le marché turc des dispositifs médicaux

Transcription

le marché turc des dispositifs médicaux
2014 / numéro 31
VEILLE
Veille stratégique sur la bio-santé
LE MARCHÉ TURC
DES DISPOSITIFS
MÉDICAUX
Sommaire
La Turquie en bref
• P02
Introduction
• P03
Le système de santé Turc
• P03
Un système de santé en transformation
• P04
Plus d’infos sur www.eurasante.com
Le secteur hospitalier : le nombre d’établissements
de soins privés multiplié par deux en 5 ans
• P05
Un marché des dispositifs médicaux dynamique
• P06
Faire du commerce en Turquie
• P08
2014
eurasantéveille
LE MARCHÉ TURC DES DISPOSITIFS MÉDICAUX
LA TURQUIE
EN BREF
Données générales
Nom officiel
Nature du régime
Chef d'Etat
République de Turquie
République parlementaire démocratique
Président Abdullah GUL (depuis Août 2007)
Données géographiques
Superficie
783 562 km²
Capitale
Ankara
Villes principales
Istanbul ; Ankara ; Izmir ; Bursa ; Adana
Langues officielles
Turque, kurde et autres langues minoritaires
Monnaie
Lire turque (1€ = 2,9 TRY)
Fête nationale
29 Octobre (1923)
Données économiques (2012)
PIB
892,5 milliards $
PIB par habitant
15 000 $ (35 700$ en France)
Taux de croissance
4,4 %
Taux d’inflation
8,9 %
Balance commerciale
- 7,05 milliards $
Allemagne, Irak, Iran, Royaume-Uni, Emirats Arabes Unis, Russie,
Principaux partenaires
Italie, France, Chine
Exportations françaises vers la Turquie
6,9 milliards € en 2012 (+ 2.9 % par rapport à 2011)
Importations françaises depuis la Turquie
5,7 milliards € en 2012 (- 4.2 % % par rapport à 2011)
Principaux indicateurs de santé en Turquie
Population totale
80 694 485
Population (- 15 ans)
25.9% (10 682 900 hommes/ 10 201 965 femmes)
Population (+ 65 ans)
6.6% (2 422 983 hommes/ 2 870 341 femmes)
Croissance démographique
1,16 %
Taux de fécondité
2,1
Espérance de vie à la naissance
73,03 ans
Taux de mortalité maternelle (2010)
20 /100 000 naissances (8/100 000 en France)
Taux de mortalité infantile (2010)
22,23 /1 000 naissances (3,34/1 000 en France)
Principales cause de mortalité (2008)
Maladie coronariennes
81 200
Maladies neurovasculaires
58 602
Broncho-pneumopathie chronique obstructive
24 200
Cancer pulmonaire
15 100
Infection respiratoire
12 000
Principales maladies
Maladies alimentaires ou d’origine hybride
Diarrhée, hépatite A, fièvre thypoïde
Maladies à transmission vectorielle
Fièvre hémorragique de Crimée Congo
Maladies liées au contact avec les animaux
Rage
Maladies liées au contact avec l’eau
Schistosomiase
Source : CIA World Factbook – Ministère français des affaires étrangères – Traitement Eurasanté
2
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INTRODUCTION
S
itué à cheval sur les continents européen et asiatique, la Turquie est le
cinquième pays en développement
et la 17ème économie mondiale. Avec 8,5 %
de croissance en 2011, la Turquie est un
pôle commercial incontournable et dynamique considéré comme un pays émergent au même titre que la Chine et l’Inde.
Grâce à un pouvoir d’achat en augmentation constante, une croissance annuelle de
4,4 % en 2012 et un PIB de 11 843 € par
habitant, la Turquie offre des opportunités
de plus en plus nombreuses aux entreprises
étrangères souhaitant se développer sur ce
marché. En matière de santé, les dépenses
Source : Division géographique de la division des Archives du ministère des Affaires étrangères et européennes
ont pratiquement triplé entre 2004 et 2011,
confirmant la volonté du gouvernement
de faciliter l’accès aux soins. En effet, les
LE SYSTÈME
DE SANTÉ TURC
dépenses de santé s’élevant à 6,7 % du PIB
en 2011, sont assurées à 75 % par l’Etat.
EVOLUTION DES DÉPENSES
DE SANTÉ EN TURQUIE
PAR SOURCE DE FINANCEMENT
75 % des dépenses de santé
assurées par l’Etat
S
elon l’Organisation Mondiale de la
Santé, la Turquie a consacré 6,7 % de
son PIB aux dépenses de santé en
2011 soit environ 58 milliards de dollars. Ce
taux est relativement élevé en comparaison
avec les autres pays émergents. Le Brésil,
la Russie, la Chine et l’Inde ont consacré
5,4 % de leur PIB en moyenne aux dépenses
de santé pour l’année 2011. Les principaux
marchés de la santé (France, Allemagne,
Italie, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis,
Japon et Australie) consacrent quant à eux,
en moyenne, 10 % de leur PIB à la santé, la
Turquie se place donc en bonne position
comparativement aux marchés des BRIC. Il
faut noter par ailleurs, que ces dépenses de
santé ont pratiquement triplé entre 2004 et
2011 et continuent de croître.
Le financement des dépenses de santé en
Turquie est assuré à hauteur de 75 % par
l’Etat (Ministère de la santé, régime de sécurité sociale et autres sources de financement). La part privée est quant à elle représentée en majeure partie par le versement
des ménages qui représentent 16 % des
sources de financement.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Autres
Institutions sans but lucratif
au service des ménages
Régimes de sécurité sociale
Versements directs
Assurance privée
Ministère de la santé
Source : Organisation Mondiale de la Santé – Comptes nationaux de santé
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eurasantéveille
2014
LE MARCHÉ TURC DES DISPOSITIFS MÉDICAUX
UN SYSTÈME DE SANTÉ
EN TRANSFORMATION
L
e ministère de la santé turc est l’autorité compétente en matière de santé.
La majorité des services de soins en
Turquie sont fournis par le ministère de la
santé, le ministère de la défense, la sécurité sociale (SGK) et le secteur privé. Initialement très complexe, l’organisation du
système de santé en Turquie a été considérablement modifiée depuis 2003. Les trois
institutions de sécurité sociale ont notamment fusionné afin de garantir la couverture santé d’une plus grande majorité de
la population. Le ministère est composé
de plusieurs départements, dirigés chacun
par un président :
•D
irection générale des services de santé ;
• Direction générale des services médicaux
d’urgence ;
•
Direction générale de promotion de la
santé ;
• Direction générale des systèmes d’information sanitaire ;
•
Direction générale de la recherche en
santé ;
• Direction générale investissements.
La direction générale des services de santé
est en charge de la mise en place de plans
de santé en Turquie sur les thématiques
telles que le don d’organes, le maintien à
domicile, l’aide à la procréation, etc. Ce
département a, par ailleurs, la responsabilité de coordonner la formation et la répartition des ressources en personnel soignant.
Le ministère du tourisme médical, activité
en plein essor en Turquie, dépend également de ce département.
La réforme du système de santé :
plan de transformation 2003-2013
La Turquie est entrée en 2003 dans un vaste
programme de réforme de son système de
santé.
L’objectif de ce programme est d’améliorer
la qualité et l’efficacité du système de santé
tout en facilitant l’accès aux soins pour la
population. Ce programme prévoit :
4
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• L’amélioration des conditions de santé de
la population,
• La réduction des disparités entre les zones
urbanisées et rurales,
•
L’optimisation de l’organisation du système de santé pour améliorer son efficacité,
• L’amélioration de la qualité des soins de
santé fournis aux patients.
Cette réforme s’est notamment traduite par
la fusion des institutions de sécurité sociale.
Depuis 2007, les 3 organismes de sécurité
sociale (Bag-Kur - Emekli Sandigi - SSK) qui
géraient séparément leurs propres budgets
et hôpitaux, ont fusionné sous le nom de
SGK. Depuis cette réforme, tous les patients
ont le droit de consulter au sein de tous les
hôpitaux sans autorisation préalable. Les
hôpitaux privés, quant à eux, ont dorénavant l’obligation d’être approuvés par la
SGK afin de garantir la prise en charge des
dépenses.
L’organisation des soins
en Turquie s’articule
majoritairement autour
du secteur public
Le ministère de la santé, via la direction
générale des services de santé, est responsable de la politique de santé et de l’organisation des soins en Turquie.
Son intervention est nationale, mais également décentralisée à travers les Directions
régionales de la santé (81 régions), responsable de la planification et de la fourniture
des services au niveau régional. En complément des hôpitaux publics, les soins de
santé primaires sont dispensés à travers
des centres de santé locaux, des centres de
soins mère/enfant, des centres dédiés au
traitement et au dépistage de la tuberculose et de la malaria, des centres de dépistage du cancer, créés dans le cadre de la
réforme de 2011 sur l’organisation des soins
de santé en Turquie. Ces centres de soins
communautaires proposent gratuitement,
des services de prévention et de santé per-
mettant de sensibiliser la population au
dépistage de maladies telles que le SIDA ou
la tuberculose, d’accompagner les femmes
enceintes et de fournir les premiers soins
aux nourrissons et aux enfants.
Les hôpitaux privés, dont le nombre a
presque doublé entre 2006 et 2012, ne
représentent que 15 % des lits en Turquie.
L’augmentation du nombre d’établissements privés est notamment liée à l’émergence du tourisme médical et l’ouverture
de cliniques privées spécialisées visant
à accueillir des patients majoritairement
étrangers. Ces établissements de soins,
souvent situés dans les grandes agglomérations attirent également de plus en plus
de turcs dont le niveau de vie est en augmentation constante ces dernières années.
Les principaux fournisseurs de soins privés
en Turquie, et qui assurent près de 25 % des
services de santé, sont : Acibadem, Universal Hospitals, Medical Park, Dünya Göz,
Anadolu Saglik Merkezi, Medicana, etc.
Remarque :
Malgré une forte augmentation du nombre
de praticiens, la Turquie reste un des pays
de l’OCDE disposant du plus faible nombre
de médecins sur son territoire. En effet, la
Turquie compte 1,7 médecins / 1 000 habitants contre 3 en moyenne pour les autres
pays de l’OCDE. La pénurie d’infirmiers est
encore plus importante, la Turquie ne comptant que 1,7 infirmiers / 1 000 habitants
contre 8,6 dans les autres pays de l’OCDE. Il
s’agit là d’un enjeu majeur pour le développement de l’offre de soins en Turquie.
LE SECTEUR HOSPITALIER :
LE NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS
DE SOINS PRIVÉS MULTIPLIÉ
PAR DEUX EN 5 ANS
S
elon l’éditeur spécialisé en statistiques de santé Espicom, en 2012,
la Turquie comptait 1 428 établissements de soins dont 907 établissements de
soins publics et 521 établissements de soins
privés pour une capacité de 188 592 lits. Le
nombre d’établissements publics est resté
globalement constant entre 2006 et 2011
avec un taux de croissance annuel moyen
de 1,2 %. Les établissements de soins sont
coordonnés par le ministère de la santé, le
ministère de la défense, les universités et le
secteur privé. Le ministère de la santé coordonne à lui seul 60 % des hôpitaux pour
65 % des lits.
Le secteur privé représentant 35 % des
établissements pour 15 % des lits, a connu
une croissance beaucoup plus importante.
En effet, leur nombre a pratiquement doublé sur cette même période correspondant
à un taux de croissance annuel moyen de
11,3 %. Le secteur privé est majoritairement représenté par des établissements
d’une capacité plus faible d’environ 54 lits
par établissements contre 176 lits par établissements en moyenne pour le secteur
public.
Dans le cadre du plan de réforme du système de santé, la Turquie a également
tenté de combler son retard en termes de
lits disponibles au sein des établissements
de soins. La Turquie compte actuellement
environ 2,6 lits / 1 000 habitants ce qui est
légèrement en dessous de la moyenne des
autres pays de l’OCDE qui est de 3,9 lits /
1 000 habitants. A titre de comparaison
avec d’autres pays en développement, la
Chine comptabilisait 2,75 lits / 1 000 habitants en 2011 et l’Inde 0,7 lits / 1 000 habitants.
EVOLUTION DE LA CAPACITÉ HOSPITALIÈRE
EN TURQUIE BASE 100 EN 2006
175
165
155
145
135
125
115
105
95
2006
2007
2008
2009
2010
Hôpitaux
Hôpitaux privés
Hôpitaux publics
Nombre de lits
2011
Source : Espicom – Medical Device Intelligence Report- Quarter 2 2013
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eurasantéveille
2014
LE MARCHÉ TURC DES DISPOSITIFS MÉDICAUX
UN MARCHÉ DES DISPOSITIFS
MÉDICAUX DYNAMIQUE
duits importés en Turquie et se place ainsi
en 8ème position sur ce marché.
Les opportunités de développement
sur le marché turc :
Les besoins de ce secteur démontrent l’évolution économique de la Turquie dont les
attentes en termes de qualité et d’accès aux
soins sont de plus en plus exigeantes. Le
pays entreprend de nombreux investisse-
La croissance du marché
des dispositifs médicaux
est symptomatique des
évolutions économiques
et sociales qu’enregistre
la Turquie depuis quelques
années
85 % des dispositifs
médicaux importés
E
n 2012, le marché des dispositifs
médicaux était estimé à 1 636 millions d’euros.1 Avec une croissance
annuelle moyenne de 4,8 % entre 2012 et
2019, le marché devrait atteindre 2 274 millions d’euros d’ici 2019. Le dynamisme de ce
marché et la demande croissante, font de la
Turquie un des marchés les plus vastes de
la région du Moyen-Orient. Il existe en effet
une réelle demande en dispositifs médicaux,
la production locale étant essentiellement
concentrée sur des produits à faible valeur
ajoutée, principalement des instruments et
consommables médicaux. L’importation de
dispositifs médicaux correspond en effet,
à 85 % des dispositifs médicaux utilisés en
Turquie. A l’heure actuelle, les Etats Unis
sont les premiers fournisseurs de la Turquie
(23 % de part de marché), suivis par l’Allemagne (18 %) et la Chine (11 %). La France
quant à elle ne représente que 3 % des pro-
ments pour développer ce secteur et améliorer l’accès aux soins dans le secteur public
et privé. A ce titre, le projet « Big City Hospitals » a vu le jour en 2013. Ce partenariat
public-privé d’envergure, d’un budget de 7,5
milliards de dollars, prévoit la construction
de 15 hôpitaux régionaux et d’un centre de
santé d’ici 2024. Les travaux ont déjà commencé à Ankara, où sera construit le plus
grand hôpital d’Europe, totalisant 119 salles
d’opérations chirurgicales et une capacité
moyenne de 1 500 lits. Les segments de
marché où la demande est la plus forte sont
les produits de haute technicité comme les
équipements d’imagerie, les produits dentaires, les produits d’orthopédie et les prothèses ainsi que le matériel d’assistance du
patient.
LISTE DE FABRICANTS TURCS DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
Sociétés
Principaux dispositifs fabriqués
Biçakcilar
Equipements médicaux et chirurgicaux à usage unique (tables et
éclairages chirurgicaux, cathéters, seringues…)
Cagdas Elektronik
Medikal
Dispositifs médicaux pour soins intensifs et gestion des fluides
médicaux
Detaysan AS
Mobilier hospitalier (lits, chaises pour salles d’attente, charriots…)
Equipements pour la gestion des fluides à l’hôpital et en
laboratoire
Sesinoks Paslanmaz Ltd.
Set Medikal
Ampoules d’insuline, aiguilles et seringues
Chiffre
d’affaires
NC
Nombre
d’employés
600
NC
25
NC
3 millions $
75
15
NC
200
De grands groupes mondiaux disposent également de sites de production en Turquie tels que : Johnson & Johnson ; General Electric ;
Siemens ; Fresenius ; Medtronic ; Philips ; Boston Scientific ; Covidien ; Smith & Nephew ; Stryker.
6
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RÉPARTITION DU MARCHÉ DES DISPOSITIFS MÉDICAUX EN TURQUIE (2012)
Valeur 2012
(en millions €)
% du marché
total
Estimations
2019 (en
millions €)
TCAM
2012-2019
Dispositifs ophtalmiques
298
18,2%
349
2,3%
Diagnostic in vitro
219
13,4%
300
4,6%
Dispositifs médicaux pour l'urologie et la neuphrologie
207
12,7%
352
7,9%
Imagerie
159
9,7%
226
5,2%
Segment de marché
Dispositifs orthopédiques
146
8,9%
210
5,4%
Dispositifs cardiovasculaires
113
6,9%
132
2,3%
Dispositifs de délivrance de médicaments
106
6,5%
147
4,9%
Dispositifs de soins relatifs au diabète
78
4,8%
116
5,7%
Dispositifs ORL
69
4,2%
117
7,9%
Fournitures hospitalières
63
3,9%
87
4,7%
Chirurgie générale
48
2,9%
62
3,8%
Soins des plaies
44
2,7%
62
5,0%
Dispositifs respiratoires et d'anesthésie
35
2,1%
46
4,1%
Dispositifs dentaires
28
1,7%
36
3,7%
Dispositifs neurologiques
12
0,8%
19
6,0%
TIC Santé
Total
11
0,6%
13
2,4%
1636
100,0%
2274
4,8%
Source : GlodalData – Medical e-Track – Traitement Eurasanté *TCAM : taux de croissance annuel moyen
Tourisme médical en Turquie :
La Turquie attire depuis quelques années
de nombreux patients étrangers. Ces
patients sont notamment en demande de
soins ophtalmologiques, des soins souvent
coûteux dans leur pays d’origine. A titre
d’exemple, le groupe de soins privés Acibadem, fournisseur privé de soins - déclare
avoir reçu, 5 millions de patients en 2008,
venus essentiellement des pays européens,
des pays du Golfe et du Moyen-Orient. Les
hôpitaux privés souhaitent aujourd’hui élargir la gamme de soins proposée afin d’accueillir un nombre toujours plus important
de patients.
Une réglementation qui tend
vers la réglementation européenne
L’exportation de dispositifs médicaux sur le
territoire turc relève de la direction générale
des produits de santé, un département du
Ministère de la Santé.
Les dispositifs médicaux sont classés en différentes catégories, en fonction du risque
qu’ils représentent pour le patient :
Class I – risque faible
Class IIa – risque moyen
Class IIb – risque moyen
Class III – risque élevé
A l’exception des dispositifs médicaux fabriqués sur-mesure, les dispositifs en cours
d’essais cliniques et les dispositifs médicaux
de diagnostic in-vitro, le marquage CE peut
suffire pour une commercialisation en Turquie. Il peut cependant être demandé une
évaluation supplémentaire qui sera réalisée
par l’Institut turc de standardisation (TSE)2,
dans ce cas la procédure de mise sur le marché est plus longue et plus complexe. Sous
la responsabilité du ministère de la santé, le
TSE est en charge de vérifier la conformité
des marchandises mises sur le marché turc,
et notamment les dispositifs médicaux.
caux provenant d’exportateurs de l’Union
Européenne. Depuis 1996, un accord entre
l’Union Européenne et la Turquie permet le
libre échange commercial. Par ailleurs, la
réglementation en Turquie en matière de
dispositif médical, est basée sur plusieurs
directives européennes : Directive 93/42/
EEC sur les dispositifs médicaux ; 90/385/
EEC sur les dispositifs médicaux actifs
implantables ; 98/79/EEC sur les dispositifs
médicaux de diagnostic in vitro. Ainsi, les
entreprises exportatrices sont exemptes de
taxe douanière et les dispositifs médicaux
marqués CE peuvent être, la plupart du
temps, commercialisées en Turquie comme
dans n’importe quel pays de l’Union Européenne. Le fabricant doit simplement procéder à un enregistrement en ligne du dispositif via l’Agence turque des produits de
santé (Türkiye İlaç ve Tıbbi Cihaz Kurumu)
1. Estimations Global Data
Un des objectifs de la Turquie est de faciliter
la mise sur le marché de dispositifs médi-
2. TSE : Türk Standardlari Enstitüsü – Institut turc de
standardisation
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7
2014
eurasantéveille
LE MARCHÉ TURC DES DISPOSITIFS MÉDICAUX
FAIRE DU COMMERCE
EN TURQUIE
L
a Turquie, de par sa croissance actuelle
et sa situation géographique, est un
marché accessible et peu complexe,
particulièrement adapté aux entreprises
françaises. La Turquie présente en effet de
nombreux atouts, souvent sous-estimés
par les entreprises européennes :
• L’application de l’Union Douanière Européenne et la réglementation alignée sur
les standards européens facilitent considérablement l’échange de marchandises
entre les pays de l’UE et la Turquie.
• L’évolution du niveau de vie et des habitudes de consommation d’une population
jeune (2/3 de la population à moins de 35
ans) bénéficie à de nombreux secteurs et
notamment au secteur de la santé.
• De grands projets d’aménagement sont
en cours dans le pays afin d’améliorer les
infrastructures, tel que le projet « Big City
européens, la Turquie se place en 30ème
Hospitals » ainsi que la construction d’un position sur 43.
des plus grands aéroports du monde.
• La Turquie est un membre fondateur de la Il est conseillé aux entreprises étrangères
BSEC3, de l’ECO4 et dispose d’accords de de s’allier avec un partenaire local pour la
libres échanges avec de nombreux pays5, distribution de dispositifs médicaux en Turqui en font une porte d’entrée vers les quie. On estime qu’un tiers des entreprises
marchés Russe, d’Asie centrale, d’Afrique étrangères travaille avec un distributeur
du nord et du Moyen-Orient. turc agissant comme un intermédiaire sur
• La Turquie dispose d’un PIB égal à celui de l’ensemble du territoire, le reste des entrela Belgique et de la Suisse réunis et 3 fois prises, soit environ 2/3, privilégie un parsupérieurs à celui des 3 pays du Maghreb tenaire local agissant comme un interméréunis et connait
diaire cette fois-ci à
La Turquie, un marché
une des meilleures
une échelle régionale.
croissances
des
attractif souvent méconnu
La plupart des entrepays de l’OCDE
prises turques du
ou trop ignoré des PME et
sur les 10 dernières
secteur des disposiETI françaises… à tort
années.
tifs médicaux se positionnent comme distributrices et signent
D’après le rapport annuel de l’indice des des accords d’exclusivité avec les fabrilibertés économiques publié par le Wall cants étrangers. Dans le secteur des soins
Street Journal en partenariat avec la fonda- de santé primaires (centres de santé et de
tion Heritage, la Turquie se place au 64ème prévention), les dispositifs médicaux sont
rang mondial en termes de réglementation, achetés directement par les professionnels
d’ouverture du marché et de droits de pro- de santé via un processus d’appels d’offres.
priété.6 En comparaison avec d’autres pays Les équipements médicaux peuvent éga-
lement être loués auprès d’entreprises privées.
Les équipements médicaux destinés aux
secteurs secondaires et tertiaires sont généralement achetés via des appels d’offres
publics. Ces offres, publiées par les établissements de soins, présentent les caractéristiques minimum requises pour les dispositifs médicaux demandés. Un minimum de
trois offres est nécessaire pour que l’appel
d’offre aboutisse. Dans le secteur public, le
prix est un critère essentiel dans la prise de
décision par les établissements de soins.
3. Organisation de la coopération économique de la mer
noire, membres : Albanie, Armenie, Azerbaijan, Bulgarie, Géorgie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine
4. Organisation de coopération économique, membres :
Afghanistan, Azerbaijan, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Pakistan, Tajikistan, Turquie, Turkmenistan et
Uzbekistan
5. La Turquie dispose d’accord de libre-échange avec les
pays suivants : Chili, Serbie, Monténégro, les pays de
l’EFTA (Suisse, Norvège, Islande, Lichtenstein), Israël,
Macédoine, Croatie, Bosnie Herzégovine, Maroc, Palestine, Tunisie, Syrie, Egypte, Géorgie, Albanie et Jordanie.
6. Publication de l’indice des libertés économiques de
2014
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VEILLE
Veille stratégique sur la bio-santé
• Supervision : Nicolas Labadie – Responsable pôle intelligence économique et
expertises
• Rédaction : Emmanuelle Cousin - Chargée d’affaires intelligence économique
• Copyright : © Eurasanté
• Mise en page : Olivier Teneul - 03 20 75 66 67
• Document disponible sur eurasante.com rubrique publications
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Eurasanté est cofinancé par l’Union Européenne