Fil à Fil N°13 - Cinémathèque de Bretagne
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Fil à Fil N°13 - Cinémathèque de Bretagne
FIL À FIL Journal de la cinémathèque de Bretagne N°13 Mars 2012 K a z e te n n G w a r e z Fil m o ù B r e i z h EDITORIAL Une année 2011 bien complète, une année 2012 tout aussi laborieuse. Leun mat eo bet ar bloavezh 2011, met labour a zo c’hoazh war ar stern evit 2012. Ce numéro 13 de Fil à Fil paraît avec un décalage de plus d’un an, un laps de temps vertigineux pour ceux qui, fâchés définitivement avec internet, l’attendaient. Ce journal nous permet d’informer annuellement les 1472 déposants de la Cinémathèque et l’ensemble des collectivités qui la soutiennent. Par ailleurs, Entrefil, la lettre mensuelle de la Cinémathèque de Bretagne, paraît maintenant régulièrement depuis 2009 et informe, tous ceux qui s’y intéressent, des diffusions culturelles, des collaborations aux expositions et aux productions audiovisuelles, et enfin des actualités du collectage. Ur bloaz zo ec’h embannemp niverenn ziwezhañ hor c’hazetenn Fil à Fil, ar pezh a zo hir-tre evit ar re a oa o c’hortoz keloù ha n’int ket boaz gant internet. Bep bloaz e ro tro deomp da gelaouiñ 1472 fizier Gwarez Filmoù hag ar strollegezhioù a sikour ar gevredigezh. Embann a reomp ivez abaoe 2009 ul lizher-kelaouiñ miziek, Entrefil, evit kemenn en un doare reoliek ar skignadurioù sevenadurel, ar c’henlabour gant diskouezadegoù pe abadennoù kleweled, pe c’hoazh an dastumoù nevez. La deuxième convention triennale liant la Cinémathèque de Bretagne, le Conseil régional de Bretagne, le Conseil général du Finistère et la Ville de Brest prend fin cette année. Ces collectivités nous font confiance et nous encouragent dans nos trois missions fondamentales (collectage – traitement – valorisation), nous souhaitons dans les années à venir conforter et amplifier notre rôle en Bretagne, dans les institutions, les territoires, les réseaux et les projets. Le travail de valorisation des œuvres et des documents amateurs que nous accomplissons depuis 25 ans nous permet de participer concrètement à la construction de la Bibliothèque Numérique Régionale qui s’inscrit dans la réflexion sur le patrimoine culturel immatériel. Celle-ci se donne pour objectif de rendre plus accessible, les contenus sonores, audiovisuels, photographiques et écrits. Le 1er avril, la Cinémathèque de Bretagne lance sur son site une nouvelle page consacrée à la Mémoire du travail, grand axe de cette deuxième convention et pour lequel l’association a pu obtenir à trois reprises l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre du plan national de numérisation. Le public pourra accéder gracieusement à un millier de documents indexés par grands thèmes. Vous trouverez dans ce Fil à Fil, une page supplémentaire qui donne un aperçu de l’activité 2011 de la Cinémathèque en prévision de notre prochaine Assemblée Générale qui se tient toujours dans différentes villes de Bretagne. Cette année, nous avons choisi Gourin et sa région, car la Cinémathèque se propose d’y développer en 2013 une résidence de documentation, comme celle de Molène en 2010 et celle de Lanildut-Porspoder en 2012, afin d’enrichir au mieux les films, de comprendre la valeur des images grâce aux témoignages des résidents et de susciter de nouveaux dépôts. Rendez-vous à notre Assemblée Générale 2011 le samedi 28 avril 2012 à 14h30 à Gourin au cinéma Le Jeanne d’Arc. C’est une salle de cinéma associative de 198 places, classée Art & Essai (35mm, projection numérique, système 3D) animée par une équipe de 50 bénévoles (www.cinegourin.fr). An eil emglev trivloaziek o liammañ Gwarez Filmoù, Kuzul Rannvro Breizh, Kuzul-departamant Penn-ar-Bed ha kêr Vrest a vo kaset da benn ar bloaz-mañ. Lakaet o deus fiziañs ennomp ha roet ton d’hon teir c’hefridi bennañ (dastum – merañ – talvoudekaat) : fellout a ra deomp bremañ kaout ur perzh brasoc’h e Breizh, en ensavadurioù, en tiriadoù, er rouedadoù hag er raktresoù. Gant hol labour talvoudekaat an oberennoù hag an dielloù amatour a reomp bremañ abaoe 25 bloaz e kemeromp perzh en un doare fetis e raktres al Levraoueg Niverel Rannvroel, a zo disoc’h ur preder war ar glad sevenadurel dizanvezel. Pal ar raktres-se a zo digeriñ d’ar brasañ niver an dielloù hag an endalc’hadoù son, kleweled, luc’hskeudennoù ha skridoù. D’ar 1añ a viz Ebrel e vo lakaet enlinenn gant Gwarez Filmoù ur raktres nevez liammet ouzh Memor al Labour (raktres bras an eil emglev, bet sikouret teir gwech gant Ministrerezh ar Sevenadur hag ar C’hehentiñ hag e steuñv niverelañ broadel). Tu vo neuze d’an dud sellet ouzh ouzhpenn mil film renket hervez temoù bras. Kavout a reoc’h staget ouzh ar Fil à Fil ur bajennad ouzhpenn o renabliñ obererezhioù Gwarez Filmoù e 2011 a-benn prientiñ an Emvod-Meur a vez dalc’het bep bloaz en ur gêr zisheñvel. Ar wech-mañ e vo dalc’het e Gourin hag he zro-war-droioù, dre ma fell da Warez Filmoù aozañ e 2013 ur chomadenn deuliaouiñ du-se, heñvel ouzh reoù Molenez e 2010 ha LannildudPorspoder e 2012, a-benn pinvidikaat dielfennadennoù ar filmoù, kompren talvoudegezh ar skeudennoù a-drugarez da sikour an annezidi, ha degemer neuze fiziadoù nevez. Emgav a roomp deoc’h eta d’hon Emvod-Meur d’ar sadorn 28 a viz Ebrel 2012, da 2e30 goude merenn, e sinema Le Jeanne d’Arc e Gourin. Ur sal sinema gevredigezhel an hini eo, enni 198 plas, rummet « Arz hag Esae » (35mm, bannadurioù niverel, sistem 3D) ha lusket gant ur skipailh 50 den a-youl vat (www.cinegourin.fr). Le Président, Erwan Moalic La Collection Mémoire du travail En décembre 2005, la Cinémathèque inaugurait son nouveau site internet, fruit de sa collaboration avec les sociétés Virtualys et Diateam. Si lors des premiers mois, il s’agissait simplement d’un site informatif présentant notre structure et le planning de nos diffusions culturelles, cette ouverture a été suivie au premier trimestre de l’année 2006, de la mise en ligne de notre base de données avec pour volonté de faciliter l’accès aux fiches documentaires des films conservés à la Cinémathèque, mais aussi d’offrir aux internautes la possibilité de visionner les films à domicile, depuis leurs ordinateurs personnels. Depuis cinq ans, la Cinémathèque de Bretagne développe sa politique de numérisation de films afin d’étoffer cette consultation en ligne. Fin 2009, pour la première fois, la structure a répondu à l’appel à projets numérisation lancé par le Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre du programme National de Numérisation. Nous avons souhaité proposer la numérisation de films regroupés sous une collection abordant le travail urbain et rural au travers des thèmes suivants : Activités maritimes Agriculture/Activités rurales Activités marchandes Aménagement du territoire Industrie/Agroalimentaire …/… Fil à Fil 13 • Publication de la Cinémathèque de Bretagne • 2, avenue Clemenceau – BP 81011 – 29210 BREST CEDEX 1 • Tel : 02 98 43 38 95 • E-mail : [email protected] • www.cinematheque-bretagne.fr • Directeur de la publication : Erwan Moalic • Rédaction : Gilbert Le Traon, Gaël Naizet, Jean-François Delsaut, Hervé Le Bris, Pascal Le Meur • Photographies : Cinémathèque de Bretagne • Mise en page : Bernard Floch • Imprimerie du Commerce / www.impricom.fr • Tirage : 2500 ex. • Dépôt légal : 1er trimestre 2012 • Imprimé sur papier recyclé 115gr/m2 • N° ISSN 1288-2607 • Photographies du bandeau : fonds Sesona, quelques appareils FIL À FIL …/suite Après une réponse positive du Ministère, et grâce au recrutement à plein temps de Nicolas Nogues, la Cinémathèque a donc numérisé en 2011 la famille Activités maritimes, suivie, la même année, de la famille Agriculture. L’année 2012, fort du soutien renouvelé du programme du ministère, la cinémathèque travaillera sur la numérisation de la famille Aménagement du territoire. Mais l’objectif primordial de ce travail est avant tout de permettre à tous les publics de pouvoir accéder à ces images. Ce sera chose faite dès le mois d’avril puisqu’un nouvel espace, Mémoire du Travail, sera disponible sur la page d’accueil du site internet de la Cinémathèque de Bretagne. Ce nouvel accès vous permettra, sans identifiant ni mot de passe, d’accéder aux deux premières familles de la collection Mémoire du Travail : Activités maritimes et Agriculture. Les internautes pourront ainsi lire les fiches documentaires des films concernés, mais surtout, visionner les films. en saisissant un mot qui sera recherché dans le titre, le résumé et les séquences. À l’occasion de la publication de cette collection, la Cinémathèque a souhaité mettre un nouvel outil à disposition de son public, les films seront donc aussi accessibles par la géolocalisation, via une carte sur laquelle il sera possible de cliquer pour faire apparaître les films existants sur les communes recherchées. Ce système sera par ailleurs désormais accessible sur les espaces Adhérents, professionnels et médiathèques, la géolocalisation sera donc appliquée à l’ensemble des films déposés à la Cinémathèque de Bretagne. Pour 2012, nous avons à nouveau été retenu dans le programme national de numérisation. Cette année, le thème Aménagement du territoire sera numérisé. Ce sont donc 153 films supplémentaires, pour une durée de 52 heures, qui viendront étoffer la collection Mémoire du travail. Cette nouvelle famille sera consultable en ligne à partir du mois de septembre 2012. Ce soutien, renouvelé depuis trois ans par le Ministère de la Culture est encourageant. En octobre prochain, nous répondrons à l’appel à projets 2013 du programme national de Numérisation, l’objectif à terme étant de numériser et de rendre consultable la totalité de cette collection Mémoire du Travail. Gaël Naizet Équipement d’un scaphandrier 1960 – Marcel Richard – Film 16 mm Au large du désert 1962 - Henri Fabiani – Film 35 mm Moisson 1955 1955 – Jean Le Du – Film 16 mm Argile, terre vivante 1957 – Alain Henriot – Film 16 mm Pont de Plougastel 1948 – François-Xavier Mahé – Film 8 mm Le thème Activités maritimes regroupe 592 films, soit 279 heures d’images, le thème Agriculture est composé pour sa part de 512 films, soit 177 heures d’images, ce sont donc 1104 films supplémentaires qui seront consultables sur le site de la Cinémathèque de Bretagne. Cet accès permettra la recherche de films par des requêtes simples : par sous-familles : Aquaculture, construction navale, conserverie de poisson…, par année, par type de film (amateur ou professionnel), ou Histoires de cinéastes amateurs Ange Vallée l’amateur amoureux des belles images Parmi tous les inédits de la collection de la Cinémathèque de Bretagne, un des tous premiers fonds est remarquable à plus d'un titre : le N° 166. Né le 3 mars 1897 à Rennes, Ange Vallée est d'abord un excellent photographe, sensible au cadre et à la lumière. Bernard Thomazeau1, un de ses compagnons du Club des Amateurs Cinéastes de Rennes (CACR), dit de lui dans un entretien en 2004 : « Il avait un troisième œil, l'œil du photographe et du cinéaste, toujours dans ses optiques, à calculer le meilleur angle ». Cette passion le mène à une heureuse rencontre avec le Docteur Louis Cathala, pionnier du cinéma amateur à Rennes, qui entraîne tout un petit monde de novices au jardin des Beaux-arts, dans une baraque de fortune qui devient le repaire du CACR. Ange Vallée en devient membre et y enseigne les techniques du cinéma dés 1946, avec une profonde humilité et un credo : « Vous les jeunes, vous avez des idées ! ». Il commence à tourner, après la Seconde Guerre Mondiale, en 9,5 mm, avec une Pathé National II. Il signe en 1947 un dyptique à la forme très originale, entre fiction et documentaire : Mon p’tit coin de campagne, une exemplaire mémoire du village de Bourgdes-Comptes où cet expert-comptable de profession a une propriété, au lieu-dit La Courbe, sur les bords de Vilaine. Cette rivière lui inspire d’autres films comme la truculente fiction V’là l’minis’ !, dans ce format des débuts qu’il n’abandonnera jamais, ou La Vilaine à Pont-Réan, rare 8mm de sa filmographie. Il n’en oublie pas, pour autant, sa ville où sa caméra déambule dans Mon vieux Rennes ou devient bucolique dans Que le printemps renaisse. En 1952, il expérimente le 16mm sonore et capte la vie en couleurs de la pointe de la Bretagne, dans La Presqu’île de Crozon. Trois ans plus tard, alors vice- président du CACR, il récidive dans le genre et remporte avec Carnac, terre des menhirs le Premier Prix du Concours national du Tourisme. Le commentaire, écrit par l'historien et archiviste Henri-François Buffet, est traduit en plusieurs langues et les images de danses folkloriques et de bénédiction des animaux lors du pardon de Saint-Cornély sont diffusées dans vingt-sept pays. Entretemps, il produit sur Noirmoutiers le très beau L’île sous les moulins. Le méticuleux et perfectionniste auteur de documentaires aime aussi la fiction ! À la manière des joyeux drilles qui l'accompagnent au caméra-club, il tourne quelques courts-métrages humoristiques dans lesquels il met en scène les siens (sa fille Lili dans Un bon petit diable) et se donne parfois le premier rôle : Il y a pêcheur et pécheur !, Le beau dimanche de Monsieur Plume ou, citons-le encore, V'là l'minis' ! En 1952, il écrit le scénario et la mise en scène d'un film-club collectif : Quand l’habit fait le moine. A. Vallée, L. Cathala, B. Thomazeau, P. Orvain, P. Thézé, J. Carrière, tous ces cinéastes amateurs aguerris mettent leurs talents en commun pour réaliser cette joyeuse comédie. « C'est ce que nous sommes tous, des amateurs, on ne vit jamais assez longtemps pour être autre chose » disait Charlie Chaplin. Le 30 octobre 1966, Ange Vallée et sa femme disparaissent dans un accident de la route qui, encore longtemps après, marque les esprits. À cet homme affable, Bernard Thomazeau, cadet de la bande, tire son chapeau : « Il nous a éduqué, il nous a imprégnés. Il était un modèle ». Hervé Le Bris, documentaliste. 1 : Cf. Fil à Fil N°8 La Presqu’île de Crozon (1952) - Film 16 mm Cinémathèque de Bretagne Informations générales sur l’année 2011 DEPOTS & COLLECTIONS Depuis le début de l’année 2011, 44 nouveaux déposants ont été enregistrés à la Cinémathèque de Bretagne. Parmi ces déposants, on remarquera plus particulièrement des noms comme Jean-Claude Fournier (le dessinateur), Patrick Drouard (ancien de la Jeanne d’Arc), Fernand Baron (oto-rhino-laryngologiste de renom), la Maison diocésaine de Rennes, Yves-Michel Le Gall (images de Brest en 1942), Justin Leduc (agriculteur à Saint Père en Retz). Le fonds Kernez : chaînon manquant du cinéma militant des années 70, vient compléter les fonds Prado, Le Tacon, Durand, Le Garrec et Vautier. Cinéma militant à la fois introspectif et anarchiste. L’année 2011 a été marqué par le legs Robert SESONA : (voir bandeau de photographies page 1) 400 appareils photographiques et cinématographiques qui complètent et étoffent admirablement bien la collection déjà existante de la Cinémathèque de Bretagne. L’ensemble de ce legs occupe un volume de 12m3 environ et a nécessité beaucoup de travail imprévu et un engagement financier d’un peu plus de 3000 € : traitement, droits, actes notariés, premier et second inventaire, déménagement, indexation et photographies. Nous terminons l’année 2011 avec 1472 déposants, le nombre de contrats à jour est de 738. Le Fonds Jean Fraysse, opticien à Vannes, 127 éléments, est aujourd’hui totalement numérisé. Ce fonds exceptionnel sur le Golfe du Morbihan et l’île Logoden a fait l’objet d’un travail soutenu pendant 6 mois. Le travail d’expertise du fonds Fraysse est désormais terminé et un projet artistique est en cours de conception. Une jeune plasticienne actuellement en stage à l’Irish Film Institute, Aurélie Bonamy, a déjà remontés et sonorisés 10 films. ACTIONS ET DIFFUSIONS Actualité des dépôts, en chiffres : - Nombre de déposants à la Cinémathèque : 1458 (individus + organismes) - Nombre de supports conservés : 24326 - Répartition des supports : supports argentique : 75,96% Support vidéo : 24,04% - Supports Argentique : 18 425 Film 8 mm : 3016 (16,3 %) Film Super 8 : 3189 (17,30 %) Film 9,5 mm : 2627 (14,2 %) Film 16 mm : 7604 (41,2 %) Film 35 mm : 1069 (5,8 %) Autres formats argentiques (super 16, 17.5 mm, 28 mm, etc.) : 974 (5,2%) - Support vidéo (tous formats confondus) : 5847 - Répartition films amateurs / films professionnels : Films amateurs : 55,7 % Films professionnels : 44,3 % Nombre de fiches documentaires (nombre de titres répertoriés avec ou sans supports) : 24677 Le travail de mise en valeur des fonds est composé des partenariats réguliers (musées, festivals, associations, télévisions), des projets de diffusion (édition DVD, restauration, achats de droits). Depuis plus d’un an, la Cinémathèque donne une dimension transversale à ses actions en associant, à l’interne, ses différents secteurs d’activité. La Cinémathèque de Bretagne œuvre sur les 5 départements du grand ouest. L’année 2011 compte 135 actions de diffusions et de distribu tion réparties comme suit : 37 sur le Finistère, 13 sur l’Ille-et-Vilaine, 10 en Côtes d’Armor, 10 en Morbihan, 17 en Loire-Atlantique, 39 sur le reste des départements français et 9 en Europe. Les diffusions sur Brest, Nantes et Rennes ont été un peu plus nombreuses. Les éléments marquants de l’année 2011 : - L’exposition “La Bretagne fait son cinéma”, présentée aux Champs Libres à Rennes du 3 mars au 28 août (montage des extraits, prêt de matériel et montages, informations) - L’édition du DVD Echappées Balnéaires en partenariat avec le Musée de St Brieuc, l’Office de tourisme de la Baie de St Brieuc et L’Atelier Documentaire. - Les diffusions de Terre-Neuve, version ciné-concert, avec le musicien et compositeur Jacques Pellen. - La collaboration avec James June Schneider sur le projet Jean Epstein, la mer lyrosophe : fin du travail de coproduction, visionnage (diffusion sur Tébéo), version longue et nouveau titre, Epstein, young oceans of cinéma (la Cinémathèque de Bretagne est coproductrice de ce projet aux côtés de la Cinémathèque française et de Bathysphère productions) - Partenariats avec l’Espace culturel Terraqué de Carnac (56), avec La Boueze (35 / Festival des Marches de Bretagne), Ty Ar Vro Quimper, l’Ecomusée de Plouguerneau (Arvoriz), Mémoire du Kreiz Breizh (29 / 1er festival ethnographique), l’Ecomusée de la Bintinais (35 / Expo sur le monde agricole), la Mairie de Guilers (29), la Mairie de Plérin (22), la Mairie de Saint-PierreQuiberon (56 / Libération de la poche de Lorient ), Le travail sur les films de l’Office Central de Landerneau (télécinémas et analyses des images déposées) pour le 100e anniversaire de la création a donné lieu à une première diffusion avec l’association Dourdon et l’Atelier Culturel de Landerneau puis avec la Mairie de Landerneau. La Cinémathèque de Bretagne était au Festival Interceltique de Lorient (Dôme des diasporas), au 34e Festival de cinéma de Douarnenez, participait aux Journées du patrimoine de Brest et Nantes, à la Déambule (accueil des étudiants brestois), au 26e Festival Européen du Film Court de Brest. Deux hommages ont été rendus à René Vautier en sa présence, à Quimper MPT de Kerfeunteun du 11 au 14 octobre et à Plérin les 25 & 26 novembre 2012. 2011 est marqué par le lancement d’une nouvelle saison au Mac Orlan à Brest, une séance tous les mois (2 films et un invité). Cette salle entièrement rénovée a accueilli les soirées consacrées à Epstein le 20 octobre, Olcott le 17 novembre et Etaix le 20 décembre. Des partenariats artistiques : © Cinémathéque de Bretagne - Fonds Fraysse Jean-Marc Chapoulie, Le Quartier – Centre d’Art Contemporain, les éditions Filigranes : livre/objet « Le mariage de Cathy et Jean-Paul » de J.M. Chapoulie sur la Cinémathèque de Bretagne (publication décembre 2011, sortie officielle en mai 2012) Thierry Salvert et Cécile Borne « Mémoires vives » Cie Aziliz danses Wonderbraz Vs. Bad Green dans un DJ VJ Set le 19/10 au Vauban à Brest et VJ Bros, battle d’avantdeux et musique expérimentale, reggae breton et traditionnelle pour le Fest Noz de Sevenadur 11ème édition, les deux avec des images de la Cinémathèque Les artistes Valérie Villieu et Laurence Faure (photographes) étaient en résidence en 2011 sur un partenariat avec Pluie d’Images et la Maison pour Tous de l’Harteloire à Brest. Photographies et installations vidéo à base de photogrammes tirés des supports originaux ont fait la matière de l’exposition présentée en janvier 2012. Des ciné-concerts : Jacques Pellen, composition et interprétation pour Terre-Neuve (éditions DVD 2010), distribution et diffusion par Catherine Bihan pour Daktari Music Eric Sterenfeld, composition et interprétation pour Finis-Terræ de Jean Epstein MONTAGE RESTAURATIONS Numérisation Le recrutement d’un poste supplémentaire de responsable technique chargé entre autres de la numérisation, a permis d’augmenter notre capacité de traitement même si l’essentiel de ce poste a été consacré aux deux plans de numérisation (2010 – 2011) de l’appel à projet du Ministère de la Culture et de la DRAC Bretagne. Deux stagiaires ont également, partiellement travaillé sur la préparation et la numérisation des fonds. Numérisation de l’ensemble du fonds Richarme, du fonds Fraysse, de Les Naufrageurs de Charles Brabant (scénario de Gwen Aël Bolloré, avec Henri Vidal, Danny Carel, Renée Cosima, Charles Vanel, Carl Schell / 1958 / 98 min. / N&B). Numérisation immédiate des films 16mm vinaigrés de la Maison Diocésaine de Rennes et du fonds Coopagri Bretagne, préparation et transfert des rushes, de la bande son et de la copie 0 de Mourir pour des images, film de l’UPCB / René Vautier. Le plan de numérisation DRAC Bretagne et les plans de numérisation du Ministère de la Culture 2010 (activités maritimes) et 2011 (activités agricoles) représentent 363 heures au total auxquelles il faut rajouter les travaux de numérisation des films 35mm auprès de Euro Media (ex SFP / Paris) : films de Pierrick Guinard, de Philippe Durand et quelques courts métrages des années 80. L’activité de nettoyage et de préparation des films argentiques, ainsi que de leur numérisation sur le télécinéma Haute définition Colibri/CTM-Debrie, a été particulièrement intensive puisque l’année 2011 se termine avec 217 heures et 7 minutes de films numérisés en haute définition, soit 476 supports au total [pour mémo une centaine d’heures en 2009 et 2010]. Compte-tenu des 363 heures de numérisation/consultation du programme DRAC/Ministère de la Culture, la plateforme technique justifie pleinement le recrutement du responsable technique effectué en début d’année. Les 217 heures numérisées pour l’année 2011 sur le télécinéma CTM-Debrie Memory sont également archivées en qualité HD sur bandes LTO. La Cinémathèque de Bretagne, avec l’acquisition fin 2009 du nouveau télécinéma, atteint enfin une allure de croisière. …/… N°13 • Mars 2012 FIL À FIL EDITIONS 2011 a été contrairement à 2010, une période de pause et de préparation pour le secteur édition. Un grand chantier nous occupe : le lancement du projet Brest, chroniques d’un siècle (première partie). Le DVD Echappées balnéaires a demandé trois mois intensifs de travail à plusieurs personnes (documentation et technique), c’est aussi l’objet d’une belle collaboration entre l’Atelier Documentaire, le Musée d’Art et d’Histoire de la Ville de Saint-Brieuc, l’Office de tourisme de la Baie de Saint-Brieuc et la Cinémathèque de Bretagne. Contacts et mise en place avec Xavier Liebard sur l’édition Mts d’Arrée, la base en sera Le chemin des brumes (2006) et une série de documents couleurs sur les Monts d’Arrée dans les années 50. La sortie est prévue pour 2012. Enez Sun tiré à 1000 exemplaires est épuisé, un projet de retirage est à l’étude. VENTE D’IMAGES Ce secteur est chargé des demandes de recherches documentaires, des ventes d’images dont la Cinémathèque a la responsabilité de la gestion des droits. MarieAnne Dutertre, qui anime ce domaine important de la Cinémathèque, a également en charge la documentation générale et la veille sur le thésaurus. Demandes de Recherches documentaires 2011 202 demandes de recherches documentaires ont été traitées soit une progression constante depuis plusieurs années (d’au moins 33% depuis 2009) En comparaison, la Cinémathèque avait reçu 146 demandes pour la même période en 2010. - Les demandes provenant de la Bretagne : 131 demandes (64,85%) - Les demandes hors Bretagne : 71 demandes (35,15%) dont 3 demandes d’Espagne, d‘Italie et du Portugal Les demandes émanant de la région Bretagne restent élevées, avec une prédominance du département du Finistère, soit 131 demandes (64,85%) : Ex. films sur Mona Ozouf, Polig Montjarret, Charlez ar Gall, Christophe Miossec, historique du pont de Térénez, île de Quéménez/Thalassa…. Expo Musée Bigouden de Pont l’Abbé, Sémaphore de la pointe St Gildas à Pornic, Abbaye du Relec, Ville de Nantes, Ville de Carquefou, Musée des Beaux Arts de Brest, Musée de Bretagne, Rennes. Les sujets hors Bretagne sont presque deux fois moins nombreux, 71 demandes (35,15%) très variées : les femmes et le champagne, les années 70, avoir 20 ans, cornemuses d’Europe, les expositions universelles, la naissance… Les Inédits ont toujours la faveur des réalisateurs. Cette année, nous avons vu apparaître de nouvelles demandes, notamment les recherches de films pour lesquels les auteurs des images peuvent témoigner. C’est ainsi que nous avons mis en relation des réalisateurs et un chercheur avec des cinéastes amateurs qui ont tourné pendant la guerre d’Algérie ou qui acceptaient de commenter, face à la caméra, leurs images de vacances. 20 demandes concernent des pays étrangers dont 11 pour des projets sur la guerre d’Algérie et l’Indépendance. Mais aussi des demandes d’images sur l’Italie, l’Océanie, l’Indochine, le Maroc, le Portugal, les Baléares, le Brésil, la Polynésie. Les ventes d’images : 59 facturations ont été établies au 31/10/11. Elles concernent les frais de recherches documentaires, de suivi du dossier, de gestion de droits, de location de copies de consultation et de visionnage, de travaux techniques et de cession de droits. 48 cessions d’images ont été facturées. Ce chiffre est peu représentatif de l’activité car de nombreux dossiers sont en cours de traitement. Evolution du secteur ventes d’images : Les demandes émanant de la région Bretagne ne cessent de progresser avec une prédominance du département du Finistère. De nouvelles commandes, qui vont se généraliser très vite, apparaissent. Il s’agit des demandes de report des images en HD ou d’envoi de fichiers de données numériques par Internet qui font gagner un temps précieux aux sociétés de production. Il y a 2/3 ans, les demandes de droits portaient essentiellement sur les droits TV (chaînes hertziennes câbles et satellites) et/ou édition de DVD. Les ventes de DVD tendent à disparaître au profit du visionnage sur Internet. Aujourd’hui, très peu de sociétés négocient l’édition DVD. Quand elles le font, c’est pour un tirage très limité (50 à 100 exemplaires) pour leur communication mais non pour la vente. Comme les autres sources d’images, la Cinémathèque connaît aujourd’hui une véritable explosion des modes de diffusion : VOD catch up imposée systématiquement par les diffuseurs, VOD avec téléchargement, téléphone portable, tablette numérique… Malheureusement, les budgets dédiés aux archives tendent à se réduire entraînant des négociations serrées. De même, la Cinémathèque commence à recevoir des demandes de droits pour des webdocumentaires et des sites Internet. Dès lors, se pose le problème de la protection des images d’archives fournies. WEB & COMMUNICATION La Base Films Bretagne, base de données en ligne regroupant les films soutenus par les collectivités bretonnes, nécessite un travail constant de suivi des nouveaux dépôts, de numérisation des photos de films et de tournage, de numérisation des films en intégralité et en extraits, l’indexation des fiches documentaires des œuvres audiovisuelles. Cette base de données est consultable sur le site de la Cinémathèque de Bretagne, et à partir du site de Films en Bretagne, elle est intégrée à la base générale de données DIAZ. DIAZ nécessite un suivi des dysfonctionnements et des améliorations en partenariat avec la société Virtualys qui a développé, en 2011, un système de moissonnage en OAI-PMH (Mise aux normes liée à la future Bibliothèque numérique régionale). En 2011, la Base DIAZ a été installée chez Cinéarchives (Paris), chez Cimalpes (Gap). La Cinémathèque de Bretagne anime le réseau DIAZ Interregio, association regroupant les cinémathèques utilisant notre base de données (5 au total). Le nombre de films visionnables sur la base de données DIAZ s’élève à ce jour à 2093 titres pour une durée totale de 671 heures 50 min. L’ensemble des actions de valorisation de la Cinémathèque (projets, mise à disposition d’images pour des documentaires, diffusions culturelles, expositions temporaires ou permanentes) sont signalés au public sur la page d’accueil du site de la Cinémathèque de Bretagne. La Cinémathèque participe à la réflexion sur la Bibliothèque numérique régionale. Une Newsletter mensuelle est éditée et envoyée par mailing à une liste de 2500 personnes. Une plaquette a été éditée à l’occasion de la programmation « Les Rencontres de la Cinémathèque au Mac Orlan ». Cette plaquette a été distribuée à 2500 exemplaires et est téléchargeable sur le site internet de la Cinémathèque de Bretagne. Affichette, flyers et relances par email complètent ce dispositif d’information, Brest est une ville extrêmement productive sur le plan artistique et il faut se « battre » pour continuer d’être présent dans l’actualité culturelle. La visibilité du bâtiment de la Cinémathèque a été améliorée grâce à la mise en place d’une seconde enseigne extérieure sur la façade Sud. La Cinémathèque de Bretagne a été validée par BRETAGNE DEVELOPPEMENT INNOVATION pour l’usage de la marque Bretagne. CONTACTS ET PARTENARIATS En 2011, la Cinémathèque a poursuivi son partenariat avec le monde universitaire : M. Bertin Maghit (PR1 - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 ) > Guerre d’Algérie, Ronan Le Coadic (Université Rennes 2) > Angela Duval, Martine Cocaud (CERHIO Rennes 2) > « Sources audiovisuelles du monde rural », Florence Thiault (UFR ALC Rennes 2 ) « gestion & médiation des ressources documentaires », Elodie Belkorchia, doctorante CIFRE / CEMTI Université Paris 8 Vincennes-St Denis La Cinémathèque de Bretagne siège au Conseil de gestion de la Faculté des lettres de l’UBO à Brest. Un projet de jumelage collèges et structures culturelles, collège Anna Marly, a été proposé au CCG29 et à l’Académie qui l’a rejeté en juin 2011, un autre projet est en cours avec le Lycée Chateaubriand à Rennes, les relations continuent avec Hypokhâgne et Khâgne Lycée de Kerichen Brest (Prof. Eric Auphan). Nous avons répondu à l’appel à Projets Valorisation des patrimoines culturels maritimes de l’Iroise, la résidence documentaire entre Lampaul-Plouarzel et Porspoder sur les activités économiques et le développement du tourisme dans la première partie du 20e siècle a été retenue en septembre 2011 et fait l’objet d’une aide de 3 558 € du PNMI. L’année 2011 en chiffres CG29 Ville Brest Locaux Rennes Métropole 1 % CG44 7% 6% 7% 7% Prod immo 12 % Ressources 14 % 10% Région 35 % REPRÉSENTATIONS La Cinémathèque de Bretagne assume la présidence du Conseil d’Administration de l’association INEDITS ce qui a nécessité divers déplacement du Directeur à Paris puis à Bologne en 2011. La représentation au sein du Collège 4 de Films en Bretagne est assurée par l’adjoint de direction. Le directeur était présent au Conseil d’Administration de l’EPCC Centre images (3e mandat) et au Conseil d’Administration des Archives audiovisuelles de Monaco. Il assure également la présidence de DIAZINTERREGIO et a mené en 2011 l’autosaisine culture rendue en octobre au Conseil de développement du Pays de Brest dont il est membre du bureau depuis deux ans. ADMINISTRATION Enfin, il a fallu commencer à prendre sérieusement en main la question du manque de place, le rangement a été optimisé par l’achat et la mise en place d’étagères au magasin de stockage de Saint-Exupéry (janvier 2011), au magasin de stockage Rue Le Guyader (juillet 2011), au nouveau stockage de Landivisiau (location en août 2011). Le magasin de stockage Coat ar Gueven a également été réaménagé en août 2011. Nous avons fait l’acquisition d’une table de montage 35mm CTMDebrie auprès de la SFP en juin 2011et d’une station de transfert numérique supplémentaire. La Cinémathèque a rempli une autre mission associative, elle a accueilli sept stagiaires, des collégiens : Martin Guihard, Louis Lyvinec, Laurie Saulier, Léa Marquez ; des étudiants : Mevena Guillouzic-Gouret > Ina Sup Paris et Master 2 breton Rennes 2 pendant 6 mois, Aurélie Bonamy > Master 2 cinéma à Paris 8 pendant 5 mois et Alexandre Pagès EM Normandie pendant un mois. En ce dernier trimestre 2011, la Cinémathèque de Bretagne c’est presque 11 permanents, une antenne aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, un animateur sur Rennes, 20 000 films regroupés dans 350 m2 de magasin à température constante, 1458 déposants, plus de 1300 appareils de photo et de cinéma, 4 magasins de stockage. Un budget 2010 de 805 000 euros, un budget 2011 estimé à 814 000 euros, assumé par le Conseil Régional de Bretagne, le département du Finistère, la Ville de Brest, le département de Loire-Atlantique, Rennes métropole, la Direction régionale des affaires culturelles Bretagne Gilbert LE TRAON 16/03/2012 Quote part proj. Num 0,5% Autres produits DRAC 1 % Répartition des recettes Prod. immo 99 534,00 � 12% Ressources 113 238,00 � 14% DRAC 10 000,00 � 1% DRAC78 2% Autres produits 606,00 � 10% Rennes Quote part proj. 2 666,00 � 0,5% Métropole CG 44Num 1% Région Bret. 285 000,00 � 35% 11 % CG29 57 000,00 � 7% Ville Brest 50 000,00 � 6% Locaux 11Locaux % 57 300,00 � 7% Région 1% Rennes Métropole 6 000,00 � 55 % Ville Brest CG44 55 000,00 � 7% 10 % CG 29 11 % Répartition des subventions des collectivités (520 000 €) Bretagne Région CG29 Ville Brest Locaux Rennes Métropole CG44 Stagiaires 1 % DRACValorisation 7% 285 000,00 € 55% 57 000,00 € 11% 50 000,00 € 10% 57 300,00 € 11% Variation congés payés 0 % 6 000,00 € taxes 1% Impôts et 4% Autres services€ext. 7 10% % 55 000,00 Achats 3 % 10Services 000,00ext€ 4% 2% Autres charges 15 % Charges sociales 18 % Rémunérations brutes 41 % Répartition des dépenses Achats 26 516,00 € Services ext 34 105,00 € Autres services ext. 54 393,00 € Impôts et taxes 27 775,00 € Variation congés payés 2 470,00 € Rémunérations brutes 320 144,00 € Charges sociales 136 628,00 € Autres charges 115 245,00 € Valorisation 57 300,00 € Stagiaires 4 979,00 € 3% 4% 7% 4% 0% 41% 18% 15% 7% 1% Clap d’honneur pour Jacques Manach Lors de la soirée consacrée à Joël Séria le 19 janvier dernier au Mac Orlan, la Cinémathèque a profité de l'opportunité qu'offrait l'un des deux films pour fêter les rois par une distribution de galettes de Pont-Aven. Profitant de la présence de nombreux déposants, le directeur a choisi ce moment particulier pour décerner à M. Jacques Manach une distinction pour l'ensemble de ses dépôts. Cette idée d'Hervé Le Bris, chargé des dépôts et des relations avec les déposants, pourrait bien, à l'avenir, faire son chemin. M. Manach est né en 1941 à Brest, filleul d’un autre cinéaste amateur, M. Jean Le Goualch, bien connu de tous ceux qui fréquentèrent le Caméra Club des amateurs Brestois (C.C.A.B.). Comme beaucoup de cinéastes amateurs, il s’est initié à la photographie avant de faire du cinéma. Monsieur Manach fait figure d’exception : apprenti pâtissier, il pratique le cinéma amateur dès 1958, fort des conseils que lui prodigue son parrain. Il anime le patronage de l’Etendard à Brest de 1960 à 1970 en tant que projectionniste. La projection de films 16 mm de répertoire pouvait être précédés ou suivis par ses propres réalisations. Ses sujets favoris : «les paysages» comme il le dit lui-même, mais aussi Ouessant, les pardons et le basket (qu’il a également filmé dans le cadre du patronage). Nous citerons plus particulièrement deux titres issus de sa production : En flânant sur la côte Nord (1958-1962 / 35’31”), Vivante et riante Bretagne (1964 / 16’24”). Jacques Manach et Hervé Le Bris Histoires de cinéastes amateurs Fernand Baron, l’oto-rhino-laryngologiste cinéaste Il y a des êtres qui, tout au long de leur existence, témoignent d’un désir d’améliorer l’efficacité et l’utilité de leurs actions à travers leur travail personnel et leur recherche. C’est le cas du docteur Fernand Baron (1903-1997). Bachelier en 1923, étudiant en médecine et en pharmacie dès 1924, spécialisé dans l’oto-rhino-laryngologie aux hôpitaux de Nantes, Fernand Baron ne cesse de se documenter, de perfectionner son savoir-faire, de le confronter aux nouvelles exigences médicales. Sa carrière est à cette image, construite d’excellence et de curiosité : suppléant en 1935, titulaire de la chaire ORL en 1966 et de la chaire de chirurgie cervico-faciale en 1975, pionnier dans l’Ouest de la chirurgie cancérologique ORL, créateur de l’école d’orthophonie de Nantes… Dès 1938, le professeur Baron travaille à La Persagotière, établissement nantais pour sourds-muets et aveugles, où il met en place des moyens techniques modernes (audiomètre pour dépistage, techniques de Maspetiol et du cinéaste américain John Tracy, phonologie, salle insonorisée pour les examens, utilisation de caméras), s’adjoint les compétences d’un ophtalmologiste, son frère André Baron, développe l’approche neu- ropsychiatrique infantile avec des tests complexes liés à des instruments de musique et des jouets sonores. C’est dans ce contexte qu’il réalise un documentaire La Persagotière, en 1958, sur cet établissement abordant l’institution, son histoire, les professeurs, les bâtiments, les méthodes éducatives et médicales. Si le docteur Baron filme sa nombreuse famille depuis la fin des années trente, consignant d’abord en format 9,5mm les moments heureux (baptêmes, vacances, école, Noël) et le quartier Saint Pasquier (processions de la Fête-Dieu), le chroniqueur familial aborde ensuite le format semi professionnel du 16mm avec une caméra Paillard Bolex H16 Reflex, achetée chez A. Hamonic, en apportant un soin particulier au cadrage, au sujet et au choix du son et des commentaires. Indéniablement, Fernand Baron excelle dans le genre documentaire qu’il pratique avec exclusivité sur la période 1950 à 1980, avec des sujets médicaux (inauguration du Centre anti-cancéreux d’Alger en 1959, l’hôpital maritime de Penbron à La Turballe qui soigne la tuberculose osseuse) mais également à travers de nombreux voyages qui le mènent de Bretagne (Belle-Île, Douarnenez, Pointe du Raz, Pays Bigouden, Carnac, Locronan, Tréguier) à la Provence en passant par la Vendée ou à l’étranger (Sicile, Grèce, Espagne, Italie, Autriche, Terre Sainte, Égypte). En Bretagne, les brodeuses bigoudènes de picot côtoient le ramassage du goémon, la procession de la Saint-Yves, la pêche à la sardine. Ses documentaires ne sont pas seulement un témoignage sur des lieux qu’il aime, des pellicules emmagasinant des souvenirs marquant le temps qui s’écoule, ce sont aussi des documents à valeur didactique que ce soit dans ses films médicaux ou son film Le marais vendéen, projeté en mars 1985 au musée Dobrée dans le cadre de la Société archéologique et historique de Nantes. Fernand Baron y décrit l’habitat des marais (bourrine), la coiffe (la quichenotte), la pêche, la faune et la flore, les marais salants, le bateau (la yole), les réalisations artisanales (le sabotier) et artistiques (les sculptures des frères Jan et Joël Martel) ainsi que les réalisations modernes de l’architecte Jean Marty à Saint Jean de Monts. Parallèlement, Fernand Baron est membre du club des cinéastes amateurs créé en 1945 par Norbert Thibault, fondateur des huiles pour moteurs Tiboline. De l’exposition de 1937 à Paris aux poteries du Fuilet, en passant par la pêche à la sardine, les supports médicaux, les sujets sont variés signalant une grande adaptabilité au sujet comme un médecin peut l’être avec son patient. Les films réalisés par Fernand Baron sont le fruit d’une réflexion féconde (plus de 50 films) malgré une activité professionnelle prenante, construits à partir d’une analyse structurée comme l’est un diagnostic avec lequel le cinéaste désire accéder à une nouvelle étape de perfection en traitant à chaque fois un sujet unique comme un nouveau patient. Pascal Le Meur, Antenne AD 44 La Persagotière - 1958 - Film 16 mm N°13 • Mars 2012 FIL À FIL Journal de la Cinémathèque de Bretagne - Kazetenn Gwarez Filmoù Breizh La saga des festivals en Bretagne (suite et fin) Troisième et dernier épisode de l’épopée du Festival de Saint-Cast (1953-1980) Léon Jean Dechartre, séduit par les possibilités du cinéma-non-professionnel, avait créé en 1953 le Festival de Saint-Cast et eut l’intuition de s’intéresser au cinéma africain naissant. Le point d’orgue fut la transformation en Festival International du Film et d'Échanges Francophones de 1969 à Dinard. En 1973, le FIFEF* inaugurait une nouvelle formule itinérante en débutant son périple à Beyrouth. L’itinérance avait pour but premier « d’amplifier le rayonnement de cinémas nationaux et d’auteurs… pour argumenter face à toute instance locale ». L’objectif était de soutenir et participer à toutes les manifestations multicontinentales pour le prestige extérieur, et de se replier en un point précis, le Festival de Ouagadougou ou le Festival de Carthage par exemple, pour une utilisation de cette double position dans le but de contraindre les dirigeants à une politique globale valable du cinéma. Le FIFEF se voulait un festival pour le développement des nouvelles cinématographies. « C’est le film de Jacques Madvo Dispersés par le vent qui permit de diagnostiquer que le Liban était une contrée où ce projet pouvait impulser une créativité naissante ». (Alain Aubert) Après les premiers contacts pris sur place par L.-J. Dechartre, Alain Aubert, secrétaire culturel, et Claude Pélissier, directeur technique du festival, se rendirent dès février à Beyrouth notamment pour la préparation des deux salles et des équipements de projections (récupérés côté palestinien). Puis Alain Aubert revînt sur place pendant près de deux mois pour préparer les contacts avec la presse et reprendre le forum de discussion et la rétrospective du cinéma libanais. Un large contingent de cinéastes arabes suivirent les rencontres parmi eux Youssef Chahine et Tewfik Salah. Le Grand Prix fut remis à Souheil Ben Barka pour Les mille et une mains (Alf yad wa yad), (fiction / Maroc / 35mm / 71’ / 1972) et le prix d’encouragement de l’A.C.C.T. revînt au un film de fiction de Borhane Alaouié, Kafr Kassem (1974), en hébreu et en arabe (avec sous-titres en français). Un film-choc sur un crime de masse commis en 1956 : le massacre délibéré, pour l’exemple, de 47 villageois palestiniens par les soldats israéliens. Enfin le prix de la critique souligna Le Moineau (Al asfour) (fiction / Algérie/Egypte/ 1972 – 105 min.) de Youssef Chahine, film marqué par la défaite égyptienne dans la guerre des Six Jours. Le tout fut couronné d’un hommage en sa présence à François Truffaut pour la Première au Liban de La nuit américaine, suivi d’un ciné-forum avec les jeunes cinéastes, extraordinaire par son esprit critique, mais aussi par sa chaleur (compte tenu du contexte de l’époque : des vagues d’affrontements commencent, elles opposent les Phalangistes libanais aux Palestiniens et au mouvement national libanais conservateurs chrétiens). En 1974, le désormais F.I.F.E.F revînt à Dinard mettant à l’honneur la Suisse avec Le Troisième Cri (1974 – 1h35) du réalisateur suisse Igaal Niddam qui reçut le grand prix du long métrage. Les films des bretons Yann Le Masson et René Vautier figuraient dans la sélection avec Kashima Paradise co-réalisé par Bénie Deswarte (1h50) et La Folle de Toujane (1973 – 2h22) avec Gilles Servat. L’édition 75 du FIFEF se tînt à Genève au Centre d’Animation Cinématographique. Le FIFEF étant francophone, une fenêtre fut aménagée aux cinémas alémanique et italien. La sélection accueillait 9 longs métrages dont ceux d’Agnès Varda (Le Daguerréotype) et de Chantal Ackermann (Jeanne Dielmann), Michel Brault (Les Ordres) et un premier film haïtien de Arnold Antonin (Les chemins de la liberté). Le grand prix alla au Cameroun pour Muna Moto de Jean Pierre DikonguéPipa (1975 – 1h29). La session tenue en Louisiane l’année suivante représente un cas à part dans l’histoire de ce festival. Il s’agissait d’apporter un témoignage de solidarité à une culture tout à fait spécifique à l’occasion du bicentenaire de l’indépendance des États-Unis. A l’heure où toutes les minorités faisaient entendre leur voix, y compris celle de l’hexagone, il était enrichissant de découvrir la culture cajun, liée par l’histoire à certaines provinces canadiennes. Du coup, un film belge La rue haute de A. Ernotte remporta le grand prix consacrant ainsi la riche activité cinématographique de ce pays. Mais le véritable événement fut Art naïf et répression en Haïti court métrage de Arnold Antonin (45 min. – 1976). de festivals internationaux, des émissions sur l’Afrique, etc. La consécration de West Indies de Med Hondo prit valeur de symbole tant cinématographique qu’historique. Tout comme la distinction de deux jeunes auteurs sénégalais pour Gëti tey (La pêche aujourd’hui) et Rewo daande mayo (De l’autre côté du fleuve) de Samba Félix N’DIAYE et C. N’Gaido Bâ. Un hommage fut rendu à Blaise Senghor au petit cimetière de son village : il était le neveu de Léopold Sedar Senghor et l’un des tout premiers membres de la petite équipe fondatrice du festival de Saint-Cast. Alain Aubert écrit alors : « Par ce retour à l’origine, par ce bouclage d’une longue spirale, la session de Dakar fut une brillante et émouvante clôture du pari de l’itinérance et de toute une époque du FIFEF ». Léon Jean Dechartre souhaitait que le Festival revînt en Bretagne et voyait Brest comme son dernier combat, il souhaitait « passer la main », il avait l’âge de la retraite et dirigeait encore la Cinémathèque de la coopération culturelle. Le maire de la Ville de Brest, Francis Le Blé vit « dans l’organisation de ce festival le moyen de donner une dimension internationale » à la ville qui accueillit l’événement du 6 au 13 juillet 1980 au Palais des Arts et de la Culture. La cérémonie d’ouverture, qui eut lieu première quinzaine d’un été qui s’annonçait chaud, chaud, chaud… La parole est à Christian Sparfel, journaliste cinéma à Ouest France (15/07/1980) : « Ce premier festival brestois sera-t-il un grand cru ? Sur la vingtaine de films présentés en compétition, il y en a de tous niveaux. C’est d’ailleurs la première impression d’ensemble que l’on peut avoir à la fin de cette manifestation. Des documentaires à la fiction, des témoignages vécus sans aucune qualité cinématographique au morceau de virtuosité, on mesure le fossé entre amateurs parfois mal inspirés et des professionnels parfaitement maîtres de la technique et de l’écriture cinématographique. C’est le cas bien entendu de Gilles Carle. Celui aussi de Jean Baudin, auteur du superbe Cordelia, et de Simon Edelstein. Mais certains documents ont largement transcendé leur propos premier. C’est certainement le cas de Regarde, elle a les yeux grands ouverts de Yann Le Masson, de Vacances royales très travaillé et reconstitué par Gabriel Auer, des Trois derniers hommes d’Antoine Perset ou de Rue Tartarin de Touita. Sans oublier No man’s land du belge [Pierre] Manuel dominé par l’interprétation de Rony Coutteure. ». André Rivier, alors jeune journaliste au Télégramme, encense Gabriel Auer, venu pour l’occasion avec son comédien principal, présenter Vacances royales (1980 – 1h26), film en partie tourné à Saint-Cast et qui raconte l’assignation à résidence d’une douzaine d’anarchistes espagnols lors de la visite officielle du roi Juan Carlos en France en 1976. Le réalisateur y combine fiction et interviews des protagonistes pour raconter cet événement qui dévoile la terreur du pouvoir face à quelques individus épris de liberté. Rivier termine son article en soulignant l’intérêt de la municipalité brestoise qui « espère bien voir la manifestation s’implanter à la pointe de Bretagne ». Kafr Kassem de Borhane Alaouié (1974) Omar Gatlato de Merzak Allouache Les Ordres de Michel Brault Baara de Souleyman Cissé Vacances royales de Gabriel Auer Le destin, le coût financier d’un tel festival, les stratégies politiques, l’annonce de départ de Léon-Jean Dechartre, Président-fondateur, en décidèrent autrement. Il est indéniable que cette aventure de 27 années qui rassemblait des concepts forts : l’intérêt pour les expressions minorisées, le rapprochement entre amateurs et professionnels, la défense de la diversité de l’expression francophone à travers le monde, eut une influence sur le développement cinématographique en Bretagne. On ne peut s’empêcher de penser au Festival de cinéma de Douarnenez** qui dans sa recherche de la diversité culturelle et de la mise en valeur des cultures différentes poursuit ce chemin tracé au début des années 50. Gilbert Le Traon avec l’aide d’Alain Aubert et des archives municipales et communautaires de la Ville de Brest Art naïf et répression en Haïti de Arnold Antonin (45 min. – 1976) West Indies de Med Hondo De retour en France en 1977, le FIFEF, ne pouvant retrouver sa base historique, eut lieu dans la station de Cabourg où le maire, Bruno Coquatrix, couronna le sémillant film de Merzak Allouache Omar Gatlato. Figuraient également dans la sélection de cette année là les films de deux bretons : Philippe Cassard avec Ni le gourdin, ni la honte et Michel Treguer avec Igloolik, notre terre coréalisé avec Bernard Saladin d’Anglure. Poursuivant sa vocation itinérante, le Festival s’installa en 1978 à la Maison des Jeunes et de la Culture de Namur en Belgique où trois films importants pour le continent africain furent couronnés : Baara de Souleyman Cissé et Alyam, alyam de Ahmed el-Maânouni. Depuis longtemps certains avaient suggéré que se tienne une session en terre africaine, telle fut l’origine du Festival de Dakar de 1979 qui, par une étroite collaboration avec les associations professionnelles du pays et avec les autorités, représenta un point culminant dans la longue carrière du FIFEF. Une trentaine de films en course, une rétrospective du cinéma africain, des ciné-forums passionnés, des contacts avec tous les professionnels sénégalais, une conférence avec une douzaine de délégués Regarde, elle a les yeux grands ouverts de Yann Le Masson un dimanche soir à 21h30, ouvrait quatre sections : la sélection compétition FIFEF avec 12 films, la sélection information du FIFEF avec 17 films, la programmation tiers-monde avec 6 films et la section cinéma breton avec quatre films (Mazoutés aujourd’hui de Félix et Nicole Le Garrec, Marée noire, colère rouge de René Vautier, Cochon qui s’en dédit de Jean-Louis Le Tacon et La langue de la honte de Philippe Durand. Le FIFEF, bien qu’universaliste et francophone, ne manquait jamais de mettre en valeur la production régionale bretonne. *FIFEF (Festival International du Film et d’Echanges Francophones) Association loi 1901, association internationale reconnue par le Centre National de la Cinématographie, la Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai, bénéficiant du soutien et de la contribution de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (19, rue de Messine 75008 Paris) Sa devise « Amitié-Loyauté » ** La première édition du Festival de cinéma de Douarnenez se tînt en 1978 et avait pour thème « Peuple québécois » La remise des prix à Brest en 1980 à l’Hôtel de Ville en présence de Franis Le Blé, maire de Brest (à droite), Léon-Jean Dechartre au centre, le réalisateur Antoine Perset qui vient de recevoir son prix pour “Les trois derniers hommes” (1979) La presse de l’époque ne s’épanche pas sur le jury de ce Festival qui se déroula pendant les manifestations anti-nucléaires de Plogoff. Le 15 juillet 1980, Ouest France donne sur une colonne de vingt lignes le palmarès et enchaîne sur la « Marche des Plogoffistes sur Quimper » pour le procès de trois détenus le lendemain au palais de justice. Entre marée noire et centrale nucléaire, le dernier festival de Saint-Cast, qui pourtant avait fait la part belle au cinéma breton naissant et aux événements sociaux et écologiques qui bouleversaient la région, venait de pâtir de l’actualité bouillante d’une La Cinémathèque de Bretagne est membre associé de la Fédération Internationale des Archives du Film (FIAF), de la Fédération des Cinémathèques et Archives de Films de France (FCAFF) et de l’Association Inédits films amateurs / mémoire d’Europe. Elle est financée par le Conseil Régional de Bretagne, le département du Finistère, la Ville de Brest, le département de Loire-Atlantique, Rennes métropole, la Direction régionale des affaires culturelles Bretagne et le Centre National de la Cinématographie - direction Patrimoine.