Courrier numéro 4
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Courrier numéro 4
123456 courrier de l’AVIVO canton de Vaud juillet août 2014 4/2014 1 Courrier de l'AVIVO Revue destinée à toutes celles et tous ceux qui bénéficient ou vont bénéficier des prestations AVS/AI. Organe officiel de l’AVIVO Vaud, paraît six fois l’an. Abonnement pour non-membres: Fr. 12.-, CCP 10-12147-1 Administration et abonnements: Mica Arsenijevic, case postale 11, 1323 Romainmôtier, [email protected], tél. 024 453 17 37 (répondeur) Editeur responsable: Bureau cantonal AVIVO Vaud, Place Chauderon 3, 1003 Lausanne, [email protected], tél. 021 320 53 93 Site Internet: www.avivo-vaud.ch Comité de rédaction: Mme Eva Gloor, MM. Mica Arsenijevic, Olivier Conod, Michel Guenot, Jean-Pierre Guignard, Pierre Jeanneret et David Payot Rédacteur: Grégoire Hostettler, Pont-Couvert 18, 1323 Romainmôtier Textes et photos rédactionnels: Envoi par courriel à [email protected] Publicité et photos: Envoi par courriel à [email protected] Prochain délai de rédaction: 10 août 2014 Musée historique de Vevey Louis Levade (1748-1839) 1er mai - 30 novembre 2014 Musée historique de Vevey Confrérie des Vignerons Rue du Château 2 1800 Vevey www.museehistoriquevevey.ch Ma - Di 11h-17h Entrée libre 2 4/2014 Sommaire Billet du président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Les brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Informations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Assurances sociales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Expo 64. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Entretien avec Luc Breton. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Coup de griffes: la Poste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Blouse blanche et encre noire: Centre national de contrôle des soins . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Coup de projecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Lu pour vous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 A lire et à relire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Courrier des lecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Avec nos sections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Voyages: d'Istanbul à la Cappadoce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Jeux-concours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 4/2014 3 Centre régional URGENCES • TRANSFERTS Transport assis et fauteuil-roulant Toutes destinations 24h/24 93, route des Tattes d'Oie • 1260 Nyon • Tél. 022 994 24 44 • Fax 022 994 24 40 www.ambulancesnyon.com • [email protected] 4 4/2014 Billet du président On compte pour eux Ce mois dernier, dans un hebdomadaire français, je suis tombé sur un dossier de plusieurs pages consacré au vieillissement de la population et au financement de ce vieillissement. Principaux articles: Coût pour la société? Comment assurer sa retraite? Quelle résidence pour son grand âge? En fait rien d’inhabituel. Cela fait plusieurs années déjà que nous les «vieux» faisons l’objet de toutes les attentions, politiques, sociales et de plus en plus commerciales. Investissez sur le vieillissement Toutefois, dans ce dossier, un article a retenu particulièrement ma curiosité. Son titre «Investissez sur le vieillissement», et son soustitre: «Les seniors représentant un marché en constante expansion, vous pouvez miser sur les titres des sociétés qui s’adressent à cette population». Ouah! Je fais partie d’un marché en pleine expansion. N’est-ce pas merveilleux d’être l’objet de tant d’intérêt et d’attention? Comme me disent ma Banque, Postfinance et mon Assureur, «je compte pour eux», surtout pour mon assureur, tant que ma santé ne se détériore pas trop. Nous sommes plusieurs millions à constituer autant de consommateurs aux besoins spécifiques à satisfaire (besoins réels ou suggérés, reste à voir): soins, médicaments, parapharmacie, cosmétiques, alimentation, loisirs, logements adaptés, épargne, assurances. Et même les pompes funèbres! Cible commerciale de grandes marques nous représenterions pour certaines près du tiers de leur chiffre d’affaires. C’est pourquoi nous sommes ciblés par une grande part de leur publicité. Ne sommes-nous pas beaux sur ces placards publicitaires: l’œil clair, léger hâle, cheveux blancs au vent, entourés d’un voire deux petits enfants, regard porté vers l’avenir. L’auteur de l’article susnommé recommande aux investisseurs les titres de Roche, Novartis, (sociétés qui se penchent sur notre santé) L’Oréal, Estée Lauder (cosmétiques, soins anti-âge afin de rester toujours jeunes. Vieillir deviendrait-il une tare?), Swiss Life (assurances). Ah! les assurances, les banques, aux petits soins avec nous, mais restez en bonne santé et solvables s’il vous plaît. Il est vrai que ces sociétés ne s’adressent pas qu’à nous les vieux, les aînés. Ce qui n’est pas le cas de certains fonds de placement composés de sociétés dont nous sommes l’unique cible. L’un a pour nom CPR Silver Age, un autre LO Funds-Golden Age. Vous avouerez que «l’âge d’argent» ou «l’âge d’or» cela a une autre allure que le 3e, le 4e âge, voire le grand âge. La septantaine bien là, suis-je dans l’âge d’or ou l’âge d’argent? Si c’est pareil à la commémoration des noces qui commencent dans le papier et finissent dans le platine, nous avons encore du bon temps devant nous. Toutes ces entreprises veulent notre bonheur et veulent surtout nous vendre les moyens de ce bonheur. N’est-ce pas merveilleux? Comment, à mon âge, puis-je encore être surpris par cette marchandisation de notre vie. En fait, je ne suis guère surpris. Ceci me confirme que si je ne m’intéresse pas à ma vie, d’autres s’y intéressent. Alors il vaut mieux que je m’en occupe. Etre parmi vous à l’AVIVO est une manière agréable de le faire. Permettez-moi chère et cher membre de l’AVIVO, chère lectrice, cher lecteur, de vous souhaiter un été plein de quiétude, d’affection et de joies multiples. Votre Président Roland Rapaz 4/2014 5 Les brèves AVS: comptes bénéficiaires L'Assurance Vieillesse et Survivants a publié ses résultats 2013. Les dépenses, de 39'976 millions, ont augmenté de 3.0% par rapport à 2012, tandis que les recettes, de 39'989 millions, augmentaient de 1.8%. Si l'on compte les intérêts et le rendement des placements du Fonds AVS (894 millions), l'AVS boucle sur un bénéfice de 986 millions, portant ses réserves à un peu plus de 43 milliards. Les bénéficiaires d'une rente de vieillesse ont augmenté de 77'500, atteignant 2'706'400 personnes. Les revenus des retraités L'Office Fédéral des Assurances Sociales (OFAS) en profite également pour publier quelques statistiques. Nous pouvons ainsi noter que les retraités ont moins de revenus que la moyenne de la population. «Les revenus des ménages à la retraite sont en moyenne inférieurs d’un tiers par rapport à ceux des ménages en âge actif». L'OFAS ne paraît cependant pas outre mesure inquiet. «Cette comparaison ne tient cependant pas compte de la fortune et de sa consommation en général beaucoup plus élevée à l’âge de la retraite». En décembre 2013, la rente moyenne de vieillesse s'élevait à 1'852 francs, contre 1'838 francs en 2012 soit une croissance qui correspond à l'indexation des rentes à partir du premier janvier 2013. Fonds d'indemnisation pour les enfants placés de force En avril 2013, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'excusait officiellement auprès des victimes de «coercition à des fins d'assistance» jusqu'en 1981. Il s'agit de jeunes qui, sans avoir commis d'infractions, se sont trouvés enfermés ou placés, ainsi que de personnes qui ont été stérilisées sans leur consentement. Dès juin 2014, un fonds fédéral d'aide pour 6 4/2014 ces personnes a été créé, financé par les collectivités publiques ou par des dons privés. Le montant consacré sera de Fr. 4'000.- à Fr. 12'000.- par personne. La Confédération précise qu'il ne s'agit pas d'une indemnisation, mais d'un soutien ponctuel, en solidarité envers des personnes qui en ont particulièrement besoin. Formellement, les bénéficiaires devront disposer de ressources égales ou inférieures à celles comptabilisées pour le droit aux prestations complémentaires AVS/ AI. Les demandes sont à adresser au délégué aux victimes de mesures de coercition à des fins d'assistance, M. Luzius Mader, CP 8817, 3001 Berne, tél. 031 322 42 84 (lundi matin et mardi matin). Le Canton de Vaud, de son côté, dispose déjà d'un «Fonds pour la protection de la jeunesse et en faveur de l'enfance malheureuse et abandonnée», et prévoit désormais une allocation unique de Fr. 12'000.- pour les victimes de placement, pour autant qu'ils dépendent du Revenu d'Insertion ou des Prestations Complémentaires. Le moyen le plus simple de prendre contact est le Bureau Cantonal de Médiation Administrative, Pl. de la Riponne 5, CP 5485, 1002 Lausanne, Tél. 021 557 08 99. Plus d'argent de poche pour les résidents en EMS Une grande partie des résidents d'EMS recourent, pour payer leur facture d'EMS, aux Prestations Complémentaires AVS/AI. Cellesci complètent les ressources des bénéficiaires en fonction de leurs besoins. Pour calculer ces derniers, les prestations complémentaires comptent la pension de l'EMS, les primes d'assurance-maladie et Fr. 240.- par mois pour les dépenses personnelles. Le principe est le même pour les handicapés vivant en institution. Le Conseil d'Etat répond à une motion de la députée verte Catherine Roulet, qui propose de revoir ce montant pour les dépenses personnelles. Si l'on en croit le Conseil d'Etat, ces Fr. 240.- n'ont pas été augmentés depuis 1971. Les autres cantons romands prévoient tous un montant plus élevé. Zürich, le canton le plus généreux de Suisse, prévoit un forfait de Fr. 530.-. En conséquence, le Conseil d'Etat propose d'augmenter le montant, avec un barème dépendant du type d'institution. Fr. 260.-/mois pour les résidents d'institutions destinées aux personnes âgées, et Fr. 420.- pour les autres (institutions psychiatriques, pour personnes handicapées, pour traitement des addictions, etc.). Fr. 260.-, cela reste moins que le plus pingre des autres cantons romands. Jura, qui prévoit Fr. 277.- par mois et par personne. Peut-être le Grand Conseil augmentera-til un peu ce montant; mais il en débattra au deuxième semestre 2014. Subside d'assurance-maladie et prestations complémentaires. Pas d'intervention cantonale Selon la loi, les personnes au bénéfice de prestations complémentaires ont droit à un subside d'assurance-maladie, qui couvre la totalité de la prime. Le subside est toutefois plafonné selon une règle fédérale, et ce plafond augmente moins vite que les primes de la majorité des assureurs. Nous l'avions relevé en novembre dernier. Dès 2014, il devient difficile d'avoir une prime compatible avec le plafond des prestations complémentaires, à part en optant pour un modèle «tiers garant». Cela revient à avancer les frais de pharmacie avant que l'assureur ne les rembourse. C'est un système qui n'est pas adapté aux personnes avec des problèmes d'argent et un traitement chronique. La députée et présidente de l'AVIVO Lausanne, Christiane Jaquet-Berger, a déposé une interpellation sur ce sujet. Le Conseil d'Etat y répond, en pointant le problème du tiers garant. Ce système est dissuasif pour les personnes avec des problèmes de santé, et permet aux assureurs qui pratiquent le tiers garant de sélectionner des assurés en meilleure santé que la moyenne de la population. Ils peuvent donc assurer une large part de la population bien portante, et leurs primes augmentent moins que pour les autres assureurs. C'est la raison pour laquelle les barèmes fédéraux pour les subsides se trouvent de plus en plus bas par rapport aux primes des assureurs. En revanche, le Conseil d'Etat ne prévoit pas d'intervenir pour les bénéficiaires de prestations complémentaires. Il conseille aux bien-portants d'opter pour une assurance qui pratique le tiers garant. Aux personnes en mauvaise santé, il suggère de faire une cession de créance auprès du pharmacien. Par ce document, le pharmacien est autorisé à se faire rembourser directement auprès de l'assurance-maladie; le système du tiers garant est ainsi contourné. Pour une solution plus globale, il faudra compter sur le Parlement fédéral. En mars 2013 la conseillère nationale Margrit Kessler a déposé une motion pour abolir le système du tiers garant en matière de médicaments. La réponse du Conseil National n'arrivera toutefois pas assez tôt pour modifier les primes 2015... Factures d'EMS: emprunter à l'Etat pour éviter les impasses Quand elles ont de la fortune ou des biens immobiliers, bon nombre de personnes âgées en donnent une partie à leurs descendants. Quand ces retraités entrent en EMS, les prestations complémentaires (PC) AVS/AI peuvent les aider financièrement: Toutefois elles vont s'intéresser aux donations effectuées par le passé. Les PC admettent une diminution de la fortune de Fr. 10'000.- par année au maximum. Si la donation a dépassé ce chiffre, les PC diminueront leur aide, en tenant compte du montant donné comme s'il faisait encore partie de la fortune du résident. En d'autres termes, les descendants seront sollicités pour aider leur parent en EMS. Une situation problématique lorsque la donation a été utilisée ou qu'il s'agit d'un immeuble qui est utilisé. Pour éviter de mettre les résidents dans l'impasse, le Département de la santé et de l'action sociale prévoit désormais d'intervenir financièrement, en échange d'une hypothèque immobilière ou d'une reconnaissance de dette. Il prévoit également une aide lorsqu'une maison est comptée dans la fortune pour les prestations complémentaires, mais que le résident pourra y retourner ou que son conjoint y habite. Là aussi, l'aide est faite sous forme d'avance, en échange d'une hypothèque. David Payot 4/2014 7 Informations Une AVIVO Vaud plus vivante et active que jamais! L’assemblée générale a été placée sous le signe de la lutte pour la caisse maladie publique L’Assemblée générale annuelle a rassemblé une cinquantaine de membres. Elle s’est tenue le 5 juin à la Maison des Associations d’Yverdon-les-Bains. Petit rappel historique évoqué par le président de la section: ce bâtiment date de 1886 et il a d’abord abrité la fabrique Vautier (les cigarettes Marocaines). Puis le président Roland Rapaz a présenté les multiples activités du comité en 2003: participation à de nombreuses séances (AVIVO, FARES) colloques, séminaires consacrés au vieillissement, à la mobilité, etc. L’AVIVO a fortement participé à la récolte des signatures pour la pétition demandant le remboursement des primes d’assurance maladie indûment payées. Elle s’est aussi engagée pour l’initiative sur les soins dentaires. Elle soutient l’initiative AVS+ et reste vigilante face au projet Berset de «refonte de la prévoyance sociale 2020». 8 4/2014 Les nombreuses activités de l'AVIVO Vaud A fin 2013, l’AVIVO Vaud réunissait 6078 membres, 740 de plus qu’à fin 2012! Elle est vivante par son nombre certes, mais surtout par ses activités. Rappelons l’opération «Remplissage des feuilles d’impôts» (1841 feuilles remplies entre février et juin), qui mobilise des dizaines de bénévoles. Le 25 novembre 2013, la journée sur le logement a intéressé une centaine de participante-s. Les nombreuses prestations du Bureau d’informations sociales – qui oriente les personnes à travers les méandres d’un système social helvétique particuliè- a fallu prendre congé de quelqu’un avec de chaleureux remerciements: la coordinatrice rédactionnelle du journal, en la personne de Myriam Tétaz. Pour elle aussi, la retraite ne sera pas oisive! Elle a été remplacée par notre nouveau coordinateur Grégoire Hostettler. Myriam Tétaz rement complexe - ont pu être assurées par l’engagement dynamique de David Payot et Suzanne Sisto-Zoller. Celle-ci nous a quittés pour prendre une «retraite» qui sera certainement très active! Un chaleureux hommage lui a été rendu, sous une forme spirituelle, par le président. Elle a été remplacée par Mme Sylviane Bauknecht. Un autre hommage, mais plus empreint de gravité celui-là, a été rendu à Paul Loup, décédé en mars 2014, dont les multiples engagements ont été rappelés: commission du personnel de la Zyma, Municipal et député POP, fondation de la section AVIVO de Nyon, création du Bureau d’informations sociales. Le Courrier, votre bimestriel Olivier Conod a présenté le rapport d’activité du Courrier de l’AVIVO, notre petite revue paraissant six fois par an et qui tire à plus de 6'000 exemplaires. Très lue semble-t-il, elle est appréciée tant pour ses informations sociales que pour ses articles culturels ou récréatifs. Une ombre plane cependant sur le Courrier: l’augmentation des frais postaux qui touche aussi notre journal et menace toute la presse d’opinion indépendante. Là aussi, il Réélections par acclamations Le président Roland Rapaz et le vice-président Pierre Aguet ont été réélus par acclamations, ainsi que les autres membres du Comité. Puis on a entendu les rapports des diverses sections. Ceux-ci ont attesté la très grande vitalité de l’AVIVO. Il est remarquable de constater la variété des activités sociales, culturelles, festives: marches, sorties en car, conférences, thés dansants, présentation de films, etc., sans oublier le grand moment annuel qu’est le repas de Noël. Toutes ces activités favorisent un contact social entre des personnes âgées parfois isolées. Présentation de la votation sur la caisse unique La matinée s’est terminée par une présentation de la votation sur la caisse maladie publique, par la présidente de la section de Lausanne et députée Christiane Jaquet, grande connaisseuse de la question. Elle a montré d’abord les tares du système actuel: caisses maladie de plus en plus intéressées par le profit et visant à la limitation des prestations, pour vendre leurs complémentaires. Et combien d’autres défauts, par exemple la multiplicité des caisses! Un système actuel «compliqué, opaque, injuste». La caisse publique, elle, sera «pragmatique, simple, transparente». Elle sera basée sur des coûts réels, revus d’année en année. Elle représentera aussi des économies, si l’on sait que les changements de caisse coûtent 400 millions par an de frais administratifs et de démarchage. Une baisse des réserves de 7 à 2 ou 3 milliards sera ainsi possible. Bref, il faut voter pour la caisse publique, ce que tout l’auditoire a compris. Avant de prendre l’apéro puis de passer à table pour un repas aux conversations animées et fraternelles. Pierre Jeanneret 4/2014 9 Lettre ouverte aux «impôsteurs et impôstrices» J’aimerais dédier ces quelques lignes aux quelque 50 impôstrices et impôsteurs de l’AVIVO, afin de leur exprimer toute notre gratitude et toute notre admiration pour le travail effectué chaque année au service de l’AVIVO, pour la population de notre canton et particulièrement pour les retraités et les plus démunis. Depuis bientôt vingt ans, dès l’automne, sous la houlette de nos professionnels, vous consacrez plusieurs journées à vous former ou à mettre à jour vos connaissances. Ceci afin de pouvoir, dès le mois de février de l’année suivante, participer activement à notre campagne annuelle de remplissage de feuilles d’impôts, que ce soit à Lausanne ou dans les principaux chefs-lieux du canton. Ce printemps, grâce à votre participation, nous avons pu organiser et assumer 211 demi-journées de permanence, au cours desquelles 3'650 feuilles d’impôts ont été remplies. Que vous ayez pu nous consacrer quelques demijournées ou plusieurs dizaines, nous vous en sommes extrêmement reconnaissants. L’engagement et l’esprit que vous y mettez: sérieux, écoute, compréhension, confiance, font de cette activité de l’AVIVO Vaud, une prestation sociale d’intérêt public très appréciée de la population et des autorités, tant cantonales que communales. La reconnaissance et la demande de nos services sont telles que si nous avions plus de forces nous pourrions 10 4/2014 encore multiplier les journées de remplissage. Heureusement, la communauté des impôsteurs et impôstrices, n’est pas que formation et boulot. Ce sont aussi les rencontres, les échanges entre bénévoles, de beaux moments de convivialité tant lors des journées de formation que des permanences. Ou pour fêter la fin de la campagne de remplissage. Cette année, c’est une fête magnifique que nos permanents et les membres de la section d’Orbe nous ont organisée dans le bel environnement du centre sportif de Montcherand. Là, tout n’a été que bonne cuisine, bon vin, rigolade et amitié. Merci à vous toutes et vous tous pour votre engagement et l'esprit que vous y apportez. La fidélité de beaucoup d’entre vous me laisse penser que vous y trouvez également du plaisir. Alors, bel été et à cet automne pour la prochaine mise à jour. D'où vient le terme «impôsteur»? Il y a quelque dix ans, Nadja Loppart, alors collaboratrice de notre Bureau d’Information Sociale, a pour la première fois utilisé ce terme d’impôsteur pour désigner nos bénévoles au remplissage des feuilles d’impôts. Le nom, ce qu’il contenait d’humour et de complicité a plu et il est resté. Mais pour qu’il n’y ait aucun malentendu, n’oubliez pas le circonflexe sur le o, même si c’est prendre quelques libertés avec l’orthographe. Pour le comité AVIVO Vaud Roland Rapaz Appel A celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre la communauté des impôsteurs et impôstrices, n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas, c’est une magnifique équipe. Ce n’est pas difficile et c’est très bon pour le cœur et la tête. Si remplir une déclaration fiscale avec Vaudtax est un jeu d’enfant pour certains, pour d’autres cela relève du parcours du combattant. Dans ces cas-là, l’aide apportée par les bénévoles de l’AVIVO se révèle infiniment précieuse. Cette activité est enrichissante à plusieurs titres: rencontres, plaisirs d’apprendre et de pratiquer en équipe. Mais surtout, elle permet de donner un bon coup de pouce à de nombreux habitants de notre canton en difficultés avec les démarches administratives. Afin de mettre sur pied nos permanences impôts 2015, nous sommes à la recherche de nouveaux bénévoles qui viendront compléter la cinquantaine de bénévoles qui ont œuvré en 2014. Pour cela pas besoin d’être expert-comptable ou d’être particulièrement doué avec les chiffres. Nous vous offrons une formation fiscale complète donnée par des personnes compétentes ainsi qu’une formation sur l’informatique. Le tout de manière adaptée et progressive. Alors si vous avez quelques heures à disposition durant les mois de février à mai 2015, n’hésitez pas à vous inscrire pour les cours de formation (6 journées) qui s’étaleront d’octobre 2014 à janvier 2015 à Lausanne. Rejoignez-nous, vous y trouverez plaisir, convivialité et la satisfaction d’aider autrui. Si vous avez des questions sur cette action n’hésitez pas à prendre contact avec nos permanents au n° de tél. 021 320 53 93. (Laissez un message si répondeur. Nous sommes en entretien) Ou par courriel: [email protected] Merci de nous signaler votre intérêt en remplissant le bulletin-réponse ci-dessous. Pour le comité AVIVO Vaud Roland Rapaz ✄ Action impôts de l’AVIVO Prénom, nom: …………………………………………………………………………………………………………………………………………… Adresse: …………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………… Tél, courriel: …………………………………………………………………………………………………………………………………………… Date: ……………………………………………… Signature: A retourner jusqu’au 16 septembre 2014 à: AVIVO Vaud, Place Chauderon 3, 1003 Lausanne 4/2014 11 Lausanne Moudon Echallens Orbe Morges La Tour-de-Peilz Nyon Rolle 021 329 08 10 021 905 28 28 021 882 23 35 024 441 15 55 021 801 06 08 021 944 00 54 022 361 80 10 021 825 50 60 Notre association a été fondée en 1890. Son but (non lucratif): rendre moins coûteux un mode de sépulture toujours plus répandu. Y adhérer à tout âge, c'est faciliter la tâche de ses proches lors du décès. Tous renseignements peuvent être obtenus sans engagement auprès des membres-délégués de chaque district, ou à la gérance: 1003 Lausanne, Caroline 1, téléphone 021 312 24 33, le matin MARIO DELLI-PIZZI – LABORATOIRE DENTAIRE RUE DE L'ALE 15 1003 LAUSANNE TÉL 021 323 67 15 12 4/2014 4/2014 13 Assurances sociales Pour une assurance maladie plus juste et plus simple L’importante votation sur l’initiative «caisse publique» aura lieu le 28 septembre prochain, juste avant que les assurés ne prennent connaissance des nouveaux tarifs de l’assurance de base pour 2015. On a également la certitude que la campagne sera écourtée par la période des vacances estivales! Les opposants et les assureurs sont déjà en campagne depuis plusieurs semaines. L’importance accordée au dénigrement de l’initiative montre combien les assureurs craignent de perdre de leur pouvoir sur la politique de la santé. Les moyens financiers mis à disposition de cette opposition sont très importants et nos cotisations n’y sont sans doute pas étrangères. VIDYMED_AnnA5(paysage)_NB_PROD-OK.indd 1 14 4/2014 Pas de contre-projet L’initiative n’aura pas de contre-projet. Pas moins de cinq motions aux Chambres fédérales – du jamais vu - ont exigé une votation rapide et sans contre-projet. Alain Berset a donc retiré le contre-projet qui prévoyait la séparation entre l’assurance obligatoire et sociale et les assurances complémentaires. Il prévoyait également des gardefous contre la sélection des risques. Ces modestes mesures étaient déjà de trop pour les adversaires qui voulaient éviter à tout prix une votation populaire durant 2015, année des élections fédérales... Pourquoi tant d’énergie pour combattre l’initiative caisse publique? De solidaires à leur origine, les caisses maladie se sont peu à peu éloignées des intérêts des assurés. Il ne s’agit plus d’offrir les meilleurs soins possibles au meilleur prix mais surtout de développer des assurances complémentaires qui, elles, ne sont pas 13.11.13 13:32 soumises à l’interdiction de faire des bénéfices. Les assureurs ont développé des stratégies pour sélectionner les bons risques, comme ils le font par exemple grâce au système du tiers payant – paiement des médicaments d’abord par l’assuré –. Un malade chronique ou en mauvaise santé ne va pas signer un contrat avec un tel système. Ce sont les assureurs qui fixent les primes chaque année et l’Office fédéral n’a pas le droit d’exiger des baisses, mais seulement des hausses, un système aberrant! La logique de concurrence et de recherche de profits conduit à des pressions politiques pour réduire les prestations de l’assurance de base au profit des assurances complémentaires qui rapportent gros. (Limitation du choix de l’hôpital par exemple: Helsana veut faire baisser de 300 à 50 le nombre d’hôpitaux publics). En dehors de toute légitimité démocratique, les assureurs se substituent aux autorités politiques. Ils limitent la reconnaissance des médecins, épluchent les factures des hôpitaux au point de parvenir même à égratigner sévèrement la confidentialité du dossier médical. Ils gèrent des milliards de réserves et n’hésitent pas à les utiliser dans d’autres cantons que celui où elles ont été payées. Quant à l’étanchéité entre caisse de base et assurances complémentaires, le brouillard y reste flagrant. Il faut changer un système opaque et injuste Les actuels dysfonctionnements ne sont pas pris au sérieux comme on l’a vu dans l’imbroglio concernant les primes payées en trop. Les assurés n’y comprennent plus rien. Les malades sont traités de façon inégale. Le système impose des complications sans fin pour les médecins, les infirmières, les physiothérapeutes et les EMS. La Confédération et les cantons sont livrés aux diktats des assureurs. La multiplication des types de primes LAMal, plus de 300'000 différentes pour les mêmes prestations, doit cesser. Les affaires de mauvaise gestion se sont répétées comme le désastre de SUPRA ou le scandale de EGK. Même l’OCDE critique l’actuel système et déclare que «le système de gouvernance est difficile, celui de l’information inadéquat, celui des assurances multiples opaque. Le mélange entre planification et assurance conduit au risque d’utilisation abusive des données.» Et pourtant, les assureurs refusent toute loi de contrôle. Lors de la session de juin, les Chambres fédérales ont de nouveau renvoyé aux calendes grecques la loi de surveillance de l’assurance maladie... La caisse publique serait-elle une recette miracle? Il n’y a rien de magique ou de miraculeux à exiger un système simple et transparent, un contrôle démocratique et plus d’efficacité. Les primes doivent être calculées selon les coûts réels, ce qui est loin d’être le cas comme le savent bien les cantons. Les absurdes changements de caisses ne seront plus nécessaires, ce qui équivaut à une économie de 400 millions. Le volume des réserves pourra être réduit de 6 milliards à 2 ou 3 milliards. Les publicités ne seront plus utiles, les démarcheurs téléphoniques non plus, pas plus que les membres des multiples conseils d’administration. Il n’y aura pas de modification sur les principes (mutualité, primes par tête) et les réductions des primes resteront inchangées. Cinq principes fondamentaux 1. Une structure nationale de droit public. 2. Une organisation décentralisée sur le modèle des caisses cantonales de compensation AVS. 3. Une assurance sociale obligatoire. 4. Des primes fixées par le canton et vérifiées par lui. 5. La représentation de tous les acteurs (assurés et prestataires de soins). Plus la possibilité d’introduire une caisse publique unique cantonale si la Confédération est trop lente dans l’application de l’initiative. Voilà ce qui s’appelle être simple, efficace et transparent. Christiane Jaquet-Berger 4/2014 15 Expo 64 Tous les chemins mènent à l'expo L’Expo que j’ai vécue et dont je me souviens «Alors, ça y est! Vous êtes prêts? On y va». Mon père lance le signal du départ. L’Expo a ouvert ses portes depuis une quinzaine de jours et aujourd’hui nous allons en famille y faire notre première visite. Cet événement nous l’attendons depuis longtemps. D’abord il y a eu les travaux qui ont perturbé nos promenades au bord du lac ces dernières années. Puis tous les jours en me rendant au collège 16 4/2014 à Lausanne en train, j’ai vu l’avancement de la construction de la gare CFF provisoire à Sévelin. Enfin l’école n’a pas été en reste. Notre classe a participé à un concours organisé par la direction de la manifestation et qui demandait de réaliser un travail de groupe original avec texte et photos. Avec trois camarades nous avons choisi le château de l’Isle. Pour ce concours, tous étaient gagnants. Nous avons reçu un insigne qui nous permettait de voyager gratuitement durant toute l’Expo sur tous les transports internes (monorail, télécanapé et télépanier). Mon père avait visité la Landi, l’Exposition nationale de 1939 à Zürich, un événement important pour un jeune romand de 18 ans car on se déplaçait peu en ce temps-là. Alors il a tenu à ce que toute la famille puisse profiter au maximum de cette nouvelle exposition qui se déroulait pratiquement à notre porte. Mon père travaillait au CFF et les employés de cette régie pouvaient acquérir des cartes permanentes «famille» à un prix certes attractif mais qui représentait tout de même un investissement important pour une famille moyenne. L’événement valait cependant le sacrifice. Nous sommes bien entendu entrés par Sévelin, l'accès le plus proche de notre domicile. Puis nous sommes descendus à la Vallée de la Jeunesse, admirant sans oser y monter le télécanapé. Nous sommes passés ensuite sous le giratoire de l’autoroute puis nous sommes glissés jusqu'au bord du lac par la Voie Suisse, intrigués au passage par la machine à Tinguely, Gulliver, et l’installation des machines à écrire qui interprétait la Symphonie des Echanges écrite par Rolf Liebermann. Du bruit, pas de la musique! a dû décréter mon père toutefois amusé par ce concert de cliquetis, ronronnements de moteur et sonneries diverses. Arrivés au bord du lac, sur l’esplanade des drapeaux, nous avons cherché, comme de nombreux visiteurs, parmi près de 3'000 emblèmes, celui de notre commune de domicile. Puis par jeu, ceux de nos communes d’origine et de naissance, comme pour s’assurer qu’aucun drapeau ne manquait. Le premier pavillon visité Sans aucun doute celui des transports! J’ai été fasciné par ce film à 360° que l’on visionnait debout: le Circarama. Présenté par les CFF, il montrait les plus beaux paysages de Suisse traversés par le train et en particulier le parcours de la ligne du Gothard. J’y reviendrai souvent. Grâce à la carte permanente, mes visites à l’Expo furent nombreuses. En famille, avec des parents, des camarades de classe, ou même seul. Je m’y sentais à l’aise et me faufilais sans difficulté vers les lieux et attractions que je voulais découvrir. J’ai abondamment utilisé le monorail Le monorail et le télécanapé, cette sorte de long banc articulé qui ne s’arrêtait pas et auquel on accédait en passant par des passerelles circulaires à vitesses variables: quel plaisir et quelle fierté d’embarquer des parents âgés et craintifs sur ce moyen de transport original et ludique qui serpentait à travers la Vallée de la Jeunesse. Mais le moyen de transport que j’ai préféré reste le télépanier: une sorte de télécabine en forme de panier à commissions qui zigzaguait à travers le pavillon illustrant la consommation dans le secteur de l’industrie et de l’artisanat. Je me souviens que ce pavillon montrait un container de déchets d’emballages d’une famille suisse sur une année. J’ai pris conscience pour la première fois de l’importance de cette question. Gulliver 4/2014 17 18 4/2014 Mais je crains bien hélas qu’aujourd’hui le volume de ce type de déchets ait très fortement augmenté. Comme de nombreux visiteurs, j’ai été marqué par la vision des films d’Henri Brandt sous la Voie Suisse: même très contrôlés, ces films tranchaient avec le discours officiel et présentaient des problématiques qui allaient prendre de l’ampleur (la consommation, l’immigration, l’ouverture au monde, l’aménagement du territoire) et éclater politiquement quelques années plus tard. J’ai récemment revu ces petits films qui restent d’une étonnante actualité. Une expo, une architecture L’architecture générale qui mélangeait des formes simples, sobres et originales, donnait un air de fête joyeuse à l’ensemble, surtout avec les éclairages nocturnes: je me rappelle les flèches élancées de la Voie Suisse, les voiles colorées du port, les lignes épurées de Max Bill pour le pavillon éduquer et créer dont il reste le théâtre de Vidy. J‘ai peu de souvenirs du contenu des pavillons qui présentaient les innovations technologiques du moment. J’ai été intrigué par l’illustration de l’habitat du futur où l’on se promenait dans des maquettes grandeur nature, règne du formica et d’un mobilier assez froid. Au pavillon de la chimie, j’ai été frappé par les parfums synthétiques qui imitaient si parfaitement le naturel. Aujourd’hui ils sont La machine à Tinguely utilisés partout. Le pavillon militaire, incontournable dans notre pays, sorte de hérisson de béton, présentait à mes yeux une armée plus inquiétante que rassurante. Trop jeune je n’ai pas profité de la vie nocturne et des spectacles de l’Expo. Il y a les attractions que j’ai admirées de loin comme le mésoscaphe dont le coût était hors de mes moyens ou l’Albatros, cet hydroglisseur qui reliait l’Expo et diverses villes du bord du Léman. Et puis celles qui étaient à ma portée comme le télécabine qui reliait Ouchy à Bellerive et l’ascenseur panoramique tournant qui permettait de s’élever d’une centaine de mètres pour découvrir l’Expo et ses environs. Quel dommage qu’il n’ait pas été conservé. Il en existe un semblable aujourd’hui à Rotterdam qui permet une vue générale du port et de la ville et c'est magnifique. Et puis il y avait des choses un peu «kitch» comme cette cour des arts qui présentait des statues dorées. Mais en parallèle, pendant l’Expo 64, le Palais de Beaulieu a présenté une exposition des chefs-d’œuvre des collections suisses. Notre professeur de dessin nous y a emmenés et j’ai découvert en particulier les tableaux impressionnistes de Cézanne, Renoir, Monet, Bonnard. Comment? Ces tableaux célèbres, popularisés par les reproductions diffusées largement dans les magasins ExLibris, sont en Suisse? Appartiennent à des Suisses? Eh oui! Car les grands industriels de notre pays en particulier Bührle ou Reinhard ont pu acquérir ces trésors grâce à leur fortune. Ainsi je découvrais à Beaulieu une Suisse fortunée et feutrée alors que Vidy montrait une Suisse, certes dynamique et innovante, mais contrôlée et parfois folklorique. Michel Guenot 4/2014 19 Entretien LB: J’ai en fait commencé la lutherie bien avant de m’intéresser à la biochimie. Le premier choc musical, je l’ai eu lorsque mon père a un jour sorti son violoncelle pour jouer devant moi. J’étais tout petit et j’ai été fasciné. Je me suis mis à fabriquer des instruments de musique avec des boîtes en carton. J’ajustais des pièces de mécano sur la boîte, je tendais des élastiques, et j’essayais d'en tirer des sons. Mon père m’a ensuite fait écouter de la musique flamenca dont je suis tombé amoureux. Sentant mon intérêt pour cet instrument, ma grand-mère de Lyon m’a offert une guitare et m’a trouvé un professeur merveilleux, un républicain espagnol réfugié en France. C’est lui qui m’a enseigné la guitare flamenca et la langue espagnole pour laquelle j’ai développé un amour immodéré. Je me suis alors rendu compte que les instruments parlaient la langue de leur pays d’origine. Luc Breton Luthier, biochimiste et helléniste Luc Breton se consacre avec passion à son métier de luthier qu’il a longtemps exercé de front avec ses activités de biochimiste. Homme de culture de formation helléniste, il aime se plonger dans les écrits des anciens, tout en restant un scientifique spécialement intéressé à la physique, aux mathématiques, et à la chimie. Je l’ai interrompu dans son travail pour qu’il nous raconte le chemin qui l’a conduit à devenir luthier. JPG: Et c’est là, à 12 ans, que tu as décidé de devenir luthier? LB: Non, mais c’est à ce moment-là que j’ai commencé à fabriquer de petits violons, et qu’avec l’aide de ma grand-mère, nous nous sommes mis en quête d’un professeur de lutherie. Nous l’avons trouvé à Lyon. Il était arménien, s’appelait Alexandre Boyadjian, et c’est lui qui fut mon premier maître-luthier. Il construisait surtout des guitares. JPG: Je t’ai croisé dans le passé dans les couloirs de l’Institut de Biochimie. Aujourd’hui je te rencontre dans ton atelier de luthier à Vaux-sur-Morges. Un parcours peu banal! JPG: Et tu as par la suite fréquenté une école de lutherie? LB: Non. Il n’en existait pas à l’époque. Quand elles se sont mises à proliférer à partir des années 1960, elles ont été plutôt nuisibles à la Moudon, ville haute, rue du Château 48 et 50 Musée Eugène Burnand Ouverture: me, sa, di 14h. – 18h. ou sur r.v. pour groupes : 021 905 27 05 Prix des entrées: Adultes Fr. 6.- AVS Fr. 4.Enfants jusqu’à 16 ans, gratuit Prix combinés pour les 2 musées: Fr. 9 .-, Fr. 6.- Le dimanche à 17h.30 17 août conférence: E. Burnand et la seconde guerre mondiale par Frédérique Burnand 14 septembre Lectures: A table avec Rabelais par François Debluë 26 octobre: concert Quatuor Modigliani 20 4/2014 Sa et di, parking à proximité www.vieux-moudon.ch www.eugene-burnand.ch Musée du Vieux-Moudon Expo temporaire: Résonance à St-Etienne Orgue Cloches Vitraux lutherie. Telle qu’elle est enseignée, la lutherie n’est bien souvent devenue qu’une technique pour bien coller, bien polir, et bien vernir. Pour moi, ça n’est pas suffisant! JPG: Il y a donc de bons et de moins bons luthiers? LB: Sans doute. Il faut d’abord, pour comprendre quelque chose à la fabrication des instruments, se souvenir de l’enseignement des anciens et s’intéresser au langage de la musique, comme l’a fait intuitivement Georges Brassens par exemple. C’est pour ça que sa musique est inimitable, et qu’elle nous touche. Le langage de la musique est universel. Il est basé sur les lois de la physique. JPG: On imagine bien que les bois utilisés par le luthier soient soumis aux lois de la physique. Comment les choisis-tu, ces bois? LB: Il faut trouver des bois de résonance de qualité. Ça peut être de l’epicea excelsa ou parfois de l’acajou pour les tables de résonance; de l’érable ondé pour les violes, les violons ou les contrebasses; de l’if pour les luths. D’autres bois, tels le cerisier, le cèdre, ou le frêne peuvent être utilisés pour la facture des divers instruments à cordes. Le moment de l’abattage de l’arbre est de la plus haute importance. La position de la lune déterminera le niveau de la sève. Lorsqu’elle est basse, la sève monte. Il faut donc éviter d’abattre l’arbre à ce moment-là. On le coupe habituellement en hiver. Avant de pouvoir utiliser le bois, on doit le laisser sécher une dizaine d’années... JPG: Et pour les archets, quel bois utilise-t-on? LB: C’est le plus souvent le bois de pernambouc qui sert à la fabrication de la baguette. Il faut trouver le parfait équilibre entre le poids et la longueur, entre la résistance et la souplesse. Pour un violoniste, un bon archet est aussi important, que le violon. Giovanni Batista Viotti aurait même dit que «le violon, c’est l’archet». Pour la mèche, ce sont les crins d’un étalon qui sont utilisés. D’un étalon, parce que les crins de la queue de la jument, souillés par l’urine, ne peuvent être utilisés. La mèche est tendue entre la tête de l’archet et la hausse, qui est souvent faite d’ébène, parfois d’ivoire, d’os ou d’écaille. JPG: Et maintenant les cordes? Je sais que tu as des idées bien précises sur le sujet! LB: En effet! Les cordes métalliques m’indisposent! Je suis un partisan convaincu des cordes en boyau, qui ont l’avantage d’avoir un spectre limité à environ 15 kilohertz, une fréquence encore très agréable. Les cordes en boyau sont malheureusement beaucoup plus chères que les cordes métalliques. Et elles exigent aussi plus de talent de celui qui les utilise! JPG: Il est difficile de parler de lutherie sans faire référence à Crémone, à Stradivari ou a Guarnerius. Cette notoriété est-elle méritée? LB: Bien sûr il y a eu Antonio Stradivari et Guarnerius del Gesù, mais c’était au XVIIIe ! S’il est vrai que Stradivari travaillait de façon extrêmement soigneuse, on ne peut pas en dire autant de Guarnerius dont j’ai eu l’occasion d’ouvrir quelques violons lors de réparation. A l‘intérieur c’était une véritable porcherie. Mais ça sonnait très bien quand même! La renommée actuelle de Crémone est strictement commerciale. JPG: Et si l’on parlait d’autres instruments dont on t’entend souvent jouer au village, ou dans les forêts proches? LB: Tu veux parler de la trompe sans doute? JPG: Oui de la trompe, mais aussi de la guitare, de la cornemuse, du cor de chasse, du cor des Alpes… LB: Jouer, c’est beaucoup dire! J’en joue en amateur. Mais j’estime indispensable pour un luthier de jouer de plusieurs instruments. S’il veut comprendre ce qui se passe dans un instrument, le luthier doit savoir ce qui se passe dans les autres. C’est vrai pour le violon, la guitare, pour la trompe au large pavillon héritée de la culture judaïque, pour la vielle à roue ou pour la flûte de pan. De jouer un peu de tous ces instruments m’aide à comprendre ce qu’il y a derrière les sons. 4/2014 21 Tél : +41 22 730 33 76 Marie-Jo Girod 22 4/2014 Boris Heger/CICR AV2013FVD Mes coordonnées téléphoniques : de préférence entre ............. et ..............heures ......................................................................................................................... Marie-Jo Girod Comité international de la Croix-Rouge Division recherche de fonds privés 19, avenue de la Paix 1202 Genève – Suisse M. Nom : ................................................................................... Prénom : .................................................................. Adresse : ...................................................................................................................................................................... NPA : ........................................ Ville : ....................................... Pays : .................................................................. Je souhaite être contacté(e) par téléphone Mme Je souhaite recevoir la brochure « Un legs au CICR » Coupon-réponse confidentiel à compléter et à renvoyer au CICR ✂ UN LEGS AU CICR DONNEZ DU SENS À TOUTE UNE VIE JPG: Je vois l’heure qui avance et je voudrais pour terminer parler brièvement du grec ancien et du latin, que tu lis couramment. LB: C’est vrai, ces deux langues superbes, je les pratique, parce que les livres qui parlent le mieux de la musique sont écrits en grec ou en latin. Par exemple Aristote, Aristoxène de Tarente, Pythagore ou Aristide Quintilien pour le grec; Saint-Augustin, Viturbe ou Boèce pour le latin. Ces textes sont d’une clarté incroyable. On y décrit de façon précise les lois physiques à la base des sons et de la musique. JPG: Physique, lois physiques, on se rapproche de la biochimie… LB: Oui évidemment! Je ne suis pas fasciné seulement par la logique de la musique. La cohérence de la chimie, de la biologie et de la biochimie me fascinent aussi, comme le fait la cohérence de l’être vivant et de la matière qui le compose. Cohérence de la matière magnifiquement illustrée par le tableau périodique des éléments de Mendeleïev, qui ne cesse pas de m’émerveiller depuis un demi-siècle… Je le considère comme une œuvre d’art majeure. JPG: Bonne conclusion. Que peut-on en effet imaginer de plus parfait dans l’ordre de la matière que le tableau périodique des éléments? Jean-Pierre Guignard Glossaire: Archet: Baquette souple entre les extrémités de laquelle sont tendus des crins de cheval, servant à faire vibrer les cordes par frottement. Ces crins forment la mèche. Bois de pernambouc: bois rouge d’un arbre du Brésil. Epicea excelsa: conifère de la famille des Pinacées, proche du sapin. Kilohertz: mesure de fréquence d’un phénomène périodique (kHz). Luth: instruments à cordes pincées d’origine arabe, très joué du XVIe au XVIIIe. Le luth est un symbole de l’activité poétique. C’est certainement l’instrument qui met en œuvre les modèles physiques les plus complexes. Luthier: artisan qui fabrique des instruments portables de musique à cordes. Aristide Quintilien (IIIe siècle après J.-C.): musicographe grec auteur d’un traité sur la musique. Aristote (384-322 av. J.-C.): philosophe grec disciple de Platon qui s’intéressa aux arts (musique et théâtre) et aux sciences (physique, biologie, cosmologie). Aristoxène de Tarente (IVe siècle av. J.-C.): philosophe grec théoricien de la musique et du rythme. Boèce (470-524): philosophe, musicologue et politicien italien. Guarnerius del Gesù (1698-1744): célèbre luthier italien de Crémone. Giovanni Battista Viotti (1755-1824): célèbre violoniste et compositeur italien. Mendeleïev (1834-1907): Chimiste russe, il élabora le tableau de classification périodique des éléments chimiques. Ce tableau fut complété et justifié ultérieurement par la mécanique quantique. Pythagore (580-495 av. J.-C.): philosophe présocratique et mathématicien dont la vie reste énigmatique; on dit de lui qu’il fut le «premier maître universel». Stradivarius (1644-1737): Antonio Giacomo Stradivari, luthier italien de Crémone, fabricant célèbre de violons, violoncelles, altos et guitares. Viturbe (90-20 av. J.-C.): architecte, inventeur et musicologue italien. UNE IDEE POUR UN BUT DE SORTIE AVEC MONTE-ESCALIER POUR HANDICAPES MAGASIN - DIAPORAMA VISITE GUIDEE DES CAVES DEGUSTATION DE FROMAGES (Réservation conseillée) MELANGE FONDUE AOP RENSEIGNEMENTS: TEL. 026 924 70 60 FAX 026 924 40 60 COOPERATIVE DES PRODUCTEURS DE FROMAGES D’ALPAGES «L’ETIVAZ» AOP 1660 L’ETIVAZ PAYS-D’ENHAUT/VD 4/2014 23 Coup de griffes La Poste ou ce qu'il en reste Je me souviens avec émotion des services postaux suisses que le reste de l'Europe, et ne soyons pas timides, le reste du monde nous enviait. Aujourd'hui, nous envions les services postaux des pays dits en voie de développement, tant les résultats de la privatisation des nôtres sont catastrophiques. Ou que ce soit dans le monde, quel que soit le service qui ait été privatisé, on en revient toujours aux mêmes constatations: les prix explosent et la qualité du service devient exécrable. La bonne cible Je ne voudrais pas que l'on se méprenne sur ma cible. Je vise bel et bien ceux et celles qui ont fait d'un service exemplaire, les PTT, un «machin» mal fichu peint en jaune vif. Mais par contre, quelle belle pompe à phynances comme dirait Ubu. Ubuesque, le mot me paraît parfaitement choisi, avec machine à décerveler et enfoncement du petit bout de bois dans les zoneilles… Les employés de «La Poste» sont de plus en plus pressurés, de plus en plus mal payés, de moins en moins respectés. Tout cela parce que quelques caciques chauves de crâne et gras de panse du côté de Berne ne pensent qu'à une seule et unique chose: le bénéfice. Rien d'autre n'a d'importance, ni les usagers, ni les employés. Et les employés? J'ai récemment eu le plaisir de m'entretenir longuement avec une ancienne buraliste du bureau de poste campagnarde de M., suffisamment importante pour qu'il existe toujours. Avec des heures d'ouverture totalement impraticables, comme de bien entendu, du style de 8h30 à 9h15 et de 16h30 à 17h15. Cette personne me disait comment «ils» ont réussi à faire fermer tous les bureaux de poste des villages avoisinants. La technique est simple. Prenez le bureau du village de C. ou de S.. Ces bureaux avaient un beau succès en philatélie, timbrespostes spéciaux et services tels qu'express et recommandés. Du côté de Berne, que fait-on, pour faire baisser leur rentabilité et les faire fermer? Très simple, on leur supprime tous les services spéciaux. Du coup qui veut envoyer un recommandé ou un express doit se rendre au bureau de M. Avec pour résultat que, même pour les services standards, tels qu'achat de timbres-poste ou paiements au guichet, du moment que l'usager est sur place à M. il ne va certainement pas retourner à S. ou C. pour le plaisir de faire des kilomètres. Du coup il devient facile de démontrer que les bureaux de S. et de C. (et bien d'autres alentours) n'ont plus un nombre de 24 4/2014 clients suffisant pour justifier leur maintien. Et on les ferme en rigolant bien fort: «On les a bien eus!» Ceux qui rient nettement moins, ce sont les usagers âgés et ayant des difficultés de déplacement. Ils pouvaient parfaitement parcourir les quelques centaines de mètres qui les séparaient du bureau de poste de leur village. Et en profiter pour échanger les derniers ragots avec leur buraliste. Mais cela aussi, c'est maintenant interdit. La buraliste dispose d'un nombre de secondes donné (j'ai bien dit secondes) pour effectuer telle ou telle opération. C'est contrôlé, croyez-moi. Début de transaction à telle minute, fin de transaction tant de secondes plus tard. Toute personne qui dépasse se verra infliger un blâme. Et un blâme à coup de réduction de salaire, cela fait mal. Pardon, pas réduction. Suppression de prime, c'est plus élégant et plus légal. Leurs Excellences... «Ils» de Berne imposent également à leurs employés de vendre de billets de loterie, ces fameuses cartes à gratter qui laissent des bruchons partout. Lesdits employés ont des quotas à respecter. En vendre tant au minimum. Sinon blâme. C'est d'autant plus affligeant que d'une part les rentes de vieillesse étant ce qu'elles sont, il serait préférable de ne pas les dilapider dans des jeux d'argent. Et d'autre part, n'essaie-t-on pas de lutter contre le surendettement souvent dû aux jeux de hasard? Mais quand on s'appelle Le Géant Jaune on a bien entendu tous les droits. En particulier celui de piétiner ses clients et ses employés. Postfinance Tiens, j'y pense, en plus on fait dans le marketing agressif. Il y a quelque temps, j'ai modifié la raison sociale de ma petite entreprise dont je suis le balayeur, l'ouvrier, le directeur et le secrétaire. Coup de téléphone de Postfinance essayant de me convaincre par tous les moyens de quitter ma banque, par ailleurs locale et à laquelle je suis fidèle depuis près de 40 ans, pour venir me faire teindre en jaune… J'en reviens donc à un bon vieux système, celui des régies fédérales. Dans les PTT, il y avait Postes, Télégraphes et Téléphones. Le télégraphe est devenu un article de musée, soit. Mais la téléphonie, largement bénéficiaire, compensait les pertes inévitables des postes, alors service public de première qualité. Distribution du courrier deux fois par jour et le samedi matin. Des bureaux de poste ouverts jusqu'à minuit dans chaque grande ville. Des facteurs souriants et prenant le temps de discuter. Des bureaux de poste chaleureux et accueillants où l'on n'essayait pas de vous vendre la dernière potion miracle à base d'huile de serpent de mer, et j'en passe. Et même, ces PTT bénéficiaires permettaient également de compenser les pertes des CFF. Oui, ils étaient vraiment fédéraux à l'époque, les trains. Et d'une qualité, là aussi, à faire pâlir d'envie passablement de nos voisins. Aujourd'hui, un des derniers services de trains d'état, la SNCF, nous montre ce que veut dire un train à l'heure et à un tarif parfaitement acceptable. Nous l'avons perdu, ici. En un mot comme en cent, les services tels que le courrier ou les chemins de fer doivent appartenir au peuple, donc à l'état. Non à un quarteron de financiers plus ou moins véreux. Il est normal que ces services soient peu ou prou déficitaires. Encore une fois il s'agit de services, non de moyen de faire rentrer de l'argent dans les poches de ceux qui ne savent déjà plus quoi en faire. D'ailleurs, ne pourraiton pas suggérer que ce qui a été économisé par le non-achat des Gripen soit investi de manière plus intelligente dans la renationalisation des CFF? Qui du coup ne seraient plus Chouraver des Francs et des Francs, mais Chemins de Fer Fédéraux. Grégoire Hostettler La poste travaille aussi la nuit 4/2014 25 Blouse blanche et encre noire Centre national de contrôle des soins: assez de bureaucratie! Sécurité, Efficacité, Économicité! Et la Santé? Pour «améliorer la qualité des prestations des acteurs de la santé, pour augmenter la sécurité des patients, pour freiner la hausse des coûts», notre ministre fédéral de la santé Alain Berset propose la création d’un Centre national chargé de coordonner les soins médicaux. Cette mesure permettra, ditil, de «réduire le nombre de prestations inefficaces ou inutiles, d’éviter les soins inadaptés, et d’empêcher la multiplication des traitements, permettant ainsi des économies importantes». La nouvelle structure forte d’une trentaine d’employés doit permettre «une réévaluation plus systématique des prestations médicales (diagnostic, médicaments, méthodes d’opération, mesures de prévention) pour savoir si elles remplissent les critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité». Toujours selon notre ministre, l’évaluation des prestations médicales sera financée par la Confédération à hauteur d’une dizaine de millions de francs. Les 22 millions nécessaires à l’optimisation de la qualité et de la sécurité des patients seront en revanche payés par les assurés eux-mêmes. Ce nouveau centre sera dirigé par un conseil d’administration composé de sept à neuf experts indépendants. Encore plus de bureaucratie Pour améliorer les soins à la population, Alain Berset veut donc ajouter une nouvelle couche de bureaucrates qui viendront surveiller le travail les professionnels de la santé pour «améliorer leurs performances». Beau programme… Petit rappel historique Ayant travaillé au CHUV dans les années 90, j’ai déjà vécu, comme tous les autres employés, ce que propose notre ministre fédéral. Orchidée I, Bossard Consultants, Orchidée II, ça ne vous dit rien? Dans une intervention du 10 décembre 1984, Claude Ruey, qui n’était encore que député libéral, développa une motion demandant au Conseil d’Etat de procéder à une expertise sur la situation financière cantonale, et de la confier à un mandataire extérieur. Les députés ne suivirent pas cette proposition, qu’ils estimèrent inutile et coûteuse. Sur l’insistance de Philippe Pidoux, député libéral, la motion fut reprise quelques années plus tard. Malgré une vive résistance de la gauche et des syndicats, elle fut finalement acceptée, donnant naissance à l’opération Orchidée I. Le secteur hospitalier fut choisi pour la première 26 4/2014 phase, probablement parce que les syndicats y étaient plus faibles que dans les autres secteurs de l’Administration cantonale. L’opération Orchidée I commença donc aux Hospices cantonaux en avril 1993, sous l’étroite surveillance de Charles Kleiber, qui était depuis 1981 le chef du Service de la planification sanitaire. Les souffrances générées par Orchidée I chez les travailleurs du CHUV et des hôpitaux régionaux n’empêchèrent pas l’extension de l’opération Orchidée à tout le personnel de l’Administration cantonale. Sur les recommandations de la société parisienne Bossard Consultants, l’opération Orchidée II démarra en effet dans l’enthousiasme du Conseil d’Etat au début 1995. Mais pas dans celui du monde des enseignants et des fonctionnaires qui organisèrent des grèves massives le 30 novembre 1995. Ébranlé par un scandale au sein de l’administration cantonale des finances (affaire Buffat et CIEV), le Conseil d’Etat ne put résister à un deuxième scandale, celui du comportement inadapté de Bossard Consultants. La commission de gestion du Grand Conseil ayant découvert que les représentants de cette société avaient mis sur le compte d’Orchidée II des factures privées, pour un montant voisin de Fr. 100'000.-, le député Roland Troillet dénonça avec éclat la supercherie. Le Conseil d’Etat n’eut d’autre solution que de mettre à la porte la société coupable, le 28 février 1996. Le départ de Bossard Consultants ne mit malheureusement pas fin aux actions délétères des opérations Orchidée I et Orchidée II. D’autres audits dispendieux leur firent suite. Les profonds dégâts d'Orchidée I et II Personne n’a, à ma connaissance, fait le bilan des coûteuses opérations Orchidée I et II, au CHUV ou ailleurs. Personne n’a compté les heures sans fin passées par le personnel dans des commissions où les enquêteurs ne connaissaient rien du travail des personnes interrogées, mais voulaient leur enseigner à le faire plus efficacement. Ils disaient aux chefs de laboratoire comment se passer d’appareils de mesure dont ils ignoraient l’usage. Ils jugeaient de travaux scientifiques qu’ils ne savaient pas lire. Personne n’a fait le compte de la désespérance chez ceux dont on évaluait avec dédain le travail, ou du découragement de ceux dont le poste était sournoisement menacé. Encouragés à suggérer 20 % d’éco- nomies, non seulement dans leurs propres services, mais également dans les services des autres, tous ou presque, se sentaient menacés. Ce climat de suspicion et de délation, a laissé des marques durables chez la plupart des employés de la fonction publique. On reprend les mêmes et on recommence… Alors c’est ça que vise notre Conseiller fédéral Alain Berset? Plutôt que d’évaluer l’efficacité des travailleurs de la santé, ne ferait-il pas mieux d’encourager les vaccinations contre la grippe du personnel récalcitrant? Plutôt que de chercher à savoir pourquoi certaines opérations sont davantage faites en Suisse qu’à l’étranger ne devrait-il pas s’engager dans la lutte contre l’explosion des restaurants fastfood ou contre le tabagisme chez les jeunes? Plutôt que de faire vérifier par des bureaucrates si les prestations médicales remplissent les critères d’économicité, ne feraitil pas mieux de revenir sur sa décision favorable aux médecines dites «complémentaires» et de mettre définitivement fin au remboursement par l’assurance de base des frais occasionnés par des traitements «empiriques», comme l’avait fait Pascal Couchepin? On pouvait espérer d’un ministre de la santé socialiste qu’il prenne des décisions conformes aux développements scientifiques de la médecine, plutôt que de suivre les aspirations des partisans des patamédecines (*). Ce n’est malheureusement pas la direction choisie jusqu’ici. Dr Jean-Pierre Guignard (*) Patamédecine: terme créé par Boris Vian pour désigner les médecines irrationnelles, basées sur des croyances et non sur des démonstrations scientifiques. C’est aussi l’appellation favorite du Pr Axel Kahn, grande figure de la médecine française, pour désigner ce type de thérapies. Quand l'orchidée pend les gens... 4/2014 27 Coup de projecteur DVD Des péplums à la vaudoise Le latiniste Claude Aubert produit de charmants films qui illustrent de grands thèmes de la mythologie gréco-romaine Ancien maître de Gymnase, latiniste passionné, Claude Aubert est aussi un grand connaisseur de péplums, ce genre cinématographique dont les titres emblématiques sont Quo Vadis, La Tunique, Ben Hur, La Chute de l’Empire Romain ou encore la remarquable série télévisée Rome. C’est ainsi qu’il a mis sur pied un site L’Antiquité au cinéma – Dossier des latinistes (www.old.latinistes.ch/peplum.htm). On peut y télécharger les versions PDF du journal numérique 12e heure qui donne des informations et les dernières nouvelles sur les péplums. Retraite active Depuis sa retraite, Claude Aubert s’est mis au cinéma sur support vidéo, dont il a acquis les subtilités techniques liées au tournage, à la direction d’acteurs, au montage, à la sonorisation, devenant ainsi presque un véritable professionnel. Habité par sa passion pour l’Antiquité gréco-romaine, il a tourné trois films à ce jour, tous en rapport avec la mythologie. Le premier, Resonabilis Echo (2009) évoquait le mythe d’Echo et Narcisse. Le deuxième (2012), Psyche Perspicua Pulchritudine (Limpide et diaphane Psyché) raconte l’union de Cupidon et de la belle Psyché, qui accéda ainsi au rang des Immortelles. Plus ambitieux, car de la durée d’un long-métrage, De raptu Proserpinae narre l’enlèvement Callirrhoé de Proserpine par Pluton esseulé dans ses Enfers. Or la jeune vierge est la fille de Cérès, déesse des moissons, et celle-ci se venge en détruisant tous les produits des champs. L’humanité risque donc d’être anéantie. Comment Jupiter va-t-il sauver les mortels et calmer la colère des olympiens? Finalement, un compromis sera trouvé: Proserpine passera huit mois dans le monde des vivants, et quatre auprès de son époux aux Enfers. Cette histoire rejoint donc à sa façon le grand thème chrétien de la mort et de la résurrection. Elle se situe aux Champs-Elysées habités par les dieux, dans les vertes prairies où dansent les nymphes, et dans le royaume des trépassés, qui n’est cependant pas l’Enfer du christianisme. Ce monde souterrain est d’ailleurs suggéré par une image violemment surexposée. Un détail qu’il est amusant de noter: la grotte qui donne sur les Enfers était une ancienne carrière de molasse dans le Jorat, dont furent tirées les pierres qui servirent à la construction de la cathédrale de Lausanne. Peu de moyens, mais du cœur Tournés avec des moyens limités, sans aucun sponsor, ces films ont bénéficié de l’engagement sur le long terme d’une équipe de volontaires, dont de nombreux élèves du Gymnase de Cham28 4/2014 blandes et quelques professeurs. Les prises de vue ont été réalisées dans de beaux paysages agrestes du Plateau, des Préalpes et du Jura vaudois, bien mis en valeur par le goût du réalisateur pour une image très soignée et picturale. Certes, le jeu des acteurs et actrices sent parfois un peu l’amateurisme. Comme la prise de son en direct est très difficile (le bruit des avions à réaction ou des motocyclettes se conjuguant mal avec l’Antiquité gréco-romaine), une voix off raconte l’histoire. Les acteurs, condamnés au mutisme, ont donc tendance à surjouer leur rôle, avec des mimiques qui rappellent un peu le cinéma muet des années 1920. Il y a néanmoins dans ces films d’amateur éclairé, un réel sens de la mise en scène, du traitement de la lumière, et une authentique dimension poétique qu’il faut saluer. Sans pédantisme, ces films constituent par ailleurs un bon rappel de nos connaissances scolaires en mythologie antique. On y voit défiler le solaire Apollon, les jalouses Vénus et Junon, l’agile Mercure, Orphée éploré par la perte de sa chère Eurydice, le souverain Zeus incarné par Claude Aubert lui-même à la barbe fleurie... Alliant le réel enthousiasme des participants à un travail sérieux, long et minutieux, ces péplums mythologiques, réalisés et diffusés totalement à l’écart des circuits commerciaux, méritaient d’être signalés. On peut acquérir les DVD de chacun de ces films, pour la modique somme de Fr. 10.-, auprès du réalisateur Claude Aubert, av. Ed.-Dapples 3, 1006 Lausanne, tél. 021 616 36 24, [email protected]. Pierre Jeanneret Musées La photographie a 175 ans! Le Musée suisse de l’appareil photographique fête cette année ses 35 ans d’existence dont 25 ans à la ruelle des Anciens-Fossés à Vevey! Il y a 175 ans cette année, au début de 1839, le physicien et astronome fort connu François Arago présente l’invention de Daguerre à l’Académie des sciences. Son procédé est divulgué le 19 août 1839 par Arago devant l’Académie des beaux-arts et celle des sciences réunies, en présence de nombreux journalistes, et offert à l’humanité par la France. Depuis son invention ou son avènement – le débat est vif autour de l’apparition de ce médium –, la photographie a totalement bouleversé notre façon de voir et de communiquer et permis l'existence d'une société où la communication visuelle joue un rôle toujours plus important. Sans elle, pas de cinéma, ni de télévision et encore moins d’image numérique. L’homme a toujours eu besoin de s’entourer d’images, reflets de sa réalité ou fruits de son imagination. Le principe de la chambre noire et les propriétés photosensibles des sels d'argent, éléments essentiels à la naissance de la photographie, sont pressentis depuis fort longtemps et bien établis dès la fin du XVIIIe siècle. Nous sommes à l’aube du XIXe siècle, des machines à dessiner les images, à les contempler existent, mais le rêve d’une machine capable de les capter sur une simple injonction est bien présent. Il y a 175 ans, en 1839, l’invention de Daguerre est révélée au monde! Louis-Jacques-Mandé Daguerre, né en 1787 à Cormeilles-en-Parisis, arrive à Paris en 1804 et se forme comme décorateur de théâtre. La chambre de Daguerre 4/2014 29 Avec le peintre Bouton, il crée en 1822 le Diorama dans un bâtiment où de grandes toiles peintes de sujets divers sur leurs deux faces changent selon le jeu de la lumière. Pour ses travaux, Daguerre utilise beaucoup la camera obscura et se rend fréquemment chez les opticiens parisiens Chevalier qui lui font connaître l’existence de Joseph Nicéphore Niépce qui a déjà réussi à «capturer» l’image qui se forme dans la camera obscura. Niépce et Daguerre vont s’associer à la fin de 1829. Parallèlement à leurs recherches communes, Daguerre découvre que l’iodure d’argent se modifie rapidement à la lumière. Il place une plaque plaquée d’argent dans une boîte contenant des cristaux d’iode dont les vapeurs forment à sa surface l’iodure d’argent, puis l’expose: une image s’y forme mais demeure encore invisible. Daguerre découvre par hasard les effets des vapeurs de mercure sur la plaque qui y font apparaître l’image positive, mais celle-ci n’est pas stabilisée. Ce n’est qu’à partir de 1837 qu’il trouve moyen de fixer ses images au sel marin, l’invention du daguerréotype devient alors effective. «J’ai baptisé mon procédé ainsi: Daguerréotipe (sic)». Lettre à Isidore Niépce, 28 avril 1838, post-scriptum. Niépce lisant à Daguerre la description de son procédé pour la fixation des images de la chambre obscure La photographie et ses divers inventeurs Niépce et Daguerre ne sont pas les seuls à avoir contribué à la naissance de la photographie… D’autres, comme William Henry Fox Talbot en Angleterre menaient au même moment des expériences très concluantes. L’idée était dans l’air du temps au XVIIIe siècle déjà et bien auparavant: La sensibilité de certaines substances à la lumière est connue depuis fort longtemps. Les alchimistes ont découvert que certains sels d’argent avaient pour propriété de noircir à la lumière. Ces constats datent du milieu du XVIe siècle, mais il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que des études plus structurées soient entreprises à ce propos. Hyppolite Bayard, l’inventeur oublié Toujours un 1839, alors que la France venait également d’apprendre le résultat des recherches de Talbot, Hyppolite Bayard, fonctionnaire au Ministère des Finances sans formation scientifique particulière, mais proche des milieux artistiques, obtenait lui aussi des dessins photogéniques sur papier, mais surtout des images positives directes dont il ne put rendre public le procédé à cause de pressions politiques de la part des promoteurs du daguerréotype, dont l’annonce officielle n’était pas encore faite. Son procédé est finalement publié dans le Moniteur officiel du 13 novembre 1839 après un rapport très positif de l’Académie des beaux-arts et il tente de le faire reconnaître en février 1840. En mars, Talbot qui revendique l’antériorité de son procédé sur celui de Bayard est invité par l’Académie des sciences à le révéler. Il a sur le procédé de Bayard l’avantage du négatif et la possibilité du tirage multiple. Andreas Friedrich Gerber, un précurseur en Suisse Parmi ces précurseurs, un Suisse: professeur de chirurgie vétérinaire à l’Université de Berne, Andreas Friedrich Gerber fit diverses recherches et expériences qui auraient abouti en 1836 déjà selon ses propres déclarations dans la préface de son ouvrage Handbuch der allgemeinen Anatomie des Menschen und der Haussäugetiere paru en 1840. Il aurait alors pu capter sur un papier sensibilisé au chlorure d’argent des objets microscopiques par l’intermédiaire d’un 30 4/2014 microscope solaire. La découverte de Gerber fut rendue publique par un communiqué dans le Schweizerische Beobachter du 19 janvier 1839. Il est intéressant de mentionner encore le Niçois Hercules Florence, peintre ayant émigré au Brésil où il met au point un procédé d’impression. Dès 1832, il fait des essais avec du nitrate d’argent et aurait réussi à capter les images se formant dans la chambre obscure, ébauche d’un procédé négatif-positif. Il consigne ses découvertes dès 1833 dans un cahier d’expériences retrouvé vers 1970 et y utilise le terme Photographie. Il présente sa découverte dans un journal de Sao Polo en octobre 1839. En Allemagne, Franz von Kobell et Carl August von Steinheil, opticien bien connu, annoncent des résultats pour un procédé aux sels d’argent au printemps, tandis qu’en Ecosse au même moment Mungo Ponton expérimente les sels de chrome. D'autres précurseurs Aux Etats-Unis, le peintre Samuel Morse qui a développé le télégraphe aurait déjà réalisé des images négatives pâles et fugaces vers 1822. John William Drapper, astronome de l’Université de New York tenta d’enregistrer des spectres du soleil sur des papiers sensibilisés au chlorure d’argent dans les années 1830. En 1971, Vevey accueillait une grande exposition rétrospective de l’histoire de la photographie autour de la célèbre collection de Michel Auer. Son succès donne aussitôt à diverses personnalités veveysannes l’envie de créer le Musée suisse de l’appareil photographique. Fondé par Claude-Henry Forney, il est ouvert au public en 1979 dans un appartement sis à Grande Place 5 puis déménage en 1989 dans un bâtiment de la fin du XVIIIe siècle situé à la ruelle des AnciensFossés, restauré par Hugo Fovanna, architecte, et aménagé par Serge Tcherdyne, décorateur. Le choix de ce lieu était lié à l’existence d’un passage souterrain historique, rejoignant le bâtiment voisin situé sur la Grande Place, et autorisant une future extension de l’institution avec accès par la Grande Place, qui s’est réalisée en 2001 sous la direction de l’architecte veveysan Joël Brönnimann. Le Musée va commémorer ces anniversaires ainsi que les 175 ans de la photographie lors d’un week-end de fête les 30 et 31 août prochain. Les animations au programme - Inauguration festive le samedi 30 août en fin de matinée - Réalisez vous-même une photographie avec une réplique d’un appareil de Nicéphore Niépce! - Visite-conférence: Autour des multiples inventeurs de la photographie - Finissage de l’exposition de Bernard Dubuis «Tant et temps de passages» Pour les plus jeunes - Fabrication d’un thaumatrope, jouet basé sur une illusion d'optique, du fait de la persistance rétinienne - Spectacles de lanterne magique. Grégoire Hostettler Musique Le Festival de Lucerne, exceptionnel et passionnant Le Festival de musique de Lucerne se déroulera cet été du 15 août au 14 septembre sans Claudio Abbado, ni Pierre Boulez qui en ont été les piliers pendant 10 ans. Abbado est mort le 20 janvier, Boulez a plus de 89 ans. Mais le chef d’orchestre Andris Nelsons, qui dirigera l’Orchestre du Festival, a repris les programmes qu’Abbado avait prévus, dont la 2e symphonie et la 4/2014 31 LE CHATEAU DE CONSTANTINE Maison de vacances et de convalescence - courts et longs séjours Vous trouverez une ambiance sympathique et chaleureuse. Prix par jour: chambre et pension complète de Fr. 122.– à Fr. 147.– Chambres confortables, cuisine savoureuse, grand parc ombragé et nombreuses possiblilités de promenades aux alentours. Château de Constantine Madame Dominique Stoeri – Directrice 1587 Constantine – Tél. 026 677 13 18 [email protected] www.chateaudeconstantine.com Auberge Restaurant Chez Gaby Parc à marmottes 32 vous accueille dans un cadre idyllique face aux Dents du Midi. La vue exceptionnelle de notre établissement accroît le bonheur d’un moment inoubliable chez nous. Dans notre restaurant typiquement montagnard avec son ambiance chaleureuse et rustique nous vous offrons des spécialités du terroir avec des produits frais et locaux. té -é i Ouvert tous les jours du 21 juin au 16 novembre 2014 m la oût Auberge Restaurant Chez Gaby, Suzanne Schüpbach de a 1873 Champoussin, tél. 024 477 22 22 e 10 t ê le www.chezgaby.ch Accessible en chaise roulante F 4/2014 Rapsodie pour alto de Brahms. De grands noms travailleront la musique des 20e et 21e siècles avec les jeunes virtuoses de l’Académie fondée par Boulez, dont Heinz Holliger. Le compositeur bernois fête ses 75 ans et Lucerne a inscrit le Scardanelli Cycle, une de ses œuvres maîtresses, à son affiche. Holliger le travaillera avec les étudiants de l’Académie et le dirigera en concert le samedi 30 août, à 11h. En effet, à Lucerne, des concerts sont agendés aussi en fin de matinée ou l’après-midi. Ainsi ce même Le KKL de Lucerne, une superbe salle 30 août le quatuor Zehetmair e créera le 3 quatuor de Holliger à 16h. Un autre compositeur suisse, bernois aussi, Klaus Huber fête, lui, ses 90 ans. Un concert marquera cet anniversaire le samedi 13 septembre à 11h, avec, en première mondiale, une de ses œuvres pour piano, violoncelle et clarinette basse, une commande du Festival. Et, bien sûr, les concerts symphoniques avec les orchestres les plus célèbres (Berlin, Vienne, Concertgebouw, etc.), les plus grands chefs (Rattle, Barenboim, Chailly, et le Suisse Philippe Jordan), des solistes réputés (Pollini, Perahia, Midori, Isabelle Faust, etc.). Il y aura également des récitals, des concerts de musique de chambre, des présentations de musiciens en début de carrière. On pourra aussi, comme chaque année, découvrir des compositeurs-en-résidence: la Coréenne Unsuk Chin et l’Autrichien Johannes Maria Staub. Bref, Lucerne propose vraiment un festival exceptionnel et passionnant. Un festival abordable Si on compare les prix des places à ceux de certains «festivals» de foot ou soirées des Rolling Stones, on se rend compte qu’ils restent relativement accessibles: dès Fr. 30.-, Fr. 40.- ou Fr. 50.-, le problème étant plutôt de trouver des places pour certains concerts très demandés. Les CFF accordent un rabais de 50% sur présentation des billets de concert. Rappelons que la salle, à elle seule, mérite une visite! Renseignements et programme complet: www.lucernefestival.ch, courriel [email protected]. Myriam Tétaz 4/2014 33 Lu pour vous Lionel Jospin. Le Mal Napoléonien Editions du Seuil, Paris, 2014, 234 pages. Dans son avant-propos, Lionel Jospin précise que son essai est «celui d’un homme politique informé du pouvoir et animé d’une certaine idée de ce que sont, à travers les temps, les intérêts de son pays». Son intention, c’est d’examiner «si les quinze années fulgurantes de l’époLionel Jospin pée napoléonienne ont servi la France, et si elles ont été fructueuses pour l’Europe». Alors que de très nombreux inconditionnels de Napoléon Bonaparte -français pour la plupart- pensent encore qu’il est «un mythe vivant, une légende qui se crée, un dieu en train de surgir» (Jean d’Ormesson), Lionel Jospin analyse de façon méthodique le bilan des années du règne de l’Empereur (1799-1815). Sa conclusion est implacable: au terme de quinze années de pouvoir napoléonien, le bilan est catastrophique, le pays est vaincu, les pertes humaines énormes, la population exsangue, le territoire amputé, le pays détesté. Dans son analyse, Lionel Jospin reprend un certain nombre de points régulièrement avancés par les inconditionnels de l’Empereur, et y répond clairement. Napoléon nie les acquis de la Révolution Napoléon-Bonaparte aurait exporté vers les pays voisins et les colonies françaises les lois libératrices de la Révolution: C’est précisément l’inverse qui s’est produit. Obsédé de conquêtes, Napoléon s’est comporté comme un prédateur, ignorant les peuples et leurs aspirations, organisant en France un régime policier despotique, puis cherchant à dominer les autres peuples comme il avait soumis le sien. Bonaparte n’essayera pas de diffuser en Europe les grands acquis de la Révolution de 1789, comme ceux de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il refusera au contraire de soutenir les patriotes polonais ou italiens qui soutenaient les idéaux de la Révolution. Il cherchera à établir des alliances avec les monarchies les plus rétrogrades, telles la Prusse ou l’Autriche. Il mettra à la tête des pays conquis des membres de sa famille ou des dignitaires impériaux dont la tâche première était de lever des sommes colossales et des contingents de jeunes soldats au profit de l’Empire. Il niera le message d’émancipation de la Révolution, à l’intérieur par l’oppression et à l’extérieur par des guerres 34 4/2014 de conquêtes. Une politique sans autre vision que la conquête, contradictoire et incohérente qui sera à l’origine de sa défaite à Waterloo, bataille aussi sanglante qu’inutile. Napoléon rétabli l'esclavage A Saint-Domingue, où la Convention venait d’abolir l’esclavage en 1793, et où Toussaint Louverture essayait de rétablir l’ordre face aux agresseurs espagnols et anglais, Napoléon fera arrêter ce dernier pour l’emprisonner au Fort de Joux dans le Doubs, avant de rétablir l’esclavage en 1802. Un génie militaire? Malgré la défaite finale, le génie militaire de NapoléonBonaparte serait incontestable: Il faut savoir que l’histoire glorieuse des batailles gagnées par Napoléon fut écrite par ses généraux, ses historiens ou ses transcripteurs fidèles comme Emmanuel Las Cases à SainteHélène. S’il faut admettre qu’il fut un grand stratège, notamment par sa connaissance de la topographie des lieux de bataille et sa rapidité de décision, il faut aussi reconnaître que les chefs de guerre auxquels il dût se mesurer n’étaient pas de très haute tenue, mis à part ceux qui en vinrent à bout, l’Autrichien Schwarzenberg à la Bataille des Nations (Leipzig 1813) et l’Anglais Wellington à Waterloo (18 juin 1815). Napoléon aurait gagné le respect et l’admiration de ses soldats par la sollicitude et l’affection qu’il leur portait. La réalité est beaucoup plus crue et plus froide que la légende systématiquement et adroitement entretenue. Son mode de combat fondé sur la rapidité imposait souvent aux combattants de longues marches forcées accomplies le ventre creux. Le soldat napoléonien est de fait constamment mal nourri, mal vêtu, et même mal armé. Affaiblis, souvent affamés, les soldats de la Grande Armée ne seront pas à même d’affronter le typhus transmis par les poux, qui se répandra comme la foudre lors de la retraite de Russie. Les hôpitaux de fortune aux conditions hygiéniques effroyables ne font que favoriser la propagation des maladies infectieuses frappant les soldats dénutris et blessés. Seule la Garde Impériale disposait d’un service de santé correctement organisé, avec quelques grands médecins militaires dont l’Histoire a gardé le nom: Percy, Coste, Larrey. Le code civil Si Napoléon n’a pas pérennisé un système politique, il a néanmoins légué à la France un Code civil dont les survivances sont encore nombreuses actuellement: Le Code civil est sans doute l’apport le plus important de l’ère napoléonienne. Des nombreuses survivances de ce code marquent encore le paysage institutionnel et administratif français. Il est cependant parfois difficile de distinguer dans ce code ce qui vient du Droit romain, de l’Ancien Régime, de la Révolution de 1789, ou de Napoléon Bonaparte. Alors que la Révolution voulait transformer la famille, Napoléon la rétablit dans sa configuration la plus traditionnelle: autorité des parents et suprématie du mari sur l’épouse. «Il faut que la femme sache qu’en sortant de la tutelle de sa famille, elle passe sous celle de son mari» disait Napoléon. L’accès au divorce est restreint. Sous l’Empire, les femmes n’auront pas accès au lycée ni à l’université. Les enfants naturels sont sans droits. Ces aspects négatifs du Code civil ne peuvent cependant cacher d’autres aspects plus positifs: la reconstruction du système judiciaire; la mise en place des Conseils de prud’hommes; la création du Conseil d’Etat. Si le bilan de la période napoléonienne est aussi peu reluisant, comment expliquer alors la fascination de grands écrivains tel Stendhal, Balzac, Chateaubriand ou même Victor Hugo? L’épopée de Napoléon, telle que décrite par ses historiens et sa légende forgée à Sainte-Hélène par lui-même et par sa plume Emmanuel de Las Cases, ne pouvaient qu’impressionner les écrivains romantiques. Quelques historiens plus critiques feront plus tard un bilan sévère des méfaits de celui qu’Henri Guillemin appelait «le petit chacal» et qualifiait de «gangster».(*) Dans son essai, Lionel Jospin ne se borne pas à évaluer les conséquences à court terme du règne napoléonien. Il s’intéresse aussi au «bonapartisme» qui survécut à l’Empereur, pour trouver une nouvelle incarnation dans son neveu Louis Napoléon, le futur Napoléon III. Le bonapartisme, qui se définit par l’entrée en scène d’un homme providentiel, par un régime autoritaire, par l’ordre, et l’antiparlementarisme eut d’autres représentants. Le général Boulanger, qui participa à la répression sanglante de la Commune de Paris en 1871, est pour Lionel Jospin le représentant d’un bonapartisme de la revanche contre la Prusse. Traduit en Haute Cour en 1889, il s’enfuit en Belgique pour se suicider à Ixelles sur la tombe de sa maîtresse. Quant au maréchal Pétain, il représente pour Jospin le bonapartisme de la «défaite», infecté par les idées de l’extrêmedroite et dénaturé par sa soumission à une puissance totalitaire. Le Mal Napoléonien, écrit par un homme de conviction, précis, concis et rigoureux, se lit comme un roman policier. Même si Lionel Jospin donne parfois l’impression de faire preuve de timidité lorsqu’il met un bémol au génie militaire de Napoléon, ou qu’il décrit les conséquences catastrophiques de sa politique de conquête, au moins le fait-il. Ce qui en France, 200 ans après la chute du Premier Empire, demeure un acte courageux, voire téméraire. Jean-Pierre Guignard (*) Henri Guillemin: Napoléon, légende et vérité. Ed. Utovie/h.g., 1986, 159 pages. 4/2014 35 A lire et à relire Jean Ziegler. Destruction massive: Géopolitique de la faim. Editions du Seuil, 2012, 341 pages. Jean Ziegler, qui fut de 2000 à 2008 Rapporteur Spécial aux Nations Unies pour le droit à l’alimentation, dénonce dans Destruction Massive le scandale majeur de notre temps: l’assassinat par la faim de trente-six millions d’êtres humains par an. Exprimé en d’autres termes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les cinq secondes. Et pourtant l’on sait que la production agricole mondiale pourrait satisfaire les besoins vitaux de douze milliards d’individus. A l’autre extrême, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 1.4 millions de personnes de 20 ans et plus souffrent dans le 36 4/2014 monde des conséquences néfastes de l’obésité: diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires et rénales. Jean Ziegler démontre chiffres précis à l’appui qu’il n’y a pas de fatalité dans cette dichotomie insensée entre l’abondance des richesses disponibles et la privation des biens les plus élémentaires qui frappe tant de nos semblables. En cause, les orientations ultralibérales de l’Organisation Mondiale du Commerce, du Fonds Monétaire International et, à un degré moindre, de la Banque Mondiale. Les plans d’ajustement structurels imposés aux gouvernements induisent des coupes drastiques dans les budgets sociaux (santé, éducation, retraites…). Ces plans déterminent, dans les contrées les plus miséreuses, le type de relations économiques entre les oligarques du Nord et les peuples du Sud, où végètent dans une pauvreté extrême 1,2 milliard de miséreux. Pour engranger des profits astronomiques, les trusts agro-alimentaires n’hésitent pas à spéculer de façon éhontée sur les matières premières: blé, le maïs et le riz. Ou encore sur le marché honteux des biocarburants, aberration écologique que Jean Ziegler considère comme un crime contre l’humanité. Comme dans tous les écrits de Jean Ziegler, la souffrance a un visage, l’oppression a un nom, et les mécanismes à l’œuvre sont démasqués sans concession. Pour l’auteur, l’espoir demeure, incarné par la résistance quotidienne de ceux qui occupent les terres et opposent le droit à la puissance des trusts agro-alimentaires. Cet exposé de la géopolitique de la faim est passionnant, riche de données souvent stupéfiantes, et facile à lire. Il devrait être lu… ou relu. Jean-Pierre Guignard Véronique Bizot. Mon couronnement. Actes Sud, 2010, 108 pages. Décoré à son insu pour une importante découverte scientifique qu’il a oubliée depuis longtemps, un chercheur à la retraite voit soudain son salon envahi par des journalistes et des amis venus le féliciter. Mais n’ayant plus qu’un souvenir très vague de la découverte qui lui a valu ce prix, le vieux chercheur reste imperméable à ces honneurs. Aidé de sa gouvernante, pour laquelle il a une grande affection, il essaie de faire face à la situation, et de remonter le fil de sa vie au gré de sa mémoire fluctuante. Les souvenirs ravivés sont souvent tristes, mais le filtre des années rend le malheur passé plus distant. Ce petit livre plein d’humour traite avec délicatesse du sujet de l’extrême vieillesse. Un livre doux amer sur le temps qui passe… N'hésitez pas à l'acheter, vous le lirez en quelques heures. Ce qui vous permettra d’en faire rapidement profiter vos proches et vos amis. Jean-Pierre Guignard 4/2014 37 Bains de Saillon location à la semaine studios dès Fr. 395.-. Appartements dès Fr 560.-. Location possible dès 2 jours. Cure thermale 3 semaines Fr. 900.-. Sailloni-Vacances Tél 079 637 45 89 www.sailloni.ch 38 4/2014 PUBLIREPORTAGE Le mésoscaphe Piccard de nouveau à Swissminiatur 1964: Jacques Piccard, Dominique Vuigner et Monsieur Gasser 2014: Yannick, Dominique et Joël Vuigner Le mésoscaphe Auguste Piccard est un sous-marin construit en Suisse par Jacques Piccard comme attraction pour l'Exposition Nationale Suisse de 1964, il fut nommé l’Auguste Piccard en l'honneur du père du constructeur. L’Auguste Piccard est le premier et toujours unique sous-marin touristique au monde. Les sous-marins militaires les plus avancés étaient capables de plonger à 350 mètres. L’appeler mésoscaphe, ce qui signifie «bateau pour profondeurs moyennes» était peut-être un clin d’œil de la part de Jacques Piccard. En 1964, un modèle du mésoscaphe à l'échelle de 1:25 a été construit et présenté dans le parc Swissminiatur de Melide. 50 ans après, le modèle a été restauré et est à nouveau exposé dans le parc. Pour plus d'informations sur Swissminiatur visitez www.swissminiatur.ch 4/2014 39 Courrier de lecteurs Nos jeux sont appréciés Chers amis, chères amies, Grâce à vos jeux s'adressant à ce qui reste de nos esprits, ceux-ci ne demeurent pas INACTIFS, comme il ressort du mot caché du numéro 3/14 de votre Courrier. Avec toute mon amitié, Orbe, en ce jour de la Fête des Mères. Pierre Roemer Dialogue imaginaire de Chouquette à Noukia Bonjour Noukia, j’ai entendu Mamy parler de Fifi une chatte de Romainmôtier. Noukia: Ah? Chouquette: Ben oui, il paraît qu’elle ne mange pas de souris, elle apporte des lézards à son Papy, mais ne les tue pas! De plus, elle a une rubrique dans le journal de l’AVIVO, sur les ordinateurs! Tu te rends compte comme les temps ont changé. Nous, dans notre jeunesse, nous pouvions nous promener dans notre nature, aller à la chasse aux souris qui complétaient notre ration journalière. Nous restions parfois très longtemps à guetter près d’un trou, sans rien voir bouger, mais ça faisait partie de notre vie. Nous avions une grande liberté, rentrions quand nous voulions par notre chatière. Tu t’en souviens? - Non! - Mais oui, On a une puce électronique qui nous permettait d’entrer et sortir. La puce nous l’avons toujours, mais plus de chatière! Nous étions plusieurs chez Mamy, il y avait Coquin, Peluche, Vénus et deux gros chiens. Ces derniers nous aimaient bien, pas comme ce gros St-Bernard Chinka, qui ne veut pas de nous dans son environnement. J’envie Fifi qui à l’air de bien s’amuser avec son Papy et l’ordinateur. - C’est quoi l’ordinateur? - Oh! Je ne sais pas trop comment t’expli40 4/2014 quer, surtout que notre Mamy ne nous laisse pas approcher, c’est son truc à elle. Mais, tu sais, Fifi, elle ne peut plus aller rôder sans son Papy, parce qu’un jour elle est rentrée tout aspergée de goudron, c’était terrible car il a fallu lui faire 6 ou 7 shampoings pour éliminer cette couche qui aurait pu lui être fatale. Son Papy a bien réagi afin qu’elle ne meure pas d’asphyxie, mais que de soucis! Heureusement, tout va pour le mieux, mais, bien entendu, il n’est plus question pour elle de se promener seule. Tu sais, dans la vie, il y a des gens qui n’aiment pas les chats et encore moins les humains. Ils sont capables de cruauté, et nous, comment nous défendre contre cette méchanceté? De plus, nous sommes punis de sortie libre… - Ah! Pourquoi? - Parce que, pour ne pas revivre ce gros souci, elle est accompagnée par son Papy, qui veille sur elle! - Et sa sœur? - Ah tiens! Tu te souviens de sa sœur, eh bien oui, Jess est plus timide, elle ne s’aventure pas trop loin, ainsi elle garde sa liberté. - Ah! - Tu sais, je regrette aussi de te voir vieillir. Tu ne t’intéresses à rien, tu oublies tout, même que tu as déjà mangé! Et tes crottes que tu ne sais pas toujours où les faire, alors que Mamy se donne de la peine pour que nos 4 caisses soient toujours propres. Ouais, c’est pour ça qu’elle te gronde, mais toi, tu n’y comprends rien! - Non! - Au fait, je ne devrais pas me plaindre, je viens d’avoir 12 ans, j’ai certainement encore bien des années à vivre, même si les humains nous disent que fois 7 ça fait 84 ans. Ils sont drôles, ça nous est bien égal et ce n’est pas comparable. Tu vois, on dort beaucoup plus qu’eux et à part cela… on se prélasse et… Qu’est-ce qu’on fait d’autre? Toi, par exemple tu aurais 105 ans! Quel rire, tu n’es déjà pas drôle avec tes 15 ans. - Ah! Tu crois que je suis vieille? - Oui, mais comme dit Mamy, les humains ont aussi des soucis avec l’âge. Il y a des maisons pour les accompagner quand rien ne va plus, mais nous, on ne nous laisse pas souffrir, si on n’en peut plus du tout, on peut nous aider à partir pour notre dernier voyage au paradis des animaux, et c’est là qu’on retrouve nos anciens compagnons à quatre pattes. - Ah, bon, alors j’attends? - Oui, je ferai attention à ne pas trop te déranger et pour meubler ma solitude, je rêve à Fifi et à Jess qui ont encore de belles années devant elles. Surtout j’espère que Fifi peut capturer ce qui bouge dans son environnement restreint et que son Papy lui laisse toujours la liberté pour expliquer aux néophytes les nombreuses possibilités de maîtrise de l’ordinateur avec un langage clair! Avec nos sections Section de Ste-Croix Ste-Croix en balade! Une journée inoubliable, autant pour le choix du but que pour l’amitié partagée par les cinquante participants à notre course du 4 juin. Heinz et Astrid n’ont pas ménagé leur peine, afin que cette sortie soit une réussite et nous les remercions chaleureusement. Nous quittons nos mille mètres pour rejoindre la plaine. A droite, le littoral Neuchâtelois nous offre la vue du lac, très calme, tel un miroir, à gauche, côté montagne, de nombreuses vignes où s’activent les premiers effeuilleurs. Au-dessus de Bevaix, nous sommes reçus par la famille Lionel Billard dans leur Auberge de Plan Jacot, pour prendre le café et le croissant du matin. Lionel est le précurseur et organisateur des premiers parcours balisés pour adeptes des balades à raquettes, qui, il y a quelques hivers, étaient en plein essor. Ainsi, on pouvait, en partant des Rasses, rejoindre le Chasseron, et l‘hôtel, tenu à cette époque par la famille de Lionel, sans piétiner les pistes de descente soigneusement damées. Que de souvenirs! Notre voyage continue et après avoir vu de jolis villages, comme Ligerz et sa belle église, ainsi que l’île St-Pierre, nous accédons à une petite route de montagne qui va nous conduire à Twannberg. C’est un hôtel coloré que nous découvrons dans la (Chattes de Maude à Fifi chatte de Grégoire, passionnée par l’ordi et Jess plus jeune et plus calme, mais bavarde, un peu comme moi aujourd’hui!). Maude Le Chasseral 4/2014 41 verdure, situé sur un petit plateau de la montagne de Twann à 870 m d’altitude, offrant une vue magnifique du lac de Bienne. Nous sommes accueillis par un couple sympathique, connus de la plupart d’entre nous, comme anciens tenanciers de La Boîte à Musique aux Rasses. Nous prenons l’apéritif à l’intérieur, car il fait un peu frisquet et les quelques gouttes de pluie pourraient troubler notre boisson! Notre ami Gaston anima ce moment en jouant nos airs favoris sur son accordéon. Quelques pas de danse et nous voilà attablés pour un succulent repas. Moment d’émotion quand Colette est félicitée pour ses nonante ans! C’est en nous chantant la chanson Un Soir à la Havanne qu’elle nous remercia. Bravo pour toi, chère amie de l’AVIVO, avec tous nos vœux pour que ta vivacité de corps et d’esprit, t’accompagne encore de longues années. Arrivée au Chasseral Le temps est maussade, mais nous tentons notre chance et partons pour le Chasseral. Le plateau de Diesse disparaît derrière un rideau de nuages. Une grosse averse nous accueille, alors nous renonçons à sortir du car. Certainement que par beau temps, nous y reviendrons! La descente se fait par l’ancienne route à péage devenue cantonale, qui nous mène aux Bugnenets. Au restaurant, nous trouvons plein de souvenirs de notre grand champion suisse de ski, Didier Cuche. Notre bonne humeur ne nous quitte pas, surtout que Gaston entame un pot-pourri de chansons nous rappelant nos jeunes années et que les paroles Ligerz 42 4/2014 sont encore bien présentes dans nos mémoires… Oui, oui n’en doutez pas ! Comme tout a une fin, nous pensons à regagner Ste-Croix en passant par Valangin, le Val-de-Ruz, puis le Val-de-Travers. La montée sur le Col des Etroits nous permet de prendre congé et de remercier l’autocariste et le chauffeur. Croyez deux rescapées du tunnel d’Arrissoules, un car «flambant» neuf, pardon le mot est mal choisi, un car tout neuf, confortable et un chauffeur compétent, nous ont redonné confiance. Merci à L’Auberson-Excursions et M. Michel Bérard qui tout au long du voyage s’est inquiété de notre confort. Le comité au complet était présent et remercie les amis d’être venus si nombreux en espérant qu’il y aura bien d’autres sorties de ce genre, n’est-ce pas les amis Dudu! A bientôt! Maude Section de Renens et environs Ça roule! Lors de l'assemblée générale du 30 avril, nous avons fait le point de l'année écoulée et mentionné quelques projets nouveaux. Nos membres sont fidèles et incitent régulièrement de nouvelles personnes à nous rejoindre, c'est ainsi que nous avons largement dépassé les 400 adhérents, qui reçoivent tous le «Courrier de l'AVIVO». Les activités régulières dans notre local rue Neuve 4 bis se font dans la bonne humeur grâce à de nombreux bénévoles nonmembres du comité: le stamm du samedi, les cartes le jeudi, le tricot un mercredi sur deux, sans compter la permanence sociale tenue par les travailleurs sociaux de l'AVIVO vaudoise et les séances de comité mensuelles. Les membres se rencontrent aussi à l'extérieur: pétanque tous les mardis, thé dansant une fois par mois, balades et courses en car, sans oublier le repas au refuge et la fête de fin d'année. L'assemblée a adopté le rapport d'activité et les comptes et reconduit le comité dans son Section de Vevey Le comité de la section de Renens ensemble, soit MM. Michele Scala et JeanClaude Fontanellaz, Mmes Renée Chesaux, Brigitte Rohr, Marie-France Marteau, Verena Berseth, Véronique Mawuna et Suzanne Sisto-Zoller. Quoi de neuf? Nous aimerions aider les autorités communales à améliorer la qualité de vie des personnes à mobilité réduite, en leur faisant part de nos idées d'améliorations et d'aménagement. Dans un premier temps, les membres seront appelés à faire part de leurs observations à ce sujet, lors d'une réunion au local de l'AVIVO le mercredi 10 septembre. Ensuite, nous pourrons créer avec d'autres un groupe «les aînés dans la ville»... Nous avons aussi prévu d'informer les membres sur les curatelles et les placements volontaires ou non, cela se passera en début d'hiver. Pour 2015, nous participerons à la grande fête interculturelle qui a lieu à Renens tous les trois ans à Verdeaux: FESTIMIXX. Le thème choisi par les organisateurs étant le vent, nous prévoyons un coin où l'on pourra reprendre son souffle. Il y a du pain sur la planche et c'est pourquoi nous avons besoin de plus en plus de membres qui nous soutiennent et participent aux diverses activités que le comité coordonne (il ne peut pas tout faire!). Un grand merci à tous les membres de l'AVIVO qui font vivre l'association. Assemblée générale de la section de Vevey En avril, n’ôte pas un fil. Le 9 avril, par contre, nous étions bien au chaud pour passer un après-midi en compagnie de l’école de musique de Vevey Crescendo, formée de jeunes musiciens pleins d’entrain et d'enthousiasme. Cette belle jeunesse nous a permis d’attaquer notre assemblée avec optimisme. 72 membres ont écouté la présidente présenter le rapport de l’année 2013, en présence de notre président cantonal, Roland Rapaz. Si les sorties d’une journée obtiennent du succès, il n’en est pas de même lorsque nous organisons une conférence ou un exposé sur des sujets pourtant en rapport avec l’âge de la retraite. La mémoire, les déficiences auditives, et même les dimanches de jeux pour tous. Les membres de notre comité ont accepté une réélection, le nombre de 7 est passé à 9, avec l’espoir de prévoir une relève qui s'avère difficile. C'est d'ailleurs une situation qui prévaut dans plusieurs de nos sections AVIVO Vaud. Au 31 décembre 2013, nous étions 572 membres. Malheureusement nous avons enregistré plusieurs décès et départs en EMS qui ont fort heureusement été compensés par de nouvelles adhésions. Une petite collation a clôturé cette assemblée, après quelques interventions de nos membres les plus courageux! Sortie «asperges» à Fully 15 mai, nous étions 45 Veveysans bavardant gaiement à se retrouver dans le car qui nous a conduits dans la commune de Fully par la route des écoliers. Le temps de déguster un SSZ 4/2014 43 bon vin de la région et nous voilà en pleine action pour apprécier les asperges accompagnées de jambon cru et de deux sauces excellentes. Deuxième service pour les amateurs et nous passons au dessert, une coupe glace vanille et fraises du Valais recouvertes de crème. Miam miam, c’était fameux! Le café offert par les patrons de l’Hôtel de Fully ayant complété le repas, nous nous sommes retrouvés vers l’église ou à regarder les vitrines de ce sympathique village qui porte le nom de «Vers l’Eglise», dans la commune de Fully. Le retour s'est fait par la nouvelle route et le pont d’Evionnaz, Villeneuve, Clarens et Vevey. Nous sommes arrivés tous contents d’avoir passé une belle journée d’amitié. Huguette Section de Lausanne Agenda La section de Lausanne nous communique son agenda: Mardi 15 juillet 2014 - Course en car «Aoste» Aoste et son célèbre marché. Départ Vélodrome Lausanne, 8h30. Membres prix Fr. 39.Jeudi 7 août 2014 - Broche de l'AVIVO à Vidy Mardi 9 septembre 2014 - Course en car «Annecy». La très charmante vieille ville d'Annecy, toujours très prisée. Départ Pl. du Tunnel, 8h30 Membres prix Fr. 36.-. Secrétariat section AVIVO Lausanne Les Aînés dans la Ville ou rendre la ville plus agréable pour les aînés Le groupe des «Aînés dans la Ville» de l'AVIVO Lausanne participe activement à la vie de la cité. De quelle manière? En étudiant les problèmes et les obstacles que rencontrent les aînés en ville et en intervenant auprès des autorités concernées. Les Aînés dans la Ville Le 26 mai 2008, Andrea Eggli et quelques membres de l'AVIVO Lausanne créaient le groupe de travail «Aînés dans la Ville». Son 44 4/2014 but: lutter contre les obstacles qui empêchent les seniors et les personnes à mobilité réduite (PMR) de vivre et de se déplacer normalement en ville. Nous avons commencé par étudier la documentation et recenser les obstacles rencontrés dans les espaces et lieux publics. Puis nous avons transmis nos remarques aux Directions des trois services communaux concernés: Travaux publics, Sécurité, Logement et Patrimoine. Nous avons rencontré les municipaux et les responsables qui nous ont écoutés. Nous avons obtenu quelques résultats immédiats et reçu des promesses pour l'avenir. L'un des premiers résultats a été la création, par le Service des Travaux Publics, d'un banc adapté aux PMR. En ce printemps 2014, le banc AVIVO a été installé en divers lieux de la ville. En automne 2010, le groupe s'est associé à l'ATE (Association Transport et Environnement) pour traquer les obstacles rencontrés dans les transports publics. En été 2011, nous remettions à la direction des TL un rapport assorti de propositions d'amélioration. Une rencontre avec le directeur des TL a permis à l'AVIVO Lausanne d'entrer au Conseil des transports des TL. Les responsables de l'aménagement des véhicules nous ont également consultés avant certains choix. En automne 2011, le groupe a abordé le domaine du logement adapté aux besoins des seniors. Il a présenté à la SILL(*) une liste d'aménagements à intégrer aux projets de construction. La SILL en a tenu compte lors de la réalisation de l'un de ses immeubles à l'avenue de Provence. Nous avons aussi eu des contacts avec d'autres associations, par exemple en participant à une rencontre avec des édiles tchèques du réseau «Villes-Santé» ou à une conférence sur «Habitat et mixité intergénérationnelle» organisée par l'association Ecoquartier. Au début 2013, nous avons été invités à participer au Groupe Accessibilité Piétonne (GAP), un groupe consultatif créé par le Service des Travaux. Les associations participantes sont informées des projets de travaux publics à Lausanne et peuvent intervenir en fonction de leurs préoccupations. C'est un lieu où nous pouvons relayer les soucis de mobilité urbaine des aînés. Dès l'automne 2013, nous avons étudié le projet municipal de rénover les WC publics. Nous avons inventorié leur répartition en ville et dressé une liste de recommandations concernant leur équipement et leur accessibilité. Le dossier a été transmis à la Direction des Travaux en mars 2014. Les projets actuels des Aînés dans la Ville - Bancs publics adaptés aux PMR: ce printemps, nous avons demandé au service dont dépendent les parcs s'il est prévu d'y installer des bancs pour PMR. - Abribus: un certain nombre d'entre eux va être réaménagés par la Direction des travaux; nous leur avons transmis récemment nos recommandations. - Collecte des déchets: nous sommes en train d'évaluer les conséquences des changements pour les seniors; si nécessaire, nous interviendrons auprès du Service d'Assainissement. Nous souhaitons également nous occuper du problème des sièges adaptés pour les PMR, que ce soit au CHUV, dans les grands magasins ou dans d'autres lieux publics. Sans oublier les projets de la Ville touchant le logement, tels que Métamorphose, où nous voulons vérifier que les besoins des aînés ne soient pas oubliés. Nous devons aussi assurer un suivi de nos démarches et vérifier la réalisation des promesses qui nous ont été faites. Tout cela représente un travail patient, mais intéressant, qui nous permet d'exercer notre pouvoir citoyen. Actuellement, notre groupe compte une dizaine de membres. Si vous aimez agir plutôt que subir et souhaitez vous faciliter la vie en ville, venez nous rejoindre! Nous nous réunissons une fois par mois, le jeudi de 14h à 16h, dans les locaux de l'AVIVO Lausanne, place Chauderon 3. Pour les Aînés dans la Ville: J. Rouyet (*) Société Immobilière Lausannoise pour le Logement SA, une coopérative lausannoise Section d'Yverdon-les-Bains Course d'été du 10 juin 2014 en bateau Rendez-vous pris à 10h15, c'est avec un temps superbe et un lac aussi plat qu'un miroir que 43 membres et quelques accompagnants ont embarqué sur le bateau de la LNM, direction Neuchâtel. L'ambiance est au beau fixe et le sourire sur toutes les lèvres, fins prêts pour passer la plus belle des journées. Dès 12h30, dans une salle réservée en poupe, un excellent repas nous fut servi. Salades mixtes, saumon en sauce et légumes, dessert, tarte aux pommes et fraises et café. Les «naufragées» du Neuchâtel Merci à toute l'équipe du Neuchâtel pour son amabilité et sa mise à disposition. Au départ de Neuchâtel, nous apercevons deux dames les bras levés au ciel pour alerter le Capitaine de notre navire de les récupérer. Bien entendu, c'était notre Georgette et sa copine. Après cette aventure, nous sommes rentrés sur Yverdon-les-Bains avec pleins de bons souvenirs. Gilbert Gattolliat Section de Bex-Aigle et environs Le comité de la section a le plaisir de vous rappeler les prochaines sorties Jeudi 28 août 2014 Vallée d’Abondance Délai d’inscription 22 août. Lundi 20 octobre 2014 Brisolée au Château de Villa à Sierre Délai d’inscription 15 octobre. Inscription par téléphone c/o M. Jean-Pierre Rapaz au 024 463 10 16. Anne-Marie Ogi, secrétaire AVIVO Bex, Aigle et environs A.-M. Ogi secrétaire, Rte d’Aigle 8, 1880 Bex, tél 024 463 29 04, mobile 079 244 45 79, courriel: [email protected] 4/2014 45 Voyages D’Istanbul à la Cappadoce, un voyage en Anatolie Günaydin (bonjour), chères lectrices, chers lecteurs! Partons ensemble à la découverte de la Turquie centrale. La ville entre l’Occident et l’Orient, entre l’Europe et l’Asie Byzance, Constantinople, Istanbul, ces trois noms successifs désignant la même ville évoquent des millénaires d’histoire: Empire romain d’Orient, période ottomane, République turque, et aussi une ville à cheval sur l’Europe et l’Asie, que seul sépare l’étroit Bosphore. Nous ne nous y arrêterons que brièvement, pour visiter ses principaux sites. Et d’abord Topkapi. Contrairement à Versailles fait d’un seul et immense bâtiment, ce palais est composé de dizaines de pavillons bas, revêtus de céramiques et de calligraphies musulmanes, dans le parfum des roses. Le Pavillon des Reliques renfermerait un poil de la barbe du Prophète Mahomet et l’empreinte de son pied. A peu de distance, on découvre l’immense basilique de Sainte-Sophie, datant du 6e siècle, dont la coupole s’élève à 56 mètres. Elle est ornée de magnifiques mosaïques byzantines à fond d’or, dont l’une montre l’empereur Justinien et son épouse Théodora offrant à la Vierge cette église gigantesque. Mais elle est aussi ornée d’inscriptions coraniques et flanquée de quatre minarets, ajoutés après la conquête turque de 1453. Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), le père de la Turquie moderne et laïque, a mis tout le monde d’accord en faisant de ce sanctuaire, chrétien puis musulman, un musée. Nous visitons encore la non moins colossale et splendide Mosquée bleue, du nom des céramiques qui la recouvrent à l’intérieur, et qui sont plutôt de couleur... turquoise. Partout dans ces hauts lieux historiques et religieux, une immense foule, dont de nombreuses femmes en foulard et vêtement islamiques. Beaucoup de visiteurs proviennent de l’Anatolie centrale restée très traditionaliste, de pays arabes ou du Pakistan. Puis c’est l’arrêt inévitable dans le Grand Bazar, devenu à vrai dire assez touristique, mais qui garde sa magie avec ses Hagia Sophia (Sainte Sagesse) - traduite par Sainte-Sophie 46 4/2014 Istanbul depuis le Bosphore étoffes, ses tapis, ses porcelaines, ses boîtes damasquinées, ses cuivres, ses narghilés… Quant au Bazar aux épices, il offre les senteurs du cumin, du safran, de la cannelle, et aussi ces figues délicieuses qui font la réputation de Smyrne. Toute la magie de l’Orient, tandis que l’intense circulation à l’extérieur nous rappelle que la Turquie a aussi un pied dans le monde moderne occidentalisé. Il faudrait plus de temps pour aller à la découverte des centaines d’autres mosquées, églises et synagogues, ou des quartiers juif, arménien ou orthodoxe. Avant de quitter la capitale économique et artistique du pays, avec ses 13 millions d’habitants, une petite croisière sur le Bosphore s’impose. On y comprend l’immense importance économique, et naguère stratégique et militaire, de ce détroit qui, avec celui des Dardanelles, sépare la mer Noire de la Méditerranée. Et au retour, au soleil cou- chant, c’est une vue inoubliable sur Istanbul, ses coupoles et ses centaines de minarets érigés vers le ciel. Ankara ou la modernité laïque et républicaine D’Istanbul à Ankara, long trajet en car à travers les hauts plateaux de l’Anatolie (entre 1000 et 1300 mètres d’altitude). C’est là que les Turcs, Seldjoukides puis Ottomans, originaires d’Asie centrale, ont trouvé les pâturages pour faire paître leurs chevaux et ont fondé ce qui s’appellera plus tard la Turquie. Ankara, petite cité provinciale dont Atatürk fit en 1923 la nouvelle capitale laïque du pays, est aujourd’hui une ville administrative moderne, très propre, verte - comme toutes celles que nous avons traversées - mais sans charme particulier. Son exceptionnel Musée archéologique vaut néanmoins le détour. Outre la 4/2014 47 Un char de guerre Hittite do-européennes ou sémitiques. On remettra donc son apprentissage à un autre jour. Le 19 mai, jour férié de la Fête laïque de la Jeunesse et des Sports, nous étions au Mausolée d’Atatürk, érigé dans les années 1950. Le bâtiment, immense et de style un peu emphatique, rappelle les constructions de l’ère fasciste en Italie. Quelle ferveur nationale, pour ne pas dire nationaliste! Des jeunes sont revêtus du drapeau turc au Croissant et à l’Etoile ou agitent des drapeaux portant l’effigie de Mustafa Kemal. Fallait-il voir là aussi une sorte de protestation contre l’islamisme rampant favorisé par le gouvernement Erdogan? C’est possible. La Turquie – nous le constatons tout au long de notre périple – a fait d’immenses progrès vers la modernité. Excellente infrastructure routière (mais nous n’avons pas vu l’immense partie Est de l’Anatolie et notamment les régions kurdes), immeubles de style HLM mais bien construits et, nous assure-t-on, répondant aux normes antisismiques, absence de misère apparente. Rappelons-nous cependant que celle-ci n’est pas toujours visible. Malgré les progrès, qui sont réels, la richesse reste très inégalement répartie. Et la tragédie de la mine de Soma, peu avant notre voyage, a rappelé que la Turquie détient un triste record: elle a le taux de mort au travail le plus période néolithique qui a produit de très belles statuettes liées aux rites de fécondité, il est surtout célèbre pour ses œuvres datant de l’Empire hittite, notamment des bas-reliefs montrant des rois et guerriers de type mésopotamien. Les Hittites, avec leurs redoutables chars de guerre, furent les grands rivaux de l’Egypte pharaonique. Vers 1274 av. J.-C., sous Ramsès II, la bataille de Kadesh, en forme de match nul, donna lieu au premier traité de non-agression de l’Histoire! Mais baladons-nous un peu dans les avenues. Des panneaux (en écriture latine substituée à l’écriture arabe par l’infatigable Atatürk) nous font croire que le turc n’est pas si difficile à comprendre. Quelques exemples: en médecine Kardiyo Vasküler, Anestezi ve Reanimasyon, mais aussi Taksi, Kuaför, Pedikür, Büfe (on remarquera l’usage de l’Umlaut allemand dans les lettres ü et ö)…. Illusion, car le turc n’a aucune parenté avec les langues inFête de la Jeunesse et des Sports au mausolée d’Atatürk 48 4/2014 élevé d'Europe. Le touriste ne peut et ne doit pas se cacher certaines réalités sociales. La Cappadoce, ses fabuleux paysages et ses églises rupestres Encore quelques heures de car, et nous voici en Cappadoce, littéralement «terre des beaux chevaux» en persan. Cette région d’environ 10'000 km2 a connu de nombreuses éruptions volcaniques. Les cendres se sont cimentées et transformées en tuf, une pierre blanchâtre, avec parfois des traces rouges, jaunes ou vertes indiquant la présence de fer, de soufre ou de cuivre. Puis, au cours des millions d’années, l'érosion éolienne et hydraulique a fait son œuvre. Elle a créé un paysage fabuleux, unique au monde, fait de ravins, de pyramides aux formes étranges, de «cheminées de fée» surmontées parfois d’un calot, une pierre noire plus dure. Un peu comme les pyramides d'Euseigne. C’est tout simplement magique! S’ajoute à cela la main de l’homme. Les falaises de tuf, matériau tendre et facile à travailler, sont percées de milliers de trous. Ils attestent l’existence des anciennes habitations troglodytes, mais aussi des fameuses églises rupestres ou «églises cachées». Celles-ci ont été creusées à l’abri des regards lors des persécutions des premiers chrétiens ou des incursions arabes des 7e et 8e siècles. Certaines sont revêtues de fresques relatant des scènes bibliques. Elles sont émouvantes et parfois curieuses. Ainsi la représentation d’Onouphrios, un personnage portant des seins mais une barbe: ce serait une ancienne prostituée convertie, à laquelle Dieu aurait donné un attribut viril pour la soustraire à la concupiscence des hommes… D’autres fresques ont des motifs purement géométriques: elles datent de la période des iconoclastes (l’un des jurons favoris du capitaine Haddock!), ces orthodoxes puristes qui, au pouvoir à Constantinople entre 726 et 843, interdisaient la reproduction du Christ, de la Vierge et des saints sur les icônes. En Cappadoce, il faut voir encore l’une des 36 «villes souterraines», dont la visite rappelle un peu celle des tunnels creusés par le Vietcong. Lors des fréquentes invasions, les habitants des villages s’y réfugiaient pendant plusieurs jours, cachés, avec de la nourriture et leur bétail. Notre voyage se terminera par une «soirée turque» agrémentée du vin blanc local réputé et de la boisson nationale, le raki. Des danses tourbillonnantes illustrent le folklore des diverses provinces de la vaste Turquie. Une mention pour celles du Nord, qui font penser aux danses des cosaques du Caucase. Et c’est sur ces rythmes entraînants que nous vous quittons, chères lectrices, chers lecteurs. Au revoir. Allaha ismarladik! Pierre Jeanneret Habitations troglodytes en Cappadoce 4/2014 49 50 4/2014 Jeux-concours: Mots cachés Accoutré Affublé Bain Beau Bonnet Boutonner Caban Changer Chaud Chic Costume Cotte Coupe Couture Cuir Echarpe Essai Etoffe Fagoté Flanelle Foncé Frac Gala Gilet Gris Habillé Hiver Lacer Lacet Laine Léger Long Loué Mante Mise Mode Neuf Noir Orné Parer Prêt Robe Rudes Sacs Satin Soie Tenues Test Toile Toilette Travesti Troc Tutu Vert Envoyez le mot caché à: Courrier de l'AVIVO, case postale 501, 1020 Renens 1 Règle du jeu des mots cachés Les mots de la liste sont écrits dans la grille de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut, ou encore en diagonale en descendant ou en remontant. Ils peuvent se croiser. Des petits mots de deux ou trois lettres qui ne sont pas dans la liste peuvent se glisser dans la grille. La solution se trouve parmi toutes les lettres non utilisées et dispersées dans la grille. Réponse du N° 03/2014: INACTIFS Les gagnants sont: Madame Denise Julmy, Le Lieu, Madame et Monsieur F. et G. Clénin, Colombier et Monsieur Jacques Novello, Aigle. 4/2014 51 JAB 1300 Eclépens N° du journal 15298 ✂ BON Valable jusqu’au 31.12.2014. Non cumulable avec d’autres avantages. *a choisir parmi une sélection de montures avec verres simple vision ou verres organiques progressifs « Classics », non traités antireflet. 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