Violences sociales
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Violences sociales
Violences urbaines – Violences sociales « Regards croisés sur les quartiers populaires » Une enquête réalisée en Ile de France par une cinquantaine de stagiaires du P.A.S « Parcours Animation Sport » de 2006 à 2008 Les violences urbaines qui ont touché certains quartiers dans notre pays fin 2005 ont mis en exergue des questions prégnantes auxquelles est aujourd'hui confrontée notre société. Sans être exclusive, la formation et l'insertion professionnelle des jeunes sont déterminantes pour faire les premiers pas dans leurs vies d'adultes. S'appuyant sur des expériences positives, le Ministère affirme que des activités encadrées à fort contenu éducatif, mises en oeuvre par des associations, clubs ou services municipaux, permettent de préserver et de renforcer le lien social. Ces actions sont d'autant plus bénéfiques quand les jeunes concernés qui y ont été associés, s'y engagent réellement. Certains de ces jeunes peuvent franchir le pas : pratiquer un sport puis devenir éducateur bénévole, fréquenter un centre de loisirs puis devenir animateur dans une maison de quartier. Et l'idée de faire d'une passion son métier peut alors germer. Mais pour aller plus loin, il est nécessaire que ces jeunes acquièrent les qualifications nécessaires et s'engagent dans un processus complexe pour eux. Afin de les accompagner dans cette démarche, le Ministère a décidé de mettre en place un dispositif, le P.A.S « Parcours Animation Sport ». Ce programme vise à offrir à des jeunes rencontrant des difficultés d'insertion sociale et/ou professionnelle et issus des zones urbaines sensibles, l'entrée dans un parcours pour accéder à un emploi d'animateur ou d'éducateur. Le parcours individualisé qui sera proposé à chaque jeune qui se verra accompagné par un référent, a pour objectif de le conduire vers l'obtention d'un diplôme d'Etat du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Il comporte également l'accès à un contrat de travail (aidé ou non) destiné à assurer aux jeunes une situation sociale au cours de leur formation et à leur donner une réelle expérience professionnelle. Ce programme répond au triple besoin d'encadrement des pratiques, d'emploi et de qualification des jeunes. Il contribue également à la lutte pour l'emploi dans notre pays. ■ Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative 2 Journal téléchargeable sur le site Internet (en format.pdf) http://papesm.club.fr SOMMAIRE SOMMAIRE ................................................................................................3 Avant Propos.............................................................................................5 I – Contexte théorique ..............................................................................7 Introduction........................................................................................................ 7 La commande ...................................................................................................... 8 Le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport..... 9 Module de 4 journées dans le cadre d’une UC 10 .............................................. 10 Définition du mot « Culture » ........................................................................... 10 « SABAH », un film de Farid Lozès .................................................................... 11 Association de Promotion par l’Image de la Citoyenneté .................................. 11 Autres lieux ressources cinémathèques ............................................................ 11 La médiation citoyenne et institutionnelle dans les quartiers ........................... 12 L’enquête : le travail de terrain (fieldwork) ...................................................... 13 II - Promotion LTP Travaux du 16/19/29/30 mars 2007 ............. 15 Personnes âgées : parlons-en ! (fiction) ........................................................... 17 Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs » dans l’évolution des Banlieues (reportage) ....................................................................................... 20 Les Emeutes à travers les médias : « des actions différentes menées sur divers quartiers » (témoignages) ................................................................................ 22 Les grèves de la SNCM (recherche documentaire et exposé) ............................ 25 III - Promotion APT Travaux du 10/15/21/29 mai 2007 .............. 29 Se connaître pour se faire accepter ? (reportage) ............................................. 31 Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka) ......................................................... 32 Danmyé cé histoire nou !!! ................................................................................ 33 Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête)..................................... 35 Le sport et l’handicap (enquête et témoignage)................................................ 38 Communication « facteur d’intégration » (documentaire) ................................ 41 3 IV - Promotion APT Travaux du 04/05/14/15 février 2008........... 45 Sport de Haut Niveau : Business Politico-économique ? (enquête) ................... 47 Le Sport facteur d’intégration ? (enquête) ........................................................ 49 Interview de Said BENNADJEM : Boxeur................................................................ 50 La banlieue « les forces et les faiblesses » (enquête) ...................................... 52 Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F) ........................................... 53 Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93) ................. 54 Les médias et le sport (enquête par questionnaire) .......................................... 56 Des jeunes en difficulté apprennent la vie sociale en pratiquant le foot avec les filles (revue de presse) ..................................................................................... 59 V - Promotion LTP Travaux du 03/04/10/11 avril 2008 ................. 63 Les Talents cachés des Cités (reportage) .......................................................... 65 Les jeunes en milieu rural (témoignages) ......................................................... 69 Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour) ......................................................... 73 VI – DRDJS / DDJS IDF : des équipes et des partenaires dans l’action ... 79 Insertion par le PAS .......................................................................................... 81 Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008 ....................................... 84 Budget au 30 mars 2008 ................................................................................... 85 Le bureau régional du P.A.S .............................................................................. 85 Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S........................................................ 85 L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF ................................................. 86 Un projet de confiance ...................................................................................... 87 Le Centre Régional d’Information et de Communication ................................... 88 Le BPJEPS mention équitation........................................................................... 89 Formation BEES 1 Option Boxe anglaise............................................................ 90 Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction).......................................................... 93 Ethnographie urbaine, l’école de Chicago................................................ 94 4 Avant Propos Le dispositif P.A.S en Ile de France concerne près de 1700 jeunes dont plus de 900 ont été ou sont encore en formation qualifiante. L’accompagnement mis en place dans ce dispositif dépasse largement la simple information, l’orientation vers des cursus professionnalisant ou la prise en charge financière. Il est le fait de l’action croisée entre les différents acteurs de ce dispositif : les services de la Jeunesse et des Sports (DDJS, DRDJS, CREPS) mais aussi les structures employeurs et les organismes de formation. La présente réalisation nous semblait avoir le mérite d’illustrer différemment cette histoire d’accompagnement vers l’insertion en donnant la parole aux jeunes P.A.S eux-mêmes dont les préoccupations professionnelles les poussent à visiter les problématiques d’accompagnement et d’insertion. Ce document n’a aucune ambition d’enseignement ou d’exemplarité. Il est à prendre comme un témoignage qui n’engage que leurs auteurs. Merci à eux ! ■ Annie LAMBERT-MILON Chef du Service Examens Formation Professionnelle Service socioculturel DRDJS de Paris Ile de France 5 6 I – Contexte théorique Introduction C e journal a été réalisé par une cinquantaine de jeunes du P.A.S « Parcours Animation Sport » qui ont suivi une formation diplômante entre les années 2006 à 2008 avec l’organisme de formation ENOFOR. Il s’agissait de 4 promotions distinctes : 2 BPJEPS LTP et 2 BPJEPS APT qui ont été habilitées par la direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports de Paris - Ile de France (DRDJS). Un module de 4 journées a été proposé à chacune de ces promotions dans le cadre de l’UC 10 qui portait sur la « Gestion des conflits ». Le matin était réservé à un cours de formation plus théorique afin d’aborder de manière assez précise les thématiques prévues dans le programme (voir page 10). L’après midi étaient proposés aux stagiaires des Ateliers d’échanges, de réflexions et de productions sous forme de « T.D » (travaux dirigés) : débat autour d’un film sur la violence, recherche documentaire sur Internet, méthodologie et outils d’enquêtes pour des investigations empiriques. C’est à partir de ces bases que l’ensemble des sous groupes (une vingtaine) ont pu choisir un thème de recherche qu’ils souhaitaient produire pour le journal, enquêtes présentées sous forme de reportages, de documentaires, de témoignages, d’interviews, de romans BD, de fictions… Il s’agissait aussi de sensibiliser les stagiaires en les préparant à mieux appréhender les problématiques complexes auxquelles ils sont confrontés dans le cadre de leurs pratiques sur des territoires dits « en difficultés », tout en leur permettant de prendre un certain recul positif autour des thématiques qu’ils avaient choisi de présenter dans ce recueil, à l’issue d’un exposé oral qui a été soumis à l’ensemble du groupe de stagiaires le dernier jour de chaque module. Il s’agit donc d’une compilation d’une vingtaine d’enquêtes. Dans la première partie : I (Contexte théorique), nous vous proposons un récapitulatif du programme des quatre journées tel qu’il a été proposé aux différents groupes en formation BPJEPS, ainsi que quelques définitions sur des notions et des concepts qui ont été abordés lors des interventions de Mihalo PAPES qui a animé ce projet. Dans les parties : II – III – IV – V, nous vous proposons un mixe des enquêtes réalisées que nous avons choisi de vous présenter en les classant par promotion BPJEPS, selon la spécialité. Enfin, la partie VI du Journal devrait vous permettre de découvrir partiellement le service EFP de la DRDJS IDF, le témoignage de quelques personnels de ce service, ainsi que de quelques partenaires impliqués dans le P.A.S. 7 La commande Après avoir suivi les interventions en « Gestion des conflits » prévues dans l’UC 10 de votre formation BPJEPS LTP ou APT, vous devez être capable de : - collecter des informations sur un thème précis (qui concerne bien sûr les problématiques, les publics, les territoires, les notions, les concepts, les théories abordées dans les cours) par différents moyens : ◘ enquêtes, interviews auprès du public ciblé dans un thème choisi en sous groupe (ex : populations originaires de tel quartier populaire, jeunes pratiquant tel sport ou tel art, membres d'associations communautaires, etc) ; ◘ recherches documentaires (en bibliothèque, sur internet. . .). - rapporter un témoignage d'enquête ethnographique (à l'écrit, à travers le journal que vous écrivez en « TD » sur les temps prévus l’après midi dans le module et à l'oral à travers la restitution collective le dernier jour lors de la validation du support) ; - connaître les différents lieux possibles de diffusion d'information en relation au thème traité (musées, expositions temporaires ou permanentes, centres culturels. . .) - retenir et rapporter les informations de type ethnographique qui vous ont le plus intéressé : ◘ durant la visite d'un de ces lieux, d’une personne rencontrée lors d’un interview ◘ au cours des interventions (films, échanges de connaissances et d'idées) ◘ ainsi que les informations que vous possédez vous-même (connaissance de la culture et des modes de vie dans un pays étranger, ou de telle ou telle population en France etc). 8 Le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport Créé en 2001, le BPJEPS (niveau IV) atteste de la possession des compétences professionnelles indispensables à l’exercice du métier d’animateur dans le champ de la spécialité obtenue. Le BPJEPS est délivré au titre d’une spécialité disciplinaire, pluridisciplinaire ou liée à un champ particulier. Condition d’accès Les exigences préalables sont fixées par l’arrêté de chaque spécialité (cf. Réglementation des diplômes) Inscription La préparation à ce diplôme est assurée par des centres de formation agréés par les directions régionales de la Jeunesse et des Sports - http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/ Formation Le diplôme est délivré par : • • • la voie des unités capitalisables (UC) ; la validation des acquis de l’expérience ; un examen composé d’épreuves ponctuelles. Ces modalités peuvent être cumulées. Le BPJEPS est composé de 10 UC. Il est préparé soit par la formation initiale, soit par l’apprentissage, soit par la formation continue. En formation initiale, la durée minimale en centre de formation est de 600 heures. Validation des acquis de l’expérience (VAE) Peuvent faire l’objet d’une demande de validation des acquis de l’expérience, l’ensemble des activités salariées, non salariées ou bénévoles exercées de façon continue ou non, pendant une durée totale cumulée d’au moins trois ans et en rapport avec le diplôme. Métiers et employeurs Le BP prépare aux métiers d’animateur (dans la spécialité), dans une association, un club sportif, une entreprise, une collectivité territoriale. Les spécialités BPJEPS • • • • • • • • • • Activités Nautiques Activités Pugilistiques Golf Techniques de l’information et de la communication Activités physiques pour tous Loisirs tous publics Pêche de loisir Activités équestres Sport automobile Animation culturelle, sociale, etc. 9 Module de 4 journées dans le cadre d’une UC 10 Dates Journée 1 Journée 2 Journée 3 Journée 4 9h30/12h30 Matin - Problématiques d’insertion sociale et professionnelle des jeunes, l’environnement, les aides, les réseaux, les personnes ressources - Place de l’animateur et de l’éducateur sportif - Le parcours animation sport (P.A.S) - La médiation institutionnelle et citoyenne au sein des quartiers populaires - La notion de culture, l’intégration, la marginalisation, théorie du centre et périphérie - La négociation/communication interculturelle, la socialisation, le relativisme culturel, le décentrement ... - Transformation des milieux de vie depuis les 30 glorieuses (aspects économiques, sociaux, culturels, politiques…) - La sociologie urbaine : Ecole de Chicago, les groupes minoritaires, communautaires, ethniques, les gangs, le crime organisé… - La méthode ethnographique, les outils d’investigations, le classement des données - Traitement des données et analyses - Mise en forme des textes, dessins, photos... Salle informatique - (groupes) 13h30/16h30 Après midi Violences urbaines, violences sociales « SABAH » un film de Farid Lozès (2005) Projection + Débats - Programme et objectifs des 4 journées - Monographie d’un quartier « chaud », d’une ville, d’un fait divers sur des phénomènes de violences, d’incivilités ou sur la réalisation d’actions qui visent la prévention… - Cibler une association, une structure, une personne de terrain à interviewer Salle informatique - (groupes) - Le journal comme outil de communication interne/externe (interview d’un praticien) - Exemple d’une expérience réussie sur des pratiques encadrées qui participent à la socialisation des plus jeunes ou à l’insertion des jeunes en général ou présentation d’une activité originale, atypique, positive Enquêtes de terrain - (groupes) - Exposé des travaux sur l’étude - Finalisation du journal collectif Salle informatique - (groupes) Définition du mot « Culture » Issu du latin cultura, le mot désigne à l’origine, soit une pièce de terre cultivée, soit le culte religieux (ce dernier tend à disparaître au cours des siècles). Le sens de terre cultivée évoluera, passant progressivement de l’idée d’un état vers celle de l’action (le fait de cultiver un arpent de terre ou de soigner le bétail). A partir du XVIIe siècle, le terme s’appliquera par métaphore aux choses de l’esprit, des mœurs, des arts, des sciences. La culture désigne alors exclusivement la démarche de celui qui acquiert des connaissances livresques, qui s’élève dans les progrès de l’esprit. On parlera de culture des lettres, de culture des sciences. Au XVIIIe siècle, le mot est associé aux idées de progrès et s’inscrit pleinement dans l’idéologie des Lumières, il connaîtra immédiatement un grand retentissement dans toute l’Europe. Dans la seconde moitié du siècle, « culture » sera alors très proche de « civilisation », mot qui appartient au même champ sémantique. Selon l’anthropologue TYLOR 1 :« Culture ou civilisation, pris dans son sens ethnologique le plus étendu, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société » 2. 1 2 TYLOR (E. B), La Civilisation primitive, Ed. Reinwald (1re éd. en anglais 1871), Paris. CUCHE Denys, La notion de culture dans les sciences sociales, Ed. La Découverte, Paris, 1996. 10 Violences urbaines, violences sociales « SABAH », un film de Farid Lozès Le film est une production associative dont la vocation est de servir d'outil de débat autour du thème de la jeunesse et des violences. Pour voir le film (fiction de 40 minutes) - http://www.asdepic.fr/sabah-le-film.php Ce film raconte la mort d'une fille qui habite un quartier chaud, un soir d'émeute. Elle décède parce que les pompiers tardent à arriver, bloquée par les violences. Le film parle aussi de la manière dont les journalistes présentent les cités sensibles, des difficultés rencontrées par leurs habitants à mettre en places des actions (notamment pour les jeunes), faute de trouver des financements et des lieux pour qu’ils puissent se réunir. Le film traite aussi de la violence faite sur les filles. Très réaliste et très proche de ce qui s'est passé en novembre 2005. «Sabah» a été financé par : • • • • Le La Le La Conseil Général de l'Essonne (DISS et Politique de la Ville) Préfecture de l'Essonne (Politique de la Ville) Conseil Régional d'Ile de France (Mission Ville et Sécurité) Communauté d'Agglomération du Val d'Orge (Politique de la Ville) Le film a reçu le concours exceptionnel des sapeurs-pompiers du SDIS-Essonne, du SAMU 91, et des policiers de la Ville d’Evry. Association de Promotion par l’Image de la Citoyenneté Pour en savoir plus sur le film, vous pouvez consulter le site de : As de PIC - HOTEL DE VILLE, Place Roger Perriaud 91700 Sainte-Geneviève-des-Bois Téléphone : 06 99 26 63 63 E-Mail : [email protected] Web : www.asdepic.fr/ Autres lieux ressources cinémathèques http://www.lacathode.org/ http://grioo.com/ http://www.adpf.asso.fr/ http://www .enattendantdem ain.com/ 11 La médiation citoyenne et institutionnelle dans les quartiers Jean François Six 3 montre dans son ouvrage que les médiations ont toujours existées : « Faut-il rappeler - ce n'est pas une légende, c'est un fait raconté entre autres par le sire de Joinville - l'histoire de saint Louis rendant la justice assis sous un chêne à Vincennes - le château et le parc étaient alors résidence royale : « Maintes fois j'ai vu le bon saint, après qu'il eut ouï messe en été, se allait s'esbattre au bois de Vincennes et se séait au pied d'un chêne et nous faisait asseoir tout emprès de lui et tous ceux qui avaient affaire venaient à lui parler sans que aucun huissier ni autre leur donnât empêchement ». Pour Peter L. BERGER et Thomas LUCKMANN 4, la socialisation n’est jamais parfaitement réussie ou achevée. Ils distinguent deux phases dites de : • Socialisation primaire (au cours de l’enfance) : - « Les enfants n'allaient pas à l'école comme il fallait. Tout ce travail a été fait par des gens comme moi qui allaient expliquer les choses aux parents » (femme-relais). • Socialisation secondaire (résultat d’un processus sans fin dans la vie de l’individu) : - « Les parents souvent, ils passent beaucoup de temps à des pratiques inutiles au lieu d’éduquer leurs enfants. Il faut encore former des gens qui pourront s’occuper d’eux » (homme-relais) - non exempte de connaître des phases dites de : - désocialisation et de resocialisation : - « S’alphabétiser pour mieux être dans ce pays, pour que les parents puisent aider leurs enfants, pour lire au moins leur nom sur une enveloppe, pouvoir prendre le métro, pouvoir parler, ne pas avoir honte, ne pas avoir peur, ne pas se bloquer, sortir pour essayer de découvrir les choses » (femme-relais). Selon Jacques ROUX5, (Ingénieur de recherche, CNRS, chercheur au CRESAL) : « La ville accueille sur son territoire des zones de non-lien, des espaces où cohabitent des « isolements », des individus livrés à eux-mêmes, des familles seules, des microcultures locales, singulières, attachées à des connaissances interpersonnelles (...) La ville est en panne d’elle-même, elle ne fait pas faire ce qu’elle est censée faire : faire du lien. La ville n’est pas dans ces quartiers. A ce titre, sur son propre territoire, la ville est amputée d’une partie d’elle-même (...) Si la ville n’est pas dans ces quartiers, ces quartiers ne sont pas non plus dans la ville ». « Il faut développer l’action des femmes-relais pour qu’elles puissent se battre pour que les choses aillent de l'avant, pour que les enfants puissent prendre la chance qui leur est offerte, pour qu'ils puissent continuer leurs études, ne pas s'arrêter là, ne pas faire les imbéciles dans les quartiers, faire des études, apprendre un métier, travailler, gagner leur vie, être d’honnêtes citoyens, des citoyens de demain »6. ■ Femme-relais médiatrice, juin 2002 3 SIX (J. F), Dynamique de la médiation, op. cit., pp. 37-38. BERGER (L) et LUCKMANN (T), La construction sociale de la réalité, Paris, Méridiens/Klincksieck, 1986 (1re éd. en anglais 1966). 5 ROUX (J), « Maintenir le lien dans/avec les quartiers sensibles : le mouvement des femmes-relais et l’association « Les voisines », in MICOUD (A), PERONI (M), Ce qui nous relie, La Tour d’Aigues, Ed. de l’Aube, 2000, p. 3. 6 PAPES Mihalo, Les motivations et les acquis des Femmes-relais Médiatrices, DESS de Sociologie / Politiques urbaines, Laboratoire du Centre d’Etudes sur les Solidarités Sociales, Paris VIII - Université, 2001/2002. 4 12 L’enquête : le travail de terrain (fieldwork) L’Observation participante Bogdan et Taylor (1975) définissent comme suit l'observation participante : « Une recherche caractérisée par une période d'interactions sociales intenses entre le chercheur et les sujets, dans le milieu de ces derniers. Au cours de cette période des données sont systématiquement collectées (...) ». Les observateurs s'immergent personnellement dans la vie des gens. Ils partagent leurs expériences. L'expression « observation participante » tend à désigner le travail de terrain en son ensemble, depuis l'arrivée du chercheur sur le terrain, quand il commence à en négocier l'accès, jusqu'au moment où il le quitte après un séjour. Au cours de ce séjour, les « données collectées » viennent de plusieurs sources et notamment : - l'observation participante proprement dite (ce que le chercheur remarque, « observe » en vivant avec les gens ou en partageant leurs activités) ; - les entretiens ethnographiques; les conversations occasionnelles de terrain ; - l'étude des documents officiels et surtout, des « documents personnels » (ce terme désigne « les matériaux » dans lesquels les gens révèlent avec leur propre langage, leur point de vue sur leur vie entière, ou une partie de leur vie, ou quelqu' autre aspect d'eux-mêmes). ■ Georges LAPASSADE (LA METHODE ETHNOGRAPHIQUE) http://www.dailymotion.com/relevance/search/lapassade/video/x4tmf8_le-mouvepart4_music 13 14 II - Promotion LTP Travaux du 16/19/29/30 mars 2007 C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique. Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion : Personnes âgées : parlons-en ! (fiction)............................................................ 17 Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs » dans l’évolution des Banlieues (reportage) ....................................................................................... 20 Les Emeutes à travers les médias : « des actions différentes menées sur divers quartiers » (témoignages)...................................................................... 22 Les grèves de la SNCM (recherche documentaire et exposé)............................. 25 15 16 Personnes âgées : parlons-en ! (fiction) Nous, animateurs en formation BPJEPS on a décidé de créer une fiction basée sur les personnes âgées. Nabil Salmi, 29 ans, ancien animateur au centre de loisirs des retraités actuellement animateur au B.I.J (bureau information jeunesse) de Colombes (92). Je me sers de mes expériences antérieures dans le domaine de la socialisation pour faciliter l’accompagnement des personnes âgées au sein de notre société. Je suis particulièrement sensible au sentiment de solitude qui touche cette tranche d’âge. Magali Larbi, 25 ans, animatrice au centre de loisirs primaire dans la ville Les Mureaux (78). Dans le cadre de ma formation BPJEPS LTP, je souhaite connaître le maximum de public afin d’élargir mon champs d’activité. Dans le domaine de l’animation, nous abordons rarement les problèmes liés aux personnes âgées. C’est pour cela que nous avons choisi d’en parler. Amandine Dousset, 30 ans, animatrice et directrice de centre de loisirs. Je suis actuellement en stage dans le cadre de mon BPJEPS LTP au service jeunesse de la ville de Clichy la Garenne (92). J’ai choisi d’orienter mon action en direction des personnes âgées. Public que je ne connais pas beaucoup. Je trouve important de mettre en évidence leurs différents problèmes sans attendre des faits comme « la canicule ». 17 Nous avons remarqué qu’il y a un délaissement par rapport aux personnes âgées par notre société. - Le manque de structures d’accueil municipalles - Les prix exorbitants de toutes les structures privées - Pas de propositions de loisirs, les personnes laissées à l’abandon. - Maltraitance et absence de respect du 3éme âge - Les familles ne s’occupent plus de leurs parents, ils sont mis en maison de retraite ou laissés seuls chez eux… « On nous rabat les oreilles avec la canicule, les personnes âgées et leur maintien à domicile. Quand on est âgée de 85 ans, qu'on habite au 6ème étage d'un HLM, qu'on règle son loyer et ses charges régulièrement, on est en mesure d'attendre que l'ascenseur qui dessert les appartements soit en état de fonctionner ou quand on loge dans une maison de retraite à des prix exorbitants, on peut s’attendre à des services optimums ». Hélas, ce n'est pas toujours le cas. La théorie, c'est bien, mais la réalité est tout autre. Le 25 juillet 2042 à Canicule sur Mer, une émeute éclate dans le quartier des maisons de retraite « les Joyeux ». Hum ! Hum ! ... Joyeux, seulement en apparence. Vers 13h30, une tentative de la part du personnel d’encadrement de la maison de retraite des « Rabat-joie » qui veut supprimer le feuilleton quotidien « les Feux de l’amour » traditions instituées depuis presque 110 ans. Un sentiment de révolte et d’incompréhension a envahi l’esprit des personnes âgées. Le dénommé Albert s’est levé d’un coup pour rallumer la télé, l’infirmier l’a repoussé et ensuite tout s’est enchaîné. La bande à Méméne très proche d’Albert qui fait partis des groupes les plus agités, furieux se mettent à lancer service à thé, déambulateurs et autres projectiles contre le personnel. Le responsable du service est blessé. L’événement a pris de l’ampleur. Deux jours après, toutes les maisons de retraite de la région ont suivi le mouvement de la maison de retraite des « Rabat-joie ». On a constaté de nombreux dégâts : - personnels des maisons de retraite blessés - dégâts matériels importants - pillages de nombreuses chambres - cantine mise à sec Ce qui a mis en avant différents problèmes cumulés depuis des années. 18 Le lendemain des émeutes, Monsieur Mohammed Larbi, Ministre de l’intérieur s’est rendu sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts et rentrer en contact avec les représentants des maisons de retraite. Le 28 juillet 2042 à 10h00, un rendez-vous a été fixé au ministère afin de trouver des solutions d’urgence et stopper la crise. A sa sortie, le ministre s’est exprimé devant les journalistes et a énoncé les diverses mesures, à savoir : - Requalification du personnel. - Revalorisation des retraites. - Centre de loisirs « seniors » dans un maximum de ville. - Mise en place de commissions d’inspection plus régulières. - Plus d’écoute envers les personnes âgées. Les représentants se sont montrés satisfaits des propositions et le calme est revenu. A ce jour, on a observé une nette amélioration de la situation des retraités mais il reste encore beaucoup à faire pour le quotidien de nos personnes âgées. ■ Nabil ■ Magali ■ Amandine 19 Le rôle des « Grands Frères » et des « Grandes Sœurs » dans l’évolution des Banlieues (reportage) Suite à un reportage fait auprès de personnes ressources dites «Grands Frères» et «Grandes Sœurs» sur les différentes villes où nous résidons, un certain nombres de points en sont ressortis tels que : l’implication personnelle le rôle éducatif, pédagogique la médiation la professionnalisation Ce mouvement est identifié des politiques, aux seins des banlieues et quartiers dits sensibles depuis leurs créations et laissé à l’expérimentation afin de pouvoir récupérer ces meneurs positifs en tant qu’acteurs sociaux dans les différentes communes afin de préserver l’ordre public mais aussi une cohésion sociale dans ces grands ensembles. Le « Grand frère » est défini comme un Animateur, un Ami, un Pédagogue qui transmet son savoir à travers sa propre expérience de la Vie. Mais aussi un Médiateur dans son environnement quotidien, qui renforce la cohésion sociale au sein de son quartier. Il est plus souvent identifié en étant acteur d’associations et autres mouvements comme meneur positif. Il inculque la vie en communauté, le respect d’autrui, le civisme et tout ça avec sa propre pratique dans ce même milieu. Il s’agit d’un fonctionnement inné. Le « Grand Frère » et la « Grande Sœur » participent à l’évolution des plus petits dans les différentes cultures représentées en banlieues, d’où le fait qu’il soit utilisé essentiellement dans ce contexte. Afin de compléter cet article un support En effet, il s’agit d’une implication vidéo et un roman photo vous sont de personnelle du au fait qu’il s’agit de même présentés (voir page suivante). personnes habitant les quartiers et ayant grandi auprès du public et de leurs familles. Ce qui permet une légitimation, acceptation et donc une permission et confiance donnée plus facilement qu’à un éducateur spécialisé certes reconnu de l’Etat du fait de son diplôme mais pas forcément accepté humainement des habitants. Le titre de « Grands Frères » ou de « Grandes Sœurs » est posé. Il a fallut attendre que les émeutes éclatent dans les différentes banlieues de France et même sur la capitale pour que des dispositifs de médiation et de financement à la professionnalisation (PAS), soient mis en place afin de financer des postes de médiateurs proposés à ces jeunes meneurs positifs pour la défense de la jeunesse et son évolution. 20 ■ Elenga Olinga, 28 ans, Association, Boulogne Billancourt (92) ■ Ania Aoudjehane, 26 ans, Association, Cergy (95) ■ Nickel Nzazi, 27 ans, Animateur Collectivité territoriale, Issy les Moulineaux (92) Une semaine dans un quartier (roman photos) Dans le cadre de la formation d’animateurs du diplôme BPJEPS, mes collègues et moi, nous nous sommes intéressés aux problèmes de délinquances au sein des cités. C’est pourquoi, j’ai « infiltré » un quartier, dit « quartier chaud », durant une semaine. Pendant une semaine et au péril de ma vie, j’ai vécu comme les habitants du quartier, je mangeais comme eux. En fait, je faisais tout comme eux. MARDI 20-03-2007 La première question que nous nous sommes posés, était celle du rôle de l’aîné dans différentes cultures. « QUEL EST L’IMPORTANCE DE L’AINE AU SEIN DE LA FAMILLE ? Je suis originaire de la Turquie. Chez moi, l’aîné au sein de la famille tient une place primordiale. Il a le respect de la famille, car toutes les responsabilités du père lui sont déléguées en son absence. Il est le représentant du père en quelque sorte. MERCREDI 21-03-2007 Pensez vous que le grand frère participe à l’éducation des plus jeunes au sein des cités ? Bien sûr, le grand frère a un rôle à jouer dans l’éducation des plus jeunes. Mais le problème qui se pose, c’est qu’ils ne prennent plus leurs responsabilités. Les jeunes sont délaissés par les aînés et par les parents. JEUDI 22-03-2007 Vous pensez que la délinquance a un lien avec l’absence d’éducation de la part des parents ? En fait, il y a un décalage avec la manière dont les parents veulent éduquer les jeunes de cette génération. Les parents sont dépassés par les événements. La société et les médias ont un grand rôle dans les problèmes liés à la délinquance. Y a-t-il une solution aux problèmes de la délinquance ? Il faut que les jeunes se prennent en main et qu’ils fassent leurs devoirs de citoyens en allant d’abord voter. L’état doit faire un effort considérable en permettant l’accès à l’éducation, à la formation et au travail pour tout le monde. La solution ? C’est la « VALORISATION ». Parce que les jeunes ne sont pas considérés notamment par les institutions. Ils veulent qu’on les juge pour leurs compétences et non pas par rapport à leurs origines ou au seul fait qu’ils habitent une banlieue. 21 Les Emeutes à travers les médias : « des actions différentes menées sur divers quartiers » (témoignages) Vendredi 06 Octobre 2006 Les Mureaux : La police fait de la surmédiatisation Le raid de policiers mercredi matin aux Mureaux (Yvelines) en présence d'une cohorte de journalistes et de photographes sème la controverse dans la presse. La plupart des syndicalistes de la police ont nié avoir informé les médias, mais certains ont reconnu à demi-mot l'avoir fait dans un but pédagogique sur l'action de la police dans les cités, au risque de faire échouer l'opération. Ce raid avait été précédé d'une série d'interventions médiatisées, comme l'interview sur son lit d'hôpital d'un CRS agressé quelques jours plus tôt dans le département de l'Essonne. Animateur sur la ville des Mureaux depuis cinq ans sur le quartier des bosquets, les émeutes de novembre 2005 et les récents heurts face aux policiers d’octobre 2006 ont engendrés des violences sur tous les quartiers de la ville durant quasiment 15 jours. La ville et les animateurs en poste ont mis en place différentes actions pour mettre fin à toutes ses violences. Pour tous les quartiers, la ville a mis à disposition des locaux, des gymnases et des animateurs porteurs de projets pour les 16/25 ans, tous les vendredis et samedis soirs. Sur mon quartier, nous avons mis en place de nouveaux Ateliers pour ces jeunes ; tels que des ateliers artistiques : ateliers graff, ateliers photo sur les violences, des temps de paroles sur les faits qui se sont déroulés durant cette période, des ateliers multimédias : recherche de travail, de stages, de formations… Nous accueillons chaque week-end une vingtaine de jeunes sur la structure et nous avons constaté une évolution importante sur le et les quartiers en général. ■ Kamel BARRIZ, 24 ans Maison de Quartier - Les Mureaux (78) 22 L’image des banlieues à travers les médias A la veille de « l’anniversaire » des émeutes de novembre 2005, les incidents qui ont touché un certain nombre de banlieues ont été surmédiatisés. Ainsi les médias ont contribué à alimenter la polémique autour de l’insécurité, en diffusant ces évènements qui nourrissent l’image négative que l’opinion publique se fait des quartiers… En tant qu’animatrice socioculturelle dans un centre social situé au cœur du quartier des musiciens aux Mureaux, je déplore sincèrement que les médias ne se déplacent pas lors de manifestations sportives et culturelles que nous mettons en place tout au long de l’année au sein du quartier ou de la ville. En effet, si la lumière des caméras prenait le temps d’éclairer les talents cachés qui fourmillent dans les quartiers, peut être que l’ex-ministre de l’intérieur n’aurait pas pu se servir des banlieues pour promouvoir sa campagne !!! ■ Nadia AGHIOUAS, 26 ans Centre Social - Les Mureaux (78) Animatrice dans un service jeunesse de la ville de Colombes depuis maintenant 2 ans, je travaille dans une antenne de quartier qui est implantée dans une cité. Lors des émeutes de novembre 2005, les jeunes du quartier ont été touchés par ce qui s’est passé à Clichy sous Bois. La mort de ces deux jeunes garçons dans un transformateur qui a déclenché des émeutes sur plusieurs villes et plusieurs quartiers en France. Colombes étant une ville de 83 200 habitants avec 7 quartiers réputés pour leurs violences, elle reste une ville où les émeutes ont été moindres. La ville a mis en place un dispositif de médiations qui tournées sur les différents quartiers sont allées a la rencontre des jeunes. Des rencontres avec les jeunes, des représentants de l’ordre et des éducateurs ont été mises en place pour permettre de faire des échanges et de répondre aux questions et aux ressentis des jeunes. Plusieurs villes voisines ont été touchées par les émeutes ce qui nous a fait réagir et renforcer les dispositifs de la ville. Les actions mises en place par le service jeunesse nous ont permis de désamorcer la tension qui régnait dans les quartiers de la ville où les jeunes ont été affectés par les révoltes. Les équipes de ce service touchaient les jeunes des quartiers par le biais d’activités ludiques, sportives ou artistiques pour pouvoir les occuper et ne pas les laisser sur le quartier livrés à eux-mêmes. Un couvre feu à été instauré pour les jeunes mineurs à 23h. Chaque enfant trouvé sur la ville était raccompagné à son domicile. Voilà les dispositifs qui ont permis à la ville de Colombes de ne pas être touchée par les émeutes de novembre 2005. ■ Dalila LABBA, 24 ans Service Jeunesse – Colombes (92) 23 Un tissu associatif important Je suis actuellement Animateur dans une maison de jeune de la ville d’Aubervilliers. Durant les émeutes de novembre 2005, dans la ville d’Aubervilliers de nombreux dispositifs ont été mis en place. Aubervilliers n’est pas une ville désertée par les services publics. Elle est dotée de services sociaux non négligeables, implantés dans les quartiers (services jeunesse, centre sociaux, éducateurs spécialisés), de lieux culturels et d’espaces d’insertion (maison de l’entreprise et de l’emploi). La ville d’Aubervilliers dispose également d’un tissu associatif alimenté par les financements de la Mairie. C’est cet ensemble d’acteurs qui ont joué un énorme rôle de prévention, au moyen de la parole et plus largement, d’un travail engagé avec les jeunes d’Aubervilliers dans la durée. Le dispositif a donné ses fruits de manière à ce que les émeutes n’aient pas affectées la totalité du département. Cela grâce à l’effort déployé par l’ensemble des éducateurs et des travailleurs sociaux sur le terrain. ■ Pascal MAKANGOU, 22 ans OMJA - Aubervilliers (93) http://www.aubervilliers.fr/rubrique268.html 24 Les grèves de la SNCM (recherche documentaire et exposé) Tout à commencé en septembre 2005 lorsque l’Etat a voulu privatiser la SNCM. Suite à de nombreuses négociations et des grèves qui se succédèrent sans donner de réels résultats. Ayant des points de vue différents sur l’avenir de l’entreprise, les syndicalistes corses voulant la régionalisation et les représentants de l’Etat insistant sur la privatisation à 100%, les deux parties entrèrent finalement en conflit et s’en suivirent de nombreuses grèves et négociations. C’est le 27 septembre 2005 que les syndicalistes claquent finalement la porte au nez des ministres présents pour les négociations et du préfet de la région PACA sur une proposition de privatisation à 50%. A ce moment là, tous les bateaux sont bloqués au port de Marseille à cause de la grève des marins, mais les syndicalistes voulant rentrer chez eux, ils décident alors d’entreprendre une action parfaitement pacifique, et demandent même au commandant de bord s’il souhaite rester ou pas sur le navire (il resta à bord sur les ordres de ses supérieurs) qui avait pour objectif d'attirer l'attention de l'opinion corse et française sur le drame social qui se jouait dans l'entreprise ou plusieurs centaines d'emplois étaient menacés, en faisant sortir le « Pasquale Paoli » du port de Marseille pour rentrer à Bastia et permettre, par la même occasion, aux marins bloqués sur le continent de rentrer chez eux. C’est une fois arrivé au large des côtes bastiaises, le bateau ne voulant pas amarrer à cause de la foule amassée sur le port et craignant que la situation ne dégénère, que les agents du GIGN et les commandos "Hubert" de la marine nationale, décident d’interpeller les marins en prenant le navire d’assaut. Pour la première fois depuis un siècle, un gouvernement français envoyait l'armée contre des travailleurs en lutte. 25 Les syndicalistes sont arrêtés, transférés a l'arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés devant un juge et poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personne (alors que le commandant de bord du Paoli avait reçu l'ordre de son supérieur de ne pas quitter le navire - choix que lui laissaient les syndicalistes). Ils seront libérés 72 h plus tard, suite aux manifestations organisées pour les faire relâcher, et renvoyés à Bastia par avion. C’est finalement le samedi 1er octobre qu’eut lieu la dernière manifestation en date qui avait pour thème la « non privatisation de la SNCM" et "fêter la libération des prisonniers". Après un défilé en centre ville qui se déroula dans le plus grand calme, c’est en début de soirée que les affrontements avec les forces de l’ordre commencèrent. Un total de 9 régiments de CRS fait finalement face aux manifestants / émeutiers qui dégradent bennes à ordures, voitures et bien communaux. Au court des affrontements très violents il y eut un agent de la force publique tabassé sur le port de Bastia, plusieurs blessés légers dans les manifestants et un blessé grave hospitalisé Après la « pause dîner » qui eut lieu entre 20h et 21h30 les hostilités reprirent et ce n’est que vers minuit que les grévistes les plus anciens (« les sages ») prirent l’initiative de calmer les esprits des jeunes en discutant avec eux et en leur expliquant pourquoi il fallait arrêter le carnage. Une fois les émeutiers apaisés, ce sont deux représentants qui s’avancent en paix vers les compagnies de CRS qui encadrent le regroupement et parviennent à les faire reculer afin de libérer les manifestants et de les laisser se retirer calmement. Toute ces dernières négociations se sont effectuées sur un fond de chants corse émanant de la foule et c’est finalement sur l’hymne corse que chacun rentra chez soit. A l’heure actuelle, les négociations qui continuent entre les marins, les syndicalistes et l’Etat ont abouti sur : l'Etat reste pour 25% dans la SNCM, les salariés ont une part de 9% et deux sociétés privées (Véolia et Butler) se partagent les 66% restant Mais les travailleurs corses ne sont toujours pas satisfaits et les réunions continuent encore à l’heure actuelle sur de nouvelles revendications. 26 Damien CONSTANTIN 30 ans, Animateur/Directeur Accueil de Loisirs à Aubervilliers (93) [email protected] Ousmane MAGASSOUBA 27 ans, Animateur Maison de quartier Service Jeunesse de la ville de Colombes (92) [email protected] Arnaud HAYON 20 ans, Animateur Accueil Loisirs à Joinville le Pont (94) [email protected] Ceci nous fait constater, contrairement à l’image médiatique des conflits entre une partie de la population et les forces de l’ordre qui se sont focalisées sur l’île de France, que les affrontements, pour diverses raisons, s’étendent sur tout le territoire français. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, la violence attire de plus en plus de monde et les conflits se font de plus en plus violents. Le gouvernement est de plus en plus débordé par ceux-ci et cherche désespérément une solution pour trouver un terrain d’entente. ■ Damien, Ousmane et Arnaud 27 28 III - Promotion APT Travaux du 10/15/21/29 mai 2007 C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique. Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion : Se connaître pour se faire accepter ? (reportage) ............................................. 31 Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka)..........................................................32 Danmyé cé histoire nou !!! ................................................................................33 Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête) ..................................... 35 Le sport et l’handicap (enquête et témoignage) ................................................ 38 Communication « facteur d’intégration » (documentaire) ................................ 41 29 30 Se connaître pour se faire accepter ? (reportage) LA CRISE IDENTITAIRE AU CŒUR DU CONFLIT ? Il n’est plus nécessaire de rappeler que l’une des origines principales des conflits dans les banlieues est un problème d’intégration. D’après quelques observations, nous avons pu mettre en relation l’intégration et la crise identitaire. La France est une puissance coloniale qui a connu de tout temps des vagues d’immigration en fonction du contexte économique, politique, ou militaire, à l’image des « Trente Glorieuses ». On pourrait dire que les jeunes issus de l’immigration sont assis entre deux chaises. D’une part, ils ne peuvent renier leurs origines, et d’autre part ils doivent s’adapter aux coutumes de la France pour s’intégrer dans la société. Le problème est que certains de ces jeunes sont en quête de leur identité, ils ne savent plus vraiment où est leur place. Ceci est lié aux problèmes rencontrés par leurs parents. En effet, les immigrés de la première génération avaient parfaitement intériorisé leur culture, qu’ils ont transmis de façon appauvrie à leurs enfants, qui eux-mêmes ne transmettent ces valeurs parfois que de manière très partielle à leurs enfants. Cette troisième génération a un manque que la société ne peut combler, et il faut bien qu’ils aillent eux-mêmes rechercher leurs racines. Lorsque l’on veut recoller à certaines valeurs, opposées à l’ambiance générale, il faut pour les exprimer, les exagérer, et c’est ce qui crée le décalage entre ces jeunes et la société. Les jeunes ont du mal à trouver leur place puisqu’ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Les conflits naissent souvent d’une frustration, et cette frustration naît du fait qu’ils ne se retrouvent pas dans l’image véhiculée par la France, son fonctionnement et ses valeurs. Nous pensons qu’imposer une culture entraînera toujours une tension, et cette tension, si elle ne sort pas, entraînera une frustration qui inévitablement aboutira à un conflit. Chasser le naturel, il revient au galop. 31 La quête de l’identité Afro-Antillaise à travers l’identité coloniale par le biais du « Danmyé » Etre français en ayant des ancêtres gaulois, difficile de le constater de par nos diverses origines qui constituent la population française. Surtout, pour la communauté issue de l’Outre-mer (Antilles-Guyane). Dont la présence est très marquée sur différentes régions de France, notamment, Bordeaux, Nantes et principalement la région parisienne avec le quartier de Châtelet le Halles, les marchés de St Denis et de Sarcelles. On identifie la communauté antillo-guyanaise par la tenue vestimentaire représentant les 3 premiers chiffres du département 971 Madinina, 972 Gwadada, 973 Gwayana ou encore par la carte du département. Nos ancêtres, les esclaves sans fond de polémique et non nos ancêtres les gaulois… L’identité nationale est un statut acquis pour une partie de la population française et pour l’autre un long combat. Le Danmyé est un sport de combat issu de la révolte des esclaves envers les colons dans les anciennes colonies française d’outre-mer. Interview de Franck CHANTALOU (Karatéka) Nous avons choisi de faire une interview de Franck CHANTALOU, karatéka d’origine martiniquaise, sportif accompli au palmarès impressionnant (champion d’Europe et du monde par équipe en 2004, etc.… cf. site de la fédération française de karaté). Nous l’avons interrogé sur la notion de conflit, sa place dans la société et son rapport entre la culture créole et la culture métropolitaine. Claude : As-tu rencontré des situations conflictuelles ? Franck : « Venant de banlieue, on a forcément des relations conflictuelles, que ce soit sociales, physiques ou même culturelles […], chez les enfants il y a toujours un aspect conflictuel.[…]. » Claude : Comment éviter les conflits ? Franck : «…Moi j’ai pris le sport comme outil, d’autres les études comme moyen pour évacuer la violence […]. » Claude : As-tu souffert d’un problème identitaire ? Franck : « Je pense que forcément quand on est d’origine martiniquaise, on te dit t’es français […], tes ancêtres c’est les gaulois, […] donc forcément tu cherches un moyen de retrouver cette identité que tes parents ne t’ont pas transmise, donc il y a une frustration. J’ai trouvé le karaté, mais si on m’avait transmis les valeurs du Danmyé, j’aurais pu être champion de Danmyé […]. » Claude : Comment peut-t-on exorciser la violence ? Franck : « Le sport n’a pas de frontière, il permet un formidable melting-pot dans une ambiance de parfaite tolérance, bien au-delà de la violence de l’activité physique ellemême ». 32 Danmyé cé histoire nou !!! Le Danmyé est un art martial martiniquais, qui a été transmis de génération en génération aux esclaves des colonies françaises. Cet art prend sa source au Sénégal avant l’esclavage, il était représenté par un combat, qui symbolisait le passage du monde de l’adolescence au monde adulte. Son nom sénégalais est le « Lamb » (lutte sénégalaise). En Martinique, ces joutes étaient orchestrées par les propriétaires des plantations, qui mettaient au combat leurs étalons (généralement d’origine mandingue, tribu d’Afrique) face aux autres esclaves. Elles furent par la suite reconduites de manière clandestines jusqu’en 1947 (date de la départementalisation des colonies d’outre-mer), car des décrets municipaux interdisaient la pratique du Danmyé. Cette pratique physique émancipait les hommes noirs, car par ces combats (parfois violents), ils se lavaient de leur frustration liée à leur condition de vie. La montée en puissance des groupes folkloriques durant les années 60, notamment le « ballet martiniquais », remit au goût du jour ce sport au cours de joutes chorégraphiées. Le folklore persistait bien que les valeurs se perdent. Aujourd’hui les jeunes en quête de leur identité font ressortir du passé ces valeurs oubliées. Le Danmyé est une activité sportive à part entière qui s’apprend comme tout autre art martial (comme le karaté, la capoeira, le kick-boxing…), il est même présenté en épreuve bachelière martiniquaise. Dans un cursus d’apprentissage, il devrait être beaucoup plus accessible dans l’Hexagone !!!! Trop de sports en France souffrent d’un manque de popularité puisqu’ils ne correspondent pas aux valeurs fondamentales et acceptées de cette société. 33 LA LIBERATION PAR LE DANMYE En cette période de commémoration de l’esclavage, se pencher sur la notion de conflits prend tout son sens. En effet, les humiliations et la réduction à l’état d’objet que subissait le peuple noir, était source de frustration. Ce sentiment avait pour suite logique la haine de l’oppresseur. Mais les libertés aussi bien d’expression que corporelles étaient sous régence. Il fallait pour ces peuples trouver des subterfuges d’expressions. Dans le cas des Antilles comme pour la plupart des pays « à esclave », l’expression se faisait par le biais de la musique, du chant, et des incantations « magiques », et cela à l’insu des « maîtres ». En Martinique, le « Danmyé » apparut à cette période. Le Danmyé est un mélange de danse et de combat, rythmé par le son du tambour. Il met en scène deux protagonistes qui s’affrontent pour démontrer leur supériorité. Il s’agissait durant cette pratique de défier le « blanc ». Cette danse avait pour but de décharger toute la frustration que l’oppresseur créait dans la vie quotidienne, et ramenait l’esclave à l’état d’homme, car dans son imaginaire il se retrouvait d’égal à égal avec celui qui l’humiliait. Le « Danmyé » entre bien dans la notion dans cette gestion de conflit. En effet le malaise entre le dominé et dominant se réglait ainsi, évitant les confrontations agressives. On retrouve cette pratique au Brésil à la même époque par la Capoeira. Cela permettait une sorte de transfert relationnel évitant le rapport direct et évacuer l’agressivité. ■ Olivier WONG 29 ans, Service des sports de Vert Saint Denis (77) Escale forme, moniteur sportif. ■ David JUSTON 28 ans, Accueil loisirs, animateur chargé des APS, Aulnay-sous-Bois (93) ■ Claude LECHERTIER 29 ans, service des sports de Sarcelles (95), animateur de sport. ■ Julien MOULIN 21 ans, service des sports de Vigneux (91) et club de football américain « les Flibustiers », éducateur sportif 34 Les émeutes : Classe foot et « Foot 2 Rue » (enquête) Une émeute est une manifestation spontanée, généralement violente, résultant d'une émotion collective. Elle s'accompagne souvent de dégradations de biens matériels ou de violence contre des personnes. Les émeutes sont souvent dispersées par les forces de l'ordre. Certains pays disposent de forces paramilitaires spécialisées dans les actions anti-émeutes. Au sens originel une émeute désignait une émotion. Retour sur les émeutes de novembre 2005 La cause et les motivations : Beaucoup de jeunes et d'autres ont dit dans les médias comprendre la peur qui a amené à la fuite des deux jeunes décédés. L'impression que la police méprisait les jeunes, et surtout les jeunes ayant certaines couleurs de peau, a été une des motivations principales selon les déclarations des émeutiers. Les relations entre les jeunes de ces quartiers et les autorités s'étaient particulièrement tendues du fait des déclarations médiatiques de Nicolas Sarkozy. En effet, l'utilisation que le ministre avait fait de mots comme "racaille" en public, et sa déclaration à la cité des Quatre Milles évoquant un nettoyage au Kärcher a été perçue par certains comme une provocation envers tous les jeunes des quartiers sensibles, et pas seulement contre les criminels et les délinquants. Au fur et à mesure que le phénomène s'intensifiait et se propageait, les médias ont également présenté ces violences comme l'expression d'un ras le bol des discriminations au logement, à l'embauche au quotidien... Pour certains, elles ont aussi été le témoignage d'un mécontentement général de la politique intérieure. Il y a donc eu une interprétation après coup, et réalisée par les non émeutiers, des motivations de leurs actes, afin de réintégrer ce que l'on devinait être fondamentalement politique dans des schémas analytiques plus traditionnels. Les cibles des incendiaires étant parfois des écoles, des médiathèques ou des gymnases, une partie de la population a eu du mal à comprendre pourquoi les émeutiers s'en prenaient aux structures supposées les aider à mieux s'insérer dans la société. En effet, cela s'opposait à la version des faits proposée par la presse et une partie de la classe politique, celle-là précisément qui affirmait les "comprendre". C'était ignorer la radicalité d'une révolte qui prétendait détruire entièrement le système social et politique dont elle était exclue : les tentatives d'intégrations étaient finalement perçues comme une volonté de les amadouer et de les convaincre de rester à la place où l'on souhaitait les voir, alors même que l'organisation générale du système s'était faite sans eux. Avec le temps, une sorte d'émulation est apparue entre quartiers, laissant à penser qu'en dehors de toute revendication, des bandes de jeunes se sont livrées à un concours de dégradations, relevées par la presse, qui a pour l'occasion été utilisée comme arbitre. 35 Plusieurs mineurs arrêtés pour incendie volontaire et convoqués devant le tribunal expliquèrent d'ailleurs leur geste par la volonté de "faire comme les autres". De part mon expérience, je vous expose l’une des activités, voir l’activité sportive la plus populaire au monde, la plus regardée, la plus pratiquée. Il s’agit bien sûr du football qui est un sport que l’on peut pratiquer à 2, comme à 22 (voir plus). Les moyens : Il ne suffit que d’un ballon et d’un espace pour jouer au football, on peut le pratiquer n’importe où (en salle, en club, sur la plage, dans un parc de loisir, etc…). Il existe plusieurs moyens pour détourner les jeunes de cette fracture sociale. Bien entendu, le plus important reste l’emploi et le logement, mais également de nombreuses activités sportives ou culturelles. C’est un sport où il n’y a aucune discrimination : tout le monde est le bienvenu, quelque soit l’âge, le sexe, la couleur, le niveau de pratique, etc…). Voici 2 exemples de pratique à développer selon mon avis personnel. ► Foot de rue est un sport issu des quartiers populaires où l’on retrouve plusieurs disciplines - La jonglerie où il y a de nombreuses chorégraphies voir le clip : http://foot-2-rue.skyrock.com/ - Les compétitions (futsal) - Le pratique libre Il serait formidable de créer plus d’installations afin de développer et de promouvoir ce sport. 36 ► La classe foot (support éducatif et civique) LES CRITERES DE MISE EN PLACE L’aménagement des emplois du temps pour permettre d’effectuer deux séances par semaine dans le temps scolaire. OBJECTIF DE LA SECTION FOOTBALL Un professeur coordonnateur chargé d’établir le lien entre le stade et le collège. L’objectif central est de permettre aux enfants de trouver un équilibre entre leur scolarité, dans la continuité de leur projet personnel, et la pratique du football sans être éloignés de la cellule familiale. Ainsi, de mieux vivre leur scolarité tout en bénéficiant d’une structure d’entraînement adaptée, en préservant un bon rythme de vie, et augmenter les chances d’intégration sociale. Un éducateur titulaire du BEES 1er degré foot, pour assurer l’encadrement de la classe football. Un suivi médical de l’élève à raison de deux visites médicales annuelles. Un recrutement ouvert à tous les élèves de 6è à la rentrée scolaire de septembre (évaluation sportive basée sur des tests techniques, athlétiques et du jeu, qui se déroulent en mai). ■ Richard MORANCI, 34 ans, Paris 18ème 37 Le sport et l’handicap (enquête et témoignage) (Basé sur les droits de l'Homme) Les Droits de l'Homme s'appliquent à tous, sans discrimination, dans toute leur diversité. Tous les êtres humains doivent être respectés dans leur dignité, et ce respect pour chacun et chacune a la même importance. A chaque fois qu'une personne est victime d'une atteinte à sa dignité, d'une discrimination, qu'elle n'est pas traitée ou considérée comme une personne à part entière, les Droits de l'Homme sont bafoués. Une personne discriminée ou marginalisée est privée des opportunités dont bénéficient les autres personnes. Aujourd'hui, c'est encore trop souvent le cas des personnes handicapées. Parce que l'intégration et la reconnaissance des droits des personnes handicapées passent avant tout par la connaissance de l'évolution des représentations ; le Sport est un moyen qui permet d’informer et de sensibiliser le grand public. L’handisport Le sport est une activité qui est accessible à tous ; les jeunes, les personnes âgés, les femmes, les hommes et aussi les personnes handicapés. Il existe depuis 1977 une fédération Française handisport dont le but est de promouvoir le sport auprès de personnes handicapées. Environ 550 clubs sont recensés en France. De plus 45 sports leurs sont proposés et adaptés à leur handicap tel que l’athlétisme, le cyclisme, la gymnastique, les sports de combats, de raquettes et bien d’autres. 38 Un handisport est un sport dont les règles ont été aménagées pour qu'il puisse être pratiqué par des personnes ayant un handicap physique ou sensoriel. On nomme sport adapté les sports pratiqués par les personnes ayant un handicap mental. Beaucoup de ces sports sont basés sur des sports existants. Toutefois, certains sports ont été créés spécifiquement pour les personnes handicapées et n'ont pas d'équivalent en sport valide. Le sport organisé pour les personnes handicapées est souvent réparti en trois grandes catégories de handicaps: les malentendants, les déficiences physiques et les déficiences intellectuelles. Chaque groupe a sa propre histoire, ses organisations, ses compétitions et sa vision du sport. Une personne handicapée peut pratiquer un sport, doit pratiquer un sport. Une personne handicapée physique peut devenir un(e) sportif (ve), voire un(e) champion(ne). Une personne handicapée peut devenir un(e) athlète. À part entière. Le temps d'une course, d'une rencontre, d'une volée de flèches, d'un assaut ou d'un combat, ce sportif en herbe se réalisera, flirtera avec les joies du sport, caressera les plaisirs de la vitesse, embrassera la jouissance de l'agilité, de l'adresse et de la puissance, fera un pas vers son podium, vers un podium. Vers la vie. Grâce au sport, la personne handicapée lutte contre la sédentarité imposée par son état, apprend ou réapprend à parler avec son corps, retrouve et entretient une certaine autonomie, s'ouvre aux autres, éprouve des joies simples mais intenses, devient plus résistante et plus entreprenante. Handicapée, elle était. Sportive, elle muera et sera, trouvant une raison de vivre et une réelle ouverture vers la vie. Seule, en équipe, en club ou dans une association, elle fera un pas vers le dépassement de son handicap. Aujourd'hui, il est presque toujours possible de trouver une activité physique compatible avec son handicap. Mais sport n'est pas forcément synonyme de compétition, de drapeaux ou de jeux olympiques c’est d’abord une recherche de bien-être, de dépassement de soi et de reconnaissance… 39 Témoignage réalisé par Sandra Au cours d’une manifestation sportive d’athlétisme dans mon club d’Aulnay sous Bois, j’ai du intervenir en tant que bénévole pour encadrer la compétition réservée aux handicapés. J’ai eu beaucoup d’appréhension au premier contact, car je n’avais jamais encadrée ce type de public. De plus il y avait entre ces personnes, des degrés différents de handicap, ce qui pour certain demandait une plus grande attention de la part de l’équipe d’encadrement dont je faisais partie. Ce fut une expérience très agréable et enrichissante, car durant cette manifestation j’ai pu contribuer à leur épanouissement sportif. J’ai également pu constater que malgré leur handicap, leur volonté de réussir est identique à celle des « sportifs valides ». Ce sont avant tout des athlètes à part entières qui courent, sautent, lancent et qui pour certains pratiquent l’athlétisme au niveau international. J’ai même fait la connaissance d’un athlète qui fait partie de l’équipe de France lors des sélections internationales. Ce fut pour moi une très belle expérience professionnelle et humaine, qui m’a confortée sur mon envie d’être animatrice sportive. Articles proposés et réalisés par ■ RIBEIRO Sandra, 23 ans, stagiaire, Direction des Sports d’Aulnay-sous-Bois (93) ■ BILLY Frédéric, 25 ans, stagiaire, Service des Sports de la ville de Nanterre (92) ■ ALI SOILIHI Adeel, 25 ans, stagiaire, Club Sportif Multisports Gennevillois (CSMG) section rugby, Gennevilliers (92). 40 Communication « facteur d’intégration » (documentaire) La communication est le processus de transmission d'informations. Ce terme provient du latin « communicare » qui signifie « mettre en commun ». La communication peut donc être considérée comme un processus pour la mise en commun d'informations et de connaissances. La communication est avant tout un phénomène cognitif. Il est important de différencier plusieurs notions lorsqu'on parle de communication. La science de la communication Cherchant à conceptualiser et rationaliser des processus de transmission entre êtres, machines, groupes ou entités. La Communication est issue de la réunion et de la mise en commun des connaissances de plusieurs sciences : notamment la linguistique, la télégraphie, la téléphonie, la psychologie, la sociologie, la politique et l'anthropologie. Cela associe un acte au message et à la médiatisation qui y sont liés. C'est le contexte qui donne le sens de l'échange. On préfèrera alors le terme de « processus de communication » ou plus simplement « Une communication ». Une communication dite « verbale » La communication verbale est faite de signes linguistiques. Ces signes confèrent un corpus appelé langue, ou plus généralement langage, mais les linguistes tiennent à distinguer langue et langage. L'écriture, la langue des signes, la voix sont des médias, des moyens de communiquer... Un processus de communication Peut être basiquement décrit comme étant le processus de transmission d'un message d'un émetteur à un ou plusieurs récepteurs à travers un média subissant des interférences sous condition de message de rétroaction ou feedback. L'art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé la rhétorique. Aristote et Cicéron étaient des théoriciens de rhétorique, qui devint l'un des sept arts libéraux dans le haut Moyen Âge. 41 Une communication verbale » dite « non Une communication basée sur la compréhension implicite de signes non exprimés par un langage : l'art, la musique, la kinesthésie, les couleurs, voire les vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur assemblage et leur compréhension ou leur interprétation sont dans leur grande majorité dépendants de la culture. Cette distinction verbale / non verbale n'est pas toujours aisée à faire. La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message (communication) ciblé sur leur compréhension et leur culture propre. La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe, et la personnalité des membres qui le composent. La communication est un moyen primordial pour résoudre tout les problèmes de la vie quotidienne : c’est un moyen d’intégration L’intégration du Hip-Hop Le hip-hop Est un mouvement culturel et artistique (voire un mode de vie) apparu dans les ghettos noirs-africains, du Bronx aux États-Unis dans le milieu des années 1970 et qui, depuis, s’est diffusé dans le monde entier. Issu des ghettos noirs new-yorkais, il mélange des aspects festifs et revendicatifs ; on communique par la danse. Les quatre principaux éléments de la culture hip-hop sont : - le rap, et plus généralement la musique hip-hop, - le graffiti, - le deejaying, 42 - le break dance et les autres danses hiphop. On ajoute parfois aussi le beatbox, voire le street-language, le street-fashion, le streetknowledge et le street-entrepreneurialism. Souvent assimilée au rap qui n’est pourtant qu’un de ses aspects, l'histoire du mouvement hip-hop se confond souvent avec celle du courant musical. Nous allons en quelques lignes détailler les différentes catégories hip-hop avant de parler de l’intégration par la danse urbaine. I - Différents éléments 1 - Le Rap & le Mc hip-hop • • • Le Rap "MCing" ou rap, est le chant scandé de paroles souvent très imagées, riches en assonances et allitérations. Le Beatboxing représente une musique crée en utilisant la bouche : la voix, la gorge, le nez.. Inventé, par Doug E. Fresh, il a eu un grand succès dans les années 1980 avant de décliner pour enfin revenir vers la fin des années 1990 Les poèmes sont crées avec les mots de la rue l'argot, Verlan et ceux du dictionnaire Français. voir aussi le Slam. 2 - Le DJing • • Le DJing consiste à mélanger et à modifier des disques (vinyles le plus souvent). Le DJ utilise pour cela des techniques variées comme le scratch, le cutting, le beat jungglin ou le pass-pass Le Beatmaking se fait normalement par informatique à l'aide de machines ou programmes spécialisés. Le beatmaking peut souvent être confondu avec le DJing pour la simple raison que les deux font partie de la musique de fond (ou beat) utilisée par le MC pour rapper. 3- Le graffiti - Le graffiti « hip-hop » est un phénomène omniprésent dans le paysage urbain. On le distingue souvent du tag, signature stylisée, qui fait aussi parti de la culture hip-hop 4 - La danse hip-hop • La danse hip-hop apparaît avec le breakdance plus connu au EtatsUnis sous le nom de Bboying, une danse caractérisée par son aspect acrobatique et ses figures au sol. Les danseurs sont également appelés breakers ou b-boys(b-girl). exemple Rocksteady Crew .La danse hip-hop a intégré d'autres styles de danse émergeant de la rue (streetdance) comme le Popping et le Locking, deux styles de danse provenant de la côte ouest des États Unis. De nouveaux styles sont apparus comme la House dance, la new style, le Krump. Tous ces courants, ces styles sont basés sur une communication non verbale qui a permis ainsi la naissance d’artistes dans le monde entier. 43 II - L’intégration via la danse La danse hip-hop provient directement des Etats-Unis et arrive en France, connue du grand public, grâce à l’émission « H-IP_H-O-P » présenté par Sidney en 1984. messages, de l’art et un épanouissement collectif ou individuel. Cette danse s’est inscrite dans un réseau de communication autour et dans l’activité. Dans les débuts la danse se pratiquait dans la rue, sur des cartons à même le sol, dans les gares, etc.…Les individus se rencontraient en groupe ou en solo et se « battaient » dans une atmosphère compétitive, amicale et ludique appelé : La danse ne présente pas de moyen financier, peu de matériel, elle est accessible à tout le monde. Les danseurs peuvent ainsi bénéficier de locaux, de salle d’entraînement, de moyens financiers. Différents évènements sont organisés par les mairies et les associations allant jusqu’à faire des évènements nationaux comme par exemple sur les Champs Elysée (Grand palais).Plusieurs groupes et compagnie se sont formés créant des spectacles et shows, ceci dans les conservatoires et théâtres nationaux et internationaux. BATTLE La danse hip-hop garde toujours son esprit et a pris beaucoup plus d’ampleur depuis quelques années dans la société. Cette danse qui était considéré comme une danse de sauvage est aujourd’hui reconnue comme une activité artistique. Les jeunes (le plus souvent des banlieues) expriment à travers cette danse des expressions, des Maintenant la danse Hip-Hop qui a commencé à s’intégrer auprès des différentes institutions et collectivités territoriales permet aux jeunes de s’intégrer au sein de ces institutions ou collectivités. PLUS TU COMMUNIQUES !!!!!!!! MOINS TU TE FRITES !!!!!!!!! La danse se présente donc comme une activité physique, culturelle et artistique qui permet à un public défavorisé de s’en sortir dans le temps avec persévérance. C’est un milieu en voie de développement autant dans l’esprit que dans la pratique et la professionnalisation par l’apprentissage (BPJEPS Culture Urbaine). C’est un moyen fort d’expression et de communication qui comme toutes les activités physiques et sportives fait appel à la gestion de conflits. ■ BENAMARA Rafik, 28 ans ■ DIARRA Fodié, 21 ans ■ FOMBA Bachir, 24 ans 44 Service des Sports Service des Sports Direction des Sports Evry (91) Taverny (95) Clichy (92) IV - Promotion APT Travaux du 04/05/14/15 février 2008 C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique. Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion : Sport de Haut Niveau : Business Politico-économique ? (enquête) ................... 47 Le Sport facteur d’intégration ? (enquête) ........................................................ 49 Interview de Said BENNADJEM : Boxeur ................................................................50 La banlieue « les forces et les faiblesses » (enquête)....................................... 52 Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F)............................................53 Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93) ..................54 Les médias et le sport (enquête par questionnaire) .......................................... 56 Des jeunes en difficulté apprennent la vie sociale en pratiquant le foot avec les filles (revue de presse) ................................................................................ 59 45 46 Sport de Haut Niveau : Business Politico-économique ? (enquête) On peut parler de Business Le Real Madrid est resté pour la 3 ème année consécutive, le club de football qui a généré le plus de revenu au monde, soit plus de 300 Millions d’euros. Le Foot Anglais est aussi très riche avec, Manchester United, Chelsea et Arsenal. Ils sont parmi les 5 clubs les plus riches du monde. Arsenal est passé de la 9ème à la 5ème place. Les clubs Allemands et Italiens suivent de près. On peut parler de Business. Droits télé : certains clubs Français perçoivent presque 50% de leurs revenus via la retransmission des matchs télé (ex : PSG avec Canal +) La fréquentation des stades est aussi une importante source de revenus. Arsenal, avec son nouveau stade, L’Emirates Stadium, a augmenté son chiffre d’affaire de manière importante. Ainsi que les produits dérivés : vente de maillots via le nom des idoles tel que Zidane ou encore Ronaldo, ballons, chaussures que portent les stars du ballon rond. Surtout en Angleterre, les clubs avec le plus de moyens entrent en bourse et mettent des noms aussi prestigieux que Manchester ou encore en Club Français avec Lyon, sur les Marchés Boursiers. 47 Le sport au service de la politique La Coupe du monde 2006 en Allemagne fut victime de tension politique. Des tensions politiques et nationalistes étaient présentes. Des équipes qualifiées comme les EtatsUnis et l’Iran ont participé à cette coupe du monde sur fond de crise nucléaire. Le Sport peut être un élément d’identification nationale : en 1958 quand des joueurs évoluant dans le championnat français se sont « échappés » de leur club pour rejoindre le FLN, créant ainsi une sélection politique allant jouer des matchs amicaux et de Gala. C’est en pleine guerre d’Algérie que le sport s’est mis à transmettre des valeurs de paix, d’indépendance, de liberté. Cette sélection est devenue le symbole et l’ambassadrice de la cause Algérienne. Malheureusement, celui-ci n’est pas à l’abri des contingences et divers problèmes entre nations. A travers le sport, que ce soit dans les cités, villes ou pays, il permet de canaliser les foules et les dérives. On parlera de guerre symbolique pouvant très vite dégénérer. Propagande et violence physique, délire nationaliste avec la victoire de l’Italie en phase finale de 1937 et 1958. Divers incidents lors de tournois internationaux. Notamment en coupe d’Asie des nations en 1968 entre l’Iran et l’Israël ou encore entre la Chine et le japon. ■ Emeric GUYON, 20 ans, Précy-sur-Oise (60) ■ Théophraste EBERSOLRST, 22 ans, Sèvres (92) 48 Le Sport facteur d’intégration ? (enquête) Enquête réalisée par Messieurs GUIGONNET Yannick, SOUCAILLE Jérémy, CIVOLANI Jean-Luc Suite à un cours de MIHALO PAPES concernant les différentes possibilités d’accueil des peuples migrants, il nous a paru intéressant d’essayer de projeter cette problématique dans l’univers du sport. A ce propos nous avons procédé à une enquête qualitative et quantitative. 5 personnes ont été interviewées. Parmi ces 5 personnes : - 3 étaient des hommes et 2 des femmes. - 3 étaient des professionnels du sport et de l’animation (dont 1 sportif de haut niveau ayant participé aux jeux olympiques de Barcelone). hommes) afin de cerner si le modèle français avait toujours lieu d’être ou si le modèle anglo-saxon avait pris le pas. A ce propos, les remarques feront ressortir des problématiques mettant en avant des situations conflictuelles. Nous recueillerons les sentiments et essaierons d’en faire une synthèse afin de montrer quels modèles peuvent fonctionner. 1. Le sport favorise l’insertion ? • La première fût un « OUI ferme et catégorique ». Cette réponse apportée par les deux retraités non professionnels du sport tendait à mettre en évidence que c’était probablement la seule solution d’insertion. Leurs propos soulignaient l’idée de « dernière chance ». • Les trois autres personnes, professionnels du sport insistèrent sur le fait que le sport n’était qu’un outil parmi tant d’autres favorisant l’insertion. Il fallait selon eux arrêter de véhiculer l’idée – cliché que pour les peuples migrants ou issus des différentes vagues de migration le sport et la musique sont les uniques voies pour s’en sortir. - les deux autres (1 homme et 1 femme retraitée – entre 60 et 70 ans). Préambule Le modèle anglo-saxon offre comme alternative d’opposition le système de séparation, le modèle français, celui de la marginalisation. Nous avons voulu enquêter auprès de la population d’Aubervilliers (femmes et t’il Deux idées fortes sont ressorties : - 3 personnes étaient âgées de 30 à 40 ans et parmi elles, se trouvait une femme. Nous sommes partis du constat que deux modèles existent en terme d’accueil des migrants, le premier anglo-saxon basé essentiellement sur le principe d’assimilation, le second français lié à l’intégration. - Concernant cette question, il est intéressant de citer la réponse du boxeur Saïd BENNAJEM: 49 « Pas plus ni moins qu’un autre, c’est uniquement un moyen de s’affirmer de mieux trouver sa place. « S’insérer à quoi ! » (…) A partir du moment où l’on fait partie d’une société on est de fait inséré à elle ». Il parle plutôt du rôle fondamental du sport concernant la réinsertion dans un système de vie en commun : « Les gens sont dans la société : cette question n’a pas à se poser ». Interview de Said BENNADJEM : Boxeur double champion de France de boxe amateur 1990-1992 ; sélectionné aux Jeux Olympiques de Barcelone 1992 ; double champion de France professionnel 1996-1998 ; Vice- champion d’Europe 1998) http://www.aubervilliers.fr/article1954.html 2. Intégration ou assimilation ? Pour que les personnes puissent répondre correctement à cette question nous leur avons exposé les grandes lignes de ces grandes théories. Deux clivages se sont à nouveau dégagés : • Le premier tendait à souligner que lorsque l’on posait le pied sur le territoire national, il fallait favoriser une stratégie d’assimilation. Selon eux : « Les gens ne doivent pas faire ce qu’il veulent comme s’ils étaient chez eux » (…) En plus, « on s’occupe plus d’eux que des français ». 50 • Les trois autres personnes estiment au contraire que le modèle visant à intégrer les gens en respectant ce qu’ils sont (coutumes, traditions, religions…) ne peut les conduire à une forme de citoyenneté accomplie. En se sens l’école est la base de tout. Monsieur Saïd BENAJEM a de nouveau apporté des remarques différentes. Selon lui les gens qui arrivent en France n’ont ni à s’intégrer, ni à s’assimiler, mais tous simplement à s’adapter à un contexte différent. 3. « La France, elle aime bien NOAH, mais il faut qu’il gagne les tournois. Elle aime bien BASILE BOLI, mais elle n’a jamais rien aboli » de ZEBDA (groupe de musique) ». jeunesse immigrée ou issue des différentes couches de l’immigration. Cela permettrait de renforcer le sentiment d’identité nationale (prise de position de L. THURAM). http://www.zebda.fr/openpopup.html# Egalement deux idées fortes s’opposent : • • Conclusion De plus, il estime que ces grands sportifs d’origine étrangère que sont « Zinedine ZIDANE, A. BENAZZI… » n’ont pas plus à s’adresser aux jeunes des quartiers populaires qu’aux autres citoyens. Cette enquête nous a permis de constater que le sport est valorisé en tant qu’outil d’insertion. Il est salutaire de voir que pour l’ensemble des interviewé(e)s, il est un facteur favorisant l’intégration des peuples migrants. Malgré tout, il ressort qu’il serait illusoire de croire que c’est uniquement en tapant dans un ballon ou en marquant un panier, qu’on puisse s’intégrer et être accepté. En effet, cette mission incombe tout d’abord et avant tout aux éducateurs au sens large (professeurs des écoles, professeurs de collèges…). Terminons sur notre futur métier de professionnel du sport et soyons conscients que nous serons pour nos publics des experts sportifs mais également des guides utiles pour les aider à devenir des citoyens à part entière. Selon d’autres personnes au contraire cette phrase met en évidence une réalité : Le 18/02/2008, à AUBERVILLIERS Pour Monsieur Saïd BENNAJEM, cette phrase est caricaturale, en effet il a du mal à croire qu’aujourd’hui, on puisse laisser sur le bord du chemin, ceux qui ne brillent pas pour l’unique raison qu’ils sont d’origine étrangère. Tout simplement parce que ce sont des français à part entière. N’oublions pas qu’en France pour acquérir la nationalité, ce sont les liens du sol qui priment sur les liens du sang. « L’hypocrisie de l’intégration à la française qui tend à accepter tout ce qui brille et rapporte et à laisser de côté les autres ». De plus, cela véhicule des vieux relents de colonialisme masqué. Deuxièmement, ces mêmes personnes pensent que les grands sportifs ont un rôle et un devoir à jouer auprès de la ■ Jean- Luc CIVOLANI, 36 ans, Drancy (93) ■ Yannick GUIGONNET, 23 ans, Nogent sur Oise (60) ■ Jérémy SOUCAILLE, 19 ans, Villeneuve le Roi (94) 51 La banlieue « les forces et les faiblesses » (enquête) Nous sommes, Richard, Karim RAGRAGUI et Issam HAMDACH issus de la banlieue. Selon nous nos faiblesses sont là, mais elles sont légitimes. La banlieue a une image négative, elle est stigmatisée par les médias. Quand on parle de la banlieue, elle est associée à des mots comme : Emeutes Jeunes violences Immigration Drogue Chômage On constate surtout que l’on montre ce que l’on a envie de montrer sur la banlieue. C'est-à-dire une minorité de gens qui font des absurdités, qui s’expriment mal et qui donnent une image négative de la banlieue la plupart du temps. On se rend compte également que certains journalistes vont interviewer des individus qui parleront de choses intéressantes et ne vont pourtant publier ou montrer que ce qui peut choquer ou nuire à la banlieue. Hors, la banlieue est une richesse culturelle, ethnique, sportive, un modèle de solidarité et de mixité ethnique et sociale reconnue dans le monde. La banlieue représente la France à part entière : par exemple l’équipe de France football championne du monde en 1998 en est un exemple parmi tant d’autres. Nous allons vous présenter les forces et les faiblesses à travers nos trois témoignages. Nous voulons évoquer rapidement les faiblesses de la banlieue car notre objectif est de valoriser la banlieue et puis on pense que les médias insistent beaucoup trop sur les choses négatives de la banlieue. Faute d’une architecture, d’une politique, d’histoires et de faits qui ne nous avantagent pas, la banlieue souffre d’un changement culturel de trois générations, d’illettrisme et d’échec scolaire, de fragilité sociale, ce qui se traduit parfois par des émeutes, des manifestations. 52 Les forces de la banlieue J’aimerais vous parler d’un dispositif intéressant pour les jeunes de banlieue, l’Animateur Football de Quartier (AFQ). Les A.F.Q : Interview de Mohamed BELKACEMI (F.F.F) C’est un dispositif mis en place par la DRDJS et la ligue de football et coordonné par l’ancien Conseiller technique de Paris (75), Mr Mohamed BELKACEMI qui travaille actuellement pour la FFF. Mohamed BELKACEMI a mis en place une équipe de formateur qui interviennent 3 ou 4 fois en région parisienne auprès des jeunes de banlieue. Cette formation dure une semaine où divers sujet vont être traités comme les problèmes de drogue, comment monter un projet, les différentes branches dans l’animation sportive, la médiation, le statut des éducateurs... La finalité de ce dispositif est de réinsérer les jeunes, de leur trouver un emploi, de les former pour un métier d’éducateur sportif, afin qu’il puisse proposer des activités intéressantes pour les jeunes issus de leurs quartiers ou d’autres quartiers. Pour ceux qui le veulent, ils peuvent passer des diplômes d’Etat, afin de se former et de contracter avec une collectivité territoriale, une entreprise ou une association. J’en suis un exemple de ce dispositif, j’ai commencé à passer mes diplômes fédéraux avec Mohamed, ensuite j’ai passé mon AFQ (cit. Richard). Cette formation m’a fait prendre conscience que je voulais vraiment travailler en tant qu’éducateur sportif. Actuellement je suis en BPJEPS APT financé par le PAS. Grâce à ce dispositif, j’ai pu avoir un contrat professionnel de 18 mois et surtout une ouverture d’esprit, beaucoup de connaissances et de relations dans le monde du sport et de l’animation. ■ Richard MORANCI Paris 18ème 53 Les forces des quartiers Interview de Mohamed DINE, personnalité politique locale de Clichy (93) Candidat aux élections municipales, homme de trente et un ans, marié et père de deux enfants, tête de liste du Modem à Clichy sous Bois, il a obtenu en 2001 une licence en science économie « monnaie et finances ». Jusqu’en 2003, il a été professeur en économie générale dans un institut de marketing et de gestion, ainsi qu’administrateur dans des sociétés de l’énergie et d’aide aux personnes en difficultés. Depuis 2004, il est chef d’entreprise dans le domaine du service et de la négociation. La ville de Clichy sous Bois compte 28 540 habitants et ne cesse d’augmenter de 1,3% d’année en année. La part de ménages dont une personne est active est de 71%. Clichy sous Bois est une ville dite « jeune » : - 40 % ont entre 0 et 19 ans - 30% ont entre 20 et 39 ans. Les forces des quartiers de Clichy sous Bois sont très diversifiées. On rencontre des différences de mixité, différences socioculturelles, de religions… Ces phénomènes permettent de vivre en communauté en respectant les uns et les autres avec leurs idéologies. L’épanouissement individuel est étroitement lié à une vie sociale riche, qui trouve son expression dans les domaines sportifs, culturels ou associatifs, particulièrement actifs à Clichy-sous-Bois. Aux côtés de l’Education nationale, la municipalité, les parents d’élèves et les associations de soutien scolaire sont mobilisés pour favoriser la réussite scolaire des élèves. Ces partenaires viennent rapidement à l’aide de ceux qui ont des difficultés. Leur action vise également l’épanouissement de l’enfant, le développement de sa créativité et de son autonomie et l’apprentissage de la vie sociale et de la citoyenneté Les activités périscolaires regroupent les ateliers pour la réussite ainsi que les centres de loisirs maternels en soirée. Leurs activités ludiques concourent à la socialisation et l’épanouissement de l’enfant. Ce sont des services payants gérés par la ville. Leur coût varie selon le quotient familial et la nature des activités. Les quartiers de la ville de Clichy manifeste sa solidarité à travers l’action des associations qui interviennent quotidiennement auprès des habitants qui en ont le plus besoin. La solidarité s’exprime par ailleurs dans le cadre de l’intervention des services municipaux, notamment pour les personnes âgées (secteur seniors) et les familles en difficultés. 54 L’amélioration du cadre de vie est de la responsabilité de tous. Si l’habitat se caractérise par sa verticalité et son hétérogénéité, le territoire des quartiers possède de réels atouts paysagers. Leur mise en valeur est mise en place afin qu’ils soient mieux intégrés à l’urbanisme de la ville et davantage accessibles aux Clichois. ■ M. RAGRAGUI Karim, 22 ans, Clichy-sous-Bois (93) ___________________________________________________________________________ Mon enfance à Mantes la Jolie « Je m’appelle Issam, j’ai 23 ans ». Je suis issu d’une banlieue lointaine intitulée Mantes la Jolie. Dans cette ville se trouve une des plus grandes cités d’Europe. Par cette intervention j’aimerais mettre en avant les côtés positifs de la banlieue, souvent méprisés maladroitement (…) D’un point de vue personnel, la vie en banlieue m’a beaucoup apporté. Les quartiers permettent la convivialité, le regroupement et la solidarité. J’ai de très bons souvenirs de mes week-end à jouer au foot derrière mon quartier : on y trouve des champs, une petite ferme ou l’on aperçoit des moutons. Les journées passées à faire des chasses à l’homme dans les champs et à nous amuser avec les moutons étaient des plaisirs quotidiens. La banlieue m’a permis de m’épanouir et d’entretenir une relation positive avec l’école ». ■ Issam HAMDACH, 23 ans, Mantes la Ville (78) 55 Les médias et le sport (enquête par questionnaire) Le sport est aujourd'hui le produit culturel le plus imposant, que ce soit en pratique mais aussi et surtout, pour le regarder et le lire. Au rythme des diffusions et des appropriations des technologies dans les différentes zones géographiques, la presse, la radio et la télévision sont devenus, tour à tour, les médias de référence du sport. Bien que la télévision soit aujourd’hui le média dominant, la presse sportive et les radios profitent aussi des succès télévisuels du sport. La médiatisation du sport a pris une ampleur considérable. Tous les médias sont très influencés par le sport : la radio des stations se positionnent en leader (RMC), pour la presse qui est la seule à toucher tous les sports grâce à sa diffusion ciblée par zone géographique et ses faibles coûts de diffusions, et la télé qui elle touche toute une masse de population en une seule fois certains événements internationaux détiennent des records d’audience (Coupe du monde de football, JO) et se concentrent donc sur les grands évènements ligue, coupe de foot, de rugby, jeux olympiques, formule 1. Alors, nous avons décidé de nous et de vous questionner sur ce que l’on peut penser de la médiatisation du sport et si par cette facette, le sport n’oublie pas ses valeurs de base et ne devient-il pas un simple divertissement ou un spectacle comme un autre. - Quel est votre moyen d'information privilégié sur le sport? - Quels sports préférez-vous voir à la télé? Dans les journaux, les magazines? Sur Internet? - Pensez vous que les sports sont bien médiatisés? Obtenez-vous l'information que vous recherchez? - Quelle image les médias donnent-ils du sport? Des sportifs? Des structures? Que pensez-vous de l'image que les médias renvoient du sport? 56 - Pensez vous que les médias privilégient le coté commercial (spectacle) du sport au détriment des valeurs du sport? - Quelles valeurs peuvent et font passer dans le sport les médias? - Que pensez-vous du dopage, tricherie, simulation dans les sports les plus médiatisés? En général? - Trouvez vous normal que les médias se focalisent plus sur des individus plus qu'une équipe? Et que se soient eux qui créent les "bons" sportifs? - Pensez vous que les sport Co sont privilégiés par rapport aux sports individuels? - Pensez vous que la médiatisation modifie les sports (+ ou - involontairement) diffusés? - Pensez-vous que par leurs choix, les médias orientent les goûts des téléspectateurs en matière de sport? - Pensez vous que ça reste vraiment du sport? Nous sommes allés rencontrer des gens de tous les horizons pour voir et comprendre ce qui est transmis par tous ces médias. Les premiers constats nous indiquent que les personnes interrogées privilégient la télévision pour suivre les sports ; cela peut être compris par le fait que l’on puisse le suivre en direct et ne rien rater de ce qui se passe, l’envie de voir vivre l’action. Ensuite on voit que les sports les plus suivis sont ceux qui passent le plus souvent à la télé : football, rugby, tennis, basket, formule 1, cyclisme,… 57 Mais est ce dû au fait que ce soit ce qui passe le plus, donc par manque de choix? Oui, en partie car c’est souvent comme cela que les gens vont ensuite voir sur les journaux spécialisés ou sur Internet pour trouver leurs informations, surtout si ils n’ont pas accès aux chaînes spécialisées (câble, satellite). L’image du sport prédomine pour le public comme faussée par le côté commercial avec la quantité d’argent qui circule dans ce milieu plutôt opaque. Ensuite le rendu se transforme plus comme du spectacle qui ne permet pas de communiquer ses valeurs comme il le faudrait, on perd beaucoup l’esprit sportif, en laissant simplement, en devant de scène, un esprit de compétition démesuré. Cette image ce dégrade de plus en plus. Depuis les années 80, on a commencé à voir l’arrivée du dopage en plus d’autres types de tricheries. Mais c’est vrai que s’il ne faut pas généraliser, on voit que c’est dans les sports ou le plus d’argent circule, même si beaucoup de choses sont encore passées sous silence. La médiatisation surtout dans le sport collectif pose problème quant au fait du centrage sur uniquement quelques joueurs quand c’est toute une équipe qui est sur le terrain. Même si c’est normal qu’un joueur ressorte plus du lot. Et sur le sport individuel on met ça sur le fait qu’on ne se focalise que sur les 3 premiers et on oublie tout le reste. Un bon exemple : dernièrement on a vu ça avec Tsonga. La médiatisation donne l’image qu’elle souhaite du sport, mais ne modifie pas le sport lui-même, même si la question des caméras en football pourrait faire un peu de cela. Les diffusions, les articles sont dans les médias les plus courants, plus orientés sur un nombre plutôt limité de sports et ça joue sur les orientations et le goût pour le choix d’un sport. Même si des médias existent sur des sports moins connus, il faut déjà être initié pour les connaître ou les chercher. Donc on arrive à voir l’influence de la médiatisation sur le sport : au final ça ne modifie pas dans le fond les sports, mais ils ne le promeuvent pas plus non plus. Ils font juste passer une image qu’ils utilisent pour eux-mêmes. Malheureusement certains joueurs se sont laissés allés dans la médiatisation et finissent plus dans des pubs que sur un terrain. ■ Yannick Caristan, 23 ans, Villejuif (94) ■ Durand Emmanuel, 26 ans, Le Bourget (93) 58 Des jeunes en difficulté apprennent la vie sociale en pratiquant le foot avec les filles (revue de presse) Dans la cité des Bosquets à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, le footballclub a ouvert une section pour les filles en collaboration avec le collège Jean Jaurès. Un projet qui permet aux jeunes des deux sexes de la cité et de la zone pavillonnaire de se connaître et de se respecter. Mois de janvier, 18 h. La nuit tombe doucement sur la cité des Bosquets, les réverbères s’allument, diffusant une lumière encore timide. Entouré de tours et d’une brume légère, le stade est beau. Malgré le froid et le vent, la section féminine du club de foot s’y entraîne sous la houlette exigeante de Khaled BEN YAALA. Vêtues de bleu, 15 jeunes filles de 13 à 16 ans habitantes de la cité ou de la zone pavillonnaire, toutes inscrites au collège Jean Jaurès, constituent l’équipe de filles du club de foot de Montfermeil. Une équipe drôlement motivée. Petit retour en arrière. En 1999, après des violences sur le terrain lors des matchs de football seniors à Clichy-sous-Bois et à Montfermeil, le district de football du 93 suspend l’activité du club. Victimes des erreurs de leurs aînés, les poussins et les jeunes ressentent cette pénalité comme une injustice. Les « grands frères » décident de reprendre en main le club et créent une association. La ville lui redonne une chance et une subvention avec obligation de bonne conduite absolue. 59 Création d’une section féminine au sein du club En 2001, professionnels et associations se préoccupent de la place des filles dans la cité et de leur traitement par les garçons : indifférence, manque de relations, voire de respect. L’école constate que trouver une place dans la famille qui reste proche des traditions d’origine et la cité n’est pas chose facile pour les filles. Pour faire évoluer les mentalités, le football club se lance un défi : créer une équipe de foot féminine, ce sport étant un monopole masculin mais aussi un outil de fair-play. « Au départ, elles étaient toutes novices, sans aucune technique », évoque Khaled Ben Yaala. Cet éducateur sportif, emploi-jeune au district de football est mis à disposition du club pour entraîner tous les jeunes de 5 à 18 ans. Le jeune entraîneur connaît bien le club puisqu’il y jouait dès l’âge de 6 ans. « J’apprécie le comportement de l’équipe féminine. Les filles plus âgées par exemple ont aidé les plus jeunes à s’intégrer. C’est un groupe soudé. Des filles qui en veulent et qui sont là tout le temps, qu’il pleuve ou qu’il vente », dit–il. « Les garçons se moquaient d’elles au départ, mais aujourd’hui ils sont de plus en plus admiratifs car ils les voient progresser et parfois les dépasser ». Un club qui veille à la mixité sociale La mixité sociale s’y passe bien » explique Laurence Ribeaucourt qui travaille au Collège depuis 14 ans. L’implication de personnel du collège dès le départ a donné une grande crédibilité au projet. Les parents, surtout ceux qui vivent dans la zone pavillonnaire, auraient pu éprouver quelques craintes à laisser venir leur fille aux entraînements dans la cité, deux fois par semaine et aux matchs le week-end. Grâce à un travail de fond, ce ne fut pas le cas. De plus, le stade est un lieu très protégé et respecté dans la cité. Pas question d’y faire autre chose que du foot. Les parents l’ont compris. Une réussite qui change aussi le regard des parents sur leur fille. Aujourd’hui quand les filles jouent, un garçon arbitre. Lorsqu’elles organisent des goûters, les équipes masculines participent très volontiers. 60 Elles ont convaincu les garçons de jouer des matchs mixtes. « C’est un groupe de filles fortes qui en veut ». Aujourd’hui garçons et filles se côtoient. Auparavant chacun restait dans son clan. Aujourd’hui tout a changé, les jeunes se mélangent, les jeux de séduction s’opèrent. La compétition compte aussi beaucoup pour les uns et les autres. Le fort potentiel de la section masculine du club dynamise les filles qui souhaitent rivaliser. La présence des filles apaise les tensions Au fait pourquoi sont-elles si accro les filles ? « Pour l’équipe, l’ambiance. C’est trop bien. Dans les sports pour filles, comme la danse, c’est chacun pour soi. Alors que le foot est un sport collectif », apprécie Gaëlle, 15 ans. « Nous avons montré aux garçons que le foot peut être un sport pour les femmes. Au départ, ils se moquaient de nous, ce n’est plus le cas », se félicite Aurore, 15 ans. « Au départ les garçons étaient un peu jaloux. Ils pensaient que nous allions faire honte au club », dit Marie, 16 ans. « Maintenant ils viennent nous voir, on joue et on rit ensemble », conclut Gaëlle. Les filles sont également devenues « supporters » des seniors qui jouent souvent des matchs à risques. La présence des adolescentes, souvent des petites sœurs ou des voisines, contribue à créer une ambiance positive. Ali Mechmache est bénévole au club depuis 32 ans. Ancien entraîneur, il a connu chacun tout petit. « Ce sont des filles sympas, bien organisées », dit-il de l’équipe féminine dont il est un peu le grand-père protecteur. Pour Bouazza Mechmache, dirigeant senior « la présence des filles rend l’ambiance plus calme, surtout lors des matchs seniors ». Un club à l’ambiance familiale et tranquille, rendue possible par un patient travail de terrain et d’équipe entre professionnels de l’éducation, entraîneurs et bénévoles. À ce jour, l’association compte 17 éducateurs, 20 bénévoles dont 15 entraîneurs et une personne chargée de la sécurité lors des matchs seniors. Dans le club, les parents s’investissent peu, comme dans la majorité des clubs de sports, ce qui ne gêne pas plus que ça les adolescents qui n’ont pas forcément envie de voir leurs parents sur le terrain. Si les responsables du club acceptent que les parents leur confient leurs enfants pour le foot, ils aimeraient qu’ils s’investissent davantage au sein du conseil d’administration. À terme, tous souhaitent que le club soit entièrement géré par les jeunes habitants : « c’est leur club. Ils ont grandi là, toujours joué là. Ils vont s’approprier sa gestion ». Le but final. ■ Karim BELABES, 21 ans, Saint Ouen l’Aumône (95) 61 62 V - Promotion LTP Travaux du 03/04/10/11 avril 2008 C’est à partir des enseignements des cours théoriques du matin, de la diffusion du film sur les « violences urbaines, violences sociales » et du débat qui a suivi, que les groupes de travail se sont constitués par rapport à leurs affinités ou à des centres d’intérêts communs et partagés autour d’un thème ou d’une problématique. Voici les enquêtes ainsi réalisées par cette promotion : Les Talents cachés des Cités (reportage) .......................................................... 65 Les jeunes en milieu rural (témoignages) ......................................................... 69 Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour).......................................................... 73 63 64 Les Talents cachés des Cités (reportage) Réalisés par Sandra Sinovassin-Naik 33 ans, Villiers le Bel (95) et (animatrice en centre social) Yacine Kahlouche 21 ans, Rosny-sous-Bois (93) (animateur en accueil de loisirs) Les banlieues ne sont pas des déserts culturels mais des encouragements à la création qui restent rares. Le talent frappe sans prévenir. La culture « Banlieue » regorge de créativité. A travers la danse (le smurf ou le break dance…), la musique (rap, R&B…), les arts graphiques (tags et graffs), la façon de s’habiller « streetwear » - casquette, pantalon baggy très large, hommage à l’univers carcéral américain où les prisonniers n’avaient pas droit aux ceintures. Pour répondre au chômage et à la violence, des projets artistiques fleurissent dans les ghettos urbains. Ne voyons plus les cités comme des nids à problèmes. Essayons de comprendre vraiment la culture qui s'y construit : langages, musique, métissages, mœurs... L'auteur Marc Hatzfeld en conclut que les habitants des cités sont "un ensemble social intégré à l'ensemble national". Aujourd’hui il existe deux types de moyens pour accéder à la culture. D'abord, il y a les accès institutionnels de la part de l'école d'une part, de la part de certains travailleurs sociaux d'autre part ; un effort important est réalisé pour inviter les jeunes habitants des banlieues à rencontrer les formes classiques de la production artistique dans les centresvilles. 65 Et puis beaucoup d'acteurs sociaux dans les cités (les centres sociaux, les maisons des jeunes, les maisons de quartiers) accompagnent de jeunes créateurs des cités pour rendre leur art recevable et compréhensible par les gens du dehors. C'est comme ça qu'on trouve des exercices de slam, qu'on trouve depuis une vingtaine d'années des lieux d'entraînement et de perfectionnement du rap, qu'on met à disposition de certains des murs afin qu'ils y apposent leurs graffs, etc. Les formes culturelles proposées par les artistes de banlieue sont la plupart du temps gratuits ou elles rapportent très peu. La reconnaissance des gens d'ailleurs, des centres-villes, portera sur ce qui leur importe, c'est-à-dire les valeurs et la capacité des gens des cités à s'imposer culturellement dans un univers culturel très exigeant. Et lorsqu'on parle de culture dans ce sens-là, on n'envisage plus que le rap et le tag, on envisage des modes de vie, des façons de s'adresser la parole, des façons qu'ont hommes et femmes d'entrer en relation ; des structures familiales, de la créativité économique, et bien sûr aussi ce qui émerge de tout cela, sous la forme de production artistique. A cet égard, on peut aisément constater qu'il y a un manque de reconnaissance. En effet beaucoup d'habitants des cités ne connaissent pas les codes et les rites pour voir et comprendre le théâtre contemporain, les expositions, l'opéra et la littérature tels qu'ils sont proposés par les institutions. « Enfin ce que l'on peut dire de façon générale de la culture des banlieues, c'est qu'elle est extrêmement inventive, elle est très transgressive, elle est assez solitaire, et elle pénètre progressivement les modes et les pratiques langagières, expressives, relationnelles contemporaines ». « La culture de banlieues » la plus rependue est la danse HIP HOP qui résume à elle seule la culture de ces « ghettos » urbains. Originaire des Etats-Unis, elle s’étend jusqu’en Europe vers 1980. (Le Hip utilisé en argot américain dans le sens de débrouillardise et le Hop de saut). Le hip hop, mouvement culturel et artistique naquit dans le Bronx dans les années 1970. Afin de catalyser l’énergie des jeunes des quartiers, on voit naître un nouveau mouvement du hip hop intégrant le Rap, le graffiti, le Deejaying (art de manier les platines vinyles), et le Break dance. 66 Le Rap est une chose que l’ont fait, le hip hop est une chose que l’on vit C’est alors que le hip hop devient une nouvelle danse mélangeant plusieurs techniques de danse : Break dance-Krump-Locking-Popping-Dancehall-Ragga. L’histoire du break commence dans le Bronx des années 1970 (danse qui acquière des mouvements du swing du charleston, du lindy hop ou des claquettes). Il va très vite trouver un écho en Europe et la première apparition officielle du break dance en France est en 1982. Le hip hop 67 Le breack dance « La danse est un voyage parcouru de rythme, de couleurs, d’images de sensation et d’émotion, qui transmet et transporte ». Ce sont dans les années 80 que ces danses s’installent dans les cités et permettent alors à certains jeunes de s’émanciper en revendiquant une identité propre. Ces banlieusards se réapproprient langue, écriture, mouvement mais surtout une histoire et une culture oubliée : Comme à travers le Rap qui puise ses racines dans l’art parlé des griots africains. L’Art made in banlieue au sens large peut s’avérer une porte de sortie pour des jeunes « ghettoïsés » dans leur cité, confrontés au chômage de masse et à un avenir incertain. Aujourd’hui de nombreux projets se concrétisent dans les banlieues des villes européennes. Répandue dans les quartiers, la danse tecktonik apparue en 2000 est appelée tecktonik ou Milky way. « 100% ados » ■ Sandra et Yacine 68 Les jeunes en milieu rural (témoignages) Abdebreiman Brice, né en 1982 dans la commune de Drancy, département de Seine Saint Denis (93). BPJEPS LTP, pour moi une très bonne année avec des hauts et des bas. Des absences souvent et des présences très souvent, Je me devais d’être présent en tant que délégué de ma promo pour mes collègues et pour moi-même. Dumoux Alexandre, né en 1978 dans la commune de Le Creusot dans le département de la Saône et Loire (71) en Bourgogne. Ayant passé mon enfance à la campagne, j’ai été pris par la passion de la pêche. je souhaite donc retourner à mes sources et m’orienter sur un BP JEPS option pêche. Inesta Carine, née en 1978 dans la commune de Decazeville dans le département de l’Aveyron (12). Je suis issue du milieu rural et mon constat a été effectué durant mon adolescence qui a été bercée par le manque de structures (culturelles, éducatives, et de loisirs) pour les adolescents. L’évolution économique et sociale du monde rural touche toutes les classes d’âge, parfois encore plus les jeunes, comme le souligne le sociologue Olivier Galland. La scolarisation est un élément clé de la rencontre – et de l’uniformisation – entre les cultures urbaines et rurales. 69 Beaucoup d’articles, de revues, de livres consacrent des pages entières aux jeunes. Mais d’une manière générale les jeunes en milieu rural intéresse moins l’actualité que les jeunes urbains de banlieue. Les jeunes ruraux ne sont pas très différents des jeunes urbains, ils peuvent se sentir isolés. La ville induit des apports de population nouvelle, un rajeunissement, un fort mouvement de construction, et s’accompagne d’une mobilité sociale et professionnelle importante. Les jeunes ruraux restent moins longtemps scolarisés que les urbains. Ils s’orientent plus volontiers vers des filières techniques conduisant à des BEP/CAP notamment pour les garçons. Les jeunes ruraux se déplacent beaucoup plus pour faire leurs études mais sont plus nombreux à rester dans leur département quand ils les poursuivent. Ils sont beaucoup moins nombreux que les jeunes urbains à habiter dans la même commune que celle de leur établissement scolaire, d’où des déplacements plus fréquent. Les jeunes urbains, par contre, s’expatrient plus souvent hors de leur région pour suivre des études supérieures. L’accès aux formations reste limité pour les jeunes en milieu rural. La circulation de l’information est difficile et les possibilités de suivre une formation sont souvent destinées à des jeunes déjà autonomes. 70 Le choix des jeunes sont souvent orientés par la volonté des parents ou sont dus à un mauvais accompagnement scolaire. Cependant l’école permet à certains de construire leur personnalité. Alors que, dans un premier temps, les zones rurales semblaient relativement épargnées par le chômage, la montée d'un chômage structurel qui n'était plus résolu par l'exode s'est traduit par l'augmentation des phénomènes de déstructuration sociale (pauvreté, situations d'urgence, recrudescence de l'alcoolisme, ainsi que - symptômes nouveaux en milieu rural - toxicomanie et délinquance). Avec la reprise, les jeunes les plus proches de l'emploi ont trouvé une insertion professionnelle, le plus souvent précaire (CDD ou missions d'intérim). Beaucoup sont restés néanmoins en contact avec les missions locales, venant y chercher recours en fin de contrat ou de mission. Et parallèlement, a été plus fortement identifié un groupe non inséré professionnellement, qui cumule diverses difficultés, parfois dans des situations d'isolement voire de réclusion, avec une attitude de passivité et de renoncement. D'autre part, les territoires ruraux se situent désormais sur les parcours de l'exclusion urbaine (errance, retour en milieu rural,...) L’urgente nécessité de développer des services Ces enquêtes montrent donc que la diversité des lieux de vie des populations et l’hétérogénéité des espaces ruraux ne changent en rien les besoins sociaux des populations. Les campagnes françaises ne se situent pas à l’écart d’une tendance générale. Les ruraux les plus enracinés comme les néo-ruraux sont tout aussi exigeants que les urbains sur la qualité des services qu’on leur propose, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’enseignement, dans les activités socio-éducatives et culturelles, dans le champ des prestations médico-sociales… Les populations rurales, en particulier les nouveaux résidents, sont très demandeuses en services de proximité. Cette exigence va à l’encontre du recul des services dans les campagnes françaises, et plus particulièrement dans les régions de très faible densité démographique. 71 Les services à la population sont indéniablement un facteur de vitalité, en améliorant la qualité de vie et le bien-être des populations et en structurant socialement les espaces ruraux. En effet, il existe une réelle demande de services socio-éducatifs, liés aux changements démographiques, culturels et socio-économiques du monde rural. Les professions indépendantes, telles que les agriculteurs ou les artisans ont considérablement évolué. L’augmentation substantielle des cadres, des professions intermédiaires et des employés, par l’apport de nouveaux habitants a accentué le mouvement. Alors qu’autrefois, la vie quotidienne, des femmes principalement, intégrait le travail au sein de l’entreprise familiale et les charges domestiques éducatives, le développement massif de la double activité, la plus grande mobilité des individus liée à une plus fréquente dissociation entre lieu de résidence et lieu d’activité, ainsi que le bouleversement des conditions de production engendrent un besoin de garde de plus en plus important. Le recours aux équipements et services extrafamiliaux ainsi qu’à l’école est de plus en plus fréquent, les familles souhaitant assurer au mieux le bien-être de leurs enfants. L’exemple des permanences missions locales jeunes / ANPE dispensé en milieu rural est évocateur des manques qui existent : une salle aménagée avec le minimum de matériel de travail (un seul téléphone et un minitel, aucun poste informatique). Aucune documentation à disposition sans compter les conditions dans lesquelles les conseillers travaillent et les conditions dans lesquelles sont reçus les usagers (pas de toilettes, pas de points d’eaux, un petit chauffage d’appoint pour l’hiver…). ■ Alexandre, Paris 15ème ■ Brice, Goussainville (95) ■ Carine, Cergy (95) 72 Animateurs BPJEPS (reporters d’un jour) S Saalluutt aanncciieennnneess eett ffuuttuurreess pprroom mooss,, nnoouuss ssoom mm meess ttoouuss lleess 33 aanniim maatteeuurrss ddee qquuaarrttiieerr eett m mêêm mee iissssuuss ddee cceess qquuaarrttiieerrss.. N Noouuss rreem maarrqquuoonnss qquuee lleess m mééddiiaass ddiisseenntt ssoouuvveenntt ddee llaa bbaannlliieeuuee ccee qquu’’iillss vveeuulleenntt.. A Aiinnssii ppoouurr eeuuxx bbaannlliieeuuee rriim mee aavveecc ddéélliinnqquuaannccee.. PPoouurrttaanntt llaa rrééaalliittéé eesstt ssoouuvveenntt aauuttrree.. D Dee m maanniièèrree lluuddiiqquuee,, nnoouuss aavvoonnss cchhooiissii dd’’aabboorrddeerr ccee tthhèèm mee.. N Noouuss vvoouuss pprrooppoossoonnss cceettttee ppeettiittee BBD D :: « Eteignez la télé, ouvrez les yeux ». 73 LUNDI 20h J.T Montée de violence ce week-end, dans la Cité Pasteur à Villenouvelle. Bilan. Ce matin, 103 voitures Brûlées. Les habitants de la cité demandent… MARDI 20h J.T Saisie ce matin à Grany, par la Brigade des Stupéfiants, d’une importante quantité de cannabis. Cette saisie relance le débat sur la consommation de cannabis en hausse ces 5 dernières années, en banlieue… 74 MERCREDI 20h J.T + 15%. C’est le chiffre de l’augmentation des agressions sur des personnes pour le seul département de la Seine Saint Denis. Il baisse cependant pour le département des Hauts de Seine… JEUDI 20h J.T Ce soir à 20h50, reportage exceptionnel de 3 gardiens de la paix du quartier les Roses à Montfleury. Racket, guet-apens, violence, un métier difficile : Police au cœur des banlieues... 75 VENDREDI 20h J.T Polémique à St Jacques. Le Maire a décidé d’interdire le stationnement à pieds à l’intérieur et aux abords de la galerie marchande. En cause, ces bandes de jeunes qui « tiennent les murs », d’après… SAMEDI 20h J.T Le Président de la République présente aujourd’hui son programme « Plan Avenir Jeune » qui prévoit notamment l’interdiction de se réunir à partir de 21h … 76 DIMANCHE CITE.T.V 14h Le rapport Durand met en évidence que 2 jeunes sur 3 ont un potentiel créatif. La ville de Balby a décidé d’embaucher 3 animateurs socioculturels pour le nouveau centre des Arts Alternatifs… « Eteignez la télé, ouvrez les yeux !!! » BD réalisée par Yvenel DELIRA, 25 ans, Stains (93) Dina HAMDANI, 25 ans, Colombes (92) et Gaël ROUZIER, 22 ans, Pantin (93) 77 78 VI – DRDJS / DDJS IDF : des équipes et des partenaires dans l’action Les personnels des services déconcentrés du Ministère et quelques partenaires des réseaux ont été sollicités pour participer au journal. Insertion par le PAS .......................................................................................... 81 Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008........................................ 84 Budget au 30 mars 2008 ................................................................................... 85 Le bureau régional du P.A.S .............................................................................. 85 Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S ........................................................ 85 L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF ................................................. 86 Un projet de confiance ...................................................................................... 87 Le Centre Régional d’Information et de Communication.................................... 88 Le BPJEPS mention équitation ........................................................................... 89 Formation BEES 1 Option Boxe anglaise ............................................................ 90 Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction) .......................................................... 93 79 80 Insertion par le PAS Un nombre important de jeunes prennent contact avec le bureau PAS de la DRDJS, par téléphone ou en nous rendant visite, directement ou via le service d’accueil de la DRDJS (Philippe SAILLARD), avec qui nous travaillons de façon très rapprochée notamment pour vérifier que le candidat a bien les prérequis pour envisager une entrée en formation. Ils cherchent des informations sur les formations du champ jeunesse et sports, les aides financières et les lieux ressources où des spécialistes vont les accompagner autour de leur projet professionnel. Certains d’entre eux, bien qu’ils ne relèvent pas du PAS, trouvent auprès de nos services des réponses pour mettre en place un projet cohérent. Ceux qui répondent aux critères du PAS, sont pris en charge pour une durée plus ou moins longue : il s’agit pour nous de les accueillir, de les écouter, de les informer, de les orienter et de les suivre sur un projet précis. Notre accompagnement peut s’étaler sur quelques semaines comme sur plusieurs mois avant même de les entrer officiellement sur le PAS. En effet, il nous arrive d’apporter au candidat des réponses sur le volet insertion vie sociale avant la confirmation de son projet en l’orientant vers les réseaux information jeunesse, les missions locales, les PLIE, les réseaux d’appui, les espaces dynamiques insertion, mais aussi les centres d’accueils d’urgence, les résidences sociales ou encore les foyers d’hébergement. Nous l’invitons le cas échéant à mettre à jour ses droits auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, à régulariser sa situation au niveau de ses papiers d’identité (suite par exemple à la perte de sa carte d’identité). De plus, nous avons fait appel à des référents-conseillers de l’insertion professionnelle pour faire confirmer la pertinence et la cohérence du projet de formation en alternance compte tenu du statut du candidat : RMIste, chômeur indemnisé ou pas, salarié précaire, intermittent, à temps partiel, en contrat aidé ou en alternance… mais aussi salarié pouvant envisager une formation dans le cadre d’un PIF, d’un CIF, du DIF… L’accompagnement est donc individualisé et adapté à la situation de chaque candidat, ce qui nécessite d’avoir une approche particulière tant sur la manière dont on sollicitera des aides ou le financement du coût de la formation, mais aussi pour vérifier le type de ressources, de rémunération qui permettra à ce jeune de faire sa formation dans de bonnes conditions. Par exemple : - une personne qui souhaite s’engager dans une formation jeunesse et sports et qui par son statut peut bénéficier d’un financement à 100% du coût de cette formation (signataire d’un contrat d’apprentissage déjà en exécution, FONGECIF…) ne relève pas du PAS; cependant nous allons lui donner des conseils pour mettre en place son parcours de formation ; - une jeune femme Rmiste qui vise une formation de professorat de danse s’adresse au bureau du PAS : ne s’agissant pas d’une formation jeunesse et sports, nous lui proposons de se rapprocher de la DRAC et lui donnons des conseils pour mettre en place son plan de formation, c’est à dire des indications sur le type de contrat qu’elle peut viser (contrat d’avenir, CIRMA, CIE, contrat de professionnalisation pour adulte…) mais également les aides éventuelles qu’elle peut solliciter pour financer tout ou partie du coût de la formation (OPCA, cellule locale d’insertion, chéquier qualifiant…). 81 D’autres demandes d’aide au financement ont été faites auprès du bureau PAS pour des formations dans les domaines du spectacle, de l’éducation spécialisée, de la médiation où dans les métiers de l’aide aux familles … De manière générale les candidats qui appellent le bureau PAS relèvent bien du PAS ; c’est pourquoi nous travaillons sur les différentes phases de méthodologie de projet : repérage du jeune par la fiche navette, bilan personnel, élaboration du projet professionnel avec une phase exploratoire (prise de renseignements auprès des réseaux), éventuellement approfondissements avec des mises en relation vers des professionnels pour ensuite confirmer de manière définitive le choix du diplôme, du lieu de formation, du statut, des conditions d’alternance et des modes de financement. Une fois les tests de sélection réussis, l’entrée en formation faite et le statut confirmé, le rôle du référent consiste à rester disponible pour le candidat aussi bien sur le volet insertion vie sociale que l’insertion professionnelle : - 82 une trentenaire qui a bénéficié d’un emploi-jeune de médiatrice pendant 6 ans, puis s’est retrouvée au chômage pendant deux ans (période où elle a fait quelques vacations dans des structures accueils de mineurs (CLSH), n’a jamais bénéficié de formation… Malgré un niveau à l’écrit un peu faible, nous avons décidé de l’entrer sur le PAS pour préparer un BP LTP. Elle est toujours en formation à ce jour et a fait appel à nous dernièrement pour l’aider à surmonter ses difficultés à valider ses UC à cause de l’écrit. Nous avons quadrillé son territoire pour rechercher une « marraine » bénévole qui fréquente les centres sociaux et qui pourrait lui consacrer un peu de temps pour l’aider à améliorer ses écrits. Elles se rencontrent régulièrement ; - un primo migrant avec un récépissé de séjour de 3 mois et qui avait une autorisation de travailler, avait une petite expérience de vacataire. Il a fait des démarches pour entrer dans le PAS. Douze mois se sont écoulés et au regard des démarches effectuées, la préfecture lui a délivré une carte de résident de 10 ans, il a obtenu son BP JEPS, ce qui lui a permis de signer un CDI dans un foyer de jeunes travailleurs où il est animateur éducateur ; - d’autres situations se sont présentées : placement de jeunes en CHRS, élaboration d’un rapport social auprès d’un CAS de Paris pour obtenir une aide d’urgence, intervention du bureau pour faciliter l’accès aux chèques mobilité, pour faciliter l’accès à la signature d’un CIVIS auprès d’une mission locale, pour obtenir d’autres aides auprès de la CAF… - nous avons eu le cas d’un jeune candidat du PAS inscrit sur un pré qualifiant dans le cadre duquel il a contribué à un projet d’échange avec un pays latino-américain. Il a été poignardé dans son quartier en voulant séparer des jeunes qui se battaient. Ce jeune est maintenant paraplégique et doit donc renoncer à son projet de passer le BP APT. Avec le soutien de ses camarades de promo, de l’organisme de formation, de la mission locale, du bureau PAS (et la lettre de soutien du Directeur régional de la DRDJS) nous continuons à accompagner ce jeune pour l’orienter vers une formation en adéquation avec son nouvel état de santé : orientation vers la fédération handisport ou le champ socioculturel. Ces différents cas rencontrés avec les candidats du PAS ont permis de développer les liens avec des réseaux plus spécialisés tels que : - Missions locales, ANPE, Réseaux d’Appuis, Parrainage de la part de personnalités connues, sportifs, élus, responsables associatifs, fonctionnaires, société civile… - Regards souvent bienveillants de la part du Conseil Régional, des Conseils généraux franciliens, des collectivités locales, des services publics pour accompagner des situations et aider à résoudre les difficultés de certains de ces jeunes. - UNIFORMATION: convention avec la DR pour le financement de formations jeunesse et sports pour les structures qui accueillent des jeunes PAS même si elles ne cotisaient pas jusqu’alors. - Club Med : propositions pour l’embauche de diplômés du PAS (il était question de 250 places sur des disciplines sportives et d’encadrement…). - Le PAS à permis aux services déconcentrés du MSJSVA, au SPF (Creps, Insep, Clairefontaine), aux organismes de formation agréés du secteur privé (60 environ), aux fédérations et à certaines ligues, à des employeurs, à des stagiaires des réponses plus adaptées et plus performantes nous semble t-il. Ces opportunités ont permis de faire connaître et reconnaître le PAS auprès de personnels jeunesse et sports, tels que les CTR, ainsi qu’auprès des acteurs des réseaux. Nous avons pu nous rendre compte que de nombreux employeurs rencontraient des difficultés pour proposer des contrats de travail ; - nous avons ainsi accompagné un club sportif parisien qui comptait plusieurs salariés en CAE. Il nous a fallu près d’un an pour arriver à convaincre les responsables de l’intérêt de faire suivre une formation à ces candidats qu’ils avaient eux-mêmes proposé pour le PAS. Actuellement, trois sont en cours de formation. - on a également pu constater ces effets positifs induits sur le secteur avec des organismes de formation qui prennent une plus grande part dans la recherche d’alternance, de cofinancements… permettant ainsi aux candidats PAS d’avoir accès à une rémunération pendant l’alternance et donc de stabiliser leur statut durant la formation. - un organisme de formation avec lequel nous travaillons a mis en place un BPLTP en lien avec l’environnement. Les stagiaires peuvent compléter cette formation en passant l’AFPS, une formation de passager pour les activités sur bateau ainsi que le permis bateau. Ces compléments apportés à la formation permettent à des jeunes PAS de se présenter sur le marché du travail avec une formation très complète. - des candidats du PAS bénéficient d’une ouverture sur l’Europe ; en effet, certains jeunes ont intégré des formations qui incluent des projets d’échanges européens. ■ Céline MARGUET DRDJS Ile de France Bureau du PAS 01 40 77 55 21 83 Effectif PAS et Nombre en formation au 15/04/2008 Dossiers P.A.S enregistrés par Département & en Ile de France DDJS Effectif 75 257 77 137 78 94 91 262 92 258 93 174 94 309 95 142 Creps 31 Total Répartition Genre Nombre Hommes – Femmes Domaines souhaités par métier Répartition des domiciliations en ZUS ne sont pas comptabilisés les P.AS exerçants dans des structures en ZUS 1664 H 1186 F 478 Sportif Socio-Culturel 1052 612 En ZUS Genre NB Oui H 716 Oui F 292 Non H 470 Non F 186 Catégorie Genre NB Ages des candidats Orientations sur des formations Diplômés 84 ? H/F 3 16-18 ans H 68 16-18 ans F 31 19-22 ans H 438 19-22 ans F 216 23-25 ans H 308 23-25 ans F 116 26-30 ans H 320 26-30 ans F 100 31 ans et plus H 51 31 ans et plus F 13 Formation Effectif Hors SPF 740 SPF 227 Près de 225 à ce jour Budget au 30 mars 2008 Coûts total brut des stagiaires financés 3 781 106 € Coût soldé par le P.A.S (2006/2007) Prise en charge par co-financeurs dont, Conseil régional Conseils généraux IDF OPCA Employeurs Communes CAF Autres 2 450 723 € 932 657 € 967 en O.F 533 453 € 56 222 € 83 901 € 146 685 € 26 694 € 10 900 € 74 810 € En 2008, le Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports et de la vie associative reconduit le Programme P.A.S et soutient financièrement cette action avec la même bienveillance. Le bureau régional du P.A.S Céline MARGUET Mihalo PAPES Pérenniser l’emploi des diplômés du P.A.S « Nous remercions donc tous nos partenaires de bien vouloir reconduire ou de renforcer leur mobilisation en direction de « nos jeunes » - nous les invitons à encore plus développer l’accompagnement et la prise en charge de nos animateurs et de nos éducateurs sportifs qui oeuvrent dans nos quartiers populaires – pour qu’ils puissent agir dans les conditions les plus satisfaisantes et jouer pleinement leurs rôles d’acteurs et de citoyens qui participent au Plan de Cohésion sociale (…) Je pense également à certaines communes et à des associations qui n’ont pas pu participer financièrement aux formations de leurs vacataires et de leurs contractuels et qui ont été financés par le P.A.S - en souhaitant que ces employeurs puissent faire un geste sur leur promotion sociale et pérenniser l’emploi de ces cohortes fraîchement diplômées ». ■ M.P 85 L’équipe du Service EFP / socioculturel en IDF Céline VERDIER, Secrétaire Madeleine NGUYEN, Adjointe administrative principale Chhavivimol MOUM, Secrétaire Fatima TAOURIRT, Secrétaire Nous remercions pour leurs bons conseils qui nous ont permis de mieux accompagner certains jeunes du P.A.S, notamment par leur connaissance du réseau des organismes de formation qu’ils côtoient depuis longtemps : - Mireille BADAIRE référente de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) Sayda SOTTO responsable du BPJEPS à EFP socioculturel et Frédéric MARX responsable du DEJEPS/DESJEPS Joëlle FLORES s’occupe plus particulièrement de la VAE : « Je travaille en collaboration avec Mireille BADAIRE la référente de la VAE (…) Mon rôle est de suivre le candidat, du dépôt de son dossier à la validation totale de sa VAE ». 86 Chantal et Fanny travaillent toutes les deux au service Examens Formations Professionnelles - l’une au bureau des examens socioculturels, s’occupe des candidats inscrits aux diplômes de niveaux IV (BEATEP – BP JEPS) ; - l’autre au bureau des examens sportifs s’occupe des dossiers des candidats à la Validation d’Acquis d’Expérience. Elles se sont retrouvées dans ce service, il y a déjà 3 ans, alors qu’elles avaient travaillé ensemble sur le BEATEP en 1995. Elles essaient, chacune dans son secteur respectif, d’allier la bonne humeur au travail. Car, patience, bonne humeur et convivialité sont des atouts importants pour recevoir dans de bonnes conditions les candidats. Un projet de confiance Quand un jeune arrive devant moi pour le programme PAS, il arrive avec ses bagages : doutes, espoirs, angoisse et rêve de se réaliser. Ou un futur métier. Ma responsabilité est de lui renvoyer à travers mon regard et mes conseils un itinéraire possible vers la formation qu’il souhaite. Mesurer les obstacles à parcourir, tracer avec lui des étapes réalistes qu’il peut accomplir. Construire. Croire en lui et en ce qui le motive. C’est ce besoin de confiance et de conseils qui détermine toute la suite et l’avenir. Le jeune, de sentir son projet « épaulé », va très vite voler de ses propres ailes. Ou l’apprentissage de l’assurance en soi-même. ■ Aude Legrand-Berriot Conseillère d’animation sportive A la DRDJS de Paris-Ile de France 87 Le Centre Régional d’Information et de Communication Le Centre Régional d’Informationèmeet - Etre une plate-forme transitoire entre l’ensemble des services et les usagers est aussi une mission essentielle. La permanence continue de celle-ci permet d’assurer une logistique quant à la réception des documents et à l’envoi de ceux-ci, mais aussi de les orienter au mieux sur leur correspondant après avoir identifié leur demande tant par le traitement téléphonique que par l’accueil physique - Assurer une mise à jour permanente des textes réglementaires propres aux formations sportives et socio culturelles (BEES, BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS, BAFA, BAFD) ainsi que les offres de lieux de formation possibles. Une bonne liaison entre les différents services permet d’actualiser ces données que nous transmettons également au Webmaster du site de la DRDJS. de Communication (CRIC) situé au 3 étage de la DRDJS de PARIS dispose d’une cellule « Accueil » composé de cinq personnels administratifs : Philippe SAILLARD, en charge du fonctionnement de cette cellule, reçoit en entretien individuel tous les usagers en quête d’orientation professionnelle sur une formation sportive ou socio-culturelle et répond à toutes les questions de réglementation sur ces activités. Denis PARIS, Sophie RICHARD, Véronique LANNAUD et Sarah NICHOLLS chargés de l’accueil physique et téléphonique des usagers. Les missions sont multiples : - Répondre à toutes les demandes d’information sur l’ensemble des formations sportives ou socio culturelles en apportant des informations pratiques (dates, lieux de formation, nature des tests…) mais aussi en apportant du conseil quant à la méconnaissance des formations existantes. Cette première prise en charge des usagers permet de faire une réponse appropriée individualisée et de permettre aux différents services de se concentrer sur le suivi administratif de leurs missions. La plate-forme « Accueil » de la DRDJS (en chiffres annuels), c’est : 6 600 visites 70 000 appels 2 200 mails ■ Philippe SAILLARD et Denis PARIS 88 Le BPJEPS mention équitation En septembre 2006, deux organismes de formation Franciliens ont pu bénéficier du dispositif P.A.S, pour une partie de leurs stagiaires. Il s’agit de l’UCPA et de l’Union Equestre d’Ile de France. Le co-financement touchait les formations équestres débouchant sur un diplôme professionnel : le BPJEPS mention équitation. Parmi les 24 jeunes des deux promotions, seuls 2 stagiaires ont abandonné la formation, six sont déjà diplômés et quelques CDI ont été signés Pour l’UCPA, deux promotions regroupant 16 jeunes ont été mise en route 75% ont un contrat d’apprentissage sur 2 ans. Ils seront diplômés en 2009. En septembre 2007, ces mêmes organismes ont fait rentrer 20 stagiaires dans ce dispositif. A ce jour, aucun abandon n’a été signalé. Depuis 2006, date de son lancement, 64 jeunes ont donc pu bénéficier de ce programme dans cette spécialité. ■ Marie-Pierre ATTARD Responsable des formations équestres à la DRDJS de Paris IDF [email protected] 01 40 77 56 80 89 Formation BEES 1 Option Boxe anglaise INSERTION PROFESSIONNELLE Le Comité Ile de France de Boxe s’investi pour aider les jeunes Boxeurs à suivre des formations diplômantes… FORMATION BEES 1 OPTION BOXE ANGLAISE 2006-2007 LA FORMATION 10 candidats Plan P.A.S ont suivi la pré formation au Spécifique du BEES 1 proposée par le Comité Ile de France de Boxe afin que ceux-ci soient prêts pour les examens finaux de l’épreuve. Aussi, 8 d’entre eux, ont suivi en parallèle les cours du Tronc Commun du BEES 1 au CREPS « Colette Besson ». Malheureusement, aucun boxeur n’a été admis pour le TC lors de la délibération du CREPS « Colette Besson ». Toutefois, trois d’entre eux avaient passé l’examen en candidat libre et ont réussi les épreuves. En conclusion, sur les dix candidats, cinq ont pu s’inscrire au spécifique. Quatre candidats ont réussi l’examen et ont donc leur brevet d’état d’éducateur sportif 1er degré option Boxe. Une personne ne s’est pas présentée à l’examen spécifique car il était déjà entré en formation avec une école de police. Quatre candidats sur cinq n’ayant pas obtenu leur Tronc Commun ont renvoyé une demande de réinscription au CREPS pour repasser les UF non validés et suivent actuellement les cours nécessaires. Un autre va être orienté sur une VAE. Le Comité l’aidera à élaborer son dossier. 90 L’EMPLOI Sur les 10 candidats, 2 personnes sont Assistants Techniques Départementaux (ATD 92, ATD 93), 1 personne est secrétaire du Comité Ile de France de BOXE, 1 personne est en CDD de 36 heures (Assistant d’éducation + auxiliaire de vie), 1 personne est reçoit l’ARE, 1 personne est en CDI de 30 heures dans le secteur Alimentaire et participe à la vie du club de Gentilly en proposant des séances d’entraînement à des jeunes Boxeurs, 1 personne est en CDD de 35 heures (Assistant d’éducation), 1 personne est en CDI de 35 heures (Agent technique au sein une collectivité territoriale),1 personne est en CDD de 15 heures (Agent d’animation au sein d’une collectivité territoriale), 1 personne est inscrit dans une agence d’Intérim et propose ses services au sein de son club. FORMATION BEES 1 OPTION BOXE ANGLAISE 2007-2008 LA FORMATION 5 candidats Plan P.A.S suivent actuellement la pré formation au Spécifique du BEES 1 proposée par le Comité Ile de France de Boxe. Aussi, les cinq stagiaires ont leur tronc commun et pourront s’inscrire au spécifique. L’EMPLOI Ces 5 candidats ont une situation professionnelle précaire mais ils ont de réels projets d’avenir dans le domaine de la Boxe. Ils souhaitent utiliser la discipline à des fins éducatives, d’insertion sociale… Deux d’entre eux souhaitent ouvrir une école de Boxe en Ile de France pour développer la pratique. D’autres envisagent de passer leur BEES 2 et de continuer à évoluer dans le domaine du sport. Rôle du Comité : Travailler avec les employeurs, structures sociales, collectivités, Suivre les jeunes (conception d’un questionnaire), Proposer des modules de Formation en cohérence avec l’arrêté, Proposer des formateurs diplômés, Contractualiser la formation pour favoriser un investissement plus rigoureux des jeunes, Analyser les besoins des jeunes….. Pour tout renseignement Joindre VERMEIL Matthieu (coordonnateur P.A.S du Comité) Adresse : 55 rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris Tel : 01 42 85 17 46 [email protected] 91 Coucou ! Surprise ! Monsieur Loyal recule. Ce qui surgit du gâteau, c'est l'auteur inconnu. Il a un costume gris souris à grosses rayures, ton sur ton. Son Borsalino incliné sur l'oeil met coquettement en valeur la cicatrice de sa joue droite. Il serre amoureusement une mitraillette à chargeur camembert. Au doigt qui appuie sur la détente brille un diamant bleu de grande valeur. Les rafales fauchent. Les chemises à plastron éclatent, les crânes explosent, le sang gicle clair et vermillon. Le corps de Monsieur Loyal tressaute une dernière fois. Tout le monde est mort dans le grand salon qui sent la cordite. L'auteur inconnu sort souplement de la pâtisserie mortelle. Il dépose la mitraillette fumante sur les cadavres empilés. Il allume un Montecristo numéro deux. Sa main droite joue avec un nickel d'argent. Un dernier regard périphérique, il disparaît derrière le rideau en velours rouge. Au sommet d'une toiture en zinc, l'auteur inconnu, chapeau haut de forme huit reflets et cape noire, veille sur Paris qui s'étend à ses pieds. Son ombre immense recouvre la capitale. - Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? Jean se réveilla, la bouche poisseuse. La sueur coulait en larges rigoles sur son torse un peu trop gras et pas assez poilu. Entre ses deux mamelles, ça faisait presque une petite flaque. L'oreiller était tombé par terre et la couette lui entortillait les pieds. - Qu'est-ce que je fous là ? Il regarda sans comprendre le papier peint à fleurs fanées. - Ah oui... (à gauche) le texte original – page 132 ■ Patrice LEMIRE Inspecteur et Chef de Service du Secteur SVF « Sport Vie Fédérale » à la DRDJS Paris IDF. (à droite) le texte retravaillé par Mihalo 92 Coucou ! Surprise, C’est le PAS ! (fiction) Monsieur Loyal et Madame Parkozy reculent. Ce qui surgit du camembert, c'est l'animateur inconnu. Il a un ordinateur gris, une souris, un tableau Excel à grosses rainures, ton sur ton. Sa biographie imprimée sur l'oeil met coquettement en valeur la cicatrice de sa joue droite. Il serre amoureusement une mitraillette de listes de candidats du « parcours animation sport », le papa gâteau. Au doigt qui appuie sur le clavier brille un diamant noir de grande valeur. Les rafales d’informations défilent. Les chemises à PAStronage s’empilent, les crânes explosent de soif de savoirs, le sang gicle clair et vermillon sous la plume de l’inspecteur jeunesse et sports qui décernera les BAPAAT, les BP JEPS, les BEES. Le corps de Monsieur Parkozy tressaute une dernière fois après les récentes émeutes de la Gare du Nord. Tout ce beau monde philosophico-politique est mort dans le grand salon élyséen qui sent déjà la cordite. L'animateur inconnu sort souplement de la PAStisserie mortelle, il dispose d’une mitraillette fumante de statistiques sur ces gaillard(e)s prochainement diplômé(e)s. Ils allumeront encore un Montecristo-fermeil Clichy-sous-Bois numéro deux. La main droite joue avec un nick’ elle d'argent. Un dernier regard sur le périphérique du 13ème arrondissement, les deux grandes cheminées qui crachent leur venin, il disparaît derrière le rideau en velours bleu-blanc-rouge. Au sommet de la terrasse de la DRDJS, en look zincou, l'animateur inconnu, chapeau haut de forme huit reflets et cape noire, veille sur Paris qui s'étend à ses pieds. Son ombre immense recouvre la capitale de ses 2000 candidats franciliens que vise le PAS IDF entre 2006 et 2008. - Qu'est-ce que c'est que ces « conneries » ? Mihalo se réveilla, la bouche poisseuse. La sueur coulait en larges rigoles sur son torse pas assez gras et peu poilu. Entre ses deux mamelles, ça faisait presque une petite flaque. L'oreiller était tombé par terre et la couette lui entortillait les pieds. - Qu'est-ce que je fous là ? Il regarda sans comprendre un peu partout. - Ah oui, je bosse pour la DRDJS de Paris Ile de France... ■ Mihalo PAPES 93 Ethnographie urbaine, l’école de Chicago Description (graphie), d’un ethnos (peuple, culture), désignait traditionnellement le travail de terrain des anthropologues qui s’intéressaient aux sociétés lointaines dites « exotiques ». Ce travail de première main qui a servi à l’élaboration de quelque chose de plus théorique et de plus scientifique, a permis de mieux décrire et de mieux comprendre les sociétés et leur culture. C’est ainsi qu’à la fin du XIXe siècle, des chercheurs vont s’installer sur le terrain et recueillir des informations à partir de matériaux : prise de notes, journal de route, observations directes et prolongées, collections d’objets de la vie quotidienne, entretiens, fiches typologiques, questionnaires, récits de vie… Par la suite, l’ethnographie des sociétés modernes ou encore l’ethnographie urbaine, sera le fait des sociologues de l’université de Chicago et de spécialistes de l’investigation : Experts (universitaires, journalistes, policiers, professionnels du social, de la santé…) qui appliqueront ces méthodes dans le champ de recherche des groupes difficilement approchables : minorités, groupes communautaires / ethniques, gangs, sans domiciles fixes, marginaux, toxicomanes… ■ Mihalo PAPES Centre de Formation - ENOFOR 61, rue de la Commune de Paris 93300 AUBERVILLIERS DRDJS Paris - Ile de France Mr Richard MONNEREAU Directeur régional de la jeunesse et des sports Mme Annie LAMBERT-MILON, Chef du Service EFP/socioculturel Gérant : Farid MAACHI 94 Intervenant Responsables de formation Chargé de la réalisation du Journal Amélie RICHARD Germain FIDAMI Anne Laure PUJO Mihalo PAPES http://papesm.club.fr