Le Télégramme 2009 - imprimer

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BREST VILLE
Valoriser les restes. Tout est bon dans le poisson
15 octobre 2011
Valoriser lesrestes depoisson, d'algue etdecrustacé. Sile principe n'estpas nouveau, ilaprogressé enBretagne,
sousl'impulsion de l'Institut universitaire européen delamer (IUEM).
La recherche ne cesse de montrer la qualité et l'intérêt des
molécules contenues dans lesrestes de poisson, d'algue, de
crustacé et de coquillage non utilisés pour la consommation
humaine. Alors que la moitié de ce qui est pêché n'est pas
consommé, 96% de ces restes de poisson gonflent
actuellement la filière de la farine, de l'huile et de la nourriture
pour animaux. Mais comment tirer davantage parti et profit de
ces sous-produits baptisés coproduits? Comment valoriser ces
millions de tonnes de matière organique qui recèlent bien des
propriétés à forte valeur ajoutée? L'IUEM a dressé un état des
lieux etidentifié des pistes de développement aux côtés des
entreprises pionnières en la matière.
Nouveaux marchés
«Cette valorisation a d'autant plus de sens que les captures ont
tendance à stagner, alors que les besoins (en aquaculture notamment) augmentent», constate Fabienne Guérard, en
charge de ce projet Biotecmar. «Surtout que la France, quiaété en Europe parmi lespremiers pays à explorer lesujet, se
voit aujourd'hui dépassée par la Norvège et certains pays asiatiques». Les nouveaux marchés àconquérir par la diversité
etles propriétés des protéines d'origine marine sont nombreux, à l'image del'extraction du collagène de la peau de poisson
pour des produits pharmaceutiques (crèmes), des compléments alimentaires, etc. Le jus de cuisson de moule, dethon ou
de sardine, jusqu'alors considéré sans intérêt et à évacuer comme un déchet, peut faire l'objet de traitements spécifiques
permettant la récupération d'ingrédients aromatiques très prisés dans l'agroalimentaire. Autre axe de développement: la
récupération des pigments d'algues rouges ou brunes, recherchés pour leurs propriétés antioxydantes et la qualité de leur
colorant naturel, idéal pour les préparations alimentaires naturelles.
Une bourse decoproduits
Encore faut-il que les entreprises maîtrisent les procédés d'extraction de ces molécules et s'équipent en conséquence.
Encore faut-il, également, que les filières soient capables de fournir des coproduits ayant préservé leurs propriétés à l'aide
d'une chaîne du froid et d'un réseau de distribution adéquat. Ayant pointé ces postulats essentiels, le programme
dedéveloppement Biotechmar s'apprête à lancer une bourse en ligne de coproduits disponibles sur le marché, cette base
de données devant permettre d'optimiser la qualité et le volume des apports. «Il faudra aussi, à terme, mieux organiser et
mutualiser leszones de stockage, afin degarantir le plus haut niveau de qualité de ces produitsànepas sous-estimer»,
insiste Fabienne Guérard. Décidément, on ne regardera plus du même oeil nos têtes, queues et boyaux de poisson!
Stéphane Jézéquel
Tags : Mer Pêche coproduits iuem poisson algue
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25/10/2011 16:11