Le réseau d`Athènes - Accueil
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CONNEX 107-11-04 v5 24/11/04 18:29 Page 8 REPÈRES Le réseau d’Athènes Sous le feu des projecteurs puisqu’elle a accueilli les Jeux Olympiques de 2004, la ville d’Athènes a vu ses investissements en transport urbain exploser à cette occasion. Face à une voiture particulière omniprésente dans l’agglomération, la volonté d’infléchir cette prééminence s’affirme aujourd’hui. Pays de près de 11 millions d’habitants sur 132 000 km2, la Grèce connaît d’importants contrastes de densité sur son territoire. Près de 35% de la population grecque et 46% de la population urbaine est ainsi concentrée dans la région Attique, aire métropolitaine d’Athènes. Cette région couvre 1 450 km2, soit 1% seulement du territoire national, et accueille près de 4 millions d’habitants. Elle comprend la capitale et 93 villes. Depuis les années 80, les zones urbaines grecques sont touchées par un desserrement des centres villes vers leurs périphéries : Athènes a ainsi perdu 150 000 habitants entre 1981 et 2001. Le tissus urbain s’étend du bassin géographique initial de la ville jusqu’aux montagnes du pourtour, voire au-delà avec la conversion partielle de zones de résidences secondaires en quartiers de résidence permanente. La pollution, importante à Athènes en raison de son emplacement (une cuvette entourée sur 3 côtés de chaînes montagneuses), a motivé en 1982 la restriction de la circulation motorisée dans le centre ville. Un Plan de déplacement pour l’Attique, des mesures pour un partage de la voirie plus favorable aux bus et une politique de stationnement plus restrictive ont été lancés afin de contrôler et même d’inverser la mainmise de la voiture particulière sur les modes de déplacement. Le taux de propriété d’un véhicule a cru de 9% par an entre 1996 et 2002, soit aujourd’hui 420 véhicules pour 1 000 Athéniens. Si le taux d’usage des transports publics est comparable à celui des grandes villes européennes, le gouvernement grec souhaitait le voir passer de 25% à 42% au terme des projets de développement du réseau qui ont été engagés. Pour cela, le travail à réaliser est de taille et les investissements sont colossaux. Car Athènes est partie de loin, et ses infrastructures de transport étaient peu développées. Des causes historiques La première ligne de chemin de fer date de 1869 et a été convertie en métropolitain en 1904. Les fonds nécessaires à la construction de nouvelles lignes n’ont pu être réunis pendant une longue période. A la fin de la seconde guerre mondiale, le réseau de transport d’Athènes est quasi-inexistant, et se développent des lignes de bus qui s’appuient sur l’initiative individuelle. Une instance de coordination, la “ caisse commune des autobus ” ou KTEL, se met rapidement en place. A cette Connexions 11 époque les lignes de bus étaient rentables et le système fonctionnait bien. C’est la croissance de l’usage de la voiture particulière à partir des années 60 qui l’a remis en question, constituant une entrave à la circulation des transports en commun urbains. La chute de fréquentation fut fulgurante, marquant la fin de leur rentabilité. Ce qui amena le gouvernement à restructurer le réseau dans les années 70. Les entreprises exploitantes deviennent propriété publique, et sont créées ISAP, ILPAP et ETHEL, pour exploiter respectivement la ligne de métro (plus quelques lignes de bus), les trolleybus et les bus. En 1978 est fondée l’OASA, société publique indépendante dont la charge est de coordonner et piloter les services rendus par ces entreprises. Seules les lignes de bus intra et interrégionales sont désormais regroupées au sein de KTEL régionaux composés d’actionnaires propriétaires d’autobus. Les deux autres lignes de métro n’ouvrent qu’en 2000 et sont exploitées par AMEL, filiale d’Attiko Metro. Cette dernière est une société créée par l’Etat pour assurer la supervision et la planification des nouvelles lignes et de leurs extensions, ainsi que l’interconnexion avec les autres modes. CONNEX 107-11-04 v5 24/11/04 18:29 Page 13 REPÈRES Un Etat très présent de transport et la fréquence de passage des rames. Comment sont organisés les transports publics à Athènes-Le Pirée ? En ce qui concerne les transports interurbains et régionaux, chaque région, dont l’Attique, est munie d’une société régionale d’exploitation des autobus ou KTEL, qui regroupe des exploitants privés de lignes d’autobus. Le transport ferroviaire y est assuré par l’OSE, entreprise publique de chemin de fer nationale. Sa filiale ERGOSE est chargée de l’assister dans la réalisation des infrastructures. Athènes-Le Pirée possède une entité unique, l’OASA, “ personne juridique de droit privé ” qui a pour compétence la gestion du transport public dans cette zone. Cette entité est sous le contrôle du ministère des Transports et des communications et détenue à 100% par l’Etat. Elle a la possibilité depuis 1993 d’assigner l’exploitation du service de transport à des sociétés anonymes constituées par elle. Ce qui est désormais le cas des trois exploitants ETHEL, ISAP et ILPAP. Attiko Metro doit quant à lui conserver l’Etat grec comme actionnaire majoritaire et est sous l’égide directe du ministère de l’Environnement, de l’Aménagement et des Finances. Sa filiale d’exploitation des deux nouvelles lignes de métro, AMEL, devrait bientôt fusionner avec ISAP et être à son tour sous tutelle de l’OASA. Avec 18 km de voies doubles souterraines et trois correspondances avec la ligne ISAP, les deux lignes exploitées par AMEL depuis 2000 se coupent en plein centre ville. Les extensions qui sont en cours devaient ramener le réseau à 38 km de voies à l’horizon 2007, en reliant la capitale à des zones périphériques densément peuplées à l’ouest et à l’est d’Athènes. Elles desserviront le nouvel aéroport Vénizelos et, au sud, un ancien site aéroportuaire voué à être réaménagé. Des retards ont été pris sur les travaux en raison de découvertes archéologiques et du report de la desserte directe du stade olympique par la ligne 3 pour des raisons budgétaires. Ces extensions se doublent de la mise en service de nouveaux matériels roulants : 21 nouvelles rames de métro de types courant continu standard et bitension. Ces dernières circulent sur une portion commune avec la ligne de RER. Le réseau et ses développements L’ancienne ligne de métro qui date de 1896 et relie le port du Pirée au nord d’Athènes sur 26 km, a été modernisée à l’occasion des Jeux Olympiques d’août 2004. L’objectif : renouveler et renforcer le matériel roulant et le système de signalisation pour rendre plus attractive cette ligne vieillissante, améliorer sa capacité Une ligne ferrée suburbaine exploitée jusqu’ici par la société nationale de chemin de fer OSE relie quant à elle Le Pirée au centre d’Athènes et se dédouble au nord pour desservir les zones périphériques jusqu’aux villes de Thessalonique d’une part et Patras de l’autre. L’axe AthènesThessalonique devrait être relié à l’horizon 2008 par une ligne à grande vitesse. S’y ajoute désormais la ligne de RER nouvellement ouverte, qui permet de relier port du Pirée, centre ville et aéroport, ainsi que les principales installations olympiques. Le réseau de RER est exploité par une filiale à 100% d’OSE créée à cet effet, Proastiakos, et doit à terme s’étendre sur 260 km (seuls 32 km étaient opérationnels pour les JO). Ce réseau, interconnecté avec le réseau métropolitain, a 20 km de voies communes avec la ligne 3 pour la desserte de l’aéroport. Seule cette portion de la ligne est Connexions 12 électrifiée pour les JO, le reste étant desservi par des automotrices diesel. En vue de la modernisation et des extensions de ce réseau de RER, la RATP a conclu en décembre 2003 un contrat d’assistance à l’exploitation qui l’engage pour une période de 3 ans. Lui reviennent l’organisation de Proastiakos (du montage à la formation du personnel), la remise à niveau des trois branches existantes et leur exploitation jusqu’en 2006, en plus de celle des deux nouvelles à compter de fin 2004. Lancés en 2002, les travaux de construction de 2 lignes de tramway n’ont pu être achevés à temps pour les JO : 17 km sur 24 prévus, qui doivent relier le centre d’Athènes à la côte d’une part et une partie de cette dernière, se rejoignant en un point et assurant la desserte des installations olympiques au sud de la ville. A l’horizon 2012, ce sont 68 km de ligne qui sont programmés, extensions allant du Pirée d’une part aux quartiers nord de la ville de l’autre. La société Tram, filiale d’Attiko Metro, a été créée afin d’en être le maître d’ouvrage et d’en assurer l’exploitation. Tramway bidirectionnel pouvant circuler en unités multiples, ses 35 rames climatisées en font le premier à être entièrement climatisé. Quant aux lignes de bus, elles ont bénéficié pendant les JO de 150 km de voies réservées surveillées par des caméras. Alors qu’une quinzaine de couloirs seulement existaient antérieurement, 40 d’entre eux demeurent à l’issue des Jeux. Avec un parc de 1 800 bus exploités par ETHEL et de 400 trolleybus dont le service est assuré par ILPAP, la flotte fait aujourd’hui l’objet d’un renouvellement. Des véhicules accessibles aux personnes handicapées et climatisés se substituent aux anciens modèles. Près de 1 300 bus ont été commandés depuis 2000. Parmi eux 195 bus GNV (au gaz naturel) sont en service Le grand bond des JO C’est donc un bond en avant de plus de vingt ans qu’aurait réalisé Athènes pour développer ses infrastructures de transport à l’occasion des Jeux Olympiques. D’autant que les sites olympiques n’étaient accessibles qu’en trans- INVESTISSEMENTS (MILLIONS EUROS) 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 ISAP 2002 2003 2000 2001 1998 1999 1996 OASA 1997 1994 1995 1992 ILPAP 1993 1990 1991 1988 ETHEL 1989 1986 1987 1984 0 1985 20 000 1982 port public, gratuit pour les spectateurs. Les nouvelles infrastructures programmées devaient être financées à hauteur de 30% par l’Etat grec et 70% par des fonds européens : les aides 20002006 du fonds de cohésion représentent plus de la moitié des investissements engagés, et la Banque européenne d’investissement a fait un prêt d’1,5 milliard d’euros pour les JO. Aussi malgré les retards pris sur les travaux, qui ont nécessité la mise en place de “ plans de contingence ” concentrant les priorités pour assurer un bon déroulement des Jeux, le bilan est positif. D’autant que le métro a vu sa fréquentation (hors spectateurs voyageant gratuitement) exploser au début du mois d’août 2004, dépassant les prévisions du Comité d’organisation des Jeux. Une circulation pratiquement doublée aurait ainsi permis de transporter près de 500 000 passagers par jour sur ce réseau. 1983 depuis 2001, et 404 véhicules (dont 121 GNV) ont été commandés à la veille des jeux, commandes passées auprès d’Irisbus (ex groupes Renault et FiatIveco). Athènes possède désormais le plus important parc de véhicules fonctionnant au gaz naturel. S’y ajoute la création d’un centre de gestion du trafic multimodal, appelé à surveiller les couloirs de bus et à diffuser une information sur panneaux à destination des voyageurs. Une interface est prévue entre ce poste central et les PCC des réseaux de bus, de tramway, de métro et de RER. Page 6 1980 18:29 1981 24/11/04 TOTAL V INVESTISSEMENTS OYAGES REALISES( (MILLIONS MILLIONSEUROS ) ) 800 700 600 500 400 300 200 100 0 19 78 19 7 19 9 80 19 8 19 1 82 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 0 20 0 0 20 1 02 CONNEX 107-11-04 v5 LES ACTEURS DES RESEAUX DE TRANSPORT PUBLIC (ANNEE 2002) Mission Chiffre d’affaires Effectifs Planification, coordination, supervision des entreprises d’exploitation 9,2 M€ 142 agents 0,800 0,700 0,600 ETHEL Mission (filiale d’OASA) Chiffre d’affaires Voyages Effectifs Nombre de véhicules Service d’autobus 110,6 M€ 370 M 6 667 agents 1 841 ILPAP Mission (filiale d’OASA) Chiffre d’affaires Voyages Effectifs Nombre de véhicules Service de trolleybus 25,2 M€ 80,2 M€ 1 746 agents 403 ISAP Mission (filiale d’OASA) Chiffre d’affaires Voyages Effectifs Nombre de véhicules Exploitation de la ligne 1 du métro 53,6 M€ 108,7 M 1 280 agents 237 Attiko Metro (AMEL) Mission Chiffre d’affaires Voyages Effectifs Nombre de véhicules Exploitation des lignes 2 et 3 du métro 55,1 M€ 132,4 M 830 168 Proastiakos Mission Exploitation du RER Tram Mission Exploitation de la ligne de tramway KTEL Attique Mission Service de bus suburbains qui desservent la région Attique Source : Rapport d’activité 2002 de l’OASA PRIX DU BILLET (EN EUROS) 0,500 0,400 0,300 0,200 0,100 0,00 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 OASA Evolution réelle Evolution simulée du prix de 1977 en fonction du seul taux d’inflation (hors hausse tarifaire) GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT POUR LES JO 2004 Infrastructures Autoroute périphérique Réseau ferroviaire suburbain Métro Tramway Source : Commission européenne Connexions 13 Coût estimé Participation de l’UE 950 M€ 640 M€ 1,6 milliards d’€ 350 M€ 475 M€ 320 M€ 900 M€ 175 M€