stratégie badminton bac

BACCALAUREAT 2011
Education physique et sportive
EPREUVE 2 BADMINTON
EXEMPLE DE STRATEGIE A PRESENTER AU BAC
(1/5ème de la note, soit 4 points sur 20)
La correction des stratégies que vous m’avez rendues relatent beaucoup de lacunes. En particulier, la
plupart des stratégies oublient l’adversaire. Si celui-ci n’est pas présent dans votre explication, on ne
peut pas parler de stratégie. Pour être sûr de ne pas être hors sujet, vous devez avoir répondu aux
questions suivantes : que cherchez-vous à produire chez l’adversaire ? Quel(s) est (sont) l’(les)
indicateur(s) visible(s) si ma stratégie fonctionne ?
Pour guider votre réflexion, vous devez vous demander lorsque vous répondez à votre adversaire, ou
lorsque lui-même frappe le volant : est-ce que je donne plus l’avantage à mon adversaire si je produis
tel ou tel type de trajectoire ?
Par ailleurs, pensez à faire en sorte de décrire précisément ce qui se passe sur le terrain, sans extra,
et en mettant en évidence le fait que vous poussez votre adversaire à faire des choix par vos propres
réponses.
Ex : si je suis pris de vitesse, que je suis plutôt au fond de mon terrain, et que mon adversaire feinte
un dégagé main haute pour frapper en fait une amortie main haute de coup droit croisé, si je suis en
retard sur le volant, et dans le cas où je réussi à l’atteindre, quelle sera la réponse la plus efficace ?
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le dégager : si je suis en retard, il est probable que je n’ai pas suffisamment de temps pour
armer mon bras et produire une trajectoire dégagée efficace. Si j’opte pour cette option, il y
a des chances non négligeables que mon dégagé arrive milieu de terrain et ouvre des
opportunités d’attaque à mon adversaire. Ce ne va donc pas être mon choix.
Jouer une contre amortie semble être la solution la plus adaptée. Mais vais-je jouer une
amortie de coup droit croisé ou droit ?
Une amortie croisée est techniquement difficile à réaliser, car il faut pouvoir envoyer le
volant loin sur le côté (très croisé, donc un peu fort pour une amortie), mais en même temps
faire en sorte que cette trajectoire soit basse par rapport au filet pour ne pas offrir
d’opportunité d’attaque à l’adversaire. C’est donc une solution risquée si je n’ai pas le temps
d’ajuster la puissance de frappe et l’orientation de mon tamis dans le cas où je suis en retard.
Une amortie droite de coup droit serait plus facile à gérer, surtout si je parviens à intercepter
le volant le plus haut et le plus tôt sur sa trajectoire. C’est par ailleurs l’endroit du terrain le
plus éloigné de la position d’où mon adversaire a frappé le volant, donc c’est la solution qui
pourrait le mettre le plus en difficulté. Pourtant, c’est aussi la plus évidente, car le
raisonnement que je viens de tenir, mon adversaire est capable de le tenir également, et il
aura très certainement anticipé sur ma réponse.
La solution que je choisis est alors l’amortie droite de coup droit car, bien dosée, ce n’est pas
forcément celle qui me fera gagner le point mais ce sera celle qui m’autorise à rester dans
l’échange sans donner d’opportunité évidente d’attaque à mon adversaire.
Cette analyse sur un seul échange (deux frappes) peut se faire à toutes les étapes du point. Ce
n’est pas ce qui est demandé, mais vous voyez à quel point un choix peut être justifié. Vous
comprenez alors mon désarrois lorsque dans une stratégie je trouve « je lui fais faire du droite /
gauche / avant / arrière pour la fatiguer et le déstabiliser »…
Etablir un bilan points forts points faibles est indispensable afin de pouvoir justifier davantage
vos décisions. C’est une part essentielle de l’argumentation. Les points forts ou faibles ne
peuvent pas être… « points forts : déplacements, endurance, les feintes (trop vague) ,j’ai une
belle technique, j’ai une belle coupe de cheveux ; points faibles : il ne se replace pas, il est
égoïste, etc. »
Exemple de stratégie complète :
STRATEGIE 1
JOUEUR
POINTS FORTS
POINTS FAIBLES
Dégagé décroisé de coup droit
Dégagé main haute de revers
Amortie main haute décroisée
de coup droit
Contre amortie droit de revers
et de coup droit
ADVERSAIRE
Ce que je cherche à
faire
Dégagé décroisé de coup droit
Dégagé main haute de revers
J’engage en service dégagé de coup droit droit sur le revers de l’adversaire.
Afin d’éviter son point faible, celui-ci se décale sur son revers, et frappe un
dégagé de coup droit décroisé sur mon revers afin de me mettre en difficulté.
Mon dégagé ayant été puissant et efficace, mon adversaire se retrouve assez
loin de son filet au moment où je frappe le volant. C’est l’indicateur qui me
signale qu’une amortie pourrait être efficace dans ce cas. Je choisis alors de
me décaler sur mon revers et de frapper le volant en amortie main haute de
coup droit décroisé, en prenant le soin de faire une feinte de dégagé.
Indicateur d’efficacité
Conclusion du point
Les deux facteurs que sont d’une part la trajectoire de mon amortie rasant le
filet et le retard de mon adversaire font que la relance de mon adversaire se
fera certainement en dégagé main basse droit de revers afin de se redonner
le plus de temps possible. Pour conclure le point, mon indicateur sera le
placement de mon adversaire au moment de la frappe :
- si mon adversaire a eu le temps de se replacer loin du filet pour
pouvoir faire une relance sur un smash de ma part, je fais une amortie
main haute de coup droit croisé pour conclure.
- Si mon adversaire n’a pas eu le temps de se replacer loin, voir s’il
est encore en train de se replacer, j’exécute un smash de coup droit
droit ou sur lui.
STRATEGIE 2
POINTS FORTS
POINTS FAIBLES
JOUEUR
ADVERSAIRE
Le point commence lorsque je suis au service, diagonale paire. Lors du premier set, j’ai servi en
dégagé 9 fois sur 10, de manière à ce que son placement en retour est tendance à s’éloigner du
filet. J’exécute alors un service en feinte de dégagé, et je retiens mon geste de manière à
produire une trajectoire amortie de coup droit croisé.
Mon adversaire a d’une part beaucoup de distance à parcourir, et d’autre part ne peut lire le
signal d’une trajectoire amortie qu’une fois le volant frappé. Il accuse alors suffisamment de
retard pour pouvoir prédire qu’il prend des risques s’il veut dégager. Je peux donc sans prendre
trop de risques m’avancer légèrement et anticiper sur sa réponse ; je vais me placer un peu près
du filet et je vais couvrir légèrement mon revers (ça veut dire que je me replace plus du côté de
mon revers).
- s’il joue une contre amortie croisée de coup droit, la trajectoire produite a des chances
d’être mal maîtrisée étant donné la difficulté technique du coup, c'est-à-dire qu’elle a des
chances d’être haute par rapport au filet. Je peux alors me précipiter sur le filet, raquette devant,
pour rabattre le volant au sol (dans ce cas la on appellera ça un « rush ») afin de terminer le
point.
- S’il joue contre amortie droite de coup droit, je suis suffisamment bien placé pour tenter un
geste technique difficile à risque, à savoir la contre amortie de revers croisée. J’intercepte le
volant le plus haut et le plus tôt possible sur sa trajectoire de manière à ne pas perdre l’avantage
temporel que j’ai obtenu sur mon adversaire au service. Dans ce cas, et si la trajectoire de ma
contre amortie de revers est suffisamment croisée, la réponse de mon adversaire, dans
l’éventualité où elle existe, ne peut être que peu contrôlée. Je suppose que dans de telles
conditions mon adversaire ne choisira pas l’option hasardeuse d’un dégagé de revers main basse
nécessairement inefficace, et tentera une contre amortie droite de revers. Cette trajectoire, mal
contrôlée compte tenu des conditions dans lesquelles elle est réalisée, a des chances non
négligeables d’être suffisamment haute pour que j’ai la possibilité, m’étant replacé proche du
filet, de frapper le volant au dessus du filet et de produire une trajectoire tendue droite de coup
droit du type jeu à plat (« rush ») ou, dans le meilleur des cas, un smash si la trajectoire est
vraiment haute, afin de mettre un terme au point.