André Larquié président Brigitte Marger directeur général

Transcription

André Larquié président Brigitte Marger directeur général
André Larquié
président
Brigitte Marger
directeur général
Pour inaugurer la saison 2000-2001, la cité de la musique a le plaisir de vous proposer d’entendre Tamerlano en version de concert : un opera seria moins connu
que Giulio Cesare (1724), Ariodante (1735) ou Alcina (1735), mais dont la richesse
musicale témoigne d’une conscience aiguë de la conduite dramatique, y compris
dans une forme jugée, même à l’époque du compositeur, comme rigide et stéréotypée (un enchaînement d’airs et de récitatifs…). Haendel rompt en effet avec
la tradition des sujets antiques en s’inspirant d’un sujet historique (la rivalité entre
l’Empire turc du XVe siècle et ses rivaux d’Asie centrale) puis confie de nouveaux
moyens d’expression vocale aux deux héros Tamerlan et Bajazet , en mêlant
l’habituel récitatif secco (accompagné du continuo) et le récitatif accompagnato
(c’est-à-dire « accompagné de l’orchestre ») pour atteindre une intensité dramatique (notamment dans la scène de la mort) unique dans toute l’œuvre de Haendel.
samedi
16 septembre - 20h
salle des concerts
Georg Friedrich Haendel
Tamerlano
opera seria en trois actes
livret de Nicolo Francesco Haym d’après Agostino Piovene
(version de concert ; traduction page 8)
Christophe Rousset, clavecin, direction
Bejun Mehta, contre-ténor (Tamerlan, empereur
tartare)
Delphine Haidan, mezzo (Andronicus, prince
grec, allié de Tamerlan)
Kobie Van Rensburg, ténor (Bajazet, empereur
turc et prisonnier de Tamerlano)
Sandrine Piau, soprano (Asteria, fille de Bajazet et
amante d’Andronicus)
Sylvie Althaparro, mezzo-soprano (Irène, princesse de Trebizonde, fiancée de Tamerlan)
Jérôme Corréas, baryton-basse (Léon, confident
d’Andricus)
Les Talens Lyriques
entracte après l’acte II
durée : 3 heures
partenaire
de la cité de la musique
ce concert est retransmis en direct sur Radio Classique
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
Georg Friedrich
Haendel
Tamerlano
4 | cité de la musique
Juillet 1724 : Haendel est au zénith de sa gloire londonienne. L’écho des applaudissements qui ont salué
son Giulio Cesare ne s’est pas encore éteint. En moins
de trois semaines, il boucle la composition d’un
Tamerlano dont Nicolo Haym, son librettiste, est allé
chercher la matière dans une tragédie du Français
Pradon, un Tamerlan ou La Mort de Bajazet, représenté à Paris en 1677. Pradon serait aujourd’hui bien
oublié si, en cette même année 1677, sa Phèdre &
Hippolyte n’avait été opposée au cours d’une cabale
à la Phèdre de Racine. Il s’était ainsi trouvé porter les
couleurs de l’« Ancien » Corneille contre son
« Moderne » rival. Ce qui a probablement contribué à
lui valoir la faveur de Haendel dont l’admiration pour
l’esprit cornélien avait été constante durant trois saisons : un Flavio d’après Le Cid en 1723, le Tamerlano
en 1724, et une Rodelinda d’après Pertharite en 1725.
Longtemps après, en fin de carrière, on retrouve
Corneille avec la pieuse Theodora composée en 1750.
Le choix du sujet de Tamerlano pouvait sembler
étrange. Depuis sa création, l’opéra italien allait chercher
son inspiration dans l’Antiquité, aux confins de l’histoire et de la mythologie. Avec ce nouvel opéra, on
entrait dans le monde moderne. Le conflit entre l’Empire
turc du XVe siècle et ses rivaux d’Asie centrale pouvait
sembler lointain ; mais le Turc lui-même appartenait à
une actualité très présente. Un an avant la naissance de
Haendel, il assiégeait Vienne et menaçait l’Europe.
Quarante ans plus tard, la frayeur n’était pas encore
oubliée. Il faudra attendre les années mozartiennes
pour qu’une marche turque fasse sourire.
A dire vrai, l’utilisation par Haym de la tragédie de
Pradon était moins originale qu’il n’y pouvait paraître.
L’histoire de Tamerlan et de Bajazet avait déjà eu à
plusieurs reprises les honneurs de la scène lyrique
en Italie : Alessandro Scarlatti en 1706 à Pratolino (à
la cour des Médicis), Francesco Gasparini en 1710
(à Venise puis à Reggio) et Leonardo Leo en 1719 (à
Naples). Hôte lui-même en 1706 du Gran principe
Ferdinand de Médicis, le tout jeune Haendel a vrai-
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
semblablement connu la version Scarlatti.
Devenu célèbre et s’attaquant à son tour à la tragédie de Pradon, le compositeur avait prévu de confier
le personnage de Bajazet à un ténor plutôt qu’au traditionnel castrat ; il fit, en conséquence, appel aux
services du célèbre Francesco Borosini qui avait déjà
tenu le rôle dans la version de Gasparini. Premier
grand ténor italien à paraître sur la scène anglaise – où
l’avaient précédé la Cuzzoni et Senesino, avec qui il
allait chanter le Tamerlano – , le chanteur semble avoir
eu des idées très précises sur le profil dramatique du
héros qu’il incarnait. Il ne manqua pas de les exposer
à Haendel dont il fut apparemment écouté et qui
apporta à sa partition initiale de nombreuses modifications tendant à renforcer la tension dramatique de
l’ouvrage.
En effet, les deux personnages principaux du
Tamerlano que nous connaissons, Bajazet et Tamerlan
lui-même, abandonnent plusieurs fois la splendeur
solennelle de la grande aria à reprises pour s’exprimer
dans un mélange inattendu de récitatifs secco et
accompagnato mêlés à des fragments d’arioso. La
scène y perd de sa magnificence décorative, mais
elle s’enrichit d’une intensité tragique qui n’est pas
sans rappeler certains sommets de l’opéra monteverdien. On remarquera tout particulièrement le long
monologue qui accompagne le suicide d’un Bajazet
fou de douleur et de colère. A coup sûr, un des plus
grands moments du théâtre haendélien ; mais peutêtre aussi l’annonce prémonitoire de l’expression
lyrique moderne.
Jean-François Labie
notes de programme | 5
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
argument
acte I
Les Tartares ont vaincu les Turcs. Tamerlan, leur empereur, a capturé le sultan Bajazet qui, désespéré, ne
songe plus qu’au suicide. Le prince grec Andronicus,
allié de Tamerlan, est amoureux d’Asteria, fille de
Bajazet. Fiancé à Irène, princesse de Trébizonde,
l’empereur tartare tombe sous le charme d’Asteria.
Jeux de l’amour et de la politique : il offre à Andronicus
la main d’Irène et le rétablissement à son profit de la
puissance byzantine ; à condition qu’il plaide sa cause
auprès d’Asteria dont le père sera remis en liberté.
Embarras d’Andronicus qui n’ose refuser et amertume d’Astéria qui se croit trahie.
acte II
Découragée et amère, la fille de Bajazet feint d’accepter la main et le trône de Tamerlan, ce qui horrifie
son père. En fait, sa soumission n’est qu’apparente ;
Asteria n’a qu’un but : approcher l’ennemi de sa
famille pour le poignarder. Toutefois, à la dernière
minute, elle renonce à son projet et laisse tomber son
arme. Colère de Tamerlan qui proclame bien haut son
intention de faire périr et la fille et le père.
acte III
Bajazet et Asteria font le projet d’empoisonner
Tamerlan. De son côté, celui-ci, revenu à des sentiments moins violents, renouvelle son offre à
Andronicus. Plus ferme qu’au premier acte, le Grec
refuse et révèle son amour pour Asteria, provoquant
ainsi la fureur de l’empereur. Réduite au statut d’esclave, Asteria met du poison dans la coupe de
Tamerlan au cours d’un banquet. Son geste est vu et
dénoncé par Irène ; ce qui provoque sa condamnation.
Désespoir de Bajazet qui se suicide à l’issue d’un long
monologue où il maudit Tamerlan. Emu, l’empereur
pardonne. Il épousera Irène et Andronicus son Asteria.
Tout est bien qui finit bien (sauf pour Bajazet).
J.-F. L.
6 | cité de la musique
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
biographies
Christophe Rousset
Passionné dès l’âge de 13
ans par le clavecin,
Christophe Rousset suit
tour à tour l’enseignement
d’Huguette Dreyfus à la
Schola Cantorum de Paris
et de Bob Van Asperen au
Conservatoire royal de la
Haye. En 1983, il remporte le Premier prix et le
Prix du public au septième
Concours de clavecin de
Bruges. Il est aussitôt sollicité en tant que soliste
par des festivals prestigieux (Aix-en-Provence,
Saintes, Beaune, Le
Printemps des Arts de
Nantes) et des formations
célèbres (La Petite Bande,
The Academy of Ancient
Music, Les Arts
Florissants). Il enseigne
depuis 1991 au
Conservatoire de Paris.
Son activité de claveciniste l’amène rapidement
à passer à la direction
d’orchestre proprement
dite, avec les Arts
Florissants et Il Seminario
Musicale. En 1991, il
fonde son propre
ensemble, Les Talens
Lyriques, dont le répertoire s’étend des
madrigaux italiens et des
airs de cour français à
l’opera seria napolitain et
vénitien, en passant par
l’opéra-comique français.
Dans le domaine de
l’opéra, il se consacre
notamment à Haendel
(Scipione, Riccardo
Primo, Rinaldo,
Admeto...), Monteverdi (Le
Couronnement de
Poppée créé à l’Opéra
d’Amsterdam), Cimarosa
(Il Mercato di Malmantile à
l’Opéra du Rhin), à l’opéra
napolitain (Armida abbandonata de Jommelli,
Antigona de Traetta), vénitien (La Didone de Cavalli)
et français (Les Fêtes de
Paphos de Mondonville).
Christophe Rousset partage ainsi sa carrière entre
le clavecin solo et la direction de son ensemble. Au
clavecin, ses intégrales de
Rameau et de Couperin
sont remarquées par la
critique internationale. En
1998, après une tournée
en Australie (Sydney
Festival), aux Etats-Unis et
en Allemagne, il a dirigé
Mitridate de Mozart à
l’Opéra national de Lyon,
et présenté une nouvelle
production au Théâtre du
Châtelet à Paris en mars
2000. En 99-2000, ses
projets l’amènent à diriger
encore Haendel à la
scène : Giulio Cesare
notes de programme | 41
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
(Montpellier), Serse
(Montpellier, Dresde...),
Tamerlano
(Drottningholm). En 2001,
il dirigera une nouvelle
production de la Didone
de Cavalli à l’Opéra de
Lausanne, puis reviendra
à Traetta avec Ippolito e
Aricia à Montpellier, avant
une reprise du
Couronnement de
Poppée à Amsterdam. Il
est également invité au
Teatro Regio de Milan
pour une Passion selon
Saint Jean, participera à
une tournée internationale
avec le Stabat Mater de
Pergolèse, et sera à nouveau à la tête de
l’Académie baroque
d’Ambronay pour une
production de Cadmius et
Hermione de Lully.
Bejun Mehta
Lauréat en 1998 de la
Richard Tucker
Foundation Career Grant,
il a d’abord été connu en
tant que sopraniste après
la sortie de son premier
CD en solo en 1983.
Stereo Review l’a consacré « Artiste débutant de
l’année » et Leonard
Bernstein a dit de lui : « Il
est difficile de croire à la
richesse et à la maturité
42 | cité de la musique
de la compréhension
musicale de cet adolescent. » Le New Yorker l’a
trouvé « remarquable ».
Martin Bernheimer, lauréat
du Prix Pulitzer, critique
pour le Los Angeles
Times, était tout simplement « émerveillé ». A
partir de là, Bejun a mené
une vie musicale aux multiples facettes :
enregistrements, violoncelliste,
arrangeur/adaptateur et
tournées en Amérique du
Sud en tant que chef d’orchestre. Il a gagné un
Grammy Award pour ses
productions musicales. En
1990, il a été diplômé
magna cum laude par
l’université de Yale avec
félicitations en littérature
allemande. Il a donné une
interprétation remarquée
de Mordecail dans Esther
de Haendel, joué avec la
Millennial Arts Production
à l’Angel Orensanz
Foundation for the Arts ;
ses projets incluent un
récital et une émission/diffusion WQXR pour la
Marilyn Horne Foundation
et une interprétation
d’Armindo dans
Partenope de Haendel au
New York City Opera à
l’automne prochain. Par la
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
suite, il apparaîtra au
Marilyn Horne Birthday
Gala au Juilliard Theater à
New York et donnera des
récitals à Tyler (Texas).
Bejun Mehta participera
aux Musical Prodigies :
Perilous Journeys,
Remarkable Lives de
Claude Konneson, pour
lequel il a écrit l’épilogue.
Delphine Haidan
Tout en poursuivant ses
études au Conservatoire
de Paris, Delphine Haidan
participe régulièrement à
de nombreux stages d’interprétation, entre autres
avec Sergio Segalini et
Alberto Zedda, sous la
direction duquel elle interprète de larges extraits de
L’Italienne à Alger. Elle
remporte alors un Premier
prix d’opéra au
Conservatoire de Paris et
est engagée comme stagiaire à l’Ecole d’Art
lyrique de l’Opéra de
Paris. Elle y est très vite
remarquée et, dès lors, les
propositions de rôles arrivent de différents théâtres
(Avignon, Lyon, Opéra de
Paris-Garnier). Delphine
Haidan est également invitée régulièrement pour
participer à des concerts
et des récitals. Elle prend
part au Festival d’Aix-enProvence en interprétant
le rôle de La Troisième
Dame dans La Flûte
enchantée, mise en scène
de Robert Carsen, sous la
direction de William
Christie. Auparavant, elle
avait obtenu beaucoup de
succès en interprétant
Peer Gynt à l’Opéra
Bastille. Après sa participation au concert donné
au Royal Albert Hall à
Londres, dans L’Enfant et
les Sortilèges, sous la
direction de Kent Nagano,
Delphine Haidan interprète pour la première fois
Cherubin dans Les Noces
de Figaro, à l’Opéra de
Rennes. Elle est invitée
par la suite au Grand
Théâtre de Metz pour
interpréter Niklauss dans
Les Contes d’Hoffmann,
puis à l’Opéra de Nantes
pour être Fidalma dans
Il Matrinonlo sagrelo. Elle
interprète par la suite
Malika dans Lakmé à
l’Opéra de Marseille aux
côtés de Nathalie Dessay,
puis Manon à l’Opéra
Bastille, Chérubin à
l’Opéra de Tel Aviv,
Dulcinée dans Don
Quichotte de Massenet à
l’Opéra de Nantes. Elle
est alors invitée à Dresde
pour interpréter le rôle de
l’Enfant dans L’Enfant et
les Sortilèges sous la
direction de Michel
Plasson, puis elle chante
Le Songe d’une Nuit d’Eté
de Mendelssohn avec
l’Orchestre national de
Lyon avant de participer
aux productions de Der
Zwerg, de L’Enfant et les
Sortilèges et de Parsifal
de l’Opéra Bastille. Outre
de nombreux projets de
concerts et de récitals,
Delphine Haidan interprétera Le Songe d’une Nuit
d’été de Britten au Grand
Théâtre de Bordeaux, Lulu
à l’Opéra royal de
Wallonie, La ChauveSouris au Grand Théâtre
de Tours. A l’Opéra
Bastille, Le Dialogue des
Carmélites, Carmen
(Mercedes), Les Contes
d’Hoffmann (Niklauss).
Sandrine Piau
Après avoir acquis une
grande notoriété dans la
musique baroque (répertoire dans lequel elle
travaille régulièrement
avec des chefs tels que
Philippe Herreweghe,
Christophe Rousset,
Gustav Leonhardt,
Sigiswald Kuijken, JeanClaude Malgoire, Mark
Minkowski, William
Christie dans des lieux
comme le Festival d’Aixen-Provence et le Royal
Opera House de Covent
Garden à Londres),
Sandrine Piau élargit son
répertoire grâce à l’Opéra
national de Lyon qui lui
propose d’interpréter La
Première Dame dans Die
Zauberflöte, sous la direction de Kent Nagano. Elle
aborde ensuite les rôles
de Lucia dans Le Viol de
Lucrèce de Britten,
Zerbinetta dans Ariadne
auf Naxos à Rennes ainsi
que Servilia dans La
Clemenza di Tito de Gluck
au Théâtre des ChampsElysées sous la direction
de Louis Langrée, confirmant ainsi sa place
d’exception parmi la nouvelle génération.
Récemment, Sandrine
Piau s’est produite au
Grand Théâtre de Genève
en interprétant Ismène
dans Mitridate Re Di
Ponte (nouvelle production de J. Keenan et F.
Negrin), rôle qu’elle
chante également en
concert à Lyon sous la
direction de Christophe
Rousset, aux côtés de
Nathalie Dessay et Cécilia
Bartoli. Elle s’est égalenotes de programme | 43
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
ment produite à Florence
dans L’Enfant et les sortilèges sous la direction de
Myung- Whun Chung, et
à la Philharmonie de Berlin
dans Jeanne au bûcher
sous la direction de Kurt
Masur. Elle a incarné
Pamina dans Die
Zauberflöte au Théâtre
des Champs-Elysées,
sous la direction de JeanClaude Malgoire, Servilia
dans La Clemenza di Tito
et Ännchen dans Der
Freischütz (nouvelle production de Myung-Whun
Chung). Elle a également
interprété Titania dans Le
Songe d’une nuit d’été,
sous la direction de
Steuart Bedford, Mitridate
Re di Ponto au Théâtre du
Châtelet (nouvelle production de Christophe
Rousset) et Attalante dans
Xerxes de Haendel à
l’Opéra de Montpellier et
au Festival de Dresde. En
2000-2001, Sandrine Piau
incarne Drusilla dans Le
Couronnement de
Poppée à l’Opéra
d’Amsterdam et
Konstanze dans
L’Enlèvement au sérail à
l’Opéra de Bordeaux. Par
ailleurs, l’artiste se produit
en récital avec des pianistes tels que Jos van
44 | cité de la musique
Immerseel (Festival de
Saintes, Bruges), Claude
Lavoix (Théâtre de
Rennes), Roberto Negri
(La Scala de Milan),
Christian Ivaldi (Folle
Journée à Nantes)...
Sylvie Althaparro
découvre la musique classique alors qu’elle
poursuit des études universitaires en langues
étrangères. Elle fréquente
les conservatoires de
Massy et d’Issy-lesMoulineaux, et a
rapidement l’occasion de
se produire au sein d’excellents ensembles
vocaux et baroques :
Accentus, Akademia, Les
Demoiselles de Saint-Cyr.
Elle fait partie, de 1994 à
1997, du Centre de
Formation lyrique de
l’Opéra de Paris. Durant
cette période, elle interprète plusieurs rôles à
l’Opéra de Paris-Bastille
dans Idomeneo, Norma,
Parsifal, Rigoletto. Elle y
chante également en récital, en compagnie des
musiciens de l’Orchestre
de l’Opéra, un programme Ravel-Respighi.
C’est à l’Opéra de Rennes
qu’elle aborde son premier grand rôle avec
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
Sextus de La Clémence
de Titus. Puis elle chante
Mozart, Haydn et Haendel
à Bonn, Nîmes,
Montpellier et Royaumont.
Elle fait partie de la production d’Admeto de
Haendel (Orindo) par les
Talens Lyriques sous la
direction de Christophe
Rousset, à Sydney,
Montpellier, Beaune, et au
festival de Halle. On a pu
entendre Sylvie Althaparro
deux fois à l’Abbaye de
Royaumont, dans le rôle
de Baba la Turque (The
Rake’s Progress de
Stravinsky, mise en scène
André Engel, direction
musicale Serge Zapolski)
et dans celui de Pénélope
(Il Ritorno d’Ulysse in
Patria de Monteverdi,
dirigé par Jean-Claude
Malgoire). Elle est, en
1999, Geneviève dans
Pelléas et Mélisande à
l’Opéra comique, sous la
direction de Georges
Prêtre. En 2000, elle fait
partie de l’équipe formée
par Jean-Claude Malgoire
pour chanter les trois opéras de Monteverdi dans
une tournée française. Elle
sera Ottavia dans Le
Couronnement de
Poppée, Pénélope dans
Le Retour d’Ulysse, La
Messagère dans Orfeo.
On pourra également l’entendre à Nîmes,
Montpellier et Alès dans
Theodora de Haendel
(Irene). Depuis 1994,
Sylvie Althaparro étudie le
chant avec Madeleine le
Marc’Hadour.
Jérôme Corréas
a obtenu un Premier prix
au Conservatoire de Paris
et a étudié deux ans à
l’Ecole d’Art lyrique de
l’Opéra de Paris. Il a interprété par la suite de
nombreuses œuvres
baroques sous la direction de William Christie
(Castor et Pollux, Les
Indes Galantes de
Rameau, Didon et Enée
de Purcell, Le Messie de
Haendel, Idoménée de
Campra, Orfeo de Rossi),
Christophe Rousset
(Riccardo Primo et
Admeto de Haendel,
Didon de Desmaret),
Jean-Claude Malgoire
(Requiem de Campra,
Orfeo de Monterverdi),
Paul Dombrecht (Passion
selon Saint Jean de
Bach), Sergio Vartolo (La
Rappresentazione di
Anima et di Corpo de
Cavalieri), Christophe
Coin (Les Grands Motets
de Brossard). Se consacrant également au
répertoire lyrique des XIXe
et XXe siècles, il chante
dans La Traviata de Verdi
dirigée par Donato
Renzetti au Capitole de
Toulouse, Vol de nuit de
Dallapiccola avec
l’Orchestre philharmonique de Radio France
sous la direction de
Marek Janowski, Le Vin
Herbé de Franck Martin
avec l’Orchestre de
chambre de Lausanne
dirigé par Jésus López
Coboz. En concert, il
chante dans le Requiem
de Fauré avec l’Orchestre
philharmonique de Madrid
dirigé par Luis Garcia
Navarro, le Te Deum de
Bruckner avec l’Orchestre
philharmonique de Radio
France, la 9e Symphonie
de Beethoven avec
l’Orchestre de Tours
dirigé par Jean-Bernard
Pommier. Jérôme Correas
s’est également produit
en récital notamment à
l’Opéra Bastille, à l’Opéra
de Montpellier, à la
Bibliothèque nationale de
France, au Festival d’Aixen-Provence et dans de
nombreux autres festivals.
Kobie Van Rensburg
est né à Johannesburg,
en Afrique du Sud. Il a
étudié le droit et les
sciences politiques à l’université chrétienne de
Potchefstroom et parallèlement a suivi les cours
d’art lyrique du professeur
Werner Nel. Il a été le lauréat de plusieurs
concours de chant organisés en Afrique du Sud ;
en 1994, il a remporté
l’UNISA International
Singing Competition dans
la catégorie « concert ». Il
a interprété à l’âge de 21
ans Belmonte de
l’Enlèvement au Sérail,
puis Don Ottavio dans
Don Juan, Ferrando dans
Cosi fan tutte, ainsi que
Fenton dans Falstaff de
Giuseppe Verdi, Jaquino
dans Fidelio de Ludwig
van Beethoven et Alfred
dans La Chauve-souris de
Johann Strauss. Il a également participé à des
concerts et à des oratorios au Cap, à Durban et à
Johannesburg. Depuis
1994, Kobie van
Rensburg a déplacé le
centre de ses activités
artistiques à Munich.
Après son engagement
par l’Opernstudio du
Théâtre national bavarois
notes de programme | 45
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
de Munich, il est actuellement membre du Théâtre
d’Etat de la place
Gärtner ; il s’est également produit dans
d’autres théâtres : notamment à l’Opéra d’Etat de
Berlin (Arcetro dans
Euridice de Jacopo Peri),
l’Opéra national Bavarois
de Munich (Arbace dans
Idoménée de Wolfgang
Amadeus Mozart), le
Théâtre d’Etat
d’Oldenbourg (Nerone
dans Le Couronnement
de Poppée de Claudio
Monteverdi), le Théâtre de
Lucerne (le comte Belfioro
dans La Finta Giardiniera
de Wolfgang Amadeus
Mozart) et au Théâtre du
Prince Régent à Munich
(le Jeune matelot dans
Tristan et Isolde de
Richard Wagner). Il chante
régulièrement dans des
concerts et oratorios, en
Allemagne comme en
Autriche, et travaille avec
des chefs d’orchestre
renommés tels que Lorin
Maazel, René Jacobs,
Peter Schneider et
Christopher Hogwood.
Bien que son répertoire
comprenne des œuvres
allant de la Renaissance à
la musique contemporaine, sa préférence va à
46 | cité de la musique
la musique de la fin du
XVIIe siècle et du début du
XVIIIe siècle, interprétée
selon les usages de
l’époque.
Les Talens Lyriques
L‘ensemble de musique
instrumentale et vocale
Les Talens lyriques a été
créé en 1991. En choisissant ce nom, titre d’une
œuvre de Rameau,
Christophe Rousset
témoigne de son attrait
pour le répertoire du XVIIIe
siècle ; il contribue en effet
à le découvrir et à le faire
connaître avec bonheur,
sans que son intérêt pour
les compositeurs du siècle
précédent en soit diminué. Le répertoire des
Talens Lyriques s’étend de
Monteverdi (Le
Couronnement de
Poppée, les Madrigaux du
VIIIe Livre) jusqu'à Haendel
(Scipione, Riccardo
Primo, Rinaldo, Admeto,
Giulio Cesare, Serse,
Tamerlano), Cimarosa (Il
Mercato dil Malmantile),
Traetta (Antigona, Ippolito
e Aricia), Jommelli (Armida
abbandonata) et Mozart
(Mitridate Re di Ponto).
L’attention portée à
l’opéra est parallèle à l’exploration d’autres formes
Georg Friedrich Haendel - Tamerlano
musicales françaises de la
même époque : le motet
(Dumont, Dantélis), la cantate (Clérambault,
Brossard, Montéclair), les
airs de cour français
(Dumont, Lambert, de la
Barre). Pour redonner vie
à ces œuvres, Christophe
Rousset s’entoure de
musiciens, chanteurs et
instrumentistes appartenant pour la plupart à la
« jeune génération du
baroque ». La collaboration régulière avec ces
interprètes est aussi l’occasion d’un travail
nécessaire sur le style
spécifique aux musiques,
sacrées ou profanes, de
cette période. La création
des Talens Lyriques représente l’aboutissement
d’une passion pour l’art
lyrique et l’opéra.
Claveciniste, Christophe
Rousset insistait déjà sur
la nécessité de « traiter
l’instrument comme la
voix ». D’autre part, l’approche scénique est pour
lui indissociable de l’interprétation musicale, ce
qu’il a pu exprimer par
ses collaborations avec
des metteurs en scène
tels que Jean-Marie
Villégier, Philippe Lénaël,
Jean-Claude Berutti,
Pierre Audi, Jean-Pierre
Vincent... C’est ainsi tout
un pan du patrimoine
musical français et italien
que Christophe Rousset
s’attache à illustrer avec
son ensemble le long de
cet axe Paris-Naples, qui
a traversé tout le XVIIIe
siècle européen. Les
Talens Lyriques sont soutenus par la Fondation
d’entreprise France
Télécom depuis janvier
1994, la Direction régionale des Affaires
culturelles d’Ile-de-France,
et le ministère de la
Culture et de la
Communication. Les
Talens Lyriques sont
membres de la FEVIS
(Fédération des
Ensembles vocaux et
Instruments spécialisés).
basson
Aligi Voltan
violons I
Stefano Montanari
Marie-Hélène Landreau
Isabelle Claudet
Jean-Marc Haddad
Jun Okada
violons II
Gilone Gaubert-Jacques
Judith Depoutot
Stéphanie Paulet
Anne Chevallerau
altos
Jean-Charles Ferreira
Brigitte Clément
violoncelles
Atsushi Sakai (continuo)
Emmanuel Jacques
Emilia Gliozzi
contrebasse
traversos, flûtes à bec
David Sinclair
Jocelyn Daubigney
Jacques Antoine Bresch
hautbois
Yann Miriel
Jean-Marc Philippe
technique
régie générale
Didier Belkacem
luth
Laura Monica Pustilnik
régie plateau
Eric Briault
régie lumières
clavecin
Violaine Cochard
Joël Boscher
régie son
Dider Panier
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