L`exemple dans le Gers

Transcription

L`exemple dans le Gers
Tour d’horizon
Donnons la parole aux usagers
des départements
L’exemple dans le Gers
La décision gouvernementale de réduire le nombre de fonctionnaires a conduit notre direction à élaborer sa stratégie de restructuration. Le premier constat, c’est que
ce nouveau mode de fonctionnement est le choix
que Météo-France a décidé d’appliquer. D’autres
possibilités étaient ouvertes, avec le maintien des
3 niveaux actuels, et donc de notre présence dans
chaque département français.
Le travail des groupes de réflexions n’aura servi à
rien, l’affaire était close, les nombreux arguments
apportés par les agents de terrain ont été enterrés
par nos décideurs.
Aujourd’hui, il nous reste encore la parole de celui
qui utilise notre savoir-faire, et celle là ne peut pas
être censurée.
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°142 Juillet 2010
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Dans le Gers, où le CDM sera bientôt réduit en
cendres, nous avons ressenti cette incompréhension autour de nous. Ce sont des multitudes de signaux venus des quatre coins du département qui
nous ont incités à laisser aux gersois le droit de s’exprimer librement.
Fin avril 2010, le personnel météo gersois s’est réuni en intersyndicale et a tout simplement informé les citoyens,
par voie de presse, de la fermeture future du Centre météo dans le département. Pour permettre à chacun de
pouvoir s’exprimer, nous avons créé une adresse mail « [email protected] ». Une pétition a circulé à
travers le Gers et nous avons envoyé une information par courrier postal aux 463 maires gersois.
Dans un monde en crise où le métier de fonctionnaire n’est pas toujours facile à défendre, nous avons trouvé
un réconfort : le travail que nous avons accompli depuis 25 ans au service de la population locale n’a pas
été vain, il est reconnu, les résultats sont là pour le démontrer. C’est notre analyse, nos supérieurs n’auront
peut-être pas la même.
Un mois et demi plus tard, ce sont plus de 1200 messages qui nous sont parvenus. Plus de 130 mairies soutiennent notre action, et nous comptons parmi les signataires :
Martin Malvy, Président du Conseil Régional Midi-Pyrénées, Philippe Martin, Président du Conseil Général du Gers, ainsi que la plupart des conseillers généraux, les députés gersois, le maire d’Auch, le Directeur
du CCEI du Gers, le Président de la Commission Développement Economique du Gers, le Président de
l’Office du Tourisme du Gers , le Président de la Chambre d’Agriculture du Gers, Le Président de la FDSEA et son conseil d’administration, les représentants de la Confédération Paysanne du Gers, ainsi que le
représentant du MODEF et des adhérents du CDJA.
Aujourd’hui, l’incompréhension est totale dans un
département où s’accumulent les destructions de services publics de proximité.
Malgré le mot « inéluctable » qui est entendu ici ou
là concernant notre fermeture, il y a encore une lueur
d’espoir, sauf que notre avenir n’est plus entre nos
mains.
Enfin, je tenais à dire que nous avons entrepris cette
action car nous la pensons juste, et que durant nos interventions, nous sommes restés honnêtes et respectueux envers notre établissement. Notre différence,
c’est l’analyse que nous faisons sur l’impact local de
la disparition des centres départementaux. Et sur ce
point précis, les gersois ont la parole.
Denis RASCLE – CDM du Gers
Il était une fois dans l’Ouest
Jusqu’à récemment, dans un établissement public comme le nôtre,
servi par des agents compétents
ayant une conscience professionnelle exemplaire, un esprit de corps
régnait. Tout le monde oeuvrait
pour que notre science, notre métier
et notre savoir-faire puissent être
reconnus par toute la population.
La crise de 2008 a cassé cette
dynamique. En effet, depuis bientôt 2 ans, l’ensemble de l’Etablissement est sous pression à cause
de la Direction qui franchit une à
une toutes les étapes de la mise en
place de la réorganisation et qui ne
tient pas compte des remarques de
bon sens émanant du terrain. Les
conséquences sont déjà majeures
sur les personnels qui sont inquiets
des perspectives professionnelle et
personnelle futures. Elles risquent
même, hélas, de devenir parfois
dramatiques.
Où en est-on maintenant ? Pour
continuer à mener à bien sa sale
besogne (la casse du Service Public
de la météorologie), la Direction a
besoin de volontaires, des PIONNIERS, chargés de tester en grandeur nature la future organisation,
ou des formateurs internes pour les
nouveaux métiers. Quelle lumineuse idée, encore une, que cette référence au Far West…
La boucle est donc bouclée : alors
que tout le projet de la réorganisation a été élaboré sans jamais écouter les remarques et les mises en
garde des « exécutants », l’objectif
consiste maintenant à les faire adhérer au projet. Chacun a remarqué
comment en ce moment, à la DIRO
mais ailleurs aussi, à grand renfort
de communication ( réunions de
service ou d’information au CMIR
ou lors des tournées d’écoute, mais
aussi au CTP local, contacts individuels…), la Direction tente d’enrô-
ler des agents dans des groupes de
travail eux-mêmes intégrés dans un
pompeux projet de service. L’objectif est clair : afficher une réforme
qui se serait finalement faite avec
les agents et non contre eux, alors
que de l’aveu même de la Direction,
la marge de manœuvre est de quelques millimètres ( de quoi ? s’agit-il
de la longueur de la laisse ?).
Qui peut être dupe ? ces stratégies
ne font maintenant plus illusion.
Elles ont montré leurs limites partout et ont conduit trop souvent à
de gros dégâts humains en n’épargnant même pas les « accompagnants ». Météo-France n’est plus
à l’abri de ces modes de gestion.
Dans le contexte actuel, la solution
ne peut pas uniquement venir de
notre seul service, mais nous pouvons y contribuer activement en résistant - même passivement - à ces
manœuvres…
…ou attendons la suite au film « il
était une fois dans l’Ouest »…quel
est son titre déjà ?
Gaël
Depuis 2009 la Direction a lancé un « PDE »
« Plan de déplacement d’entreprise » pour
le nouveau site de St Mandé, confié à la société Mobility+, qui a refait un questionnaire sur
Intramet (le 2ème, après celui de la DRH en
2008).
Les réunions de débriefing, obtenues à la demande insistante des syndicats :
• confirment le constat du questionnaire intersyndical de 2007, à savoir une réelle aggravation du temps de transport d’une majorité
des agents lors du déménagement des services de l’Alma vers St Mandé,
• complètent par l’annonce d’une visite du
site de St Mandé, en septembre 2010, et la
mise en place d’une rubrique « guide des
transports St Mandé» sur Intramet, proposant une aide au co-voiturage, ou incitant les
agents à rouler en vélo, sur tout ou partie de
leur trajet, afin de limiter les émissions de
gaz à effet de serre et sauver ainsi la planète !!
Décevant donc, alors qu’on attendait d’eux une
réelle « écoute et prise en compte » des nom-
breuses demandes des participants :
• des navettes météo depuis les gares
• définir des règles équitables et transparentes
dans l’attribution des places de parking (et
donc pas nécessairement les chefs)
• permettre de la souplesse dans les plages
horaires
• prendre en compte une partie (15mn) de la
plage midi non utilisée pour le repas, dans le
temps de travail, en mesure temporaire
• attribution temporaire de JRTT supplémentaires ou possibilités de travailler à distance
1 jour par semaine
• et même avoir une salle de repos ou détente,
pour évacuer le stress et la fatigue.
La DRH privilégie toujours le traitement individuel des dossiers, alors même que tous les participants aux réunions rejettent l’idée d’aménagements « au cas par cas », par trop proches
d’un clientélisme.
Du slogan « Tous les météos à Vélo », à celui de « auto + chauffeur + locaux + 9 500 €/
mois pour tous », il y a une marge de négociation !
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°142 Juillet 2010
PDE, PDE, PDE : Et les météo pompaient (à vélo) !
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On le sait, la Direction a décidé,
suite à des principes idéologiques,
de réformer notre Etablissement.
Plutôt que d’y associer les agents,
elle a choisi la méthode du rouleaucompresseur et de faire les réformes
contre le personnel.
Tour d’horizon
Vie syndicale
«SUD Recherche EPST» :
un syndicat pour tous les personnels des Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique
Ce syndicat a été créé en février 2003 au Cemagref, puis s’est très rapidement élargi à l’INRETS, au CNRS,
à l’INRA, à l’INSERM et à l’INRIA. Son objectif : rassembler les personnels travaillant dans les EPST, quel
que soit leur statut (titulaire, CDD, thésard, mis à disposition par un tiers, rémunéré par le biais d’une structure
privée…) et quel que soit leur métier (technicien, administratif, chercheur, ingénieur, agent de ménage…).
De même son mode de fonctionnement a été guidé par la volonté de permettre la mise en commun de capacités
de réflexion et de forces militantes pour traiter toutes les questions communes à l’ensemble des EPST (statuts
des personnels, rôle et statut des EPST, politique de recherche, budget de la recherche, évaluation…) et pouvoir
définir une position commune forte vis-à-vis de la tutelle ministérielle Recherche.
En effet, comment créer un rapport de force vis-à-vis de l’administration si toutes les structures se présentent
divisées, chacune avec les revendications de « sa caste » ? C’est du gâteau pour les directions et les tutelles ministérielles de choisir, parmi ces revendications éparses, celles auxquelles elles voudront bien répondre et celles
qu’elles vont laisser tomber… Et on sent bien à ce jeu-là qui seront les gagnants et qui seront les perdants…
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°142 Juillet 2010
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Non au communautarisme,
vive la diversité et la solidarité !
C’est dans cet esprit que SUD-Recherche EPST combat la mise en oeuvre du « Pacte Recherche » et la loi LRU
(voir MI n° 134 de mars 2009) dans le cadre de la RGPP. Il se bat pour un service public d’enseignement supérieur et de recherche indépendant des pressions des pouvoirs politiques et économiques, au service de toute la
population, capable de répondre à l’ensemble de ses besoins culturels et sociaux. Seuls peuvent garantir cet objectif un statut de fonctionnaires, un financement sur crédits budgétaires de l’Etat, une diversité d’Etablissements
de recherche (universités, EPST) pouvant adapter leurs modes de fonctionnement et d’évaluation aux spécificités
de leurs missions.
Leur combat contre :
♦ la transformation des laboratoires en PME concurrentes sur le marché des agences de moyens et des
entreprises,
♦ les financements aléatoires et de court terme empêchant
toute vision au-delà de 3 ou 4 ans,
♦ la précarisation de l’emploi,
♦ la culture du résultat et de la performance,
♦ l’évaluation politico-technocratique,
♦ la déréglementation des statuts et des rémunérations,
♦ l’ alourdissement de la gestion administrative, le creusement
des inégalités
♦ l’augmentation du stress et de la souffrance au travail,
♦ la perte du sens de ce travail…
rejoint celui du SPASMET-Solidaires dans ce que nous défendons
de manière fondamentale : la place et le rôle des services publics au
sein de la société. C’est à dire à l’opposé d’une vision marchande
avec une logique d’obligation de résultats et de rentabilité, mais bien leur développement basé sur l’intérêt général, en termes de besoins humains, de proximité et d’égal accès pour tous les citoyens.
site = http://www.sud-recherche.org
Une rubrique est réservée aux non-titulaires et précaires (CDD, stagiaires, doctorants, post doctorants).
Voir également notre article sur la précarité à Météo-France (p 10).