Retour dans une grande structure L`innovation suisse au
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Retour dans une grande structure L`innovation suisse au
PAGE 8 vendredi 13 juin 2014 SUISSE NOVARTIS: perquisition au Japon GOOGLE: employeur préféré des jeunes BÂLE ET ZURICH: régions performantes LOYERS: baisse de l’indice Homegate Les autorités japonaises ont perquisitionné hier le siège de la filiale de Novartis dans le pays. Le ministère public de Tokyo soupçonne le groupe pharmaceutique bâlois d’avoir manipulé des données relatives au Diovan, un médicament contre l’hypertension. La perquisition fait suite à l’annonce mercredi de l’arrestation d’un ancien employé japonais de Novartis. En l’état des investigations, il est reproché à cet homme âgé de 63 ans d’avoir falsifié des résultats cliniques pour exagérer les effets bénéfiques du Diovan. Contacté, Novartis a rappelé par la voix d’une porte-parole que le groupe continuait à coopérer avec les autorités judiciaires japonaises. L’affaire est en lien avec le scandale qui avait éclaté l’an dernier, lorsque deux universités japonaises avaient dénoncé la manipulation de données recueillies sous leur égide sur le Diovan (ou Valsartan). Google est désormais l’employeur préféré en Suisse aussi des étudiants et jeunes professionnels en sciences économiques. Le géant de l’Internet a détrôné pour la première fois Nestlé dans le sondage réalisé par la société de conseil suédois Universum. La multinationale de l’alimentation veveysanne a cédé son premier rang dans la catégorie «Sciences économiques», selon le classement 2014 des employeurs les plus attractifs publié jeudi. Quelque 11’150 futurs diplômés ont participé à l’enquête helvétique. Le numéro un des moteurs de recherche reste d’ailleurs la firme la plus prisée auprès des jeunes d’autres pays sondés. «Tout le monde veut aller chez Google, y compris les économistes», indique le responsable pour la Suisse d’Universum, Yves Schneuwly, cité dans le communiqué. Derrière Google et Nestlé, UBS (3e) et Credit Suisse (4e) conservent leur entrée au «top 5» des jeunes économistes. La performance économique des régions en Suisse dépasse la moyenne européenne, selon une étudebenchmark de l’institut de recherches économiques BAKBasel. Les régions de Bâle et de Zurich figurent même parmi les quatre meilleures régions en terme de performance économique, après les régions de Paris et de Bruxelles, a indiqué Martin Eichler, chef économiste de BAKbasel. La région zurichoise occupe la quatrième position. Ce bon classement s’explique par le fait que Bâle et Zurich sont des régions très prospère, a déclaré Martin Eichler et qu’elles ont affiché une plus forte croissance en temps de crise que la moyenne européenne. Les deux régions ont ainsi pu gagner du terrain par rapport à d’autres. Mais la Suisse ne devrait pas se reposer sur ses lauriers, et devrait au contraire mener une politique d’attractivité et ce de façon durable, a averti l’économiste de BAKBasel. L’indice des loyers en Suisse calculé par Homegate indique une nouvelle baisse de 0,18% sur un mois du prix des logements locatifs au mois de mai, identique à celle du mois d’avril. Sur un an en revanche, les locataires ont vu leurs dépenses augmenter de 1,82%. L’indice s’établit à 111,8 points, précise le portail internet spécialisé. En Suisse romande, les loyers vaudois et genevois sont restés stables sur un mois. Ils se sont alourdis de 3,71% sur un an. Le Tessin a bénéficié d’une réduction de 1,21% par rapport au mois d’avril et de 0,09% par rapport à mai 2013. Zurich et Berne ont profité d’un allègement de respectivement 0,26% et 0,46% sur un mois, qui n’a pas empêché un renchérissement de 2,40% et 1,32%. La Thurgovie a affiché la meilleure ristourne avec 0,81% sur un mois et 0,54% sur un an. Les locataires lucernois et bâlois ont vu leur facture s’étoffer de 0,35% et 0,19% sur un mois. Commande des chemins de fer d’Azerbaïdjan STADLER RAIL. Le contrat porte sur la livraison de 30 wagonslits et restaurants. Le groupe Stadler Rail a décroché une commande des chemins de fer d’Azerbaïdjan a annoncé le fabricant de trains. Le contrat de 120 millions de francs, en incluant la formation de personnel et les pièces de rechang, porte sur la livraison de 30 wagons-lits et restaurants. Il contient également une option pour la livraison de 70 wagons-lits supplémentaires. Les wagons, qui seront livrés entre mi-2016 et mi-2017, rouleront sur la ligne Bakou (la capitale de l’Azerbaïdjan) - Tbilissi - Istanbul. Ils seront équipés de bogies adaptés au changement d’écartement des rails entre la Géorgie, pays de l’ex-bloc soviétique dont les rails sont plus écartés, et la Turquie. Les wagons, qui seront construits dans les ateliers de Stadler à Altenrhein, représentent 27 wagons-lits et 3 wagons-restaurants. Il s’agit de la première commande reçue par le groupe thurgovien en Azerbaïdjan. Il s’agit d’une étape importante dans l’élargissement pour Stadler aux marchés de l’exbloc soviétique, a commenté l’entreprise. «Cette commande représente une entrée sur un nouveau marché de la CEI. Le développement de nouveaux produits et l’ouverture à de nouveaux marchés sont très importants pour nous. Cela permet d’assurer à moyen terme le taux d’occupation de nos ateliers en Suisse», a commenté dans le communiqué Peter Spuhler, propriétaire et directeur général de Stadler Rail. SCHAFFNER: expansion en Amérique du Nord Le fabricant de composants Schaffner table sur une accélération de sa croissance en Amérique du Nord. Il existe un grand potentiel dans les marchés-clés, a indiqué la direction du groupe jeudi, lors de sa journée annuelle des investisseurs. Le moteur de cette expansion est la nécessité de développement et de modernisation des infrastructures dans cette région, selon la documentation de la présentation. L’environnement est favorable aux énergies renouvelables et aux investissements dans le pétrole et le gaz. Schaffner voit également des opportunités en Amérique du Sud. Retour dans une grande structure CAMBRIDGE. L’ancienne filiale de Novell à Nyon se rapproche du groupe Atos. Après sept ans d’indépendance et un management buy-out. MATHIEU SIGNORELL Cambridge Technology Partners n’aura vécu que sept ans d’indépendance. Basée à Nyon et avec des bureaux en Suisse alémanique et en Hongrie, l’entreprise de conseil en solutions informatiques était jusqu’en 2007 une filiale de Novell, le groupe américain éditeur de logiciel. Cambridge a annoncé hier qu’elle était désormais celle de l’Européen Atos, prestataire de services IT basé à Paris et coté sur NYSE Euronext (L’Agefi du 12 juin). L’acquisition est effective depuis le début du mois de juin. Son montant est tenu secret. Face à une forte concurrence notamment indienne de plus en plus forte (L’Agefi du 3 février), rejoindre une structure plus importante est justement l’objectif de Cambridge Technology. «Notre choix est en lien avec notre évolution ces deux dernières années, avec une forte hausse de notre chiffre d’affaires, de notre clientèle et de notre personnel», explique Anees Qureshi, directeur ventes et marketing de Cambridge. Avec plus de 300 employés et un chiffre d’affaires de 40 millions de francs en 2013 (+16% par rapport à 2012), Cambridge rejoint un groupe de 76.300 salariés dans 52 pays, dont environ 500 en Suisse, au chiffre d’affaires de 8,6 milliards d’euros. L’opération n’entraîne aucun licenciement. «Ce retour dans un grand groupe nous permettra de développer de nouveaux projets, de taille plus importante, commente Anees Qureshi. Nous ne considérons absolument pas cela comme l’échec d’une société qui était devenue indépendante. C’est exactement l’opposé. Nous allons garder le brand Cambridge. La différence sera que nous offrirons une pa- lette de services plus large. Nous rejoignons ainsi une société européenne, avec une culture européenne.» Cette acquisition est en fait la dernière étape d’une histoire, faite de management buy-out, de filialisation et de développement international. La société est créée en 1991 à Cambridge, dans le Massachusetts. Se définissant comme l’une des premières entreprises sur le modèle de partage du risque avec ses clients, elle connaît une forte croissance depuis lors. Elle atteint 8000 employés en l’an 2000, aux Etats-Unis et à l’international. Elle acquiert en 1996 l’entreprise suisse Natsoft qui emploie une soixantaine de personnes à Genève. Anees Qureshi en fait partie. La nouvelle filiale se développe à Zurich et Bâle, et à l’étranger à Paris et Milan. C’est alors l’entier du groupe Cambridge Technology qui est cédé en 2001 à l’entreprise américaine Novell, dans l’optique d’adjoindre l’activité de conseil informatique à celui de création de logiciel, cœur de métier de Novell. La marque Cambridge disparaît, à l’exception de la Suisse où elle coexiste avec Novell. Novell change d’orientation en 2007, en se focalisant sur les produits et non plus les conseils. C’est à ce moment que Cambridge Technology Partners en Suisse connaît un management buy-out, la direction d’alors reprenant l’entier du capital de la filiale. La société devient indépendante et compte 160 employés. FILIALE À L’ORIGINE D’UNE ENTREPRISE AMÉRICAINE, CAMBRIDGE TECHNOLOGY EST PASSÉE PAR LA FILIALISATION, LE MANAGEMENT BUY-OUT ET LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL. L’innovation suisse au service de la micro-entreprise EBOP. La start-up lausannoise créatrice de la solution de micropaiement mobiles KiWi est sur le point de finaliser son premier round de seed financing. Avec le soutien d’Innovaud. Six cent millions de micro-entreprises dans le monde n’ont pas accès à un compte bancaire ou à un système d’acceptation de paiement. Ces lacunes limitent fortement le développement de ces petites entités qui représenteraient pas moins de 80% des entreprises répertoriées à l’échelle mondiale. Ces chiffres impressionnants permettent de se faire une première idée de l’ampleur d’un marché mondial au potentiel de croissance énorme. Comment permettre à ces micro-entreprises d’accepter facilement et de manière sécurisée des paiements électroniques de leurs clients et faciliter par la même occasion le développement de leurs affaires? Deux MAXIME MONOD. Le co-créateur de l’application KiWi voit un potentiel très élevé dans les pays émergents. jeunes entrepreneurs lausannois, Christian Sinobas et Maxime Monod ont relevé ce défi en lançant en fin d’année dernière eBOP, une start-up spécialisée dans les paiements mobiles qui a développé une solution dénommée KiWi. Après une analyse du marché, les deux créateurs ont constaté que le nombre de cartes de paiement en circulation dans les pays émergents augmentait fortement, tout comme les «mobile wallets». KiWi est une solution qui permet aux micro-entreprises d’accepter tous types de paiements électroniques et de payer leurs fournisseurs par le même biais. KiWi est également une plateforme de services qui permet à ces micro-entreprises de recharger le téléphone prépayé d’un client par exemple, ou même de lui permettre de payer sa facture d’électricité, moyennant une commission. La solution mobile KiWi va donc audelà du simple paiement. Elle se compose d’un terminal sécurisé qui permet de traiter les cartes de paiement et saisir les codes PIN des clients. Le terminal proposé à un prix bien inférieur aux terminaux traditionnels, communique avec le téléphone mobile du commerçant équipé de l’application KiWi. Alors que Christian Sinobas et Maxime Monod étaient en pleine phase de réflexion en 2013, ils ont découvert le site internet d’Innovaud. Séduits par sa clarté et sa fonctionnalité, les deux entrepreneurs ont décidé de prendre contact avec le réseau vaudois de l’innovation pour bénéficier d’un conseil. Le premier rendez-vous a suivi rapidement et leur a permis d’avoir une vue d’ensemble des services et ressources à disposition des entrepreneurs dans leur situation. Grâce aux conseils Elle oriente une partie de son activité à l’international en confirmant la stratégie d’implantation en Hongrie débutée en 2006 et en créant un partenariat avec une entreprise ukrainienne en 2011, Symphony Solutions. Cambridge Technology explique alors ce choix du nearshore par une pression constante sur les prix. Un choix notamment dicté par le fait que, outre les compétences des diplômés ukrainiens, le pays n’était alors pas membre de l’Union européenne, d’où des prix plus attractifs. Ce partenariat n’existe désormais plus, Atos étant elle-même présente sur ce marché. d’Innovaud, les deux entrepreneurs ont pu s’inscrire au cours «Business Creation» du CTI Entrepreneurship Suisse romande. Ils ont aussi pu décrocher une aide financière du SPECo (Service de Promotion Economique et du Commerce du Canton Vaud) et sont suivis aujourd’hui par un coach de la plateforme d’innovation platinn. Aujourd’hui, l’avenir s’annonce prometteur pour la startup lausannoise, qui est actuellement hébergée à l’Université de Lausanne (UNIL), dans le laboratoire du professeur Benoit Garbinato (HEC). La solution KiWi intéresse les plus grands acteurs de l’industrie de la finance et du crédit. L’advisory board d’eBOP compte parmi ses membres une cadre de MasterCard ou encore le CEO de SIX Payment Services. La start-up eBOP est sur le point de finaliser son premier round de seed financing et s’est fixé des objectifs ambitieux: décrocher son premier micro-marchand en début d’année prochaine et toucher, grâce à sa solution, plus d’un million de marchands dans dix pays en 2020. Le profit warning de SGS Le spécialiste de l’inspection et du contrôle SGS croît, mais le niveau élevé du franc pèse sur le développement du chiffre d’affaires, indique le directeur général Chris Kirk. Sur les cinq premiers mois de l’année, le groupe genevois a perdu pas loin de 150 millions de francs. Alors que l’objectif a déjà été revu à la baisse à 6,9 de 8 milliards, le CEO annonce que son entreprise ne parviendra pas à les réaliser d’ici fin 2014. Pour les trois prochaines années, Chris Kirk table toujours sur une croissance organique annuelle comprise entre 6% et 9%. Il compte également sur une amélioration de la marge opérationnelle. Les acquisitions tiennent un rôle important dans la stratégie de développement de SGS: «nous achetons d’abord dans les domaines dont nous estimons qu’ils présentent un potentiel de croissance, par exemple dans l’industrie et dans le contrôle du matériel», déclare M. Kirk. Pour la même période, Chris Kirk s’engage aussi au versement d’un dividende de 65 francs minimum par action. Il confirme la bonne avancée de la recherche d’un remplaçant à la directrice financière Geraldine Matchett, qui quitte le groupe en juillet.