1. Information générale sur le Pays
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1. Information générale sur le Pays
UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES RAPPORT NIGER Version provisoire 765 Juin 2002 92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest TABLE DES MATIERES 1. INFORMATION GENERALE SUR LE PAYS .................................................................... 3 1.1. CHIFFRES CLES DE L'ECONOMIE ...................................................................................... 3 1.2. CONTEXTE ECONOMIQUE DU DEVELOPPEMENT .................................................................. 3 1.3. AGRICULTURE ET ELEVAGE DANS L'ECONOMIE ................................................................. 5 2. FILIERES AGRO INDUSTRIELLES SELECTIONNEES................................................... 7 2.1. FILIERE FRUITS ET LEGUMES (OIGNON) ............................................................................. 7 2.1.1. GENERALITES SUR LA FILIERE ........................................................................................ 7 2.1.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS .................. 8 2.1.3. TRANSFORMATION LOCALE ............................................................................................ 8 2.1.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ................................................................................. 11 2.1.5. BESOINS DE PARTENARIAT ........................................................................................... 11 2.2. FILIÈRE NIÉBÉ, SÉSAME ................................................................................................. 12 2.2.1. GENERALITES SUR LA FILIERE ...................................................................................... 12 2.2.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS ................ 12 2.2.3. TRANSFORMATION LOCALE .......................................................................................... 13 2.2.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ................................................................................. 15 2.2.5. BESOINS DE PARTENARIAT ........................................................................................... 16 2.2.6. PRODUITS VOISINS A FORT POTENTIEL .......................................................................... 16 2.3. FILIERE GOMME ARABIQUE ............................................................................................. 17 2.3.1. GENERALITES SUR LA FILIERE ...................................................................................... 17 2.3.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS ................ 17 2.3.3. COLLECTE ET TRANSFORMATION LOCALE ...................................................................... 18 2.3.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ................................................................................. 19 2.3.5. BESOINS DE PARTENARIAT ........................................................................................... 20 2.3.6. PRODUITS VOISINS A FORT POTENTIEL .......................................................................... 20 2.4. FILIERE CUIRS ET PEAUX ................................................................................................ 21 2.4.1. GENERALITES SUR LA FILIERE ...................................................................................... 21 2.4.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS ................ 21 2.4.3. TRANSFORMATION LOCALE .......................................................................................... 22 2.4.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ................................................................................. 24 2.4.5. BESOINS DE PARTENARIAT ........................................................................................... 24 ANNEXE: LISTE DES PERSONNES RENCONTREES.......................................................25 SOFRECO -2- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 1. Information générale sur le Pays 1.1. Chiffres clés de l'Economie Superficie Population (2001) Croissance démographique (1994-2000) P.I.B. (2000) P.I.B. / habitant Taux de change (mai 2002) 1 267 000 km² 10,8 millions d’habitants 3,4% par an 2 milliards € 186 € (soit 122 000 FCFA) 1 € = 655,96 FCFA Contribution au P.I.B. (2000) : ! Agriculture ! Industries et mines ! Services 38,8 % 17,6 % 43,6 % Croissance du P.I.B. Taux d’inflation 1999 -0,6% -2,3% Commerce extérieur (2000) : ! Exportations FOB ! Importations FOB Principales exportations du secteur primaire Source : BIRD 2000 0,1% 2,9% 2000-2004 4,4% 281 millions € 331 millions € bétail, oignon 1.2. Contexte économique du développement Le Niger est classé par le PNUD (en terme d’indice de développement humain) au 173ème rang sur 174. C'est un pays enclavé, frontalier avec le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, la Libye, le Bénin et le Nigeria avec lesquels d'importants échanges informels ont lieu. Les conditions climatiques du Niger sont désertiques au Nord et sahéliennes dans le reste du pays. La population est essentiellement concentrée dans la vallée du Niger. Le réseau routier est peu développé (3 620 km de routes bitumées) et en mauvais état. Depuis 2000, avec la reprise de l'aide internationale, interrompue pendant une année du fait du coup d'état, l'économie nigérienne fait l'objet d'appuis spécifiques pour la réduction de sa dette, le soutien des finances publiques et l'amélioration des infrastructures (routes et téléphonie mobile). La balance commerciale du pays est fortement dépendante des exportations d'uranium (80 % des exportations) et des produits de l'agriculture et de l'élevage très influencés par les conditions climatiques (pluviométrie). Le processus de désengagement de l'Etat est réactivé. Il concerne plus particulièrement la Société Nationale des Eaux affermée au Groupe Français VIVENDI, la société de SOFRECO -3- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest télécommunication SONITEL octroyé à un groupe chinois, la société pétrolière SONIDEP et l'opérateur d'électricité NIGELEC. Les perspectives économiques pour les prochaines années sont relativement bonnes. On estime le taux de croissance de 2001 à plus de 5 %, et une poursuite du développement à ce rythme pour 2002. Les atouts du Niger sont multiples pour son engagement dans un processus de développement accéléré: ! Une politique d'incitation du Gouvernement à la création de nouvelles entreprises et à l'investissement qui se manifeste par un code des investissements permettant des allégements fiscaux importants pour les investissements locaux ou étrangers dans les domaines de l'agriculture et de l'agro-industrie en particulier: ! Régime A: exonération pendant 5 ans: - Des droits et taxes sur les matériaux, outillages et équipements de production objet de l'investissement; - Des droits et taxes sur les prestations de services concourant à la réalisation du programme; - De la patente, de la contribution foncière et de l'impôt sur le bénéfice industriel et commercial (BIC) et de l'impôt minimum forfaitaire (IMF). ! Régime B: pour des investissements compris entre 50 et 2000 M.FCFA et prévoyant la création d'emplois substantiels. - Les mêmes avantages que pour le régime A; - L'exonération des droits et taxes sur les matières premières consommables et emballages, à l'exclusion de la redevance statistique et de la TVA. ! Régime C: pour des investissements supérieurs à 2 000 M.FCFA. - Les avantages du régime B; - La possibilité de réduire de 50 % le taux des droits et taxes sur les carburants et sur l'énergie utilisés dans les installations fixes. La durée des avantages est bonifiée de trois ans pour les entreprises qui s'implantent dans les départements d'Agadez, de Diffa, de Tahoua ou de Zinder. De plus, pour le secteur de l'agriculture et de l'Agro-industrie, l'exonération totale de la TVA (taux normal de 19 %) est acquise pendant la durée du régime. Un guichet unique pour les formalités de commerce extérieur est en place et permet la préparation de dossiers complets pour l'exportation de produits avec un minimum d'effort et dans un délai très réduit. Cependant, l'acheminement effectif des produits jusqu'aux ports de la côte reste entravé par une multitude de tracasseries administratives coûteuses autant qu'inutiles. Dans le cadre de l'UEMOA, un régime préférentiel transitoire pour régir les échanges commerciaux entre les pays de la sous-région est en place, en attendant l'application d'un cadre de libération des échanges. Ce régime permet un échange en franchise de tout droit et taxe des produits du cru et de l'artisanat traditionnel ainsi qu'une réduction sensible des droits sur des produits manufacturés localement et agréés. Le coût de la main d'œuvre, faible dans le pays, avec un SMIG de l'ordre de 21 000 FCFA par mois est un atout supplémentaire pour les entreprises de tout secteur. Cependant, du fait e l'enclavement du pays et d'un syndicat fort des transporteurs, les coûts de transport sur les grands axes d'exportation sont restés très élevés et pénalisent les SOFRECO -4- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest produits d'origine nigérienne, que ce soit le bétail ou les oignons, sur les grands marchés de consommation. 1.3. Agriculture et Elevage dans l'Economie La chute des cours de l'uranium au cours des années 1980 a contraint le Niger à recentrer son développement sur son agriculture et sur son élevage qui occupe directement et indirectement 90 % de sa population. 1.3.1. Agriculture L'agriculture nigérienne est soumise à une contrainte naturelle constituée par les aléas climatiques qui affectent très sensiblement les productions nationales et se traduisent par une irrégularité de l'offre des produits locaux d'exportation avec un effet négatif sur la gestion des parts de marché de ces produits dans les zones de consommation. Le tableau 1 présente les statistiques officielles concernant à la fois les principales productions agricoles du pays ainsi que les produits principaux exportés en tonnage et en valeur. Tableau 1 : Productions agricoles du pays (1000 t) Produits agricoles exportés (en t et en M.FCFA) Unité 1997 1998 1999 2000 Production agricole nette 1000 t Mil 1352 2391 2296 1679 Sorgho 290 503 476 370 Niébé 192 775 421 263 Maïs 3 5 15 4 Riz 74 59 62 60 Sésame 5 7 Arachide 88 112 104 113 tonne Produits agricoles exportés Coton égrené 1072 2141 1508 Oignons 56055 49825 59676 Niébé 14342 20263 31963 Souchet 6284 5281 14675 Arachide 4346 1795 1714 Haricot vert 140 57 255 M.FCFA Valeur produits exportés 17696 19547 23646 Source: Direction de l'Agriculture/MDA/RN 2001 2359 664 509 2 75 82 1.3.2. Elevage Les systèmes de production traditionnels d'élevage et d'agriculture ont préservé pendant longtemps un équilibre précaire au Niger. Ces systèmes sont désormais dépassés et inadaptés pour la poursuite d'un développement équilibré. Des modèles participatifs incorporant des initiatives dans le sens d'une intensification de l'élevage, d'une amélioration des performances et des rendements s'imposent pour redonner au secteur de l'élevage une perspective nouvelle. SOFRECO -5- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Tableau 2 : Effectifs du cheptel au Niger 1000 têtes Année Bovins Ovins Caprins Camelins 1997 2 088 4 019 6 224 391 1998 2 905 5 919 7 375 1 078 1999 3 368 6 099 8 504 1 094 2000 3 435 6 282 8 716 1 105 Source: Direction de l'Elevage. Services des Statistiques Asins 516 562 698 712 Equins 93 104 251 253 L'effectif du cheptel nigérien est de 6 749 495 UBT (Unité Bétail Tropical) dont les besoins alimentaires s'élèvent à 11 390 238 tonnes de matière sèche. Le bilan fourrager comparant la production fourragère disponible au besoin du cheptel national fait ressortir un déficit de 1 827 841 tonnes de matière sèche1. On estime donc que le cheptel actuel est en surnombre de l'ordre de 16 % par rapport aux ressources naturelles du Pays consacrées à l'élevage. Le développement de l'élevage passe désormais par une exploitation plus rationnelle des troupeaux et par une meilleure valorisation des produits: lait, viande et cuirs et peaux. Les contraintes imposées au secteur de la viande sont: un rétrécissement des parcours naturels de transhumance, une précarité de la santé animale et une faible intégration à l'économie de marché. La faible productivité du cheptel local ainsi que les nombreux conflits entre éleveurs et agriculteurs contribuent à affaiblir cette filière passablement éprouvée. Ce secteur reste cependant sous exploité et sous valorisé malgré une présence et une potentialité forte dans l'économie. Des actions d'intensification et de meilleure exploitation des produits de la filière devraient faire l'objet d'initiatives privées locales secondées par des partenariats régionaux. 1.3.3. Organisations professionnelles agricoles L'Union Nationale des Coopératives (UNC), organisation unique et étatique dissoute en 1997 et réhabilité en 2000, centralisait toutes les initiatives de groupements agro-pastoraux du pays. Sa disparition a suscité une explosion de structures diverses et variées couvrant au régional et au local les tentatives d'organisation des activités en association et/ou en coopératives par filière de production ou par activité. Nombreuses sont les organisations qui n'ont d'autre vocation que de capter des subsides. Plusieurs aussi ont été créées à l'initiative des projets pour justifier de distribution de ressources. Certaines cependant apportent des services à leurs adhérents et méritent d'être mentionner comme organe de promotion du monde rural. Les organisations nationales de coordination sont assez nombreuses et, à deux exceptions prés, faiblement organisées, inexpérimentées et généralement en situation de concurrence pour l'accès aux ressources. Les plus importantes et les plus utiles sont mentionnées dans le tableau suivant. 1 Rapport d'activité Direction de la Production Animale. Année 2000. SOFRECO -6- UE/CEDEAO Sigle FCMN - Niya AREN FUGPN Mooriben ANPI¨P UEP/APPEL-ZP APPSN PFP Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Nom Fédération des Coopératives Maraîchères du Niger Association pour la redynamisation de l'Elevage au Niger Fédération des Unions de Groupements Paysans du Niger Association Nigérienne pour la promotion de l'irrigation Privée Union des éleveurs producteurs / Animation pour la promotion de l'entraide aux initiatives locales en zone pastorale Association des producteurs privés de semences du Niger Coordination de la Plate-forme paysanne du Niger Le projet PPEAP (Projet de promotion des exportations agro-pastorales) contribue fortement à une structuration en trompe l'œil du monde rural calquée sur les filières, en distribuant des subsides à des associations de filières et à des organisations coopératives en vue de réaliser des projets de développement commercial. La plupart des Associations de filières sont prises en main par les commerçants qui les utilisent pour renforcer leur présence et leur influence sur le terrain. Dans ces associations, la concertation entre les producteurs et les commerçants vise à négocier, à l'avance, des conditions d'achats de produits selon des structures de coûts préparées par les commerçants en fonction de leurs propres objectifs. Ces associations, par des négociations à transparence douteuse qui parfois frisent la désinformation, risquent de miner les coopératives de producteurs et leurs unions, dans la mesure où celles-ci ont pour objet d'obtenir un meilleur partage des marges entre les producteurs et les commerçants. 2. Filières agro industrielles sélectionnées Quatre filières ont été sélectionnées au Niger en raison des promesses en termes de valeur ajoutée et de potentiel de développement. Il s’agit de : ! la filière fruits et légumes avec un accent particulier sur l’oignon ; ! la filière niébé et sésame ; ! la filière gomme arabique ; ! et la filière cuirs et peaux. 2.1. Filière Fruits et légumes (Oignon) 2.1.1. Généralités sur la filière L'oignon est une production maraîchère bien ancrée au Niger qui a développé depuis longtemps une réputation de qualité dans ce domaine. L'oignon Violet de Galmi s'impose depuis longtemps sur les marchés sous-régionaux comme la référence en matière de goût et de qualité. Cette variété liée à son terroir d'origine est cependant copiée par les pays voisins qui ne manquent pas d'utiliser le label sans pour autant en égaler la qualité. Cultivées en petites parcelles irriguées, l'oignon a un cycle assez long qui se traduit par des opérations délicates, cependant bien maîtrisées en milieu paysan: ! ! ! ! SOFRECO Semis: Repiquage: Récolte des bulbes: Récolte des semences: j; j+40 à 50 jours; j + 180 jours; j + 230 jours. -7- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Il apparaît sur le marché, après récolte, en Mars – Avril et se conserve assez bien quelques semaines et de façon variable, selon les conditions et selon l'année, pour quelques mois. Dans le processus de conservation (sur claies et au frais), les pertes peuvent être importantes. On estime qu'en moyenne les pertes représentent 30 % de la production, mais il n'est pas rare de perdre plus de 50 % du produit sur une durée de conservation de 6 mois. 2.1.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière Le Niger a une tradition de maraîchage bien implantée dans des zones bien circonscrites où l'eau est abondante toute l'année pour satisfaire les besoins en irrigation. Les principaux produits du maraîchage sont l'oignon, la tomate et le poivron. Ces produits font l'objet de transactions importantes sur tout le territoire et à l'exportation. Le tableau 3 présente l'importance relative de ces productions maraîchères. Tableau 3 : Principales cultures maraîchères au Niger Légumes Oignon Tomate Poivron Chou Superficie Production Ha t 7 657 271 234 4 496 104 025 3 194 50 867 3 290 113 569 Source: Evaluation des Campagnes des cultures irriguées. Statistiques Agricoles. L'évolution de la production d'oignon, de la consommation locale et des exportations est présentée dans le tableau 4. On observe une dynamique de croissance de la production mais sans grande fluctuation d'une année sur l'autre du fait de la bonne maîtrise des conditions de culture par l'irrigation. Tableau 4 : Production, consommation et exportation d'oignon du Niger En tonne Année 1994 1995 1996 1997 1998 2001-02 Production nationale 185700 184600 178000 178000 226000 271234 Pertes conservation (30 %) 55700 55400 53400 53400 67800 81370 Semences (10 %) 18600 18500 17800 17800 22600 27123 Consommation nationale 9800 10100 10400 10700 11000 12000 Surplus exportable 101600 100600 96400 96100 124600 150741 Source: PPEAP 2000 et statistiques agricoles Les deux principaux pays importateurs d'oignon du Niger sont la Côte d'Ivoire et le Ghana. Le Bénin et le Togo importent également des oignons, mais à un moindre degré, comme appoint à des productions nationales frontalières (la zone de Malanville au Bénin). 2.1.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation Aucune transformation locale à caractère industriel de l'oignon n'existe à ce jour. A l'échelle artisanale, on assiste à du séchage dans des conditions sanitaires sommaires pour répondre à des besoins locaux de consommation en contre-saison. Ces produits n'ont pas pu SOFRECO -8- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest s'imposer sur le marché du fait d'une conservation médiocre ne répondant pas aux critères minimum de qualité et de goût. b. Organisation du secteur Les maraîchers sont généralement organisés en coopératives pour leur approvisionnement en intrants (semences, engrais et produits de traitement) et pour bénéficier de projets d'appui sur financement extérieur. 54 coopératives maraîchères, groupant 20 000 adhérents, sont regroupés dans la FCMN – Niya (Fédération des Coopératives Maraîchères du Niger – Niya signifiant "volonté"). La FCMN – Niya est active pour organiser les coopératives, apporter des services réels d'approvisionnement et représenter la profession auprès des instances publiques. Autonome, cette fédération subit des pression en vue de sa marginalisation. Les pouvoirs publics lui préfèrent des organisations plus dociles et moins impliquées au niveau de la base. A la faveur du PPEAP (Projet de Promotion des Exportations Agro-pastorales financé par la Banque Mondiale), les secteurs de l'agriculture et de l'élevage se sont organisés en filières – produits dans lesquelles les producteurs sont associés aux commerçants pour l'organisation des opérations de production jusqu'à la commercialisation. Pour la filière oignon, des ANFO (Association Nigérienne de la Filière Oignon) ont vu le jour au niveau des communes, des départements et du pays. Théoriquement l'idée de rassembler les producteurs et les commerçants autour d'une table pour décider à l'avance des prix des produits en fonction des informations avancées par les commerçants sur les marchés et sur les coûts de transport peut paraître séduisante; ce qui l'est moins est que les ANFO sont généralement présidées par les commerçants qui maîtrisent seuls l'information sur les marchés et sont donc susceptibles de les utiliser à leur profit. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Les prix à la production sont très variables en fonction de la période de commercialisation. Les producteurs susceptibles de stocker leur production quelques semaines, voire un ou deux mois, réalisent des plus-values importantes. Les prix des oignons regroupés au niveau d'une coopérative pour leur embarquement sont approximativement les suivants: ! En Mars – Avril : ! En Juillet – Août : ! En Novembre – Décembre : 150 FCFA/ kg 250 FCFA/ kg 300 FCFA/ kg. Cependant, au moment de la récolte, en bord champ, les prix peuvent descendre à des niveaux de l'ordre de 50 FCFA / kg. Si le producteur s'est endetté auprès d'un commerçant pour préfinancer sa production, celle-ci pourra alors lui être achetée à des prix encore inférieurs, de l'ordre de 30 à 40 FCFA / kg. On voit donc l'intérêt qu'auraient les producteurs à renforcer leurs structures coopératives pour mobiliser des crédits de campagne moins onéreux et financer un stockage avant commercialisation. Les circuits de commercialisation sont organisés en trois axes selon la destination finale du produit: ! Axe Niger – Côte d'Ivoire ! Axe Niger – Ghana ! Axe Niger – Bénin / Togo togolais. SOFRECO : sous contrôle quasi exclusif de commerçants nigériens. : dominé par des opérateurs nigériens. : partagés entre les opérateurs nigériens, béninois et -9- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest L'incursion des commerçants béninois et togolais sur le territoire pour l'achat d'oignons en période de récolte est diversement appréciée. Négativement par les commerçants locaux qui y voit une concurrence. Positivement par les producteurs, bien que les prix proposés soient généralement bas. Le facteur limitant du commerce de l'oignon est la capacité des commerçants spécialisés dans cette filière à mobiliser des financements suffisants pour accroître leur capacité d'achat et de transport. Un cycle complet (sans stockage intermédiaire) de vente d'oignon sur Abidjan mobilise un camion et des capitaux sur plus d'un mois. Même si l'opération est lucrative, elle nécessite un fonds de roulement important qui ne peut réaliser au mieux que 4 ou 5 cycles par an. d. Structure de la valeur ajoutée d'une entreprise représentative La production d'oignon est une activité rentable au niveau des producteurs, d'autant plus rentable qu'ils pourront conserver l'oignon quelques semaines après la récolte pour obtenir des prix de vente plus rémunérateurs. Le compte d'exploitation simplifié pour la production d'un hectare d'oignon, avec un rendement modeste de 8,4 tonnes et un prix également modeste de 50 FCFA/ kg, est présenté dans le tableau 5. Tableau 5 : Compte d'exploitation, production d'un hectare d'oignon Producteurs: 1 ha d'oignon FCFA / ha % Produit: 8,4 t x 50 F 420000 100% Charges 33% Intrants 136553 44% Irrigation 183402 16% Main d'œuvre 68784 Total charges 388739 93% Profit du planteur 31261 7% Source: Enquête marché de l'oignon / SAP. Madaoua/1996 Au niveau de la commercialisation, l'oignon fait l'objet d'une spéculation active qui rend délicats les calculs de prix de revient en fonction des prix de vente. Les meilleurs résultats sont obtenus par des commerçants supportant un stockage des produits sur plusieurs mois; cependant les pertes de produits peuvent représenter de 30 à 50 % des achats, compensés par des niveaux de prix de l'ordre de 3 à 5 fois le prix d'achat bord champ. Le tableau 6 présente une structure des coûts pour une commercialisation directe (sans stockage intermédiaire) des oignons sur Abidjan. SOFRECO - 10 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Tableau 6 : Structure des coûts et marge pour le commerce de l'oignon du Niger sur Abidjan - Camion de 35 tonnes d'oignon FCFA/Chargt % Commerçant Achat oignon 1320000 39% Sac 132000 4% Chapeau 16500 0% Chargement + taxe de marché 150000 4% Transport (Niamey - Abidjan) 1155000 34% Certificat phyto + douane 150000 4% Pots de vin - escorte 316000 9% Déchargement 33000 1% Perte (20 sacs) 80 000 2% Total 3352500 100% Prix du sac à Abidjan 13000 Marge 677500 17% Source: Enquête marché de l'oignon / SAP. Madaoua/1996 2.1.4. Potentialités et contraintes La filière oignon du Niger dispose d'un potentiel important. L'organisation de la filière et surtout son financement par un système de crédit approprié devraient permettre de doubler la production commercialisée dans les trois prochaines années. Les principaux atouts de la filière sont: ! Un environnement agro-climatique propice à la culture de l'oignon et notamment à la variété "Violet de Galmi" dont la qualité et le goût sont réputés dans toute la sous-région. ! Des techniques de production bien maîtrisées par les paysans. ! Des circuits commerciaux bien rodés où le commerçant dispose cependant d'une position dominante sur le producteur renforcée par la mise en place des ANFO. Les contraintes de la filière touchent principalement les points suivants: ! Une conservation aléatoire et mal maîtrisée des oignons sur une période de plusieurs mois. ! Une absence de crédits de campagne pour le financement des intrants, ce qui place les producteurs en position très vulnérable face aux commerçants. ! Une spéculation forte sur les produits du fait de disparités importantes des prix du marché au cours de l'année. ! Un manque d'information objective sur les marchés de consommation accessible aux producteurs pour accroître leur pouvoir de négociation face aux commerçants organisés. 2.1.5. Besoins de partenariat ! Pour les coopératives de producteurs d'oignon, le besoin de partenariat est essentiellement financier pour couvrir les coûts de la campagne de production en intrants (semence, engrais, produits de traitement). SOFRECO - 11 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! Pour la Fédération des coopératives maraîchères, un partenariat serait utile pour mobiliser l'information sur les marchés de consommation et diffuser régulièrement cette information auprès des coopératives adhérentes. ! Pour les commerçants intervenant dans la collecte, le stockage et l'exportation des oignons, le besoin d'un partenariat financier est également recherché pour accroître leur capacité d'intervention sur un marché loin d'être saturé. 2.2. Filière Niébé, Sésame 2.2.1. Généralités sur la filière Le Niébé est une culture protéagineuse bien adaptée aux conditions agroclimatiques du Niger et bien intégrée aux systèmes de production agricole extensifs du pays. Il se cultive en culture pure, mais plus souvent en association avec des céréales (mil, sorgho et maïs). Bizarrement, la graine de Niébé est très peu consommée sur place (moins de 15 % de la production) principalement du fait d'habitudes alimentaires, cependant les fanes de la plante sont récupérées; elles sont très appréciées pour l'alimentation des animaux. Le développement de cette culture qui intéresse cinq régions du pays (Zinder, Maradi, Tahoua, Tilaberi et Dosso) est principalement justifiée par sa bonne valorisation à l'exportation. Au prix de 160 à 180 FCFA par kg au producteur, sa consommation serait considérée comme un luxe, bien que l'apport protéique à une alimentation à base de céréale serait bénéfique pour la santé des populations. Le Niébé est exporté en l'état. Il est cependant délicat à conserver et requiert des traitements insecticides spécifiques (contre les bruches) pour une conservation au-delà de 6 mois. L'Etat n'intervient plus dans le commerce du Niébé qui est actuellement pratiqué par des réseaux organisés (une trentaine d'opérateurs) et des circuits informels actifs. 2.2.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière Les statistiques de production placent le Niébé au troisième rang des produits alimentaires du pays après le Mil et le sorgho. Le tableau 7 donne les productions au cours des cinq dernières années ainsi que la part exportée. Tableau 7 : Production et exportation de Niébé 1000 t Unité 1997 1998 1999 1000 t Niébé - Production totale 192 775 421 Exportation - chiffre officiel 1000 t 14 20 Source: Statistiques agricoles. 2000 263 32 2001 509 Les chiffres d'exportation apparaissent très faibles par rapport à la réalité dans la mesure ou la consommation de niébé ne dépasse pas 15 % de la production et que 15 % supplémentaires sont retenus pour les semences. Le reste, soit 356 000 tonnes en 2001 a été soit exporté, soit détruit du fait d'une mauvaise maîtrise des techniques de conservation en milieu paysan. On estime que plus de 150 000 tonnes ont été effectivement commercialisées, principalement à l'exportation. SOFRECO - 12 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest L'exportation de Niébé intéresse principalement : ! Le Nigeria (forte demande, en croissance continue); ! Le Ghana; ! Le Bénin et le Togo (à un moindre niveau). Les prix, comme la production, fluctuent beaucoup d'une année sur l'autre, mais, dans l'ensemble le trend croissant des prix indique une demande soutenue comme le montre le graphique 8. Graphique 8 : Prix du niébé au producteur (en FCFA/kg) 200 150 100 50 01 20 00 20 99 19 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 19 90 0 Source: SIM/OPVN et Maliki Barhouni 2.2.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation Aucun atelier de transformation industriel de la graine en farine n'existe à ce jour dans le pays. La seule transformation observée est artisanale et alimente la consommation locale (faible) sous forme de beignets, de couscous généralement associé à la consommation de riz. La filière commerciale moderne maîtrise bien le problème de la conservation du niébé. Pour une conservation supérieure à 6 mois, des traitements insecticides réguliers sont nécessaires sur un produit qui doit être correctement séché. b. Organisation du secteur La production du Niébé concerne cinq région du pays (Zinder, Maradi, Tahoua, Tilabéri et Dosso). Elle est issue d'une activité paysanne peu encadrée et pas organisée. Elle correspond à une culture de rente, peu ou pas consommée sur place. L'exportation du niébé est entre les mains d'une trentaine d'exportateurs importants qui utilisent un réseau d'intermédiaires commerçants locaux pour la collecte des graines sur les marchés. La rémunération de ces intermédiaires est de l'ordre de 200 à 500 FCFA/sac2. 2 CADEG. Etude sur la commercialisation du Niébé. Décembre 1998. SOFRECO - 13 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Certains intermédiaires bénéficient d'un préfinancement mis à leur disposition par l'exportateur, mais ce n'est pas la règle. Le niébé collecté est stocké et traité dans des magasins détenus par les exportateurs en vue de la préparation des envois vers le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Togo en camions de 35 tonnes. Aucune organisation professionnelle effective n'intervient sur la filière pour en assurer la coordination. Quelques coopératives s'interposent entre les producteurs et les grossistes. Les tonnages en causes restent limités (de 1000 à 2000 t selon les années). Le PPEAP tente de suivre l'évolution des tonnages et des prix au niveau des grands marchés du pays, mais il n'est pas en mesure d'intervenir pour en modifier les fluctuations. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Les prix du Niébé sur le marché sont essentiellement variables à la fois d'une région à l'autre et d'une saison à l'autre. Les régions de production ont les prix les moins élevés: on observe des différences de 150 F à 250 FCFA/kg selon les régions à une même période. Pour une même localité les prix varient de 130 FCFA en décembre - janvier à plus de 200 FCFA en mai – juin (observation 19973). Pour l'année 1999, la moyenne annuelle selon le rapport PPEAP4 était de 204 FCFA/kg, avec des extrêmes de 144 et 242 FCFA/kg, ce qui montre la variabilité des prix du niébé dans le pays. d. Structure de la valeur ajoutée La production intensive ou extensive de niébé apparaît comme très rentable au niveau de l'agriculteur. Le tableau 9 présente la structure du compte d'exploitation simplifiée d'un hectare de niébé selon les deux mode de production. La marge bénéficiaire se situe à environ 30 % du chiffre d'affaires pour le mode traditionnel et à 45 % du chiffre d'affaires pour le mode intensif nécessitant plus de capitaux. Tableau 9 : Comptes d'exploitation d'un hectare de niébé - FCFA / hectare Charges Système intensif Système traditionnel Redevances d'exploitation 60000 8% 0 0% Semences: 33 kg x 500 FCFA 16500 2% 1250 3% Engrais minéraux: 100 kg/ha 26000 3% 0% Fumure organique 10 t x 20000 200000 26% 0% Pesticides pour 3 traitements 33000 4% 11000 26% Désherbage 40000 5% 10000 24% Récolte 20000 3% 5000 12% Battage et vannage 20000 3% 1000 2% Sacherie 250 F x 30 7500 1% 500 1% Transport 3000 0% 1000 2% Total charges /ha 426000 29750 55% 70% Produits Production de grains: 3000 kg x 150 450000 58% 30000 71% Production de fanes: 3300 bottes x 100 330000 42% 12500 29% Total produits 780000 42500 100% 100% Résultat 354000 12750 45% 30% Source: PPEAP Source: INRAN, 1987 repris dans CADEG 1998 3 CADEG. 1998 Del Degan, Massé et Associés Inc. Etude sur la facilitation du commerce couvrant les filières agricoles. Rapport final non daté (vraisemblablement 2000). 4 SOFRECO - 14 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest La valeur ajoutée distribuée localement est supérieur à 50 % du produit de la vente dans le cas des deux modes de production. Le compte d'exploitation du grossiste pour une opération d'exportation de 100 tonnes de niébé est présenté dans le tableau 10. Le taux de marge de 9 % doit être considéré comme un minimum, le grossiste étant en mesure de négocier à la baisse de nombreux postes de ce compte indicatif d'exploitation et notamment le prix d'achat du niébé au producteur. Tableau 10 : Compte d'exploitation indicatif du grossiste Exportation de 100 t de niébé FCFA Charges FCFA/100 t % du CA Prix d'achat: 150 000 FCFA x 100 15000000 72% Sacherie : 1000 x 1,01 x 250 252500 1% Commissions collecteurs (200 x 200000 1% 1000) Manutention 2000000 10% Produits de traitement (125 x 1000) 125000 1% Gardiennage 140000 1% Location magasin (20000 x 9) 180000 1% Tierce détention 0% Assurance des stocks 0% Transport (regroupement) 200000 1% Charges de structure 904875 4% Total des charges 19002375 91% Produits 20790000 100% Vente 210 000 F x 100 x 0,99 Résultat 1787625 9% Source: CADEG. 1998 2.2.4. Potentialités et contraintes Les potentialité de la filière niébé sont essentiellement liées à son adaptation au contexte agro écologique et à la dynamique de son marché dans la sous-région: ! C'est une spéculation agricole bien ancrée dans les habitudes de production paysannes du Niger. Les variétés cultivées sont bien adaptées au climat et à une culture extensive; elles résistent bien à la sécheresse et aux ravageurs. Le niébé entre désormais dans l'économie paysanne comme culture de rente. ! La valorisation des fanes après la récolte pour l'alimentation du bétail est un plus qui explique l'engouement de cette spéculation. Comme la graine, les fanes sont riches en protéines et complètent la ration des ruminants en saison sèche. ! La demande de niébé d'origine du Niger dans la sous région est forte et soutenue. Les prix pratiqués sur les marché en dehors des saisons de production sont attrayants: plus de 200 FCFA / kg. ! L'organisation de la commercialisation du niébé donne la part belle aux commerçants exportateurs qui maîtrisent l'essentiel des circuits de collecte et de vente du produit. La capacité de stockage et la maîtrise des techniques de traitement sont les clefs du succès pour bénéficier de prix élevés d'intersaison sur les marchés de consommation. Les contraintes de la filière niébé concernent principalement son financement: SOFRECO - 15 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! Au niveau de la production, l'absence de crédit de campagne contraint trop souvent les paysans à vendre leurs produits dès la récolte, au moment où les prix sont les plus bas; ! Au niveau des commerçants, l'accès difficile voire impossible au crédit bancaire à des taux acceptables (les taux pratiqués avec toutes les garanties requises sont supérieurs à 17 %), réduit leur capacité d'intervention sur le marché ainsi que leur rôle utile pour le régulation des marchés de consommation. Les fluctuations importantes de prix en cours d'année témoignent de l'insuffisance des capacités de stockage tout en apportant un super bénéfice aux grossistes les plus aisés. 2.2.5. Besoins de partenariat La mise en place d'une organisation professionnelle effective au niveau des producteurs de la filière permettrait de renforcer la capacité de négociation des paysans face aux ententes entre commerçants organisés. Une telle organisation, avec une structure coopérative aurait besoin de financements importants pour créer des capacités de stockage et pour acquérir et gérer des stocks substantiels. Une approche du type "banque de céréales" pourrait s'avérer performante dans le cas d'une gestion stricte des capitaux mobilisés. De la part des commerçants, la recherche d'un partenariat financier vise le même objectif d'acquisition et de gestion de plus grands stocks, facteurs de chiffres d'affaires et de profits plus importants. Une relative stabilisation des prix au cours de l'année en résulterait qui serait bénéfique pour l'ensemble de la filière, du producteur au consommateur. 2.2.6. Produits voisins à fort potentiel Le sésame Le sésame est une culture pluviale qui intéresse la bande sud et donc les départements de Maradi, Dosso et Tillabéri. Le Niger produit autour de 5000 t de sésame par an avec des rendements à l'hectare de 100 à 500 kg selon qu'il s'agit de cultures associées ou pures. La qualité du sésame d'origine nigérienne est bonne avec une teneur en huile de plus de 50 %, une acidité inférieure à 2 % et une bonne capacité de conservation. Le prix moyen à la récolte est de l'ordre de 180 à 200 FCFA/kg de septembre à décembre, mais le prix commercial intérieur monte à 300 FCFA/kg en mai- juin. Peu consommé au Niger, cette culture est presque essentiellement produite en vue de l'exportation vers le Nigeria et le Burkina Faso, pays de transit vers l'Asie, le Moyen Orient et l'Europe. Le potentiel de développement de cette culture est fort au Niger. Les conditions locales de production pourraient lui assurer le label "bio". Les projets et des ONG s'intéressent au développement et à la modernisation de cette culture. SOFRECO - 16 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.3. Filière Gomme arabique 2.3.1. Généralités sur la filière La filière gomme arabique est essentiellement une activité de cueillette et de collecte en vue de l'exportation. Après l'indépendance, COPRO Niger assurait le monopole de la collecte est réalisait des tonnages annuels de l'ordre de 2000 à 3000 tonnes pour l'export. Suite aux séquences de sécheresse et au démantèlement de COPRO Niger, la filière s'est rabougrie jusqu'à ne représenter qu'une exportation inférieure à 100 t en 1988. La relance de la cueillette s'est faite progressivement à la faveur de prix plus rémunérateurs ( de l'ordre de US$ 5 le kg ) au début des années 1990. La filière souffre de nouveau d'une faible rémunération de ses produits qui limite son potentiel d'expansion. La qualité locale n'est pas particulièrement attrayante du fait à la fois des impuretés et du mélange des gommes entre celle de l'acacia senegal (gomme dure) et celle de l'acacia seyal (gomme friable). Elle nécessite un tri manuel effectué avant conditionnement pour l'exportation. Autour de 1000 tonnes collectées par an, avec un potentiel de l'ordre de 3 ou 4 000 tonnes, le Niger est un petit producteur, loin après le Soudan, premier producteur mondial avec 30 000 tonnes annuelles, représentant à lui seul 70 % de l'approvisionnement du marché mondial. La gomme, raffinée dans les pays d'utilisation, ne subit aucune transformation locale. Substance mucilagineuse transparente, elle est employée comme additif dans l'alimentation (boissons), dans l'industrie pharmaceutique comme composante de gélules, dans la cosmétologie, etc. Les principaux pays importateurs sont les Etats Unis, grands consommateurs de sodas, l'Europe et l'Asie. 2.3.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière La production de la gomme est bien adaptée aux conditions agro-climatiques du Niger. Une société commerciale: ASI, a réussi à s'imposer comme quasi-monopole pour la collecte et l'exportation de la gomme pour la partie occidentale du Niger. Elle collecte également la gomme du Mali et du Burkina par un réseau complexe de petits commerçants et collecteurs. Ses statistiques de collecte sur le Niger représentent environ 50 % de la production totale. Le reste étant ramassé par de multiples commerçants exportateurs opérant dans l'Est du pays et exportant les produits vers le Nigeria à partir de Diffa. Le tableau 11 présente l'évolution des tonnages collectés par ASI. Graphique 11 : Quantités de gomme collectés par ASI (en tonnes) 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 92 SOFRECO 93 94 95 96 97 98 99 0 1 - 17 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Paradoxalement l'accroissement des tonnages collectés au cours des dix dernières années ne semble pas résulter de l'évolution des cours de la gomme sur le marché. Le prix de la gomme, après une poussée de hausse au début des années 90, montre une chute continue et grave, jusqu'à atteindre un niveau très bas de US$ 1,2 par kg en 2000 et 2001, comme l'indique le graphique 12. Graphique 12 : Evolution du cours de la gomme arabique Prix CAF, port français (en USD/kg) 6 5 4 3 2 1 0 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 Source: ASI Les professionnels escomptent un retour à la hausse des prix pour les prochaines années. Le prix actuel étant jugé peu rémunérateur pour justifier d'investissements dans la filière. 2.3.3. Collecte et transformation locale a. Description du secteur La récolte de la gomme se fait en deux périodes: de décembre à février et de mars à mai. La collecte des produits s'étale de décembre à avril. Cette collecte est effectuée par des petits commerçants et des collecteurs du réseau des exportateurs. A l'exception d'un tri manuel pour retirer les impuretés et pour séparer la gomme dure de la gomme friable, aucune transformation n'est effectuée sur le territoire national. ASI exporte les gommes collectées par son réseau sur la France où cette société dispose d'une unité industrielle de traitement des gommes en vue de les préparer à un usage dans l'agroalimentaire ou dans la pharmacie. Les conditions sanitaires rigoureuses imposées au traitement de même que l'importance de l'investissement industriel requis pour ces opérations interdisent leur délocalisation vers le Niger. b. Organisation du secteur Le secteur est relativement concentré entre les mains de quelques opérateurs au Niger. Le groupe ASI dispose d'une position dominante dans l'Ouest du pays. Dans l'Est, plusieurs opérateurs commerçants collectent la gomme pour son exportation vers le Nigeria. Produit de la saignée d'arbustes (acacia senegal et acacia seyal) qui poussent à l'état naturel, la gomme est clairement une activité de cueillette qui apporte aux paysan un surplus SOFRECO - 18 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest de revenu. Des tentatives de plantation d'acacia en vue d'une production accrue de la gomme donne des résultats décevants: un hectare d'acacias, avec 400 pieds donne après 3 à 4 ans une petite récolte de gomme qui atteint vite un maximum de 20 kg par an, ce qui est peu au regard des investissements consentis: de l'ordre de 400 000 FCFA/ha. Le développement des plantations ne peut donc résulter que d'une politique assistée visant l'amélioration de l'environnement dans le cadre de la lutte contre la désertification. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Produit de cueillette, les quantités de gomme collectées ne semblent pas très influencées par les prix (au demeurant faibles). Le Soudan, premier producteur mondial avec 70 % de la production, fait les prix sur le marché sur la base de décisions ou d'options peu transparentes. La demande mondiale très soutenue de la gomme semblerait justifier d'un meilleur niveau de rémunération, sauf que le manque de prévisibilité de la politique commerciale du Soudan met les utilisateurs mal à l'aise et les fait opter pour des produits de substitution tels que des amidons et des gélatines. La crise de la vache folle qui introduit une suspicion sur les gélatines issues des abattoirs devrait contribuer à un retournement du marché. d. Structure de la valeur ajoutée La gomme est actuellement payée au cueilleur environ 300 FCFA / kg. Collectée et transportée sur Niamey, elle peut être achetée aux petits commerçants environ 350 à 400 FCFA. Le tri local lui donne un valeur ajoutée substantielle de l'ordre de 50 FCFA /kg. Conditionnée en sac et en container, elle est envoyée vers les ports de la côte en vue de son embarquement vers Marseille. Pour l'opérateur principal de la filière, l'opération est très rémunératrice quel que soit le cours mondial de la gomme. 2.3.4. Potentialités et contraintes Le potentiel de production de gomme au Niger devrait atteindre 3000 tonnes. Il peut être amélioré à la faveur d'investissements d'environnement dans le cadre d'opérations de reboisement. La collecte régulière de la gomme en milieu paysan a un effet de sensibilisation des populations qui voient désormais dans les boisements naturels et implantés une source de revenus complémentaires et les incitent à plus de respect de leur environnement. Le principal atout de la filière est la politique d'environnement du pays, assisté en cela par des aides ciblées. L'environnement amélioré et protégé par de nouvelles plantations recrée des écosystèmes plus propices à la faune et à l'élevage, facteur d'activités productives renforcées. Le second atout est la distribution de revenus complémentaires modestes à des populations rurales peu monétarisées. La contrainte principale de la filière gomme est que l'activité de cueillette ne peut en aucun cas supporter une part, même infime, de l'investissement de plantation. Cependant, la SOFRECO - 19 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest régénération des gommeraies naturelles, après les séquences de sécheresses successives, est trop lente et trop fragile pour alimenter la filière en produit. 2.3.5. Besoins de partenariat Un besoin fort de partenariat apparaît pour constituer des ressources financières suffisantes en vue de rationaliser la collecte de la gomme. Le cycle d'immobilisation des financements pour les opérations de collecte et de vente de gomme est de l'ordre de 4 à 6 mois. Même très rémunérateur et pratiquement sans risque pour l'opérateur principal, l'opération mobilise des financements importants dans la mesure où chaque transaction est payée cash. Des ressources financières supplémentaires mobilisées sur la filière se traduiraient par un surcroît de collecte. Il est possible d'envisager le doublement des tonnages collectés si les finances correspondantes étaient disponibles. 2.3.6. Produits voisins à fort potentiel La gomme GUAR Produite et traitée en Inde, cette gomme est extraite à partir des graines d'une plante annuelle. La culture de cette plante est testée actuellement au Niger dans le cadre d'une contrat entre ASI et un groupe Indien d'extraction de gomme GUAR. La gomme Guar semble bien adaptée aux conditions agro écologiques du pays et les rendements observés sont prometteurs, de l'ordre de 4 à 5 tonnes de graine à l'ha. Le prix de vente de la graine dans le cadre des contrats serait de l'ordre de 40 FCFA/kg. Avantage substantiel, les fanes de la plante seraient prisées par les animaux comme fourrage. La gomme Guar propose un usage alternatif comme épaississant et émulsifiant à la gomme arabique. Elle est actuellement très utilisée en panification dans les boulangeries allemandes. Le Moringa Le Moringa Oléiféra est un arbuste bien connu au Niger. Les gens en consomment les feuilles en salade dont les caractéristiques nutritives sont reconnues. L'arbuste produit également des gousses dont les graines contiennent 40 % d'huile à usage cosmétique et alimentaire. Le tourteau de moringa est utilisé pour floculer l'eau de boisson en remplacement du sulfate d'alumine. La culture du Moringa pourrait être développée en milieu paysan pour les feuilles (alimentation locale) et pour les graines (extraction industrielle). Des indications de rendement en culture pure donnent: - 12 tonnes / ha de feuilles en culture irriguée (7000 arbustes / ha) à Sarando; - 5 tonnes / ha de feuille en culture de décrue; - Pour la conduite intensive de plantation, la production de fruits peut atteindre plus de 40 t par cycle de 1 an et demie.5 5 Le flamboyant N° 43 – Septembre 1997. Armelle de Saint Sauveur – Propage – Le Moringa Oleifera au Niger et en Inde. SOFRECO - 20 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.4. Filière Cuirs et Peaux 2.4.1. Généralités sur la filière Avant l'indépendance, des opérateurs commerciaux (comptoirs) collectaient l'ensemble des cuirs et peaux bruts en vue de leur exportation par le Nigeria. Un effort d'industrialisation du secteur a été entrepris après l'indépendance par des financements publics: ! La SNCP (Société Nigérienne de Cuirs et Peaux), monopole d'Etat chargé de la collecte des cuirs et peaux; ! La SONITAN (Société Nigérienne des Tanneries) avec une tannerie industrielle à Maradi alimentée par la SNCP qui traitait un million de peaux par an destinées au marché local et à l'export. Une privatisation ratée de la SNCP et de la SONITAN au cours des années 1985-86 a conduit cette industrie au marasme et à l'arrêt brutal de ses activités. Présentement, la SONITAN, en situation de faillite depuis plus de dix ans, est en liquidation. A la faveur de projets et de financements privés, trois unités ont vu le jour dont deux sont actuellement en fonctionnement: ! La tannerie de Zinder, en activité depuis deux ans, dispose d'une capacité de traitement de 1,2 millions peaux par an, et traite de 3000 à 4000 peaux par jour. ! Les tanneries coopératives appliquant des méthodes artisanales modernisées (traitement du cuir selon des techniques de tannage végétal): Tannerie de Gamkallé à Niamey et trois autres tanneries coopératives dans le département de Tahoua. Ces tanneries résultant d'une action de promotion et d'encadrement de la Coopération Luxembourgeoise, disposent d'une capacité totale de 300 à 400 000 peaux par an. ! La tannerie du km 25 route de Kolo, filiale de TAN-ALIZ de Ouagadougou, d'une capacité de 3,5 millions de peaux par an, dont l'investissement est pratiquement terminé mais qui n'est pas encore entrée en activité. Actuellement sur un total de plus de 6 millions de peaux collectées au niveau national, moins du quart est traité dans les tanneries du pays. Le reste est groupé et commercialisé en brut à l'exportation. 2.4.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière Les statistiques d'abattage contrôlé selon les professionnels locaux des cuirs et peaux donnent les estimations suivantes : ! Bovins: ! Ovins: ! Caprins: 250 000 têtes par an; 1 200 000 têtes par an; 1 800 000 têtes par an. Pour les ovins et caprins, les professionnels s'accordent sur une estimation des abattages non contrôlés à un niveau équivalent à celui des abattages contrôlés. On estime donc que les peaux brutes de petits ruminants récupérables sur l'ensemble du Niger seraient de l'ordre de 6 millions. SOFRECO - 21 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Le flux actuel des exportations de peaux bruts serait de 75 à 80 % des peaux collectées. La destination de ces peaux bruts est la suivante : ! Le Nigeria: 60 %; ! Le Burkina (TAN-ALIZ): 20 %; ! L'Europe: 20 %. Les peaux traitées au Niger par les techniques industrielles sont exportées à 100 % sur l'Europe: Espagne et Italie. Les peaux traitées au Niger selon des techniques plus traditionnelles appliquées par les coopératives sont essentiellement destinées à l'approvisionnement de l'artisanat local, luimême fortement orienté vers l'exportation. 2.4.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation La transformation locale est organisée autour de deux sous-filières: ! Les tanneries industrielles dont la tannerie de Zinder en activité, la tannerie de Niamey achevée mais pas encore opérationnelle et la tannerie de Maradi en voie d'être reprise dans le cadre de sa liquidation. Ces tanneries traitent actuellement de l'ordre de 1 million de peaux par an pour produire essentiellement du wet blue destiné à l'exportation. Leur capacité potentielle globale est de l'ordre de 5 à 6 millions de peaux, à même de traiter l'essentiel des peaux bruts du Niger pour alimenter le marché européen (Espagne et Italie en particulier). ! Les tanneries coopératives, qui traitent les peaux bruts selon des techniques traditionnelles, en vue d'alimenter le marché de l'artisanat local en matière première appropriée. Ces tanneries traitent actuellement 200 à 300 000 peaux par an. Les tanneries coopératives bénéficient d'un encadrement de projet par LUX Développement. La Coopération Française se propose d'encadrer les artisans locaux de fabrication d'objets en cuirs destinés à l'exportation par des appuis à la formation professionnelle des artisans dans le cadre des Centres des Métiers d'Art de Niamey, du Musée National et des villages artisanaux. b. Organisation du secteur Le secteur des cuirs et peaux est faiblement structuré. Comme pour les autres filières, une association a été créée: l'Association des Professionnels des Cuirs et Peaux; mais celle-ci est peu active. Les opérateurs de la filière se font une concurrence dure au niveau de la collecte des peaux bruts dont l'essentiel (75 à 80 %) part en l'état à l'exportation. L'échec de la privatisation des sociétés nationales de collecte et de tannage a conduit à une désorganisation du secteur et à la mise en œuvre de projets peu coordonnés. Le Niger peut accueillir au moins quatre opérateurs au niveau du tannage sans que cela ne pose de problèmes majeurs quant à la rentabilité de chaque opérateur. L'unité de Zinder peut continuer à fonctionner à sa capacité quand bien même la tannerie "TAN-ALIZ" de Niamey entrait en fonctionnement et que l'unité de Maradi reprenait de l'activité. Les coopératives de tannage artisanal ont également une place pleine et entière pour l'approvisionnement de l'artisanat local du travail du cuir. Ces coopératives bénéficient d'un encadrement lourd depuis de nombreuses années. Les artisans du cuir, organisés SOFRECO - 22 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest successivement par des projets de formation et d'encadrement technique, leur apportant à la fois la technicité et leur ouvrant des débouchés à l'exportation, sont alternativement regroupés dans des villages et dans des centres organisés puis abandonnés à eux-mêmes pour retrouver leur structure individualiste de base. La filière aurait besoin d'une structuration de la profession en une interprofession active. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits L'activité des tanneries industrielles et artisanales concerne pour l'essentiel le travail des peaux de chèvres et de moutons. Les cuirs de gros bétail sont en grande partie achetés par des importateurs du Nigeria et du Ghana à des prix relativement élevés en vue de leur consommation. Une peau de chèvre de bonne qualité s'achète à l'état brut séché au prix de 1250 à 1500 FCFA l'unité. Sa valorisation à l'exportation dépend beaucoup de la qualité du résultat (en wet blue) ou du degré de finition en crust. Les prix varient du simple au triple: de 2000 à 6000 FCFA FOB Niamey. Les peaux travaillées par les tanneries coopératives selon des techniques traditionnelles trouvent preneur sur le marché de l'artisanat pour la fabrication d'objets en cuir et pour la fabrication de tentes touaregs. Une bonne finition pourra être vendue à 2000 FCFA par peau pour la chèvre, rarement à 2500 FCFA. Pour l'artisanat local, il s'agit de prix attractifs pour une matière première généralement de bonne qualité. De tels prix permettent à cet artisanat d'être compétitif pour la production d'objets en cuir dans la mesure où des débouchés à l'exportation sont offerts pour des séries facilement reproductibles. Le prix modéré de la matière première et sa qualité relative représentent de bons arguments pour la création d'entreprises locales de production d'objets en cuir pour les marchés européens, pour peu qu'un contrôle qualité rigoureux impose un standard élevé. d. Structure de la valeur ajoutée La valeur ajoutée aux peaux brutes séchées par le tannage industriel peut représenter 30 % du prix de vente FOB Niger pour le wet blue. Elle pourra se monter à 50 % pour la production de crust sur commande. La transformation locale des peaux de chèvre tannées par les installations coopératives (méthode traditionnelle) puis par la suite par les installations industrielles devrait être encouragée dans la mesure où les compétences techniques existent sur place et sont partagées par de nombreux artisans. Organisées en entreprises, pour la fabrication de grandes séries de produits de semi-luxe puis de luxe, l'activité de façonnage devrait concourir à une forte création de valeur ajoutée locale, de l'ordre de 60 à 80 % des produits vendus. SOFRECO - 23 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.4.4. Potentialités et contraintes La filière cuirs et peaux du Niger dispose d'atouts importants: ! Une matière première de qualité. Les peaux du Niger ont toujours bénéficié d'une réputation de qualité bien connue en Europe. La chèvre rousse de Maradi a toujours été très prisée au temps de l'activité de la tannerie de Maradi. Ce "label" est actuellement repris par les tanneries de Kano au Nigeria qui collecte les peaux de cette région et utilisent la dénomination sans contrôle au risque d'en réduire progressivement la notoriété. ! Une tradition de travail des peaux et des cuirs par un artisanat local régulièrement formé et encadré aux techniques les plus en pointe. Cependant, la qualité des produits finis dans le cadre de projets successifs disparaît vite dès que les projets se terminent et surtout dès que le contrôle se relâche. La compétence est là mais la rigueur n'est jamais forte et les villages artisanaux et centres des métiers organisés en chaînes de production laissent vite la place à un retour au chacun pour soi. ! Une réglementation permettant de créer un cadre de développement de la filière intégrant une plus grande valeur ajoutée locale au détriment des exportations de peaux bruts, notamment vers le Nigeria. Les contraintes qui empêchent un véritable développement de la filière sont : ! Le manque d'entrepreneurs qui pourraient transformer les projets successifs d'appui à l'artisanat en de véritables entreprises, utilisant les équipements et le personnel formé (les artisans) pour créer des unités permanentes de production orientées vers le travail du cuir pour le marché international. ! L'enclavement du Niger qui rend les produits de traitement du cuir et des peaux très chers sur le marché local et contribue à réduire la compétitivité des entreprises locales. ! La concurrence de Kano au Nigeria qui ne manque pas d'utiliser la faiblesse de la devise nigériane pour contrôler la filière sur une partie importante du territoire nigérien. La législation nigériane interdit l'exportation de cuirs et peaux bruts et même des "wet blue" pour imposer une valeur ajoutée locale aux peaux même importées. Sans appliquer une règle aussi stricte, le Niger devrait être attentif à donner à la filière les conditions de résister à la concurrence nigériane. 2.4.5. Besoins de partenariat Des accords de partenariat sont déjà signés avec des opérateurs italiens pour les usines de tannage industriel de Zinder et de Maradi (par des candidats à la reprise de cette unité en liquidation). Ces accords sont particulièrement utiles pour s'assurer d'une bonne maîtrise technique, pour garantir un écoulement satisfaisant des produits à l'exportation et aussi pour mobiliser les financements nécessaires, notamment en fonds de roulement. Pour une plus forte intégration industrielle dans la production de pièces finies en cuir, destinées à l'exportation, le partenariat à rechercher est celui d'entrepreneurs compétents et exigeants, susceptibles d'encadrer les artisans en place dans des chaînes de production appliquant en permanence un contrôle rigoureux de la qualité. SOFRECO - 24 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Annexe : Liste des personnes rencontrées Nom Mme Balla Mariama Mamane Abdou Amoumoune Azori Fonction Chambre de Commerce d'Industrie et d'Artisanat Président.Plate-forme Paysanne Président. Fédération Régionale des Unions de Coopératives. Agadez Boubania Secrétaire Générale. Plate-forme paysanne Maliki Barhouni Directeur général. SOCOPAP (Société de collecte et de Commercialisation des produits agropastoraux. Mme Guillaud Délégation de la Communauté Européenne Dr Mahamadou Saley Responsable du Service Statistique de l'Elevage Dr Dina Tankari Directeur des Etudes et programmes.MRA. Dr Sani Haladou Conseiller technique du Ministre MRA. Seyni Niandou Directeur du Commerce Intérieur et de la Concurrence Mahamane Laouali Chef de Service pour la Commercialisation des Balla produits agricoles et pastoraux Adama Mouhou Directeur ad interim du développement Industriel Moustapha Kadri DG SAFIE / NIGER. Société d'Import Export Secrétaire permanent d'ANFO de Madaoua. Boureïma Wankoye Directeur Général. ASI (Achats Service International) Daouda Moussa Chef de Projet. Centre de Promotion des Investissements. CPI. Alfidja El Hadj Chef de Service Promotion des Echanges. CCIA Sahadou Bawa Coordonateur National. PPEAP (Projet de Promotion des exportations Agro-pastorales Mme Sadou Kadi Spécialiste en Marketing. PPEAP. Contact (+227) 73 67 72 44 05 29 73 23 52 73 63 20 73 23 60 73 72 96 73 21 47 73 21 47 73 58 69 73 58 69 73 58 25 74 04 65 74 14 22 74 12 83 73 67 72 73 71 55 73 22 10 73 62 56 96 29 38 73 62 56 73 86 61 Ayouba Chaibu Président. Coopérative Tannerie Corniche Gamkalle 73 63 44 Jadi Zarmeye Secrétaire Général Anne laure Roy Ingénieur Agronome. Projet d'appui aux opérateurs 72 48 02 Guy Ducret associatifs du secteur rural. Kada Labo Aboubacar Gérant. Majeema SARL (Tannerie en projet) 73 42 08 S.G. Association des Professionnels de la Filière Cuirs et Peaux. Hassane Sambo Directeur. Ets. A.H.S. Commerce Import Export 73 57 61 Bétail – Viande Idrissa Bagnou Président. Fédération des Coopératives 73 57 54 Maraîchères du Niger. 73 33 95 Hamza Tahirou Cadre d'appui Oumarou Kaza Gaoh Directeur de la Production. Agro-Alimentaire du 73 42 49 Sahel SARL. Djibey Issa Chef du projet d'encadrement des tanneries 72 48 65 coopératives. Lux-Développement. SOFRECO - 25 - UE/CEDEAO Sigle FCMN Niya AREN Nom Fédération des Coopératives Maraîchères du Niger Association pour la redynamisation de l'Elevage au Niger FUGPN Fédération des Unions de Mooriben Groupements Paysans du Niger ANPI¨P Association Nigérienne pour la promotion de l'irrigation Privée UEP/AP PEL-ZP APPSN PFP SOFRECO Union des éleveurs producteurs / Animation pour la promotion de l'entraide aux initiatives locales en zone pastorale Association des producteurs privés de semences du Niger Coordination de la Plate-forme paysanne du Niger Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Contacts Idrissa Bagnou, président Amadou Ousman, S.G. Djibo Bagna, président Boureima Dodo, S. Exécut. Seyni Harouna, Président Mamadou Hassane, S.Ex Dr Harouna Bembello, président, Amadou Allahoury Diallo, S.ex Ismaril Ekaney, Coordonateur Idrissa Sabit, Chargé de programme Tél. 73 57 54 96 76 32 73 66 22 Alzouma Sounna, président 72 47 33 Elh. Mamane Abdou, Coordonnateur National et sous régional 72 23 52 72 40 79 73 38 07 61 00 76 - 26 -