André Larquié président Brigitte Marger directeur général
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André Larquié président Brigitte Marger directeur général
André Larquié président Brigitte Marger directeur général Pour inaugurer la saison 2000-2001, la cité de la musique a le plaisir de vous proposer d’entendre Tamerlano en version de concert : un opera seria moins connu que Giulio Cesare (1724), Ariodante (1735) ou Alcina (1735), mais dont la richesse musicale témoigne d’une conscience aiguë de la conduite dramatique, y compris dans une forme jugée, même à l’époque du compositeur, comme rigide et stéréotypée (un enchaînement d’airs et de récitatifs…). Haendel rompt en effet avec la tradition des sujets antiques en s’inspirant d’un sujet historique (la rivalité entre l’Empire turc du XVe siècle et ses rivaux d’Asie centrale) puis confie de nouveaux moyens d’expression vocale aux deux héros Tamerlan et Bajazet , en mêlant l’habituel récitatif secco (accompagné du continuo) et le récitatif accompagnato (c’est-à-dire « accompagné de l’orchestre ») pour atteindre une intensité dramatique (notamment dans la scène de la mort) unique dans toute l’œuvre de Haendel. samedi 16 septembre - 20h salle des concerts Georg Friedrich Haendel Tamerlano opera seria en trois actes livret de Nicolo Francesco Haym d’après Agostino Piovene (version de concert ; traduction page 8) Christophe Rousset, clavecin, direction Bejun Mehta, contre-ténor (Tamerlan, empereur tartare) Delphine Haidan, mezzo (Andronicus, prince grec, allié de Tamerlan) Kobie Van Rensburg, ténor (Bajazet, empereur turc et prisonnier de Tamerlano) Sandrine Piau, soprano (Asteria, fille de Bajazet et amante d’Andronicus) Sylvie Althaparro, mezzo-soprano (Irène, princesse de Trebizonde, fiancée de Tamerlan) Jérôme Corréas, baryton-basse (Léon, confident d’Andricus) Les Talens Lyriques entracte après l’acte II durée : 3 heures partenaire de la cité de la musique ce concert est retransmis en direct sur Radio Classique Georg Friedrich Haendel - Tamerlano Georg Friedrich Haendel Tamerlano 4 | cité de la musique Juillet 1724 : Haendel est au zénith de sa gloire londonienne. L’écho des applaudissements qui ont salué son Giulio Cesare ne s’est pas encore éteint. En moins de trois semaines, il boucle la composition d’un Tamerlano dont Nicolo Haym, son librettiste, est allé chercher la matière dans une tragédie du Français Pradon, un Tamerlan ou La Mort de Bajazet, représenté à Paris en 1677. Pradon serait aujourd’hui bien oublié si, en cette même année 1677, sa Phèdre & Hippolyte n’avait été opposée au cours d’une cabale à la Phèdre de Racine. Il s’était ainsi trouvé porter les couleurs de l’« Ancien » Corneille contre son « Moderne » rival. Ce qui a probablement contribué à lui valoir la faveur de Haendel dont l’admiration pour l’esprit cornélien avait été constante durant trois saisons : un Flavio d’après Le Cid en 1723, le Tamerlano en 1724, et une Rodelinda d’après Pertharite en 1725. Longtemps après, en fin de carrière, on retrouve Corneille avec la pieuse Theodora composée en 1750. Le choix du sujet de Tamerlano pouvait sembler étrange. Depuis sa création, l’opéra italien allait chercher son inspiration dans l’Antiquité, aux confins de l’histoire et de la mythologie. Avec ce nouvel opéra, on entrait dans le monde moderne. Le conflit entre l’Empire turc du XVe siècle et ses rivaux d’Asie centrale pouvait sembler lointain ; mais le Turc lui-même appartenait à une actualité très présente. Un an avant la naissance de Haendel, il assiégeait Vienne et menaçait l’Europe. Quarante ans plus tard, la frayeur n’était pas encore oubliée. Il faudra attendre les années mozartiennes pour qu’une marche turque fasse sourire. A dire vrai, l’utilisation par Haym de la tragédie de Pradon était moins originale qu’il n’y pouvait paraître. L’histoire de Tamerlan et de Bajazet avait déjà eu à plusieurs reprises les honneurs de la scène lyrique en Italie : Alessandro Scarlatti en 1706 à Pratolino (à la cour des Médicis), Francesco Gasparini en 1710 (à Venise puis à Reggio) et Leonardo Leo en 1719 (à Naples). Hôte lui-même en 1706 du Gran principe Ferdinand de Médicis, le tout jeune Haendel a vrai- Georg Friedrich Haendel - Tamerlano semblablement connu la version Scarlatti. Devenu célèbre et s’attaquant à son tour à la tragédie de Pradon, le compositeur avait prévu de confier le personnage de Bajazet à un ténor plutôt qu’au traditionnel castrat ; il fit, en conséquence, appel aux services du célèbre Francesco Borosini qui avait déjà tenu le rôle dans la version de Gasparini. Premier grand ténor italien à paraître sur la scène anglaise – où l’avaient précédé la Cuzzoni et Senesino, avec qui il allait chanter le Tamerlano – , le chanteur semble avoir eu des idées très précises sur le profil dramatique du héros qu’il incarnait. Il ne manqua pas de les exposer à Haendel dont il fut apparemment écouté et qui apporta à sa partition initiale de nombreuses modifications tendant à renforcer la tension dramatique de l’ouvrage. En effet, les deux personnages principaux du Tamerlano que nous connaissons, Bajazet et Tamerlan lui-même, abandonnent plusieurs fois la splendeur solennelle de la grande aria à reprises pour s’exprimer dans un mélange inattendu de récitatifs secco et accompagnato mêlés à des fragments d’arioso. La scène y perd de sa magnificence décorative, mais elle s’enrichit d’une intensité tragique qui n’est pas sans rappeler certains sommets de l’opéra monteverdien. On remarquera tout particulièrement le long monologue qui accompagne le suicide d’un Bajazet fou de douleur et de colère. A coup sûr, un des plus grands moments du théâtre haendélien ; mais peutêtre aussi l’annonce prémonitoire de l’expression lyrique moderne. Jean-François Labie notes de programme | 5 Georg Friedrich Haendel - Tamerlano argument acte I Les Tartares ont vaincu les Turcs. Tamerlan, leur empereur, a capturé le sultan Bajazet qui, désespéré, ne songe plus qu’au suicide. Le prince grec Andronicus, allié de Tamerlan, est amoureux d’Asteria, fille de Bajazet. Fiancé à Irène, princesse de Trébizonde, l’empereur tartare tombe sous le charme d’Asteria. Jeux de l’amour et de la politique : il offre à Andronicus la main d’Irène et le rétablissement à son profit de la puissance byzantine ; à condition qu’il plaide sa cause auprès d’Asteria dont le père sera remis en liberté. Embarras d’Andronicus qui n’ose refuser et amertume d’Astéria qui se croit trahie. acte II Découragée et amère, la fille de Bajazet feint d’accepter la main et le trône de Tamerlan, ce qui horrifie son père. En fait, sa soumission n’est qu’apparente ; Asteria n’a qu’un but : approcher l’ennemi de sa famille pour le poignarder. Toutefois, à la dernière minute, elle renonce à son projet et laisse tomber son arme. Colère de Tamerlan qui proclame bien haut son intention de faire périr et la fille et le père. acte III Bajazet et Asteria font le projet d’empoisonner Tamerlan. De son côté, celui-ci, revenu à des sentiments moins violents, renouvelle son offre à Andronicus. Plus ferme qu’au premier acte, le Grec refuse et révèle son amour pour Asteria, provoquant ainsi la fureur de l’empereur. Réduite au statut d’esclave, Asteria met du poison dans la coupe de Tamerlan au cours d’un banquet. Son geste est vu et dénoncé par Irène ; ce qui provoque sa condamnation. Désespoir de Bajazet qui se suicide à l’issue d’un long monologue où il maudit Tamerlan. Emu, l’empereur pardonne. Il épousera Irène et Andronicus son Asteria. Tout est bien qui finit bien (sauf pour Bajazet). J.-F. L. 6 | cité de la musique Georg Friedrich Haendel - Tamerlano biographies Christophe Rousset Passionné dès l’âge de 13 ans par le clavecin, Christophe Rousset suit tour à tour l’enseignement d’Huguette Dreyfus à la Schola Cantorum de Paris et de Bob Van Asperen au Conservatoire royal de la Haye. En 1983, il remporte le Premier prix et le Prix du public au septième Concours de clavecin de Bruges. Il est aussitôt sollicité en tant que soliste par des festivals prestigieux (Aix-en-Provence, Saintes, Beaune, Le Printemps des Arts de Nantes) et des formations célèbres (La Petite Bande, The Academy of Ancient Music, Les Arts Florissants). Il enseigne depuis 1991 au Conservatoire de Paris. Son activité de claveciniste l’amène rapidement à passer à la direction d’orchestre proprement dite, avec les Arts Florissants et Il Seminario Musicale. En 1991, il fonde son propre ensemble, Les Talens Lyriques, dont le répertoire s’étend des madrigaux italiens et des airs de cour français à l’opera seria napolitain et vénitien, en passant par l’opéra-comique français. Dans le domaine de l’opéra, il se consacre notamment à Haendel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo, Admeto...), Monteverdi (Le Couronnement de Poppée créé à l’Opéra d’Amsterdam), Cimarosa (Il Mercato di Malmantile à l’Opéra du Rhin), à l’opéra napolitain (Armida abbandonata de Jommelli, Antigona de Traetta), vénitien (La Didone de Cavalli) et français (Les Fêtes de Paphos de Mondonville). Christophe Rousset partage ainsi sa carrière entre le clavecin solo et la direction de son ensemble. Au clavecin, ses intégrales de Rameau et de Couperin sont remarquées par la critique internationale. En 1998, après une tournée en Australie (Sydney Festival), aux Etats-Unis et en Allemagne, il a dirigé Mitridate de Mozart à l’Opéra national de Lyon, et présenté une nouvelle production au Théâtre du Châtelet à Paris en mars 2000. En 99-2000, ses projets l’amènent à diriger encore Haendel à la scène : Giulio Cesare notes de programme | 41 Georg Friedrich Haendel - Tamerlano (Montpellier), Serse (Montpellier, Dresde...), Tamerlano (Drottningholm). En 2001, il dirigera une nouvelle production de la Didone de Cavalli à l’Opéra de Lausanne, puis reviendra à Traetta avec Ippolito e Aricia à Montpellier, avant une reprise du Couronnement de Poppée à Amsterdam. Il est également invité au Teatro Regio de Milan pour une Passion selon Saint Jean, participera à une tournée internationale avec le Stabat Mater de Pergolèse, et sera à nouveau à la tête de l’Académie baroque d’Ambronay pour une production de Cadmius et Hermione de Lully. Bejun Mehta Lauréat en 1998 de la Richard Tucker Foundation Career Grant, il a d’abord été connu en tant que sopraniste après la sortie de son premier CD en solo en 1983. Stereo Review l’a consacré « Artiste débutant de l’année » et Leonard Bernstein a dit de lui : « Il est difficile de croire à la richesse et à la maturité 42 | cité de la musique de la compréhension musicale de cet adolescent. » Le New Yorker l’a trouvé « remarquable ». Martin Bernheimer, lauréat du Prix Pulitzer, critique pour le Los Angeles Times, était tout simplement « émerveillé ». A partir de là, Bejun a mené une vie musicale aux multiples facettes : enregistrements, violoncelliste, arrangeur/adaptateur et tournées en Amérique du Sud en tant que chef d’orchestre. Il a gagné un Grammy Award pour ses productions musicales. En 1990, il a été diplômé magna cum laude par l’université de Yale avec félicitations en littérature allemande. Il a donné une interprétation remarquée de Mordecail dans Esther de Haendel, joué avec la Millennial Arts Production à l’Angel Orensanz Foundation for the Arts ; ses projets incluent un récital et une émission/diffusion WQXR pour la Marilyn Horne Foundation et une interprétation d’Armindo dans Partenope de Haendel au New York City Opera à l’automne prochain. Par la Georg Friedrich Haendel - Tamerlano suite, il apparaîtra au Marilyn Horne Birthday Gala au Juilliard Theater à New York et donnera des récitals à Tyler (Texas). Bejun Mehta participera aux Musical Prodigies : Perilous Journeys, Remarkable Lives de Claude Konneson, pour lequel il a écrit l’épilogue. Delphine Haidan Tout en poursuivant ses études au Conservatoire de Paris, Delphine Haidan participe régulièrement à de nombreux stages d’interprétation, entre autres avec Sergio Segalini et Alberto Zedda, sous la direction duquel elle interprète de larges extraits de L’Italienne à Alger. Elle remporte alors un Premier prix d’opéra au Conservatoire de Paris et est engagée comme stagiaire à l’Ecole d’Art lyrique de l’Opéra de Paris. Elle y est très vite remarquée et, dès lors, les propositions de rôles arrivent de différents théâtres (Avignon, Lyon, Opéra de Paris-Garnier). Delphine Haidan est également invitée régulièrement pour participer à des concerts et des récitals. Elle prend part au Festival d’Aix-enProvence en interprétant le rôle de La Troisième Dame dans La Flûte enchantée, mise en scène de Robert Carsen, sous la direction de William Christie. Auparavant, elle avait obtenu beaucoup de succès en interprétant Peer Gynt à l’Opéra Bastille. Après sa participation au concert donné au Royal Albert Hall à Londres, dans L’Enfant et les Sortilèges, sous la direction de Kent Nagano, Delphine Haidan interprète pour la première fois Cherubin dans Les Noces de Figaro, à l’Opéra de Rennes. Elle est invitée par la suite au Grand Théâtre de Metz pour interpréter Niklauss dans Les Contes d’Hoffmann, puis à l’Opéra de Nantes pour être Fidalma dans Il Matrinonlo sagrelo. Elle interprète par la suite Malika dans Lakmé à l’Opéra de Marseille aux côtés de Nathalie Dessay, puis Manon à l’Opéra Bastille, Chérubin à l’Opéra de Tel Aviv, Dulcinée dans Don Quichotte de Massenet à l’Opéra de Nantes. Elle est alors invitée à Dresde pour interpréter le rôle de l’Enfant dans L’Enfant et les Sortilèges sous la direction de Michel Plasson, puis elle chante Le Songe d’une Nuit d’Eté de Mendelssohn avec l’Orchestre national de Lyon avant de participer aux productions de Der Zwerg, de L’Enfant et les Sortilèges et de Parsifal de l’Opéra Bastille. Outre de nombreux projets de concerts et de récitals, Delphine Haidan interprétera Le Songe d’une Nuit d’été de Britten au Grand Théâtre de Bordeaux, Lulu à l’Opéra royal de Wallonie, La ChauveSouris au Grand Théâtre de Tours. A l’Opéra Bastille, Le Dialogue des Carmélites, Carmen (Mercedes), Les Contes d’Hoffmann (Niklauss). Sandrine Piau Après avoir acquis une grande notoriété dans la musique baroque (répertoire dans lequel elle travaille régulièrement avec des chefs tels que Philippe Herreweghe, Christophe Rousset, Gustav Leonhardt, Sigiswald Kuijken, JeanClaude Malgoire, Mark Minkowski, William Christie dans des lieux comme le Festival d’Aixen-Provence et le Royal Opera House de Covent Garden à Londres), Sandrine Piau élargit son répertoire grâce à l’Opéra national de Lyon qui lui propose d’interpréter La Première Dame dans Die Zauberflöte, sous la direction de Kent Nagano. Elle aborde ensuite les rôles de Lucia dans Le Viol de Lucrèce de Britten, Zerbinetta dans Ariadne auf Naxos à Rennes ainsi que Servilia dans La Clemenza di Tito de Gluck au Théâtre des ChampsElysées sous la direction de Louis Langrée, confirmant ainsi sa place d’exception parmi la nouvelle génération. Récemment, Sandrine Piau s’est produite au Grand Théâtre de Genève en interprétant Ismène dans Mitridate Re Di Ponte (nouvelle production de J. Keenan et F. Negrin), rôle qu’elle chante également en concert à Lyon sous la direction de Christophe Rousset, aux côtés de Nathalie Dessay et Cécilia Bartoli. Elle s’est égalenotes de programme | 43 Georg Friedrich Haendel - Tamerlano ment produite à Florence dans L’Enfant et les sortilèges sous la direction de Myung- Whun Chung, et à la Philharmonie de Berlin dans Jeanne au bûcher sous la direction de Kurt Masur. Elle a incarné Pamina dans Die Zauberflöte au Théâtre des Champs-Elysées, sous la direction de JeanClaude Malgoire, Servilia dans La Clemenza di Tito et Ännchen dans Der Freischütz (nouvelle production de Myung-Whun Chung). Elle a également interprété Titania dans Le Songe d’une nuit d’été, sous la direction de Steuart Bedford, Mitridate Re di Ponto au Théâtre du Châtelet (nouvelle production de Christophe Rousset) et Attalante dans Xerxes de Haendel à l’Opéra de Montpellier et au Festival de Dresde. En 2000-2001, Sandrine Piau incarne Drusilla dans Le Couronnement de Poppée à l’Opéra d’Amsterdam et Konstanze dans L’Enlèvement au sérail à l’Opéra de Bordeaux. Par ailleurs, l’artiste se produit en récital avec des pianistes tels que Jos van 44 | cité de la musique Immerseel (Festival de Saintes, Bruges), Claude Lavoix (Théâtre de Rennes), Roberto Negri (La Scala de Milan), Christian Ivaldi (Folle Journée à Nantes)... Sylvie Althaparro découvre la musique classique alors qu’elle poursuit des études universitaires en langues étrangères. Elle fréquente les conservatoires de Massy et d’Issy-lesMoulineaux, et a rapidement l’occasion de se produire au sein d’excellents ensembles vocaux et baroques : Accentus, Akademia, Les Demoiselles de Saint-Cyr. Elle fait partie, de 1994 à 1997, du Centre de Formation lyrique de l’Opéra de Paris. Durant cette période, elle interprète plusieurs rôles à l’Opéra de Paris-Bastille dans Idomeneo, Norma, Parsifal, Rigoletto. Elle y chante également en récital, en compagnie des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra, un programme Ravel-Respighi. C’est à l’Opéra de Rennes qu’elle aborde son premier grand rôle avec Georg Friedrich Haendel - Tamerlano Sextus de La Clémence de Titus. Puis elle chante Mozart, Haydn et Haendel à Bonn, Nîmes, Montpellier et Royaumont. Elle fait partie de la production d’Admeto de Haendel (Orindo) par les Talens Lyriques sous la direction de Christophe Rousset, à Sydney, Montpellier, Beaune, et au festival de Halle. On a pu entendre Sylvie Althaparro deux fois à l’Abbaye de Royaumont, dans le rôle de Baba la Turque (The Rake’s Progress de Stravinsky, mise en scène André Engel, direction musicale Serge Zapolski) et dans celui de Pénélope (Il Ritorno d’Ulysse in Patria de Monteverdi, dirigé par Jean-Claude Malgoire). Elle est, en 1999, Geneviève dans Pelléas et Mélisande à l’Opéra comique, sous la direction de Georges Prêtre. En 2000, elle fait partie de l’équipe formée par Jean-Claude Malgoire pour chanter les trois opéras de Monteverdi dans une tournée française. Elle sera Ottavia dans Le Couronnement de Poppée, Pénélope dans Le Retour d’Ulysse, La Messagère dans Orfeo. On pourra également l’entendre à Nîmes, Montpellier et Alès dans Theodora de Haendel (Irene). Depuis 1994, Sylvie Althaparro étudie le chant avec Madeleine le Marc’Hadour. Jérôme Corréas a obtenu un Premier prix au Conservatoire de Paris et a étudié deux ans à l’Ecole d’Art lyrique de l’Opéra de Paris. Il a interprété par la suite de nombreuses œuvres baroques sous la direction de William Christie (Castor et Pollux, Les Indes Galantes de Rameau, Didon et Enée de Purcell, Le Messie de Haendel, Idoménée de Campra, Orfeo de Rossi), Christophe Rousset (Riccardo Primo et Admeto de Haendel, Didon de Desmaret), Jean-Claude Malgoire (Requiem de Campra, Orfeo de Monterverdi), Paul Dombrecht (Passion selon Saint Jean de Bach), Sergio Vartolo (La Rappresentazione di Anima et di Corpo de Cavalieri), Christophe Coin (Les Grands Motets de Brossard). Se consacrant également au répertoire lyrique des XIXe et XXe siècles, il chante dans La Traviata de Verdi dirigée par Donato Renzetti au Capitole de Toulouse, Vol de nuit de Dallapiccola avec l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Marek Janowski, Le Vin Herbé de Franck Martin avec l’Orchestre de chambre de Lausanne dirigé par Jésus López Coboz. En concert, il chante dans le Requiem de Fauré avec l’Orchestre philharmonique de Madrid dirigé par Luis Garcia Navarro, le Te Deum de Bruckner avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, la 9e Symphonie de Beethoven avec l’Orchestre de Tours dirigé par Jean-Bernard Pommier. Jérôme Correas s’est également produit en récital notamment à l’Opéra Bastille, à l’Opéra de Montpellier, à la Bibliothèque nationale de France, au Festival d’Aixen-Provence et dans de nombreux autres festivals. Kobie Van Rensburg est né à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il a étudié le droit et les sciences politiques à l’université chrétienne de Potchefstroom et parallèlement a suivi les cours d’art lyrique du professeur Werner Nel. Il a été le lauréat de plusieurs concours de chant organisés en Afrique du Sud ; en 1994, il a remporté l’UNISA International Singing Competition dans la catégorie « concert ». Il a interprété à l’âge de 21 ans Belmonte de l’Enlèvement au Sérail, puis Don Ottavio dans Don Juan, Ferrando dans Cosi fan tutte, ainsi que Fenton dans Falstaff de Giuseppe Verdi, Jaquino dans Fidelio de Ludwig van Beethoven et Alfred dans La Chauve-souris de Johann Strauss. Il a également participé à des concerts et à des oratorios au Cap, à Durban et à Johannesburg. Depuis 1994, Kobie van Rensburg a déplacé le centre de ses activités artistiques à Munich. Après son engagement par l’Opernstudio du Théâtre national bavarois notes de programme | 45 Georg Friedrich Haendel - Tamerlano de Munich, il est actuellement membre du Théâtre d’Etat de la place Gärtner ; il s’est également produit dans d’autres théâtres : notamment à l’Opéra d’Etat de Berlin (Arcetro dans Euridice de Jacopo Peri), l’Opéra national Bavarois de Munich (Arbace dans Idoménée de Wolfgang Amadeus Mozart), le Théâtre d’Etat d’Oldenbourg (Nerone dans Le Couronnement de Poppée de Claudio Monteverdi), le Théâtre de Lucerne (le comte Belfioro dans La Finta Giardiniera de Wolfgang Amadeus Mozart) et au Théâtre du Prince Régent à Munich (le Jeune matelot dans Tristan et Isolde de Richard Wagner). Il chante régulièrement dans des concerts et oratorios, en Allemagne comme en Autriche, et travaille avec des chefs d’orchestre renommés tels que Lorin Maazel, René Jacobs, Peter Schneider et Christopher Hogwood. Bien que son répertoire comprenne des œuvres allant de la Renaissance à la musique contemporaine, sa préférence va à 46 | cité de la musique la musique de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, interprétée selon les usages de l’époque. Les Talens Lyriques L‘ensemble de musique instrumentale et vocale Les Talens lyriques a été créé en 1991. En choisissant ce nom, titre d’une œuvre de Rameau, Christophe Rousset témoigne de son attrait pour le répertoire du XVIIIe siècle ; il contribue en effet à le découvrir et à le faire connaître avec bonheur, sans que son intérêt pour les compositeurs du siècle précédent en soit diminué. Le répertoire des Talens Lyriques s’étend de Monteverdi (Le Couronnement de Poppée, les Madrigaux du VIIIe Livre) jusqu'à Haendel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo, Admeto, Giulio Cesare, Serse, Tamerlano), Cimarosa (Il Mercato dil Malmantile), Traetta (Antigona, Ippolito e Aricia), Jommelli (Armida abbandonata) et Mozart (Mitridate Re di Ponto). L’attention portée à l’opéra est parallèle à l’exploration d’autres formes Georg Friedrich Haendel - Tamerlano musicales françaises de la même époque : le motet (Dumont, Dantélis), la cantate (Clérambault, Brossard, Montéclair), les airs de cour français (Dumont, Lambert, de la Barre). Pour redonner vie à ces œuvres, Christophe Rousset s’entoure de musiciens, chanteurs et instrumentistes appartenant pour la plupart à la « jeune génération du baroque ». La collaboration régulière avec ces interprètes est aussi l’occasion d’un travail nécessaire sur le style spécifique aux musiques, sacrées ou profanes, de cette période. La création des Talens Lyriques représente l’aboutissement d’une passion pour l’art lyrique et l’opéra. Claveciniste, Christophe Rousset insistait déjà sur la nécessité de « traiter l’instrument comme la voix ». D’autre part, l’approche scénique est pour lui indissociable de l’interprétation musicale, ce qu’il a pu exprimer par ses collaborations avec des metteurs en scène tels que Jean-Marie Villégier, Philippe Lénaël, Jean-Claude Berutti, Pierre Audi, Jean-Pierre Vincent... C’est ainsi tout un pan du patrimoine musical français et italien que Christophe Rousset s’attache à illustrer avec son ensemble le long de cet axe Paris-Naples, qui a traversé tout le XVIIIe siècle européen. Les Talens Lyriques sont soutenus par la Fondation d’entreprise France Télécom depuis janvier 1994, la Direction régionale des Affaires culturelles d’Ile-de-France, et le ministère de la Culture et de la Communication. Les Talens Lyriques sont membres de la FEVIS (Fédération des Ensembles vocaux et Instruments spécialisés). basson Aligi Voltan violons I Stefano Montanari Marie-Hélène Landreau Isabelle Claudet Jean-Marc Haddad Jun Okada violons II Gilone Gaubert-Jacques Judith Depoutot Stéphanie Paulet Anne Chevallerau altos Jean-Charles Ferreira Brigitte Clément violoncelles Atsushi Sakai (continuo) Emmanuel Jacques Emilia Gliozzi contrebasse traversos, flûtes à bec David Sinclair Jocelyn Daubigney Jacques Antoine Bresch hautbois Yann Miriel Jean-Marc Philippe technique régie générale Didier Belkacem luth Laura Monica Pustilnik régie plateau Eric Briault régie lumières clavecin Violaine Cochard Joël Boscher régie son Dider Panier notes de programme | 47