11 avril 2015. Communiqué du syndicat Alliance - Temps
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11 avril 2015. Communiqué du syndicat Alliance - Temps
Lu pour Vous Le syndicat Alliance détaille, www.aisg.info «reproduit avec l’aimable autorisation d’AEF Sécurité globale» La communication entre les différents services de renseignement «est extrêmement tendue et difficile notamment entre la DGSI, le SDRT et la Sdat». C’est ce qu’indique le syndicat Alliance dans un rapport réalisé à l’issue d’une réunion interne sur le renseignement qui s’est tenue le 16 février dernier. «Les prérogatives exorbitantes de la DGSI face au SDRT, englué au sein de la direction centrale de la sécurité publique, contribuent à une impasse majeure au bon fonctionnement du renseignement», explique le syndicat dans ce document, auquel AEF a eu accès. «À titre d’exemple, au sein des bureaux de liaison, la DGSI préempte les dossiers SDRT susceptibles de l’intéresser sans aucune explication, ni motivation. Les dossiers peuvent ensuite être redonnés sans aucun commentaire. À cette faculté, le culte du secret renforce le sentiment de cloisonnement entre services.» Voici le détail des points abordés par le syndicat dans son rapport : FICHIERS. «Actuellement, seul le contact humain, le relationnel permet d’obtenir ‘en off’ les renseignements précieux. Cette méthode est fragile par nature», déplore Alliance. Le syndicat juge «indispensable de créer un véritable cadre de l’enquête administrative» : «Il faudrait que chaque service de renseignement soit doté d’un poste dédié donnant accès directement aux fichiers externes» comme ceux des impôts, de l’Ursaff ou de la CAF, propose notamment l’organisation. Concrètement, «l’enquêteur s’identifierait via son numéro d’accès permettant un contrôle et un frein aux dérives». Le syndicat estime en outre qu’une «connexion entre les fichiers» des différents services de renseignement «doit être envisagée». Le Bureau National dans un rapport interne, les difficultés rencontrées par les services de renseignement INTERCEPTIONS DE SÉCURITÉ. Alliance estime que «le système de numerus clausus doit être abandonné». Le syndicat rappelle que ces interceptions administratives «sont actuellement environ au nombre de 2 190 simultanées par an», ce qui «représente 6 000 cibles annuelles pour un total de 73 millions de lignes». Alliance estime également qu’il convient «d’alléger le cadre procédural notamment les critères d’obtention. Une simple présomption devrait suffire dès lors qu’elle est étayée par le contexte environnemental». Il ajoute qu’il «faudrait pouvoir placer sous IS les personnes morales» car «beaucoup de communications dans les ‘taxiphones’ sont hors de contrôles, ainsi que les communications passant par les lignes liées aux entreprises». En outre, un policier de la Sdat explique que les «réponses aux réquisitions judiciaires adressées à l’opérateur Orange» sont obtenues «dans des délais beaucoup trop importants au regard du prix payé». FADETTES. Alliance rappelle qu’à l’époque de la DST, «les rapports avec les opérateurs téléphoniques étaient directs» et que les demandes de relevés téléphoniques étaient effectuées par fax. «Actuellement, la procédure est trop lourde et les autorisations de la CNIS trop longues», estime le syndicat qui ajoute que «le recours aux fadettes doit être rendu accessible aux SDRT». «Afin de faciliter la procédure, il faudrait pouvoir créer une cellule avec des collègues détachés des différents services. Cette cellule aurait accès aux fichiers des opérateurs téléphoniques privés et pourrait répondre aux réquisitions des collègues dans des temps raisonnables.» GENDARMES. Les gendarmes «sont extrêmement vindicatifs dans la conservation de leur territoire et www.alliancepn.fr & www.facebook.com/alliancepolicenationale 11 AVRIL 2015 Le syndicat Alliance détaille, dans un rapport interne, les difficultés rencontrées par les services de renseignement n’acceptent pas la présence du SDRT lors de conflits sociaux en zone gendarmerie et n’hésitent plus à revendiquer l’exclusivité du renseignement auprès des contacts», remarque Alliance. Les militaires ont aussi «instauré une course aux résultats ; ils produisent des notes aux préfets contenant des informations brutes non vérifiées. Les vérifications seront effectuées par le SDRT», ajoute le syndicat, précisant que les informations des gendarmes sont «majoritairement inexactes». SOURCES. La protection des sources doit être sanctuarisée, à ce titre l’anonymat doit être la règle absolue», explique le syndicat de gardiens. «Lors du recrutement d’une source, nous devons fournir les papiers d’identité de la future source et lui faire signer un papier de remise d’argent. Cette méthode effraie nos sources», affirme un policier du SCRT dans ce rapport. «Il n’est pas facile d’accepter de devenir, comme disent les bandits, ‘une balance’.» FORMATION. «À ce jour, en France, il n’existe pas de centre de formation spécifique à tout ce qui touche de près ou de loin aux renseignements», souligne Alliance. «Avec la création de la DGSI, il devrait y avoir, à l’instar de la DGPN et de la PP, la création d’un centre de formation pour les services de renseignement», ajoute le syndicat. Avant de préciser : «Ce centre serait chargé de concevoir, d’organiser et de mettre en œuvre des activités de formation initiale et continue au profit du personnel des services précédemment mentionnés.» Un policier du SCRT explique notamment que les agents aimeraient «faire des stages de formations spécifiques au sein de la police et en dehors (facultés, etc.) sur l’islam et ses dérives, sur l’extrémisme de droite et de gauche, l’anarchisme, et les autonomes et l’intelligence économique ainsi que le traitement des sources». ORGANISATION. Alliance préconise «la sortie du SDRT de la direction centrale de la sécurité publique» et la «création d’une direction autonome» qui serait intégrée à la communauté du renseignement. «Cela permettrait une autonomie financière, une hausse de moyen, la fin du ‘filtrage’ des DDSP, les intérêts et priorités des DDSP et du SCRT étant totalement opposés.» Un représentant d’Alliance affecté à la DRPP suggère pour sa part de supprimer cette direction «par souci d’efficacité». A minima, il propose que le SCRT et la DGSI centralisent les informations produites par la DRPP relevant de leur domaine de compétence. EFFECTIFS ET MOYENS. «Les effectifs de la Sdat sont très insuffisants», signale un délégué d’Alliance affecté dans cette sous-direction. De son côté, un policier du SCRT estime qu’il est nécessaire d’»obtenir des moyens Le Bureau National humains en recrutant des fonctionnaires pour atteindre le même nombre qu’avaient les ex-RG afin de mailler le territoire». «On ne pourra pas suivre 15 000 salafistes répertoriés sur le territoire national, plus ou moins radicalisés, avec les effectifs actuels», ajoute un policier du SDRT. «Hormis la DGSI qui a sa propre autonomie, les autres services du renseignement sont soumis aux contraintes budgétaires», explique également Alliance, qui estime notamment nécessaire d’assouplir «le carcan administratif pour l’achat du matériel technique en permettant une plus vaste autonomie financière des services qui devraient pouvoir choisir leurs fournisseurs». Un policier du SCRT aimerait «disposer de fonds propres» pour payer «des cafés» aux contacts. COMPÉTENCE JURIDIQUE ET PARTAGE D’INFORMATIONS. «En matière de lutte antiterroriste, la DGSI partage sa compétence judiciaire avec la Sdat de la DCPJ et la section antiterroriste de la PJPP», explique un délégué d’Alliance affecté à la DGSI dans le rapport. Selon ce dernier, «le partage de cette compétence judiciaire suscite de plus en plus d’interrogations, notamment dans le manque de partage de l’information. [L]es rétentions d’informations relèvent soit de la négligence, soit de la volonté d’un service d’être celui qui solutionnera l’affaire. Mais toujours au préjudice du résultat». Il ajoute que «l’imbrication entre le renseignement et le judiciaire, en matière antiterroriste, est importante. Il serait donc utile, mais cela semble un vœu pieux, que le partage d’information soit réel et non soumis au bon vouloir d’un directeur». Un policier de la Sdat souligne pour sa part le «peu de communication avec les services détenant du renseignement». «Chacun fait sa cuisine de son côté», écrit-il, soulignant le «peu d’échanges d’informations avec la DGSI». Lu pour Vous www.alliancepn.fr & www.facebook.com/alliancepolicenationale 11 AVRIL 2015