Candidate Identifier

Transcription

Candidate Identifier ……………
Seat Nº ……………
UNIVERSITY COLLEGE LONDON
Under no circumstances are the attached papers
to be removed from the examination room by the candidate.
UCL Language Centre 2007
LCFR6006: FRENCH CURRENT AFFAIRS AND CULTURE
(SOCIAL, HISTORICAL AND POLITICAL)
Reading and Writing Examination
This examination counts for 35% of your final mark.
It assesses the following two skills:

Reading Skills (20%)
Writing Skills (15%)
2.5 hours
Duration:
1st Marker
Integrated Reading/Writing Tasks
Reading (out of 20)
Linguistic Competence (out
2nd Marker
Agreed Result
Out of 35
%
of 6)
Pure Writing Task
Grade
Content (out of 3)
Linguistic Competence (out
TOTAL
of 6)
1st Marker’s signature
(out of 35)
2nd Marker’s signature
To be completed by the Visiting Examiner if the above agreed result is amended after review
Reason for amending agreed result
/35
%
Grade
Visiting Examiner’s signature
FRENCH CURRENT AFFAIRS AND CULTURE – LCFR6006 and LCFR6056
Page 1
In this examination you can obtain a maximum of 35 points which are awarded as follows:
Reading Skills:
Reading Competence:
Writing Skills:
Linguistic Competence:
Content:
20 points
20 points
15 points
12 points
3 points
Answer ALL questions in FRENCH in the space provided after each question.
In order for your script to remain anonymous do NOT use your name when completing the tasks.
Document A
Esclavage, colonisation. La mémoire à vif
A
B
C
C’est la grande affaire de ces derniers mois. On croyait l’histoire de l’ex-Empire
français archivée, digérée. Une affaire d’anciens combattants et de spécialistes, dont
se moquaient les jeunes générations, qui ont élevé Zinedine Zidane et Yannick Noah
au rang d’icônes nationales. Et pourtant, depuis des mois, la France a la mémoire qui
flambe. Sinistre symbole : c’est Dieudonné qui a allumé la mèche. Sous couvert de
défendre la cause des Noirs en France, l’humoriste s’est abîmé dans des diatribes
antisémites, affirmant que les juifs “ont fondé des empires sur la traite négrière et
l’esclavage”. En janvier dernier, les Indigènes de la République lancent un appel
provocateur, assimilant la France à un Etat colonial : “La république de l’égalité est un
mythe. [...] Les personnes issues des colonies, anciennes ou actuelles, et de
l’immigration post-coloniale sont les premières victimes de l’exclusion sociale”. Et,
dans le même temps, la France délivre des messages contradictoires en direction de
ses anciennes colonies et, par contrecoup, envers les membres de la population
française qui en sont issus. Au printemps 2005, soixante ans plus tard, pour la
première fois, l’Etat français reconnaît le caractère “inexcusable” des massacres de
Sétif, en Algérie, le 8 mai 1945 (des milliers de victimes en représailles d’une émeute
qui avait causé la mort d’une centaine d’Européens). Mais le 23 février dernier, le
Parlement avait adopté une loi qui stipule que les “programmes scolaires
reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer,
notamment en Afrique du Nord”. Aussitôt, un collectif d’historiens avait dénoncé une
tentative d’imposer une “histoire officielle”.
Ce débat franco-français, ne fait que commencer. Alors que les historiens s’emparent
à nouveau du sujet, plusieurs lieux mémoriels et historiographiques d’envergure
doivent ouvrir leurs portes ces deux prochaines années. Plus modestement, Bordeaux
vient de mettre en place un comité de réflexion sur la traite des Noirs.
1
5
10
15
20
25
Comment sortir de ce passé traumatique ressassé, remâché ? La question est
d’autant plus complexe qu’elle renvoie inévitablement au débat sur l’immigration et à
l’enracinement dans la société de jeunes français issus de minorités “visibles”. Est-il
légitime de se revendiquer d’ascendants colonisés ou réduits en esclavage pour
CONTINUED
Page 2
réclamer plus d’égalité ? Comment éviter une guerre des mémoires, une surenchère
des souffrances, entre des communautés travaillées par la montée
des
communautarismes et la tentation du chacun-pour-soi victimaire ?
D
E
F
“C’est un enjeu majeur, car il y a, en France, des millions de personnes qui sont le
produit de cette histoire coloniale : pieds-noirs, Maghrébins, Africains, Asiatiques…,
affirme l’historien Pascal Blanchard, qui a codirigé l’ouvrage collectif La Fracture
coloniale. Et, si la période de la colonisation est achevée, nous portons en nous un
héritage qui continue d’influer sur les rapports sociaux. Nous n’avons pas encore
décolonisé nos imaginaires”. Les clichés, parfois inconscients, accolés aux Noirs, aux
Arabes, aux Asiatiques ont la peau dure. A force d’être relégués dans des banlieues
ghettos, les habitants des “quartiers”, nés ici, auraient fini par intégrer une posture de
“colonisés”. “Les termes de sauvageons, de territoires perdus ont des effets
désastreux”, relève le sociologue Didier Lapeyronnie. On ne s’adresse plus à des
individus, mais à des groupes indifférenciés : les jeunes, les mamans, les grands
frères”.
C’est dans ce magma identitaire, ce miroir déformant que se sont engouffrés les
Indigènes de la République. Vingt ans après la Marche des beurs, nous assistons à
une montée de revendications chez les Noirs de France, d’origine antillaise ou
africaine. Cette minorité visible dans la rue, mais beaucoup moins sur les écrans ou
dans les instances de pouvoir, réclame une égalité réelle. Et cette demande s’appuie
aussi sur la reconnaissance d’une histoire marquée par le fait colonial.
Dans ce cahier de doléances, un lourd chapitre focalise les rancœurs. Malgré la
promulgation en mai 2001, de la loi Taubira reconnaissant “la traite négrière et
l’esclavage comme un crime contre l’humanité”, la mémoire sur ce sujet est à vif. La
traite négrière, qui reste la plus grande déportation d’êtres humains par son ampleur
et sa durée, a pourtant fait l’objet de vastes recherches historiques. Dans Les Traites
négrières. Essai d’histoire globale, livre salué par le prix du Sénat, l’historien Olivier
Pétré-Grenouilleau rappelle qu’il existait trois filières de traite : européenne de 1450 à
1867 ; arabo-musulmane du VIIe siècle aux années 1920, et africaine. Cette simple
mise en perspective lui vaut aujourd’hui des haines farouches de la part d’une poignée
d’excités.
30
35
40
45
50
55
60
D’après Boris Thiolay
L’Express, 22/9/2005
TURN OVER
Page 3
Document B
C’est grave, docteur ?
A
B
Oui, c’est grave : la France perd la mémoire comme on perd le nord. Jusqu’ici nous
avons navigué sur le long cours d’une mémoire glorieuse et tricolore pour enfants des
écoles et anciens combattants, teintée juste comme il fallait de mémoires parcellaires,
minoritaires et militantes, acrimonieuses peut-être, mais pas assez subversives pour
offrir une alternative au vieil édit royal, révolutionnaire puis républicain : notre mémoire
collective, c’est d’abord l’histoire nationale pour tous, le linge sale lavé en famille.
Mais aujourd’hui l’édifice mémoriel est en miettes, avec délires ou bouffées délirantes
à répétitions. “Français, vous avez la mémoire courte !”, nous lançait sous l’occupation
le vieux maréchal Pétain. “Français, vous perdez le peu qui vous en reste !”
conviendrait mieux aujourd’hui, après une autre débâcle inutile et collective, celle du
souvenir et de l’avenir, de l’art de vivre ensemble au présent, au futur, et au passé
composé. Pourquoi ce peuple ne s’entend-il plus pour agir de concert ? Le doute et
l’angoisse nous travaillent jusqu’à nous faire oublier l’essentiel : nous sommes tous
dans le même bateau.
C
Comment aurais-je pu soupçonner qu’un jour les “ferments de la dispersion”
démâteraient le “beau navire” d’Apollinaire, cette mémoire si chèrement et si
résolument acquise en relevant une fois de plus les ruines ? Ce jour, je crois, est
venu. Comment et pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
D
Tout a basculé, à mon sens, le 29 mai 2005, quand le refus de l’Europe a achevé de
compliquer notre perspective historique jusqu’à la rendre illisible. La France ce jour-là
a pris congé petitement en signalant au monde sa préférence, la macération, et sa
nouvelle vocation, faire l’autruche. Cette victoire franchouillarde à haute tension
populiste a été le sommet d’une “crise” multiforme. Elle symbolise peut-être aussi la
fin d’un minimum vital de représentations positives que les Français pouvaient encore
avoir d’eux-mêmes et de leur destin national.
E
F
Il semble bien que la France ait décidé de mettre aveuglément en procès son art de
vivre et de mourir ensemble : qu’elle dérive dans le pire régime de la temporalité. Il ne
faut pas être un expert en histoire et en psychologie des peuples pour sentir qu’un
vent mauvais s’est installé. Pour la première fois depuis Vichy, le pluriel veut ruiner le
singulier, l’égalitarisme, le dolorisme et le communautarisme font oublier la devise
républicaine. Pire, des mémoires fragmentées, qu’on peut instrumentaliser à volonté,
glacées comme une repentance de l’Inquisition, prétendent rectifier puis régenter et
moraliser le cours de l’histoire.
On assiste à une véritable débandade physique et morale, où l’on prend les mots en
otages et on les ruine à défaut d’argumenter. Je souhaite alerter en songeant à
quelque nouvelle débâcle, celle de l’intelligence, suivie peut-être demain d’un exode
de mémoire dont nous ne sommes pas assurés de sortir intacts. Cette France
surexcitée, anxieuse, malade d’une mémoire devenue folle et toujours aussi vaine,
c’est vous, c’est moi. Voici ce que nous avons à craindre : ce pays bousculé par un
monde nouveau qu’il lit mal, pris en tenaille entre un présent sans héritage et un
avenir sans projet, a dérivé depuis si longtemps qu’il s’apprête à préférer d’abord le
mémoriel à l’historique puis l’identitaire au mémorable, le pluriel à l’unitaire.
1
5
10
15
20
25
30
35
40
CONTINUED
Page 4
Jean-Pierre Rioux
La France perd la mémoire, pp. 7-15
TURN OVER
Page 5
Task 1
Dans le document A, mettez entre parenthèses avec précision ce qui relie les questions de
mémoire à des problèmes sociaux actuels. Vous pouvez sélectionner des extraits assez longs si
nécessaire.
(5 points)
[Reading Competence: 5 points]
[Linguistic Competence: 0 points]
Task
RC
LC
out of 5
out of 0
Total
RC
LC
CONTINUED
Page 6
Task 2
Dans le document A, l’auteur fait référence à 5 manifestations de mémoire officielle. Lesquelles et
qui en est à l’origine ? Vous pouvez recopier les expressions du texte.
(5 points)
origine
manifestation de mémoire

s’emparent à nouveau du sujet.
Task
RC
LC
out of 5
out of 0

Total
RC
LC
TURN OVER
Page 7
Task 3 Dans le document B un ami ne comprend pas la phrase suivante : “des mémoires fragmentées,
qu’on peut instrumentaliser à volonté […] prétendent rectifier puis régenter et moraliser le cours de
l’histoire”. Expliquez-lui ce que l’auteur veut dire en 100 mots maximum.
(8 points)
Task
RC
LC
out of 5
out of 3
Total
RC
LC
CONTINUED
Page 8
Task 4 Résumez le document B en 150 mots environ.
(8 points)
Task
RC
LC
out of 5
out of 3
Total
RC
LC
TURN OVER
Page 9
Task 5
Écrivez environ 400 mots sur l’un des deux sujets suivants.
(9 points)
[Content: 3 points]
a.
Le texte A fait référence à une loi qui oblige les professeurs d’histoire à enseigner les
aspects positifs de la colonisation. Plus récemment la France a légiféré sur l’histoire des
Arméniens, interdisant toute révision du génocide (également reconnu par le Sénat). Que
pensez-vous de cette tendance à légiférer en histoire ? Peut-elle être justifiée ? Dans quels
cas ? A qui appartient, selon vous, la responsabilité d’écrire l’histoire nationale ?
OU
b.
Depuis 1789, la France a discuté et légiféré sur des droits qui ne figuraient pas
nécessairement dans la déclaration des droits de l’homme. Quels sont les droits qui vous
semblent importants en 2007 ?
En vous appuyant sur des exemples précis, discutez des droits qui, aujourd’hui, font ou
devraient faire débat en France et dans le monde.
Task
CON
LC
out of 3
out of 6
Total
CON
LC
END OF PAPER
Page 10
Task
CON
LC
out of 3
out of 6
Total
CON
LC
Page 11
Task
CON
LC
out of 3
out of 6
Total
CON
LC
Page 12
Page 13
Page 14
Page 15
Page 16