12 novembre 2013 \ Théâtre des Champs-Élysées
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12 novembre 2013 \ Théâtre des Champs-Élysées
12 novembre 2013 \ Théâtre des Champs-Élysées 243 orchestredechambredeparis.com LE CONCERT LA DIRECTION Retrouvez l’Entrée en musique ! Dès 19 heures, en prélude au concert, Stéphane Friederich vous convie, dans la salle du théâtre des Champs-Élysées, à une discussion à la fois intime et rythmée. Thomas Zehetmair direction et violon Ravel Tzigane Pavane pour une infante défunte Le Tombeau de Couperin Entracte Debussy Sarabande Beethoven Symphonie n° 5 en ut mineur, op. 67 À l’issue du concert, Thomas Zehetmair dédicacera son dernier album Ravel /Debussy Orchestre de chambre de Paris 218, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris - N° Vert : 0 800 42 67 57 Le programme est une publication de l’Orchestre de chambre de Paris. Licence d’entrepreneur du spectacle : 2-1041495. Réalisation et coordination : Gilles Pillet, Émilie Tachdjian. Création graphique : MIXTE. Relecture : Christophe Parant. Photos, tous droits réservés : Jean-Baptiste Millot, Keith Pattison. Impression Chartrez RCS Arras 631 920 286. Programme et informations donnés sous réserve de changements ou d’erreurs typographiques. Achevé d’imprimer en octobre 2013. ISSN : 1769-0498. Ne pas jeter sur la voie publique. Thomas Zehetmair direction Chef d’orchestre, violoniste et musicien chambriste renommé sur la scène internationale, Thomas Zehetmair est chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Paris depuis 2012. Comme violoniste, il se produit dans les salles européennes les plus prestigieuses : le Royal Festival Hall de Londres, le Konzerthaus de Vienne, les philharmonies de Munich et de Cologne. Par la suite, il entame une carrière de chef d’orchestre et dirige le Finnish Radio Symphony Orchestra d’Helsinki, le Konzerthausorchester Berlin, le Mozarteumorchester Salzburg, le Symphonieorchester du Bayerischer Rundfunk, le Hallé Orchestra Manchester et le Stavanger Symphony Orchestra. En 2002, il est nommé directeur musical du Northern Sinfonia en Angleterre et, depuis 2010, est partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra aux États-Unis. Au cours de la saison 2013-2014, il concentre ses activités sur ses partenariats artistiques avec l’Orchestre de chambre de Paris, le Northern Sinfonia à Newcastle et le Saint Paul Chamber Orchestra et dirige, ponctuellement, le Mozarteumorchester Salzburg, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le Musikkollegium Winterthur, la Dresdner Philharmonie et le Philharmoniker Hamburg. Il se produit également lors d’une grande tournée avec le Zehetmair Quartett et lors de concerts en duo avec Ruth Killius, entre autres aux États-Unis. Ses enregistrements des œuvres majeures du répertoire pour violon ont obtenu de nombreuses récompenses, dont trois prix du magazine Gramophone et trois Diapasons d’or de l’année. Celui des concertos pour violon de Mozart avec l’Orchestre du XVIIIe siècle sous la direction de Frans Brüggen est considéré comme une référence. En octobre 2013 paraît un disque consacré à Ravel et Debussy avec l’Orchestre de chambre de Paris chez Naïve et, tout dernièrement, un disque réunissant des œuvres de Beethoven, Bruckner, Hartmann et Holliger avec le Zehetmair Quartet chez ECM. En 2005, Thomas Zehetmair reçoit le German Record Critics’ Award pour la polyvalence de son travail artistique. Il a été fait docteur honoris causa par l’Académie de musique Franz-Liszt de Weimar et, en 2012, le même titre lui a été décerné par la Newcastle University. LES ŒUVRES Maurice Ravel Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre L a violoniste hongroise Jelly d’Aranyi fut la dédicataire de la seule œuvre concertante pour violon de Ravel. Nul doute que la création en octobre 1923 du Premier concerto pour violon de Serge Prokofiev à laquelle assista Ravel ait été l’un des « éléments déclencheurs » pour la composition de Tzigane. Ravel avait entendu en privé la violoniste improviser de la musique tzigane. Bartók eut beau lui expliquer qu’il ne s’agissait nullement de musique hongroise, mais tzigane, Ravel ignora superbement les commentaires de son confrère, considérant que ces subtilités d’ethnomusicologue n’avaient guère d’intérêt ! D’ailleurs, il ne chercha pas son inspiration du côté de la culture magyare, mais il se plongea avec délice dans l’étude des Caprices… de Paganini ! Ainsi, Tzigane peut apparaître, à l’instar de Gaspard de la nuit, pièce pour le piano, comme le catalogue quasi exhaustif de toutes les difficultés techniques du violon réunies en l’espace de dix minutes de musique. Maurice Ravel (1875-1937) Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre Composition : mars 1922 à avril 1924 Pavane pour une infante défunte L a magnifique mélodie de la Pavane pour une infante défunte puise son inspiration dans l’imaginaire antique. Ravel suggère un style d’interprétation : « Éviter de dramatiser. Ce n’est pas la déploration funèbre d’une infante qui vient de mourir, mais bien l’évocation d’une pavane qu’aurait pu danser telle petite princesse jadis à la Cour d’Espagne. » La fascination de l’Espagne, si présente dans l’œuvre du musicien, s’exprime dans cette lente danse processionnelle. Ravel ne cacha pas que le titre lui était venu à l’esprit parce qu’il trouvait simplement « belle » l’association des mots. Il est aussi probable qu’il se soit inspiré de la Pavane (1887) de Gabriel Fauré (1845-1924). Le cor et les cordes exposent la mélodie. Le hautbois leur répond, puis tout l’orchestre le rejoint. La mélodie se dissimule dans le développement central avant de jaillir, plus éthérée, aux violons, au hautbois et à la harpe. En 1912, Ravel exprima des réserves à l’égard de la partition : « Elle est ancienne pour que le recul la fasse abandonner du compositeur au critique. Je n’en vois plus les qualités, de si loin. Mais, hélas ! j’en perçois fort bien les défauts : l’influence de Chabrier trop flagrante et la forme assez pauvre. » Pavane pour une infante défunte Composition Version pour piano : 1899 Version pour orchestre : 1910 Création Version pour violon et piano : 26 avril 1924, à Londres, par la dédicataire Jelly d’Aranyi et le pianiste Henri Gil-Marcheix. Version pour orchestre : 30 novembre 1924 par Jelly d’Aranyi, l’Orchestre Colonne, direction Gabriel Pierné Création Version pour piano : 5 avril 1902, à Paris, par Ricardo Viñes. Version pour orchestre : 25 décembre 1911, à Paris, aux Concerts Hasselmans, direction Alfredo Casella Durée : 10 minutes Durée : 7 minutes Le Tombeau de Couperin E n 1914, Ravel entreprend la composition du Tombeau de Couperin, une pièce originellement pour le piano. Cette page comprend alors six parties : Prélude, Fugue, Forlane, Rigaudon, Menuet et Toccata. Dans la version orchestrale, la Fugue et la Toccata, les deux pièces les plus pianistiques, sont supprimées. À l’origine, ce Tombeau (Ravel a dessiné de sa main une urne funéraire qui est imprimée sur la page de couverture de l’édition originale) est à la fois une sonnerie aux morts tombés à la guerre, mais aussi l’évocation poétique du raffinement du classicisme français dominé par le clavecin de Rameau et des Couperin. Les voix de la petite harmonie du Prélude semblent s’enrouler sur elles-mêmes. La fluidité du mouvement emballe progressivement les cordes puis tout l’orchestre. Le hautbois porte le thème, qui évoque quelque escapade dans la campagne française. Forlane (allegretto) offre une danse plus stricte que la précédente. Le doux balancement des pas est à peine contrarié par les stridences mesurées et voilées d’ironie des vents. Claude Debussy Sarabande (orchestration de Ravel) C ’est à la reprise de la maison d’édition Fromont, qui avait publié les œuvres de jeunesse de Debussy, que les éditions Jobert sollicitèrent Ravel afin qu’il orchestre deux pièces de son aîné : Sarabande, seconde pièce de la suite Pour le piano, et la Danse, originellement Tarentelle styrienne. La sarabande est une danse lente et sévère. Ses origines orientales remontent au XVIe siècle. Elle fut interdite car considérée comme lascive. Ravel la choisit en raison de son audace harmonique, certains accords étant résolument atonaux. Il demanda expressément qu’elle soit jouée « avec une élégance grave et lente ». Claude Debussy (1862-1918) Le Menuet (allegro moderato) est d’une inspiration mélodique plus contemporaine, typique des harmonies des années vingt. L’orchestre quitte l’univers de la chorégraphie pour dessiner un tableau historique empreint de nostalgie. Sarabande (orchestration de Ravel) Le Rigaudon (assez vif) s’amuse avec des cuivres persifleurs. L’impertinence et l’acidité des vents sont toutefois de courte durée. Le rythme impose une danse villageoise à la carrure solide. Création : 18 mars 1923, à la salle Gaveau, à Paris, par l’Orchestre Lamoureux, direction Paul Paray Le Tombeau de Couperin Composition Version pour piano : 1914 à 1917 Version pour orchestre : 1920 Création : 28 février 1920 à Paris, par l’Orchestre Pasdeloup, direction Rhené-Baton Mouvements : Prélude, Forlane, Menuet, Rigaudon Durée : 18 minutes Composition Version pour piano : 1901 Version pour orchestre : novembre 1922 Durée : 5 minutes Ludwig van Beethoven Symphonie n° 5 en ut mineur, op. 67 L ors de la création de la symphonie, l’orchestre, nullement habitué à de telles difficultés techniques, joua de fort mauvaise grâce. Fidèle à son caractère, Beethoven s’emporta et il s’en fallut de peu que l’on en vînt aux mains. Finalement, les musiciens acceptèrent de jouer sa musique à la condition qu’il se tienne hors de leur vue… Quant à la critique, élogieuse, elle émit quelques réserves assez piquantes : « L’auditeur saturé peut craindre que le bruit monstrueux ne le rende sourd. » Les premières esquisses de la plus célèbre des symphonies de l’histoire de la musique remontent à 1803. Toutefois, l’essentiel de la composition fut réalisé en 1807 et 1808. L’idée du thème ou plus exactement de la cellule rythmique (trois notes brèves, puis une longue) est apparue au compositeur lors de la composition de la Symphonie Héroïque. C’est la première fois dans l’histoire de la symphonie qu’un thème est remplacé par un simple élément rythmique. Ludwig van Beethoven (1770-1827) Symphonie n° 5 en ut mineur, op. 67 Composition : 1807-1808 Création : 22 décembre 1808 au Theater an der Wien Mouvements : Allegro con brio, Andante con moto, Allegro, Allegro-Presto Durée : 33 minutes P ortées comme une célébration de l’héroïsme, les premières mesures de l’Allegro con brio bousculent toutes les conventions de l’équilibre classique, provoquant les dissonances et les contrastes les plus extrêmes. L’idée rythmique doit triompher par-dessus tout. La structure de l’Andante con moto en la bémol majeur est basée sur le principe du thème suivi de variations. Celui-ci repose sur deux éléments distincts, l’un présenté aux cordes et l’autre par les clarinettes et les bassons. Ils multiplient ainsi les possibilités de développements rythmiques et harmoniques. L’Allegro en ut mineur fait office de scherzo avec trio. Il s’ouvre pianissimo avant de laisser la place à un trio élaboré comme une fugue. La complexité interne du mouvement explore diverses sources sonores dont l’emploi révolutionnaire des timbales qui assument un rôle quasi concertant. Le finale, Allegro en ut majeur, utilise pleinement l’instrumentation et l’on entend, pour la première fois depuis le début de l’œuvre, la petite flûte, le contrebasson et les trois trombones. Beethoven souhaitait ainsi élargir l’impact sonore du finale et donner la sensation de l’ouverture de la salle de concert vers l’extérieur. Le message révolutionnaire (à tous les sens du terme) ne l’avait pas quitté un instant. La symphonie se conclut dans un rythme irrésistible de marche et de fanfare triomphante sur un accord d’ut majeur. Textes : Stéphane Friederich LA RENCONTRE Thomas Zehetmair Parlez-nous des œuvres que vous allez diriger. Quelles sont leurs particularités et comment les abordez-vous ? Notre thème de l’amitié franco-allemande nous donne une bonne raison de jouer la plus célèbre des symphonies, la Cinquième de Beethoven. Le compositeur reprend des airs de marches révolutionnaires françaises, il écrit même les mots « La liberté » sous un motif central du finale. Avec sa densité, sa dramaturgie, sa perfection et sa puissance, cette pièce nous embarque immédiatement. Il y a également les œuvres phares de Maurice Ravel : le Tombeau, si artistique et si merveilleusement orchestré, Pavane avec ses belles cantilènes et Tzigane avec son aspect vertueux. Sarabande de Debussy (orchestrée par Ravel), à la fois chaleureuse et mélancolique, rarement donnée, s’inscrit parfaitement dans notre thème. Notre dernier enregistrement paru chez Naïve le 21 octobre 2013 est d’ailleurs consacré à Ravel et à Debussy. Y a-t-il des moments où, dans votre travail d’interprète, vous éprouvez le sentiment d’être proche du compositeur, d’établir un lien fort avec lui ? Bien sûr ! Mais ce qui compte surtout, c’est que le public se sente lui aussi proche du compositeur. Si tel est le cas, c’est que nous avons bien fait notre travail ! Propos recueillis par Émilie Tachdjian © Jean-Baptiste Millot Orchestre de chambre de Paris Depuis sa création en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris, fort de ses 43 musiciens permanents, s’affirme comme l’orchestre de chambre de référence en France. La forme de ses concerts, ses lectures « chambristes », son décloisonnement des répertoires et des lieux et sa démarche citoyenne lui confèrent une identité originale dans le paysage musical parisien. L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication et des mécènes de l’association Crescendo. L’orchestre rend hommage à Pierre Duvauchelle, créateur de la marque Orchestre de chambre de Paris, et remercie Alexandre Tharaud pour la cession amiable de cette marque. Après avoir travaillé avec Jean-Pierre Wallez, Armin Jordan, JeanJacques Kantorow, John Nelson — directeur musical honoraire — ou Joseph Swensen, l’orchestre s’entoure désormais d’une équipe artistique. À sa tête, Thomas Zehetmair, chef principal et conseiller artistique, accompagné de Sir Roger Norrington, premier chef invité, et du hautboïste François Leleux, artiste associé. L’orchestre poursuit sa complicité avec le chœur de chambre accentus et Laurence Equilbey, et met à l’honneur le compositeur associé Philippe Manoury. Au-delà d’une saison parisienne au théâtre des Champs-Élysées, à la cathédrale Notre-Dame, de concerts et d’opéras à la Cité de la Musique, au Théâtre du Châtelet, de ballets à l’Opéra national de Paris, l’orchestre étend son rayonnement en France et à l’étranger à l’occasion de tournées et de festivals. Ces dernières années, l’orchestre s’est distingué par plus d’une vingtaine d’enregistrements mettant en valeur les répertoires vocal, d’oratorio, d’orchestre de chambre et de musique d’aujourd’hui. L’Orchestre de chambre de Paris est porteur d’une démarche citoyenne déclinée autour de quatre engagements : territoire, solidarité, insertion professionnelle et éducation. Il réalise ainsi des actions culturelles dans le cadre de résidences dans des quartiers parisiens et de la métropole. Dans le domaine de l’insertion professionnelle et de la formation, il organise l’académie « Paris Play-Direct Academy » et collabore avec des étudiants de conservatoires. Violons Violoncelles Deborah Nemtanu Violon solo super soliste Philip Bride Premier violon solo Franck Della Valle Violon solo Michel Guyot Violon solo Pascale Blandeyrac Jean-Claude Bouveresse Hubert Chachereau Philippe Coutelen Marc Duprez Sylvie Dusseau Hélène LequeuxDuchesne Gérard Maitre Mirana Tutuianu Valentin Christian Ciuca Benjamin Ducasse Guillaume Paoletti Violoncelle solo Étienne Cardoze Benoît Grenet Livia Stanese Sarah Veilhan Altos Serge Soufflard Alto solo Sabine Bouthinon Bernard Calmel Philippe Dussol Hélène Desaint Karine Ostyn Contrebasses Eckhard Rudolph Contrebasse solo Fabian Dahlkvist Ricardo Delgado Rodriguez Flûtes Marina Chamot-Leguay Flûte solo Bernard Chapron Annabelle Meunier Hautbois Daniel Arrignon Hautbois solo Michel Giboureau Clarinettes Florent Pujuila Myriam Carrier Bassons Henri Roman Franck Leblois Mami Nakahira Cors Daniel Catalanotti Cor solo Gilles Bertocchi Trompettes Jean-Michel Ricquebourg Hervé Michelet Trombones Yves Favre Laurent Madeuf Patrick Sabaton Timbales Nathalie Gantiez Timbales solo Harpe Valeria Kafelnikov Célesta François Juskowiak Président du conseil d’administration Jean-Pierre Aubert Vice-présidente Brigitte Taittinger Directeur général Nicolas Droin Toute l’équipe administrative sur orchestredechambredeparis.com LES PROCHAINS CONCERTS 9 déc. lundi 30 nov. Théâtre 13 / Jardin - 19 h 30 samedi Cité de la Musique - 20 h Boccherini Quintette à cordes en ut majeur Manoury Schubert Offertorium « Intende voci », pour ténor, chœur et orchestre Beethoven Gestes Dvořák Quintette à cordes en sol majeur Le Christ au mont des Oliviers Deborah Nemtanu violon Thomas Zehetmair direction Philip Bride violon Julia Bauer soprano Aurélie Deschamps alto Toby Spence ténor Livia Stanese violoncelle Alain Buet basse Ricardo Delgado contrebasse accentus Coréalisation Orchestre de chambre de Paris / Théâtre 13