dit secondes) pour effectuer telle ou telle opération.
C'est contrôlé, croyez-moi.
Début de transaction à telle
minute, fin de transaction
tant de secondes plus tard.
Toute personne qui dépasse
se verra infliger un blâme. Et
un blâme à coup de réduction de salaire, cela fait mal.
Pardon, pas réduction. Suppression de prime, c'est plus
élégant et plus légal.
Leurs Excellences...
«Ils» de Berne imposent également à leurs employés de
vendre de billets de loterie,
ces fameuses cartes à gratter qui laissent des bruchons
partout. Lesdits employés
ont des quotas à respecter.
En vendre tant au minimum.
Sinon blâme. C'est d'autant
plus affligeant que d'une part les rentes de
vieillesse étant ce qu'elles sont, il serait préférable de ne pas les dilapider dans des jeux
d'argent. Et d'autre part, n'essaie-t-on pas
de lutter contre le surendettement souvent
dû aux jeux de hasard? Mais quand on s'appelle Le Géant Jaune on a bien entendu tous
les droits. En particulier celui de piétiner ses
clients et ses employés.
Postfinance
Tiens, j'y pense, en plus on fait dans le marketing agressif. Il y a quelque temps, j'ai modifié la raison sociale de ma petite entreprise
dont je suis le balayeur, l'ouvrier, le directeur
et le secrétaire. Coup de téléphone de Postfinance essayant de me convaincre par tous
les moyens de quitter ma banque, par ailleurs
locale et à laquelle je suis fidèle depuis près de
40 ans, pour venir me faire teindre en jaune…
J'en reviens donc à un bon vieux système,
celui des régies fédérales. Dans les PTT, il y
avait Postes, Télégraphes et Téléphones. Le
télégraphe est devenu un article de musée,
soit. Mais la téléphonie, largement bénéficiaire, compensait les pertes inévitables des
postes, alors service public de première qualité. Distribution du courrier deux fois par jour
et le samedi matin. Des bureaux de poste ouverts jusqu'à minuit dans chaque grande ville.
Des facteurs souriants et prenant le temps
de discuter. Des bureaux de poste chaleureux et accueillants où l'on n'essayait pas de
vous vendre la dernière potion miracle à base
d'huile de serpent de mer, et j'en passe.
Et même, ces PTT bénéficiaires permettaient
également de compenser les pertes des CFF.
Oui, ils étaient vraiment fédéraux à l'époque,
les trains. Et d'une qualité, là aussi, à faire pâlir
d'envie passablement de nos voisins. Aujourd'hui, un des derniers services de trains
d'état, la SNCF, nous montre ce que veut dire
un train à l'heure et à un tarif parfaitement acceptable. Nous l'avons perdu, ici.
En un mot comme en cent, les services tels
que le courrier ou les chemins de fer doivent
appartenir au peuple, donc à l'état. Non à un
quarteron de financiers plus ou moins véreux.
Il est normal que ces services soient peu ou
prou déficitaires. Encore une fois il s'agit de
services, non de moyen de faire rentrer de
l'argent dans les poches de ceux qui ne savent
déjà plus quoi en faire. D'ailleurs, ne pourraiton pas suggérer que ce qui a été économisé
par le non-achat des Gripen soit investi de
manière plus intelligente dans la renationalisation des CFF? Qui du coup ne seraient plus
Chouraver des Francs et des Francs, mais
Chemins de Fer Fédéraux.
Grégoire Hostettler
La poste travaille aussi la nuit
4/2014
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Blouse blanche et encre noire
Centre national de contrôle des soins:
assez de bureaucratie!
Sécurité, Efficacité, Économicité! Et la Santé?
Pour «améliorer la qualité des prestations des acteurs de la
santé, pour augmenter la sécurité des patients, pour freiner
la hausse des coûts», notre ministre fédéral de la santé Alain
Berset propose la création d’un Centre national chargé de
coordonner les soins médicaux. Cette mesure permettra, ditil, de «réduire le nombre de prestations inefficaces ou inutiles,
d’éviter les soins inadaptés, et d’empêcher la multiplication des
traitements, permettant ainsi des économies importantes». La
nouvelle structure forte d’une trentaine d’employés doit permettre «une réévaluation plus systématique des prestations
médicales (diagnostic, médicaments, méthodes d’opération,
mesures de prévention) pour savoir si elles remplissent les
critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité». Toujours
selon notre ministre, l’évaluation des prestations médicales
sera financée par la Confédération à hauteur d’une dizaine de
millions de francs. Les 22 millions nécessaires à l’optimisation
de la qualité et de la sécurité des patients seront en revanche
payés par les assurés eux-mêmes. Ce nouveau centre sera
dirigé par un conseil d’administration composé de sept à neuf
experts indépendants.
Encore plus de bureaucratie
Pour améliorer les soins à la population, Alain Berset veut donc
ajouter une nouvelle couche de bureaucrates qui viendront
surveiller le travail les professionnels de la santé pour «améliorer leurs performances». Beau programme…
Petit rappel historique
Ayant travaillé au CHUV dans les années 90, j’ai déjà vécu,
comme tous les autres employés, ce que propose notre
ministre fédéral. Orchidée I, Bossard Consultants, Orchidée II,
ça ne vous dit rien?
Dans une intervention du 10 décembre 1984, Claude Ruey, qui
n’était encore que député libéral, développa une motion demandant au Conseil d’Etat de procéder à une expertise sur la
situation financière cantonale, et de la confier à un mandataire
extérieur. Les députés ne suivirent pas cette proposition, qu’ils
estimèrent inutile et coûteuse. Sur l’insistance de Philippe Pidoux, député libéral, la motion fut reprise quelques années plus
tard. Malgré une vive résistance de la gauche et des syndicats,
elle fut finalement acceptée, donnant naissance à l’opération
Orchidée I. Le secteur hospitalier fut choisi pour la première
26
4/2014
phase, probablement parce
que les syndicats y étaient
plus faibles que dans les
autres secteurs de l’Administration cantonale.
L’opération Orchidée I commença donc aux Hospices
cantonaux en avril 1993,
sous l’étroite surveillance
de Charles Kleiber, qui était
depuis 1981 le chef du Service de la planification sanitaire. Les souffrances générées par Orchidée I chez les
travailleurs du CHUV et des
hôpitaux régionaux n’empêchèrent pas l’extension de
l’opération Orchidée à tout le
personnel de l’Administration
cantonale. Sur les recommandations de la société
parisienne Bossard Consultants, l’opération Orchidée
II démarra en effet dans
l’enthousiasme du Conseil
d’Etat au début 1995. Mais
pas dans celui du monde
des enseignants et des fonctionnaires qui organisèrent
des grèves massives le 30
novembre 1995.
Ébranlé par un scandale au
sein de l’administration cantonale des finances (affaire
Buffat et CIEV), le Conseil
d’Etat ne put résister à un
deuxième scandale, celui
du comportement inadapté
de Bossard Consultants. La
commission de gestion du
Grand Conseil ayant découvert que les représentants
de cette société avaient
mis sur le compte d’Orchidée II des factures privées,
pour un montant voisin de
Fr. 100'000.-, le député Roland Troillet dénonça avec éclat la supercherie. Le Conseil d’Etat
n’eut d’autre solution que de mettre à la porte
la société coupable, le 28 février 1996. Le départ de Bossard Consultants ne mit malheureusement pas fin aux actions délétères des
opérations Orchidée I et Orchidée II. D’autres
audits dispendieux leur firent suite.
Les profonds dégâts d'Orchidée I et II
Personne n’a, à ma connaissance, fait le bilan
des coûteuses opérations Orchidée I et II,
au CHUV ou ailleurs. Personne n’a compté
les heures sans fin passées par le personnel
dans des commissions où les enquêteurs ne
connaissaient rien du travail des personnes
interrogées, mais voulaient leur enseigner à le
faire plus efficacement. Ils disaient aux chefs
de laboratoire comment se passer d’appareils de mesure dont ils ignoraient l’usage. Ils
jugeaient de travaux scientifiques qu’ils ne savaient pas lire. Personne n’a fait le compte de
la désespérance chez ceux dont on évaluait
avec dédain le travail, ou du découragement
de ceux dont le poste était sournoisement
menacé. Encouragés à suggérer 20 % d’éco-
nomies, non seulement dans leurs propres
services, mais également dans les services
des autres, tous ou presque, se sentaient menacés. Ce climat de suspicion et de délation,
a laissé des marques durables chez la plupart
des employés de la fonction publique.
On reprend les mêmes et on recommence…
Alors c’est ça que vise notre Conseiller fédéral Alain Berset? Plutôt que d’évaluer l’efficacité des travailleurs de la santé, ne ferait-il pas
mieux d’encourager les vaccinations contre la
grippe du personnel récalcitrant? Plutôt que
de chercher à savoir pourquoi certaines opérations sont davantage faites en Suisse qu’à
l’étranger ne devrait-il pas s’engager dans la
lutte contre l’explosion des restaurants fastfood ou contre le tabagisme chez les jeunes?
Plutôt que de faire
vérifier par des
bureaucrates si les
prestations médicales remplissent
les critères d’économicité, ne feraitil pas mieux de revenir sur sa décision favorable aux médecines dites «complémentaires»
et de mettre définitivement fin au remboursement par l’assurance de base des frais occasionnés par des traitements «empiriques»,
comme l’avait fait Pascal Couchepin?
On pouvait espérer d’un ministre de la
santé socialiste qu’il prenne des décisions
conformes aux développements scientifiques
de la médecine, plutôt que de suivre les aspirations des partisans des patamédecines (*).
Ce n’est malheureusement pas la direction
choisie jusqu’ici.
Dr Jean-Pierre Guignard
(*) Patamédecine: terme créé par Boris Vian pour
désigner les médecines irrationnelles, basées sur
des croyances et non sur des démonstrations scientifiques. C’est aussi l’appellation favorite du Pr Axel
Kahn, grande figure de la médecine française, pour
désigner ce type de thérapies.
Quand l'orchidée pend les gens...
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Coup de projecteur
DVD
Des péplums à la vaudoise
Le latiniste Claude Aubert produit de charmants films qui illustrent
de grands thèmes de la mythologie gréco-romaine
Ancien maître de Gymnase, latiniste passionné, Claude Aubert est aussi
un grand connaisseur de péplums, ce genre cinématographique dont les
titres emblématiques sont Quo Vadis, La Tunique, Ben Hur, La Chute de
l’Empire Romain ou encore la remarquable série télévisée Rome. C’est ainsi qu’il a mis sur pied
un site L’Antiquité au cinéma – Dossier des latinistes (www.old.latinistes.ch/peplum.htm). On peut
y télécharger les versions PDF du journal numérique 12e heure qui donne des informations et les
dernières nouvelles sur les péplums.
Retraite active
Depuis sa retraite, Claude Aubert s’est mis au cinéma sur support vidéo, dont il a acquis les
subtilités techniques liées au tournage,
à la direction d’acteurs, au montage, à
la sonorisation, devenant ainsi presque
un véritable professionnel. Habité par sa
passion pour l’Antiquité gréco-romaine, il
a tourné trois films à ce jour, tous en rapport avec la mythologie. Le premier, Resonabilis Echo (2009) évoquait le mythe
d’Echo et Narcisse. Le deuxième (2012),
Psyche Perspicua Pulchritudine (Limpide
et diaphane Psyché) raconte l’union de
Cupidon et de la belle Psyché, qui accéda
ainsi au rang des Immortelles. Plus ambitieux, car de la durée d’un long-métrage,
De raptu Proserpinae narre l’enlèvement
Callirrhoé
de Proserpine par Pluton esseulé dans
ses Enfers. Or la jeune vierge est la fille de
Cérès, déesse des moissons, et celle-ci se venge en détruisant tous les produits des champs.
L’humanité risque donc d’être anéantie. Comment Jupiter va-t-il sauver les mortels et calmer la
colère des olympiens? Finalement, un compromis sera trouvé: Proserpine passera huit mois
dans le monde des vivants, et quatre auprès de son époux aux Enfers. Cette histoire rejoint donc
à sa façon le grand thème chrétien de la mort et de la résurrection. Elle se situe aux Champs-Elysées habités par les dieux, dans les vertes prairies où dansent les nymphes, et dans le royaume
des trépassés, qui n’est cependant pas l’Enfer du christianisme. Ce monde souterrain est d’ailleurs suggéré par une image violemment surexposée. Un détail qu’il est amusant de noter: la
grotte qui donne sur les Enfers était une ancienne carrière de molasse dans le Jorat, dont furent
tirées les pierres qui servirent à la construction de la cathédrale de Lausanne.
Peu de moyens, mais du cœur
Tournés avec des moyens limités, sans aucun sponsor, ces films ont bénéficié de l’engagement
sur le long terme d’une équipe de volontaires, dont de nombreux élèves du Gymnase de Cham28
4/2014
blandes et quelques professeurs. Les prises de vue ont été réalisées dans de beaux paysages
agrestes du Plateau, des Préalpes et du Jura vaudois, bien mis en valeur par le goût du réalisateur pour une image très soignée et picturale. Certes, le jeu des acteurs et actrices sent parfois
un peu l’amateurisme. Comme la prise de son en direct est très difficile (le bruit des avions à
réaction ou des motocyclettes se conjuguant mal avec l’Antiquité gréco-romaine), une voix off
raconte l’histoire. Les acteurs, condamnés au mutisme, ont donc tendance à surjouer leur rôle,
avec des mimiques qui rappellent un peu le cinéma muet des années 1920. Il y a néanmoins
dans ces films d’amateur éclairé, un réel sens de la mise en scène, du traitement de la lumière,
et une authentique dimension poétique qu’il faut saluer. Sans pédantisme, ces films constituent
par ailleurs un bon rappel de nos connaissances scolaires en mythologie antique. On y voit défiler
le solaire Apollon, les jalouses Vénus et Junon, l’agile Mercure, Orphée éploré par la perte de sa
chère Eurydice, le souverain Zeus incarné par Claude Aubert lui-même à la barbe fleurie...
Alliant le réel enthousiasme des participants à un travail sérieux, long et minutieux, ces péplums
mythologiques, réalisés et diffusés totalement à l’écart des circuits commerciaux, méritaient
d’être signalés.
On peut acquérir les DVD de chacun de ces films, pour la modique somme de Fr. 10.-,
auprès du réalisateur Claude Aubert, av. Ed.-Dapples 3, 1006 Lausanne, tél. 021 616 36 24,
[email protected].
Pierre Jeanneret
Musées
La photographie a 175 ans!
Le Musée suisse de l’appareil photographique fête cette année ses 35 ans d’existence dont 25
ans à la ruelle des Anciens-Fossés à Vevey!
Il y a 175 ans cette année, au début de 1839, le physicien et astronome fort connu François Arago
présente l’invention de Daguerre à l’Académie des sciences. Son procédé est divulgué le 19 août
1839 par Arago devant l’Académie des beaux-arts et celle des sciences réunies, en présence de
nombreux journalistes, et offert à l’humanité par la France.
Depuis son invention ou son avènement – le débat est vif autour de l’apparition de ce médium –,
la photographie a totalement bouleversé notre façon de voir et de communiquer et permis l'existence d'une société où la communication visuelle joue un rôle toujours plus important. Sans elle,
pas de cinéma, ni de télévision et encore moins d’image numérique.
L’homme a toujours eu besoin de s’entourer d’images, reflets de sa réalité ou fruits de son imagination. Le principe de la chambre noire et les propriétés photosensibles des sels d'argent,
éléments essentiels à la naissance de la
photographie, sont pressentis depuis fort
longtemps et bien établis dès la fin du XVIIIe
siècle. Nous sommes à l’aube du XIXe siècle,
des machines à dessiner les images, à les
contempler existent, mais le rêve d’une machine capable de les capter sur une simple
injonction est bien présent.
Il y a 175 ans, en 1839, l’invention de
Daguerre est révélée au monde!
Louis-Jacques-Mandé Daguerre, né en 1787
à Cormeilles-en-Parisis, arrive à Paris en 1804
et se forme comme décorateur de théâtre.
La chambre de Daguerre
4/2014
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Avec le peintre Bouton, il crée en 1822 le Diorama dans
un bâtiment où de grandes toiles peintes de sujets divers
sur leurs deux faces changent selon le jeu de la lumière.
Pour ses travaux, Daguerre utilise beaucoup la camera obscura et se rend fréquemment chez les opticiens
parisiens Chevalier qui lui font connaître l’existence de
Joseph Nicéphore Niépce qui a déjà réussi à «capturer»
l’image qui se forme dans la camera obscura. Niépce et
Daguerre vont s’associer à la fin de 1829.
Parallèlement à leurs recherches communes, Daguerre
découvre que l’iodure d’argent se modifie rapidement
à la lumière. Il place une plaque plaquée d’argent dans
une boîte contenant des cristaux d’iode dont les vapeurs
forment à sa surface l’iodure d’argent, puis l’expose: une
image s’y forme mais demeure encore invisible. Daguerre
découvre par hasard les effets des vapeurs de mercure
sur la plaque qui y font apparaître l’image positive, mais
celle-ci n’est pas stabilisée. Ce n’est qu’à partir de 1837
qu’il trouve moyen de fixer ses images au sel marin,
l’invention du daguerréotype devient alors effective.
«J’ai baptisé mon procédé ainsi: Daguerréotipe (sic)».
Lettre à Isidore Niépce, 28 avril 1838, post-scriptum.
Niépce lisant à Daguerre la
description de son procédé pour
la fixation des images de
la chambre obscure
La photographie et ses divers inventeurs
Niépce et Daguerre ne sont pas les seuls à avoir contribué à la naissance de la photographie…
D’autres, comme William Henry Fox Talbot en Angleterre menaient au même moment des expériences très concluantes. L’idée était dans l’air du temps au XVIIIe siècle déjà et bien auparavant:
La sensibilité de certaines substances à la lumière est connue depuis fort longtemps. Les alchimistes ont découvert que certains sels d’argent avaient pour propriété de noircir à la lumière. Ces
constats datent du milieu du XVIe siècle, mais il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que des
études plus structurées soient entreprises à ce propos.
Hyppolite Bayard, l’inventeur oublié
Toujours un 1839, alors que la France venait également d’apprendre le résultat des recherches
de Talbot, Hyppolite Bayard, fonctionnaire au Ministère des Finances sans formation scientifique
particulière, mais proche des milieux artistiques, obtenait lui aussi des dessins photogéniques
sur papier, mais surtout des images positives directes dont il ne put rendre public le procédé
à cause de pressions politiques de la part des promoteurs du daguerréotype, dont l’annonce
officielle n’était pas encore faite. Son procédé est finalement publié dans le Moniteur officiel du
13 novembre 1839 après un rapport très positif de l’Académie des beaux-arts et il tente de le
faire reconnaître en février 1840. En mars, Talbot qui revendique l’antériorité de son procédé sur
celui de Bayard est invité par l’Académie des sciences à le révéler. Il a sur le procédé de Bayard
l’avantage du négatif et la possibilité du tirage multiple.
Andreas Friedrich Gerber, un précurseur en Suisse
Parmi ces précurseurs, un Suisse: professeur de chirurgie vétérinaire à l’Université de Berne,
Andreas Friedrich Gerber fit diverses recherches et expériences qui auraient abouti en 1836
déjà selon ses propres déclarations dans la préface de son ouvrage Handbuch der allgemeinen
Anatomie des Menschen und der Haussäugetiere paru en 1840. Il aurait alors pu capter sur
un papier sensibilisé au chlorure d’argent des objets microscopiques par l’intermédiaire d’un
30
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microscope solaire. La découverte de Gerber fut rendue publique par un communiqué dans le
Schweizerische Beobachter du 19 janvier 1839.
Il est intéressant de mentionner encore le Niçois Hercules Florence, peintre ayant émigré au
Brésil où il met au point un procédé d’impression. Dès 1832, il fait des essais avec du nitrate
d’argent et aurait réussi à capter les images se formant dans la chambre obscure, ébauche d’un
procédé négatif-positif. Il consigne ses découvertes dès 1833 dans un cahier d’expériences
retrouvé vers 1970 et y utilise le terme Photographie. Il présente sa découverte dans un journal
de Sao Polo en octobre 1839.
En Allemagne, Franz von Kobell et Carl August von Steinheil, opticien bien connu, annoncent
des résultats pour un procédé aux sels d’argent au printemps, tandis qu’en Ecosse au même
moment Mungo Ponton expérimente les sels de chrome.
D'autres précurseurs
Aux Etats-Unis, le peintre Samuel Morse qui a développé le télégraphe aurait déjà réalisé des
images négatives pâles et fugaces vers 1822. John William Drapper, astronome de l’Université
de New York tenta d’enregistrer des spectres du soleil sur des papiers sensibilisés au chlorure
d’argent dans les années 1830.
En 1971, Vevey accueillait une grande exposition rétrospective de l’histoire de la photographie
autour de la célèbre collection de Michel Auer. Son succès donne aussitôt à diverses personnalités veveysannes l’envie de créer le Musée suisse de l’appareil photographique. Fondé par
Claude-Henry Forney, il est ouvert au public en 1979 dans un appartement sis à Grande Place 5
puis déménage en 1989 dans un bâtiment de la fin du XVIIIe siècle situé à la ruelle des AnciensFossés, restauré par Hugo Fovanna, architecte, et aménagé par Serge Tcherdyne, décorateur.
Le choix de ce lieu était lié à l’existence d’un passage souterrain historique, rejoignant le bâtiment
voisin situé sur la Grande Place, et autorisant une future extension de l’institution avec accès
par la Grande Place, qui s’est réalisée en 2001 sous la direction de l’architecte veveysan Joël
Brönnimann.
Le Musée va commémorer ces anniversaires ainsi que les 175 ans de la photographie
lors d’un week-end de fête les 30 et 31 août prochain.
Les animations au programme
- Inauguration festive le samedi 30 août en fin de matinée
- Réalisez vous-même une photographie avec une réplique d’un appareil de Nicéphore Niépce!
- Visite-conférence: Autour des multiples inventeurs de la photographie
- Finissage de l’exposition de Bernard Dubuis «Tant et temps de passages»
Pour les plus jeunes
- Fabrication d’un thaumatrope, jouet basé sur une illusion d'optique, du fait de la persistance
rétinienne
- Spectacles de lanterne magique.
Grégoire Hostettler
Musique
Le Festival de Lucerne, exceptionnel et passionnant
Le Festival de musique de Lucerne se déroulera cet été du 15 août au 14 septembre sans
Claudio Abbado, ni Pierre Boulez qui en ont été les piliers pendant 10 ans. Abbado est mort le
20 janvier, Boulez a plus de 89 ans. Mais le chef d’orchestre Andris Nelsons, qui dirigera l’Orchestre du Festival, a repris les programmes qu’Abbado avait prévus, dont la 2e symphonie et la
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LE CHATEAU
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Rapsodie pour alto de Brahms. De
grands noms travailleront la musique des 20e et 21e siècles avec
les jeunes virtuoses de l’Académie
fondée par Boulez, dont Heinz Holliger. Le compositeur bernois fête
ses 75 ans et Lucerne a inscrit
le Scardanelli Cycle, une de ses
œuvres maîtresses, à son affiche.
Holliger le travaillera avec les étudiants de l’Académie et le dirigera en
concert le samedi 30 août, à 11h.
En effet, à Lucerne, des concerts
sont agendés aussi en fin de matinée ou l’après-midi. Ainsi ce même
Le KKL de Lucerne, une superbe salle
30 août le quatuor Zehetmair
e
créera le 3 quatuor de Holliger à
16h. Un autre compositeur suisse, bernois aussi, Klaus Huber fête, lui, ses 90 ans. Un concert
marquera cet anniversaire le samedi 13 septembre à 11h, avec, en première mondiale, une de
ses œuvres pour piano, violoncelle et clarinette basse, une commande du Festival.
Et, bien sûr, les concerts symphoniques avec les orchestres les plus célèbres (Berlin,
Vienne, Concertgebouw, etc.), les plus grands chefs (Rattle, Barenboim, Chailly, et le Suisse
Philippe Jordan), des solistes réputés (Pollini, Perahia, Midori, Isabelle Faust, etc.). Il y aura également des récitals, des concerts de musique
de chambre, des présentations de musiciens en début de carrière. On pourra aussi,
comme chaque année, découvrir des compositeurs-en-résidence: la Coréenne Unsuk
Chin et l’Autrichien Johannes Maria Staub.
Bref, Lucerne propose vraiment un festival
exceptionnel et passionnant.
Un festival abordable
Si on compare les prix des places à ceux de
certains «festivals» de foot ou soirées des
Rolling Stones, on se rend compte qu’ils
restent relativement accessibles: dès Fr. 30.-,
Fr. 40.- ou Fr. 50.-, le problème étant plutôt de
trouver des places pour certains concerts très
demandés.
Les CFF accordent un rabais de 50% sur présentation des billets de concert.
Rappelons que la salle, à elle seule, mérite
une visite!
Renseignements et programme complet:
www.lucernefestival.ch,
courriel [email protected].
Myriam Tétaz
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Lu pour vous
Lionel Jospin. Le Mal Napoléonien
Editions du Seuil, Paris, 2014, 234 pages.
Dans son avant-propos,
Lionel Jospin précise que son
essai est «celui d’un homme
politique informé du pouvoir
et animé d’une certaine idée
de ce que sont, à travers les
temps, les intérêts de son
pays». Son intention, c’est
d’examiner «si les quinze
années fulgurantes de l’époLionel Jospin
pée napoléonienne ont servi
la France, et si elles ont été fructueuses pour l’Europe». Alors
que de très nombreux inconditionnels de Napoléon Bonaparte
-français pour la plupart- pensent encore qu’il est «un mythe
vivant, une légende qui se crée, un dieu en train de surgir»
(Jean d’Ormesson), Lionel Jospin analyse de façon méthodique le bilan des années du règne de l’Empereur (1799-1815).
Sa conclusion est implacable: au terme de quinze années de
pouvoir napoléonien, le bilan est catastrophique, le pays est
vaincu, les pertes humaines énormes, la population exsangue,
le territoire amputé, le pays détesté.
Dans son analyse, Lionel Jospin reprend un certain nombre de
points régulièrement avancés par les inconditionnels de l’Empereur, et y répond clairement.
Napoléon nie les acquis de la Révolution
Napoléon-Bonaparte aurait exporté vers les pays voisins et les
colonies françaises les lois libératrices de la Révolution: C’est
précisément l’inverse qui s’est produit. Obsédé de conquêtes,
Napoléon s’est comporté comme un prédateur, ignorant les
peuples et leurs aspirations, organisant en France un régime
policier despotique, puis cherchant à dominer les autres
peuples comme il avait soumis le sien. Bonaparte n’essayera
pas de diffuser en Europe les grands acquis de la Révolution
de 1789, comme ceux de la Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen. Il refusera au contraire de soutenir les patriotes
polonais ou italiens qui soutenaient les idéaux de la Révolution.
Il cherchera à établir des alliances avec les monarchies les plus
rétrogrades, telles la Prusse ou l’Autriche. Il mettra à la tête des
pays conquis des membres de sa famille ou des dignitaires
impériaux dont la tâche première était de lever des sommes
colossales et des contingents de jeunes soldats au profit de
l’Empire. Il niera le message d’émancipation de la Révolution,
à l’intérieur par l’oppression et à l’extérieur par des guerres
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de conquêtes. Une politique
sans autre vision que la
conquête, contradictoire et
incohérente qui sera à l’origine de sa défaite à Waterloo, bataille aussi sanglante
qu’inutile.
Napoléon rétabli l'esclavage
A Saint-Domingue, où la
Convention venait d’abolir
l’esclavage en 1793, et où
Toussaint Louverture essayait de rétablir l’ordre face
aux agresseurs espagnols et
anglais, Napoléon fera arrêter ce dernier pour l’emprisonner au Fort de Joux dans
le Doubs, avant de rétablir
l’esclavage en 1802.
Un génie militaire?
Malgré la défaite finale, le
génie militaire de NapoléonBonaparte serait incontestable: Il faut savoir que l’histoire glorieuse des batailles
gagnées par Napoléon fut
écrite par ses généraux, ses
historiens ou ses transcripteurs fidèles comme Emmanuel Las Cases à SainteHélène. S’il faut admettre
qu’il fut un grand stratège,
notamment par sa connaissance de la topographie des
lieux de bataille et sa rapidité de décision, il faut aussi
reconnaître que les chefs
de guerre auxquels il dût se
mesurer n’étaient pas de très
haute tenue, mis à part ceux
qui en vinrent à bout, l’Autrichien Schwarzenberg à la
Bataille des Nations (Leipzig
1813) et l’Anglais Wellington
à Waterloo (18 juin 1815).
Napoléon aurait gagné le
respect et l’admiration de
ses soldats par la sollicitude et l’affection qu’il
leur portait. La réalité est beaucoup plus crue
et plus froide que la légende systématiquement et adroitement entretenue. Son mode
de combat fondé sur la rapidité imposait souvent aux combattants de longues marches
forcées accomplies le ventre creux. Le soldat napoléonien est de fait constamment mal
nourri, mal vêtu, et même mal armé. Affaiblis,
souvent affamés, les soldats de la Grande
Armée ne seront pas à même d’affronter le
typhus transmis par les poux, qui se répandra
comme la foudre lors de la retraite de Russie.
Les hôpitaux de fortune aux conditions hygiéniques effroyables ne font que favoriser la propagation des maladies infectieuses frappant
les soldats dénutris et blessés. Seule la Garde
Impériale disposait d’un service de santé correctement organisé, avec quelques grands
médecins militaires dont l’Histoire a gardé le
nom: Percy, Coste, Larrey.
Le code civil
Si Napoléon n’a pas pérennisé un système
politique, il a néanmoins légué à la France un
Code civil dont les survivances sont encore
nombreuses actuellement: Le Code civil est
sans doute l’apport le plus important de l’ère
napoléonienne. Des nombreuses survivances
de ce code marquent encore le paysage
institutionnel et administratif français. Il est
cependant parfois difficile de distinguer dans
ce code ce qui vient du Droit romain, de l’Ancien Régime, de la Révolution de 1789, ou de
Napoléon Bonaparte. Alors que la Révolution
voulait transformer la famille, Napoléon la rétablit dans sa configuration la plus traditionnelle:
autorité des parents et suprématie du mari sur
l’épouse. «Il faut que la femme sache qu’en
sortant de la tutelle de sa famille, elle passe
sous celle de son mari» disait Napoléon. L’accès au divorce est restreint. Sous l’Empire, les
femmes n’auront pas accès au lycée ni à l’université. Les enfants naturels sont sans droits.
Ces aspects négatifs du Code civil ne peuvent
cependant cacher d’autres aspects plus positifs: la reconstruction du système judiciaire; la
mise en place des Conseils de prud’hommes;
la création du Conseil d’Etat.
Si le bilan de la période napoléonienne est
aussi peu reluisant, comment expliquer alors
la fascination de grands écrivains tel Stendhal, Balzac, Chateaubriand ou même Victor Hugo? L’épopée de Napoléon, telle que
décrite par ses historiens et sa légende forgée à Sainte-Hélène par lui-même et par sa
plume Emmanuel de Las Cases, ne pouvaient
qu’impressionner les écrivains romantiques.
Quelques historiens plus critiques feront
plus tard un bilan sévère des méfaits de celui
qu’Henri Guillemin appelait «le petit chacal» et
qualifiait de «gangster».(*)
Dans son essai, Lionel Jospin ne se borne
pas à évaluer les conséquences à court terme
du règne napoléonien. Il s’intéresse aussi au
«bonapartisme» qui survécut à l’Empereur,
pour trouver une nouvelle incarnation dans son
neveu Louis Napoléon, le futur Napoléon III.
Le bonapartisme, qui se définit par l’entrée
en scène d’un homme providentiel, par un régime autoritaire, par l’ordre, et l’antiparlementarisme eut d’autres représentants. Le général
Boulanger, qui participa à la répression sanglante de la Commune de Paris en 1871, est
pour Lionel Jospin le représentant d’un bonapartisme de la revanche contre la Prusse. Traduit en Haute Cour en 1889, il s’enfuit en Belgique pour se suicider à Ixelles sur la tombe
de sa maîtresse. Quant au maréchal Pétain,
il représente pour Jospin le bonapartisme de
la «défaite», infecté par les idées de l’extrêmedroite et dénaturé par sa soumission à une
puissance totalitaire.
Le Mal Napoléonien, écrit par un homme de
conviction, précis, concis et rigoureux, se lit
comme un roman policier. Même si Lionel
Jospin donne parfois l’impression de faire
preuve de timidité lorsqu’il met un bémol au
génie militaire de Napoléon, ou qu’il décrit les
conséquences catastrophiques de sa politique de conquête, au moins le fait-il. Ce qui
en France, 200 ans après la chute du Premier
Empire, demeure un acte courageux, voire
téméraire.
Jean-Pierre Guignard
(*)
Henri Guillemin: Napoléon, légende et vérité. Ed.
Utovie/h.g., 1986, 159 pages.
4/2014
35
A lire et à relire
Jean Ziegler. Destruction
massive: Géopolitique de
la faim.
Editions du Seuil, 2012, 341
pages.
Jean Ziegler, qui fut de
2000 à 2008 Rapporteur
Spécial aux Nations Unies
pour le droit à l’alimentation,
dénonce dans Destruction
Massive le scandale majeur
de notre temps: l’assassinat
par la faim de trente-six millions d’êtres humains par an.
Exprimé en d’autres termes,
un enfant de moins de dix
ans meurt de faim toutes les
cinq secondes. Et pourtant
l’on sait que la production
agricole mondiale pourrait
satisfaire les besoins vitaux
de douze milliards d’individus.
A l’autre extrême, l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) estime que 1.4 millions de personnes de 20
ans et plus souffrent dans le
36
4/2014
monde des conséquences
néfastes de l’obésité: diabète, hypertension artérielle,
maladies cardiovasculaires
et rénales.
Jean
Ziegler
démontre
chiffres précis à l’appui qu’il
n’y a pas de fatalité dans
cette dichotomie insensée
entre l’abondance des richesses disponibles et la privation des
biens les plus élémentaires qui frappe tant de nos semblables.
En cause, les orientations ultralibérales de l’Organisation Mondiale du Commerce, du Fonds Monétaire International et, à
un degré moindre, de la Banque Mondiale. Les plans d’ajustement structurels imposés aux gouvernements induisent des
coupes drastiques dans les budgets sociaux (santé, éducation, retraites…). Ces plans déterminent, dans les contrées les
plus miséreuses, le type de relations économiques entre les oligarques du Nord et les peuples du Sud, où végètent dans une
pauvreté extrême 1,2 milliard de miséreux. Pour engranger des
profits astronomiques, les trusts agro-alimentaires n’hésitent
pas à spéculer de façon éhontée sur les matières premières:
blé, le maïs et le riz. Ou encore sur le marché honteux des biocarburants, aberration écologique que Jean Ziegler considère
comme un crime contre l’humanité.
Comme dans tous les écrits de Jean Ziegler, la souffrance a
un visage, l’oppression a un nom, et les mécanismes à l’œuvre
sont démasqués sans concession. Pour l’auteur, l’espoir demeure, incarné par la résistance quotidienne de ceux qui occupent les terres et opposent le droit à la puissance des trusts
agro-alimentaires.
Cet exposé de la géopolitique de la faim est passionnant, riche
de données souvent stupéfiantes, et facile à lire. Il devrait être
lu… ou relu.
Jean-Pierre Guignard
Véronique Bizot. Mon couronnement.
Actes Sud, 2010, 108 pages.
Décoré à son insu pour une importante découverte scientifique
qu’il a oubliée depuis longtemps, un chercheur à la retraite voit
soudain son salon envahi par des journalistes et des amis venus le féliciter. Mais n’ayant plus qu’un souvenir très vague de la
découverte qui lui a valu ce prix, le vieux chercheur reste imperméable à ces honneurs. Aidé de sa gouvernante, pour laquelle
il a une grande affection, il essaie de faire face à la situation, et
de remonter le fil de sa vie au gré de sa mémoire fluctuante. Les
souvenirs ravivés sont souvent tristes, mais le filtre des années
rend le malheur passé plus distant.
Ce petit livre plein d’humour traite avec délicatesse du sujet de
l’extrême vieillesse. Un livre doux amer sur le temps qui passe…
N'hésitez pas à l'acheter, vous le lirez en quelques heures. Ce qui
vous permettra d’en faire rapidement profiter vos proches et vos
amis.
Jean-Pierre Guignard
4/2014
37
Bains de Saillon location à la semaine studios dès Fr. 395.-. Appartements dès Fr 560.-. Location possible dès 2 jours. Cure thermale
3 semaines Fr. 900.-.
Sailloni-Vacances Tél 079 637 45 89 www.sailloni.ch
38
4/2014
PUBLIREPORTAGE
Le mésoscaphe Piccard de nouveau à Swissminiatur
1964: Jacques Piccard, Dominique Vuigner et Monsieur Gasser
2014: Yannick, Dominique et Joël Vuigner
Le mésoscaphe Auguste
Piccard est un sous-marin
construit en Suisse par
Jacques Piccard comme
attraction pour
l'Exposition Nationale
Suisse de 1964, il fut
nommé l’Auguste Piccard
en l'honneur du père du
constructeur.
L’Auguste Piccard est le
premier et toujours unique
sous-marin touristique au
monde. Les sous-marins
militaires les plus avancés
étaient capables de plonger à 350 mètres. L’appeler
mésoscaphe, ce qui signifie
«bateau pour profondeurs
moyennes» était peut-être
un clin d’œil de la part de
Jacques Piccard.
En 1964, un modèle du
mésoscaphe à l'échelle
de 1:25 a été construit et
présenté dans le parc
Swissminiatur de Melide.
50 ans après, le modèle
a été restauré et est à
nouveau exposé dans
le parc.
Pour plus d'informations sur
Swissminiatur visitez
www.swissminiatur.ch
4/2014
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Courrier de lecteurs
Nos jeux sont appréciés
Chers amis, chères amies,
Grâce à vos jeux s'adressant à ce qui reste
de nos esprits, ceux-ci ne demeurent pas
INACTIFS, comme il ressort du mot caché du
numéro 3/14 de votre Courrier.
Avec toute mon amitié,
Orbe, en ce jour de la Fête des Mères.
Pierre Roemer
Dialogue imaginaire de Chouquette
à Noukia
Bonjour Noukia, j’ai entendu Mamy parler de
Fifi une chatte de Romainmôtier.
Noukia: Ah?
Chouquette: Ben oui, il paraît qu’elle ne
mange pas de souris, elle apporte des lézards
à son Papy, mais ne les tue pas! De plus, elle
a une rubrique dans le journal de l’AVIVO, sur
les ordinateurs! Tu te rends compte comme
les temps ont changé. Nous, dans notre jeunesse, nous pouvions nous promener dans
notre nature, aller à la chasse aux souris qui
complétaient notre ration journalière. Nous
restions parfois très longtemps à guetter près
d’un trou, sans rien voir bouger, mais ça faisait
partie de notre vie. Nous avions une grande liberté, rentrions quand nous voulions par notre
chatière. Tu t’en souviens?
- Non!
- Mais oui, On a une puce électronique qui
nous permettait d’entrer et sortir. La puce
nous l’avons toujours, mais plus de chatière!
Nous étions plusieurs chez Mamy, il y avait
Coquin, Peluche, Vénus et deux gros chiens.
Ces derniers nous aimaient bien, pas comme
ce gros St-Bernard Chinka, qui ne veut pas
de nous dans son environnement. J’envie Fifi
qui à l’air de bien s’amuser avec son Papy et
l’ordinateur.
- C’est quoi l’ordinateur?
- Oh! Je ne sais pas trop comment t’expli40
4/2014
quer, surtout que notre Mamy ne nous laisse
pas approcher, c’est son truc à elle. Mais, tu
sais, Fifi, elle ne peut plus aller rôder sans son
Papy, parce qu’un jour elle est rentrée tout aspergée de goudron, c’était terrible car il a fallu
lui faire 6 ou 7 shampoings pour éliminer cette
couche qui aurait pu lui être fatale.
Son Papy a bien réagi afin qu’elle ne meure
pas d’asphyxie, mais que de soucis! Heureusement, tout va pour le mieux, mais, bien
entendu, il n’est plus question pour elle de
se promener seule. Tu sais, dans la vie, il y
a des gens qui n’aiment pas les chats et encore moins les humains. Ils sont capables de
cruauté, et nous, comment nous défendre
contre cette méchanceté? De plus, nous
sommes punis de sortie libre…
- Ah! Pourquoi?
- Parce que, pour ne pas revivre ce gros souci, elle est accompagnée par son Papy, qui
veille sur elle!
- Et sa sœur?
- Ah tiens! Tu te souviens de sa sœur, eh bien
oui, Jess est plus timide, elle ne s’aventure
pas trop loin, ainsi elle garde sa liberté.
- Ah!
- Tu sais, je regrette aussi de te voir vieillir. Tu
ne t’intéresses à rien, tu oublies tout, même
que tu as déjà mangé! Et tes crottes que tu ne
sais pas toujours où les faire, alors que Mamy
se donne de la peine pour que nos 4 caisses
soient toujours propres. Ouais, c’est pour ça
qu’elle te gronde, mais toi, tu n’y comprends
rien!
- Non!
- Au fait, je ne devrais pas me plaindre, je
viens d’avoir 12 ans, j’ai certainement encore
bien des années à vivre, même si les humains
nous disent que fois 7 ça fait 84 ans. Ils sont
drôles, ça nous est bien égal et ce n’est pas
comparable. Tu vois, on dort beaucoup plus
qu’eux et à part cela… on se prélasse et…
Qu’est-ce qu’on fait d’autre? Toi, par exemple
tu aurais 105 ans! Quel rire, tu n’es déjà pas
drôle avec tes 15 ans.
- Ah! Tu crois que je suis vieille?
- Oui, mais comme dit Mamy, les humains ont
aussi des soucis avec l’âge. Il y a des maisons
pour les accompagner quand rien ne va plus,
mais nous, on ne nous laisse pas souffrir, si
on n’en peut plus du tout, on peut nous aider
à partir pour notre dernier voyage au paradis
des animaux, et c’est là qu’on retrouve nos
anciens compagnons à quatre pattes.
- Ah, bon, alors j’attends?
- Oui, je ferai attention à ne pas trop te déranger et pour meubler ma solitude, je rêve à Fifi
et à Jess qui ont encore de belles années devant elles. Surtout j’espère que Fifi peut capturer ce qui bouge dans son environnement
restreint et que son Papy lui laisse toujours la
liberté pour expliquer aux néophytes les nombreuses possibilités de maîtrise de l’ordinateur
avec un langage clair!
Avec nos sections
Section de Ste-Croix
Ste-Croix en balade!
Une journée inoubliable, autant pour le choix
du but que pour l’amitié partagée par les cinquante participants à notre course du 4 juin.
Heinz et Astrid n’ont pas ménagé leur peine,
afin que cette sortie soit une réussite et nous
les remercions chaleureusement. Nous quittons nos mille mètres pour rejoindre la plaine.
A droite, le littoral Neuchâtelois nous offre la
vue du lac, très calme, tel un miroir, à gauche,
côté montagne, de nombreuses vignes où
s’activent les premiers effeuilleurs. Au-dessus de Bevaix, nous sommes reçus par la famille Lionel Billard dans leur Auberge de Plan
Jacot, pour prendre le café et le croissant du
matin. Lionel est le précurseur et organisateur
des premiers parcours balisés pour adeptes
des balades à raquettes, qui, il y a quelques
hivers, étaient en plein essor. Ainsi, on pouvait, en partant des Rasses, rejoindre le Chasseron, et l‘hôtel, tenu à cette époque par la
famille de Lionel, sans piétiner les pistes de
descente soigneusement damées. Que de
souvenirs! Notre voyage continue et après
avoir vu de jolis villages, comme Ligerz et
sa belle église, ainsi que l’île St-Pierre, nous
accédons à une petite route de montagne
qui va nous conduire à Twannberg. C’est un
hôtel coloré que nous découvrons dans la
(Chattes de Maude à Fifi chatte de Grégoire,
passionnée par l’ordi et Jess plus jeune et
plus calme, mais bavarde, un peu comme moi
aujourd’hui!).
Maude
Le Chasseral
4/2014
41
verdure, situé sur un petit plateau de la montagne de Twann à 870 m d’altitude, offrant
une vue magnifique du lac de Bienne. Nous
sommes accueillis par un couple sympathique, connus de la plupart d’entre nous,
comme anciens tenanciers de La Boîte à
Musique aux Rasses. Nous prenons l’apéritif à l’intérieur, car il fait un peu frisquet et les
quelques gouttes de pluie pourraient troubler notre boisson! Notre ami Gaston anima
ce moment en jouant nos airs favoris sur son
accordéon. Quelques pas de danse et nous
voilà attablés pour un succulent repas. Moment d’émotion quand Colette est félicitée
pour ses nonante ans! C’est en nous chantant
la chanson Un Soir à la Havanne qu’elle nous
remercia.
Bravo pour toi, chère amie de l’AVIVO, avec
tous nos vœux pour que ta vivacité de corps
et d’esprit, t’accompagne encore de longues
années.
Arrivée au Chasseral
Le temps est maussade, mais nous tentons
notre chance et partons pour le Chasseral. Le
plateau de Diesse disparaît derrière un rideau
de nuages. Une grosse averse nous accueille,
alors nous renonçons à sortir du car. Certainement que par beau temps, nous y reviendrons! La descente se fait par l’ancienne route
à péage devenue cantonale, qui nous mène
aux Bugnenets. Au restaurant, nous trouvons
plein de souvenirs de notre grand champion
suisse de ski, Didier Cuche. Notre bonne humeur ne nous quitte pas, surtout que Gaston
entame un pot-pourri de chansons nous rappelant nos jeunes années et que les paroles
Ligerz
42
4/2014
sont encore bien présentes dans nos mémoires… Oui, oui n’en doutez pas !
Comme tout a une fin, nous pensons à regagner Ste-Croix en passant par Valangin, le
Val-de-Ruz, puis le Val-de-Travers. La montée
sur le Col des Etroits nous permet de prendre
congé et de remercier l’autocariste et le chauffeur. Croyez deux rescapées du tunnel d’Arrissoules, un car «flambant» neuf, pardon le mot
est mal choisi, un car tout neuf, confortable
et un chauffeur compétent, nous ont redonné
confiance. Merci à L’Auberson-Excursions et
M. Michel Bérard qui tout au long du voyage
s’est inquiété de notre confort.
Le comité au complet était présent et remercie les amis d’être venus si nombreux en espérant qu’il y aura bien d’autres sorties de ce
genre, n’est-ce pas les amis Dudu!
A bientôt!
Maude
Section de Renens et environs
Ça roule!
Lors de l'assemblée générale du 30 avril,
nous avons fait le point de l'année écoulée et
mentionné quelques projets nouveaux. Nos
membres sont fidèles et incitent régulièrement
de nouvelles personnes à nous rejoindre, c'est
ainsi que nous avons largement dépassé les
400 adhérents, qui reçoivent tous le «Courrier
de l'AVIVO».
Les activités régulières dans notre local
rue Neuve 4 bis se font dans la bonne humeur grâce à de nombreux bénévoles nonmembres du comité: le stamm du samedi, les
cartes le jeudi, le tricot un mercredi sur deux,
sans compter la permanence sociale tenue
par les travailleurs sociaux de l'AVIVO vaudoise et les séances de comité mensuelles.
Les membres se rencontrent aussi à l'extérieur: pétanque tous les mardis, thé dansant
une fois par mois, balades et courses en car,
sans oublier le repas au refuge et la fête de fin
d'année.
L'assemblée a adopté le rapport d'activité et
les comptes et reconduit le comité dans son
Section de Vevey
Le comité de la section de Renens
ensemble, soit MM. Michele Scala et JeanClaude Fontanellaz, Mmes Renée Chesaux,
Brigitte Rohr, Marie-France Marteau, Verena
Berseth, Véronique Mawuna et Suzanne
Sisto-Zoller.
Quoi de neuf?
Nous aimerions aider les autorités communales à améliorer la qualité de vie des personnes à mobilité réduite, en leur faisant part
de nos idées d'améliorations et d'aménagement. Dans un premier temps, les membres
seront appelés à faire part de leurs observations à ce sujet, lors d'une réunion au local
de l'AVIVO le mercredi 10 septembre. Ensuite,
nous pourrons créer avec d'autres un groupe
«les aînés dans la ville»...
Nous avons aussi prévu d'informer les
membres sur les curatelles et les placements
volontaires ou non, cela se passera en début
d'hiver.
Pour 2015, nous participerons à la grande fête
interculturelle qui a lieu à Renens tous les trois
ans à Verdeaux: FESTIMIXX. Le thème choisi
par les organisateurs étant le vent, nous prévoyons un coin où l'on pourra reprendre son
souffle.
Il y a du pain sur la planche et c'est pourquoi nous avons besoin de plus en plus de
membres qui nous soutiennent et participent
aux diverses activités que le comité coordonne (il ne peut pas tout faire!).
Un grand merci à tous les membres de
l'AVIVO qui font vivre l'association.
Assemblée générale de la section de
Vevey
En avril, n’ôte pas un fil. Le 9 avril, par contre,
nous étions bien au chaud pour passer un
après-midi en compagnie de l’école de musique de Vevey Crescendo, formée de jeunes
musiciens pleins d’entrain et d'enthousiasme.
Cette belle jeunesse nous a permis d’attaquer notre assemblée avec optimisme. 72
membres ont écouté la présidente présenter
le rapport de l’année 2013, en présence de
notre président cantonal, Roland Rapaz.
Si les sorties d’une journée obtiennent du
succès, il n’en est pas de même lorsque nous
organisons une conférence ou un exposé sur
des sujets pourtant en rapport avec l’âge de la
retraite. La mémoire, les déficiences auditives,
et même les dimanches de jeux pour tous.
Les membres de notre comité ont accepté
une réélection, le nombre de 7 est passé à 9,
avec l’espoir de prévoir une relève qui s'avère
difficile. C'est d'ailleurs une situation qui prévaut dans plusieurs de nos sections AVIVO
Vaud. Au 31 décembre 2013, nous étions
572 membres. Malheureusement nous avons
enregistré plusieurs décès et départs en EMS
qui ont fort heureusement été compensés par
de nouvelles adhésions.
Une petite collation a clôturé cette assemblée,
après quelques interventions de nos membres
les plus courageux!
Sortie «asperges» à Fully
15 mai, nous étions 45 Veveysans bavardant
gaiement à se retrouver dans le car qui nous
a conduits dans la commune de Fully par la
route des écoliers. Le temps de déguster un
SSZ
4/2014
43
bon vin de la région et nous voilà en pleine
action pour apprécier les asperges accompagnées de jambon cru et de deux sauces
excellentes. Deuxième service pour les amateurs et nous passons au dessert, une coupe
glace vanille et fraises du Valais recouvertes
de crème. Miam miam, c’était fameux! Le café
offert par les patrons de l’Hôtel de Fully ayant
complété le repas, nous nous sommes retrouvés vers l’église ou à regarder les vitrines de
ce sympathique village qui porte le nom de
«Vers l’Eglise», dans la commune de Fully.
Le retour s'est fait par la nouvelle route et le
pont d’Evionnaz, Villeneuve, Clarens et Vevey.
Nous sommes arrivés tous contents d’avoir
passé une belle journée d’amitié.
Huguette
Section de Lausanne
Agenda
La section de Lausanne nous communique
son agenda:
Mardi 15 juillet 2014 - Course en car «Aoste»
Aoste et son célèbre marché. Départ Vélodrome Lausanne, 8h30. Membres prix Fr. 39.Jeudi 7 août 2014 - Broche de l'AVIVO à Vidy
Mardi 9 septembre 2014 - Course en car
«Annecy». La très charmante vieille ville d'Annecy, toujours très prisée. Départ Pl. du Tunnel, 8h30 Membres prix Fr. 36.-.
Secrétariat section AVIVO Lausanne
Les Aînés dans la Ville ou rendre la ville
plus agréable pour les aînés
Le groupe des «Aînés dans la Ville» de
l'AVIVO Lausanne participe activement à la vie
de la cité. De quelle manière? En étudiant les
problèmes et les obstacles que rencontrent
les aînés en ville et en intervenant auprès des
autorités concernées.
Les Aînés dans la Ville
Le 26 mai 2008, Andrea Eggli et quelques
membres de l'AVIVO Lausanne créaient le
groupe de travail «Aînés dans la Ville». Son
44
4/2014
but: lutter contre les obstacles qui empêchent
les seniors et les personnes à mobilité réduite
(PMR) de vivre et de se déplacer normalement en ville.
Nous avons commencé par étudier la documentation et recenser les obstacles rencontrés dans les espaces et lieux publics. Puis
nous avons transmis nos remarques aux
Directions des trois services communaux
concernés: Travaux publics, Sécurité, Logement et Patrimoine. Nous avons rencontré les
municipaux et les responsables qui nous ont
écoutés. Nous avons obtenu quelques résultats immédiats et reçu des promesses pour
l'avenir. L'un des premiers résultats a été la
création, par le Service des Travaux Publics,
d'un banc adapté aux PMR. En ce printemps
2014, le banc AVIVO a été installé en divers
lieux de la ville.
En automne 2010, le groupe s'est associé à
l'ATE (Association Transport et Environnement) pour traquer les obstacles rencontrés
dans les transports publics. En été 2011, nous
remettions à la direction des TL un rapport
assorti de propositions d'amélioration. Une
rencontre avec le directeur des TL a permis à l'AVIVO Lausanne d'entrer au Conseil
des transports des TL. Les responsables de
l'aménagement des véhicules nous ont également consultés avant certains choix.
En automne 2011, le groupe a abordé le
domaine du logement adapté aux besoins
des seniors. Il a présenté à la SILL(*) une liste
d'aménagements à intégrer aux projets de
construction. La SILL en a tenu compte lors
de la réalisation de l'un de ses immeubles à
l'avenue de Provence.
Nous avons aussi eu des contacts avec
d'autres associations, par exemple en participant à une rencontre avec des édiles tchèques
du réseau «Villes-Santé» ou à une conférence
sur «Habitat et mixité intergénérationnelle»
organisée par l'association Ecoquartier. Au
début 2013, nous avons été invités à participer au Groupe Accessibilité Piétonne (GAP),
un groupe consultatif créé par le Service des
Travaux. Les associations participantes sont
informées des projets de travaux publics à
Lausanne et peuvent intervenir en fonction de
leurs préoccupations. C'est un lieu où nous
pouvons relayer les soucis de mobilité urbaine
des aînés.
Dès l'automne 2013, nous avons étudié le projet municipal de rénover les WC publics. Nous
avons inventorié leur répartition en ville et
dressé une liste de recommandations concernant leur équipement et leur accessibilité. Le
dossier a été transmis à la Direction des Travaux en mars 2014.
Les projets actuels des Aînés dans la
Ville
- Bancs publics adaptés aux PMR: ce
printemps, nous avons demandé au service dont dépendent les parcs s'il est prévu
d'y installer des bancs pour PMR.
- Abribus: un certain nombre d'entre eux va
être réaménagés par la Direction des travaux; nous leur avons transmis récemment
nos recommandations.
- Collecte des déchets: nous sommes en
train d'évaluer les conséquences des changements pour les seniors; si nécessaire,
nous interviendrons auprès du Service
d'Assainissement.
Nous souhaitons également nous occuper
du problème des sièges adaptés pour les
PMR, que ce soit au CHUV, dans les grands
magasins ou dans d'autres lieux publics.
Sans oublier les projets de la Ville touchant le
logement, tels que Métamorphose, où nous
voulons vérifier que les besoins des aînés ne
soient pas oubliés. Nous devons aussi assurer un suivi de nos démarches et vérifier la
réalisation des promesses qui nous ont été
faites. Tout cela représente un travail patient,
mais intéressant, qui nous permet d'exercer
notre pouvoir citoyen.
Actuellement, notre groupe compte une dizaine de membres. Si vous aimez agir plutôt
que subir et souhaitez vous faciliter la vie en
ville, venez nous rejoindre! Nous nous réunissons une fois par mois, le jeudi de 14h à 16h,
dans les locaux de l'AVIVO Lausanne, place
Chauderon 3.
Pour les Aînés dans la Ville:
J. Rouyet
(*)
Société Immobilière Lausannoise pour le Logement SA, une coopérative lausannoise
Section d'Yverdon-les-Bains
Course d'été du 10 juin 2014 en bateau
Rendez-vous pris à 10h15, c'est avec un temps
superbe et un lac aussi plat qu'un miroir que
43 membres et quelques accompagnants ont
embarqué sur le bateau de la LNM, direction
Neuchâtel.
L'ambiance est au beau fixe et le sourire sur
toutes les lèvres, fins prêts pour passer la plus
belle des journées. Dès 12h30, dans une salle
réservée en poupe, un excellent repas nous
fut servi. Salades mixtes, saumon en sauce
et légumes, dessert, tarte aux pommes et
fraises et café.
Les «naufragées» du Neuchâtel
Merci à toute l'équipe du Neuchâtel pour son
amabilité et sa mise à disposition. Au départ
de Neuchâtel, nous apercevons deux dames
les bras levés au ciel pour alerter le Capitaine
de notre navire de les récupérer. Bien entendu, c'était notre Georgette et sa copine.
Après cette aventure, nous sommes rentrés
sur Yverdon-les-Bains avec pleins de bons
souvenirs.
Gilbert Gattolliat
Section de Bex-Aigle et environs
Le comité de la section a le plaisir de
vous rappeler les prochaines sorties
Jeudi 28 août 2014 Vallée d’Abondance
Délai d’inscription 22 août.
Lundi 20 octobre 2014 Brisolée au Château
de Villa à Sierre
Délai d’inscription 15 octobre.
Inscription par téléphone c/o M. Jean-Pierre
Rapaz au 024 463 10 16.
Anne-Marie Ogi, secrétaire
AVIVO Bex, Aigle et environs
A.-M. Ogi secrétaire, Rte d’Aigle 8, 1880 Bex,
tél 024 463 29 04, mobile 079 244 45 79,
courriel: [email protected]
4/2014
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Voyages
D’Istanbul à la Cappadoce, un voyage en Anatolie
Günaydin (bonjour), chères lectrices, chers lecteurs! Partons
ensemble à la découverte de la Turquie centrale.
La ville entre l’Occident et l’Orient, entre l’Europe et
l’Asie
Byzance, Constantinople, Istanbul, ces trois noms successifs
désignant la même ville évoquent des millénaires d’histoire:
Empire romain d’Orient, période ottomane, République turque,
et aussi une ville à cheval sur l’Europe et l’Asie, que seul sépare
l’étroit Bosphore. Nous ne nous y arrêterons que brièvement,
pour visiter ses principaux sites. Et d’abord Topkapi. Contrairement à Versailles fait d’un seul et immense bâtiment, ce palais
est composé de dizaines de pavillons bas, revêtus de céramiques et de calligraphies musulmanes, dans le parfum des
roses. Le Pavillon des Reliques renfermerait un poil de la barbe
du Prophète Mahomet et l’empreinte de son pied. A peu de
distance, on découvre l’immense basilique de Sainte-Sophie,
datant du 6e siècle, dont la coupole s’élève à 56 mètres. Elle
est ornée de magnifiques mosaïques byzantines à fond d’or,
dont l’une montre l’empereur Justinien et son épouse Théodora offrant à la Vierge cette église gigantesque. Mais elle est
aussi ornée d’inscriptions coraniques et flanquée de quatre
minarets, ajoutés après la
conquête turque de 1453.
Mustafa
Kemal
Atatürk
(1881-1938), le père de la
Turquie moderne et laïque, a
mis tout le monde d’accord
en faisant de ce sanctuaire,
chrétien puis musulman, un
musée. Nous visitons encore
la non moins colossale et
splendide Mosquée bleue,
du nom des céramiques qui
la recouvrent à l’intérieur, et
qui sont plutôt de couleur...
turquoise. Partout dans
ces hauts lieux historiques
et religieux, une immense
foule, dont de nombreuses
femmes en foulard et vêtement islamiques. Beaucoup
de visiteurs proviennent de
l’Anatolie centrale restée
très traditionaliste, de pays
arabes ou du Pakistan. Puis
c’est l’arrêt inévitable dans le
Grand Bazar, devenu à vrai
dire assez touristique, mais
qui garde sa magie avec ses
Hagia Sophia (Sainte Sagesse) - traduite par Sainte-Sophie
46
4/2014
Istanbul depuis le Bosphore
étoffes, ses tapis, ses porcelaines, ses boîtes
damasquinées, ses cuivres, ses narghilés…
Quant au Bazar aux épices, il offre les senteurs du cumin, du safran, de la cannelle, et
aussi ces figues délicieuses qui font la réputation de Smyrne. Toute la magie de l’Orient,
tandis que l’intense circulation à l’extérieur
nous rappelle que la Turquie a aussi un pied
dans le monde moderne occidentalisé. Il faudrait plus de temps pour aller à la découverte
des centaines d’autres mosquées, églises et
synagogues, ou des quartiers juif, arménien
ou orthodoxe. Avant de quitter la capitale
économique et artistique du pays, avec ses
13 millions d’habitants, une petite croisière sur
le Bosphore s’impose. On y comprend l’immense importance économique, et naguère
stratégique et militaire, de ce détroit qui, avec
celui des Dardanelles, sépare la mer Noire de
la Méditerranée. Et au retour, au soleil cou-
chant, c’est une vue inoubliable sur Istanbul,
ses coupoles et ses centaines de minarets
érigés vers le ciel.
Ankara ou la modernité laïque et républicaine
D’Istanbul à Ankara, long trajet en car à travers les hauts plateaux de l’Anatolie (entre
1000 et 1300 mètres d’altitude). C’est là que
les Turcs, Seldjoukides puis Ottomans, originaires d’Asie centrale, ont trouvé les pâturages pour faire paître leurs chevaux et ont
fondé ce qui s’appellera plus tard la Turquie.
Ankara, petite cité provinciale dont Atatürk fit
en 1923 la nouvelle capitale laïque du pays, est
aujourd’hui une ville administrative moderne,
très propre, verte - comme toutes celles que
nous avons traversées - mais sans charme
particulier. Son exceptionnel Musée archéologique vaut néanmoins le détour. Outre la
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Un char de guerre Hittite
do-européennes ou sémitiques. On remettra
donc son apprentissage à un autre jour.
Le 19 mai, jour férié de la Fête laïque de la
Jeunesse et des Sports, nous étions au Mausolée d’Atatürk, érigé dans les années 1950.
Le bâtiment, immense et de style un peu emphatique, rappelle les constructions de l’ère
fasciste en Italie. Quelle ferveur nationale, pour
ne pas dire nationaliste! Des jeunes sont revêtus du drapeau turc au Croissant et à l’Etoile
ou agitent des drapeaux portant l’effigie de
Mustafa Kemal. Fallait-il voir là aussi une sorte
de protestation contre l’islamisme rampant
favorisé par le gouvernement Erdogan? C’est
possible.
La Turquie – nous le constatons tout au long
de notre périple – a fait d’immenses progrès
vers la modernité. Excellente infrastructure
routière (mais nous n’avons pas vu l’immense
partie Est de l’Anatolie et notamment les régions kurdes), immeubles de style HLM mais
bien construits et, nous assure-t-on, répondant aux normes antisismiques, absence de
misère apparente. Rappelons-nous cependant que celle-ci n’est pas toujours visible.
Malgré les progrès, qui sont réels, la richesse
reste très inégalement répartie. Et la tragédie
de la mine de Soma, peu avant notre voyage,
a rappelé que la Turquie détient un triste record: elle a le taux de mort au travail le plus
période néolithique qui a produit de très
belles statuettes liées aux rites de fécondité,
il est surtout célèbre pour ses œuvres datant
de l’Empire hittite, notamment des bas-reliefs
montrant des rois et guerriers de type mésopotamien. Les Hittites, avec leurs redoutables
chars de guerre, furent les grands rivaux de
l’Egypte pharaonique. Vers 1274 av. J.-C., sous
Ramsès II, la bataille de Kadesh, en forme de match nul,
donna lieu au premier traité
de non-agression de l’Histoire! Mais baladons-nous un
peu dans les avenues. Des
panneaux (en écriture latine
substituée à l’écriture arabe
par l’infatigable Atatürk) nous
font croire que le turc n’est
pas si difficile à comprendre.
Quelques exemples: en
médecine Kardiyo Vasküler,
Anestezi ve Reanimasyon,
mais aussi Taksi, Kuaför, Pedikür, Büfe (on remarquera
l’usage de l’Umlaut allemand
dans les lettres ü et ö)…. Illusion, car le turc n’a aucune
parenté avec les langues inFête de la Jeunesse et des Sports au mausolée d’Atatürk
48
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élevé d'Europe. Le touriste ne peut et ne doit pas se
cacher certaines réalités sociales.
La Cappadoce, ses fabuleux paysages et ses
églises rupestres
Encore quelques heures de car, et nous voici en Cappadoce, littéralement «terre des beaux chevaux» en
persan. Cette région d’environ 10'000 km2 a connu
de nombreuses éruptions volcaniques. Les cendres
se sont cimentées et transformées en tuf, une pierre
blanchâtre, avec parfois des traces rouges, jaunes ou
vertes indiquant la présence de fer, de soufre ou de
cuivre. Puis, au cours des millions d’années, l'érosion
éolienne et hydraulique a fait son œuvre. Elle a créé
un paysage fabuleux, unique au monde, fait de ravins,
de pyramides aux formes étranges, de «cheminées de
fée» surmontées parfois d’un calot, une pierre noire
plus dure. Un peu comme les pyramides d'Euseigne.
C’est tout simplement magique! S’ajoute à cela la main
de l’homme. Les falaises de tuf, matériau tendre et
facile à travailler, sont percées de milliers de trous. Ils
attestent l’existence des anciennes
habitations troglodytes, mais aussi
des fameuses églises rupestres ou
«églises cachées». Celles-ci ont été
creusées à l’abri des regards lors des
persécutions des premiers chrétiens
ou des incursions arabes des 7e et
8e siècles. Certaines sont revêtues
de fresques relatant des scènes
bibliques. Elles sont émouvantes et
parfois curieuses. Ainsi la représentation d’Onouphrios, un personnage
portant des seins mais une barbe:
ce serait une ancienne prostituée
convertie, à laquelle Dieu aurait donné un attribut viril pour la soustraire
à la concupiscence des hommes…
D’autres fresques ont des motifs purement géométriques: elles datent
de la période des iconoclastes (l’un
des jurons favoris du capitaine Haddock!), ces orthodoxes puristes qui,
au pouvoir à Constantinople entre
726 et 843, interdisaient la reproduction du Christ, de la Vierge et des
saints sur les icônes.
En Cappadoce, il faut voir encore
l’une des 36 «villes souterraines»,
dont la visite rappelle un peu celle
des tunnels creusés par le Vietcong.
Lors des fréquentes invasions, les
habitants des villages s’y réfugiaient
pendant plusieurs jours, cachés,
avec de la nourriture et leur bétail.
Notre voyage se terminera par une
«soirée turque» agrémentée du vin
blanc local réputé et de la boisson
nationale, le raki. Des danses tourbillonnantes illustrent le folklore des
diverses provinces de la vaste Turquie. Une mention pour celles du
Nord, qui font penser aux danses
des cosaques du Caucase. Et c’est
sur ces rythmes entraînants que
nous vous quittons, chères lectrices,
chers lecteurs. Au revoir. Allaha
ismarladik!
Pierre Jeanneret
Habitations troglodytes en Cappadoce
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Jeux-concours: Mots cachés
Accoutré
Affublé
Bain
Beau
Bonnet
Boutonner
Caban
Changer
Chaud
Chic
Costume
Cotte
Coupe
Couture
Cuir
Echarpe
Essai
Etoffe
Fagoté
Flanelle
Foncé
Frac
Gala
Gilet
Gris
Habillé
Hiver
Lacer
Lacet
Laine
Léger
Long
Loué
Mante
Mise
Mode
Neuf
Noir
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Parer
Prêt
Robe
Rudes
Sacs
Satin
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Tenues
Test
Toile
Toilette
Travesti
Troc
Tutu
Vert
Envoyez le mot caché à: Courrier de l'AVIVO, case postale 501, 1020 Renens 1
Règle du jeu des mots cachés
Les mots de la liste sont écrits dans la grille de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de
bas en haut, ou encore en diagonale en descendant ou en remontant. Ils peuvent se croiser. Des petits mots
de deux ou trois lettres qui ne sont pas dans la liste peuvent se glisser dans la grille. La solution se trouve
parmi toutes les lettres non utilisées et dispersées dans la grille.
Réponse du N° 03/2014: INACTIFS
Les gagnants sont: Madame Denise Julmy, Le Lieu, Madame et Monsieur F. et G. Clénin,
Colombier et Monsieur Jacques Novello, Aigle.
4/2014
51
JAB
1300 Eclépens
N° du journal 15298
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BON
Valable jusqu’au 31.12.2014.
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