Gartner Group: principales tendances ICT Non
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Gartner Group: principales tendances ICT Non
1 3 2 4 Gartner Group: principales tendances ICT De plus en plus, les technologies de l’information et le monde des affaires s’interpénètrent et se stimulent mutuellement. Les prévisionnistes du cabinet américain Gartner Group en dégagent ici les grandes tendances. N on seulement tout change, mais en plus rarement comme on l’aurait imaginé! Ceci s’applique également aux technologies de l’information et de la communication (ICT), connues pour leur dynamisme et la rapidité de leur évolution. Qui souhaite éviter de commettre de grossières erreurs est bien inspiré de ne pas écouter les sirènes de la nouveauté, mais plutôt d’identifier à temps les évolutions à venir. Le domaine ICT a connu de grands changements de cap dans le passé, par exemple l’individualisation de l’informatique avec l’ordinateur personnel ou la mise en réseau croissante, qui a abouti au triomphe mondial d’Internet. Tout aussi marquante fut la numé- risation de domaines appartenant depuis des décennies à l’univers analogique: photographie, musique et vidéo. Quelle est la destination de ce voyage? La société de conseil Gartner Group, spécialisée dans les technologies ICT, a reconnu et présenté lors de son ITexpo 2006 quatre tendances majeures. Tendance 1 vers un marché de consommation Après que l’ordinateur soit devenu un produit de masse, à présent c’est au tour des services informatiques (par exemple l’accès à Internet) de suivre cette évolution. Visiblement, les comportements, les produits et les technologies du monde de la grande consommation commencent à influencer l’informatique. Gartner nomme ce processus «Consumerization». Un exemple sont les (relativement) nouvelles formes de communication «blogs» et «podcast», utilisées par les particuliers pour diffuser publiquement des nouveautés et leurs avis personnels sur le web. Entre-temps, de plus en plus d’entreprises se sont demandées si ces techniques non conventionnelles pouvaient leur être utiles pour leur communication interne ou externe. Sur le plan interne, elles leur permettent de diffuser rapidement et simBUSINESS FACTS, 4/2006 9 plement des informations générales indépendamment des départements et des niveaux hiérarchiques. Vis-à-vis de l’extérieur, des blogs judicieusement réalisés sont un moyen pour une entreprise d’organiser des «journées portes ouvertes» 365 jours par an! Tendance 2 virtualisation et téra-architectures La puissance des systèmes informatiques s’accroît de manière presque exponentielle depuis des décennies, mais les capacités individuelles disponibles sur chaque machine demeurent insuffisantes pour un nombre grandissant d’applications. Heureusement, ce problème s’atténue en général lorsque l’on regroupe les ressources. Même quand ces ressources sont disséminées géographiquement, un système de ce genre se présente à l’utilisateur comme une entité virtuelle plus performante qu’un superordinateur isolé. A l’avenir, ceci sera également possible sans aucune intervention humaine: en effet, l’infrastructure informatique des grands utilisateurs de ressources sera constituée d’un grand nombre de composants qui s’autoconfigureront en fonction des besoins. Il en résultera des systèmes basés sur des téra-architectures présentant des capacités encore inconnues à ce jour. Il en existe d’ailleurs déjà un exemple bien connu: Googleplex, le centre de calcul de Google, modulable et évolutif quasiment à volonté. 10 BUSINESS FACTS, 4/2006 Entrée principale de Googleplex. Tendance 3 logiciels sous forme de services Jusqu’à présent, les logiciels étaient conçus et commercialisés sous forme de produits physiques. Les utilisateurs n’acquéraient d’ailleurs qu’un droit d’utilisation et ce, même s’ils installaient physiquement les programmes sur leurs ordinateurs. A l’avenir, la nécessité de les installer physiquement deviendra de plus en plus rare: les utilisateurs n’achèteront plus de logiciels, mais les loueront en tant que services en ligne par le biais de puissants réseaux. Ceci est d’ailleurs déjà depuis longtemps une réalité dans un cadre restreint: de nombreux particuliers n’utilisent plus que des services de mails proposés sur Internet (Hotmail, Yahoo, etc.) au lieu de programmes individuels de messagerie. Et ils en sont satisfaits. Dans une autre catégorie d’applications, des programmes Office sont déjà disponibles via Internet (par exemple Google Docs & Spreadsheets). Une chose est sûre: plus la performance et la fiabilité des réseaux augmenteront, plus ce principe sera intéressant aussi pour les applications commerciales des entreprises (donc ici aussi, la tendance se dessine vers des produits de type «grande consommation»). Afin d’améliorer encore la convivialité de ce concept, des sociétés de logiciels d’avantgarde ont déjà donné aux utilisateurs un pouvoir accru en termes de contrôle des programmes: ce sont les logiciels qui doivent s’adapter aux besoins des utilisateurs, et non l’inverse. Tendance 4 collaboration «en ligne» croissante Cette quatrième grande tendance identifiée par Gartner concerne la manière de résoudre des tâches relativement complexes dans une approche «collaborative» (au lieu d’exécutants isolés). Déjà aujourd’hui, de nombreux «travailleurs du savoir» («knowledge workers») sont organisés en groupes virtuels et résolvent leurs tâches en collaboration avec d’autres membres du groupe. Selon les prévisionnistes, cette tendance observée au niveau des individus devrait s’étendre aux entreprises. Un bel exemple d’une communauté virtuelle est la plate-forme «online» mondiale OpenBC (www.openbc.com), rebaptisée XING à la fin de 2006. Elle regroupe des entrepreneurs, des hommes d’affaires et des spécialistes des secteurs d’activité les plus divers. Elle leur permet d’établir rapide- ment et de manière sélective des contacts susceptibles d’aboutir à de fructueuses collaborations. Prérequis: des réseaux plus performants et plus sûrs Même si de nombreux points évoqués dans cet article demeurent pour l’instant encore une vision lointaine, le secteur ICT s’efforce déjà maintenant au moins d’en préparer l’infrastructure. Parmi les principales conditions à remplir figure la disponibilité de réseaux de communication performants. Les investissements correspondants sont déjà réalisés depuis des années. La plus grande impulsion a été donnée dans le secteur privé en matière de télécommunications autour du thème de la «convergence»: autrefois de purs services analogiques, la téléphonie, la télévision et la vidéo ont par exemple fusionné avec la technologie Internet, permettant de les acheminer jusque chez les particuliers sous forme numérique sur un seul vecteur de communication (offre appelée Triple Play). Sur ce type de réseaux (appelés Next Generation Networks ou NGN dans le jargon des spécialistes), différentes technologies sont mises en œuvre par les fournisseurs: les câblo-opérateurs misent sur la technique HFC (Hybrid Fibre Coaxial) tandis que les sociétés de téléphonie ont jeté leur dévolu sur DSL (Digital Subscriber Line – essentiellement sur la variante VDSL, successeur de l’ADSL) ainsi que sur FTTH (Fiber To The Home). La construction des Next Generation Networks exige d’énormes investissements en infrastructures. Mais les NGN sont absolument indispensables: leur nécessité est établie non seulement pour les offres Triple Play destinées à la clientèle privée mais également pour les applications des entreprises exigeant de grosses ressources. Le trafic en ligne des données a explosé et le transfert d’applications complètes vers les réseaux présente un inconvénient: la vulnérabilité aux attaques toujours plus fréquentes de pirates, de diffuseurs de spams et de cybercriminels. Il en résulte la tendance suivante: l’industrie de la sécurité, déjà prospère, connaît un essor encore plus grand. Il en ressort la nécessité de disposer de réseaux et de systèmes non seulement plus performants, mais aussi efficacement protégés. pour la collaboration en ligne au sein des entreprises évoquées précédemment qui, selon Gartner, devrait être l’un des principaux futurs objectifs. Une méthode actuellement très prisée dans le secteur ICT est connue sous le terme de Service Oriented Architecture (SOA). SOA vise à resserrer les liens entre les partenaires commerciaux, les clients et les fournisseurs grâce aux technologies informatiques et, ainsi, à leur permettre de mener plus efficacement leurs affaires – et ce, sans devoir faire table rase de l’existant. La meilleure interaction entre les prestations informatiques et les processus commerciaux ainsi obtenue avec SOA doit accroître la flexibilité des entreprises. Pour que la théorie fonctionne en pratique, il convient de décomposer les processus commerciaux et les structures d’organisation des entreprises impliquées en des composantes couplées de manière dynamique, susceptibles d’être reprises et traitées par les systèmes informatiques. Il n’est pas facile de créer une architecture de ce genre orientée vers les services et dépassant le cadre de l’entreprise. Mais des exemples montrent que le jeu en vaut la chandelle: une architecture SOA correctement mise en œuvre rend plus efficaces les procédures d’exploitation; en outre, elle soutient de manière dynamique et individuelle les processus commerciaux de toutes les parties concernées. Aussi fructueuses de telles stratégies puissent-elles être sur le plan financier, il serait fatal d’en négliger certains aspects moins spectaculaires visant à les préserver telles que la sécurité (disponibilité garantie des services, protection contre les actes de malveillance, etc.), la conformité (respect des dispositions légales, archivage des données axé sur la pratique, etc.) ou la gestion du cycle de vie des informations. Toute la structure ICT édifiée pourrait s’effondrer. Comme on le voit, ce sont des thèmes «éternels» des technologies de l’information. Texte: Felix Weber, journaliste indépendant, Meilen Stimuler les affaires – mais pas à n’importe quel prix Une fois une tendance identifiée, il vaut la peine de rechercher des méthodes soutenant les orientations commerciales ainsi mises en évidence. Cela vaut notamment BUSINESS FACTS, 4/2006 11