DU TraVaiL DaNS Le BTP - ma

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DU TraVaiL DaNS Le BTP - ma
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Cahier pratique
15
CAS ANALYSÉS
aCCiDeNTS
DU TraVaiL DaNS Le BTP
CHUTES DE HAUTEUR
Effondrement, déséquilibre,
rupture …
Page 4
ACCIDENTS ET MATÉRIELS
Étouffement, électrocution,
malaise sur une grue, …
Page 10
ACCIDENTS DE MACHINES
Foreuse, scie circulaire,
dégauchisseuse,
pompe à béton, …
Page 22
28 janvier 2011 – Le Moniteur n° 5592 - Cahier détaché n° 2 – www.lemoniteur.fr
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SOMMAIRE
Sommaire
n INTRODUCTION
n MALAISE
Manutentions : source de troubles musculosquelettiques mais également d’accidents… ........ 3
Malaise lors de l’accès à une cabine de grue ....... 20
n CHUTES DE HAUTEUR
Effondrement fatal au cours de démolitions ........... 4
Déséquilibre lors d’un travail à l’escabeau ............. 6
Une rupture de poteau prévisible ............................ 8
n ACCIDENTS DE MANUTENTION
Étouffé par des panneaux ...................................... 10
Victime du syndrome de Bywaters ........................ 12
n ACCIDENTS
D’ORIGINE éLECTRIQUE
Une prise de courant convertie en roulette russe . 14
Électrocuté par une ligne haute tension ............... 16
Une remise sous tension inopinée ......................... 18
n ACCIDENTS DE MACHINES
Happé par un élément mobile d’une foreuse ........ 22
Une chute de bois mortelle .................................... 24
Dégauchisseuse : attention danger ! ..................... 26
Un coup de fouet mortel ......................................... 28
n ACCIDENT D’ENGINS
DE TRAvAUx pUbLICS
Blessé par une chambre de télécommunication... 30
n ACCIDENT LIé AUx vApEURS,
éMANATIONS, GAZ
Une réaction allergique inattendue ....................... 32
n pOUR EN SAvOIR pLUS
Avertissement au lecteur : Toute ressemblance des faits rapportés dans la présente publication avec des évènements ou
des personnes ayant réellement existé serait purement fortuite. Les éléments factuels présentés par l’OPPBTP sont mis
en avant dans un seul but pédagogique et leur utilisation serait totalement irrecevable dans un autre contexte ou dans le
dessein d’engager la responsabilité d’acteurs évoluant dans le monde du BTP.
Principal actionnaire : Groupe Moniteur Holding. Société éditrice : Groupe Moniteur SAS au capital de 333 900 euros.
RCS : Paris B 403 080 823 - Siège social : 17, rue d’Uzès 75108 Paris cedex 02. Numéro de commission paritaire : 0912 T 82147 Président / Directeur de la publication : Guillaume Prot
Impression : Roto Champagne, 2 rue des Frères Garnier, 52000 Chaumont - Dépôt légal : janvier 2011.
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Le Moniteur•28janvier2011
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à LIRE
SUR LE MêME THèME
Bases réglementaires de
la prévention dans le bâtiment
et les travaux publics
Organisation de la prévention
• 2e édition 2010 – 124 pages – 11,25 F
EAN : 978-2-7354-0393-6
OPPBTP
RETROUvEZ LES CAHIERS
pRATIQUES DU MONITEUR
Conduire son chantier
de Daniel Couffignal
• 9e édition 2010 – 300 pages – 70 F
EAN : 978-2-281-11455-3
Éditions du Moniteur
Abordant des sujets en lien avec les rubriques du Moniteur,
il propose une information complémentaire et didactique.
170 séquences pour mener
une opération de construction
de Hervé Debaveye et Pierre Haxaire
• 7e édition 2010 – 396 pages – 75 F
EAN : 978-2-281-11474-4
Éditions du Moniteur
Prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles
dans le bâtiment et les travaux
publics
Aide-mémoire BTP
• 4e édition 2009 – 136 pages – 12,10 F
EAN : 978-2-7389-1754-6
INRS
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DU MONITEUR
Rôles et responsabilités du maître
d’ouvrage en coordination SPS
Durée : 1 jour – 7 heures
À Paris : 25 mars ; 27 juin ;
7 octobre 2011
Tarif : 700 F HT
Conduire son chantier, du début
des travaux à la livraison – Phase 2
Durée : 2 jours – 14 heures
À Paris : 30 et 31 mars ; 22 et 23 juin ;
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Tarif : 1 260 F HT
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d’ouvrage en santé et sécurité
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(1)
Chaque semaine un nouveau cahier détaché
accompagne désormais votre hebdomadaire.
Les thèmes choisis sont abordés soit sous forme de
questions/réponses soit en privilégiant le visuel
(organigrammes, schémas, tableaux, encadrés…), afin
de faciliter le rappel et l’acquisition des connaissances.
Déjà pARUS
Accessibilité des bâtiments et de la voirie :
où en est la réglementation ?
EPI (Équipements de protection individuelle)
contre les chutes de hauteur
Ponts thermiques dans le bâtiment
Marchés publics : les nouveaux formulaires DC
Accessibilité des espaces verts et autres aménagements
extérieurs
CCAG PI adapté aux marchés de maîtrise d’œuvre
à pARAîTRE
•
•
•
•
Accessibilité des espaces publics
Garde-corps
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à retrouver pour les abonnés
au Moniteur premium à l’adresse suivante…
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IntroductIon
Manutentions : source de troubles 
musculo-squelettiques 
mais également d’accidents…
Comme indiqué dans l’article « Manutention : comment alléger la charge » paru dans « Le
Moniteur » n° 5592 du 28 janvier 2011, p. 60, il est bon de rappeler que 33 % des accidents
du travail dans le bâtiment et les travaux publics sont dus à des manutentions manuelles
(statistiques publiées par l’Assurance maladie).
Mais les sources de danger et d’accidents sont multiples dans le secteur du BTP, secteur
reconnu comme le plus « à risque » par le régime général de la Sécurité sociale.
Quelques exemples d’accidents sont donnés dans ce cahier pratique réalisé en partenariat
avec l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)
et la revue « Prévention BTP ».
Une quinzaine de cas classés par famille (comme dans l’analyse des accidents du BTP
répertoriés dans la base de données nationale Epicea, publiée par l’Institut national de
recherche et de sécurité au premier trimestre 2010) vous sont donc présentés avec une
approche didactique en deux temps : « Ce qu’il s’est passé », autrement dit les circonstances
de l’accident, et « Ce qu’il aurait fallu faire » en termes de prévention.
Nous remercions l’OPPBTP de nous avoir autorisés à utiliser leurs documents pour réaliser
ce cahier pratique.
Bonne lecture !
La Rédaction du Moniteur
28 janvier 2011 • Le Moniteur
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
1. Effondrement fatal au cours 
de démolitions
Les travaux de réhabilitation d’un immeuble à
ossature en poteaux-poutres, situé dans une
zone urbaine, comportent la démolition de murs
de séparation. Cette opération permet de créer
de nouveaux espaces et volumes destinés à être
aménagés en bureaux et commerces.
L’entreprise générale titulaire du marché doit,
à la demande du maître d’ouvrage et du maître
d’œuvre, recourir à des méthodes de démolition
générant le moins de nuisances possibles pour
le voisinage, et surtout de réduire les niveaux
sonores atteints. La technique choisie fait appel
aux démolitions manuelles à l’aide de marteauxpiqueurs.
Les premiers jours, l’entreprise commence les
démolitions manuelles des murs concernés
au niveau du sous-sol. Elle passe ensuite aux
démolitions des murs du rez-de-chaussée. Pendant
ces opérations, les gravats générés sont évacués
à l’aide d’une minipelle qui les décharge sur des
camions venant stationner à l’entrée de l’immeuble,
dans une zone spécialement aménagée.
Le matin du jour de l’accident, précédé de
journées pluvieuses, un salarié de cette entreprise
situé sur une plate-forme individuelle roulante,
installée au niveau du rez-de-chaussée, termine
au marteau-piqueur la démolition d’un mur de rive
qu’il a commencé la veille. Ce mur donne sur un
espace vide qui descend jusqu’au niveau du soussol de l’immeuble. En attaquant avec force un
point dur situé en bas du mur, celui-ci et la poutre
sur laquelle il s’appuie s’effondrent brutalement,
entraînant l’échafaudage et le salarié dans une
chute mortelle vers l’espace vide du sous-sol. Les
secours prévenus rapidement ne réussissent pas à
réanimer la victime.
Que s’est-il passé ?
© ILLUSTrATIONS fOrMULES PrESSE
Comment l’opérateur
occupé à démolir un mur de
rive à l’aide d’un marteaupiqueur a-t-il été victime de
l’effondrement du mur et de
la poutre sur laquelle ce
mur s’appuyait ?
4
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Analyse : quels éléments ont 
provoqué l’effondrement ?
• La poutre à l’origine de l’accident
n’était pas armée. Elle supportait le
mur de rive et une partie des charges
transmises par la dalle pleine en
béton armé du plancher.
• Le plancher était soumis à des
effets dynamiques et vibratoires dus
aux mouvements de la minipelle ; ces
effets se transmettaient partiellement
à la poutre de rive.
• Les chocs et vibrations du
marteau-piqueur sur le mur, et plus
particulièrement sur ses parties
basses, ont dû solliciter fortement la
poutre de rive.
• Les infiltrations des fortes pluies
dans les microfissures ou fissures
produites dans la poutre ont
contribué à la rendre plus fragile. 
Figure 1 
Effondrement fatal en cours 
de démolitions
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
• Le travail face au vide sans protections
collectives, ou du moins sans protection
individuelle adaptée, a exposé le salarié aux
risques de chute de hauteur.
• L’utilisation du marteau-piqueur, dans cette
situation, constitue un facteur de risque
supplémentaire dû à l’effet d’entraînement qu’a pu
subir l’opérateur en exerçant un effort pour vaincre
les points durs qu’il a rencontrés.
Ainsi la conjonction de ces éléments pris
ensemble ou séparément a pu provoquer cet
accident fatal.
Qu’aurait-il fallu faire ?
Adapter les méthodes et outils aux transformations requises.
1 
Réaliser en amont, pendant la phase
d’élaboration du projet, un diagnostic
technique complet de l’état de l’ouvrage
existant et plus particulièrement dans les parties
faisant l’objet de modifications ou transformations.
Ce diagnostic aurait dû faire appel, parmi d’autres
actions, à des sondages aussi bien destructifs
que non destructifs des éléments de la structure
devant subir les effets de ces transformations.
Or, avant le démarrage du chantier, la maîtrise
d’œuvre a jugé suffisant de se contenter d’un
examen visuel de quelques éléments importants
de la structure du bâtiment et de l’étude des plans
d’exécution de cette structure, disponibles dans
les archives.
Dans le cas du recours à une démolition
manuelle avec marteau-piqueur, sélectionner
des outils antivibratiles pour réduire les
risques dus aux effets des vibrations (Troubles
musculo-squelettiques ou TMS).
5 
Utiliser des moyens de démolition
mécaniques avec, au besoin, des moyens
de télécommande à distance (fig. 2). Ce système
aurait permis, même en cas d’effondrement de la
poutre, de mettre l’opérateur à l’abri de toutes ces
conséquences.
6 
Assurer l’information et la formation des
salariés sur les risques dus aux travaux de
démolition en fonction des méthodes utilisées et
des outils mis en œuvre.
2 
Faire appel à des entreprises de démolition
ayant le savoir-faire et les compétences
nécessaires (opérateurs formés et expérimentés,
équipements de démolition aux normes de
sécurité…). Ceci n’exclut pas évidemment la
possibilité pour l’entreprise générale ou de gros
œuvre de réaliser ce type de travaux par ses
propres moyens, dans la mesure où l’encadrement
a été bien formé et rodé sur les méthodes de
démolition.
ReCommandation
Utiliser des
méthodes de
démolition
mécaniques avec
un système de
télécommande à
distance aurait
permis de mettre
l’opérateur à l’abri
de l’effondrement
du mur de rive.
attention aux
nuisances dues au
bruit et aux effets
vibratoires.
Contrôler, au cours des travaux, l’évolution
de l’état des éléments de la structure ayant
été touchés par une modification de la descente
des charges, afin de s’assurer constamment de
la stabilité des parties de l’ouvrage à conserver.
Ceci aurait peut-être permis, après la suppression
du mur du sous-sol, de détecter la présence de
fissures en sous-face de la partie centrale de la
poutre et d’adopter la solution du coffrage et de
l’étaiement de la poutre et du plancher, ce qui
aurait évité par conséquent leur effondrement.
4 
Réaliser l’installation d’une protection
collective par filets ou grillage face au
vide, ou équiper le salarié d’un équipement de
protection individuelle contre les chutes assujetti
à un ancrage conforme à la norme Nf EN 795.
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© ILLUSTrATIONS fOrMULES PrESSE
3 
Figure 2 
Démolition mécanique  
avec télécommande
5
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
2. Déséquilibre lors d’un travail 
à l’escabeau
Pour effectuer la fixation des consoles supports
de tuyauteries sur les murs des sous-sols d’un
immeuble en construction, un salarié utilise
un escabeau. Le salarié a placé son escabeau
parallèlement au mur et travaille sur le côté, les
pieds posés sur les marches.
Le perçage est prévu à l’aide d’un perforateur,
équipé d’un foret spécial pour le béton. Juché sur
son escabeau, le salarié commence la tâche et
s’aperçoit tout de suite de la difficulté à pénétrer
dans le béton. Un effort important va lui être
demandé pour réaliser ces travaux. Bien calé sur
l’escabeau, il pousse très fort sur le perforateur,
mais bascule sur le côté avec tout le matériel.
Ses collègues de travail l’ont trouvé sans
connaissance, allongé sur le sol. Les secours
alertés immédiatement sont parvenus rapidement
à le ranimer, et des examens approfondis ont
montré qu’il ne reste aucun traumatisme résultant
de la chute.
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Que s’est-il passé ?
6
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Figure 1 
Déséquilibre lors d’un travail 
à l’escabeau
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Privilégier l’utilisation des plates-formes pour les travaux en hauteur.
1 
Compte tenu des travaux à effectuer,
nécessitant un effort horizontal assez
important, l’employeur aurait dû fournir un
équipement apportant une meilleure qualité au
niveau de l’accès et un poste de travail conçu pour
prévenir le risque de basculement.
Pour garantir une stabilité horizontale à ce
type de matériel, et dans toutes les directions, les
fabricants ont créé des plates-formes individuelles
roulantes (PIr) et des plates-formes individuelles
roulantes légères (PIrL). Les normes Nf P 93352
et Nf P 93353 définissent les caractéristiques de
ces plates-formes utilisées en général pour les
travaux en hauteur, ainsi que les essais destinés à
contrôler leur résistance, leurs déformations et leur
stabilité au renversement.
La hauteur maximum des planchers de ces platesformes de travail – équipées de garde-corps
réglementaires contre les chutes de hauteur –
est respectivement de 2,5 m pour la PIr et
d’1,50 m pour la PIrL.
Les efforts horizontaux admissibles au droit de
chaque plate-forme (dont le plancher sera chargé
de 75 daN pendant l’essai) sont respectivement de
45 daN pour les PIr et 30 daN pour les PIrL ; les
pieds de la plate-forme ne doivent pas décoller du
sol…
2 
L’utilisation de ce matériel adapté à l’effort
fourni par le salarié, lors du perçage du mur,
aurait garanti sa stabilité et évité le basculement
de l’ensemble. En complément à ce conseil sur
le choix du matériel d’accès au poste de travail,
l’utilisation d’un outillage mieux adapté, de
capacité suffisante et capable de réduire les
efforts nécessaires au perçage, par exemple une
perceuse à percussion, est préconisée.
ReCommandation
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Pour garantir
une stabilité
horizontale, utiliser
des plates-formes
individuelles
roulantes.
Figure 2 
Travail sur plate-forme individuelle roulante
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
3. Une rupture de poteau prévisible
Une équipe de deux monteurs d’une entreprise
de téléphonie filaire part déposer une artère sur
poteaux en bois, sans information préalable.
Cet ouvrage a fait l’objet, trois ans auparavant,
d’une expertise afin de déterminer l’état des
différents appuis. Ces derniers, lorsqu’ils
sont jugés détériorés, ont reçu une étiquette
de couleur jaune. Les appuis en bon état au
moment de la vérification sont matérialisés par
une étiquette bleue. Munis de leurs harnaisceinture et d’une longe de maintien, les monteurs
utilisent des grimpettes pour ascensionner les
différents supports et décrocher les câbles. Ils
arrachent ensuite les poteaux à l’aide du seul
engin dont ils disposent : un camion tarière.
Dans leur progression, ils rencontrent un
tronçon particulièrement vétuste et renoncent
provisoirement à toute ascension. Lorsqu’ils
aperçoivent une étiquette bleue, l’un d’eux
escalade promptement et sectionne le câble.
L’appui se rompt soudainement et s’écroule sur le
monteur, mortellement blessé.
Que s’est-il passé ?
Poteau : des appuis bois 
en mauvais état
Ces phénomènes de rupture de poteaux ne
sont pas récents. Dans les années soixante et
soixante-dix, l’OPPBTP a observé plusieurs
ruptures de poteaux béton. Ces supports, coulés
sur chantiers il y a quelques décennies, n’avaient
pas les qualités des productions industrielles
actuelles. Prématurément et malencontreusement
déchaussés par les monteurs, ils se brisaient
lorsque l’on sectionnait les conducteurs. De nos
jours, de trop nombreux appuis bois, implantés
trente ans auparavant lors de l’extension
spectaculaire du réseau de télécommunication,
sont en très mauvais état.
© ÆDELSA
Accident : l’équilibre mécanique rompu
Figure 1 
Une rupture de poteau prévisible
8
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L’équilibre mécanique de l’ouvrage – déjà très
endommagé trois ans plus tôt – est brutalement
rompu par deux événements.
L’ascension du monteur entraîne un premier effort.
En tête de poteau, la rupture du câble provoque un
effort dynamique – un véritable coup de fouet – lui
aussi appliqué en tête du poteau.
Ces deux efforts conjugués ont ruiné le poteau.
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Vérifier l’état des appuis. Équiper et former les monteurs.
1 
Informer l’entreprise extérieure. Les
deux monteurs ne disposaient d’aucune
information sur l’état de l’ouvrage sur lequel
ils allaient intervenir. Il appartient au donneur
d’ordre d’informer les entreprises sur les risques
encourus lors de la réalisation des travaux et, plus
particulièrement, sur les zones de danger. De cette
façon, l’entreprise extérieure peut alors planifier et
organiser son intervention.
2 
Doter les salariés des équipements
appropriés. L’ascension d’un grand nombre
de poteaux est prohibée dès lors qu’ils sont dotés
d’une étiquette jaune. Sur un ouvrage d’une telle
importance, la présence de
supports endommagés ou
ruinés n’est pas exceptionnelle ;
il était donc nécessaire de doter
les monteurs d’une plate-forme
élévatrice mobile de personne
car la simple ascension peut
entraîner une rupture (fig. 2).
de façon à entreprendre les manœuvres de force
en sécurité. Pour la dépose, il est nécessaire
d’opérer de façon inverse à la pose, c’est-à-dire
de diminuer progressivement la tension à l’aide
d’un treuil à mâchoires (de type « tire-fort » ou
équivalent), et de procéder par la suite à l’aide de
la nacelle au décrochage des câbles.
Même des supports en bon état peuvent se
rompre s’ils ne sont pas dimensionnés pour
recevoir de tels efforts. Par ailleurs lors d’opération
de modifications du réseau, ils peuvent, tout en
restant debout, être fragilisés et occasionner des
accidents lors d’une prochaine intervention.
3 
Vérifier l’état des appuis.
Les poteaux réputés
en « bon état » et étiquetés
comme tels, il y a quelques
années, peuvent avoir subi de
nombreuses agressions de type
mécanique entre l’expertise et
la période de travaux. Il s’agit
par exemple du heurt par un
véhicule ou par un engin agricole
ou encore de détériorations
par les machines chargées
d’entretenir les accotements.
En outre, les aléas climatiques
tels que les inondations, la
sécheresse, le vent peuvent
dégrader la stabilité de
l’ouvrage. Avant d’ascensionner
le support, une vérification
s’impose.
ReCommandation
dans les opérations
de pose ou de
dépose de câbles
aériens, les équipes
doivent disposer
d’un élévateur à
nacelle et des
équipements
nécessaires
(treuils,
haubans…) au
maintien de
l’équilibre
mécanique de
l’ouvrage.
Former les monteurs.
Quel que soit le projet de
construction, de modification,
de dépose d’une ligne aérienne,
il est nécessaire de considérer
les efforts mécaniques
engendrés par la tension des
câbles. Les monteurs doivent
donc être équipés et formés
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© OPPBTP
4 
Figure 2 
Plate-forme élévatrice de personne ou élévateur à nacelle
9
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
4. Étouffé par des panneaux
Dans une entreprise de menuiserie, un ouvrier veut
extraire un panneau d’aggloméré d’une pile de
panneaux stockés verticalement contre le mur de
l’atelier. Pour ce faire, il demande à son collègue
de l’aider en maintenant légèrement inclinés les
6 premiers panneaux de la pile. En retirant son
panneau, il appuie sur le paquet de panneaux
maintenu en partie haute à bout de bras par son
collègue. Celui-ci, soudain déséquilibré, ne peut
retenir le paquet. Les 6 panneaux basculent sur
lui, le plaquent contre le mur opposé et l’étouffent
en lui écrasant le thorax. Son compagnon essaie
de le dégager en soulevant en vain le paquet
d’agglomérés puis il court chercher de l’aide. À
son retour, quelques instants plus tard, il le trouve
mort asphyxié.
Que s’est-il passé ?
Accident : manque 
de force musculaire
Un homme robuste
peut fournir une
poussée de 30 kg.
dans le cas de cet
accident, cette valeur
était dépassée.
© Dr
Figure 1 
Étouffé par 
des panneaux
Risque : le poids des panneaux 
est souvent sous-estimé
Les 6 premiers panneaux tous identiques, de
4,10 m de long par 1,85 m de haut et 19 mm
d’épaisseur, de masse volumique de 600 kg/m3,
représentaient une masse totale de 520 kg.
Une fois posés à la verticale sur la tranche après
avoir été placés un par un, ils n’exigeaient que très
peu d’effort pour être maintenus en équilibre.
Mais quelques instants plus tard, le compagnon
n’a pas pu retenir la charge en train de basculer
qui devenait trop importante.
10
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Il faut savoir, en effet, que pour une charge de
520 kg de panneaux et une inclinaison de 10°,
l’effort nécessaire d’une hauteur de 1,80 m environ
pour retenir la charge est de 45 kg.
Or on considère qu’un homme robuste peut fournir
une poussée de 30 kg avec sa force musculaire.
Dans le cas de l’accident, cette valeur de 30 kg
était donc déjà dépassée !
Pour un angle de 45°, l’effort nécessaire était de
plus de 180 kg. Le compagnon était donc dans
l’incapacité de retenir les panneaux !
Le Moniteur • 28 janvier 2011
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Adopter un mode de stockage avec sangles ou un stockage en casiers.
Ce type d’accident est, hélas, trop fréquent.
Pourtant des moyens de prévention simples
existent.
du fait de la limitation de l’angle de basculement.
L’adoption d’un stockage correct dans l’atelier
aurait pu sauver une vie. N’oublions pas également
que l’aménagement rationnel du stockage dans les
menuiseries non seulement améliore la sécurité,
mais accroît aussi la productivité et contribue au
confort de travail.
1 
Stockage contre un mur. Ce mode de
stockage n’est pas le meilleur, mais il est
parfois le seul possible en cas de manque
de place. Il est réservé à un nombre limité de
panneaux (une vingtaine).
Pour éviter le renversement de panneaux, il
faut fixer au mur et au sol 2 sangles à boucle
autobloquante comme celles utilisées par les
transporteurs. On veillera à faire reposer les
panneaux sur des tasseaux afin que la sangle
passe sous ces derniers.
Les sangles doivent être protégées contre les arêtes
vives, ne doivent pas pouvoir être complètement
ouvertes pour empêcher le basculement.
a)
© Dr
2 
Stockage en casiers. Ce procédé est le
plus rationnel car il permet de stocker des
panneaux de types différents tout en facilitant
leur retrait, à la différence du système précédent
qui nécessite, pour ce faire, une manutention
supplémentaire.
Ce stockage exige une place assez importante.
Les différents casiers seront adaptés au nombre et
à l’épaisseur des panneaux à stocker. Pour faciliter
les manutentions de panneaux dans les casiers,
on peut placer en partie basse un chemin de
roulement. En aucun cas leur largeur ne dépassera
80 cm. Ainsi, si un compagnon rentre dans le
casier pour extraire des panneaux, il ne risquera
pas d’être écrasé par le renversement de ceux-ci
ReCommandation
Stockage contre un
mur avec sangles
ou stockage en
casiers, deux
procédés
d’aménagement
rationnel qui
évitent le
renversement de
panneaux.
b)
Figure 2 
a) Stockage contre un mur 
b) Stockage en casiers
Note technique : force à appliquer selon le degré d’inclinaison
Par simplification, on exclut toute résistance du sol ou glissement, notamment des mains de l’opérateur. On considère donc le schéma ci-contre
représentant le paquet de panneaux comme un volume parallélépipédique dont le centre de
gravité est matérialisé par la force g de 520 kg.
Pour avoir un équilibre statique dans le cas d’une inclinaison du paquet d’un angle de degrés α,
il faut que la force appliquée perpendiculairement aux panneaux en partie haute par l’opérateur
soit égale à (sin α est la valeur du sinus de l’angle α) :
F = (G / 2) ¥ sin a
On voit donc que :
– pour α = 0°, f = 260 × sin 0 d’où f = 0 (toute la charge est reportée en partie basse sur le sol)
– pour α = 10°, f = 260 × sin 10 d’où f = 45,15 kg
– pour α = 45°, f = 260 × sin 45 d’où f = 183,85 kg
– pour α = 90°, f = 260 × sin 90 d’où f = 260 kg (les panneaux étant à plat en appui sur
2 tasseaux à égale distance des extrémités, la charge se reporte pour moitié sur chaque appui).
α
remarque :
Si on considère un paquet de hauteur H, la force à appliquer à une distance D du bas des
panneaux est :
F = (G ¥ H/2 ¥ D) ¥ sin a
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
5. Victime du syndrome de Bywaters
Le chantier d’assainissement est commencé
depuis quelques jours. Le plan reçu par Éric, le
conducteur de travaux, fournit sommairement le
tracé à réaliser. Les DICT (déclaration d’intention
de commencement des travaux) lancées n’ont
pas toutes été reçues en retour. D’après les
informations géotechniques fournies, le terrain
a des caractéristiques suffisantes pour recevoir
le futur ouvrage. Le maître d’ouvrage a des
impératifs de délai incontournables. Le matériel
est arrivé sur le site, mais il manque le matériel
de boisage. Seul, le blindage lourd a été livré.
Lors du creusement, une canalisation parallèle à
la tranchée terrassée est repérée, la largeur de la
tranchée n’a pas pu être respectée et le caisson ne
peut pas localement être mis en place du fait de la
présence de réseaux divers. La largeur disponible
est tout juste suffisante pour y placer les nouvelles
canalisations. Didier, poseur expérimenté, descend
dans la tranchée. Il pense être en sécurité : le
terrain « se tient ». De toute façon, Éric lui a
ordonné de descendre pour réaliser le découpage
du tuyau. Il n’a guère le choix. Il commence la
découpe à la scie lorsque brutalement une masse
de terre se détache et ensevelit partiellement
Didier. Les efforts développés par ses camarades
arrivés pour le secourir lui permettent d’être
évacué sur l’hôpital. Cependant, il décède
48 heures plus tard par suite du syndrome de
Bywaters.
Que s’est-il passé ?
Tranchée : une mauvaise 
préparation
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Il s’agit tout d’abord d’un défaut de
préparation de chantier qui conduit
à une impossibilité de réaliser
les travaux dans des conditions
normales du fait de :
• l’absence de délai d’études
pertinent ;
• l’absence ou l’imprécision des
études géotechniques ;
• le manque d’informations sur les
avoisinants, les réseaux aériens ou
enterrés ;
• le défaut de prévision de
détection préalable des
canalisations ;
• le défaut de réalisation de plans
d’exécution précis ;
• l’existence d’un prix global
forfaitisé d’exécution de
canalisations.
12
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Figure 1
Ensevelissement 
dans une tranchée
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Préparer le chantier, organiser le travail, informer et former les opérateurs.
Dans le même temps où l’on parle de management
de la sécurité et où la législation européenne
renforce la nécessité de l’évaluation des risques,
de la planification des actions préventives, en
tenant compte notamment des spécificités de
l’homme et ne le considérant plus seulement
comme un moyen, l’analyse des accidents
d’ensevelissement dans les tranchées montre
encore de manière systématique que le défaut
de préparation des chantiers en est une cause
principale. Maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre,
géotechniciens, concessionnaires, contrôleurs
techniques, entrepreneurs sont donc tous
concernés dans la chaîne décisionnelle. Ils
peuvent contribuer par une approche globale
et par leur compétence à maîtriser le risque
d’ensevelissement. Voici six pistes d’amélioration
à envisager :
1 
Les informations nécessaires à la bonne
exécution des travaux doivent être pertinentes.
La réalisation des tranchées nécessite une
étude de sol définissant notamment la nature,
la cohésion et l’angle de frottement interne
des terrains, les modifications notables de
géologie et l’angle de talutage possible. Les
plans de recollement des concessionnaires
fournis à l’entreprise doivent être précis car le
choix, le calepinage des blindages et les modes
opératoires, voire la faisabilité de l’ouvrage, sont
liés à la répartition des conduites dans le sol. Une
campagne de détection doit être entreprise pour
valider les informations théoriques obtenues. La
position des réseaux aériens doit être indiquée ;
il est nécessaire que les engins de terrassement
soient en adéquation avec le site (éviter les risques
de contact avec les lignes électriques).
2 
Les délais de réalisation des travaux
doivent être réalistes. La réalisation des
travaux nécessite une préparation du chantier
(sondages par fouille, déviations de réseaux,
installations d’hygiène et organisation du
chantier…), l’obtention des diverses autorisations,
la rédaction des documents de sécurité (PPSPS,
plan de prévention, analyse DICT…), la réalisation
des plans d’exécution précis en X et Z, référence à
un repère topographique standard permettant de
situer avec précision les obstacles.
28 janvier 2011 • Le Moniteur
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3 
Les travaux doivent être réalisables
en sécurité. Le maître d’ouvrage ou son
représentant doit étudier la faisabilité du chantier,
déterminer avec précision les contraintes
permettant à l’entreprise d’effectuer le choix entre
le talutage et les blindages. Il doit donc évaluer les
situations à risque et pour le moins les signaler à
l’entreprise. Il doit appliquer les PgP (plan général
de prévention) en matière de maîtrise du risque :
aucun terrain n’est sûr. Le principe, taluter chaque
fois que possible et, à défaut, blinder, doit être
adopté, ce qui détermine les volumes terrassés.
4 
Les travaux de coactivité doivent avoir
été pris en compte et une coordination
mise en place. En particulier, les circulations au
voisinage des tranchées, la stabilité des ouvrages
avoisinants et les éventuelles interventions de
personnel à proximité ou dans la zone des travaux
de tranchées doivent faire l’objet de prescriptions
écrites.
5 
L’organisation des secours. Même
partiellement ensevelie, une victime peut subir
des dommages liés au syndrome de Bywaters,
résultat de la compression des muscles lors d’un
éboulement. Écrasés, ils produisent des toxines
qui, libérées lors du dégagement de la victime,
sont à l’origine de lésions rénales ou même
d’arrêts cardiaques plusieurs heures après le
dégagement.
Un traumatisme psychologique, dont une forme
grave est la psychasthénie, peut toucher les
équipiers de la victime.
Les pompiers doivent avoir été informés de la
possibilité de tels accidents sur le chantier. Une
intervention dans les plus brefs délais s’impose
ainsi que la mise à disposition des matériels
nécessaires aux premiers soins. Par ailleurs, une
cellule d’aide psychologique doit être prévue.
6 
Il est conseillé que tout le personnel,
y compris l’encadrement de la maîtrise
d’ouvrage intervenant sur le chantier, suive une
formation de sécurité. Il est très important
de pouvoir faire face à toutes les situations
rencontrées sur les chantiers et savoir optimiser la
pluralité des moyens disponibles. Tous doivent être
informés de leur droit de retrait.
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
6. Une prise de courant convertie 
en roulette russe
Brancher un appareil ou une machine électrique
sur une prise de courant disponible est si fréquent
que nous le faisons tous machinalement sans
penser que ce geste banal peut être dangereux.
Avant de rentrer son véhicule au garage pour entretien, un chauffeur de camion de chantier devait
le faire laver sur l’aire de lavage du dépôt équipée
d’un nettoyeur haute pression. Compte tenu de
son heure d’arrivée, à 13 h 00, plus personne n’est
sur les lieux et il a donc entrepris de le faire luimême.
C’est en revenant de déjeuner, à 13 h 30, que
l’équipe des mécaniciens du dépôt aperçoit
une forme humaine étendue derrière le camion.
Pendant que le contremaître alerte les secours,
ses compagnons se précipitent vers la victime.
Le premier d’entre eux, en voulant retourner le
corps allongé par terre sur la lance porte-buse
du nettoyeur haute pression, reçoit une décharge
électrique, heureusement bénigne. Comprenant
ce qui a dû se passer, il crie aux autres de ne pas
s’approcher et déconnecte la prise de courant
d’alimentation de l’appareil. Les tentatives de
réanimation prodiguées par l’un des membres
de l’équipe de sauveteurs/secouristes du travail,
relayé rapidement par les pompiers, seront
vaines. Le décès du chauffeur ne pourra être que
constaté.
Que s’est-il passé ?
Comment un chauffeur de camion qui voulait laver son véhicule
de chantier a-t-il été électrocuté en s’emparant de la lance
porte-buse du nettoyeur haute pression qu’il venait de saisir ?
Alerte : danger de mort
La suppression de l’ergot de la fiche de prise de
courant transforme le nettoyeur haute pression
en véritable piège. Trois fois sur quatre, au hasard
de l’enfichage dans le socle mural, l’opérateur qui
touche le moteur-pompe ou la lance est « mis sous
tension ».
Analyse : quelles erreurs ont été 
commises ?
© fOrMULES PrESSE
La fiche 4 pôles ainsi transformée pouvait être
enfichée dans le socle tétrapolaire dans 4 positions
différentes décalées entre elles de 90°, aucune
de ces positions ne permettant un raccordement
électrique correct de la machine. En effet :
1 La masse du groupe moteur-pompe n’est
jamais reliée à la prise de terre de l’installation
électrique, ce qui occulte totalement tous les
dispositifs de protection contre les défauts
d’isolement (contact indirect) situés en amont.
2 Dans l’une des positions, la masse du groupe
est reliée au neutre de l’installation
(tension/terre ~ 0 volt), les enroulements du
moteur étant correctement alimentés entre
phases. C’est certainement la position la moins
dangereuse. Était-ce la position habituelle ? 
14
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Figure 1 
Une prise de courant convertie 
en roulette russe
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
3 Dans chacune des 3 autres positions, les
enroulements du moteur triphasé ne sont pas
correctement alimentés (2 phases + neutre) alors
que la masse du groupe, et donc la lance portebuse, est reliée directement à l’une des phases
(tension/terre ~ 230 volts). C’est dans cette
position que se trouvait la fiche après l’accident.
Toute personne qui touche un de ces éléments
est en danger de mort. Le risque est d’autant
plus élevé que la résistance de contact entre
son corps et la terre est faible. Le chauffeur de
camion, debout sur une aire bétonnée mouillée,
était dans ce cas.
Qu’aurait-il fallu faire ?
Pour modifier une installation électrique et brancher un appareil.
1 
Faire vérifier son installation selon la
périodicité réglementaire (en général tous
les ans), en n’oubliant surtout pas les récepteurs
mobiles et portatifs, par une « personne possédant
une connaissance approfondie dans le domaine de
la prévention des risques dus à l’électricité et des
dispositions réglementaires qui y sont afférentes ».
Même si cela n’est pas obligatoire, il est conseillé
de s’adresser à une personne ou à un organisme
agréé par le ministère du Travail.
2 
Interdire à tout « profane », et cela de façon
absolue, toute intervention de dépannage
ou de remplacement sur les installations
d’équipements électriques. Si de telles actions
peuvent être dangereuses pour cet exécutant lors
de l’intervention, elles sont également sources de
dangers potentiels cachés pour des utilisateurs ou
intervenants futurs.
3 
Tenir compte des observations portées sur
le rapport de vérification et procéder le plus
tôt possible aux travaux de remise en conformité.
4 
Instaurer une surveillance des installations
électriques par la désignation d’une personne
chargée de s’assurer du maintien des dispositions
et dispositifs mis en place, de recueillir toutes les
observations des salariés de l’établissement et
de prendre toute disposition à même de remédier
sans délai aux anomalies constatées.
Il faut ensuite tenir compte de l’évolution des
règles de l’art et des améliorations apportées aux
différents matériels pour accroître le niveau de
sécurité des installations anciennes.
28 janvier 2011 • Le Moniteur
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5 
Procéder au remplacement des dispositifs
électriques de connexion de l’ensemble
d’un établissement (socles et fiches de prises
de courant, prises mobiles de prolongateur,
socle de connecteur), de standards anciens,
éventuellement disparates, par du matériel
d’un standard actuel conforme aux normes en
vigueur. Matériels industriels à broches et alvéoles
au brochage « international » ou matériel au
standard « Maréchal », selon le choix du chef
d’établissement.
6 
Assurer une protection complémentaire
contre les conséquences d’un contact direct
ou d’un contact indirect avec un appareil qui
n’est plus relié à la prise de terre par l’installation,
en amont, des socles de prises de courant
terminales, d’un dispositif différentiel à haute
sensibilité (I ∆n ≤ 30 mA). Ce dispositif constitue
une protection complémentaire lorsque les
mesures « normales » de protection (isolations,
obstacles, mises à la terre…) ne peuvent plus
être considérées comme suffisamment fiables.
L’expérience des chantiers, où ces dispositifs
sont systématiquement installés en amont de tout
circuit destiné à alimenter des matériels mobiles ou
portatifs, démontre leur utilité dans des situations
similaires.
ReCommandation
Maintenir en
conformité :
il faut prendre
toutes les mesures
à même de
maintenir la
conformité de
l’ensemble des
installations
électriques d’un
établissement aux
règles de l’art.
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7. Électrocuté par une ligne haute 
tension
Une entreprise se voit confier rapidement un
chantier de dépose d’une ligne téléphonique.
Deux ouvriers récemment arrivés ont reçu pour
toute information une consigne verbale d’arracher
les appuis métalliques de l’ouvrage. Les câbles
ont été préalablement déposés par une équipe
de monteurs expérimentés. Disposant d’un
camion muni d’un bras télescopique, le premier
d’entre eux conduit le véhicule et commande
la grue auxiliaire. Le second guide la charge et
accompagne le mouvement vers le plateau du
véhicule. Le travail se déroule sans obstacle, sur
une petite route de campagne, lorsque, en fin
d’après-midi, le grutier entend un bruit et aperçoit
son compagnon gisant au sol. Un instant terrorisé,
il lève les yeux et aperçoit sa flèche au milieu des
câbles ! Il dégage alors prudemment son engin
avant de courir vers son camarade qui gît toujours
inanimé au sol. Il se dirige prudemment vers le
collègue, lève de nouveau les yeux et aperçoit
alors, quelque peu dissimulée derrière un bosquet,
une ligne électrique haute tension, qui coupe la
chaussée juste avant un virage. Il comprend alors
seulement qu’il est trop tard pour son compagnon,
et sa prudence l’a sauvé.
Que s’est-il passé ?
Accident : les causes
Les accidents mortels d’origine
électrique les plus courants sont
dus au contact direct avec les lignes
électriques du domaine de tension
« Haute tension A » (HTA, plus
couramment des lignes 20 000 V).
Ces ouvrages ont des câbles situés à
une hauteur de quelques mètres, qui
peuvent être très facilement atteints
par des objets métalliques tels que
fers à béton, échelles déployées,
bras télescopiques des engins (tapis
de toupie à béton, tarière, grue
auxiliaire…).
Électrocution : les risques
© fOrMULES PrESSE
Ces électrocutions, quoiqu’en
diminution constante, constituent
un risque potentiel important
pour les monteurs de réseaux
de télécommunication, dont les
ouvrages jouxtent ou croisent les
réseaux électriques de distribution
d’électricité.
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Figure 1 
Électrocuté par une ligne 
haute tension
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Qu’aurait-il fallu faire ?
S’enquérir de la présence d’ouvrages autour du chantier,
organiser une visite préalable des lieux.
1 
ReCommandation
Demande de renseignements (Fig. 2).
Il appartient au maître d’ouvrage de faire
une demande de renseignements (Dr), afin de
transmettre à l’entreprise les informations relatives
à la présence d’ouvrages à proximité de son futur
chantier. Ici les donneurs d’ordre, parce qu’il s’agit
d’une démolition d’ouvrage, n’avaient pas pris le
soin de faire cette recherche.
Il est faux de penser que des opérations de
dépose, de démolition, de modification sont des
travaux élémentaires pouvant être confiés à des
opérateurs inexpérimentés. Par ailleurs, le délai
nécessaire à la préparation de l’opération n’avait
pas été pris en considération.
La demande de
renseignements
(dR) et la
déclaration
d’intention de
commencement de
travaux (diCt) sont
les formulaires
obligatoires à
adresser par les
entreprises et les
maîtres d’ouvrages
aux services
publics.
2 
Déclaration d’intention de commencement
de travaux (Fig. 2). L’entreprise doit s’enquérir,
avant tout début des travaux, de la présence
des ouvrages auprès des concessionnaires
des réseaux : c’est la déclaration d’intention de
commencement de travaux (DICT). Le délai légal
pour répondre est de 10 jours ; en conséquence, les
travaux ne peuvent démarrer avant ce délai que si
les réponses des concessionnaires sont négatives.
3 
Visite préalable des lieux. Il appartient à
l’entreprise utilisatrice d’organiser une visite
préalable des lieux afin de déterminer les mesures
de sécurité qui doivent être prises. Cela doit
permettre de constater la présence de la ligne
électrique haute tension, d’alerter l’entreprise de la
nécessité d’une démarche auprès de l’exploitant
pour consigner l’ouvrage.
Pour tout travail à proximité d’une ligne aérienne, la
vigilance est requise. Pour une ligne haute tension
du type de celle rencontrée dans cet accident, il
convient de ne pas approcher les conducteurs nus à
moins de 3 mètres. Cette distance s’entend en tenant
compte des éventuels mouvements des câbles mais
aussi de l’engin et de la charge. Il faut privilégier la
consignation de la ligne électrique (éviter le risque
électrique). Lorsque cela s’avère techniquement
impossible ou dangereux, il est nécessaire que la
manœuvre soit surveillée par une personne désignée
(le surveillant électrique) (voir Nouveau Code du
travail articles r. 4534-107 à r. 4534-130).
Dans notre cas, la consignation n’ayant pas été
prévue, il fallait reporter la dépose de ce poteau
à une date ultérieure, en concertation avec
l’exploitant.
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Figure 2 
Formulaires DR et DICT
4 
Consignes de sécurité. Le représentant
du chef d’établissement doit donner des
consignes précises aux exécutants. En ce qui
concerne ce chantier, les informations, qui
auraient dû être relevées lors de la visite préalable
(présence d’une ligne électrique), doivent être
transmises par écrit et les consignes de sécurité
expliquées aux monteurs. Il est alors conseillé
de reformuler sous forme de questions ces
prescriptions de sécurité pour savoir si elles sont
comprises.
Au-delà des consignes, la zone à risque doit être
matérialisée par une signalisation à proximité ou
sur le poteau, afin d’attirer l’attention. Par exemple,
au moyen d’un panneau routier avertissant d’un
danger et d’une peinture rouge sur le support.
5 
Manœuvre. Il est à noter la bonne réaction
du compagnon, lorsqu’il aperçoit le contact
fortuit avec la ligne HTA. Il a reçu une formation
pratique et ne commet pas l’erreur, qui pouvait lui
être fatale, d’aller au-devant de son compagnon
sans dégager le bras de son engin. En descendant
de celui-ci, après sa manœuvre, il ne risquait
plus rien même en cas de réenclenchement
automatique.
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8. Une remise sous tension inopinée
Avant toute intervention sur une installation
électrique, aussi bénigne soit-elle,
il est essentiel que l’opérateur pense à sécuriser
son poste de travail, notamment contre toute
possibilité de manœuvre par un tiers des
dispositifs de coupure ou de commande
normalement accessibles.
Sur un chantier de creusement de tunnel, deux
électriciens doivent procéder aux opérations
de maintenance préventive des installations
électriques du tunnelier pendant une période
d’arrêt de la machine. Arrivés sur les lieux, ils
mettent hors tension l’ensemble de l’installation
électrique en manœuvrant l’interrupteursectionneur d’arrivée de l’armoire générale placée
sur le portique d’avancement, immédiatement en
aval de la machine. Ils empruntent ensuite le long
couloir longitudinal qui leur permet de rejoindre
l’armoire électrique de protection et de commande
des équipements de tunnelier (pompes, tapis
transporteurs, ventilateurs…).
Se fiant à la manœuvre précédente et à la
disparition de l’énergie, ils ouvrent, sans autre
précaution, la porte de cette armoire située à
30 mètres environ du portique d’avancement
quand, tout à coup, un « flash » se produit, brûlant
gravement les 2 électriciens aux mains,
aux avant-bras et au visage : l’interrupteur
sectionneur général vient d’être refermé.
Que s’est-il passé ?
© fOrMULES PrESSE
Analyse : les causes 
de l’accident
Figure 1 
Une remise sous tension inopinée
18
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• La manœuvre de l’interrupteur général
situé sur le portique a aussi mis hors
tension les circuits d’éclairage normal
de la machine. La circulation est dans la
pénombre, éclairée uniquement par les
blocs autonomes d’éclairage de sécurité.
• Le dispositif à clef intégré à l’armoire
et permettant de verrouiller en position
« arrêt » cet interrupteur général est
grippé en raison de l’humidité ambiante,
empêchant son retrait et donc la
condamnation en position d’ouverture de
l’interrupteur-sectionneur général.
• Un 3e électricien a été chargé de
remplacer les sources d’éclairage
défectueuses du chantier. N’étant pas
prévenu de la présence de ses collègues
et ne les voyant pas, il réenclenche
l’interrupteur sectionneur afin de pouvoir
repérer les lampes et tubes grillés.
• Considérant qu’ils intervenaient hors
tension, les 2 premiers électriciens n’ont
pris aucune précaution particulière visà-vis des conducteurs électriques qu’ils
débranchaient et ne les ont pas isolés.
Au moment de la réalimentation, deux
d’entre eux au moins, appartenant à
des phases différentes, se touchaient,
occasionnant un court-circuit franc.
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Qu’aurait-il fallu faire ?
Prévoir les opérations de maintenance.
Choisir et installer des matériels électriques adaptés.
1 
Intégrer les opérations de maintenance et
d’entretien prévisibles lors de la conception
des installations électriques. Les options prises à
ce moment sont primordiales car d’elles dépendront
les modalités d’interventions futures : hors tension,
au voisinage de la tension ou sous tension.
rappelons à ce propos l’alinéa 1 de l’article 9 du
décret du 14 novembre 1988, trop souvent oublié :
« À l’origine de toute installation ainsi qu’à l’origine
de chaque circuit doit être placé un dispositif ou
un ensemble de dispositifs de sectionnement
permettant de séparer l’installation ou le circuit
de sa ou de ses sources d’énergie […]. Toutefois,
ce dispositif ou cet ensemble de dispositifs peut
séparer un groupe de circuits pouvant être mis
simultanément hors tension pour l’exécution de
travaux d’entretien ou de réparation […] ».
ReCommandation
Le verrouillage
par cadenas de
l’interrupteur
général aurait pu
empêcher la
manœuvre de
remise sous
tension.
Séparer le plus en amont possible les
installations d’éclairage et les installations
destinées à alimenter les autres matériels.
Il est souhaitable de pouvoir mettre hors tension et
consigner les circuits force motrice en maintenant
alimentées les sources d’éclairage normal.
3 
Choisir et installer des matériels
électriques adaptés aux conditions
d’influences externes extrêmement sévères des
chantiers souterrains.
En règle générale, ils doivent posséder au moins les
degrés de protection IP 55 - IK 10.
Outre la protection contre les risques de choc
électrique, le respect de ces critères a aussi pour
effet de minimiser les risques de dégradation
des différents matériels mis en œuvre, tels que le
grippage d’une serrure à clef. Notons en outre qu’il
existe aussi la solution de verrouillage par cadenas
pouvant pallier ce type de difficultés (fig. 2).
4 
Considérer et avoir toujours présent à
l’esprit qu’une opération sur une installation
ou un équipement électrique ne peut être
considérée être effectuée hors tension que si cette
installation ou cet équipement est consigné.
rappelons qu’une consignation pour travaux en
basse tension consiste au moins à :
– séparer la partie d’installation de toute source de
tension ;
– condamner en position d’ouverture les organes
de séparation ;
28 janvier 2011 • Le Moniteur
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© Dr
2 
Figure 2 
Verrouillage par cadenas
– identifier clairement l’ouvrage ainsi mis hors
tension ;
– vérifier l’absence de tension aussi près que
possible du lieu du travail.
5 
Ne pas oublier que la condamnation en
position d’ouverture consiste, outre à
immobiliser l’organe de commande, à signaler
explicitement par pancarte, macaron ou tout autre
dispositif que cet organe est condamné et ne doit
pas être manœuvré.
6 
Ne confier les opérations de maintenance
et de dépannage électrique qu’à des
électriciens habilités pour les tâches qui leur sont
confiées, c’est-à-dire des professionnels qualifiés
et connaissant les règles de sécurité à appliquer.
7 
Définir clairement les méthodes de travail
autorisées sur le chantier dans le cadre de
cette habilitation et s’assurer que ces dispositions
sont réellement et complètement appliquées.
8 
Organiser ou superviser l’ensemble des
équipes de maintenance et d’entretien
(électrique, mécanique, hydraulique, pneumatique…)
de façon à ce que chaque équipe ou intervenant soit
prévenu des opérations en cours.
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9. Malaise lors de l’accès 
à une cabine de grue
En ce début d’après-midi de printemps, le grutier
a commencé l’ascension du fût de la grue pour
se rendre à son poste de travail. À mi-hauteur,
pour la première fois, la tête lui tourne, une
douleur irradiant vers le bras gauche lui coupe
le souffle. rapidement le malaise augmente.
Soudain, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce
soit, il lâche le barreau de l’échelle, chute et se
retrouve sans connaissance sur le palier de recueil.
Que s’est-il passé ?
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Contexte : les causes 
du malaise
Figure 1 
Malaise lors de l’accès à une cabine de grue
20
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Il s’agit d’une grue dont le fût
mesure 50 mètres. À l’intérieur
du mât, les tronçons d’échelles à
crinoline sont verticaux. Les paliers
de repos, en correspondance avec
les longueurs des éléments de
fût, sont disposés tous les 10 ou
12 mètres. Les normes obligatoires
de construction des grues
permettent une telle configuration.
La montée vers la cabine sur les
échelles verticales aussitôt après
le repas a provoqué chez cette
personne de 50 ans une crise
d’angine de poitrine évoluant
rapidement vers un infarctus du
myocarde.
La disposition de paliers tous les
12 mètres paraît incompatible
avec les capacités physiques de
l’opérateur. En effet, le grutier
regagne son poste de travail
immédiatement après le repas, la
température extérieure en ce début
d’après-midi est élevée (noter le
décalage dû à l’heure d’été) et
l’opérateur a 50 ans. Il aurait été
plus prudent de marquer un temps
d’arrêt sur chacun des paliers de
repos mis à disposition afin de
récupérer.
Lors de l’accès à la cabine de grue,
il faut viser à réduire le risque de
chute. Pour ce faire, grâce à des
dispositions techniques, on agit sur
la hauteur de chute entre les paliers
et la pénibilité d’ascension.
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Respecter un arrêt sur les paliers de repos.
1 
Hauteur de chute.
On préconise :
– des échelles à crinoline
inclinées alternées ;
– des paliers intermédiaires tous
les 6 mètres.
RemaRqUe
Les constructeurs
de grues à tour ont
aménagé leurs
matériels en
prenant des
dispositions
techniques
adaptées à la
pénibilité
d’ascension.
2 
Pénibilité d’ascension :
– repos sur les paliers plus
rapprochés ;
– port d’un bracelet permettant
de matérialiser la récupération
à l’effort. Les pulsations
cardiaques, après une période
de repos, redescendent et la
personne peut donc reprendre
son ascension (par exemple,
prendre un chiffre théorique de
220 moins l’âge de la personne
moins 20 %, en l’occurrence
(220 – 50) – 20 % donne 136).
Chez une personne entraînée,
les pulsations cardiaques ne
devront pas dépasser 140.
Ce chiffre peut être revu à la
baisse suivant l’état général
de la personne et surtout la
prescription du médecin du
travail.
3 
© Dr
Les principaux
constructeurs européens
de grues à tour ont pris
en compte les demandes
de modifications dans la
conception des grues neuves
et ont fait des propositions
d’aménagement sur le matériel
existant (fig. 2). Le choix
Figure 2 
d’appliquer une des solutions
Dispositif pour diminuer la pénibilité de l’ascension
techniques proposées par les
constructeurs n’exclut pas
de mettre complémentairement en œuvre des
mesures organisationnelles visant les mêmes
objectifs, comme réduire la hauteur de mât à
gravir en aménageant un accès depuis le bâtiment
en construction et, pour certaines grues dont la
hauteur de mât dépasserait 50 mètres, l’installation
d’un ascenseur voire d’une cabine ascensionnelle.
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
10. Happé par un élément mobile 
d’une foreuse
Lors de la réalisation d’un forage de petit diamètre,
l’aide-foreur est occupé à nettoyer la plate-forme
à proximité du trou de forage, tandis que l’outil est
en cours de foration. Soudain, son écharpe est
agrippée par une excroissance de la tige, et il se
retrouve coincé contre la glissière, support du train
de tige. Sa position ne lui permet pas d’atteindre le
système d’arrêt d’urgence. Le foreur, occupé par
ailleurs, ne le voit pas se débattre et ne l’entend
pas. Quand il s’en aperçoit, il arrête la machine et
prévient les secours. Ceux-ci arrivent trop tard. La
victime est morte étouffée.
Que s’est-il passé ?
Happement : les causes
1/ La victime est « seule » au moment de
l’accident : le foreur ne la voit pas.
2/ Un élément matériel
a favorisé l’entraînement de la victime :
– une sangle ;
– un vêtement ample ;
– une aspérité.
3/ La victime ne peut pas agir sur un arrêt
d’urgence, soit du fait de l’inexistence de
l’arrêt, soit en cas d’impossibilité d’action.
4/ Le foreur ne peut actionner l’arrêt
d’urgence :
– il ne voit pas la victime ;
– le temps de réaction est trop long pour
pouvoir en limiter les effets.
5/ Les conditions de travail sont
particulières :
– exiguïté du lieu de travail ;
– éloignement des postes de foreur et
d’aide-foreur.
© fOrMULES PrESSE
6/ Le personnel est insuffisamment formé.
22
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Figure 1 
Happé par un élément mobile 
d’une foreuse
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Un ensemble d’actions devrait permettre de diminuer le nombre d’accidents.
Ce risque fait l’objet depuis de nombreuses
années de débats incessants sans que des
solutions complètement efficaces aient été
trouvées. En fait, un ensemble de mesures devrait
permettre de diminuer le nombre d’accidents.
position haute des mors de serrage avec barillet de
distribution des tiges, intégration dans la glissière
des tiges, protection du train de tige…
– de mettre en place, en plus des arrêts coup de
poing, des dispositifs d’arrêt d’urgence de type
passif efficaces, judicieusement positionnés et
facilement accessibles : plaques ou fils d’arrêt
d’urgence. Ces dispositifs doivent permettre l’arrêt
de la fonction de rotation. Ils doivent être situés
de manière à ce que, quelle que soit la position
de l’opérateur, il puisse utiliser l’arrêt. Le temps
de réaction du dispositif doit intervenir avant que
les effets d’un happement sur l’individu puissent
s’avérer dommageables.
1 
Mesures liées à l’organisation. Dans ces
types d’accidents, la victime est souvent
seule du fait de l’organisation des chantiers ou
de l’étroitesse des lieux de travail. Il convient
de s’assurer que, dans de telles configurations,
une surveillance efficace des salariés isolés est
réalisée. Le choix des équipements de travail est
important. Pour des raisons de polyvalence, les
machines sont maintenant souvent mal adaptées à
la tâche à effectuer. Des équipements inappropriés
au site ou aux conditions d’exécution de l’activité peuvent amener des risques supplémentaires.
Il convient de réaliser le choix des équipements
en étudiant à la fois les conditions de site
mais également les modalités d’exécution des
tâches, notamment l’exiguïté du lieu imposant
un gabarit maximal pour permettre la circulation
des opérateurs, l’éloignement de l’aide-foreur, le
guidage de la tige. De plus, les moyens de secours
doivent pouvoir facilement accéder à la zone de
travail en cas de nécessité.
4 
Mesures de formation. Le personnel est
souvent insuffisamment formé. Il n’existe
pas de formation particulière et, de ce fait, les
entreprises doivent assurer dans un temps réduit
ces formations. L’aide-foreur, particulièrement
exposé, doit également recevoir une formation
spécifique à son poste de travail.
Mise en place
d’arrêt d’urgence
2 
Mesures liées au port des équipements
de protection individuelle (EPI). Le port
de vêtements amples tels que vestes, cachecol, parka ou manteau fermé doit être réfléchi.
Les équipements de protection vestimentaire
doivent être ajustés au corps et permettre
des mouvements aisés. On privilégiera les
combinaisons de pluie plutôt que des vestes.
Par ailleurs, la zone située autour de l’outil de
foration constitue une zone de danger pour les
opérateurs. C’est la raison pour laquelle cette
zone est interdite. Cependant, il ne s’agit là que
d’une consigne à respecter et qui ne tient pas
nécessairement compte des gestes professionnels
indispensables : ajouts ou retraits de tiges,
nettoyage des « cuttings »…
Mesures relatives aux équipements de travail
(Fig. 2). Ces actions sont essentielles car elles
peuvent permettre d’éviter ou de réduire le risque.
Il convient :
– lors de la conception, d’éviter que les zones
tournantes soient accessibles aux opérateurs :
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© fOrMULES PrESSE
3 
Conception intrinsèquement
sûre de la foreuse
Protection
des zones
tournantes
Figure 2 
Mesures relatives aux équipements de travail
23
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
11. Une chute de bois mortelle
Dans une entreprise de menuiserie, un ouvrier
est en train de déligner des avivés en sapin sur
une scie circulaire à format. Certaines présentent
des parties flacheuses qu’il faut éliminer avant de
les calibrer au corroyage. Brusquement une des
chutes est éjectée dans la direction de l’opérateur
et vient comme une flèche lui transpercer
l’abdomen. Malgré l’arrivée rapide des secours, le
menuisier décède des suites de sa blessure.
© ILLUSTrATIONS ÆDELSA
Que s’est-il passé ?
Figure 1 
Une chute de bois mortelle
Scie circulaire : les causes
L’opérateur était en fin de passe. La partie flacheuse en pointe s’est refermée en arrière de la scie et a été éjectée car il manquait
un élément essentiel et complémentaire à la cape de protection : le couteau diviseur.
Cape de protection : son rôle
La cape de protection fait obstacle à l’accès à la partie supérieure de la lame.
Couteau diviseur : son rôle
Le couteau diviseur doit être fixé en arrière de la lame de scie, au plus près de cette dernière, afin d’éviter le serrage de la pièce
de bois en partie arrière et rendant impossible le phénomène de rejet.
24
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
L’ensemble cape de protection et couteau diviseur assurent un travail en sécurité.
1 
4 
La scie circulaire était équipée d’une cape
de protection sur potence qui avait été réglée
et positionnée près de la pièce de bois. Bien
que de conception ancienne, celle-ci remplissait
convenablement son rôle. Par contre, lors du
sciage sur une scie circulaire, il y a risque de
serrage en arrière de la lame de scie entre la chute
de délignage et la pièce de bois. L’ensemble
peut alors être entraîné par la lame de scie dans
l’axe du sciage vers l’opérateur. Dans le cas de
l’accident, l’opérateur était en fin de passe. La
partie flacheuse en pointe s’est donc refermée en
arrière de la scie et a été éjectée car il manquait un
élément essentiel et complémentaire à la cape de
protection : le couteau diviseur.
C’est donc l’ensemble cape et couteau
diviseur qui assure un travail en sécurité.
Il faut cependant veiller à utiliser la machine en
respectant les principes suivants :
• régler la cape au plus près de la pièce de bois.
• Pour les capes sur potence, monter la cape
étroite pour les coupes droites, la large pour les
coupes obliques.
• régler la lame de scie en fonction de l’épaisseur
de la pièce à débiter, de façon à avoir au moins 2
à 3 dents en prise et un dépassement minimum de
10 mm au-dessus de la pièce. Ce dépassement
(flèche) doit être en moyenne de 1/3 de la saillie
totale de la lame par rapport à la table.
• Utiliser des poussoirs appropriés ou intégrés au
guide.
• En fin de travail abaisser systématiquement la
cape contre la table.
2 
Ces quelques principes simples auraient
permis d’éviter cet accident !
Max. 2 mm
3 mm
© OPPBTP
Le rôle du couteau diviseur. Il doit être fixé
en arrière de la lame de scie, au plus près de
cette dernière, afin d’éviter le serrage de la pièce
de bois en partie arrière et rendant ainsi impossible
le phénomène de rejet. rappelons qu’en cas de
rejet la vitesse d’éjection est la même que la vitesse
de l’outil coupant en moyenne de 50 m/s soit
180 km/h ! Par contre, il faut respecter certaines
règles pour que le couteau diviseur assure sa
pleine efficacité : il doit être réalisé en acier de
58 daN/mm2, son épaisseur doit être légèrement
inférieure de 5/10 de mm à celle de la lame et réglé
à 3 mm sur la circonférence et à 2 mm maximum
de la partie haute de la lame. Les dimensions du
couteau diviseur doivent correspondre au diamètre
de la lame selon les tranches suivantes, de 150
à 250 mm, de 250 à 350 mm, de 350 à 450 mm,
de 450 à 600 mm. Il peut donc être nécessaire
d’avoir plusieurs couteaux diviseurs en fonction du
diamètre des lames.
Figure 2 
Cape correctement réglée pour la plus petite lame. 
Le repère de coupe se trouve en avant de la cape.
3 
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Max. 2 mm
3 mm
© OPPBTP
Le rôle de la cape de protection (Fig. 2,
Fig. 3). Elle fait obstacle à l’accès à la partie
supérieure de la lame. Elle peut être fixée sur le
couteau diviseur pour les scies acceptant des
lames d’un diamètre inférieur ou égal à 315 mm et
doit être indépendante du couteau diviseur et fixée
sur potence pour les scies acceptant des lames
d’un diamètre supérieur à 315 mm. De plus, cette
cape peut comporter une goulotte d’aspiration
des copeaux et poussières en complément de la
goulotte principale située sous la table.
Il est vivement conseillé d’équiper les scies
circulaires de capes sur potence permettant
la réalisation de feuillures ou rainures tout en
empêchant l’accès à la partie supérieure de la lame.
Figure 3 
Cape correctement réglée pour la plus grande lame.
25
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
12. Dégauchisseuse : attention danger !
Dans une entreprise de menuiserie, un ouvrier
est en train de dresser des avivés en sapin sur
une dégauchisseuse avant de les calibrer sur la
raboteuse.
Lors du dressage sur chant, sa main gauche rentre
en contact avec les fers en rotation lui entaillant les
premières phalanges du majeur et de l’annulaire.
Que s’est-il passé ?
Analyse : 
les caractéristiques 
de la dégauchisseuse
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
• La dégauchisseuse est
souvent considérée à tort
comme une machine non
dangereuse par les menuisiers.
En effet, les accidents sur ce
type de machines concernent
les phalanges et sont de
moindre gravité que ceux
survenant sur une toupie. Ils
représentent néanmoins 13 %
des accidents machines et
environ 7 % des rentes versées
dans le cadre des accidents
survenus lors de l’utilisation
des machines à bois.
• Dans le cas de cet accident,
la dégauchisseuse était
équipée d’un protecteur,
mais celui-ci était mal réglé
et ne protégeait pas la partie
non travaillante de l’outil. Le
dressage du chant nécessite
que l’opérateur effectue une
pression continue au niveau de
l’usinage tant sur la table que
contre le guide. En effectuant
cette pression, sa main a glissé
légèrement et a heurté les
lames en rotation.
Figure 1 
Dégauchisseuse : attention danger !
26
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Qu’aurait-il fallu faire ?
Régler la profondeur de passe et le protecteur.
2 
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Régler le protecteur. Les trois types de
dispositifs de protection disponibles sur le
marché européen sont les suivants :
– Le protecteur escamotable automatiquement
dit à « développante de cercle ». Ce type de
protecteur, dont la conception est très simple, ne
protège pas la main droite en fin de passe. Par
ailleurs, certains de ces dispositifs n’assurent
pas un recouvrement permanent de la partie non
utilisée de l’arbre porte-outil.
– Le protecteur articulé à segments. Il doit
être réglé en fonction de la largeur de la pièce à
dégauchir. Il présente les inconvénients du type
précédent et peut, par ailleurs, laisser une partie
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de l’arbre à découvert si le guide n’est pas réglé
correctement.
– Le protecteur dit « à pont ». Ce type de
dispositif est le mieux adapté et le plus efficace
pour la protection des fers de la dégauchisseuse.
Il doit être convenablement réglé tant pour le
dressage des plats que pour les chants.
Pour le dégauchissage à plat d’une face, le
pont doit être préréglé en hauteur en fonction de
l’épaisseur de la pièce à dégauchir. L’opérateur
engage alors la pièce sous le pont, ses mains
passant par-dessus ce dernier, tout en maintenant
une pression sur la pièce de bois au droit de l’outil.
Pour le dressage du chant, le pont est abaissé
sur la table et réglé en largeur pour permettre
le passage de la pièce entre son extrémité et le
guide.
Ainsi réglé il est impossible de mettre les doigts
dans l’outil.
Il faut cependant éviter de dégauchir des pièces
courtes (moins de 300 mm) ou très minces (moins
de 12 mm) car elles risquent de se rompre sous
l’action des outils.
Dans ce cas il faut utiliser des poussoirs à talons.
En fin de travail, abaisser systématiquement le
pont contre la table et le plaquer contre le guide.
Ces quelques principes simples auraient
permis d’éviter cet accident !
Figure 2 
Le protecteur 
escamotable ne 
protège pas la 
main droite en 
fin de passe.
Figure 3 
Le protecteur à 
pont est le plus 
efficace pour 
la protection 
des fers de la 
dégauchisseuse.
© Dr
Régler la profondeur de passe. Pour éviter
d’avoir à exercer une trop forte pression, la
table d’entrée doit être réglée de façon à obtenir,
pour le dégauchissage d’une face, une prise
de bois d’environ 1,5 mm d’épaisseur sauf s’il
s’agit d’une pièce très « tuilée » ou très gauche,
auquel cas les premières passes pourront être
plus importantes lors de travaux spéciaux
(chanfreinage, par exemple).
Après réglage, la table sera bloquée fermement de
façon à éviter, pendant le travail, tout déréglage
brutal qui pourrait être une source d’accident.
© Dr
1 
Figure 4 
Dans le cas du 
dégauchissage 
à plat d’une 
face, le pont 
est préréglé 
en hauteur en 
fonction de 
l’épaisseur 
de la pièce à 
dégauchir.
Figure 5 
Pour le 
dégauchissage 
sur chant, 
le pont est 
réglé en 
largeur pour 
permettre le 
passage de 
la pièce entre 
son extrémité 
et le guide.
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
13. Un coup de fouet mortel
Le nettoyage des conduites de béton projeté est
une opération très délicate qui peut conduire à des
accidents très dommageables comme le montre
l’événement raconté ci-après.
Marcel et José procèdent à la mise en œuvre
de béton projeté semi-humide pour réaliser le
soutènement provisoire de la voûte du tunnel. Le
béton, approvisionné par une pompe à béton, fait,
tout à coup, bouchon dans la canalisation.
Les deux opérateurs tentent de débloquer la
conduite en frappant sur le tuyau. N’y parvenant
pas correctement, ils décident néanmoins de
nettoyer l’intérieur de la canalisation en utilisant
une boule de mousse poussée à l’air.
Marcel applique la pression d’air maximale du
compresseur derrière la boule tandis que José
reste près de la canalisation pour surveiller la
progression de la boule. Soudain, la boule chasse
violemment et rapidement le béton et sort à
grande vitesse, heurte la paroi située en face de la
sortie du tuyau. La manche flexible de bétonnage
fouette l’air tandis que le rebond propulse la boule
sur la tête de José qui meurt sur le coup.
Que s’est-il passé ?
© ILLUSTrATIONS ÆDELSA
Tête : 57%
Abdomen : 15%
Jambes : 28%
 
 
 
Figure 2 
Parties du corps 
touchées lors 
de ce type 
d’accident
Risques : un projectile mortel
© ILLUSTrATIONS ÆDELSA
La boule, elle-même, se comporte
comme un projectile dont la vitesse sera
directement proportionnelle à la force
exercée sur elle. L’énergie E, égale à :
1
E = mv2, où m est la masse de la boule
2
et v sa vitesse,
croît donc rapidement en fonction
de la vitesse et peut atteindre des
valeurs très largement supérieures à
celles acceptables par un individu,
occasionnant, de ce fait, des blessures
graves ou mortelles.
Boule : rupture brutale du béton
Figure 1 
Un coup de fouet mortel
Accident : des blessures graves
Parallèlement à cette typologie d’accidents, le fouettement
de la manche flexible au moment du passage de la boule
de nettoyage ou la mise en mouvement brusque de la
conduite de béton peuvent engendrer des blessures
graves. Dans 28 % des cas, l’accident a été mortel.
Les parties du corps touchées sont présentées figure 2.
28
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La pression exercée sur la boule est
suffisante pour débloquer le béton pris
dans la canalisation dès lors que la
poussée exercée est supérieure aux
contraintes qui maintiennent le béton en
place (butée, blocage, compression…).
La rupture est brutale et la pression
maintenue engendre, à la sortie du tube,
la libération rapide des contraintes et, en
conséquence, la propulsion des matières
situées devant la boule.
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Qu’aurait-il fallu faire ?
Modifier le processus de nettoyage et se conformer aux prescriptions du fabricant.
1 
Préférer le nettoyage des conduites de
béton à l’eau plutôt qu’à l’air. Tous les
accidents connus concernant le nettoyage des
conduites de béton pompé sont liés à l’utilisation
de l’air comprimé. La balle de mousse dure est
introduite dans la canalisation et un compresseur,
branché en sortie de pompe, envoie l’air
nécessaire pour pousser le béton. L’air étant
compressible, l’ensemble « balle-béton » se
déplace par « à-coups », ce qui provoque un débit
irrégulier difficilement contrôlable.
Ce système peut être avantageusement remplacé
par l’utilisation de l’eau. Un groupe de pompage
envoie l’eau avec une pression et un débit suffisants
pour pousser le béton résiduel de manière continue.
Le béton peut être éventuellement récupéré, ce qui
ajoute aux nombreux avantages de la méthode.
Ce système est commercialisé depuis au moins
une décennie sans que l’utilisation ne se soit
hélas généralisée. La cause était sans doute due à
l’encombrement du groupe de pompage. Avec la
diminution des gabarits de ces groupes maintenant
intégrés à la pompe à béton, on peut espérer que
ce mode opératoire, très apprécié des opérateurs,
s’en trouve plus largement diffusé.
2 
l’évacuation momentanée lors de ces opérations
« dangereuses ».
3 
Utiliser des dispositifs spécialement
conçus pour la réception de la balle. Le
sens de passage de la balle est important : elle
peut être soit poussée, soit aspirée. Dans l’un ou
l’autre des cas, des dispositifs pour la réception de
la balle ont été spécialement conçus. Ils se placent
soit à l’extrémité de la canalisation, soit dans le
dispositif de pompage.
4 
Amarrer efficacement les conduites.
Associé au « débourrage » intempestif
de la canalisation, le fouettement de celle-ci
constitue une menace supplémentaire pour tous
les travailleurs situés à proximité de la zone de
travail. L’amarrage des conduites souples sur
des supports stables, fixes et résistants est une
mesure indispensable pour pallier ce risque.
5 
Respecter les procédures de purge des
canalisations. Lors de l’ouverture des colliers
de jonction après la formation de bouchon, des
opérations spéciales sont à exécuter :
– arrêt de la source d’énergie,
– purge des cuves d’alimentation et des conduites,
afin de neutraliser les pressions,
– localisation du bouchon.
Respecter les instructions données
par le concepteur-constructeur de la
Confier les matériels de pompage à des
pompe à béton. Dans la notice d’instructions, le
personnes compétentes et spécialement
concepteur-constructeur a l’obligation d’indiquer
formées.
Compte tenu des risques liés à
à l’utilisateur la procédure de nettoyage et
l’utilisation
des matériels de pompage, il est
les risques résiduels qui s’y rattachent. Ce
indispensable
que les opérateurs aient reçu une
risque devrait être pris en considération dans
formation
spécifique
à la sécurité. De même, les
la conception de l’équipement de travail et les
personnes
travaillant
à proximité doivent avoir reçu
mesures de prévention intégrées dans le cahier
une formation relative aux risques associés.
des charges de construction. Le fabricant a donc
l’obligation d’étudier ce risque et de proposer
une solution appropriée. À défaut, il doit
Pompe
signaler dans la notice d’instructions les
conditions de sécurité dans lesquelles doit
Vanne
se dérouler le nettoyage des canalisations.
L’utilisateur est tenu de se conformer
aux prescriptions du fabricant et
éventuellement, si le risque n’a pas été
traité par le fabricant, il doit mettre en
Arrivée d'eau
place des mesures adaptées, par exemple
celles décrites ci-après.
Il est également nécessaire d’évaluer
Figure 2 
les distances de sécurité pour permettre
Schéma de montage du groupe de pompage à eau
© OPPBTP
6 
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ReCommandation
Un groupe de
pompage envoie
l’eau avec une
pression et un
débit suffisants
pour pousser
le béton résiduel de
manière continue.
29
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14. Blessé par une chambre 
de télécommunication
Dans le cadre de la réalisation d’un lotissement
de maisons individuelles, la totalité des réseaux
doit être enterrée. Les lots de téléphonie filaire
et de réseaux électriques sont attribués à
des entreprises différentes. Les chambres de
télécommunication sont livrées en l’absence du
chef de chantier et sont déposées à même le
sol, sur une indication imprécise du contremaître
électricien. À peine arrivé sur les lieux, le chef
de chantier fait entreprendre, sans délai, le
creusement des tranchées. Plus tard, il ordonne
de mettre en place les chambres de tirage aux
endroits prévus. L’accès est encombré car, depuis
leur livraison, d’autres matériaux et équipements
ont été acheminés. Un salarié enjambe les
obstacles, dispose directement l’élingue sous le
chaînage de la chambre. Par un geste énergique
et ample, il indique à son collègue qui conduit
un tracto-pelle qu’il peut soulever la charge. Le
levageur agit avec promptitude, mais la charge
tombe brutalement, écrasant la jambe du collègue.
Que s’est-il passé ?
Accident : l’élinguage en cause
© ÆDELSA / LOgOMOTIf
Lors du levage de la charge, brusquement
déplacée, l’élingue a glissé et lorsque,
par effet de balancier, celle-ci a heurté
l’obstacle, elle a échappé du chanfrein du
chaînage de la chambre. Cette dernière a
alors chuté sur l’ouvrier.
30
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Figure 1 
Blessé par une chambre 
de télécommunication
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
L’ensemble des manutentions doit faire l’objet d’un mode opératoire précis.
1 
7 
Les chantiers de construction regroupant
de nombreuses entreprises (entreprises de
terrassement, de réseaux, de voiries…) sur un
même site sont visés par la coordination SPS
(Sécurité Protection Santé). Dans ce cadre,
afin de limiter les risques interférents entre
les entreprises et le nombre d’allers et venues
d’engins de toute nature, des aires de stockage
dédiées à chaque entreprise doivent être
précisément définies dans le plan général de
coordination (PgC). Par ailleurs, l’improvisation
peut aussi être génératrice de tension entre les
équipes.
Lors de la commande des chambres de
télécommunication, le service achat aurait
dû spécifier dans son cahier des charges, comme
le recommande l’OPPBTP depuis des années
pour ce type d’éléments en béton préfabriqué, de
disposer d’accessoires de levage. Il convient, en
outre, que le fabricant délivre une notice complète
décrivant le mode opératoire retenu ainsi que
les accessoires complémentaires (élingues avec
crochets de sécurité, anneau, etc.) indispensables
à la manutention.
8 
Quels que soient les accessoires utilisés, il
faut demeurer à distance des charges et
ne pas se servir directement des mains pour les
guider.
2 
Le conducteur de travaux ou le chef de
chantier désigné par l’employeur aurait
dû s’informer auprès des fournisseurs, afin de
convenir avec eux d’une date et d’un emplacement
précis de livraison. Des consignes techniques,
quant au mode de stockage pour permettre un
enlèvement ultérieur à un éventuel calage, balisage
doivent être transmises au transporteur. En sus,
le cas échéant, il faut prévoir une signalisation
temporaire.
Par ailleurs, il est souhaitable, dans la mesure
où la surface disponible le permet, de
disposer les équipements et matériaux dans
l’ordre du déroulement prévisible du chantier.
Si cela s’avère nécessaire, par manque de place
disponible, il faut procéder de façon à ce que les
charges les plus faciles à manutentionner soient
déplacées le plus fréquemment.
© OPPBTP
3 
RemaRqUe
Figure 2 
Chambre à mettre en place avec des pinces
Livrées autrefois
sans inserts, les
chambres
pouvaient être
mises en place
avec des pinces.
désormais elles
doivent être prééquipées et
manutentionnées
avec des
équipements
appropriés
conformément aux
consignes écrites.
4 
Des élingues plates ne constituent pas
systématiquement l’accessoire de levage le
plus approprié. Dans le cas de ce chantier, aucun
dispositif ne s’opposait efficacement à la chute
de la charge. Toutes les manutentions doivent
faire l’objet d’un mode opératoire précis, ici des
pinces auraient dû être utilisées.
Aucune consigne de sécurité n’est délivrée
aux ouvriers à l’ouverture du chantier, ni
rappelée lors des opérations. En outre, il est
nécessaire de désigner pour chaque tâche
concrète, les salariés qui vont l’accomplir.
6 
Quels que soient les ordres transmis, le
conducteur d’un engin doit se renseigner sur
les obstacles susceptibles de gêner sa manœuvre
et actionner prudemment les commandes.
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© OPPBTP
5 
Figure 3 
Chambre actuelle dotée de dispositifs 
intégrés pour sa manutention
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15. Une réaction allergique inattendue
Un jour de la fin du mois de juin, un maçon
intérimaire de 53 ans demande à rencontrer le
médecin du travail. Il lui explique qu’au début du
mois, il était occupé à poser des parpaings pour
la construction d’une usine. En bas du mur qu’il
était en train de monter, une entreprise spécialisée
réalisait un revêtement de sol en résine. Comme
c’était au mois de juin, il commençait à faire chaud
et beaucoup de vapeurs se dégageaient ; l’odeur
était très forte. Dès la fin de la première journée de
coulage du revêtement de sol en résine, ce maçon
intérimaire, travaillant directement à proximité, a
présenté des rougeurs et des démangeaisons du
visage et des avant-bras. Il est alors allé voir son
médecin traitant qui lui a prescrit un traitement
symptomatique et un arrêt de travail d’une
semaine.
Deux semaines plus tard, alors qu’il a repris son
travail, guéri de ses manifestations cutanées, et
qu’il se trouve sur le même chantier, au même
endroit, des ouvriers viennent faire un joint de
dilatation dans le revêtement de sol. Ils utilisent
pour faire ce joint une scie à sol qui travaille à sec.
Cette scie produit beaucoup de poussières. Or, le
revêtement étant en résine, le maçon intérimaire
a immédiatement déclenché une violente réaction
allergique eczématiforme du visage et des
démangeaisons sur tout le corps.
C’est à ce moment qu’il a demandé une
consultation en médecine du travail, le lien entre
ses problèmes d’allergie au niveau de la peau et
de son travail lui ayant paru, à juste titre, évident.
Le médecin du travail a contacté le coordonnateur
SPS (santé, protection de la santé) du chantier
afin de connaître les coordonnées de l’entreprise
titulaire du lot revêtement de sol. Il a obtenu
confirmation qu’il s’agissait bien de « résine
époxy ». Le médecin du travail a établi un certificat
de déclaration de maladie professionnelle, tableau
n° 51, qu’il a remis au salarié.
Que s’est-il passé ?
Diagnostic : allergie cutanée
Le salarié est allé consulter son médecin
traitant et un allergologue, qui ont confirmé
le diagnostic : il s’agissait bien d’une
sensibilisation aux résines époxydiques. La
seule mesure de prévention pour éviter la
récidive est l’éviction de tout contact avec le
produit, sous quelque forme que ce soit.
Guérison : éviter l’exposition
© fOrMULES PrESSE
La guérison a été obtenue au cours d’un
arrêt de travail d’une semaine. Le médecin
du travail a demandé et obtenu pour le
salarié un changement de chantier. Depuis,
celui-ci poursuit son travail sans problème
sur le plan de sa peau. Il a été informé des
risques liés à son allergie et demeure vigilant
afin de se retirer d’une nouvelle situation de
travail susceptible de l’exposer à nouveau.
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Figure 1 
Une réaction allergique inattendue
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AccIdents du trAvAIL dAns Le BtP
Qu’aurait-il fallu faire ?
Mettre en œuvre des mesures de prévention technique et médicale.
1 
Prévention technique
• Collective : ventilation ou travail à l’air libre,
aspiration des vapeurs à la source, utilisation de
produits de substitution, obtention des fiches de
données de sécurité, choisir les résines les moins
sensibilisantes avec les durcisseurs les moins
caustiques.
• Individuelle : hygiène vestimentaire, lavage des
mains, port de protections individuelles : gants en
PVC, lunettes, masques respiratoires, vêtements
adaptés.
Qu’est-ce que les résines époxy ?
adéquates, ou bien ils ont les équipements de
protection individuelle nécessaires mais les
conditions et l’organisation du travail ne favorisent
pas leur utilisation. C’est le cas lorsqu’il s’agit de
travailleurs à statut précaire, parfois ne parlant pas
français, travaillant de nuit et sous forte contrainte
de temps, avec des conditions d’hébergement
et d’hygiène très précaires (situation déjà
observée et pas forcément rare). Ailleurs, ce peut
être la difficulté de supporter des protections
individuelles par temps chaud.
L’observation présentée montre que le risque
existe également lors d’interventions ultérieures :
le sciage à sec d’une dalle en résine époxy libère
une grande quantité de poussières susceptibles
d’être allergisantes, car les molécules
redeviennent actives par l’effet de chaleur du
sciage sans eau.
2 
Prévention médicale
• Information des utilisateurs des risques et
des symptômes devant amener à consulter.
• Apprentissage à la lecture des étiquetages.
Ce sont des matières plastiques
thermodurcissables, qui se présentent sous forme
liquide ou solide. Chimiquement, elles renferment un
groupement époxy et résultent de la condensation
de l’épichlorhydrine et du bisphénol A. On leur
adjoint des durcisseurs, essentiellement des amines.
Dans le BTP, on trouve des résines époxydiques
dans les colles, peintures, vernis, revêtements de sol
coulés en place, sols sportifs ou industriels (fig. 2).
Quelles atteintes à la santé sont-elles 
susceptibles de provoquer ?
RaPPeL
© Dr
Elles sont responsables d’allergies cutanées sous
la forme d’eczéma de contact, touchant les parties
découvertes, soit essentiellement le visage, avec
œdème fréquent des paupières, et les mains,
poignets, avant-bras. Le contact est aéroporté soit
par les poussières, soit par les vapeurs (se reporter à
la fiche « résines époxydiques » du fichier actualisé
des nuisances – fAN – publié par le groupement
national des médecins du BTP – gNMBTP).
Il faut signaler que lorsqu’une personne se
sensibilise aux résines époxy, c’est pour la vie, et
que le moindre nouveau contact, même le simple
fait de rentrer dans une pièce où flottent dans l’air
quelques molécules de ces résines (un récipient
contenant de la résine dont le couvercle est ouvert
par exemple), suffit à déclencher une réaction
allergique.
Figure 2 
Produits contenant 
potentiellement 
des résines époxy
ReCommandation
Les personnes
soumises à la mise
en œuvre de
résines époxy
doivent être
équipées de
protections
individuelles
adéquates.
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© Dr
Dans quelles conditions cela peut-il 
arriver ?
Le plus souvent cela survient lors de la mise
en œuvre de telles résines, lorsque les salariés
chargés de cette mise en œuvre ne sont pas bien
informés des risques liés à ces produits et qu’ils
n’utilisent donc pas ou de façon incomplète les
protections nécessaires (fig. 3).
Les salariés peuvent être bien informés, mais
l’entreprise ne leur fournit pas les protections
Colles, peintures,
vernis, revêtements
de sol contiennent
des résines
époxydiques.
Figure 3 
Manipulation avec EPI (équipement 
de protection individuelle)
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Pour en sAvoIr PLus
Textes officiels
Code du travail
Code du travail : art. r4534-107 à
r.4534-130
Décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988
pris pour l’exécution des dispositions
du livre II du code du travail (titre III :
Hygiène, sécurité et conditions du travail)
en ce qui concerne la protection des
travailleurs dans les établissements
qui mettent en œuvre des courants
électriques, JO du 24 novembre 1988.
Normes
NF EN 795 (septembre 1996 − indice de classement :
S 71-513) : Protection contre les chutes de hauteur
− Dispositif d’ancrage − Exigences et essais. Document
modifié par l’amendement Nf EN 795/A1 (décembre 2000
− indice de classement : S 71-513/A1).
NF P 93-353 (décembre 1994) : plates-formes individuelles
roulantes légères.
NF P 93-352 (novembre 1997) : plates-formes individuelles
roulantes.
Ouvrages
Bases réglementaires de la prévention
dans le bâtiment et les travaux publics,
Organisation de la prévention, OPPBTP,
2e édition, 2010, 124 pages.
Prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles dans
le bâtiment et les travaux publics,
Aide-mémoire BTP, INrS, 4e édition,
2009, 136 pages.
Autres publications
Analyse des accidents du BTP
répertoriés dans Epicea, Claire Tissot,
Hygiène et sécurité au travail 218, INrS,
1er trimestre 2010.
Bons comportements prévention pour
les salariés des entreprises du BTP,
OPPBTP, 2006, 16 pages (brochure à
télécharger).
Bonnes pratiques prévention dans les
entreprises artisanales et les PME du
BTP, OPPBTP, 2005, 16 pages (brochure
à télécharger).
Sites internet à consulter
www.inrs.fr
www.oppbtp.fr
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