PAYS-BAS

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Assemblée annuelle 2013 de la BERD à Istanbul
Déclaration écrite de M. Jeroen Dijsselbloem, Ministre des Finances des Pays-Bas
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L’Assemblée annuelle de cette année arrive à un moment où la BERD reste confrontée à une
situation économique et financière difficile dans sa région. Prochainement, nous commencerons à
examiner les nouveaux défis qui nous attendent, à l’occasion d’un nouvel examen des ressources
en capital (ERC 5). Cette Assemblée annuelle d’Istanbul est une excellente opportunité de
réfléchir sur le rôle de la Banque, qui est de soutenir la croissance dans un contexte de reprise
incertaine et d’ouvrir la voie à un avenir prospère pour ses pays d’opérations.
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Il est juste de dire que ces dernières années ont été difficiles pour la BERD et pour sa région. En
même temps, la Banque a montré une remarquable résistance après la crise financière mondiale
et les bouleversements qui ont affecté la zone euro. Malgré cette situation, la Banque a de
nouveau obtenu de bons résultats en 2012. Je tiens à féliciter la direction et le personnel pour
leur excellent travail.
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Aujourd’hui, la région de la BERD reste dans un contexte économique difficile. Bien que le
tableau soit contrasté, il est clair que les pays d’opérations continuent d’enregistrer une faible
croissance, du fait du climat économique et politique intérieur et de la situation dans la zone euro.
En outre, la disponibilité des financements pour les investissements dans la région reste limitée.
Les perspectives de croissance et d’emploi restent incertaines.
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Dans ces conditions, la Banque a montré qu’elle peut contribuer à promouvoir la reprise.
J’apprécie beaucoup le travail accompli par la BERD dans le secteur financier des pays
européens émergents. En particulier, la réactivation de l’Initiative de Vienne joue un rôle
important pour préserver la stabilité financière dans la région. Je salue le rôle que joue la Banque
pour soutenir les filiales de banques ayant une importance systémique dans la région, afin de
diversifier leur base de financement et de renforcer leurs fonds propres. Je soutiens l’Initiative en
faveur des monnaies locales, qui vise à poursuivre le développement des marchés financiers
locaux. Je tiens également à féliciter la Banque pour le travail qu’elle a entamé avec la Banque
européenne d’investissement (BEI) et la Banque mondiale sur le nouveau Plan d’action conjoint
des IFI pour la croissance en Europe centrale et sud-orientale.
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La Grèce ne fait pas partie de la région d’opérations de la BERD. Toutefois, j’apprécie le temps
et les efforts que la Banque a consacrés pour étudier les moyens de répondre à la demande des
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autorités grecques de contribuer à la restructuration du secteur grec des entreprises, ce qui est du
domaine de compétence de la Banque. J’espère que cela mènera à un effort conjoint avec la
Banque mondiale et la BEI, à l’invitation des autorités grecques, dans le cadre du Programme
d’assistance technique coordonné par le groupe de travail sur la Grèce.
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Aux Pays-Bas, nous suivons avec beaucoup d’intérêt la situation dans la région SEMED. Nous
sommes heureux de constater que la Banque démarre des activités dans quatre pays d’opérations
potentiels. Nous sommes conscients de la difficulté de la tâche, compte tenu de l’instabilité dans
la région et de la situation économique difficile qui a suivi le Printemps arabe. Nous
encourageons la Banque à rester impliquée et à aider ces pays à faire face aux immenses défis en
matière de transition économique et de développement du secteur privé. Dans ce contexte, il est
probable que nous ne pourrons pas investir la somme totale que nous avions prévue pour la
région SEMED, compte tenu de sa capacité d’absorption limitée. Selon nous, les investissements
devraient être axés sur la demande et surtout, ils devraient exercer un impact élevé sur la
transition et contribuer à la reprise économique et à l’emploi. En outre, ils ne devraient pas se
substituer au travail d’autres IFI dans la région.
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En fin de compte, tous ces développements devront mener à une définition claire de la route que
la Banque souhaite emprunter dans les prochaines années.
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Comme vous le savez, les Pays-Bas attachent une grande importance à la clarté du profil de la
Banque. En tant que banque axée sur la transition, la BERD a montré pendant plus de deux
décennies à ses actionnaires, clients et partenaires de financement qu’elle apporte une valeur
ajoutée par rapport aux autres IFI du fait de ses compétences bancaires et sectorielles
approfondies ainsi que de sa capacité et de sa volonté à prendre des risques dans un contexte
difficile pour les entreprises. Nous espérons sincèrement que la BERD restera la banque du
développement du secteur privé et de la transition dans la région.
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J’aimerais saluer le travail que Sir Suma a commencé en vue de moderniser le programme et les
opérations de la BERD. Nous avons déjà constaté certains des résultats de ce travail. Je salue les
recommandations présentées dans le domaine de la gestion des résultats en vue de mieux orienter
la Banque dans ce domaine et dans celui de la reddition de compte, tout particulièrement
s’agissant d’améliorer le système d’évaluation de l’impact sur la transition. Je me félicite
également que l’attention se porte à nouveau sur la gestion des risques afin de renforcer les
capacités d’analyse des risques de la Banque. Je soutiens fermement la création d’une nouvelle
vice-présidence distincte en charge des risques. Il s’agit en effet d’une mesure que les Pays-Bas
réclament depuis plusieurs années.
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Dans le contexte du programme de modernisation, des initiatives ont déjà été prises en matière
d’égalité hommes-femmes, d’inclusion et de ressources naturelles. Les Pays-Bas reconnaissent
l’importance de ces questions et nous estimons que certains éléments de ces initiatives
répondront aux besoins spécifiques de certains pays et secteurs, tout particulièrement dans notre
nouvelle région. Tant qu’il existe un lien clair avec ces besoins et avec le mandat et le modèle
opérationnel de la Banque, vous aurez notre soutien. Toutefois, nous émettons des doutes quant à
l’intention d’intégrer ces initiatives dans l’ensemble du programme de la Banque. Si c’était le
cas, nous pourrions courir le risque de n’être plus focalisés sur notre mission et de diluer le
mandat de notre institution. Nous encouragerions plutôt la Banque à utiliser l’expertise qu’ont
d’autres institutions en matière d’égalité hommes-femmes. Nous attendons de la BERD qu’elle
se limite aux pays et aux secteurs où ces initiatives sont particulièrement nécessaires et où elles
apportent une réelle valeur ajoutée en matière de transition et de développement du secteur privé.
Nous devrions intégrer les résultats de l’évaluation de la première année de ces initiatives dans
les discussions sur l’ERC 5. Cela nous donnera l’occasion de visualiser de manière globale
l’ensemble des priorités et des ressources nécessaires à l’avenir.
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Dans le contexte de l’ERC 5, nous devrions également débattre de questions comme la période
post-gradation et la gouvernance, en abordant par exemple le sujet de la représentation des pays
au sein du Conseil d’administration. Il est évident que cela nécessitera une analyse et une
discussion approfondies parmi les actionnaires de la Banque.
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Dans le contexte des ressources nécessaires à l’avenir, nous devrions également aborder la
question de la politique de rémunération de la BERD. Au cours des années précédentes, les PaysBas ont exprimé leur préoccupation quant aux augmentations de salaire, car nous estimons
qu’elles ne sont pas adaptées aux difficultés actuelles. En outre, nous estimons qu’une stricte
modération dans ce domaine serait plus conforme à l’action d’une institution publique dotée d’un
mandat en matière de transition.
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J’aimerais également souligner la question de la transparence et de l’intégrité, tout
particulièrement la lutte contre la corruption. La corruption constitue un obstacle majeur à la
conduite des affaires dans certains pays de la région de la BERD. Je soutiens Sir Suma dans les
efforts qu’il a accomplis pour exprimer ces préoccupations et travailler avec les autorités
concernées et d’autres institutions internationales pour résoudre ce problème.
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En conclusion, les Pays-Bas apprécient au plus haut point le travail de la BERD, de sa direction
et de son personnel. Nous avons une haute estime pour votre travail dans le domaine de la
transition et du développement du secteur privé. Votre expérience et le réseau que vous avez
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constitué dans ce secteur sont de véritables atouts pour la Banque. Je veux, en exprimant cela,
contribuer aux discussions qui auront lieu à Istanbul et aux débats qui nous mènerons à l’ERC 5.
Je suis convaincu que ces échanges nous aideront à trouver les bonnes réponses aux immenses
défis auxquels sont confrontés nos pays d’opérations, pour assurer un meilleur avenir à leurs
habitants. J’adresse à la Banque tous mes vœux de succès dans cette entreprise.
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