prévention des sinistres - L`Assurance Desjardins des entreprises

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prévention des sinistres - L`Assurance Desjardins des entreprises
PRÉVENTION DES SINISTRES
LA GESTION DES
AIRES D’ENTREPOSAGE
C
ette capsule porte sur les risques d’incendie associés
aux aires d’entreposage des immeubles d’habitation, des
commerces et des entrepôts. Elle porte aussi sur les
principales mesures préventives à adopter pour éviter qu’un incendie
se propage rapidement et cause des dommages importants.
Les aires d’entreposage qui présentent des risques d’incendie plus
élevés sont les suivants :
courante. Par contre, on remarque souvent la présence de matières
plastiques qui servent à matelasser la marchandise à l’intérieur de
ces boîtes. De plus, les liquides inflammables et combustibles sont
surtout vendus dans des récipients en plastique qui ont remplacé
les contenants métalliques depuis fort longtemps. Cette réalité est
problématique, car en cas d’incendie, le plastique, peu résistant à la
chaleur, laissera échapper son contenu inflammable ou combustible,
ce qui favorisera la propagation de l’incendie.
• les débarras et locaux de rangement ; • les arrière-boutiques et arrière-magasins ;
CLASSIFICATION DES MARCHANDISES
• les entrepôts de matières premières ou de produits finis.
Les marchandises sont classées selon leur degré de combustibilité.
Cette classification est basée sur un grand nombre d’expériences
et des statistiques de sinistres cumulées depuis plusieurs dizaines
d’années. De plus, dans certains cas, des essais intensifs à grande
échelle ont été effectués par des organismes réputés (ex. : UL, FM,
NFPA, etc.) afin de confirmer les théories avancées quant aux risques
d’incendie associés à certaines matières.
L’ évaluation du risque d’incendie dans une aire d’entreposage
repose essentiellement sur ces trois facteurs :
1)La combustibilité des marchandises
2)La hauteur maximale d’entreposage
3)La méthode de stockage
Pour déterminer les besoins de protection incendie, surtout en ce
qui a trait à l’installation de gicleurs, il faut analyser et évaluer, au
préalable, les risques d’incendie inhérents aux marchandises stockées
et aux emballages utilisés.
Nous retrouvons donc quatre classes de marchandises. Notez que la
charge combustible de ces quatre classes augmente progressivement
de la Classe I à la Classe IV.
CLASSE I
Ce sont essentiellement des produits incombustibles (aliments,
boissons, verre, métal, etc.), soit stockés directement sur des palettes
en bois, soit emballés dans des boîtes de carton ondulé ordinaire (une
épaisseur), du papier ou un emballage moulant plastique.
EMBALLAGES
CLASSE II
Les emballages ont grandement évolué au cours des dernières
décennies. Le plastique a remplacé le papier et le carton. L’utilisation
de boîtes en carton ou de caisses en bois demeure toutefois chose
Ce sont des produits de Classe I qui sont emballés dans des caisses ou
des boîtes en bois ou dans des boîtes de carton ondulé à épaisseurs
multiples.
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PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des aires d’entreposage
CLASSE III
Ce sont essentiellement le bois, le papier et les fibres
naturelles.
CLASSE IV
Ce sont des produits de Classe I, II ou III contenant une
quantité appréciable de matières plastiques (de 5 % à 15 %
du poids total ou de 5 % à 25 % du volume total).
Notons que ces marchandises sont dites « ordinaires »,
car certaines marchandises telles que les plastiques, les
rouleaux de papier, les pneus, les liquides inflammables
ou combustibles ainsi que les aérosols sont exclues
de cette classification et font plutôt l’objet de normes
spécifiques.
LES DÉBARRAS
ET LOCAUX DE
RANGEMENT
températures plus de deux fois et demie supérieures à
celles des marchandises ordinaires telles que le bois,
le carton et le papier. De plus, en brûlant, ces matières
plastiques produisent une fumée noire, dense et très
toxique. La lutte contre l’incendie, sans équipement
approprié, devient alors quasi impossible ou, du moins,
très risquée pour toute personne qui s’aviserait de
demeurer sur place. Même un pompier équipé d’un
appareil respiratoire autonome aurait beaucoup de
difficultés à bien voir compte tenu de l’opacité des fumées
présentes. De plus, celles-ci exposent les occupants de
l’immeuble à un risque d’asphyxie.
Cette situation dangereuse est aggravée lorsque des
liquides inflammables ou des liquides combustibles
(ex. : peintures, vernis, diluants, aérosols, etc.) sont aussi
présents. Le danger devient extrême si des occupants ont
remisé des gaz inflammables tels que des bombonnes de
gaz propane. Notons que l’explosion d’une bombonne
de gaz propane, du format utilisé pour les barbecues, est
suffisante pour soulever un bungalow et le déplacer de
ses fondations ! MESURES PRÉVENTIVES
LES DÉBARRAS
Un débarras, aussi appelé remise, est une pièce fermée
ou à claire-voie servant à l’occupant comme aire de
rangement supplémentaire.
Souvent, plusieurs débarras sont regroupés dans
une même aire ou un même local d’un immeuble
d’habitation ou d’une résidence pour personnes âgées.
Habituellement, ces aires ou locaux renferment la charge
combustible la plus importante de l’immeuble. Notons
que la Section 3.3.4.3 « Locaux de rangement » du Code
national du bâtiment du Canada (CNB) stipule, entre
autres, que des gicleurs doivent être installés dans les
locaux de rangement des habitations lorsque ceux-ci ne
font pas partie d’un logement.
Les occupants remisent une multitude d’articles dans
leurs débarras, incluant :
• des meubles (rembourrés ou non) ;
• des matelas (y compris ceux en mousse plastique) ;
• des pneus ;
• des journaux et des magazines ;
• du bois et une variété d’objets en plastique.
La plupart des matières plastiques, incluant les pneus
en caoutchouc, brûlent violemment et génèrent des
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IMPOSER DES RESTRICTIONS QUANT À LA
NATURE ET À LA QUANTITÉ DES ARTICLES
DÉPOSÉS DANS LES DÉBARRAS
Habituellement, les objets laissés dans un débarras sont
empilés pêle-mêle, et ce, du sol au plafond. Certains
incendies éclatent lorsque des boîtes de carton prennent
feu au contact d’une ampoule chaude ou d’une ampoule
brisée à la suite d’un impact. Il est donc important de
garder un dégagement minimal entre les articles remisés
et toute source de chaleur (ampoule, chauffage, etc.). De
plus, un espace libre adéquat entre le dessus de la pile et le
plafond facilitera la lutte contre un incendie. En présence
de gicleurs, un espace libre d’au moins 450 mm doit être
respecté en tout temps entre le dessus des marchandises
et les déflecteurs des gicleurs.
En ce qui a trait à la nature du contenu, aucun liquide
ni gaz inflammable ne doit être toléré. Quant aux
liquides combustibles et aux pneus en caoutchouc, ils
peuvent être tolérés, mais uniquement en très faibles
quantités. Des règlements doivent être affichés bien en
vue, à même les aires et locaux abritant les débarras. On
suggère aussi fortement de préciser ces règlements dans
les baux, contrats de copropriété, etc. Finalement, des
vérifications périodiques devraient être effectuées afin de
s’assurer que ces consignes sont respectées et, au besoin,
les occupants fautifs doivent être avisés qu’ils doivent
corriger promptement toute situation problématique.
03
PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des aires d’entreposage
LIMITER L’ACCÈS AUX AIRES ET AUX
LOCAUX ABRITANT LES DÉBARRAS
Plusieurs débuts d’incendie dans des débarras sont
de nature volontaire (vandalisme, acte criminel, etc.),
alors que d’autres sont causés accidentellement par des
personnes non autorisées. Il y a donc lieu de limiter
l’accès à ces endroits aux personnes autorisées seulement.
Toute porte d’accès doit donc être verrouillée en tout
temps et munie d’un dispositif de fermeture automatique
(avec cylindre hydraulique). Au besoin, des caméras de
surveillance peuvent être installées aux accès les plus
vulnérables.
RÉDUIRE LA COMBUSTIBILITÉ DES LOCAUX
DE RANGEMENT
La Section 9.10.10.6 « Entreposage » du CNB exige
qu’un local de rangement collectif soit isolé du reste
du bâtiment par une séparation coupe-feu ayant une
résistance d’au moins une heure ou de 45 minutes s’il est
protégé par des gicleurs. Bien que l’utilisation de divisions
en bois soit permise, il existe sur le marché d’excellentes
divisions maillées en métal avec plafond ajouré intégré
qui permettent de bien limiter la hauteur de stockage et la
combustibilité du local.
INSTALLER DES DÉTECTEURS D’INCENDIE
La présence de détecteurs de fumée approuvés (ne pas
confondre avec des avertisseurs d’incendie) permet de
détecter rapidement un début d’incendie, de déclencher
aussitôt l’alarme et d’intervenir sans délai, et ce,
habituellement avant même l’apparition des premières
flammes. L’installation de détecteurs de chaleur
uniquement n’est pas recommandée, car l’incendie ne
sera détecté et l’alarme ne sera déclenchée que lorsque
la température constante au plafond sera de l’ordre de
65 oC, c’est-à-dire une fois que le feu se sera propagé
et que des quantités importantes de fumées et de gaz
toxiques auront été produites.
MAÎTRISER TOUT DÉBUT D’INCENDIE
JUSQU’À L’ARRIVÉE DU SERVICE D’INCENDIE
La présence d’une installation de gicleurs conforme
aux normes, alimentée par une source d’eau suffisante
et fiable, constitue la meilleure façon de bien maîtriser
tout début d’incendie dans un endroit de rangement.
Lorsque le bâtiment n’est pas protégé de la sorte, une
autre approche préventive peut être considérée, soit
l’installation, dans le local, de gicleurs connectés à
l’approvisionnement en eau domestique. Bien que ceci
ne constitue pas une protection par gicleurs conforme
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aux normes, cette installation peut néanmoins aider à
ralentir la propagation d’un incendie à l’intérieur du local
de rangement ainsi qu’aux pièces environnantes jusqu’à
l’arrivée des pompiers. LES ARRIÈRE-BOUTIQUES
ET ARRIÈRE-MAGASINS
Les risques d’incendie sont aussi élevés dans les centres
commerciaux et autres commerces, notamment dans
les arrière-boutiques et arrière-magasins. Les sources
d’incendie sont :
• un câblage électrique défectueux ou endommagé ;
• un équipement ou des appareils électriques
défaillants ou surchauffés (incluant les unités de
réfrigération et de climatisation) ;
• des étincelles (court-circuit, travail par point
chaud, etc.) ;
• des articles de fumeur.
L’intensité d’un incendie dépendra surtout de la
combustibilité des marchandises. Par exemple, un début
d’incendie dans un magasin d’aliments naturels aura
probablement des conséquences moins désastreuses
qu’un début d’incendie dans un magasin de pièces
automobiles où l’on trouve des liquides inflammables,
des liquides combustibles ainsi que des pneus et des
courroies en caoutchouc.
Un autre élément non négligeable est la hauteur de
stockage des marchandises. Normalement, un commerce
typique dispose d’une arrière-boutique ou d’un petit
local pour entreposer les marchandises. La hauteur de
stockage n’excède habituellement pas 2,4 m, mais peut
atteindre 3,7 m dans les commerces de plus grande
envergure. Cette situation est bien différente dans le cas
de magasins à grande surface où les hauteurs de stockage
peuvent atteindre quelque 7,6 m. Les marchandises sont
alors stockées sur des rayonnages qui permettent aux
flammes de se propager verticalement de façon accélérée.
Cette méthode de stockage est identique à celle utilisée
dans les entrepôts de matières premières ou de produits
finis.
Notons que les marchandises et les boîtes de carton
sont souvent stockées trop près des transformateurs et
des panneaux électriques. Il est même courant que des
matières combustibles soient empilées sur ces derniers.
Il est important de garder un espace libre d’au moins un
mètre autour de ces appareillages électriques.
04
PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des aires d’entreposage
LES ENTREPÔTS DE
MATIÈRES PREMIÈRES
OU DE PRODUITS FINIS
Les risques d’incendie majeur pouvant avoir des
conséquences beaucoup plus graves sont plus élevés dans
un entrepôt que dans toute autre section d’une usine ou
d’un établissement. Ce risque plus élevé est attribuable
aux quatre éléments suivants :
1. des objets de grande valeur concentrés dans un
même endroit ;
2. la combustibilité de l’emballage ;
3. l’entreposage en hauteur et la charge combustible
qui en résulte ;
4. la présence d’espaces d’air horizontaux ou verticaux
ainsi que d’obstacles.
OBJETS DE GRANDE VALEUR CONCENTRÉS
AU MÊME ENDROIT
Habituellement, les objets de plus grande valeur se
trouvent dans l’entrepôt. Tout incendie à cet endroit
se soldera en une perte financière importante pour
l’entreprise. Le fait d’être assuré adéquatement en
atténuera certes les répercussions, mais le délai de
reconstruction et de réapprovisionnement pourrait faire
perdre des clients au profit des concurrents. De plus,
certaines marchandises entreposées pourraient être
exposées à des avaries même lors d’un incendie mineur.
Par exemple, dans le cas d’un entrepôt de produits
alimentaires, bien que la présence d’une installation de
gicleurs puisse limiter la propagation des flammes, les
produits seraient contaminés par la fumée ou par l’eau, ce
qui se traduirait quand même par un sinistre important. LA COMBUSTIBILITÉ DES EMBALLAGES
Les produits entreposés suivants sont incombustibles ou
peu combustibles :
• Machinerie
• Équipement
• Les pièces automobiles
• Les articles électroniques
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Par contre, ils sont souvent emballés aux fins de
transport ou de protection contre les chocs accidentels.
Ces emballages sont habituellement combustibles (ex. :
papier, paille, carton), voire hautement combustibles
lorsqu’il s’agit de matières plastiques. Ces emballages
peuvent même représenter le plus grand volume de
matières combustibles présentes dans l’entrepôt.
L’ENTREPOSAGE EN HAUTEUR
L’ entreposage en hauteur est habituellement de 3,7 m
pour la plupart des marchandises. Le stockage de
marchan­dise à une hauteur de 7,5 m est devenu courant,
et de plus en plus d’entrepôts modernes sont conçus
et érigés pour stocker des produits à l’intérieur
d’installations pouvant atteindre des hauteurs incroyables
de 15 m à 30 m. Dans de telles installations, les flammes
se propageront verticalement de façon très rapide. Avant
l’avènement de ces entrepôts vertigineux, il était possible
de bien maîtriser un incendie grâce aux installations de
gicleurs, car les gouttelettes d’eau atteignaient facilement
le foyer même de l’incendie. Ces systèmes de gicleurs
seraient complètement inefficaces dans les entrepôts
très hauts, car les fines gouttelettes produites par les
gicleurs au plafond reflueraient, voire s’évaporeraient par
les forts courants d’air chaud ascendants avant même
qu’elles puissent atteindre le foyer d’incendie. Il a donc
fallu modifier la conception de ces installations ainsi
que leurs composants en tenant compte des nouvelles
réalités d’entreposage.
LES ESPACES D’AIR HORIZONTAUX OU
VERTICAUX ET LES OBSTACLES
Malgré la présence d’une installation de gicleurs au
plafond, certains endroits à même les marchandises
palettisées ou les installations de stockage peuvent ne pas
être exposés à l’effet de refroidissement ou d’extinction
des gicleurs lors d’un incendie. Par exemple, l’utilisation
de palettes, dans le but de faciliter la manutention de la
marchandise, produit des espaces d’air horizontaux à
même les piles. Ces espaces cachés peuvent donc être
difficilement atteints par les gouttelettes d’eau provenant
des gicleurs situés au plafond.
05
PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des aires d’entreposage
Quant aux installations de stockage, la présence de
tablettes pleines dans les rayonnages représente un
obstacle important qui empêche l’eau provenant des
gicleurs au plafond d’atteindre les flammes, qui se
propageront aux niveaux inférieurs ou intermédiaires. De
plus, les rayonnages comportent une multitude d’espaces
horizontaux et verticaux qui facilitent grandement la
propagation des flammes. Cette situation nuit à l’efficacité
des gicleurs, le début d’incendie étant alors plus difficile
à maîtriser selon les conditions d’entreposage (classe de
marchandise, hauteur, profondeur, etc.).
Les sources d’inflammation qui peuvent être occasion­
nellement tolérées dans certains endroits doivent être
absolument éliminées dans les entrepôts où la charge
combustible est élevée. L’expérience démontre qu’un
incendie prend habituellement naissance dans un
entrepôt lorsqu’il n’y a personne sur les lieux immédiats.
Les statistiques des sinistres indiquent également que les
principales causes d’incendie dans un entrepôt sont :
• un mauvais entretien des lieux ;
• les articles de fumeur ;
• les chariots élévateurs ;
• les travaux par points chauds (soudage,
découpage, etc.) ;
• les incendies volontaires ;
• une installation électrique défectueuse.
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Desjardins Assurances Entreprises désigne Desjardins Assurances générales inc.,
manufacturier de produits d’assurance auto, habitation et entreprise.
De nos jours, la maîtrise efficace d’un incendie dans
un entrepôt s’effectue surtout à l’aide d’installations de
gicleurs automatiques à eau. Il est donc essentiel que
l’installation soit appropriée et conçue en tenant compte
des marchandises stockées, des méthodes de stockage
utilisées ainsi que des hauteurs maximales de stockage
envisagées.
En collaboration avec
JEAN-JACQUES FOURNEL, expert-préventionniste
Mise en garde
L’information contenue dans cette capsule est d’ordre général et
est fournie à titre informatif seulement. Elle n’est pas exhaustive.
Toute action prise à la suite de la lecture de cette capsule devra
être effectuée en toute sécurité et, au besoin, être exécutée par
une personne expérimentée et habilitée à le faire.