Le Pont Mirabeau Apollinaire
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Le Pont Mirabeau Apollinaire
Le Pont Mirabeau Apollinaire Le Pont Mirabeau, publié en 1912 est un poème inspiré de Marie Laurencin. Apollinaire avait été amoureux de cette jeune femme qui l’avait quitté, lassée par son caractère difficile. Le pont Mirabeau se trouvait sur le chemin qui le menait chez elle. Il est donc associé au souvenir de cet amour et possède une valeur symbolique. Axe I Le poète observe la fuite du temps qui passe et éprouve un sentiment de tristesse et de mélancolie qui est exprimé de diverses façons: ID1 l’investissement personnel de l’auteur : a. par le pronom personnel de la première personne : « qu’il m’en souvienne » ( vers 3) « Je demeure » ( vers 6, 12, 18, 24) b. par le possessif « nos » « et nos amours » ( vers 2) « Le pont de nos bras » ( vers 9) ID2 L’expression des sentiments : a. par une série de verbes de mouvement : « coule la seine » v 1, 22 « vienne la nuit » v 5, 11, 17, 23 « les jours s’en vont » v 6,12,18,24 « passe » v 9 « l’amour s’en va » v 13, 14 « passent les jours et passent les semaines » v 19 b. par des figures de style : - un zeugma ( grâce à l’absence de ponctuation qui permet de jouer sur le sens des deux premières phrases) : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours » - les personnifications : « l’onde si lasse » « Passent les jours et passent les semaines » - les allégories : « L’amour s’en va » « Comme la vie est lente » « Et comme l’Espérance est violente » ( que renforce une diérèse) « Ni les amours reviennent » ID3 la musicalité du texte : par des effets de répétition : 8 strophes en tout : 4 quatrains qui alternent avec quatre distiques Chaque quatrain contient un décasyllabe Un tétrasyllabe Un hexasyllabe Un décasyllabe la répétition du même distique crée un refrain Chaque distique contient deux heptasyllabes, donc des vers impairs AXE2 Le poète exprime par ce poème une ambiguïté entre la permanence et la continuité ID1 L’amour s’en va Cette ambiguïté marque un conflit. L’eau qui coule : métaphore de temps qui passe. Ici double métaphore : métaphore du temps qui fuit (v.13 : comme cette eau courante). Anaphore en tête de vers (13 et 14) « l’amour s’en va ». Reprise « ni temps passé ni les amours reviennent » (Parallélisme entre temps et amour). On voit un lien comme une fatalité entre l’eau, l’homme, le temps et l’amour. Le fleuve passe, le temps passe. On voit aussi cela dans les enjambements qui ralentissent le rythme, donnant une continuité interrompue. Dans chaque strophe, le dernier vers contient une marque de cet écoulement, rythme fluide (eau qui coule, temps qui coule. Le temps intérieur du poète ne passe pas). Le conflit entre le temps qui passe et le temps interne du poète renforce la souffrance => passage et permanence. Le refrain est coupé en deux « jours s’en vont » « je demeure » (pas de mot de liaison) => parataxe. Cela renforce l’opposition. Opposition pluriel/singulier => montre solitude et impuissance. Cette stabilité accroît le regret du passé. « Vienne » « sonne » => subjonctif. Valeur d’ordre/souhait ou valeur de concession (même si) : v.11 et v.23 : marque souffrance de cette permanence : deux subjonctifs. La métaphore poète/pont marque la permanence et l’immobilité, la souffrance vient de là. ID2 Le thème de la circularité. Le refrain montre la circularité : reprise du vers 1 au vers 22. « Main de la main » « face à face » : répétition. Le poète trouve sur lui-même comme si le poète voyait son image dans le fleuve. Il voit se refléter dans le fleuve sa propre vie, monotonie. Circularité : pas de ponctuation : continuité.. les parallélismes de construction : vers 15 et 16 : « Comme la vie est lente Et comme l’espérance est violente » Vers 19 : « Passent les jours et passent les semaines » les anaphores : vers 13 et 14 « L’amour s’en va (…) L’amour s’en va » Vers 20 et 21 : « Ni temps passé Ni les amours reviennent » Conclusion Le poème est un exemple de l’esthétique d’Apollinaire à la fois lyrique et instaurant une nouvelle écriture poétique. Il y montre sa sincérité et sa virtuosité. Ainsi se révèle le rôle qu’il attribue à la poésie sous la forme de la spirale de l’éternel recommencement. La poésie permet une renaissance. Apollinaire est bien novateur dans la mesure où il inaugure ainsi la poésie surréaliste.
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