Cours de SES du 14/11 au 18/11

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Cours de SES du 14/11 au 18/11
Cours de SES du 14/11 au 18/11
TD sur le chapitre 2 : La socialisation et le débat nature/culture (suite)
Ces enfants-placards montrent l’importance de la socialisation dans la construction de la
nature humaine. La socialisation révèle la nature humaine, donc il n’y a pas « d’être humain » au sens
plein sans socialisation.
L’autisme est un trouble du comportement qui affecte, entre autre, la capacité de communiquer avec
les autres. Victor, l’enfant-sauvage présentait des symptômes de l’autisme, donc des troubles
comportementaux qui n’étaient pas totalement dû à l’absence de socialisation.
L’auteur compare le processus de développement du cerveau à celui d’une plante, qui a besoin de
lumière pour se développer, tout comme le cerveau a besoin de la socialisation pour se développer.
Les humains vont donc chercher dans leur environnement ce qui est nécessaire à leurs
développements, les normes, les valeurs => la socialisation.
Comme les capteurs sur les plantes, les humains doivent posséder l’équipement neurologique (=> le
cerveau) qui permet d’absorber ces éléments. Si l’un des deux manque (cerveau ou socialisation), le
développement de l’individu n’est pas « normal ». Les deux éléments sont donc essentiels au bon
développement de l’être humain.
Chapitre 2 : Les processus de socialisation et la construction des identités
sociales
Question 2 : De la socialisation de l’enfant à celle de l’adulte : continuité ou rupture ?
• Introduction
L’enfance est le moment privilégié de la socialisation mais ce processus de socialisation se
poursuit tout au long de la vie.
On va parler de socialisation primaire, par opposition à la socialisation secondaire.
I] Socialisation primaire et socialisation secondaire
La socialisation primaire se construit à partir de quelque chose qui n’existe pas encore
(métaphore de la page blanche). C’est le contraire pour la socialisation secondaire, qui arrive au cours
de la vie.
Il faut donc s’interroger sur les relations entre la socialisation de l’enfant et celle de l’adulte, c’est-àdire la socialisation primaire de la socialisation secondaire.
La socialisation primaire permet de construire l’identité d’une personne, la socialisation secondaire va
donc reconstruire cette identité en permanence.
• Document 1 :
Le document est tiré de l’ouvrage de P. Berger et de T. Luckmann, « La construction sociale
de la réalité ». Le texte décrit le processus d’intériorisation d’une norme chez l’enfant : ne pas
renverser la soupe, manger proprement.
Les personnes qui interviennent lors du processus de socialisation sont la mère et le père, puis d’autres
membres de la famille (frère, sœur, grands-parents). Ils sont désignés par les termes « autrui
significatifs », qui sont définis comme les personnes qui interviennent à un niveau personnel et affectif
dans la vie d’un individu.
Ce processus de socialisation de l’enfant comporte plusieurs étapes :
 1ère étape : l’enfant va percevoir la réaction négative de sa mère, par rapport à son
comportement. Il y a une menace : elle risque de ne plus l’aimer.
 2ème étape : l’enfant va mettre en relation la colère de sa mère et son comportement : elle est
fâchée car j’ai renversé ma soupe
 3ème étape : l’enfant va généraliser son comportement tous les autruis significatifs : ils sont en
colère lorsque je renverse ma soupe.
 4ème étape : l’enfant reconnait que tout le monde, la société en général est contre sa
maladresse : on ne renverse pas sa soupe => tout le monde, tous les membres de la société
significatifs pour l’enfant sont contre sa maladresse. On passe d’une relation concrète à
quelque chose d’abstrait, la norme devient générale, elle est en vigueur dans la société.
- La socialisation primaire est particulièrement forte, rémanente, elle subsiste tout au long de la vie. Ce
que l’on a intériorisé pendant l’enfance va avoir des effets durant toute la vie de l’individu.
- La socialisation primaire va également se réaliser dans le cadre d’une relation affective (ex : les
autrui significatifs de l’enfant)
• Document 2 :
La socialisation secondaire est un processus de socialisation qui se déroule ultérieurement à la
socialisation primaire et qui permet à un individu de s’intégrer dans un sous-ensemble particulier de la
société (une entreprise par exemple).
La socialisation secondaire n’a pas la force de la socialisation primaire, et elle est réversible :
l’individu qui change d’emploi, et qui a un autre style vestimentaire que l’entreprise où il va, n’aura
pas de mal à adapter son style.
Par comparaison, le fait de ne pas se montrer nu est plus profondément incorporé dans l’individu grâce
à la socialisation primaire, il est donc très difficile ou même impossible de modifier cette norme.
Dans l’entreprise, l’individu n’a pas d’autrui significatifs donc la socialisation secondaire est purement
impersonnelle.
Néanmoins, la socialisation secondaire peut aussi se dérouler dans le cadre d’une relation affective :
amitié entre collègues de travail. Les entreprises elles-mêmes peuvent chercher à favoriser ce type de
relation, pour créer un attachement à l’entreprise et favoriser la motivation du l’employé.
Même pour la socialisation primaire, le cadre affectif n’est pas toujours dominant, comme dans le cas
de l’école, où, avec l’âge, les individus se détachent progressivement de l’affection porté à leur
professeur.
• Document 3 :
La vie en couple socialise car c’est une nouvelle expérience de la vie sociale, ce qui va
entraîner une transformation de l’identité individuelle. Dans le couple, les individus restent en contact
avec d’autres normes issues de l’histoire familiale de chacun des individus du couple. Cependant, cette
différence de normes est limitée par l’homogamie (c’est-à-dire la tendance à former un couple avec
une personne socialement proche). De même, les individus doivent apprendre à tenir compte de
l’autre, donc ils vont élaborer ensemble des normes.
On peut dire que l’élaboration de ces normes communes doit tenir compte de la socialisation
primaire, qui, en général, établit une différence entre les genres : laquelle des 2 va l’emporter ?
Un autre moment important de la socialisation dans le cadre de la famille est l’arrivée d’un enfant. On
peut alors parler de socialisation parentale : on apprend à devenir des parents.
Il y a donc la création d’une nouvelle identité individuelle : l’identité de parent.
La famille est le lieu premier de la socialisation des enfants mas les enfants ont également une
influence sur la socialisation des parents. La socialisation est donc à double sens.
Depuis les années 60, le modèle de socialisation des enfants a changé : on est passé d’une socialisation
verticale, fondé sur une relation autoritaire parents/enfants, à une socialisation plus démocratique, où
la relation parents/enfants est plus égalitaire, ce qui facilite les échanges, et donc facilite cette
socialisation à double sens, réciproque.
• Document 4 :
La socialisation professionnelle fait partie de la socialisation secondaire. C’est une
socialisation qui a pour but de permettre à un individu de s’intégrer dans un sous-ensemble de nature
professionnelle (en adopter les normes, les valeurs, les comportements, etc.).
Un sous-ensemble peut être une entreprise, une profession ou même un atelier (un service au sein
d’une entreprise).
Ce texte fait référence à une socialisation familiale, pendant la jeunesse de Jérôme Kerviel. Il vient
d’un milieu modeste. Sa vie est marquée par une ascension sociale importante. Il se socialise tout
d’abord comme banquier, vit à Neuilly, etc., puis il se resocialise pour accéder au front-office (service
spécifique qui rassemble les traders chargés d’acheter et de vendre les titres financiers).
Cet homme a donc subi plusieurs processus de socialisation, à plusieurs niveaux.
(=> voir la fin du chapitre, document 11.) Ce double-complexe (famille modeste + ascension rapide)
l’a amené à prendre des risques excessifs pour progresser.
La socialisation, ici, a trop bien marché.
• Document 5 :
La spécificité de ce métier de trader est qu’il est constamment à la recherche du profit. Si les
entreprises sont des organisations dont le but est également le profit cette recherche ne concerne que
certains salariés (direction, encadrement) et ne se fait sentir qu’à certaines périodes comme au
moment du choix de la stratégie.
Dans une affaire comme celle de J. Kerviel, la responsabilité n’est donc pas seulement individuelle
mais elle est aussi celle d’un système de valeur fondé exclusivement sur la recherche du profit.
II] Le poids de la socialisation primaire à l’âge adulte
• Document 6 :
Le document présente l’exemple d’une mère qui a voulu transmettre à sa fille une image de la
femme au foyer, s’occupant des enfants et des tâches ménagères.
La fille, elle, est influencée par d’autres instances de socialisation (écoles, médias, paires) et veut se
forger une identité de femme moderne et émancipée.
Son mariage ne va pas mettre à mal son identité, mais c’est l’arrivée d’un enfant qui va réactiver son
identité de mère au foyer. Cette identité, qui avait été mise en sommeil par les instances de
socialisation, va être réactivée avec l’arrivée de l’enfant. Il y a une reconstruction de l’identité :
l’identité de femme émancipée cohabitera avec l’identité de mère au foyer.
Cet exemple est l’illustration de la force de la socialisation primaire par rapport aux autres
socialisations.
• Document 7 :
Il existe des différences entre les étudiants de grande école : même si tous les étudiants
obtiennent une insertion professionnelle très rapide, on va observer des variations dans cette insertion
selon l’origine sociale de ces étudiants. Les étudiants venant des familles modestes sont désavantagés.
Le passage par les grandes écoles a un effet socialisateur sur les étudiants. Cependant, il subsiste
toujours une différence, principalement au niveau des ambitions, de l’univers des possibles (ce que les
élèves veulent et pensent pouvoir faire) : pour les étudiants des catégories favorisées, occuper la
première place est quelque chose de normal alors que pour les autres étudiants, c’est une chance.
De même, l’importance accordée aux réseaux de relations et aux activités extra-scolaires différent
selon les milieux sociaux (un étudiant des milieux modestes est arrivé par son investissement scolaire,
il perçoit moins l’importance du réseau de relation dans la réussite professionnelle).
On a là encore l’illustration de la force de la socialisation primaire (tenue, aisance) qui peut faire la
différence au niveau de l’obtention d’un emploi entre deux personnes de même niveau. Cela est dû à la
force de la socialisation primaire.
III] La reconstruction des identités à l’âge adulte
Dans cette partie, nous montrerons que l’identité individuelle se reconstruit en permanence tout au
long de la vie de l’individu.
• Document 8 :
La vie est une succession d’étapes : c’est l’idée du cycle de la vie. La socialisation est donc
très liée à l’idée du cycle de vie (plusieurs types de socialisation : primaire, adolescente, secondaire,
conjugale, familiale, parentale, etc.).
- Rappel : l’identité est la façon dont un individu ou un groupe se définit ou est définit.
L’identité évolue aux différents âges de la vie. Par exemple, la vieillesse renouvèle l’identité d’âge,
amène à une reconstruction de l’identité :
 la diminution des capacités physiques amène à reconsidérer la façon dont on se perçoit :
abandon ou allégement de certaines activités.
 le changement du regard des autres affecte l’identité de l’individu : la place laissé dans les
transports en commun, le souci des autres pour sa sante, etc.
 la perception par la société de la vieillesse (Question macrosociologique c'est-à-dire à
l’échelle de la société globale).
D’une manière plus générale, l’âge est une construction sociale, c’est-à-dire que au-delà du
biologique la société construit les étapes du cycle de vie. Cette construction est liée à des
changements sociaux mais cette construction participe aussi aux changements.
Par exemple l’adolescence est une identité d’âge récente. Auparavant l’individu passait directement de
l’enfance à l’âge adulte. Les éléments qui ont permis l’émergence de cette catégorie d’âge spéciale
sont le développement des industries culturelles et des médias, l’évolution du modèled’éducation ainsi
que l’allongement de la durée de la scolarité.
A partir de ces changements, la société a construit cette identité, et l’adolescence va rentrer dans les
discours politique, psychologique, sociologique (ses problèmes, ses changements, etc.).
La société a tendance à multiplié les catégories d’âges : on a créé récemment le terme
d’adulescent (adulte-adolescent, période entre la sortie de l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte
rallongée). Cette catégorie est également due à l’émergence des médias, ainsi qu’au marché du travail
qui retarde l’entrée définitive dans la vie active.
A l’autre bout du cycle de vie, on trouve le terme de « troisième âge ». Cette catégorie, qui
désigne les personnes ayant plus de 60 ans, émerge au XXème siècle, et est liée à l’allongement de la
durée de vie et au développement du système de la retraite.
On parle à présent du « quatrième âge » (à partir de 80 ans) en relation avec le problème de la
dépendance, et de sa prise en charge.
 Ces identités d’âge, sont le résultat de la socialisation secondaire et de la reconstruction permanente
des identités. Ce sont des constructions sociales. A chaque âge, l’individu doit intégrer sa nouvelle
identité et se resocialiser.