Le danger qui guette les étudiants étrangers en France
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Le danger qui guette les étudiants étrangers en France
Le danger qui guette les étudiants étrangers en France Les étudiants étrangers qui échouent aux examens et ceux qui n’ont pas une progression rapide dans leur cursus en France encourent une grande menace en France selon la préfecture de la Haute Garonne. Après les précisions apportées par la préfecture de la Haute Garonne sur le cas de Mademoiselle MENGUE, le peuple gabonais est désormais fixé sur les méthodes de cette préfecture qui parle en lieu et place des autorités françaises. Voici quelques passages tirés de la position de celle-ci « l’examen de la situation personnelle et familiale (telle que résulte des éléments du dossier de Mlle Mengue et de ses déclarations) a permis de conclure qu’elle n’était pas menacée dans son pays d’origine, où elle avait vécu jusqu’à l’âge de 23 ans et où elle disposait d’attaches familiales ». Mais de quelle menace parle-t-on ? Le Gabon contrairement à certain de ses voisins a toujours vécu dans la paix depuis son accession à l’indépendance. Pourquoi, Mademoiselle MENGUE serait menacé dans son propre pays ? La Maison du Gabon de Toulouse s’insurge contre cette vision pessimiste de la stabilité de notre pays. Voilà des affirmations tendancieuses et polémistes dont cette préfecture se sert pour examiner le dossier administratif d’un ressortissant gabonais pour justifier d’une décision complètement illégale. Mademoiselle Mengue n’avait rien à craindre de son pays et de ses gouvernants, elle était au Gabon lorsque la préfecture lui aurait envoyé le fameux courrier qui lui refusait le séjour. La préfecture peut-elle nous renseigner davantage sur cette prétendu menace dont mademoiselle Mengue ne pouvait craindre ? La préfecture poursuit : « Au regard des éléments énoncés ci-dessus et la difficulté de Mle Mengue Ondo de décrocher son diplôme (qui nécessite trois années d’études) en 7 ans, la Préfecture de la Haute Garonne a trouvé sage de la prier de regagner le Gabon, lui garantissant ainsi une sorte de sécurité » En fait, la sagesse d’une préfecture fût-elle de la Haute Garonne, c’est de prier les étudiants étrangers qui éprouvent les difficultés pour obtenir leurs diplômes de regagner leur pays afin que leur sécurité soit garantie. Sommes-nous en France de 1789 ou en Birmanie ? Ainsi donc, les étudiants étrangers qui échouent aux examens en France sont en danger de mort ou du moins encore sérieusement menacés au point que les préfectures qui représentent l’Etat dans la région ne peuvent garantir leur sécurité « Ah bon »! Personne en France n’a jamais informé les étudiants étrangers de la menace qu’ils encourent en cas d’échec dans les études encore moins le gouvernement gabonais qui a conclut avec la France d’importants accords sur l’enseignement supérieur et qui permettent aux étudiants gabonais d’intégrer les universités françaises. Mais d’où provient cette grande menace ? En quoi consisterait-elle ? Cette menace consiste-elle à faire subir des traitements inhumains aux étudiants étrangers qui échouent dans les études et qui sont aussitôt placés en rétention administrative avant d’être reconduits vers leur pays. Ce qui est certain c’est que Mademoiselle MENGUE a subit un traitement ignoble, de la préfecture au centre de rétention. Selon le quotidien gouvernemental gabonais, l'Union du 27 Février 2008, Mademoiselle Mengue a été conduite menottée au centre de rétention, avant de se voir intimer l'ordre de se dévêtir aux trois quarts. "On ne m’a pas donné la possibilité de communiquer avec quelqu'un de mon choix. On a plutôt fait venir un dame pour me consoler", a soutenu l'étudiante, c'est une « codétenue » qui l'avait mise en contact avec un avocat, qui n'a malheureusement pas pu la rencontrer avant son acheminement express sur Paris. Voilà les garanties de traitement que recommande la sagesse de la préfecture de la Haute-Garonne, la définition même de la menace qui plane sur les étudiants étrangers. Comment être un interlocuteur de la France demain en Afrique, après avoir subit de telles humiliations et frustrations pour cause d’échec dans les études ? Bravo à la préfecture de la Haute Garonne, c’est la première fois en France qu’on informe les étudiants étrangers des menaces qu’ils encourent en France pour cause d’échecs dans les études. Pourtant, les échecs ne sont pas une spécificité ou du moins une caractéristique des étudiants étrangers et particulièrement des étudiants gabonais. Selon le rapport ministériel sur l'enseignement supérieur en France, publié en mai 2007, et des chiffres, fournis par l'Observatoire de l'insertion professionnelle (OIP) le constat des taux d'échecs sont spectaculaires sur l'ensemble des filières académiques au sein des universités françaises. Seuls environ 25% des étudiants inscrits en lettres et sciences humaines passent en deuxième année, c'està-dire un étudiant sur quatre. Rapporté à l'ensemble des filières universitaires (IUT et formations d'ingénieur compris). Le taux d'échec reste très élevé : environ 54% des inscrits échouent à l'issue de la première année et 1/4 des entrants quitte l'université après un an. Ce taux est encore plus important à l'Université Paris-Sorbonne où 29% des primo-inscrits sortent du système universitaire à l'issue de la première année. Sur l'ensemble des filières universitaires, ce sont généralement les titulaires de baccalauréats scientifiques qui s'en sortent le mieux : 90% d'entre eux réussissent le DEUG en 5 ans. C'est parmi les titulaires des bacs technologiques et professionnels que se rencontrent les plus forts taux d'échec dans les premières années. Les bacheliers issus de bacs professionnels ont, quant à eux, des chances encore plus faibles de réussite : ils ne représentent que 0,4% des diplômés Avec des taux d’échecs aussi importants qui en général concernent tous les étudiants de France, y’at-il encore des étudiants étrangers là où s’exerce la sagesse préfectorale, c’est-à-dire en Haute Garonne ? La préfecture ne sort pas honorée en stigmatisant cette étudiante gabonaise, alors que le fort taux d’échec dans les études reste une préoccupation majeure du gouvernement français. La Ministre de l’enseignement supérieur Madame Valérie Pécresse a présenté son plan pluriannuel de réussite en Licence pour diviser par deux le taux d'échec en première année à l'université. Doté de 730 millions d'euros en cumulé sur 2008-2012, soit une hausse de 43% des moyens en 5 ans, ce plan prévoit un accompagnement personnalisé des étudiants : 5 heures hebdomadaires d'encadrement pédagogique supplémentaires par étudiant et pour chaque année de Licence, un enseignant référent, du tutorat. Le contenu de la Licence est également rénové avec l'instauration d'une première année fondamentale davantage pluridisciplinaire et recentrée sur les fondamentaux. Mais finalement, l’échec en milieu scolaire et universitaire touche tous les étudiants français et étrangers. L'échec des premiers cycles est considéré comme l'un des fléaux de l'Université française. En outre, la mise en place du système LMD est aussi une réponse aux échecs scolaires en même temps qu’il pose d’autres difficultés aux étudiants. Selon ce système, l'étudiant à droit à deux sessions de contrôle des connaissances par an, et l'intervalle entre ces deux sessions ne peut être inférieur à deux mois. Cependant, les modalités de validation des connaissances évoluent : les unités d'enseignement (UE) pour lesquelles la moyenne est acquise valent chacune un certain nombre de crédits. Un diplôme s'obtient soit par l'acquisition de chaque UE, soit par compensation des UE d'un même semestre (sur la base de la moyenne générale des notes obtenues dans les UE, pondérées par leurs coefficients). Avec le LMD, un étudiant pourra poursuivre ses études dans un nouveau semestre s'il lui manque au maximum la validation d'un seul semestre de son cursus. Là encore, la mesure entend limiter l'échec. Non, Raïssa tu peux être rassurée, tu n’est pas le symbole de l’échec en milieu universitaire, ton cursus est normal, tu as simplement été victime de certains fonctionnaires préfectoraux qui utilisent les prérogatives de puissance publique, profitant d’un contexte de peur généralisée chez les sans papiers, en mettant en avant leurs convictions politiques pour en finir avec les ressortissants gabonais qui bénéficieraient de trop de droits en France et qui veulent faire passer les ressortissants gabonais pour des cancres. Enfin la préfecture termine ses précisions en disant ceci : « une certaine presse épaulée par des associations a fait un large amalgame de cette affaire qui a contraint les autorités françaises d’expulser cette étudiante et avait dénoncé « la violation répétitive et systématique des accords franco-gabonais liés à l’immigration par les préfectures de France », alors qu’il n’en était rien ». La Maison du Gabon de Toulouse persiste et signe en affirmant haut et fort qu’a travers son communiqué de presse, la préfecture de la Haute Garonne confirme sa méconnaissance des textes franco-gabonais liés à l’immigration , tente de justifier des violations graves et délibérées des accords franco-gabonais par des arguments fallacieux et non convaincants en égrenant au passage la vie d’une administré sur la place publique fut-elle étrangère et cela contrairement aux principes de la CNIL et dont l’objectif premier est de semer le doute et la confusion dans l’esprit des autorités gabonaises, de l’opinion publique gabonaise et française. La Maison du Gabon défend des convictions et non des considérations partisanes ou des intérêts égoïstes. Partant des accords franco-gabonais liés à l’immigration, nous défendons inlassablement tous les compatriotes d'où qu'ils viennent, tout en se gardant de fouiner dans leur vie. Nous nous battons pour le respect et l’application des droits des gabonais en France. Rien que ça. Nous aurions voulu que cet échange de mauvais procédés se déroule devant la justice administrative afin que celle-ci reformule la décision illégale de la préfecture. Mademoiselle Mengue n'est que la énième personne d'une longue liste de ressortissants gabonais reconduits à la frontière en violation flagrante des accords franco-gabonais. A travers le cas de Mademoiselle MENGUE, la préfecture précise qu’elle ne viole pas les accords franco-gabonais. Nous sommes heureux qu’elle reconnaisse enfin que les accords existent. Nous prenons acte de cette déclaration et nous nous engageons à publier au Gabon et dans la presse chaque cas constaté de violation des accords franco-gabonais liés à l’immigration pour démentir ce serment préfectoral.