CHARTE QUALITE CONSEILS EN PRODUCTION
Transcription
CHARTE QUALITE CONSEILS EN PRODUCTION
CHARTE QUALITE CONSEILS EN PRODUCTION (audiovisuel)1 Préalable Les dispositions décrites dans la présente charte s’appliquent aux relations que les annonceurs peuvent avoir avec des spécialistes dont le métier est de les aider à contrôler et maîtriser leur budget de production publicitaire dans le respect de la qualité. Ces spécialistes se distinguent donc des agences conseil, dont les recommandations visent à réaliser des films publicitaires qu’elles ont conçus en accord avec l’annonceur. Ces experts, indépendants de l’agence comme de toute société de production, se rattachent à la grande famille des métiers de l’audit, car ils ne sont pas en charge eux-mêmes de la production publicitaire. Toutefois, ils s’en distinguent en intervenant en amont et pendant la phase de production et non pas simplement a posteriori, en établissant un constat. C’est leur compétence professionnelle et leur indépendance de jugement qui justifient, pour l’annonceur, de recourir à leurs services. Les objectifs généraux de l’annonceur En matière de production publicitaire filmée, l’annonceur peut schématiquement poursuivre trois types d’objectifs : a) il peut souhaiter améliorer la qualité de ses productions b) il peut vouloir réduire ses coûts sans autre préoccupation de qualité c) le plus souvent, il cherche à optimiser son budget de production, en s’assurant de la meilleure qualité possible au meilleur coût. Lorsque l’objectif a) qualité est prioritaire, l’annonceur fait appel à un conseil en production en lui donnant pour mission, en relation avec l’agence de publicité, que tous les moyens financiers investis dans la production servent la qualité du film. C’est une assurance que l’annonceur prend pour arbitrer et valider tous les choix, ce qu’il ne saurait sans doute pas faire tout seul. Lorsque l’objectif b) réduction des coûts est prioritaire, l’annonceur peut confier à un service interne d’achat ou de contrôle de gestion le soin de veiller aux 1 On trouve de tels spécialistes dans différents métiers de la communication et notamment dans les domaines de l’achat d’art, l’achat de films publicitaires, l’achat d’espace média, l’achat de produits imprimés. 2 procédures de choix, notamment de mise en concurrence, permettant de bénéficier des meilleures conditions possibles sur le marché. Un consultant extérieur permet également d’atteindre cet objectif en respectant les précautions examinées aux § B1.b) et B 2. ci-après. Lorsque l’objectif c) optimisation du budget est prioritaire, l’annonceur doit choisir un consultant capable de pousser le plus loin possible l’objectif de qualité a) et de maintien des coûts au niveau le plus bas possible. Le conseil peut alors être considéré comme un médiateur pour faciliter les relations entre l’agence et tous les prestataires de la chaîne de production d’une part et l’annonceur d’autre part, dans un domaine très technique au vocabulaire spécialisé. Quand faire appel à un conseil en production ? L’annonceur peut faire appel à un conseil en production dans des situations variées : - soit parce qu’il a un volume de production important sans disposer des moyens matériels et humains pour en assurer le suivi en interne, - soit parce qu’il estime que son agence a du mal à arbitrer entre les problèmes de qualité et de coût, - soit encore, parce qu’il pilote directement, sans le concours d’une agence, la réalisation des ses films avec une société de production Faut-il un conseil indépendant ou un service intégré ? Rappelons qu’un annonceur peut disposer en interne d’un service de production audiovisuelle, dès lors que son volume de production lui permet d’avoir cette structure. On estime le seuil de rentabilité d’un service intégré à une quinzaine de productions annuelles. Un petit nombre d’annonceurs répondent à ces conditions et seul un plus petit nombre encore se sont dotés d’un tel service. Principes de fonctionnement des conseils indépendants en production A - la déontologie : 1. Indépendance : un conseiller en production audiovisuelle (ou cost controller) exerce son métier en toute indépendance par rapport aux prestataires dont il est chargé d’étudier la prestation ou les prix pour le compte d’un annonceur. En conséquence : → Il n’est rémunéré que par son client annonceur. → Il n’a aucun lien financier ni commercial avec les prestataires qu’il audite. 2. Mandataire de l’annonceur : Un conseil en production ne peut travailler que pour le compte d’un annonceur. Tout expert faisant ce métier doit donc choisir soit d’être TV producer, en travaillant pour une ou plusieurs agences de publicité, soit d’être conseiller indépendant auprès des annonceurs. La qualité d’expert peut amener un conseil à intervenir auprès d’organismes indépendants des acteurs du marché et notamment auprès des tribunaux. 3 3. Expérience et transparence : tout annonceur doit pouvoir connaître les noms des clients d’un conseil en production pour lesquels ce dernier a achevé une mission, ce qui exclut les missions en cours. L’annonceur doit pouvoir connaître l’ancienneté de ces interventions, leur fréquence et savoir si une collaboration régulière se situe ou non dans le cadre d’un contrat. Le conseil en production doit principalement retenir dans les listes de clients qu’il présente à ses annonceurs prospects les interventions récentes et significatives. 4. Confidentialité : le conseil en production indépendant se doit de respecter rigoureusement l’obligation de confidentialité à laquelle il s’astreint pour toutes les informations qu’il reçoit de l’annonceur sur son/ses produit(s), sa/ses marque(s), son/ses marchés, sa stratégie, etc. 5 Exclusivité : le conseil en production tire son savoir faire de la diversité de son expérience et de sa clientèle. Néanmoins, tout annonceur doit pouvoir proposer à un conseil indépendant en production audiovisuelle une exclusivité, définie par rapport à un secteur d’activité ou un marché et pour une durée déterminée. Lorsqu’une telle clause est acceptée par le conseil, cet accord fait l’objet d’un contrat, ainsi qu’il est vu ci-après. B - Mode de fonctionnement du conseil en production 1. Définir des objectifs : chaque mission doit être assortie d’objectifs définis préalablement et aussi précisément que possible (qualitatifs ou quantitatifs) entre le client et le conseil indépendant. A la fin de la mission, le conseil rendra compte de la façon dont les objectifs ont été atteints. a) Lorsqu’un objectif qualitatif est fixé, il doit être défini par rapport à un standard, qui sera, par exemple, celui d’un film antérieur réalisé par l’annonceur ou celui constaté par rapport à la moyenne des films du secteur ou par rapport aux films produits par les concurrents directs de l’annonceur, etc. b) Lorsqu’il s’agit de fixer un objectif de réduction des coûts, l’annonceur et le conseil en production devront se mettre d’accord sur l’impact éventuel qu’une réduction drastique des coûts pourrait entraîner sur la qualité du film. Il est, en effet, toujours possible de faire baisser un devis, de réduire l’équipe technique, de négocier telle ou telle prestation, d’obtenir de la société de production une marge plus faible... Mais il faut être conscient qu’à partir d’un certain niveau de négociation, la prestation s’en trouvera nécessairement affectée. Sauf cas particuliers dont l’annonceur est seul juge, on peut dire que seule la recherche d’économies n’altérant pas la qualité du service fourni par le prestataire peut avoir un sens. Les économies que le conseil fait réaliser doivent être chiffrées de manière précise et, toutes choses égales par ailleurs, c’est à dire à qualité de la prestation strictement comparable et dans des délais de réalisation identiques. c) Lorsque l’objectif d’optimisation est fixé, le conseil en production agit simultanément sur la qualité et le prix de la prestation pour améliorer l’un et diminuer l’autre. 4 2. Rémunération : la rémunération du conseil doit être claire et neutre par rapport à la recommandation qui est faite. La rémunération est assurée par des honoraires prenant en compte le temps nécessaire à l’accomplissement de la mission et/ou de la difficulté de cette dernière. En particulier, il est recommandé de ne pas rémunérer un conseil en production sur les économies qu’il est censé pouvoir obtenir. Cette formule comporte en effet plus d’effets pervers que d’avantages pour l’annonceur. On sait, en effet, que la majoration artificielle des devis faisant apparaître un gain de négociation est une pratique courante. Ce mode de rémunération ne peut s’inscrire dans une relation durable entre l’annonceur et le conseil, car elle nous paraît comporter des biais intrinsèques. 3. Contrat : l’annonceur peut travailler avec un conseiller en production dans le cadre d’un contrat cadre, si la collaboration est permanente ou se renouvelle de manière régulière. Le contrat cadre définira notamment les questions d’exclusivité si elles se posent et ses contreparties. Si la mission est ponctuelle ou occasionnelle, le contrat se résume au brief et aux engagements découlants du § B 1 Glossaire : Directeur de création : responsable de l’agence de publicité définissant les idées et thèmes du film publicitaire à partir du brief qu’il reçoit du client ou d’un commercial de l’agence. Directeur de production : spécialiste gérant tous les moyens matériels et humains d’une production filmée. Il est missionné par la société de production et salarié par elle. C’est lui qui fait le devis de production détaillé. Producteur : c’est le dirigeant de la société de production, responsable des productions et de l’établissement du contrat de production. Son statut est en fait celui d’un producteur délégué ou exécutif, dans la mesure où il n’a ni l’initiative de la production, ni n’en assume le coût financier. C’est lui qui gère la relation avec les réalisateurs et qui s’attache leur collaboration, que ceux-ci soient sous contrat exclusif ou non. TV producer : Technicien travaillant en agence de publicité, qui seconde les créatifs de l’agence pour la recherche du réalisateur et des moyens nécessaires à la réalisation du film. Il contrôle le chiffrage du devis de production. Conseil en production indépendant : spécialiste de la production qui intervient auprès de l’annonceur pour l’aider à comprendre les coûts devisés et pour réduire les coûts inutiles sans altérer la qualité de la production. Novembre 2000