Violences sociales

Transcription

Violences sociales
Violences urbaines – Violences sociales
« Regards croisés sur les quartiers populaires »
Une enquête réalisée en Ile de France
par une cinquantaine de stagiaires du P.A.S
« Parcours Animation Sport »
de 2006 à 2008
Les
violences urbaines qui ont touché
certains quartiers dans notre pays fin 2005 ont
mis en exergue des questions prégnantes
auxquelles est aujourd'hui confrontée notre
société.
Sans être exclusive, la formation et
l'insertion professionnelle des jeunes sont
déterminantes pour faire les premiers pas dans
leurs vies d'adultes.
S'appuyant sur des expériences positives,
le Ministère affirme que des activités
encadrées à fort contenu éducatif, mises en
oeuvre par des associations, clubs ou services
municipaux, permettent de préserver et de
renforcer le lien social.
Ces actions sont d'autant plus bénéfiques
quand les jeunes concernés qui y ont été
associés, s'y engagent réellement.
Certains de ces jeunes peuvent franchir le
pas : pratiquer un sport puis devenir éducateur
bénévole, fréquenter un centre de loisirs puis
devenir animateur dans une maison de
quartier. Et l'idée de faire d'une passion son
métier peut alors germer.
Mais pour aller plus loin, il est nécessaire que
ces jeunes acquièrent les qualifications
nécessaires et s'engagent dans un processus
complexe pour eux. Afin de les accompagner
dans cette démarche, le Ministère a décidé de
mettre en place un dispositif, le P.A.S
« Parcours Animation Sport ».
Ce programme vise à offrir à des jeunes
rencontrant des difficultés d'insertion sociale
et/ou professionnelle et issus des zones
urbaines sensibles, l'entrée dans un parcours
pour accéder à un emploi d'animateur ou
d'éducateur. Le parcours individualisé qui sera
proposé à chaque jeune qui se verra
accompagné par un référent, a pour objectif de
le conduire vers l'obtention d'un diplôme d'Etat
du Ministère de la jeunesse, des sports et de la
vie associative. Il comporte également l'accès
à un contrat de travail (aidé ou non) destiné à
assurer aux jeunes une situation sociale au
cours de leur formation et à leur donner une
réelle expérience professionnelle.
Ce programme répond au triple besoin
d'encadrement des pratiques, d'emploi et de
qualification des jeunes. Il contribue également
à la lutte pour l'emploi dans notre pays.
■ Ministère de la santé, de la jeunesse,
des sports et de la vie associative
2
Journal téléchargeable sur le site Internet (en format.pdf)
http://papesm.club.fr
SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................3
Avant Propos.............................................................................................5
I – Contexte théorique ..............................................................................7
Introduction........................................................................................................ 7
La commande ...................................................................................................... 8
Le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport..... 9
Module de 4 journées dans le cadre d’une UC 10 .............................................. 10
Définition du mot « Culture » ........................................................................... 10
« SABAH », un film de Farid Lozès .................................................................... 11
Association de Promotion par l’Image de la Citoyenneté .................................. 11
Autres lieux ressources cinémathèques ............................................................ 11
La médiation citoyenne et institutionnelle dans les quartiers ........................... 12
L’enquête : le travail de terrain (fieldwork) ...................................................... 13
II - Promotion LTP
Travaux du 16/19/29/30 mars 2007 ............. 15
Personnes âgées : parlons-en ! (fiction) ........................................................... 17
Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs » dans l’évolution des
Banlieues (reportage) ....................................................................................... 20
Les Emeutes à travers les médias : « des actions différentes menées sur divers
quartiers » (témoignages) ................................................................................ 22
Les grèves de la SNCM (recherche documentaire et exposé) ............................ 25
III - Promotion APT
Travaux du 10/15/21/29 mai 2007 .............. 29
Se connaître pour se faire accepter ? (reportage) ............................................. 31
Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka) ......................................................... 32
Danmyé cé histoire nou !!! ................................................................................ 33
Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête)..................................... 35
Le sport et l’handicap (enquête et témoignage)................................................ 38
Communication « facteur d’intégration » (documentaire) ................................ 41
3
IV - Promotion APT
Travaux du 04/05/14/15 février 2008........... 45
Sport de Haut Niveau : Business Politico-économique ? (enquête) ................... 47
Le Sport facteur d’intégration ? (enquête) ........................................................ 49
Interview de Said BENNADJEM : Boxeur................................................................ 50
La banlieue « les forces et les faiblesses » (enquête) ...................................... 52
Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F) ........................................... 53
Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93) ................. 54
Les médias et le sport (enquête par questionnaire) .......................................... 56
Des jeunes en difficulté apprennent la vie sociale en pratiquant le foot avec les
filles (revue de presse) ..................................................................................... 59
V - Promotion LTP
Travaux du 03/04/10/11 avril 2008 ................. 63
Les Talents cachés des Cités (reportage) .......................................................... 65
Les jeunes en milieu rural (témoignages) ......................................................... 69
Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour) ......................................................... 73
VI – DRDJS / DDJS IDF : des équipes et des partenaires dans l’action ... 79
Insertion par le PAS .......................................................................................... 81
Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008 ....................................... 84
Budget au 30 mars 2008 ................................................................................... 85
Le bureau régional du P.A.S .............................................................................. 85
Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S........................................................ 85
L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF ................................................. 86
Un projet de confiance ...................................................................................... 87
Le Centre Régional d’Information et de Communication ................................... 88
Le BPJEPS mention équitation........................................................................... 89
Formation BEES 1 Option Boxe anglaise............................................................ 90
Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction).......................................................... 93
Ethnographie urbaine, l’école de Chicago................................................ 94
4
Avant Propos
Le dispositif P.A.S en Ile de France concerne près de 1700 jeunes dont plus de 900
ont été ou sont encore en formation qualifiante.
L’accompagnement mis en place dans ce dispositif dépasse largement la simple information,
l’orientation vers des cursus professionnalisant ou la prise en charge financière.
Il est le fait de l’action croisée entre les différents acteurs de ce dispositif : les services de la
Jeunesse et des Sports (DDJS, DRDJS, CREPS) mais aussi les structures employeurs et les
organismes de formation.
La présente réalisation nous semblait avoir le mérite d’illustrer différemment cette histoire
d’accompagnement vers l’insertion en donnant la parole aux jeunes P.A.S eux-mêmes dont les
préoccupations professionnelles les poussent à visiter les problématiques d’accompagnement et
d’insertion.
Ce document n’a aucune ambition d’enseignement ou d’exemplarité. Il est à prendre comme un
témoignage qui n’engage que leurs auteurs. Merci à eux !
■ Annie LAMBERT-MILON
Chef du Service
Examens Formation Professionnelle
Service socioculturel
DRDJS de Paris Ile de France
5
6
I – Contexte théorique
Introduction
C
e journal a été réalisé par une cinquantaine de jeunes du P.A.S « Parcours Animation Sport »
qui ont suivi une formation diplômante entre les années 2006 à 2008 avec l’organisme de
formation ENOFOR.
Il s’agissait de 4 promotions distinctes : 2 BPJEPS LTP et 2 BPJEPS APT qui ont été habilitées
par la direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports de Paris - Ile de France
(DRDJS).
Un module de 4 journées a été proposé à chacune de ces promotions dans le cadre de l’UC 10
qui portait sur la « Gestion des conflits ».
Le matin était réservé à un cours de formation plus théorique afin d’aborder de manière assez
précise les thématiques prévues dans le programme (voir page 10).
L’après midi étaient proposés aux stagiaires des Ateliers d’échanges, de réflexions et de
productions sous forme de « T.D » (travaux dirigés) : débat autour d’un film sur la violence,
recherche documentaire sur Internet, méthodologie et outils d’enquêtes pour des investigations
empiriques.
C’est à partir de ces bases que l’ensemble des sous groupes (une vingtaine) ont pu choisir un
thème de recherche qu’ils souhaitaient produire pour le journal, enquêtes présentées sous forme
de reportages, de documentaires, de témoignages, d’interviews, de romans BD, de fictions…
Il s’agissait aussi de sensibiliser les stagiaires en les préparant à mieux appréhender les
problématiques complexes auxquelles ils sont confrontés dans le cadre de leurs pratiques sur des
territoires dits « en difficultés », tout en leur permettant de prendre un certain recul positif autour
des thématiques qu’ils avaient choisi de présenter dans ce recueil, à l’issue d’un exposé oral qui a
été soumis à l’ensemble du groupe de stagiaires le dernier jour de chaque module.
Il s’agit donc d’une compilation d’une vingtaine d’enquêtes.
Dans la première partie : I (Contexte théorique), nous vous proposons un récapitulatif du
programme des quatre journées tel qu’il a été proposé aux différents groupes en formation
BPJEPS, ainsi que quelques définitions sur des notions et des concepts qui ont été abordés lors
des interventions de Mihalo PAPES qui a animé ce projet.
Dans les parties : II – III – IV – V, nous vous proposons un mixe des enquêtes réalisées que
nous avons choisi de vous présenter en les classant par promotion BPJEPS, selon la spécialité.
Enfin, la partie VI du Journal devrait vous permettre de découvrir partiellement le service EFP
de la DRDJS IDF, le témoignage de quelques personnels de ce service, ainsi que de quelques
partenaires impliqués dans le P.A.S.
7
La commande
Après avoir suivi les interventions en « Gestion des conflits » prévues dans
l’UC 10 de votre formation BPJEPS LTP ou APT, vous devez être capable de :
- collecter des informations sur un thème précis (qui concerne bien sûr les problématiques, les
publics, les territoires, les notions, les concepts, les théories abordées dans les cours) par
différents moyens :
◘ enquêtes, interviews auprès du public ciblé dans un thème choisi en sous groupe
(ex : populations originaires de tel quartier populaire, jeunes pratiquant tel sport ou tel
art, membres d'associations communautaires, etc) ;
◘ recherches documentaires (en bibliothèque, sur internet. . .).
- rapporter un témoignage d'enquête ethnographique (à l'écrit, à travers le journal que vous
écrivez en « TD » sur les temps prévus l’après midi dans le module et à l'oral à travers la
restitution collective le dernier jour lors de la validation du support) ;
- connaître les différents lieux possibles de diffusion d'information en relation au thème traité
(musées, expositions temporaires ou permanentes, centres culturels. . .)
- retenir et rapporter les informations de type ethnographique qui vous ont le plus intéressé :
◘ durant la visite d'un de ces lieux, d’une personne rencontrée lors d’un interview
◘ au cours des interventions (films, échanges de connaissances et d'idées)
◘ ainsi que les informations que vous possédez vous-même (connaissance de la culture
et des modes de vie dans un pays étranger, ou de telle ou telle population en France
etc).
8
Le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education
Populaire et du Sport
Créé en 2001, le BPJEPS (niveau IV) atteste de la possession des compétences
professionnelles indispensables à l’exercice du métier d’animateur dans le champ de la
spécialité obtenue. Le BPJEPS est délivré au titre d’une spécialité disciplinaire,
pluridisciplinaire ou liée à un champ particulier.
Condition d’accès
Les exigences préalables sont fixées par l’arrêté de chaque spécialité (cf. Réglementation des diplômes)
Inscription
La préparation à ce diplôme est assurée par des centres de formation agréés par les directions
régionales de la Jeunesse et des Sports - http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/
Formation
Le diplôme est délivré par :
•
•
•
la voie des unités capitalisables (UC) ;
la validation des acquis de l’expérience ;
un examen composé d’épreuves ponctuelles.
Ces modalités peuvent être cumulées.
Le BPJEPS est composé de 10 UC.
Il est préparé soit par la formation initiale, soit par
l’apprentissage, soit par la formation continue.
En formation initiale, la durée minimale en centre de formation est de 600 heures.
Validation des acquis de l’expérience (VAE)
Peuvent faire l’objet d’une demande de validation des acquis de l’expérience, l’ensemble des activités
salariées, non salariées ou bénévoles exercées de façon continue ou non, pendant une durée totale
cumulée d’au moins trois ans et en rapport avec le diplôme.
Métiers et employeurs
Le BP prépare aux métiers d’animateur (dans la spécialité), dans une association, un club sportif,
une entreprise, une collectivité territoriale.
Les spécialités BPJEPS
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Activités Nautiques
Activités Pugilistiques
Golf
Techniques de l’information et de la communication
Activités physiques pour tous
Loisirs tous publics
Pêche de loisir
Activités équestres
Sport automobile
Animation culturelle, sociale, etc.
9
Module de 4 journées dans le cadre d’une UC 10
Dates
Journée
1
Journée
2
Journée
3
Journée
4
9h30/12h30
Matin
- Problématiques d’insertion sociale et
professionnelle des jeunes, l’environnement, les
aides, les réseaux, les personnes ressources
- Place de l’animateur et de l’éducateur sportif
- Le parcours animation sport (P.A.S)
- La médiation institutionnelle et citoyenne
au sein des quartiers populaires
- La notion de culture, l’intégration,
la marginalisation, théorie du centre et périphérie
- La négociation/communication interculturelle,
la socialisation, le relativisme culturel,
le décentrement ...
- Transformation des milieux de vie depuis
les 30 glorieuses (aspects économiques,
sociaux, culturels, politiques…)
- La sociologie urbaine : Ecole de Chicago,
les groupes minoritaires, communautaires,
ethniques, les gangs, le crime organisé…
- La méthode ethnographique, les outils
d’investigations, le classement des données
- Traitement des données et analyses
- Mise en forme des textes, dessins, photos...
Salle informatique - (groupes)
13h30/16h30
Après midi
Violences urbaines, violences sociales
« SABAH » un film de Farid Lozès (2005)
Projection + Débats
- Programme et objectifs des 4 journées
- Monographie d’un quartier « chaud », d’une
ville, d’un fait divers sur des phénomènes de
violences, d’incivilités ou sur la réalisation
d’actions qui visent la prévention…
- Cibler une association, une structure, une
personne de terrain à interviewer
Salle informatique - (groupes)
- Le journal comme outil de communication
interne/externe (interview d’un praticien)
- Exemple d’une expérience réussie sur des
pratiques encadrées qui participent à la
socialisation des plus jeunes ou à l’insertion des
jeunes en général ou présentation d’une activité
originale, atypique, positive
Enquêtes de terrain - (groupes)
- Exposé des travaux sur l’étude
- Finalisation du journal collectif
Salle informatique - (groupes)
Définition du mot « Culture »
Issu du latin cultura, le mot désigne à l’origine, soit une pièce de terre cultivée, soit le culte religieux (ce
dernier tend à disparaître au cours des siècles). Le sens de terre cultivée évoluera, passant
progressivement de l’idée d’un état vers celle de l’action (le fait de cultiver un arpent de terre ou de
soigner le bétail).
A partir du XVIIe siècle, le terme s’appliquera par métaphore aux choses de l’esprit, des mœurs, des arts,
des sciences. La culture désigne alors exclusivement la démarche de celui qui acquiert des connaissances
livresques, qui s’élève dans les progrès de l’esprit. On parlera de culture des lettres, de culture des
sciences.
Au XVIIIe siècle, le mot est associé aux idées de progrès et s’inscrit pleinement dans l’idéologie des
Lumières, il connaîtra immédiatement un grand retentissement dans toute l’Europe. Dans la seconde
moitié du siècle, « culture » sera alors très proche de « civilisation », mot qui appartient au même champ
sémantique.
Selon l’anthropologue TYLOR 1 :« Culture ou civilisation, pris dans son sens ethnologique le plus
étendu, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les
coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société » 2.
1
2
TYLOR (E. B), La Civilisation primitive, Ed. Reinwald (1re éd. en anglais 1871), Paris.
CUCHE Denys, La notion de culture dans les sciences sociales, Ed. La Découverte, Paris, 1996.
10
Violences urbaines, violences sociales
« SABAH », un film de Farid Lozès
Le film est une production associative dont la vocation est de
servir d'outil de débat autour du thème de la jeunesse et des
violences.
Pour voir le film (fiction de 40 minutes) - http://www.asdepic.fr/sabah-le-film.php
Ce film raconte la mort d'une fille qui habite un quartier chaud, un soir d'émeute.
Elle décède parce que les pompiers tardent à arriver, bloquée par les violences.
Le film parle aussi de la manière dont les journalistes présentent les cités sensibles, des
difficultés rencontrées par leurs habitants à mettre en places des actions (notamment pour
les jeunes), faute de trouver des financements et des lieux pour qu’ils puissent se réunir.
Le film traite aussi de la violence faite sur les filles. Très réaliste et très proche de ce qui
s'est passé en novembre 2005.
«Sabah» a été financé par :
•
•
•
•
Le
La
Le
La
Conseil Général de l'Essonne (DISS et Politique de la Ville)
Préfecture de l'Essonne (Politique de la Ville)
Conseil Régional d'Ile de France (Mission Ville et Sécurité)
Communauté d'Agglomération du Val d'Orge (Politique de la Ville)
Le film a reçu le concours exceptionnel des sapeurs-pompiers du SDIS-Essonne,
du SAMU 91, et des policiers de la Ville d’Evry.
Association de Promotion par l’Image de la Citoyenneté
Pour en savoir plus sur le film, vous pouvez consulter le site de :
As de PIC - HOTEL DE VILLE, Place Roger Perriaud
91700 Sainte-Geneviève-des-Bois
Téléphone : 06 99 26 63 63
E-Mail : [email protected]
Web : www.asdepic.fr/
Autres lieux ressources cinémathèques
http://www.lacathode.org/
http://grioo.com/
http://www.adpf.asso.fr/
http://www .enattendantdem ain.com/
11
La médiation citoyenne et institutionnelle dans les quartiers
Jean François Six 3 montre dans son ouvrage que les médiations ont toujours existées :
« Faut-il rappeler - ce n'est pas une légende, c'est un fait raconté entre autres par le sire de
Joinville - l'histoire de saint Louis rendant la justice assis sous un chêne à Vincennes - le
château et le parc étaient alors résidence royale : « Maintes fois j'ai vu le bon saint, après qu'il
eut ouï messe en été, se allait s'esbattre au bois de Vincennes et se séait au pied d'un chêne et
nous faisait asseoir tout emprès de lui et tous ceux qui avaient affaire venaient à lui parler
sans que aucun huissier ni autre leur donnât empêchement ».
Pour Peter L. BERGER et Thomas LUCKMANN 4, la socialisation n’est jamais parfaitement
réussie ou achevée. Ils distinguent deux phases dites de :
• Socialisation primaire (au cours de l’enfance) : - « Les enfants n'allaient pas à l'école
comme il fallait. Tout ce travail a été fait par des gens comme moi qui allaient expliquer les
choses aux parents » (femme-relais).
• Socialisation secondaire (résultat d’un processus sans fin dans la vie de l’individu) :
- « Les parents souvent, ils passent beaucoup de temps à des pratiques inutiles au lieu
d’éduquer leurs enfants. Il faut encore former des gens qui pourront s’occuper
d’eux » (homme-relais) - non exempte de connaître des phases dites de : - désocialisation et
de resocialisation : - « S’alphabétiser pour mieux être dans ce pays, pour que les parents
puisent aider leurs enfants, pour lire au moins leur nom sur une enveloppe, pouvoir prendre le
métro, pouvoir parler, ne pas avoir honte, ne pas avoir peur, ne pas se bloquer, sortir pour
essayer de découvrir les choses » (femme-relais).
Selon Jacques ROUX5, (Ingénieur de recherche, CNRS, chercheur au CRESAL) :
« La ville accueille sur son territoire des zones de non-lien, des espaces où cohabitent des
« isolements », des individus livrés à eux-mêmes, des familles seules, des microcultures
locales, singulières, attachées à des connaissances interpersonnelles (...) La ville est en panne
d’elle-même, elle ne fait pas faire ce qu’elle est censée faire : faire du lien. La ville n’est pas
dans ces quartiers. A ce titre, sur son propre territoire, la ville est amputée d’une partie
d’elle-même (...) Si la ville n’est pas dans ces quartiers, ces quartiers ne sont pas non plus
dans la ville ».
« Il faut développer l’action des femmes-relais pour qu’elles puissent se battre pour que les
choses aillent de l'avant, pour que les enfants puissent prendre la chance qui leur est offerte,
pour qu'ils puissent continuer leurs études, ne pas s'arrêter là, ne pas faire les imbéciles
dans les quartiers, faire des études, apprendre un métier, travailler, gagner leur vie, être
d’honnêtes citoyens, des citoyens de demain »6.
■ Femme-relais médiatrice, juin 2002
3
SIX (J. F), Dynamique de la médiation, op. cit., pp. 37-38.
BERGER (L) et LUCKMANN (T), La construction sociale de la réalité, Paris, Méridiens/Klincksieck, 1986 (1re éd. en
anglais 1966).
5
ROUX (J), « Maintenir le lien dans/avec les quartiers sensibles : le mouvement des femmes-relais et l’association
« Les voisines », in MICOUD (A), PERONI (M), Ce qui nous relie, La Tour d’Aigues, Ed. de l’Aube, 2000, p. 3.
6
PAPES Mihalo, Les motivations et les acquis des Femmes-relais Médiatrices, DESS de Sociologie / Politiques
urbaines, Laboratoire du Centre d’Etudes sur les Solidarités Sociales, Paris VIII - Université, 2001/2002.
4
12
L’enquête : le travail de terrain (fieldwork)
L’Observation participante
Bogdan et Taylor (1975) définissent comme suit l'observation participante :
« Une recherche caractérisée par une période d'interactions sociales intenses
entre le chercheur et les sujets, dans le milieu de ces derniers. Au cours de cette
période des données sont systématiquement collectées (...) ».
Les observateurs s'immergent personnellement dans la vie des gens.
Ils partagent leurs expériences.
L'expression « observation participante » tend à désigner le travail de terrain en
son ensemble, depuis l'arrivée du chercheur sur le terrain, quand il commence à
en négocier l'accès, jusqu'au moment où il le quitte après un séjour.
Au cours de ce séjour, les « données collectées » viennent de plusieurs sources
et notamment :
- l'observation participante proprement dite (ce que le chercheur remarque,
« observe » en vivant avec les gens ou en partageant leurs activités) ;
- les entretiens ethnographiques; les conversations occasionnelles de terrain ;
- l'étude des documents officiels et surtout, des « documents personnels »
(ce terme désigne « les matériaux » dans lesquels les gens révèlent avec
leur propre langage, leur point de vue sur leur vie entière, ou une partie de leur
vie, ou quelqu' autre aspect d'eux-mêmes).
■ Georges LAPASSADE (LA METHODE ETHNOGRAPHIQUE)
http://www.dailymotion.com/relevance/search/lapassade/video/x4tmf8_le-mouvepart4_music
13
14
II - Promotion LTP
Travaux du 16/19/29/30 mars 2007
C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film
sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes
de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts
communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique.
Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion :
Personnes âgées : parlons-en ! (fiction)............................................................ 17
Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs » dans l’évolution des
Banlieues (reportage) ....................................................................................... 20
Les Emeutes à travers les médias : « des actions différentes menées sur
divers quartiers » (témoignages)...................................................................... 22
Les grèves de la SNCM (recherche documentaire et exposé)............................. 25
15
16
Personnes âgées : parlons-en ! (fiction)
Nous, animateurs en formation BPJEPS on a décidé
de créer une fiction basée sur les personnes âgées.
Nabil Salmi, 29 ans, ancien animateur au centre de loisirs des retraités
actuellement animateur au B.I.J (bureau information jeunesse) de Colombes (92). Je me sers
de mes expériences antérieures dans le domaine de la socialisation pour faciliter
l’accompagnement des personnes âgées au sein de notre société. Je suis particulièrement
sensible au sentiment de solitude qui touche cette tranche d’âge.
Magali Larbi, 25 ans, animatrice au centre de loisirs primaire
dans la ville Les Mureaux (78). Dans le cadre de ma formation BPJEPS LTP, je souhaite
connaître le maximum de public afin d’élargir mon champs d’activité. Dans le domaine de
l’animation, nous abordons rarement les problèmes liés aux personnes âgées. C’est pour cela
que nous avons choisi d’en parler.
Amandine Dousset, 30 ans, animatrice et directrice de centre de loisirs. Je
suis actuellement en stage dans le cadre de mon BPJEPS LTP au service jeunesse de la ville
de Clichy la Garenne (92). J’ai choisi d’orienter mon action en direction des personnes âgées.
Public que je ne connais pas beaucoup. Je trouve important de mettre en évidence leurs
différents problèmes sans attendre des faits comme « la canicule ».
17
Nous avons remarqué qu’il y a un délaissement par rapport aux personnes âgées par notre
société.
- Le manque de structures d’accueil municipalles
- Les prix exorbitants de toutes les structures privées
- Pas de propositions de loisirs, les personnes laissées à l’abandon.
- Maltraitance et absence de respect du 3éme âge
- Les familles ne s’occupent plus de leurs parents, ils sont mis en maison de retraite ou
laissés seuls chez eux…
« On nous rabat les oreilles avec la canicule, les personnes âgées et leur maintien à
domicile. Quand on est âgée de 85 ans, qu'on habite au 6ème étage d'un HLM, qu'on règle
son loyer et ses charges régulièrement, on est en mesure d'attendre que l'ascenseur qui
dessert les appartements soit en état de fonctionner ou quand on loge dans une maison de
retraite à des prix exorbitants, on peut s’attendre à des services optimums ».
Hélas, ce n'est pas toujours le cas.
La théorie, c'est bien, mais la réalité est tout autre.
Le 25 juillet 2042 à Canicule sur Mer, une émeute éclate dans le quartier des
maisons de retraite « les Joyeux ». Hum ! Hum ! ... Joyeux, seulement en
apparence.
Vers 13h30, une tentative de la part du personnel d’encadrement de la
maison de retraite des « Rabat-joie » qui veut supprimer le feuilleton
quotidien « les Feux de l’amour » traditions instituées depuis presque 110
ans.
Un sentiment de révolte et d’incompréhension a envahi l’esprit des personnes âgées.
Le dénommé Albert s’est levé d’un coup pour rallumer la télé, l’infirmier l’a repoussé et
ensuite tout s’est enchaîné. La bande à Méméne très proche d’Albert qui fait partis des
groupes les plus agités, furieux se mettent à lancer service à thé, déambulateurs et autres
projectiles contre le personnel.
Le responsable du service est blessé.
L’événement a pris de l’ampleur. Deux jours après, toutes les maisons de retraite de la région
ont suivi le mouvement de la maison de retraite des « Rabat-joie ». On a constaté de
nombreux dégâts :
- personnels des maisons de retraite blessés
- dégâts matériels importants
- pillages de nombreuses chambres
- cantine mise à sec
Ce qui a mis en avant différents problèmes cumulés depuis des années.
18
Le lendemain des émeutes, Monsieur Mohammed Larbi, Ministre de l’intérieur s’est rendu
sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts et rentrer en contact avec les représentants
des maisons de retraite.
Le 28 juillet 2042 à 10h00, un rendez-vous a été fixé au ministère afin de trouver des
solutions d’urgence et stopper la crise.
A sa sortie, le ministre s’est exprimé devant les journalistes et a énoncé les diverses mesures,
à savoir :
- Requalification du personnel.
- Revalorisation des retraites.
- Centre de loisirs « seniors » dans un maximum de ville.
- Mise en place de commissions d’inspection plus régulières.
- Plus d’écoute envers les personnes âgées.
Les représentants se sont montrés satisfaits des propositions et le calme est revenu.
A ce jour, on a observé une nette amélioration de la situation des retraités mais il reste
encore beaucoup à faire pour le quotidien de nos personnes âgées.
■ Nabil
■ Magali
■ Amandine
19
Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs »
dans l’évolution des Banlieues (reportage)
Suite à un reportage fait auprès de
personnes ressources dites «Grands Frères»
et «Grandes Sœurs» sur les différentes villes
où nous résidons, un certain nombres de
points en sont ressortis tels que :
l’implication personnelle
le rôle éducatif, pédagogique
la médiation
la professionnalisation
Ce mouvement est identifié des
politiques, aux seins des banlieues et
quartiers dits sensibles depuis leurs créations
et laissé à l’expérimentation afin de pouvoir
récupérer ces meneurs positifs en tant
qu’acteurs sociaux dans les différentes
communes afin de préserver l’ordre public
mais aussi une cohésion sociale dans ces
grands ensembles.
Le « Grand frère » est défini comme
un Animateur, un Ami, un Pédagogue qui
transmet son savoir à travers sa propre
expérience de la Vie. Mais aussi un
Médiateur
dans
son
environnement
quotidien, qui renforce la cohésion sociale au
sein de son quartier. Il est plus souvent
identifié en étant acteur d’associations et
autres mouvements comme meneur positif. Il
inculque la vie en communauté, le respect
d’autrui, le civisme et tout ça avec sa propre
pratique dans ce même milieu. Il s’agit d’un
fonctionnement inné.
Le « Grand Frère » et la « Grande
Sœur » participent à l’évolution des plus
petits dans les différentes cultures
représentées en banlieues, d’où le fait qu’il
soit utilisé essentiellement dans ce contexte.
Afin de compléter cet article un support
En effet, il s’agit d’une implication vidéo et un roman photo vous sont de
personnelle du au fait qu’il s’agit de même présentés (voir page suivante).
personnes habitant les quartiers et ayant
grandi auprès du public et de leurs familles.
Ce qui permet une légitimation,
acceptation et donc une permission et
confiance donnée plus facilement qu’à un
éducateur spécialisé certes reconnu de l’Etat
du fait de son diplôme mais pas forcément
accepté humainement des habitants.
Le titre de « Grands Frères » ou de
« Grandes Sœurs » est posé. Il a fallut
attendre que les émeutes éclatent dans les
différentes banlieues de France et même sur
la capitale pour que des dispositifs de
médiation et de financement à la
professionnalisation (PAS), soient mis en
place afin de financer des postes de
médiateurs proposés à ces jeunes meneurs
positifs pour la défense de la jeunesse et son
évolution.
20
■ Elenga Olinga, 28 ans, Association,
Boulogne Billancourt (92)
■ Ania Aoudjehane, 26 ans, Association,
Cergy (95)
■ Nickel Nzazi, 27 ans, Animateur
Collectivité territoriale,
Issy les Moulineaux (92)
Une semaine dans un quartier (roman photos)
Dans le cadre de la formation d’animateurs du diplôme
BPJEPS, mes collègues et moi, nous nous sommes intéressés
aux problèmes de délinquances au sein des cités. C’est
pourquoi, j’ai « infiltré » un quartier, dit « quartier chaud »,
durant une semaine. Pendant une semaine et au péril de ma vie,
j’ai vécu comme les habitants du quartier, je mangeais comme
eux. En fait, je faisais tout comme eux.
MARDI 20-03-2007
La première question que nous nous sommes posés,
était celle du rôle de l’aîné dans différentes cultures.
« QUEL EST L’IMPORTANCE DE L’AINE AU
SEIN DE LA FAMILLE ?
Je suis originaire de la Turquie. Chez moi,
l’aîné au sein de la famille tient une place
primordiale. Il a le respect de la famille,
car toutes les responsabilités du père lui
sont déléguées en son absence. Il est le
représentant du père en quelque sorte.
MERCREDI 21-03-2007
Pensez vous que le grand frère
participe à l’éducation des plus jeunes
au sein des cités ?
Bien sûr, le grand frère a
un rôle à jouer dans
l’éducation des plus
jeunes. Mais le problème
qui se pose, c’est qu’ils ne
prennent plus leurs
responsabilités. Les jeunes
sont délaissés par les aînés
et par les parents.
JEUDI 22-03-2007
Vous pensez que la délinquance
a un lien avec l’absence d’éducation
de la part des parents ?
En fait, il y a un décalage avec la manière
dont les parents veulent éduquer les jeunes
de cette génération. Les parents sont
dépassés par les événements. La société et
les médias ont un grand rôle dans les
problèmes liés à la délinquance.
Y a-t-il une solution aux problèmes de la délinquance ?
Il faut que les jeunes se prennent en main
et qu’ils fassent leurs devoirs de citoyens
en allant d’abord voter. L’état doit faire
un effort considérable en permettant
l’accès à l’éducation, à la formation et au
travail pour tout le monde.
La solution ? C’est la « VALORISATION ».
Parce que les jeunes ne sont pas considérés
notamment par les institutions. Ils veulent qu’on
les juge pour leurs compétences et non pas par
rapport à leurs origines ou au seul fait qu’ils
habitent une banlieue.
21
Les Emeutes à travers les médias : « des actions
différentes menées sur divers quartiers » (témoignages)
Vendredi 06 Octobre 2006
Les Mureaux : La police fait de la surmédiatisation
Le raid de policiers mercredi matin aux Mureaux (Yvelines) en présence
d'une cohorte de journalistes et de photographes sème la controverse dans
la presse. La plupart des syndicalistes de la police ont nié avoir informé les
médias, mais certains ont reconnu à demi-mot l'avoir fait dans un but
pédagogique sur l'action de la police dans les cités, au risque de faire
échouer l'opération. Ce raid avait été précédé d'une série d'interventions
médiatisées, comme l'interview sur son lit d'hôpital d'un CRS agressé
quelques jours plus tôt dans le département de l'Essonne.
Animateur sur la ville des Mureaux depuis cinq ans sur le quartier des bosquets, les
émeutes de novembre 2005 et les récents heurts face aux policiers d’octobre 2006 ont
engendrés des violences sur tous les quartiers de la ville durant quasiment 15 jours. La ville et
les animateurs en poste ont mis en place différentes actions pour mettre fin à toutes ses
violences.
Pour tous les quartiers, la ville a mis à disposition des locaux, des gymnases et des
animateurs porteurs de projets pour les 16/25 ans, tous les vendredis et samedis soirs. Sur
mon quartier, nous avons mis en place de nouveaux Ateliers pour ces jeunes ; tels que des
ateliers artistiques : ateliers graff, ateliers photo sur les violences, des temps de paroles sur les
faits qui se sont déroulés durant cette période, des ateliers multimédias : recherche de travail,
de stages, de formations… Nous accueillons chaque week-end une vingtaine de jeunes sur la
structure et nous avons constaté une évolution importante sur le et les quartiers en général.
■ Kamel BARRIZ, 24 ans
Maison de Quartier - Les Mureaux (78)
22
L’image des banlieues à travers les médias
A la veille de « l’anniversaire » des émeutes de novembre 2005, les incidents qui ont
touché un certain nombre de banlieues ont été surmédiatisés.
Ainsi les médias ont contribué à alimenter la polémique autour de l’insécurité, en diffusant
ces évènements qui nourrissent l’image négative que l’opinion publique se fait des
quartiers…
En tant qu’animatrice socioculturelle dans un centre social situé au cœur du quartier
des musiciens aux Mureaux, je déplore sincèrement que les médias ne se déplacent pas lors
de manifestations sportives et culturelles que nous mettons en place tout au long de l’année
au sein du quartier ou de la ville.
En effet, si la lumière des caméras prenait le temps d’éclairer les talents cachés qui
fourmillent dans les quartiers, peut être que l’ex-ministre de l’intérieur n’aurait pas pu se
servir des banlieues pour promouvoir sa campagne !!!
■ Nadia AGHIOUAS, 26 ans
Centre Social - Les Mureaux (78)
Animatrice dans un service jeunesse de la ville de Colombes depuis maintenant 2 ans,
je travaille dans une antenne de quartier qui est implantée dans une cité.
Lors des émeutes de novembre 2005, les jeunes du quartier ont été touchés par ce qui
s’est passé à Clichy sous Bois. La mort de ces deux jeunes garçons dans un transformateur
qui a déclenché des émeutes sur plusieurs villes et plusieurs quartiers en France. Colombes
étant une ville de 83 200 habitants avec 7 quartiers réputés pour leurs violences, elle reste une
ville où les émeutes ont été moindres. La ville a mis en place un dispositif de médiations qui
tournées sur les différents quartiers sont allées a la rencontre des jeunes. Des rencontres avec
les jeunes, des représentants de l’ordre et des éducateurs ont été mises en place pour
permettre de faire des échanges et de répondre aux questions et aux ressentis des jeunes.
Plusieurs villes voisines ont été touchées par les émeutes ce qui nous a fait réagir et
renforcer les dispositifs de la ville. Les actions mises en place par le service jeunesse nous
ont permis de désamorcer la tension qui régnait dans les quartiers de la ville où les jeunes ont
été affectés par les révoltes. Les équipes de ce service touchaient les jeunes des quartiers par
le biais d’activités ludiques, sportives ou artistiques pour pouvoir les occuper et ne pas les
laisser sur le quartier livrés à eux-mêmes. Un couvre feu à été instauré pour les jeunes
mineurs à 23h. Chaque enfant trouvé sur la ville était raccompagné à son domicile.
Voilà les dispositifs qui ont permis à la ville de Colombes de ne pas être touchée par
les émeutes de novembre 2005.
■ Dalila LABBA, 24 ans
Service Jeunesse – Colombes (92)
23
Un tissu associatif important
Je suis actuellement Animateur dans une maison de jeune de la ville d’Aubervilliers.
Durant les émeutes de novembre 2005, dans la ville d’Aubervilliers de nombreux
dispositifs ont été mis en place.
Aubervilliers n’est pas une ville désertée par les services publics. Elle est dotée de
services sociaux non négligeables, implantés dans les quartiers (services jeunesse, centre
sociaux, éducateurs spécialisés), de lieux culturels et d’espaces d’insertion (maison de
l’entreprise et de l’emploi).
La ville d’Aubervilliers dispose également d’un tissu associatif alimenté par les
financements de la Mairie. C’est cet ensemble d’acteurs qui ont joué un énorme rôle de
prévention, au moyen de la parole et plus largement, d’un travail engagé avec les jeunes
d’Aubervilliers dans la durée.
Le dispositif a donné ses fruits de manière à ce que les émeutes n’aient pas affectées la
totalité du département. Cela grâce à l’effort déployé par l’ensemble des éducateurs et des
travailleurs sociaux sur le terrain.
■ Pascal MAKANGOU, 22 ans
OMJA - Aubervilliers (93)
http://www.aubervilliers.fr/rubrique268.html
24
Les grèves de la SNCM
(recherche documentaire et
exposé)
Tout
à commencé en septembre 2005
lorsque l’Etat a voulu privatiser la SNCM. Suite
à de nombreuses négociations et des grèves qui
se succédèrent sans donner de réels résultats.
Ayant des points de vue différents sur l’avenir
de l’entreprise, les syndicalistes corses voulant
la régionalisation et les représentants de l’Etat
insistant sur la privatisation à 100%, les deux
parties entrèrent finalement en conflit et s’en
suivirent de nombreuses grèves et négociations.
C’est le 27 septembre 2005 que les syndicalistes claquent finalement la porte au nez
des ministres présents pour les négociations et du préfet de la région PACA sur une
proposition de privatisation à 50%. A ce moment là, tous les bateaux sont bloqués au port de
Marseille à cause de la grève des marins, mais les syndicalistes voulant rentrer chez eux, ils
décident alors d’entreprendre une action parfaitement pacifique, et demandent même au
commandant de bord s’il souhaite rester ou pas sur le navire (il resta à bord sur les ordres de
ses supérieurs) qui avait pour objectif d'attirer l'attention de l'opinion corse et française sur le
drame social qui se jouait dans l'entreprise ou plusieurs centaines d'emplois étaient menacés,
en faisant sortir le « Pasquale Paoli » du port de Marseille pour rentrer à Bastia et permettre,
par la même occasion, aux marins bloqués sur le continent de rentrer chez eux.
C’est une fois arrivé au large des
côtes bastiaises, le bateau ne voulant pas
amarrer à cause de la foule amassée sur le
port et craignant que la situation ne
dégénère, que les agents du GIGN et les
commandos "Hubert" de la marine
nationale, décident d’interpeller les marins
en prenant le navire d’assaut. Pour la
première fois depuis un siècle, un
gouvernement français envoyait l'armée
contre des travailleurs en lutte.
25
Les syndicalistes sont arrêtés, transférés a
l'arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés
devant un juge et poursuivis pour détournement
de navire et séquestration de personne (alors que
le commandant de bord du Paoli avait reçu
l'ordre de son supérieur de ne pas quitter le
navire - choix que lui laissaient les
syndicalistes). Ils seront libérés 72 h plus tard,
suite aux manifestations organisées pour les faire
relâcher, et renvoyés à Bastia par avion.
C’est finalement le samedi 1er
octobre qu’eut lieu la dernière
manifestation en date qui avait pour
thème la « non privatisation de la SNCM"
et "fêter la libération des prisonniers".
Après un défilé en centre ville qui se
déroula dans le plus grand calme, c’est en
début de soirée que les affrontements
avec les forces de l’ordre commencèrent.
Un total de 9 régiments de CRS fait
finalement face aux manifestants /
émeutiers qui dégradent bennes à ordures,
voitures et bien communaux. Au court
des affrontements très violents il y eut un
agent de la force publique tabassé sur le
port de Bastia, plusieurs blessés légers
dans les manifestants et un blessé grave
hospitalisé
Après la « pause dîner » qui eut lieu entre 20h et 21h30 les hostilités reprirent et ce
n’est que vers minuit que les grévistes les plus anciens (« les sages ») prirent l’initiative de
calmer les esprits des jeunes en discutant avec eux et en leur expliquant pourquoi il fallait
arrêter le carnage. Une fois les émeutiers apaisés, ce sont deux représentants qui s’avancent
en paix vers les compagnies de CRS qui encadrent le regroupement et parviennent à les faire
reculer afin de libérer les manifestants et de les laisser se retirer calmement. Toute ces
dernières négociations se sont effectuées sur un fond de chants corse émanant de la foule et
c’est finalement sur l’hymne corse que chacun rentra chez soit.
A l’heure actuelle, les négociations qui continuent entre les marins, les syndicalistes et
l’Etat ont abouti sur : l'Etat reste pour 25% dans la SNCM, les salariés ont une part de 9% et
deux sociétés privées (Véolia et Butler) se partagent les 66% restant
Mais les travailleurs corses ne sont toujours pas satisfaits et les réunions continuent
encore à l’heure actuelle sur de nouvelles revendications.
26
Damien CONSTANTIN
30 ans, Animateur/Directeur
Accueil de Loisirs à Aubervilliers (93)
[email protected]
Ousmane MAGASSOUBA
27 ans, Animateur Maison de quartier
Service Jeunesse de la ville de Colombes (92)
[email protected]
Arnaud HAYON
20 ans, Animateur
Accueil Loisirs à Joinville le Pont (94)
[email protected]
Ceci nous fait constater, contrairement à l’image médiatique des conflits entre
une partie de la population et les forces de l’ordre qui se sont focalisées sur l’île de
France, que les affrontements, pour diverses raisons, s’étendent sur tout le territoire
français. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, la violence attire de plus en plus de
monde et les conflits se font de plus en plus violents. Le gouvernement est de plus en
plus débordé par ceux-ci et cherche désespérément une solution pour trouver un
terrain d’entente.
■ Damien, Ousmane et Arnaud
27
28
III - Promotion APT
Travaux du 10/15/21/29 mai 2007
C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film
sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes
de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts
communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique.
Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion :
Se connaître pour se faire accepter ? (reportage) ............................................. 31
Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka)..........................................................32
Danmyé cé histoire nou !!! ................................................................................33
Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête) ..................................... 35
Le sport et l’handicap (enquête et témoignage) ................................................ 38
Communication « facteur d’intégration » (documentaire) ................................ 41
29
30
Se connaître pour se faire accepter ? (reportage)
LA CRISE IDENTITAIRE AU CŒUR DU CONFLIT ?
Il
n’est plus nécessaire de rappeler que
l’une des origines principales des conflits dans
les banlieues est un problème d’intégration.
D’après quelques observations, nous avons pu
mettre en relation l’intégration et la crise
identitaire. La France est une puissance
coloniale qui a connu de tout temps des vagues
d’immigration en fonction du contexte
économique, politique, ou militaire, à l’image
des « Trente Glorieuses ».
On pourrait dire que les jeunes issus de l’immigration sont assis entre deux
chaises. D’une part, ils ne peuvent renier leurs origines, et d’autre part ils doivent
s’adapter aux coutumes de la France pour s’intégrer dans la société. Le problème est
que certains de ces jeunes sont en quête de leur identité, ils ne savent plus vraiment où
est leur place.
Ceci est lié aux problèmes rencontrés par leurs parents. En effet, les immigrés
de la première génération avaient parfaitement intériorisé leur culture, qu’ils ont
transmis de façon appauvrie à leurs enfants, qui eux-mêmes ne transmettent ces
valeurs parfois que de manière très partielle à leurs enfants.
Cette troisième génération a un manque que la société ne peut combler, et il faut
bien qu’ils aillent eux-mêmes rechercher leurs racines.
Lorsque l’on veut recoller à certaines valeurs, opposées à l’ambiance générale,
il faut pour les exprimer, les exagérer, et c’est ce qui crée le décalage entre ces jeunes
et la société. Les jeunes ont du mal à trouver leur place puisqu’ils ne se connaissent
pas eux-mêmes. Les conflits naissent souvent d’une frustration, et cette frustration naît
du fait qu’ils ne se retrouvent pas dans l’image véhiculée par la France, son
fonctionnement et ses valeurs.
Nous pensons qu’imposer une culture entraînera toujours une tension, et cette
tension, si elle ne sort pas, entraînera une frustration qui inévitablement aboutira à un
conflit. Chasser le naturel, il revient au galop.
31
La quête de l’identité Afro-Antillaise à travers l’identité coloniale
par le biais du « Danmyé »
Etre français
en ayant des ancêtres gaulois, difficile de le constater de par nos
diverses origines qui constituent la population française. Surtout, pour la communauté issue
de l’Outre-mer (Antilles-Guyane). Dont la présence est très marquée sur différentes régions
de France, notamment, Bordeaux, Nantes et principalement la région parisienne avec le
quartier de Châtelet le Halles, les marchés de St Denis et de Sarcelles.
On identifie la communauté antillo-guyanaise par la tenue vestimentaire représentant
les 3 premiers chiffres du département 971 Madinina, 972 Gwadada, 973 Gwayana ou encore
par la carte du département. Nos ancêtres, les esclaves sans fond de polémique et non nos
ancêtres les gaulois… L’identité nationale est un statut acquis pour une partie de la
population française et pour l’autre un long combat.
Le Danmyé est un sport de combat issu de la révolte des esclaves envers les colons
dans les anciennes colonies française d’outre-mer.
Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka)
Nous
avons choisi de faire une interview de Franck CHANTALOU, karatéka
d’origine martiniquaise, sportif accompli au palmarès impressionnant (champion d’Europe et
du monde par équipe en 2004, etc.… cf. site de la fédération française de karaté).
Nous l’avons interrogé sur la notion de conflit, sa place dans la société et son rapport
entre la culture créole et la culture métropolitaine.
Claude : As-tu rencontré des situations conflictuelles ?
Franck : « Venant de banlieue, on a forcément des relations
conflictuelles, que ce soit sociales, physiques ou même culturelles
[…], chez les enfants il y a toujours un aspect conflictuel.[…]. »
Claude : Comment éviter les conflits ?
Franck : «…Moi j’ai pris le sport comme outil, d’autres les études
comme moyen pour évacuer la violence […]. »
Claude : As-tu souffert d’un problème identitaire ?
Franck : « Je pense que forcément quand on est d’origine
martiniquaise, on te dit t’es français […], tes ancêtres c’est les
gaulois, […] donc forcément tu cherches un moyen de retrouver
cette identité que tes parents ne t’ont pas transmise, donc il y a
une frustration. J’ai trouvé le karaté, mais si on m’avait transmis
les valeurs du Danmyé, j’aurais pu être champion de Danmyé
[…]. »
Claude : Comment peut-t-on exorciser la violence ?
Franck : « Le sport n’a pas de frontière, il permet un formidable melting-pot dans une
ambiance de parfaite tolérance, bien au-delà de la violence de l’activité physique ellemême ».
32
Danmyé cé histoire nou !!!
Le Danmyé est un art martial martiniquais, qui a été transmis de génération en
génération aux esclaves des colonies françaises. Cet art prend sa source au Sénégal
avant l’esclavage, il était représenté par un combat, qui symbolisait le passage du
monde de l’adolescence au monde adulte. Son nom sénégalais est le « Lamb » (lutte
sénégalaise).
En Martinique, ces joutes étaient orchestrées par les propriétaires des
plantations, qui mettaient au combat leurs étalons (généralement d’origine mandingue,
tribu d’Afrique) face aux autres esclaves. Elles furent par la suite reconduites de
manière clandestines jusqu’en 1947 (date de la départementalisation des colonies
d’outre-mer), car des décrets municipaux interdisaient la pratique du Danmyé. Cette
pratique physique émancipait les hommes noirs, car par ces combats (parfois
violents), ils se lavaient de leur frustration liée à leur condition de vie.
La montée en puissance des groupes folkloriques durant les années 60, notamment le
« ballet martiniquais », remit au goût du jour ce sport au cours de joutes
chorégraphiées.
Le folklore persistait bien que les valeurs se perdent. Aujourd’hui les jeunes en quête
de leur identité font ressortir du passé ces valeurs oubliées.
Le Danmyé est une activité sportive à part entière qui s’apprend comme tout
autre art martial (comme le karaté, la capoeira, le kick-boxing…), il est même
présenté en épreuve bachelière martiniquaise. Dans un cursus d’apprentissage, il
devrait être beaucoup plus accessible dans l’Hexagone !!!!
Trop de sports en France souffrent d’un manque de popularité puisqu’ils ne
correspondent pas aux valeurs fondamentales et acceptées de cette société.
33
LA LIBERATION PAR LE DANMYE
En cette période de commémoration de l’esclavage, se pencher sur la notion de
conflits prend tout son sens. En effet, les humiliations et la réduction à l’état d’objet
que subissait le peuple noir, était source de frustration.
Ce sentiment avait pour suite logique la haine de l’oppresseur. Mais les libertés
aussi bien d’expression que corporelles étaient sous régence.
Il fallait pour ces peuples trouver des subterfuges d’expressions.
Dans le cas des Antilles comme pour la plupart des pays « à esclave »,
l’expression se faisait par le biais de la musique, du chant, et des incantations
« magiques », et cela à l’insu des « maîtres ». En Martinique, le « Danmyé » apparut à
cette période.
Le Danmyé est un mélange de danse et de combat, rythmé par le son du
tambour. Il met en scène deux protagonistes qui s’affrontent pour démontrer leur
supériorité. Il s’agissait durant cette pratique de défier le « blanc ». Cette danse avait
pour but de décharger toute la frustration que l’oppresseur créait dans la vie
quotidienne, et ramenait l’esclave à l’état d’homme, car dans son imaginaire il se
retrouvait d’égal à égal avec celui qui l’humiliait.
Le « Danmyé » entre bien dans la notion dans cette gestion de conflit. En effet
le malaise entre le dominé et dominant se réglait ainsi, évitant les confrontations
agressives. On retrouve cette pratique au Brésil à la même époque par la Capoeira.
Cela permettait une sorte de transfert relationnel évitant le rapport direct et évacuer
l’agressivité.
■ Olivier WONG
29 ans, Service des sports de Vert Saint Denis (77)
Escale forme, moniteur sportif.
■ David JUSTON
28 ans, Accueil loisirs, animateur chargé des APS, Aulnay-sous-Bois (93)
■ Claude LECHERTIER
29 ans, service des sports de Sarcelles (95), animateur de sport.
■ Julien MOULIN
21 ans, service des sports de Vigneux (91)
et club de football américain « les Flibustiers », éducateur sportif
34
Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête)
Une
émeute
est
une
manifestation spontanée, généralement
violente, résultant d'une émotion
collective.
Elle s'accompagne souvent de dégradations
de biens matériels ou de violence contre
des personnes. Les émeutes sont souvent
dispersées par les forces de l'ordre.
Certains pays disposent de forces
paramilitaires spécialisées dans les actions
anti-émeutes. Au sens originel une émeute
désignait une émotion.
Retour sur les émeutes
de novembre 2005
La cause et les motivations :
Beaucoup de jeunes et d'autres ont
dit dans les médias comprendre la peur qui
a amené à la fuite des deux jeunes décédés.
L'impression que la police méprisait les
jeunes, et surtout les jeunes ayant certaines
couleurs de peau, a été une des motivations
principales selon les déclarations des
émeutiers.
Les relations entre les jeunes de ces
quartiers et les autorités s'étaient
particulièrement tendues du fait des
déclarations médiatiques de Nicolas
Sarkozy.
En effet, l'utilisation que le ministre avait
fait de mots comme "racaille" en public, et
sa déclaration à la cité des Quatre Milles
évoquant un nettoyage au Kärcher a été
perçue par certains
comme une
provocation envers tous les jeunes des
quartiers sensibles, et pas seulement contre
les criminels et les délinquants.
Au fur et à mesure que le phénomène
s'intensifiait et se propageait, les médias
ont également présenté ces violences
comme l'expression d'un ras le bol des
discriminations au logement, à l'embauche
au quotidien... Pour certains, elles ont aussi
été le témoignage d'un mécontentement
général de la politique intérieure. Il y a
donc eu une interprétation après coup, et
réalisée par les non émeutiers, des
motivations de leurs actes, afin de
réintégrer ce que l'on devinait être
fondamentalement politique dans des
schémas analytiques plus traditionnels.
Les cibles des incendiaires étant parfois
des écoles, des médiathèques ou des
gymnases, une partie de la population a eu
du mal à comprendre pourquoi les
émeutiers s'en prenaient aux structures
supposées les aider à mieux s'insérer dans
la société. En effet, cela s'opposait à la
version des faits proposée par la presse et
une partie de la classe politique, celle-là
précisément
qui
affirmait
les
"comprendre". C'était ignorer la radicalité
d'une révolte qui prétendait détruire
entièrement le système social et politique
dont elle était exclue : les tentatives
d'intégrations étaient finalement perçues
comme une volonté de les amadouer et de
les convaincre de rester à la place où l'on
souhaitait les voir, alors même que
l'organisation générale du système s'était
faite sans eux.
Avec le temps, une sorte d'émulation est
apparue entre quartiers, laissant à penser
qu'en dehors de toute revendication, des
bandes de jeunes se sont livrées à un
concours de dégradations, relevées par la
presse, qui a pour l'occasion été utilisée
comme arbitre.
35
Plusieurs mineurs arrêtés pour incendie
volontaire et convoqués devant le tribunal
expliquèrent d'ailleurs leur geste par la
volonté de "faire comme les autres".
De part mon expérience, je vous expose
l’une des activités, voir l’activité sportive
la plus populaire au monde, la plus
regardée, la plus pratiquée. Il s’agit bien
sûr du football qui est un sport que l’on
peut pratiquer à 2, comme à 22 (voir plus).
Les moyens :
Il ne suffit que d’un ballon et d’un espace
pour jouer au football, on peut le pratiquer
n’importe où (en salle, en club, sur la
plage, dans un parc de loisir, etc…).
Il existe plusieurs moyens pour
détourner les jeunes de cette fracture
sociale. Bien entendu, le plus important
reste l’emploi et le logement, mais
également de nombreuses activités
sportives ou culturelles.
C’est un sport où il n’y a aucune
discrimination : tout le monde est le
bienvenu, quelque soit l’âge, le sexe, la
couleur, le niveau de pratique, etc…).
Voici 2 exemples de pratique à développer selon mon avis personnel.
► Foot de rue est un sport issu des quartiers populaires où l’on retrouve
plusieurs disciplines
- La jonglerie où il y a de nombreuses chorégraphies
voir le clip : http://foot-2-rue.skyrock.com/
- Les compétitions (futsal)
- Le pratique libre
Il serait formidable de créer plus d’installations afin de développer et de
promouvoir ce sport.
36
► La classe foot (support éducatif et civique)
LES CRITERES DE MISE EN PLACE
L’aménagement des emplois du temps
pour permettre d’effectuer deux séances
par semaine dans le temps scolaire.
OBJECTIF DE LA SECTION FOOTBALL
Un professeur coordonnateur chargé
d’établir le lien entre le stade et le collège.
L’objectif central est de permettre aux
enfants de trouver un équilibre entre leur
scolarité, dans la continuité de leur projet
personnel, et la pratique du football sans
être éloignés de la cellule familiale. Ainsi,
de mieux vivre leur scolarité tout en
bénéficiant d’une structure d’entraînement
adaptée, en préservant un bon rythme de
vie, et augmenter les chances d’intégration
sociale.
Un éducateur titulaire du BEES 1er
degré foot, pour assurer l’encadrement de
la classe football.
Un suivi médical de l’élève à raison de
deux visites médicales annuelles.
Un recrutement ouvert à tous les élèves
de 6è à la rentrée scolaire de septembre
(évaluation sportive basée sur des tests
techniques, athlétiques et du jeu, qui se
déroulent en mai).
■ Richard MORANCI, 34 ans,
Paris 18ème
37
Le sport et l’handicap (enquête et témoignage)
(Basé sur les droits de l'Homme)
Les Droits de l'Homme s'appliquent à tous, sans discrimination,
dans toute leur diversité. Tous les êtres humains doivent être
respectés dans leur dignité, et ce respect pour chacun et chacune a la
même importance. A chaque fois qu'une personne est victime d'une
atteinte à sa dignité, d'une discrimination, qu'elle n'est pas traitée ou
considérée comme une personne à part entière, les Droits de l'Homme
sont bafoués. Une personne discriminée ou marginalisée est privée des
opportunités dont bénéficient les autres personnes. Aujourd'hui, c'est
encore trop souvent le cas des personnes handicapées.
Parce que l'intégration et la reconnaissance des droits des personnes
handicapées passent avant tout par la connaissance de l'évolution des
représentations ; le Sport est un moyen qui permet d’informer et de
sensibiliser le grand public.
L’handisport
Le sport est une activité qui est accessible à tous ; les jeunes,
les personnes âgés, les femmes, les hommes et aussi les personnes
handicapés. Il existe depuis 1977 une fédération Française handisport
dont le but est de promouvoir le sport auprès de personnes
handicapées. Environ 550 clubs sont recensés en France. De plus 45
sports leurs sont proposés et adaptés à leur handicap tel que
l’athlétisme, le cyclisme, la gymnastique, les sports de combats, de
raquettes et bien d’autres.
38
Un handisport est un sport dont les règles
ont été aménagées pour qu'il puisse être
pratiqué par des personnes ayant un handicap
physique ou sensoriel. On nomme sport
adapté les sports pratiqués par les personnes
ayant un handicap mental. Beaucoup de ces
sports sont basés sur des sports existants.
Toutefois, certains sports ont été créés spécifiquement pour les personnes
handicapées et n'ont pas d'équivalent en sport valide.
Le sport organisé pour les personnes handicapées est souvent réparti en trois
grandes catégories de handicaps: les malentendants, les déficiences
physiques et les déficiences intellectuelles. Chaque groupe a sa propre
histoire, ses organisations, ses compétitions et sa vision du sport.
Une personne handicapée peut pratiquer un sport, doit pratiquer un sport.
Une personne handicapée physique peut devenir un(e) sportif (ve), voire un(e)
champion(ne). Une personne handicapée peut devenir un(e) athlète. À part
entière. Le temps d'une course, d'une rencontre, d'une volée de flèches, d'un
assaut ou d'un combat, ce sportif en herbe se réalisera, flirtera avec les
joies du sport, caressera les plaisirs de la vitesse, embrassera la jouissance
de l'agilité, de l'adresse et de la puissance, fera un pas vers son podium, vers
un podium. Vers la vie.
Grâce au sport, la personne handicapée lutte
contre la sédentarité imposée par son état,
apprend ou réapprend à parler avec son corps,
retrouve et entretient une certaine autonomie,
s'ouvre aux autres, éprouve des joies simples mais
intenses, devient plus résistante et plus
entreprenante. Handicapée, elle était. Sportive, elle muera et sera, trouvant
une raison de vivre et une réelle ouverture vers la vie. Seule, en équipe, en
club ou dans une association, elle fera un pas vers le dépassement de son
handicap.
Aujourd'hui, il est presque toujours possible de trouver une activité
physique compatible avec son handicap. Mais sport n'est pas forcément
synonyme de compétition, de drapeaux ou de jeux olympiques c’est d’abord
une recherche de bien-être, de dépassement de soi et de reconnaissance…
39
Témoignage réalisé par Sandra
Au cours d’une manifestation sportive d’athlétisme dans mon
club d’Aulnay sous Bois, j’ai du intervenir en tant que bénévole pour
encadrer la compétition réservée aux handicapés.
J’ai eu beaucoup d’appréhension au premier contact, car je
n’avais jamais encadrée ce type de public. De plus il y avait entre
ces personnes, des degrés différents de handicap, ce qui pour
certain demandait une plus grande attention de la part de l’équipe
d’encadrement dont je faisais partie. Ce fut une expérience très
agréable et enrichissante, car durant cette manifestation j’ai pu
contribuer à leur épanouissement sportif. J’ai également pu
constater que malgré leur handicap, leur volonté de réussir est
identique à celle des « sportifs valides ».
Ce sont avant tout des athlètes à part entières qui courent,
sautent, lancent et qui pour certains pratiquent l’athlétisme au
niveau international. J’ai même fait la connaissance d’un athlète qui
fait partie de l’équipe de France lors des sélections internationales.
Ce fut pour moi une très belle expérience professionnelle et
humaine, qui m’a confortée sur mon envie d’être animatrice sportive.
Articles proposés et réalisés par
■ RIBEIRO Sandra, 23 ans, stagiaire, Direction des Sports d’Aulnay-sous-Bois (93)
■ BILLY Frédéric, 25 ans, stagiaire, Service des Sports de la ville de Nanterre (92)
■ ALI SOILIHI Adeel, 25 ans, stagiaire, Club Sportif Multisports Gennevillois
(CSMG) section rugby, Gennevilliers (92).
40
Communication « facteur d’intégration »
(documentaire)
La communication
est le processus de
transmission d'informations. Ce terme provient du latin
« communicare » qui signifie « mettre en commun ».
La communication peut donc être considérée comme un
processus pour la mise en commun d'informations et de
connaissances.
La communication est avant tout un phénomène cognitif.
Il est important de différencier
plusieurs notions lorsqu'on parle
de communication.
La science de la communication
Cherchant à conceptualiser et rationaliser
des processus de transmission entre êtres,
machines, groupes ou entités.
La Communication est issue de la réunion
et de la mise en commun des
connaissances de plusieurs sciences :
notamment la linguistique, la télégraphie,
la téléphonie, la psychologie, la sociologie,
la politique et l'anthropologie.
Cela associe un acte au message et à la
médiatisation qui y sont liés.
C'est le contexte qui donne le sens de
l'échange. On préfèrera alors le terme de
« processus de communication » ou plus
simplement « Une communication ».
Une communication dite « verbale »
La communication verbale est faite de
signes linguistiques. Ces signes confèrent
un corpus appelé langue, ou plus
généralement langage, mais les linguistes
tiennent à distinguer langue et langage.
L'écriture, la langue des signes, la voix
sont des médias, des moyens de
communiquer...
Un processus de communication
Peut être basiquement décrit comme étant
le processus de transmission d'un message
d'un émetteur à un ou plusieurs récepteurs
à travers un média subissant des
interférences sous condition de message de
rétroaction ou feedback.
L'art de conceptualiser ce message dans un
langage afin de minimiser les interférences
est appelé la rhétorique. Aristote et Cicéron
étaient des théoriciens de rhétorique, qui
devint l'un des sept arts libéraux dans le
haut Moyen Âge.
41
Une communication
verbale »
dite
« non
Une communication basée sur la
compréhension implicite de signes non
exprimés par un langage : l'art, la musique,
la kinesthésie, les couleurs, voire les
vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur
assemblage et leur compréhension ou leur
interprétation sont dans leur grande
majorité dépendants de la culture.
Cette distinction verbale / non verbale n'est
pas toujours aisée à faire.
La communication de groupe part de plus
d'un émetteur s'adressant à une catégorie
d'individus bien définis, par un message
(communication)
ciblé
sur
leur
compréhension et leur culture propre.
La communication de groupe est aussi
complexe et multiple car elle est liée à la
taille du groupe, la fonction du groupe, et
la personnalité des membres qui le
composent.
La communication est un moyen
primordial pour résoudre tout les
problèmes de la vie quotidienne : c’est un
moyen d’intégration
L’intégration du Hip-Hop
Le hip-hop
Est un mouvement culturel et artistique
(voire un mode de vie) apparu dans les
ghettos noirs-africains, du Bronx aux
États-Unis dans le milieu des années 1970
et qui, depuis, s’est diffusé dans le monde
entier.
Issu des ghettos noirs new-yorkais, il
mélange
des
aspects
festifs
et
revendicatifs ; on communique par la
danse.
Les quatre principaux éléments de la
culture hip-hop sont :
- le rap, et plus généralement la musique
hip-hop,
- le graffiti,
- le deejaying,
42
- le break dance et les autres danses hiphop.
On ajoute parfois aussi le beatbox, voire le
street-language, le street-fashion, le streetknowledge et le street-entrepreneurialism.
Souvent assimilée au rap qui n’est pourtant
qu’un de ses aspects, l'histoire du
mouvement hip-hop se confond souvent
avec celle du courant musical.
Nous allons en quelques lignes détailler les
différentes catégories hip-hop avant de
parler de l’intégration par la danse urbaine.
I - Différents éléments
1 - Le Rap & le Mc hip-hop
•
•
•
Le Rap "MCing" ou rap, est le
chant scandé de paroles souvent
très imagées, riches en assonances
et allitérations.
Le Beatboxing représente une
musique crée en utilisant la
bouche : la voix, la gorge, le nez..
Inventé, par Doug E. Fresh, il a eu
un grand succès dans les années
1980 avant de décliner pour enfin
revenir vers la fin des années 1990
Les poèmes sont crées avec les
mots de la rue l'argot, Verlan et
ceux du dictionnaire Français. voir
aussi le Slam.
2 - Le DJing
•
•
Le DJing consiste à mélanger et à
modifier des disques (vinyles le
plus souvent). Le DJ utilise pour
cela des techniques variées comme
le scratch, le cutting, le beat
jungglin ou le pass-pass
Le Beatmaking se fait normalement
par informatique à l'aide de
machines
ou
programmes
spécialisés. Le beatmaking peut
souvent être confondu avec le
DJing pour la simple raison que les
deux font partie de la musique de
fond (ou beat) utilisée par le MC
pour rapper.
3- Le graffiti
- Le graffiti « hip-hop » est un phénomène
omniprésent dans le paysage urbain. On le
distingue souvent du tag, signature stylisée,
qui fait aussi parti de la culture hip-hop
4 - La danse hip-hop
•
La danse hip-hop apparaît avec le
breakdance plus connu au EtatsUnis sous le nom de Bboying, une
danse caractérisée par son aspect
acrobatique et ses figures au sol.
Les danseurs sont également
appelés breakers ou b-boys(b-girl).
exemple Rocksteady Crew .La
danse hip-hop a intégré d'autres
styles de danse émergeant de la rue
(streetdance) comme le Popping et
le Locking, deux styles de danse
provenant de la côte ouest des États
Unis. De nouveaux styles sont
apparus comme la House dance, la
new style, le Krump.
Tous ces courants, ces styles sont
basés sur une communication non
verbale qui a permis ainsi la
naissance d’artistes dans le monde
entier.
43
II - L’intégration via la danse
La danse hip-hop provient directement des
Etats-Unis et arrive en France, connue du
grand public, grâce à l’émission « H-IP_H-O-P » présenté par Sidney en 1984.
messages, de l’art et un épanouissement
collectif ou individuel. Cette danse s’est
inscrite dans un réseau de communication
autour et dans l’activité.
Dans les débuts la danse se pratiquait dans
la rue, sur des cartons à même le sol, dans
les gares, etc.…Les individus se
rencontraient en groupe ou en solo et se
« battaient »
dans
une
atmosphère
compétitive, amicale et ludique appelé :
La danse ne présente pas de moyen
financier, peu de matériel, elle est
accessible à tout le monde. Les danseurs
peuvent ainsi bénéficier de locaux, de salle
d’entraînement, de moyens financiers.
Différents évènements sont organisés par
les mairies et les associations allant jusqu’à
faire des évènements nationaux comme par
exemple sur les Champs Elysée (Grand
palais).Plusieurs groupes et compagnie se
sont formés créant des spectacles et
shows, ceci dans les conservatoires et
théâtres nationaux et internationaux.
BATTLE
La danse hip-hop garde toujours son esprit
et a pris beaucoup plus d’ampleur depuis
quelques années dans la société. Cette
danse qui était considéré comme une danse
de sauvage est aujourd’hui reconnue
comme une activité artistique. Les jeunes
(le plus souvent des banlieues) expriment à
travers cette danse des expressions, des
Maintenant la danse Hip-Hop qui a
commencé à s’intégrer auprès des
différentes institutions et collectivités
territoriales permet aux jeunes de s’intégrer
au sein de ces institutions ou collectivités.
PLUS TU COMMUNIQUES
!!!!!!!!
MOINS TU TE FRITES
!!!!!!!!!
La danse se présente donc comme une activité physique, culturelle et artistique qui
permet à un public défavorisé de s’en sortir dans le temps avec persévérance. C’est un
milieu en voie de développement autant dans l’esprit que dans la pratique et la
professionnalisation par l’apprentissage (BPJEPS Culture Urbaine). C’est un moyen
fort d’expression et de communication qui comme toutes les activités physiques et
sportives fait appel à la gestion de conflits.
■ BENAMARA Rafik, 28 ans
■ DIARRA Fodié, 21 ans
■ FOMBA Bachir, 24 ans
44
Service des Sports
Service des Sports
Direction des Sports
Evry (91)
Taverny (95)
Clichy (92)
IV - Promotion APT
Travaux du 04/05/14/15 février 2008
C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film
sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes
de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts
communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique.
Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion :
Sport de Haut Niveau : Business Politico-économique ? (enquête) ................... 47
Le Sport facteur d’intégration ? (enquête) ........................................................ 49
Interview de Said BENNADJEM : Boxeur ................................................................50
La banlieue « les forces et les faiblesses » (enquête)....................................... 52
Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F)............................................53
Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93) ..................54
Les médias et le sport (enquête par questionnaire) .......................................... 56
Des jeunes en difficulté apprennent la vie sociale en pratiquant le foot avec
les filles (revue de presse) ................................................................................ 59
45
46
Sport de Haut Niveau : Business
Politico-économique ? (enquête)
On peut parler de Business
Le Real Madrid est resté pour la 3
ème
année consécutive, le club de football qui a
généré le plus de revenu au monde, soit plus de 300 Millions d’euros.
Le Foot Anglais est aussi très riche avec, Manchester United, Chelsea et Arsenal. Ils sont
parmi les 5 clubs les plus riches du monde. Arsenal est passé de la 9ème à la 5ème place.
Les clubs Allemands et Italiens suivent de près.
On peut parler de Business. Droits télé : certains clubs Français perçoivent presque 50% de
leurs revenus via la retransmission des matchs télé (ex : PSG avec Canal +)
La fréquentation des stades est aussi une importante source de revenus. Arsenal, avec son
nouveau stade, L’Emirates Stadium, a augmenté son chiffre d’affaire de manière importante.
Ainsi que les produits dérivés : vente de maillots via le nom des idoles tel que Zidane ou
encore Ronaldo, ballons, chaussures que portent les stars du ballon rond.
Surtout en Angleterre, les clubs avec le plus de moyens entrent en bourse et mettent des noms
aussi prestigieux que Manchester ou encore en Club Français avec Lyon, sur les Marchés
Boursiers.
47
Le sport au service de la politique
La Coupe du monde 2006 en Allemagne fut victime de tension politique. Des
tensions politiques et nationalistes étaient présentes. Des équipes qualifiées comme les EtatsUnis et l’Iran ont participé à cette coupe du monde sur fond de crise nucléaire.
Le Sport peut être un élément d’identification nationale : en 1958 quand des joueurs évoluant
dans le championnat français se sont « échappés » de leur club pour rejoindre le FLN, créant
ainsi une sélection politique allant jouer des matchs amicaux et de Gala. C’est en pleine
guerre d’Algérie que le sport s’est mis à transmettre des valeurs de paix, d’indépendance, de
liberté. Cette sélection est devenue le symbole et l’ambassadrice de la cause Algérienne.
Malheureusement, celui-ci n’est pas à l’abri des contingences et divers problèmes entre
nations. A travers le sport, que ce soit dans les cités, villes ou pays, il permet de canaliser les
foules et les dérives. On parlera de guerre symbolique pouvant très vite dégénérer.
Propagande et violence physique, délire nationaliste avec la victoire de l’Italie en phase finale
de 1937 et 1958.
Divers incidents lors de tournois internationaux. Notamment en coupe d’Asie des nations en
1968 entre l’Iran et l’Israël ou encore entre la Chine et le japon.
■ Emeric GUYON, 20 ans, Précy-sur-Oise (60)
■ Théophraste EBERSOLRST, 22 ans, Sèvres (92)
48
Le Sport facteur d’intégration ? (enquête)
Enquête
réalisée
par
Messieurs
GUIGONNET Yannick, SOUCAILLE
Jérémy, CIVOLANI Jean-Luc
Suite à un cours de MIHALO PAPES
concernant les différentes possibilités
d’accueil des peuples migrants, il nous a
paru intéressant d’essayer de projeter cette
problématique dans l’univers du sport.
A ce propos nous avons procédé à une
enquête qualitative et quantitative. 5
personnes ont été interviewées. Parmi ces 5
personnes :
- 3 étaient des hommes et 2 des femmes.
- 3 étaient des professionnels du sport et de
l’animation (dont 1 sportif de haut niveau
ayant participé aux jeux olympiques de
Barcelone).
hommes) afin de cerner si le modèle
français avait toujours lieu d’être ou si le
modèle anglo-saxon avait pris le pas.
A ce propos, les remarques feront ressortir
des problématiques mettant en avant des
situations conflictuelles.
Nous recueillerons les sentiments et
essaierons d’en faire une synthèse afin de
montrer
quels
modèles
peuvent
fonctionner.
1. Le sport favorise
l’insertion ?
•
La première fût un « OUI ferme et
catégorique ».
Cette
réponse
apportée par les deux retraités non
professionnels du sport tendait à
mettre en évidence que c’était
probablement la seule solution
d’insertion.
Leurs propos soulignaient l’idée de
« dernière chance ».
•
Les
trois
autres
personnes,
professionnels du sport insistèrent
sur le fait que le sport n’était qu’un
outil parmi tant d’autres favorisant
l’insertion. Il fallait selon eux
arrêter de véhiculer l’idée – cliché
que pour les peuples migrants ou
issus des différentes vagues de
migration le sport et la musique
sont les uniques voies pour s’en
sortir.
- les deux autres (1 homme et 1 femme
retraitée – entre 60 et 70 ans).
Préambule
Le modèle anglo-saxon offre comme
alternative d’opposition le système de
séparation, le modèle français, celui de la
marginalisation.
Nous avons voulu enquêter auprès de la
population d’Aubervilliers (femmes et
t’il
Deux idées fortes sont ressorties :
- 3 personnes étaient âgées de 30 à 40 ans
et parmi elles, se trouvait une femme.
Nous sommes partis du constat que deux
modèles existent en terme d’accueil des
migrants, le premier anglo-saxon basé
essentiellement
sur
le
principe
d’assimilation, le second français lié à
l’intégration.
-
Concernant cette question, il est
intéressant de citer la réponse du boxeur
Saïd BENNAJEM:
49
« Pas plus ni moins qu’un autre, c’est
uniquement un moyen de s’affirmer de
mieux trouver sa place. « S’insérer à
quoi ! » (…) A partir du moment où l’on
fait partie d’une société on est de fait
inséré à elle ».
Il parle plutôt du rôle fondamental du sport
concernant la réinsertion dans un système
de vie en commun : « Les gens sont dans
la société : cette question n’a pas à se
poser ».
Interview de Said BENNADJEM : Boxeur
double champion de France de boxe amateur 1990-1992 ;
sélectionné aux Jeux Olympiques de Barcelone 1992 ;
double champion de France professionnel 1996-1998 ;
Vice- champion d’Europe 1998)
http://www.aubervilliers.fr/article1954.html
2. Intégration ou assimilation ?
Pour que les personnes puissent répondre
correctement à cette question nous leur
avons exposé les grandes lignes de ces
grandes théories.
Deux clivages se sont à nouveau dégagés :
•
Le premier tendait à souligner que
lorsque l’on posait le pied sur le
territoire national, il fallait favoriser
une stratégie d’assimilation.
Selon eux : « Les gens ne doivent
pas faire ce qu’il veulent comme
s’ils étaient chez eux » (…) En plus,
« on s’occupe plus d’eux que des
français ».
50
•
Les trois autres personnes estiment
au contraire que le modèle visant à
intégrer les gens en respectant ce
qu’ils sont (coutumes, traditions,
religions…) ne peut les conduire à
une
forme
de
citoyenneté
accomplie.
En se sens l’école est la base de tout.
Monsieur Saïd BENAJEM a de nouveau
apporté des remarques différentes. Selon
lui les gens qui arrivent en France n’ont ni
à s’intégrer, ni à s’assimiler, mais tous
simplement à s’adapter à un contexte
différent.
3. « La France, elle aime bien
NOAH, mais il faut qu’il gagne
les tournois. Elle aime bien
BASILE BOLI, mais elle
n’a jamais rien aboli » de
ZEBDA (groupe de musique) ».
jeunesse immigrée ou issue des
différentes couches de l’immigration.
Cela permettrait de renforcer le
sentiment d’identité nationale (prise de
position de L. THURAM).
http://www.zebda.fr/openpopup.html#
Egalement deux idées fortes s’opposent :
•
•
Conclusion
De plus, il estime que ces grands
sportifs d’origine étrangère que
sont
« Zinedine
ZIDANE,
A. BENAZZI… » n’ont pas plus à
s’adresser aux jeunes des quartiers
populaires qu’aux autres citoyens.
Cette enquête nous a permis de constater
que le sport est valorisé en tant qu’outil
d’insertion. Il est salutaire de voir que
pour l’ensemble des interviewé(e)s, il est
un facteur favorisant l’intégration des
peuples migrants.
Malgré tout, il ressort qu’il serait illusoire
de croire que c’est uniquement en tapant
dans un ballon ou en marquant un panier,
qu’on puisse s’intégrer et être accepté.
En effet, cette mission incombe tout
d’abord et avant tout aux éducateurs au
sens large (professeurs des écoles,
professeurs de collèges…).
Terminons sur notre futur métier de
professionnel du sport et soyons conscients
que nous serons pour nos publics des
experts sportifs mais également des guides
utiles pour les aider à devenir des citoyens
à part entière.
Selon d’autres personnes au
contraire cette phrase met en
évidence une réalité :
Le 18/02/2008, à AUBERVILLIERS
Pour Monsieur Saïd BENNAJEM,
cette phrase est caricaturale, en
effet il a du mal à croire
qu’aujourd’hui, on puisse laisser
sur le bord du chemin, ceux qui ne
brillent pas pour l’unique raison
qu’ils sont d’origine étrangère.
Tout simplement parce que ce sont
des français à part entière.
N’oublions pas qu’en France pour
acquérir la nationalité, ce sont les
liens du sol qui priment sur les liens
du sang.
« L’hypocrisie de l’intégration à la
française qui tend à accepter tout ce qui
brille et rapporte et à laisser de côté les
autres ». De plus, cela véhicule des
vieux relents de colonialisme masqué.
Deuxièmement, ces mêmes personnes
pensent que les grands sportifs ont un
rôle et un devoir à jouer auprès de la
■ Jean- Luc CIVOLANI, 36 ans,
Drancy (93)
■ Yannick GUIGONNET, 23 ans,
Nogent sur Oise (60)
■ Jérémy SOUCAILLE, 19 ans,
Villeneuve le Roi (94)
51
La banlieue « les forces et les faiblesses »
(enquête)
Nous sommes, Richard, Karim RAGRAGUI et Issam HAMDACH issus de la banlieue.
Selon nous nos faiblesses sont là, mais elles sont légitimes.
La banlieue a une image négative, elle est stigmatisée par les médias.
Quand on parle de la banlieue, elle est associée à des mots comme :
Emeutes
Jeunes
violences
Immigration
Drogue
Chômage
On constate surtout que l’on montre ce que l’on a envie de montrer sur la banlieue.
C'est-à-dire une minorité de gens qui font des absurdités, qui s’expriment mal et qui
donnent une image négative de la banlieue la plupart du temps.
On se rend compte également que certains journalistes vont interviewer des individus
qui parleront de choses intéressantes et ne vont pourtant publier ou montrer que ce qui
peut choquer ou nuire à la banlieue.
Hors, la banlieue est une richesse culturelle, ethnique, sportive, un modèle de solidarité
et de mixité ethnique et sociale reconnue dans le monde.
La banlieue représente la France à part entière : par exemple l’équipe de France
football championne du monde en 1998 en est un exemple parmi tant d’autres.
Nous allons vous présenter les forces et les faiblesses à travers nos trois témoignages.
Nous voulons évoquer rapidement les faiblesses de la banlieue car notre objectif est de
valoriser la banlieue et puis on pense que les médias insistent beaucoup trop sur les
choses négatives de la banlieue.
Faute d’une architecture, d’une politique, d’histoires et de faits qui ne nous avantagent
pas, la banlieue souffre d’un changement culturel de trois générations, d’illettrisme et
d’échec scolaire, de fragilité sociale, ce qui se traduit parfois par des émeutes, des
manifestations.
52
Les forces de la banlieue
J’aimerais vous parler d’un dispositif intéressant pour les jeunes de banlieue,
l’Animateur Football de Quartier (AFQ).
Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F)
C’est un dispositif mis en place par la DRDJS et la ligue de football et
coordonné par l’ancien Conseiller technique de Paris (75),
Mr Mohamed BELKACEMI qui travaille actuellement pour la FFF.
Mohamed BELKACEMI a mis en place une équipe de formateur qui interviennent 3 ou
4 fois en région parisienne auprès des jeunes de banlieue.
Cette formation dure une semaine où divers sujet vont être traités comme les problèmes
de drogue, comment monter un projet, les différentes branches dans l’animation
sportive, la médiation, le statut des éducateurs...
La finalité de ce dispositif est de réinsérer les jeunes, de leur trouver un emploi, de les
former pour un métier d’éducateur sportif, afin qu’il puisse proposer des activités
intéressantes pour les jeunes issus de leurs quartiers ou d’autres quartiers.
Pour ceux qui le veulent, ils peuvent passer des diplômes d’Etat, afin de se former et de
contracter avec une collectivité territoriale, une entreprise ou une association.
J’en suis un exemple de ce dispositif, j’ai commencé à passer mes diplômes fédéraux
avec Mohamed, ensuite j’ai passé mon AFQ (cit. Richard).
Cette formation m’a fait prendre conscience que je voulais vraiment travailler en tant
qu’éducateur sportif. Actuellement je suis en BPJEPS APT financé par le PAS.
Grâce à ce dispositif, j’ai pu avoir un contrat professionnel de 18 mois et surtout une
ouverture d’esprit, beaucoup de connaissances et de relations dans le monde du sport et
de l’animation.
■ Richard MORANCI
Paris 18ème
53
Les forces des quartiers
Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93)
Candidat aux élections municipales, homme de trente et un ans, marié et père de deux
enfants, tête de liste du Modem à Clichy sous Bois, il a obtenu en 2001 une licence en
science économie « monnaie et finances ».
Jusqu’en 2003, il a été professeur en économie générale dans un institut de marketing et
de gestion, ainsi qu’administrateur dans des sociétés de l’énergie et d’aide aux personnes
en difficultés. Depuis 2004, il est chef d’entreprise dans le domaine du service et de la
négociation.
La ville de Clichy sous Bois compte 28 540 habitants et ne cesse d’augmenter de 1,3%
d’année en année. La part de ménages dont une personne est active est de 71%.
Clichy sous Bois est une ville dite « jeune » :
- 40 % ont entre 0 et 19 ans
- 30% ont entre 20 et 39 ans.
Les forces des quartiers de Clichy sous Bois sont très diversifiées. On rencontre des
différences de mixité, différences socioculturelles, de religions… Ces phénomènes
permettent de vivre en communauté en respectant les uns et les autres avec leurs
idéologies.
L’épanouissement individuel est étroitement lié à une vie sociale riche, qui trouve son
expression dans les domaines sportifs, culturels ou associatifs, particulièrement actifs à
Clichy-sous-Bois.
Aux côtés de l’Education nationale, la municipalité, les parents d’élèves et les
associations de soutien scolaire sont mobilisés pour favoriser la réussite scolaire des
élèves.
Ces partenaires viennent rapidement à l’aide de ceux qui ont des difficultés. Leur action
vise également l’épanouissement de l’enfant, le développement de sa créativité et de son
autonomie et l’apprentissage de la vie sociale et de la citoyenneté
Les activités périscolaires regroupent les ateliers pour la réussite ainsi que les centres de
loisirs maternels en soirée. Leurs activités ludiques concourent à la socialisation et
l’épanouissement de l’enfant. Ce sont des services payants gérés par la ville. Leur coût
varie selon le quotient familial et la nature des activités.
Les quartiers de la ville de Clichy manifeste sa solidarité à travers l’action des
associations qui interviennent quotidiennement auprès des habitants qui en ont le plus
besoin. La solidarité s’exprime par ailleurs dans le cadre de l’intervention des services
municipaux, notamment pour les personnes âgées (secteur seniors) et les familles en
difficultés.
54
L’amélioration du cadre de vie est de la responsabilité de tous. Si l’habitat se
caractérise par sa verticalité et son hétérogénéité, le territoire des quartiers possède de
réels atouts paysagers. Leur mise en valeur est mise en place afin qu’ils soient mieux
intégrés à l’urbanisme de la ville et davantage accessibles aux Clichois.
■ M. RAGRAGUI Karim, 22 ans,
Clichy-sous-Bois (93)
___________________________________________________________________________
Mon enfance à Mantes la Jolie
« Je m’appelle Issam, j’ai 23 ans ». Je suis issu d’une banlieue lointaine
intitulée Mantes la Jolie. Dans cette ville se trouve une des plus
grandes cités d’Europe.
Par cette intervention j’aimerais mettre en avant les côtés positifs de
la banlieue, souvent méprisés maladroitement (…) D’un point de vue
personnel, la vie en banlieue m’a beaucoup apporté. Les quartiers
permettent la convivialité, le regroupement et la solidarité.
J’ai de très bons souvenirs de mes week-end à jouer au foot derrière
mon quartier : on y trouve des champs, une petite ferme ou l’on
aperçoit des moutons. Les journées passées à faire des chasses à
l’homme dans les champs et à nous amuser avec les moutons étaient
des plaisirs quotidiens.
La banlieue m’a permis de m’épanouir et d’entretenir une relation
positive avec l’école ».
■ Issam HAMDACH, 23 ans,
Mantes la Ville (78)
55
Les médias et le sport (enquête par questionnaire)
Le sport est aujourd'hui le produit culturel le plus imposant, que ce soit en
pratique mais aussi et surtout, pour le regarder et le lire. Au rythme des
diffusions et des appropriations des technologies dans les différentes zones
géographiques, la presse, la radio et la télévision sont devenus, tour à tour, les
médias de référence du sport. Bien que la télévision soit aujourd’hui le média
dominant, la presse sportive et les radios profitent aussi des succès télévisuels
du sport. La médiatisation du sport a pris une ampleur considérable. Tous les
médias sont très influencés par le sport : la radio des stations se positionnent en
leader (RMC), pour la presse qui est la seule à toucher tous les sports grâce à sa
diffusion ciblée par zone géographique et ses faibles coûts de diffusions, et la
télé qui elle touche toute une masse de population en une seule fois certains
événements internationaux détiennent des records d’audience (Coupe du monde
de football, JO) et se concentrent donc sur les grands évènements ligue, coupe
de foot, de rugby, jeux olympiques, formule 1.
Alors, nous avons décidé de nous et de vous questionner sur ce que l’on
peut penser de la médiatisation du sport et si par cette facette, le sport n’oublie
pas ses valeurs de base et ne devient-il pas un simple
divertissement ou un spectacle comme un autre.
- Quel est votre moyen d'information privilégié sur le
sport?
- Quels sports préférez-vous voir à la télé? Dans les
journaux, les magazines? Sur Internet?
- Pensez vous que les sports sont bien médiatisés?
Obtenez-vous l'information que vous recherchez?
- Quelle image les médias donnent-ils du sport? Des
sportifs? Des structures? Que pensez-vous de l'image que les médias renvoient
du sport?
56
- Pensez vous que les médias privilégient le coté commercial (spectacle) du sport
au détriment des valeurs du sport?
- Quelles valeurs peuvent et font passer dans le sport les médias?
- Que pensez-vous du dopage, tricherie, simulation dans les sports les plus
médiatisés? En général?
- Trouvez vous normal que les médias se focalisent plus sur des individus plus
qu'une équipe? Et que se soient eux qui créent les "bons" sportifs?
- Pensez vous que les sport Co sont privilégiés par rapport aux sports individuels?
- Pensez vous que la médiatisation modifie les sports (+ ou - involontairement)
diffusés?
- Pensez-vous que par leurs choix, les médias orientent les goûts des
téléspectateurs en matière de sport?
- Pensez vous que ça reste vraiment du sport?
Nous sommes allés
rencontrer des gens de
tous les horizons pour voir
et comprendre ce qui est
transmis par tous ces
médias.
Les
premiers
constats nous indiquent que
les personnes interrogées
privilégient la télévision
pour suivre les sports ; cela
peut être compris par le
fait que l’on puisse le suivre
en direct et ne rien rater
de ce qui se passe, l’envie
de voir vivre l’action.
Ensuite on voit que les sports les plus suivis sont ceux qui passent le plus
souvent à la télé : football, rugby, tennis, basket, formule 1, cyclisme,…
57
Mais est ce dû au fait que ce soit ce qui passe le plus, donc par manque de
choix? Oui, en partie car c’est souvent comme cela que les gens vont ensuite voir
sur les journaux spécialisés ou sur Internet pour trouver leurs informations,
surtout si ils n’ont pas accès aux chaînes spécialisées (câble, satellite).
L’image du sport prédomine pour le public comme faussée par le côté
commercial avec la quantité d’argent qui circule dans ce milieu plutôt opaque.
Ensuite le rendu se transforme plus comme du spectacle qui ne permet pas de
communiquer ses valeurs comme il le faudrait, on perd beaucoup l’esprit sportif,
en laissant simplement, en devant de scène, un esprit de compétition démesuré.
Cette image ce dégrade de plus en plus. Depuis les années 80, on a commencé à
voir l’arrivée du dopage en plus d’autres types de tricheries. Mais c’est vrai que
s’il ne faut pas généraliser, on voit que c’est dans les sports ou le plus d’argent
circule, même si beaucoup de choses sont encore passées sous silence.
La médiatisation surtout dans le sport collectif
pose problème quant au fait du centrage sur
uniquement quelques joueurs quand c’est toute une
équipe qui est sur le terrain. Même si c’est normal
qu’un joueur ressorte plus du lot. Et sur le sport
individuel on met ça sur le fait qu’on ne se focalise
que sur les 3 premiers et on oublie tout le reste. Un
bon exemple : dernièrement on a vu ça avec Tsonga.
La médiatisation donne l’image qu’elle souhaite du sport, mais ne modifie pas le
sport lui-même, même si la question des caméras en football pourrait faire un
peu de cela.
Les diffusions, les articles sont dans les médias les plus courants, plus
orientés sur un nombre plutôt limité de sports et ça joue sur les orientations et
le goût pour le choix d’un sport. Même si des médias existent sur des sports
moins connus, il faut déjà être initié pour les connaître ou les chercher.
Donc on arrive à voir l’influence de la médiatisation sur le sport : au final
ça ne modifie pas dans le fond les sports, mais ils ne le promeuvent pas plus non
plus. Ils font juste passer une image qu’ils utilisent pour eux-mêmes.
Malheureusement certains joueurs se sont laissés allés dans la médiatisation et
finissent plus dans des pubs que sur un terrain.
■ Yannick Caristan, 23 ans, Villejuif (94)
■ Durand Emmanuel, 26 ans, Le Bourget (93)
58
Des jeunes en difficulté apprennent la vie
sociale en pratiquant le foot avec les filles
(revue de presse)
Dans la cité des Bosquets à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, le footballclub a ouvert une section pour les filles en collaboration avec le collège Jean Jaurès.
Un projet qui permet aux jeunes des deux sexes de la cité et de la zone pavillonnaire
de se connaître et de se respecter.
Mois de janvier, 18 h. La nuit tombe doucement sur la cité des Bosquets, les
réverbères s’allument, diffusant une lumière encore timide. Entouré de tours et d’une
brume légère, le stade est beau. Malgré le froid et le vent, la section féminine du club
de foot s’y entraîne sous la houlette exigeante de Khaled BEN YAALA. Vêtues de
bleu, 15 jeunes filles de 13 à 16 ans habitantes de la cité ou de la zone pavillonnaire,
toutes inscrites au collège Jean Jaurès, constituent l’équipe de filles du club de foot de
Montfermeil. Une équipe drôlement motivée.
Petit
retour en arrière. En 1999, après des
violences sur le terrain lors des matchs de football
seniors à Clichy-sous-Bois et à Montfermeil, le
district de football du 93 suspend l’activité du club.
Victimes des erreurs de leurs aînés, les poussins et
les jeunes ressentent cette pénalité comme une
injustice.
Les « grands frères » décident de reprendre en
main le club et créent une association. La ville lui
redonne une chance et une subvention avec
obligation de bonne conduite absolue.
59
Création d’une section féminine au sein du club
En 2001, professionnels et associations se préoccupent de la place des filles
dans la cité et de leur traitement par les garçons : indifférence, manque de relations,
voire de respect.
L’école constate que trouver une place dans la famille qui reste proche des
traditions d’origine et la cité n’est pas chose facile pour les filles.
Pour faire évoluer les mentalités, le football club se lance un défi : créer une
équipe de foot féminine, ce sport étant un monopole masculin mais aussi un outil de
fair-play. « Au départ, elles étaient toutes novices, sans aucune technique », évoque
Khaled Ben Yaala. Cet éducateur sportif, emploi-jeune au district de football est mis à
disposition du club pour entraîner tous les jeunes de 5 à 18 ans.
Le jeune entraîneur connaît bien le club puisqu’il y jouait dès l’âge de 6 ans.
« J’apprécie le comportement de l’équipe féminine. Les filles plus âgées par exemple
ont aidé les plus jeunes à s’intégrer. C’est un groupe soudé. Des filles qui en veulent
et qui sont là tout le temps, qu’il pleuve ou qu’il vente », dit–il. « Les garçons se
moquaient d’elles au départ, mais aujourd’hui ils sont de plus en plus admiratifs car
ils les voient progresser et parfois les dépasser ».
Un club qui veille à la mixité sociale
La mixité sociale s’y passe bien » explique Laurence Ribeaucourt qui travaille
au Collège depuis 14 ans. L’implication de personnel du collège dès le départ a
donné une grande crédibilité au projet. Les parents, surtout ceux qui vivent dans la
zone pavillonnaire, auraient pu éprouver quelques craintes à laisser venir leur fille
aux entraînements dans la cité, deux fois par semaine et aux matchs le week-end.
Grâce à un travail de fond, ce ne fut pas le cas.
De plus, le stade est un lieu très protégé et respecté dans la cité. Pas question
d’y faire autre chose que du foot. Les parents l’ont compris. Une réussite qui change
aussi le regard des parents sur leur fille.
Aujourd’hui quand les filles jouent, un garçon arbitre. Lorsqu’elles organisent
des goûters, les équipes masculines participent très volontiers.
60
Elles ont convaincu les garçons de jouer des matchs mixtes. « C’est un groupe
de filles fortes qui en veut ».
Aujourd’hui garçons et filles se côtoient. Auparavant chacun restait dans son
clan. Aujourd’hui tout a changé, les jeunes se mélangent, les jeux de séduction
s’opèrent. La compétition compte aussi beaucoup pour les uns et les autres. Le fort
potentiel de la section masculine du club dynamise les filles qui souhaitent rivaliser.
La présence des filles apaise les tensions
Au fait pourquoi sont-elles si accro les filles ? « Pour l’équipe, l’ambiance.
C’est trop bien. Dans les sports pour filles, comme la danse, c’est chacun pour soi.
Alors que le foot est un sport collectif », apprécie Gaëlle, 15 ans. « Nous avons
montré aux garçons que le foot peut être un sport pour les femmes. Au départ, ils se
moquaient de nous, ce n’est plus le cas », se félicite Aurore, 15 ans. « Au départ les
garçons étaient un peu jaloux. Ils pensaient que nous allions faire honte au club », dit
Marie, 16 ans. « Maintenant ils viennent nous voir, on joue et on rit ensemble »,
conclut Gaëlle. Les filles sont également devenues « supporters » des seniors qui
jouent souvent des matchs à risques. La présence des adolescentes, souvent des
petites sœurs ou des voisines, contribue à créer une ambiance positive. Ali
Mechmache est bénévole au club depuis 32 ans. Ancien entraîneur, il a connu chacun
tout petit. « Ce sont des filles sympas, bien organisées », dit-il de l’équipe féminine
dont il est un peu le grand-père protecteur. Pour Bouazza Mechmache, dirigeant
senior « la présence des filles rend l’ambiance plus calme, surtout lors des matchs
seniors ». Un club à l’ambiance familiale et tranquille, rendue possible par un patient
travail de terrain et d’équipe entre professionnels de l’éducation, entraîneurs et
bénévoles. À ce jour, l’association compte 17 éducateurs, 20 bénévoles dont 15
entraîneurs et une personne chargée de la sécurité lors des matchs seniors. Dans le
club, les parents s’investissent peu, comme dans la majorité des clubs de sports, ce
qui ne gêne pas plus que ça les adolescents qui n’ont pas forcément envie de voir
leurs parents sur le terrain. Si les responsables du club acceptent que les parents leur
confient leurs enfants pour le foot, ils aimeraient qu’ils s’investissent davantage au
sein du conseil d’administration. À terme, tous souhaitent que le club soit
entièrement géré par les jeunes habitants : « c’est leur club. Ils ont grandi là, toujours
joué là. Ils vont s’approprier sa gestion ». Le but final.
■ Karim BELABES, 21 ans, Saint Ouen l’Aumône (95)
61
62
V - Promotion LTP
Travaux du 03/04/10/11 avril 2008
C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film
sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes
de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts
communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique.
Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion :
Les Talents cachés des Cités (reportage) .......................................................... 65
Les jeunes en milieu rural (témoignages) ......................................................... 69
Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour).......................................................... 73
63
64
Les Talents cachés des Cités (reportage)
Réalisés par
Sandra Sinovassin-Naik
33 ans, Villiers le Bel (95)
et
(animatrice en centre social)
Yacine Kahlouche
21 ans, Rosny-sous-Bois (93)
(animateur en accueil de loisirs)
Les banlieues ne sont pas des déserts culturels mais des encouragements à la
création qui restent rares. Le talent frappe sans prévenir. La culture « Banlieue »
regorge de créativité. A travers la danse (le smurf ou le break dance…), la musique
(rap, R&B…), les arts graphiques (tags et graffs), la façon de s’habiller « streetwear »
- casquette, pantalon baggy très large, hommage à l’univers carcéral américain où les
prisonniers n’avaient pas droit aux ceintures. Pour répondre au chômage et à la
violence, des projets artistiques fleurissent dans les ghettos urbains.
Ne voyons plus les cités comme des nids à problèmes.
Essayons de comprendre vraiment la culture qui s'y construit : langages, musique,
métissages, mœurs...
L'auteur Marc Hatzfeld en conclut que les habitants des cités sont "un ensemble social
intégré à l'ensemble national".
Aujourd’hui il existe deux types de moyens pour
accéder à la culture. D'abord, il y a les accès
institutionnels de la part de l'école d'une part, de la
part de certains travailleurs sociaux d'autre part ; un
effort important est réalisé pour inviter les jeunes
habitants des banlieues à rencontrer les formes
classiques de la production artistique dans les centresvilles.
65
Et puis beaucoup d'acteurs sociaux dans les cités (les centres sociaux, les maisons des
jeunes, les maisons de quartiers) accompagnent de jeunes créateurs des cités pour rendre leur
art recevable et compréhensible par les gens du dehors. C'est comme ça qu'on trouve des
exercices de slam, qu'on trouve depuis une vingtaine d'années des lieux d'entraînement et de
perfectionnement du rap, qu'on met à disposition de certains des murs afin qu'ils y apposent
leurs graffs, etc.
Les formes culturelles proposées par les artistes de banlieue sont la plupart du
temps gratuits ou elles rapportent très peu. La reconnaissance des gens d'ailleurs,
des centres-villes, portera sur ce qui leur importe, c'est-à-dire les valeurs et la
capacité des gens des cités à s'imposer culturellement dans un univers culturel très
exigeant.
Et lorsqu'on parle de culture dans ce sens-là, on n'envisage plus que le rap et
le tag, on envisage des modes de vie, des façons de s'adresser la parole, des façons
qu'ont hommes et femmes d'entrer en relation ; des structures familiales, de la
créativité économique, et bien sûr aussi ce qui émerge de tout cela, sous la forme de
production artistique.
A cet égard, on peut aisément constater qu'il y a un manque de
reconnaissance. En effet beaucoup d'habitants des cités ne connaissent pas les codes
et les rites pour voir et comprendre le théâtre contemporain, les expositions, l'opéra
et la littérature tels qu'ils sont proposés par les institutions.
« Enfin ce que l'on peut dire de façon générale de la culture des banlieues,
c'est qu'elle est extrêmement inventive, elle est très transgressive, elle est assez
solitaire, et elle pénètre progressivement les modes et les pratiques langagières,
expressives, relationnelles contemporaines ».
« La culture de banlieues » la plus rependue est la danse HIP HOP qui résume
à elle seule la culture de ces « ghettos » urbains.
Originaire des Etats-Unis, elle s’étend jusqu’en Europe vers 1980.
(Le Hip utilisé en argot américain dans le sens de débrouillardise et le Hop de
saut).
Le hip hop, mouvement culturel et artistique naquit dans le Bronx dans les
années 1970. Afin de catalyser l’énergie des jeunes des quartiers, on voit naître un
nouveau mouvement du hip hop intégrant le Rap, le graffiti, le Deejaying (art de
manier les platines vinyles), et le Break dance.
66
Le Rap est une chose que l’ont fait,
le hip hop est une chose que l’on vit
C’est alors que le hip hop devient une nouvelle danse mélangeant
plusieurs techniques de danse :
Break dance-Krump-Locking-Popping-Dancehall-Ragga.
L’histoire du break commence dans le Bronx des années 1970 (danse qui acquière
des mouvements du swing du charleston, du lindy hop ou des claquettes). Il va très
vite trouver un écho en Europe et la première apparition officielle du break dance en
France est en 1982.
Le hip hop
67
Le breack dance
« La danse est un voyage parcouru de rythme, de couleurs, d’images de
sensation et d’émotion, qui transmet et transporte ».
Ce sont dans les années 80 que ces danses s’installent dans les cités et permettent
alors à certains jeunes de s’émanciper en revendiquant une identité propre.
Ces banlieusards se réapproprient langue, écriture, mouvement mais surtout une
histoire et une culture oubliée :
Comme à travers le Rap qui puise ses racines dans l’art parlé des griots africains.
L’Art made in banlieue au sens large peut s’avérer une porte de sortie pour des
jeunes « ghettoïsés » dans leur cité, confrontés au chômage de masse et à un avenir
incertain.
Aujourd’hui de nombreux projets se concrétisent dans les banlieues des villes
européennes.
Répandue dans les quartiers, la danse tecktonik apparue en 2000 est appelée
tecktonik ou Milky way.
« 100% ados »
■ Sandra et Yacine
68
Les jeunes en milieu rural (témoignages)
Abdebreiman Brice, né en 1982 dans
la commune de Drancy, département
de
Seine
Saint
Denis
(93).
BPJEPS LTP, pour moi une très
bonne année avec des hauts et des
bas. Des absences souvent et des
présences très souvent, Je me
devais d’être présent en tant que
délégué de ma promo pour mes
collègues et pour moi-même.
Dumoux Alexandre, né en 1978 dans
la commune de Le Creusot dans le
département de la Saône et Loire
(71) en Bourgogne. Ayant passé mon
enfance à la campagne, j’ai été pris
par la passion de la pêche. je
souhaite donc retourner à mes
sources et m’orienter sur un BP
JEPS option pêche.
Inesta Carine, née en 1978 dans la
commune de Decazeville dans le
département de l’Aveyron (12).
Je suis issue du milieu rural et mon
constat a été effectué durant mon
adolescence qui a été bercée par le
manque de structures (culturelles,
éducatives, et de loisirs) pour les
adolescents.
L’évolution économique et sociale du monde rural touche toutes les classes
d’âge, parfois encore plus les jeunes, comme le souligne le sociologue Olivier
Galland. La scolarisation est un élément clé de la rencontre – et de
l’uniformisation – entre les cultures urbaines et rurales.
69
Beaucoup d’articles, de revues, de livres
consacrent des pages entières aux jeunes. Mais
d’une manière générale les jeunes en milieu rural
intéresse moins l’actualité que les jeunes urbains
de banlieue. Les jeunes ruraux ne sont pas très
différents des jeunes urbains, ils peuvent se
sentir isolés.
La ville induit des apports de population nouvelle, un rajeunissement,
un fort mouvement de construction, et s’accompagne d’une mobilité sociale et
professionnelle importante.
Les jeunes ruraux restent
moins longtemps scolarisés
que
les
urbains.
Ils
s’orientent plus volontiers
vers des filières techniques
conduisant à des BEP/CAP
notamment pour les garçons.
Les
jeunes
ruraux
se
déplacent beaucoup plus pour
faire leurs études mais sont
plus nombreux à rester dans
leur département quand ils
les poursuivent. Ils sont
beaucoup moins nombreux
que les jeunes urbains à
habiter
dans
la
même
commune que celle de leur établissement scolaire, d’où des déplacements plus
fréquent. Les jeunes urbains, par contre, s’expatrient plus souvent hors de
leur région pour suivre des études supérieures.
L’accès aux formations reste limité pour les jeunes
en milieu rural. La circulation de l’information est
difficile et les possibilités de suivre une formation
sont souvent destinées à des jeunes déjà
autonomes.
70
Le choix des jeunes sont souvent orientés par la volonté des parents
ou sont dus à un mauvais accompagnement scolaire. Cependant l’école permet
à certains de construire leur personnalité. Alors que, dans un premier
temps, les zones rurales semblaient
relativement épargnées par le chômage, la
montée d'un chômage structurel qui
n'était plus résolu par l'exode s'est
traduit par l'augmentation des phénomènes
de déstructuration sociale (pauvreté,
situations d'urgence, recrudescence de
l'alcoolisme, ainsi que - symptômes
nouveaux en milieu rural - toxicomanie et
délinquance). Avec la reprise, les jeunes les plus proches de l'emploi ont
trouvé une insertion professionnelle, le plus souvent précaire (CDD ou
missions d'intérim). Beaucoup sont restés néanmoins en contact avec les
missions locales, venant y chercher recours en fin de contrat ou de mission.
Et parallèlement, a été plus fortement identifié un groupe non inséré
professionnellement, qui cumule diverses difficultés, parfois dans des
situations d'isolement voire de réclusion, avec une attitude de passivité et
de renoncement. D'autre part, les territoires ruraux se situent désormais
sur les parcours de l'exclusion urbaine (errance, retour en milieu rural,...)
L’urgente nécessité de développer des services
Ces enquêtes montrent donc que la diversité des lieux de vie des
populations et l’hétérogénéité des espaces
ruraux ne changent en rien les besoins sociaux
des populations. Les campagnes françaises ne
se situent pas à l’écart d’une tendance
générale. Les ruraux les plus enracinés comme
les néo-ruraux sont tout aussi exigeants que les
urbains sur la qualité des services qu’on leur
propose, notamment dans les domaines de
l’éducation et de l’enseignement, dans les
activités socio-éducatives et culturelles, dans le champ des prestations
médico-sociales…
Les populations rurales, en particulier les nouveaux résidents, sont très
demandeuses en services de proximité.
Cette exigence va à l’encontre du recul des services dans les campagnes
françaises, et plus particulièrement dans les régions de très faible densité
démographique.
71
Les services à la population sont indéniablement un facteur de vitalité, en
améliorant la qualité de vie et le bien-être des populations et en structurant
socialement les espaces ruraux.
En effet, il existe une réelle demande de services socio-éducatifs, liés
aux changements démographiques, culturels et socio-économiques du monde
rural. Les professions indépendantes, telles que les agriculteurs ou les
artisans ont considérablement évolué. L’augmentation substantielle des
cadres, des professions intermédiaires et des employés, par l’apport de
nouveaux habitants a accentué le mouvement.
Alors qu’autrefois, la vie quotidienne,
des femmes principalement, intégrait le
travail au sein de l’entreprise familiale et
les charges domestiques éducatives, le
développement massif de la double
activité, la plus grande mobilité des
individus liée à une plus fréquente
dissociation entre lieu de résidence et
lieu
d’activité,
ainsi
que
le
bouleversement
des
conditions
de
production engendrent un besoin de garde
de plus en plus important. Le recours aux équipements et services
extrafamiliaux ainsi qu’à l’école est de plus en plus fréquent, les familles
souhaitant assurer au mieux le bien-être de leurs enfants.
L’exemple des permanences missions locales jeunes / ANPE dispensé en
milieu rural est évocateur des manques qui existent : une salle aménagée
avec le minimum de matériel de travail (un seul téléphone et un minitel,
aucun poste informatique). Aucune documentation à disposition sans compter
les conditions dans lesquelles les conseillers travaillent et les conditions dans
lesquelles sont reçus les usagers (pas de toilettes, pas de points d’eaux, un
petit chauffage d’appoint pour l’hiver…).
■ Alexandre, Paris 15ème
■ Brice, Goussainville (95)
■ Carine, Cergy (95)
72
Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour)
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N
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D ::
« Eteignez la télé, ouvrez les yeux ».
73
LUNDI 20h J.T
Montée de violence ce
week-end, dans la Cité
Pasteur à Villenouvelle.
Bilan.
Ce matin, 103 voitures
Brûlées. Les habitants de
la cité demandent…
MARDI 20h J.T
Saisie ce matin à Grany, par
la Brigade des Stupéfiants,
d’une importante quantité de
cannabis.
Cette saisie relance le débat
sur la consommation de
cannabis en hausse ces
5 dernières années, en
banlieue…
74
MERCREDI 20h J.T
+ 15%.
C’est le chiffre de l’augmentation
des agressions sur des personnes
pour le seul département de la
Seine Saint Denis.
Il baisse cependant pour le
département des Hauts de Seine…
JEUDI 20h J.T
Ce soir à 20h50, reportage
exceptionnel de 3 gardiens
de la paix du quartier les
Roses à Montfleury.
Racket, guet-apens,
violence, un métier
difficile : Police au cœur
des banlieues...
75
VENDREDI 20h J.T
Polémique à St Jacques.
Le Maire a décidé d’interdire le
stationnement à pieds à l’intérieur
et aux abords de la galerie
marchande.
En cause, ces bandes de jeunes
qui « tiennent les murs »,
d’après…
SAMEDI 20h J.T
Le Président de la République
présente aujourd’hui
son programme
« Plan Avenir Jeune »
qui prévoit notamment
l’interdiction de se réunir
à partir de 21h …
76
DIMANCHE CITE.T.V 14h
Le rapport Durand met en
évidence que 2 jeunes sur 3
ont un potentiel créatif.
La ville de Balby a décidé
d’embaucher 3 animateurs
socioculturels pour le
nouveau centre des Arts
Alternatifs…
« Eteignez la télé, ouvrez les yeux !!! »
BD réalisée par
Yvenel DELIRA, 25 ans, Stains (93)
Dina HAMDANI, 25 ans, Colombes (92)
et Gaël ROUZIER, 22 ans, Pantin (93)
77
78
VI – DRDJS / DDJS IDF :
des équipes et des
partenaires dans l’action
Les personnels des services déconcentrés du Ministère et quelques
partenaires des réseaux ont été sollicités pour participer au journal.
Insertion par le PAS .......................................................................................... 81
Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008........................................ 84
Budget au 30 mars 2008 ................................................................................... 85
Le bureau régional du P.A.S .............................................................................. 85
Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S ........................................................ 85
L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF ................................................. 86
Un projet de confiance ...................................................................................... 87
Le Centre Régional d’Information et de Communication.................................... 88
Le BPJEPS mention équitation ........................................................................... 89
Formation BEES 1 Option Boxe anglaise ............................................................ 90
Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction) .......................................................... 93
79
80
Insertion par le PAS
Un nombre important de jeunes
prennent contact avec le bureau PAS
de la DRDJS, par téléphone ou en nous
rendant visite, directement ou via le
service d’accueil de la DRDJS (Philippe
SAILLARD), avec qui nous travaillons de
façon très rapprochée notamment pour
vérifier que le candidat a bien les prérequis pour envisager une entrée en
formation.
Ils cherchent des informations sur les
formations du champ jeunesse et sports, les
aides financières et les lieux ressources où
des spécialistes vont les accompagner
autour de leur projet professionnel.
Certains d’entre eux, bien qu’ils ne
relèvent pas du PAS, trouvent auprès de
nos services des réponses pour mettre en
place un projet cohérent.
Ceux qui répondent aux critères du
PAS, sont pris en charge pour une durée
plus ou moins longue : il s’agit pour nous
de les accueillir, de les écouter, de les
informer, de les orienter et de les suivre sur
un projet précis. Notre accompagnement
peut s’étaler sur quelques semaines comme
sur plusieurs mois avant même de les
entrer officiellement sur le PAS. En effet,
il nous arrive d’apporter au candidat des
réponses sur le volet insertion vie sociale
avant la confirmation de son projet en
l’orientant vers les réseaux information
jeunesse, les missions locales, les PLIE, les
réseaux d’appui, les espaces dynamiques
insertion, mais aussi les centres d’accueils
d’urgence, les résidences sociales ou
encore les foyers d’hébergement. Nous
l’invitons le cas échéant à mettre à jour ses
droits auprès de la Caisse Primaire
d’Assurance Maladie, à régulariser sa
situation au niveau de ses papiers
d’identité (suite par exemple à la perte de
sa carte d’identité). De plus, nous avons
fait appel à des référents-conseillers de
l’insertion professionnelle pour faire
confirmer la pertinence et la cohérence du
projet de formation en alternance compte
tenu du statut du candidat : RMIste,
chômeur indemnisé ou pas, salarié
précaire, intermittent, à temps partiel, en
contrat aidé ou en alternance… mais aussi
salarié pouvant envisager une formation
dans le cadre d’un PIF, d’un CIF, du
DIF… L’accompagnement est donc
individualisé et adapté à la situation de
chaque candidat, ce qui nécessite d’avoir
une approche particulière tant sur la
manière dont on sollicitera des aides ou le
financement du coût de la formation, mais
aussi pour vérifier le type de ressources, de
rémunération qui permettra à ce jeune de
faire sa formation dans de bonnes
conditions.
Par exemple :
-
une personne qui souhaite s’engager
dans une formation jeunesse et sports
et qui par son statut peut bénéficier
d’un financement à 100% du coût de
cette formation (signataire d’un contrat
d’apprentissage déjà en exécution,
FONGECIF…) ne relève pas du PAS;
cependant nous allons lui donner des
conseils pour mettre en place son
parcours de formation ;
-
une jeune femme Rmiste qui vise une
formation de professorat de danse
s’adresse au bureau du PAS : ne
s’agissant pas d’une formation
jeunesse et sports, nous lui proposons
de se rapprocher de la DRAC et lui
donnons des conseils pour mettre en
place son plan de formation, c’est à
dire des indications sur le type de
contrat qu’elle peut viser (contrat
d’avenir, CIRMA, CIE, contrat de
professionnalisation pour adulte…)
mais également les aides éventuelles
qu’elle peut solliciter pour financer
tout ou partie du coût de la formation
(OPCA, cellule locale d’insertion,
chéquier qualifiant…).
81
D’autres
demandes
d’aide
au
financement ont été faites auprès du bureau
PAS pour des formations dans les
domaines du spectacle, de l’éducation
spécialisée, de la médiation où dans les
métiers de l’aide aux familles …
De manière générale les candidats qui
appellent le bureau PAS relèvent bien du
PAS ; c’est pourquoi nous travaillons sur
les différentes phases de méthodologie de
projet : repérage du jeune par la fiche
navette, bilan personnel, élaboration du
projet professionnel avec une phase
exploratoire (prise de renseignements
auprès des réseaux), éventuellement
approfondissements avec des mises en
relation vers des professionnels pour
ensuite confirmer de manière définitive le
choix du diplôme, du lieu de formation, du
statut, des conditions d’alternance et des
modes de financement.
Une fois les tests de sélection réussis,
l’entrée en formation faite et le statut
confirmé, le rôle du référent consiste à
rester disponible pour le candidat aussi
bien sur le volet insertion vie sociale que
l’insertion professionnelle :
-
82
une trentenaire qui a bénéficié d’un
emploi-jeune de médiatrice pendant
6 ans, puis s’est retrouvée au chômage
pendant deux ans (période où elle a
fait quelques vacations dans des
structures accueils de mineurs
(CLSH), n’a jamais bénéficié de
formation… Malgré un niveau à l’écrit
un peu faible, nous avons décidé de
l’entrer sur le PAS pour préparer un
BP LTP. Elle est toujours en formation
à ce jour et a fait appel à nous
dernièrement pour l’aider à surmonter
ses difficultés à valider ses UC à cause
de l’écrit. Nous avons quadrillé son
territoire
pour
rechercher
une
« marraine » bénévole qui fréquente
les centres sociaux et qui pourrait lui
consacrer un peu de temps pour l’aider
à améliorer ses écrits. Elles se
rencontrent régulièrement ;
-
un primo migrant avec un récépissé de
séjour de 3 mois et qui avait une
autorisation de travailler, avait une
petite expérience de vacataire. Il a fait
des démarches pour entrer dans le
PAS. Douze mois se sont écoulés et
au regard des démarches effectuées, la
préfecture lui a délivré une carte de
résident de 10 ans, il a obtenu son
BP JEPS, ce qui lui a permis de signer
un CDI dans un foyer de jeunes
travailleurs où il est animateur
éducateur ;
-
d’autres situations se sont présentées :
placement de jeunes en CHRS,
élaboration d’un rapport social auprès
d’un CAS de Paris pour obtenir une
aide d’urgence, intervention du bureau
pour faciliter l’accès aux chèques
mobilité, pour faciliter l’accès à la
signature d’un CIVIS auprès d’une
mission locale, pour obtenir d’autres
aides auprès de la CAF…
-
nous avons eu le cas d’un jeune
candidat du PAS inscrit sur un pré
qualifiant dans le cadre duquel il a
contribué à un projet d’échange avec
un pays latino-américain. Il a été
poignardé dans son quartier en voulant
séparer des jeunes qui se battaient. Ce
jeune est maintenant paraplégique et
doit donc renoncer à son projet de
passer le BP APT. Avec le soutien de
ses camarades de promo, de
l’organisme de formation, de la
mission locale, du bureau PAS (et la
lettre de soutien du Directeur régional
de la DRDJS) nous continuons à
accompagner ce jeune pour l’orienter
vers une formation en adéquation avec
son nouvel état de santé : orientation
vers la fédération handisport ou le
champ socioculturel.
Ces différents cas rencontrés avec les
candidats du PAS ont permis de
développer les liens avec des réseaux plus
spécialisés tels que :
-
Missions locales, ANPE, Réseaux
d’Appuis, Parrainage de la part de
personnalités connues, sportifs, élus,
responsables
associatifs,
fonctionnaires, société civile…
-
Regards souvent bienveillants de la
part du Conseil Régional, des Conseils
généraux franciliens, des collectivités
locales, des services publics pour
accompagner des situations et aider à
résoudre les difficultés de certains de
ces jeunes.
-
UNIFORMATION: convention avec
la DR pour le financement de
formations jeunesse et sports pour les
structures qui accueillent des jeunes
PAS même si elles ne cotisaient pas
jusqu’alors.
-
Club
Med :
propositions
pour
l’embauche de diplômés du PAS (il
était question de 250 places sur des
disciplines
sportives
et
d’encadrement…).
-
Le PAS à permis aux services
déconcentrés du MSJSVA, au SPF
(Creps, Insep, Clairefontaine), aux
organismes de formation agréés du
secteur privé (60 environ), aux
fédérations et à certaines ligues, à des
employeurs, à des stagiaires des
réponses plus adaptées et plus
performantes nous semble t-il.
Ces opportunités ont permis de faire
connaître et reconnaître le PAS auprès de
personnels jeunesse et sports, tels que les
CTR, ainsi qu’auprès des acteurs des
réseaux.
Nous avons pu nous rendre compte que
de nombreux employeurs rencontraient des
difficultés pour proposer des contrats de
travail ;
-
nous avons ainsi accompagné un club
sportif parisien qui comptait plusieurs
salariés en CAE. Il nous a fallu près
d’un an pour arriver à convaincre les
responsables de l’intérêt de faire suivre
une formation à ces candidats qu’ils
avaient eux-mêmes proposé pour le
PAS. Actuellement, trois sont en cours
de formation.
-
on a également pu constater ces effets
positifs induits sur le secteur avec des
organismes de formation qui prennent
une plus grande part dans la recherche
d’alternance, de cofinancements…
permettant ainsi aux candidats PAS
d’avoir accès à une rémunération
pendant l’alternance et donc de
stabiliser leur statut durant la
formation.
-
un organisme de formation avec lequel
nous travaillons a mis en place un
BPLTP en lien avec l’environnement.
Les stagiaires peuvent compléter cette
formation en passant l’AFPS, une
formation de passager pour les
activités sur bateau ainsi que le permis
bateau. Ces compléments apportés à la
formation permettent à des jeunes PAS
de se présenter sur le marché du travail
avec une formation très complète.
-
des candidats du PAS bénéficient
d’une ouverture sur l’Europe ; en effet,
certains jeunes ont intégré des
formations qui incluent des projets
d’échanges européens.
■ Céline MARGUET
DRDJS Ile de France
Bureau du PAS
01 40 77 55 21
83
Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008
Dossiers P.A.S enregistrés
par Département
&
en Ile de France
DDJS
Effectif
75
257
77
137
78
94
91
262
92
258
93
174
94
309
95
142
Creps
31
Total
Répartition
Genre Nombre
Hommes – Femmes
Domaines souhaités par métier
Répartition des domiciliations
en ZUS
ne sont pas comptabilisés les P.AS
exerçants dans des structures en ZUS
1664
H
1186
F
478
Sportif
Socio-Culturel
1052
612
En ZUS
Genre NB
Oui
H
716
Oui
F
292
Non
H
470
Non
F
186
Catégorie Genre NB
Ages des candidats
Orientations sur des formations
Diplômés
84
?
H/F
3
16-18 ans
H
68
16-18 ans
F
31
19-22 ans
H
438
19-22 ans
F
216
23-25 ans
H
308
23-25 ans
F
116
26-30 ans
H
320
26-30 ans
F
100
31 ans et plus
H
51
31 ans et plus
F
13
Formation
Effectif
Hors SPF
740
SPF
227
Près de 225 à ce jour
Budget au 30 mars 2008
Coûts total brut des stagiaires financés
3 781 106 €
Coût soldé par le P.A.S (2006/2007)
Prise en charge par co-financeurs
dont, Conseil régional
Conseils généraux IDF
OPCA
Employeurs
Communes
CAF
Autres
2 450 723 €
932 657 €
967 en O.F
533 453 €
56 222 €
83 901 €
146 685 €
26 694 €
10 900 €
74 810 €
En 2008, le Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports et de la vie associative
reconduit le Programme P.A.S et soutient financièrement cette action avec la même
bienveillance.
Le bureau régional du P.A.S
Céline MARGUET
Mihalo PAPES
Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S
« Nous remercions donc tous nos partenaires de bien vouloir reconduire ou de
renforcer leur mobilisation en direction de « nos jeunes » - nous les invitons à
encore plus développer l’accompagnement et la prise en charge de nos animateurs et
de nos éducateurs sportifs qui oeuvrent dans nos quartiers populaires – pour qu’ils
puissent agir dans les conditions les plus satisfaisantes et jouer pleinement leurs rôles
d’acteurs et de citoyens qui participent au Plan de Cohésion sociale (…) Je pense
également à certaines communes et à des associations qui n’ont pas pu participer
financièrement aux formations de leurs vacataires et de leurs contractuels et qui ont
été financés par le P.A.S - en souhaitant que ces employeurs puissent faire un geste
sur leur promotion sociale et pérenniser l’emploi de ces cohortes fraîchement
diplômées ».
■ M.P
85
L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF
Céline VERDIER, Secrétaire
Madeleine NGUYEN, Adjointe administrative principale
Chhavivimol MOUM, Secrétaire
Fatima TAOURIRT, Secrétaire
Nous remercions pour leurs bons conseils qui nous ont permis de mieux
accompagner certains jeunes du P.A.S, notamment par leur connaissance du
réseau des organismes de formation qu’ils côtoient depuis longtemps :
-
Mireille BADAIRE référente de la VAE (Validation des Acquis de
l’Expérience)
Sayda SOTTO responsable du BPJEPS à EFP socioculturel
et Frédéric MARX responsable du DEJEPS/DESJEPS
Joëlle FLORES s’occupe plus particulièrement de la VAE :
« Je travaille en collaboration avec Mireille BADAIRE la référente de la VAE (…)
Mon rôle est de suivre le candidat, du dépôt de son dossier à la validation totale
de sa VAE ».
86
Chantal et Fanny travaillent toutes les deux au service
Examens Formations Professionnelles
- l’une au bureau des examens socioculturels, s’occupe des candidats inscrits aux
diplômes de niveaux IV (BEATEP – BP JEPS) ;
- l’autre au bureau des examens sportifs s’occupe des dossiers des candidats à
la Validation d’Acquis d’Expérience.
Elles se sont retrouvées dans ce service, il y a déjà 3 ans, alors qu’elles avaient
travaillé ensemble sur le BEATEP en 1995.
Elles essaient, chacune dans son secteur respectif, d’allier la bonne humeur au
travail. Car, patience, bonne humeur et convivialité sont des atouts importants
pour recevoir dans de bonnes conditions les candidats.
Un projet de confiance
Quand un jeune arrive devant moi pour le programme PAS, il arrive avec ses bagages :
doutes, espoirs, angoisse et rêve de se réaliser. Ou un futur métier. Ma responsabilité est de lui
renvoyer à travers mon regard et mes conseils un itinéraire possible vers la formation qu’il
souhaite. Mesurer les obstacles à parcourir, tracer avec lui des étapes réalistes qu’il peut
accomplir. Construire. Croire en lui et en ce qui le motive.
C’est ce besoin de confiance et de conseils qui détermine toute la suite et l’avenir.
Le jeune, de sentir son projet « épaulé », va très vite voler de ses propres ailes.
Ou l’apprentissage de l’assurance en soi-même.
■ Aude Legrand-Berriot
Conseillère d’animation sportive
A la DRDJS de Paris-Ile de France
87
Le Centre Régional d’Information et de Communication
Le Centre Régional d’Informationèmeet
-
Etre une plate-forme transitoire
entre l’ensemble des services et les
usagers est aussi une mission
essentielle. La permanence continue
de celle-ci permet d’assurer une
logistique quant à la réception des
documents et à l’envoi de ceux-ci,
mais aussi de les orienter au mieux
sur leur correspondant après avoir
identifié leur demande tant par le
traitement téléphonique que par
l’accueil physique
-
Assurer une mise à jour permanente
des textes réglementaires propres
aux formations sportives et socio
culturelles
(BEES,
BPJEPS,
DEJEPS, DESJEPS, BAFA, BAFD)
ainsi que les offres de lieux de
formation possibles. Une bonne
liaison entre les différents services
permet d’actualiser ces données que
nous transmettons également au
Webmaster du site de la DRDJS.
de Communication (CRIC) situé au 3
étage de la DRDJS de PARIS dispose d’une
cellule « Accueil » composé de cinq
personnels administratifs :
Philippe SAILLARD, en charge du
fonctionnement de cette cellule, reçoit en
entretien individuel tous les usagers en
quête d’orientation professionnelle sur une
formation sportive ou socio-culturelle et
répond à toutes les questions de
réglementation sur ces activités.
Denis PARIS, Sophie RICHARD,
Véronique
LANNAUD
et
Sarah
NICHOLLS chargés de l’accueil physique
et téléphonique des usagers.
Les missions sont multiples :
-
Répondre à toutes les demandes
d’information sur l’ensemble des
formations sportives ou socio
culturelles en
apportant des
informations pratiques (dates, lieux
de formation, nature des tests…)
mais aussi en apportant du conseil
quant à la méconnaissance des
formations
existantes.
Cette
première prise en charge des usagers
permet de faire une réponse
appropriée individualisée et de
permettre aux différents services de
se concentrer sur le suivi
administratif de leurs missions.
La plate-forme « Accueil » de la
DRDJS (en chiffres annuels), c’est :
6 600 visites
70 000 appels
2 200 mails
■ Philippe SAILLARD et Denis PARIS
88
Le BPJEPS mention équitation
En septembre 2006, deux organismes de formation Franciliens ont pu bénéficier
du dispositif P.A.S, pour une partie de leurs stagiaires. Il s’agit de l’UCPA et de l’Union
Equestre d’Ile de France.
Le co-financement touchait les formations équestres débouchant sur un diplôme
professionnel : le BPJEPS mention équitation. Parmi les 24 jeunes des deux promotions,
seuls 2 stagiaires ont abandonné la formation, six sont déjà diplômés et quelques CDI
ont été signés
Pour l’UCPA, deux promotions regroupant 16 jeunes ont été mise en route
75% ont un contrat d’apprentissage sur 2 ans. Ils seront diplômés en 2009.
En septembre 2007, ces mêmes organismes ont fait rentrer 20 stagiaires dans ce
dispositif.
A ce jour, aucun abandon n’a été signalé. Depuis 2006, date de son lancement,
64 jeunes ont donc pu bénéficier de ce programme dans cette spécialité.
■ Marie-Pierre ATTARD
Responsable des formations équestres à la DRDJS de Paris IDF
[email protected]
01 40 77 56 80
89
Formation BEES 1 Option Boxe anglaise
INSERTION PROFESSIONNELLE
Le Comité Ile de France de Boxe s’investi pour aider les jeunes Boxeurs
à suivre des formations diplômantes…
FORMATION BEES 1 OPTION BOXE ANGLAISE 2006-2007
LA FORMATION
10 candidats Plan P.A.S ont suivi la pré formation au Spécifique du BEES 1 proposée par le
Comité Ile de France de Boxe afin que ceux-ci soient prêts pour les examens finaux de
l’épreuve. Aussi, 8 d’entre eux, ont suivi en parallèle les cours du Tronc Commun du BEES 1
au CREPS « Colette Besson ». Malheureusement, aucun boxeur n’a été admis pour le TC lors
de la délibération du CREPS « Colette Besson ». Toutefois, trois d’entre eux avaient passé
l’examen en candidat libre et ont réussi les épreuves. En conclusion, sur les dix candidats, cinq
ont pu s’inscrire au spécifique. Quatre candidats ont réussi l’examen et ont donc leur brevet
d’état d’éducateur sportif 1er degré option Boxe. Une personne ne s’est pas présentée à
l’examen spécifique car il était déjà entré en formation avec une école de police. Quatre
candidats sur cinq n’ayant pas obtenu leur Tronc Commun ont renvoyé une demande de
réinscription au CREPS pour repasser les UF non validés et suivent actuellement les cours
nécessaires. Un autre va être orienté sur une VAE. Le Comité l’aidera à élaborer son dossier.
90
L’EMPLOI
Sur les 10 candidats, 2 personnes sont Assistants Techniques Départementaux (ATD 92, ATD
93), 1 personne est secrétaire du Comité Ile de France de BOXE, 1 personne est en CDD de 36
heures (Assistant d’éducation + auxiliaire de vie), 1 personne est reçoit l’ARE, 1 personne est
en CDI de 30 heures dans le secteur Alimentaire et participe à la vie du club de Gentilly en
proposant des séances d’entraînement à des jeunes Boxeurs, 1 personne est en CDD de
35 heures (Assistant d’éducation), 1 personne est en CDI de 35 heures (Agent technique au sein
une collectivité territoriale),1 personne est en CDD de 15 heures (Agent d’animation au sein
d’une collectivité territoriale), 1 personne est inscrit dans une agence d’Intérim et propose ses
services au sein de son club.
FORMATION BEES 1 OPTION BOXE ANGLAISE 2007-2008
LA FORMATION
5 candidats Plan P.A.S suivent actuellement la pré formation au Spécifique du BEES 1
proposée par le Comité Ile de France de Boxe. Aussi, les cinq stagiaires ont leur tronc commun
et pourront s’inscrire au spécifique.
L’EMPLOI
Ces 5 candidats ont une situation professionnelle précaire mais ils ont de réels projets d’avenir
dans le domaine de la Boxe. Ils souhaitent utiliser la discipline à des fins éducatives,
d’insertion sociale… Deux d’entre eux souhaitent ouvrir une école de Boxe en Ile de France
pour développer la pratique. D’autres envisagent de passer leur BEES 2 et de continuer à
évoluer dans le domaine du sport.
Rôle du Comité : Travailler avec les employeurs, structures sociales, collectivités,
Suivre les jeunes (conception d’un questionnaire), Proposer des modules de Formation en
cohérence avec l’arrêté, Proposer des formateurs diplômés, Contractualiser la formation pour
favoriser un investissement plus rigoureux des jeunes, Analyser les besoins des jeunes…..
Pour tout renseignement
Joindre VERMEIL Matthieu (coordonnateur P.A.S du Comité)
Adresse : 55 rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris
Tel : 01 42 85 17 46
[email protected]
91
Coucou ! Surprise !
Monsieur Loyal recule. Ce qui surgit du gâteau, c'est l'auteur inconnu. Il a un costume gris
souris à grosses rayures, ton sur ton. Son Borsalino incliné sur l'oeil met coquettement en
valeur la cicatrice de sa joue droite. Il serre amoureusement une mitraillette à chargeur
camembert. Au doigt qui appuie sur la détente brille un diamant bleu de grande valeur. Les
rafales fauchent. Les chemises à plastron éclatent, les crânes explosent, le sang gicle clair et
vermillon. Le corps de Monsieur Loyal tressaute une dernière fois. Tout le monde est mort dans
le grand salon qui sent la cordite.
L'auteur inconnu sort souplement de la pâtisserie mortelle. Il dépose la mitraillette fumante
sur les cadavres empilés. Il allume un Montecristo numéro deux. Sa main droite joue avec un
nickel d'argent. Un dernier regard périphérique, il disparaît derrière le rideau en velours rouge.
Au sommet d'une toiture en zinc, l'auteur inconnu, chapeau haut de forme huit reflets et
cape noire, veille sur Paris qui s'étend à ses pieds. Son ombre immense recouvre la capitale.
- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ?
Jean se réveilla, la bouche poisseuse. La sueur coulait en larges rigoles sur son torse un
peu trop gras et pas assez poilu. Entre ses deux mamelles, ça faisait presque une petite flaque.
L'oreiller était tombé par terre et la couette lui entortillait les pieds.
- Qu'est-ce que je fous là ?
Il regarda sans comprendre le papier peint à fleurs fanées.
- Ah oui...
(à gauche)
le texte original – page 132
■ Patrice LEMIRE
Inspecteur et Chef de Service du
Secteur SVF « Sport Vie Fédérale »
à la DRDJS Paris IDF.
(à droite)
le texte retravaillé par Mihalo
92
Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction)
Monsieur Loyal et Madame Parkozy reculent. Ce qui surgit du camembert,
c'est l'animateur inconnu. Il a un ordinateur gris, une souris, un tableau Excel à
grosses rainures, ton sur ton. Sa biographie imprimée sur l'oeil met coquettement
en valeur la cicatrice de sa joue droite. Il serre amoureusement une mitraillette
de listes de candidats du « parcours animation sport », le papa gâteau. Au doigt
qui appuie sur le clavier brille un diamant noir de grande valeur. Les rafales
d’informations défilent. Les chemises à PAStronage s’empilent, les crânes
explosent de soif de savoirs, le sang gicle clair et vermillon sous la plume de
l’inspecteur jeunesse et sports qui décernera les BAPAAT, les BP JEPS,
les BEES. Le corps de Monsieur Parkozy tressaute une dernière fois après les
récentes émeutes de la Gare du Nord. Tout ce beau monde philosophico-politique
est mort dans le grand salon élyséen qui sent déjà la cordite.
L'animateur inconnu sort souplement de la PAStisserie mortelle, il dispose
d’une mitraillette fumante de statistiques sur ces gaillard(e)s prochainement
diplômé(e)s. Ils allumeront encore un Montecristo-fermeil Clichy-sous-Bois
numéro deux. La main droite joue avec un nick’ elle d'argent. Un dernier regard
sur le périphérique du 13ème arrondissement, les deux grandes cheminées qui
crachent leur venin, il disparaît derrière le rideau en velours bleu-blanc-rouge.
Au sommet de la terrasse de la DRDJS, en look zincou, l'animateur inconnu,
chapeau haut de forme huit reflets et cape noire, veille sur Paris qui s'étend à
ses pieds. Son ombre immense recouvre la capitale de ses 2000 candidats
franciliens que vise le PAS IDF entre 2006 et 2008.
- Qu'est-ce que c'est que ces « conneries » ?
Mihalo se réveilla, la bouche poisseuse. La sueur coulait en larges rigoles sur
son torse pas assez gras et peu poilu. Entre ses deux mamelles, ça faisait presque
une petite flaque. L'oreiller était tombé par terre et la couette lui entortillait les
pieds.
- Qu'est-ce que je fous là ?
Il regarda sans comprendre un peu partout.
- Ah oui, je bosse pour la DRDJS de Paris Ile de France...
■ Mihalo PAPES
93
Ethnographie urbaine, l’école de Chicago
Description
(graphie),
d’un
ethnos
(peuple,
culture),
désignait
traditionnellement le travail de terrain des anthropologues qui s’intéressaient
aux sociétés lointaines dites « exotiques ».
Ce travail de première main qui a servi à l’élaboration de quelque chose de
plus théorique et de plus scientifique, a permis de mieux décrire et de mieux
comprendre les sociétés et leur culture.
C’est ainsi qu’à la fin du XIXe siècle, des chercheurs vont s’installer sur le
terrain et recueillir des informations à partir de matériaux : prise de notes,
journal de route, observations directes et prolongées, collections d’objets de
la vie quotidienne, entretiens, fiches typologiques, questionnaires, récits de
vie…
Par la suite, l’ethnographie des sociétés modernes ou encore l’ethnographie
urbaine, sera le fait des sociologues de l’université de Chicago et de
spécialistes de l’investigation : Experts (universitaires, journalistes, policiers,
professionnels du social, de la santé…) qui appliqueront ces méthodes dans le
champ de recherche des groupes difficilement approchables : minorités,
groupes communautaires / ethniques, gangs, sans domiciles fixes, marginaux,
toxicomanes…
■ Mihalo PAPES
Centre de Formation - ENOFOR
61, rue de la Commune de Paris
93300 AUBERVILLIERS
DRDJS Paris - Ile de France
Mr Richard MONNEREAU
Directeur régional de la jeunesse et des sports
Mme Annie LAMBERT-MILON,
Chef du Service EFP/socioculturel
Gérant : Farid MAACHI
94
Intervenant
Responsables de formation
Chargé de la réalisation du Journal
Amélie RICHARD
Germain FIDAMI
Anne Laure PUJO
Mihalo PAPES
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