Bienvenue à Etsaut De son origine médiévale et de son histoire au
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Bienvenue à Etsaut De son origine médiévale et de son histoire au
Bienvenue à Etsaut De son origine médiévale et de son histoire au fil des siècles, Etsaut a gardé le lointain souvenir de faits réels travestis en légendes, des rues étroites et de vieilles pierres que nous vous invitons à découvrir. Deux itinéraires sont proposés dans le village. Le premier vous conduit à la découverte du patrimoine historique et architectural. Le second, plus tourné vers la nature, vous fera découvrir, sur les berges du gave, un milieu riche et fragile et donc à préserver : la saligue. Nous sommes à environ 600 m d'altitude dans un cadre montagnard qui offre de multiples possibilités de randonnée de tous niveaux : sentiers d'accès facile autour du village, spectaculaire chemin de la Mâture ou ascension du pic de Sesques culminant à 2606 m, etc. Le village, qui compte à ce jour moins d'une centaine d'habitants permanents, est un centre touristique actif. Etape sur le GR10, il abrite également la Maison du Parc national des Pyrénées dans les bâtiments de l'ancienne gare ferroviaire. Habitants comme gens de passage profiteront de l'auberge ou du café, du marché hebdomadaire en été et de la grande "Fête du fromage" chaque année à la fin du mois de juillet, version moderne du traditionnel marché au fromage qui avait lieu autrefois en septembre. La maison de l'ours Construite à la fin du Moyen Age (XIVe ou XVe siècle), la "maison de l'ours" dite aujourd'hui maison d'Arudy portait, en 1838, le nom de Lembeye. A ce jour, on ne sait rien de son histoire même si une tradition récente invente un récit à partir de faits véridiques. Si le roi d'Angleterre est bien venu en Aspe à la fin du XIIIe siècle, la vache (dite béarnaise) et le lion / léopard (dit anglais) qui ornent le premier étage n'ont quant à eux été sculptés au mieux qu'au XVIe siècle. La tête d'ours, que l'on ne sait dater à ce jour, était à l'origine tournée vers la rue. Elle a été déplacée il y a quelques dizaines d'années. Quelle que soit son histoire, la maison de l'ours a été embellie pour attirer l'œil et refléter le statut aisé et érudit de son propriétaire. La maison forte Appelée maison Passette, du nom de ses propriétaires depuis le XVIIIe siècle au moins, on ignore en revanche comment était désignée cette maison forte auparavant. D'origine médiévale, elle s'impose au regard dans le village. Sa haute stature et son aspect défensif ont fait naître des récits légendaires qui ont remplacé dans la mémoire orale sa véritable histoire. Ainsi, la tradition attribue sa construction aux Maures et en fait un lieu où l'on frappait monnaie quand la population ne venait pas s'y réfugier. En réalité, la tour et la salle qui lui est accolée ont dû être construites au XIIIe siècle, sous le contrôle et avec l'accord du vicomte de Béarn. Il s'agissait par là même de surveiller et de verrouiller le chemin d'Aspe à un point de passage obligé. On retrouve d'ailleurs cette notion de passage dans le nom du lieu. Etsaut, eth saut en béarnais, est à entendre ici comme désignant un passage, un saut ou un défilé. La tour a en grande partie conservé son aspect médiéval. Elévation de la tour, épaisseur des murs et archères à tous les étages signent son caractère défensif. Petite fenêtre rectangulaire, évier et latrines au 2e étage désignent le niveau d'habitation. La partie haute a été remaniée à l'époque médiévale, peut-être au XIVe siècle. Le chemin de fer En projet depuis les années 1860, la ligne de chemin de fer entre Oloron et Canfranc fut inaugurée le 18 juillet 1928 par le président de la République française Gaston Doumergue et par le roi d'Espagne Alphonse XIII. Avant cela, d'énormes travaux d'aménagement furent nécessaires, tant du côté français que sur le versant espagnol des Pyrénées. En vallée d'Aspe, la construction des viaducs, ponts, tunnels, gares et autres sous-stations électriques engendra un afflux massif de travailleurs venus d'Espagne, principalement de l'Aragon voisin. Dès 1914, la liaison Oloron - Bedous était ouverte. Il fallut ensuite attendre 1928 pour que le premier train franchisse la frontière via le tunnel du Somport. Cette voie ferroviaire de montagne ne fut exploitée que peu de temps : en 1970, le déraillement d'un train occasionna la destruction du Pont de l'Estanguet entre Accous et Eygun. Faute de reconstruction, le trafic ferroviaire perdura jusqu'à Bedous seulement. Il a été interrompu en 1980 pour les voyageurs et en 1985 pour les marchandises. La réouverture de cette ligne est envisagée. L'église Saint-Grat La tradition veut que saint Grat – connu comme le premier évêque d'Oloron au VIe siècle – soit mort à Jaca. Or, Aragonais et Béarnais se disputant l'honneur de sa sépulture, le corps fut ligoté sur une mule aux yeux bandés. L'animal aveuglé prit la direction d'Oloron et, en chemin, fit une halte à Etsaut. Alors qu'un jurat du village baisait l'anneau épiscopal, le doigt du saint se détacha. On conserva alors sa relique en l'église du lieu et celle-ci fut dédiée au saint. Telle est la légende. Du point de vue historique, la fondation de l'église Saint-Grat est plutôt à attribuer à une volonté probablement conjointe du vicomte de Béarn et de l'évêque d'Oloron au XIe ou au XIIe siècle. Il s'agissait de doter Etsaut, village né du contrôle du chemin d'Aspe par le vicomte, d'un lieu de culte. Celui-ci supplanta l'église primitive qui se trouvait, au-dessus du village actuel, au quartier Larès. Dans son état actuel, l'église Saint-Grat semble avoir été reconstruite à l'époque moderne. L'inscription au-dessus du porche d'entrée évoque une action pieuse de Jean de Troussilh, abbé laïque d'Osse et d'Etsaut en date du 30 juillet 1614. Ce personnage, propriétaire de l'une des plus importantes maisons du village, avait des droits sur l'église tout en n'étant pas ecclésiastique, d'où son titre d'"abbé laïque". La maison Troussilh Au sein du village, l'habitat est groupé, favorisant les maisons étroites construites en mitoyenneté. Toutefois, comme nous pouvons le voir ici, certaines associent habitation et divers bâtiments d'exploitation autour d'une cour. L'accès à cette dernière se faisait par le portau, un imposant portail couvert d'un petit toit. On notera le pan coupé (ou croupe) des toitures qui permet de limiter la prise au vent et d'alléger la charge du mur pignon. Comme la majeure partie des constructions du village et de la vallée, les bâtiments sont ici édifiés avec les matériaux abondamment présents sur place : pierres et galets, bois et ardoise Le traité de la Vésiau et Pastoralisme ou lorsque les relations de voisinage lient troupeaux et bergers. Les bêtes en estives ne connaissent pas les frontières, elles vont et viennent dans les pâturages entre France et Espagne, et créent des liens entre les hommes, les bergers d'abord qui se côtoient dans une même réalité au nord comme au sud, et les officiels. D'ailleurs le terme officiel "vesiau" signifie en gascon "voisinage". Ainsi, on retrouve daté de 1113, la plus ancienne mention du traité de la Vesiau lorsque le roi Alphonse 1 er d'Aragon concède l'usage des pâturages transfrontaliers de Candanchu, la Raqueta, Astùn et Espelunguet aux Moines de l'Hôpital Santa Christina au Somport. Les bergers aspois profitaient largement de cet usage. Inscrit au Traité des Pyrénées en 1659 et cité dans le Traité de Bayonne en 1856, le Traité de la Vesiau précise les droits et usages de pacage des éleveurs et gardiens de troupeaux sur le Port d'Astùn, de part et d'autre de la frontière en reprenant les usages médiévaux. Il prévoit que, chaque année, la ville de Jaca et les communes aspoises de Cette-Eygun, Etsaut et Urdos auraient à charge de vérifier que les bornes sont conservées et visibles en bonnes places et de le signaler aux autorités compétentes nationales. Chaque année, encore aujourd'hui, a lieu une reconnaissance toute symbolique : l'occasion d'une rencontre des élus et des populations pour rappeler que les hommes de bonne volonté se rapprochaient et s'accordaient aide mutuelle et conditions d'accueil réciproques pour les hommes et des bêtes dans nos montagnes. Depuis 20 ans, la fête accueille une nouvelle version de Fête pastorale, la Fête du Fromage (dernier dimanche de juillet) Le chemin de la Mâture (source Wiki pedia) À partir de 1660, le roi Louis XIV et son ministre Colbert décident de doter la France d'une grande marine de guerre. Devant les difficultés pour s'approvisionner en bois du nord à cause des guerres et du coût, Colbert décide d'exploiter les forêts de l'ouest pyrénéen. Elles offrent de grands arbres de qualité et des voies d'acheminement par les gaves jusqu'au port de Bayonne. Plusieurs forêts vont ainsi être exploitées et quelques voies d'accès aménagées (on retrouve dans la région plusieurs toponymies de la Mature ou de la Marine). Après une interruption entre 1720 et 1750, l'exploitation connait son apogée dans la seconde moitié du XVIII e siècle, avec Choiseul sous le règne de Louis XV2. L'exploitation est alors confiée au corps des ingénieurs de la Marine. Mais les forêts s'épuisant, cela oblige ces derniers à exploiter d'autres forêts ou bois, plus difficiles d'accès. C'est ainsi que l'ingénieur Leroy décide d'exploiter la forêt du Pacq, au-dessus de l'Etsaut2. Mais pour cela, il faut pouvoir faire franchir aux troncs un ravin étroit et à pic connu sous le nom de « gorges de l'Enfer »2. Ces hommes vont alors creuser à flanc de la falaise abrupte un passage suffisamment large et haut pour le passage de bœufs tirant des troncs. Il fut achevé en 17722. Les sapins extraits de cette forêt allaient devenir des mâts de bateaux, les hêtres seront utilisés pour les avirons et les poutres, tandis que les buis serviront à la confection d'essieux et de poulies. Les futurs mâts étaient ensuite transportés par flottage sur le gave pour rejoindre Oloron, puis Bayonne. l'exploitation des arbres pour la marine en vallée d'Aspe s'achève en 1778 par épuisement de la ressource2. Aujourd'hui le sentier de grande randonnée GR 10 passe sur le chemin de la Mâture.