afnor/s52l/ n 012
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afnor/s52l/ n 012
Commission de normalisation "Equipements de piscines" Unité Afnor Normalisation Département Services, Management et Consommation Responsable : Frédérique LOUISE-ALEXANDRINE ligne directe : +33 (0)1 41 62 86 51 [email protected] Assistante : Sylvia MARCET ligne directe : +33 (0)1 41 62 83 39 [email protected] Association Sujet : Normes et actualités : Piscines publiques : des normes à remous Commentaires : Document de travail. Extrait d'un article paru dans la revue ENJEUX d'AFNOR. 11 avenue Francis de Pressensé 93571 Saint-Denis La Plaine Cedex France Tél. : +33 (0)1 41 62 80 00 Fax : +33 (0)1 49 17 90 00 http://www.afnor.fr Association reconnue d'utilité publique Comité membre français du CEN et de l'ISO Siret 775 724 818 00015 Code NAF 751 E N 012 Date : 16 février 2005 Française de Normalisation AFNOR/S52L/ Source : AFNOR Suite à donner : Pour : r Action R Information r Discussion NORMES ET ACTUALITÉ S P O R T S / L O I S I R S – B T P Normalisation européenne Piscines publiques : des normes à remous CENTRE NAUTIQUE AQUALUDIA - MURET 31 D Les options techniques sont, comme souvent, directement liées au fonctionnement même de l’activité. 14 – ENJEUX N° 251 – FÉVRIER 2005 Au sein du Cen, le groupe chargé des équipements de piscines s’est jeté à l’eau pour normaliser, après les matériels, la conception et le fonctionnement des piscines. La France l’a rejoint fin 2003, lorsqu’elle a constaté que le bouillon normatif remettait en cause sa réglementation, déjà de haut niveau, et pouvait générer des coûts d’exploitation exorbitants pour les collectivités territoriales et les professionnels du tourisme. ans le cadre du comité technique européen TC 136 Équipements de sports, aires de jeux et autres équipements de loisirs, le groupe de travail WG 8 travaille depuis une dizaine d’année à la normalisation des équipements de piscines. En 2001, il a ainsi produit une série de onze normes EN 13451 sur les exigences de sécurité et méthodes d’essai de différents matériels tels qu’échelles, mains courantes, plots de départ, lignes de nage, équipements de traitement de l’eau… jusqu’aux buts de waterpolo. Pour mettre ensuite à son programme un projet de norme qui mêle à la fois des exigences de conception, de management et de fonctionnement pour les piscines publiques, avec pour objectif une baisse du nombre de noyés et la prévention de risques sanitaires, chimiques et d’incendie. Projet qui remet en cause un certain nombre de dispositions réglementaires françaises, alors PRINCIPALES Dernières modifications (novembre 2004) Quatre catégories de piscines, déterminées à partir d’une analyse de risque préalable : – Cat.1 : piscines sportives, ludiques, parcs aquatiques. Gestion municipale ou privée et entrée payante ou gratuite. – Cat. 2 : piscines collectives réservées à une clientèle connue et identifiée (hôtels, campings). Ces piscines ne constituent pas l’activité principale du site. – Cat.3 : piscines construites pour la location (avec une maison, un appartement). – Cat. 4 : piscines de résidences servant à plus de 20 logements. Fréquentation maximum instantanée (FMI) – Dans le projet : 1 baigneur pour 3 m2. – Réglementation française :1 baigneur par m2 en bassins couverts et 3 baigneurs pour 2 m2 en bassins découverts. FMI déterminée par une analyse de risques préalable. Éléments d’appréciation : capacité d’accueil prévue, nombre de casiers vestiaires, espaces mis à disposition, utilisation prévue des bassins, nombre de visiteurs non-baigneurs (solariums)… Cette analyse sera systématique pour tous les types de piscines. Possibilité de définir un nombre maximum de baigneurs dans un bassin précis. Surveillance – Dans le projet : possibilité d’emploi de surveillants (diplômés) dès 16 ans. – En France, on ne peut passer son brevet qu’à partir de 18 ans. Âge minimum pour la surveillance des bassins de 16 ans (sous contrôle d’un surveillant majeur). Règle applicable dans les pays où cela est autorisé ; en France, l’âge minimum restera de 18 ans. Piscines de cat.1 : quasiment toujours surveillées. Piscines cat. 2, 3 et 4 : déterminée en fonction d’une analyse de risques préalable. En cas de non-surveillance, information des utilisateurs. En cas de pollution d’un bassin par du sang, des vomissements ou des selles liquides – Dans le projet : en bassin peu profonds, évacuation du bassin, vidange, désinfection des parois, remplissage et réouverture au public. En bassin profond, évacuation du bassin, augmentation du taux de chlore à 30 ppm (0,4 à 1,4 en fonctionnement normal), exigence de 6 recyclages complets. Sous la responsabilité de l’exploitant. Petits bassins : il pourra être demandé une vidange. Grands bassins : l’exploitant prendra toutes les dispositions nécessaires pour retrouver une qualité d’eau conforme à la réglementation. Nombreuses procédures de sécurité et de contrôle à mettre en place pour la prévention de l’incendie, des risques chimiques, des conséquences d’orage avec foudre… Les mesures seront en principe déterminées par l’analyse de risques. Certains points doivent être rediscutés en février 2005, lors de la prochaine réunion du comité WG. Les âges minimum pour la surveillance et les modalités de contrôle proposées sont assez voisine de ce qui préexistait en France. LYONNAISE DES EAUX FRANCE / SYLVAIN HITAU Domaine d’application : piscines publiques que celles-ci figurent parmi les plus contraignantes et offrent un des meilleurs niveaux de sécurité en Europe. Le tir a été corrigé tout au long de l’année 2004 pour aboutir à l’intégration des propositions françaises dans le projet lors de la dernière réunion de novembre dernier. Les travaux sur le nouveau projet de norme, sous présidence italienne et secrétariat allemand, ont commencé avec peu de participants et sans grande publicité… « sous l’influence de grands groupes constructeurs et gestionnaires d’équipements sportifs qui souhaitaient proposer une norme européenne générale correspondant à leur savoir-faire », estimet-on dans les milieux concernés. La France elle-même n’avait jusqu’alors que peu participé aux travaux du groupe européen. Lorsqu’Afnor et certains groupes SOURCE MINISTÈRE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA VIE ASSOCIATIVE Dispositions contestées DISPOSITIONS NÉGOCIÉES professionnels découvrent le projet fin 2003, ils tirent la sonnette d’alarme alors qu’il est quasi finalisé ! Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative réunit dès février 2004 les autres ministères concernés, les associations d’élus, exploitants et fabricants. Un groupe de travail miroir représentatif des différents intérêts français est constitué pour formuler commentaires et propositions de modifications. L’enjeu est important. Les normes européennes sont obligatoirement reprises en normes françaises. Et, même si la conformité à la norme demeure d’approche volontaire, en cas d’accident et de mise en responsabilité, elles sont considérées comme « l’expression des règles de l’art, notamment en matière de sécurité », précise l’ingénieur Afnor en charge du dossier ! Devant un tribunal, elles auront donc prééminence. Un classement français des bassins Dans ce projet européen, conception et fonctionnement étaient d’abord traités dans une seule et même norme, à la différence de l’approche française qui distingue ces deux thèmes. Ensuite, le domaine d’application « piscines publiques », beaucoup trop large, incluait tous les types de piscines ouvertes au public, publiques ou privées, y compris celles des résidences hôtelières, thérapeutiques ou de location saisonnière. En France, les piscines sont classées en trois grands groupes, avec pour chacune des exigences spécifiques : les piscines privées à usage familial, les piscines privées à usage collectif et les piscines publiques. « Le projet européen tel que ENJEUX N° 251 – FÉVRIER 2005 – 15 NORMES ET ACTUALITÉ UN Les textes législatifs français qui régissent les piscines et leurs équipements seraient près de 120. Les équipements sportifs sont couverts par le code de la construction et de l’habitation, le code de la santé publique pour ce qui concerne l’hygiène, la prévention des risques sanitaires et la sécurité environnementale, par la réglementation sur les établissements recevant du public (ERP) pour la protection des personnes Les équipements ont du être créatifs tout en respectant les normes. dans les établissements publics, et des textes législatifs, réglementaires et avis de la Commission de sécurité des consommateurs pour la sécurité dans les établissements de baignade d’accès payant ou la qualité de l’eau et de l’air. – de nombreuses procédures de Pour les piscines publiques, la loi du 24 mai 1951 (modifiée) sur la sécurité dans sécurité et de contrôle suppléles établissements de natation et le décret du 20 octobre 1977 modifié détermine mentaires. les conditions d’enseignement et de surveillance. Par ailleurs un arrêté du 27 mai 1999, pris sur le fondement de la loi du 16 juillet 1984 et de son décret d’application de septembre 1993, fixe les garanties de techniques et de sécurité des Sécurité vs surcoûts équipements dans les établissements de baignade d’accès payant dans lesquels sont pratiqués des activités physiques et sportives. M. L. présenté début 2004 nous paraît utopique à réaliser, estime Jean Boucher, vice-président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air et représentant des acteurs du tourisme pour le projet. En France, il existe déjà un haut niveau en prévention. Nous sommes même en avance grâce à la loi Raffarin et les campagnes de prévention annuelles contre les noyades. Ce projet qui amalgame piscines publiques et piscines touristiques implique pour notre profession une surveillance permanente des équipements. Il existe plus de 10 000 piscines touristiques, hôtels de luxe, parcs aquatiques et campings compris. Prenez un camping modeste : il n’a pas, en principe, besoin de personnel de surveillance. Le personnel présent règle plutôt des problèmes techniques ou relationnels. Il ne faut pas non plus déresponsabiliser les parents ! » Enfin, certaines dispositions (voir encadré p. 15) allaient à l’encontre de notre réglementation : 16 – ENJEUX N° 251 – FÉVRIER 2005 – le taux de fréquentation maximum instantanée (FMI) ; – l’emploi possible de surveillants dès 16 ans alors qu’en France, on ne peut passer son brevet qu’à partir de 18 ans. Selon Patrick Duny, « la France est le pays où le niveau de surveillance est le plus élevé. Des équivalences seraient difficiles à mettre en place du fait de diplômes nationaux plus sévères pour les maîtres nageurs sauveteurs (MNS), avec des responsabilités étendues, non reconnues dans le projet » ; – des procédures drastiques en cas de pollution d’un bassin par du sang, des vomissements ou des selles liquides. Si pour un petit bassin (petit bain, pataugeoire…), le processus peut s’effectuer rapidement, le nettoyage des grands bassins pourrait aboutir à leur fermeture pendant 48 h. Or, en période estivale, ce type d’incident peut se produire jusqu’à plusieurs fois par semaine ; Toutes ces mesures auraient entraîné pour les exploitants publics et privés des surcoûts qui pouvaient s’avérer pour certains insupportables. L’enjeu étant la sécurité des personnes, on risquait alors de trancher entre celle-ci ou l’équipement lui-même. « En moyenne, le déficit des piscines publiques est d’environ 460 000 euros par an. Avec le projet de norme, il se trouve multiplié par trois du fait de la baisse du taux FMI, déplore Cyril Cloup, coordinateur à l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes). On renforce ainsi la perte de rentabilité. Les collectivités doivent de même tenir compte des cahiers des charges des fédérations sportives qui utilisent les équipements collectifs et demandent des aménagements aux frais de la collectivité ! Quant à la réhabilitation du patrimoine sportif, il est estimé à 30 milliards d’euros. Il y aura aussi problème de choix pour la mairie qui ne peut envisager moins de qualité d’accueil et de qualité de surveillance avec des jeunes de 16 ans moins bien formés, moins matures… Au niveau SECURIPOOL SECTEUR SPORTIF LARGEMENT RÉGLEMENTÉ ET NORMALISÉ national, les collectivités pourvoient à 75 % des dépenses publiques en sports. Pour nous, il y a un vrai enjeu social. » Plusieurs réunions de travail se sont succédées aux plans français et européen (réunions du WG 8 en avril 2004 à Cologne, juillet à Helsinki, novembre à Lyon). La délégation française, conduite par Patrick Duny, expert pour Afnor et représentant l’Association nationale des directeurs et des intervenants des installations et des services des sports (Andiiss) et, par accord de partenariat, de l’Andes, a réussi à y faire valoir les propositions françaises. Le projet est dès avril scindé en deux normes distinctes : norme conception sur laquelle la France n’a pas de remarques fondamentales, norme fonctionnement où sont rencontrés les principaux problèmes. « Lors de la réunion du WG 8 à Lyon, la position de la France a bien été prise en compte et nous avons obtenu gain de cause sur tous les sujets, annonce, satisfait, Patrick Duny. Une analyse de risques préalable va être exigée pour tous les types de piscines. C’est elle qui évaluera la situation et déterminera les mesures nécessaires à la sécurité des personnes en les adaptant réellement aux risques. De plus, elle laisse une part importante de décision aux mains de l’exploitant. Il s’agit d’une adaptation à une situation et non pas de l’application d’une règle sans aucune souplesse. » Sur la base de cette analyse, les piscines sont classées en quatre catégories auxquelles correspondent ensuite des obligations (taux FMI, surveillance, procédures…). Globalement, sur les points litigieux, la France a la possibilité de garder sa réglementation. Par ailleurs, la responsabilité est déjà en bonne partie à la charge de l’exploitant (réglementation des établissements recevant du public par exemple). Côté exploitant justement, « nous sommes arrivés à un bon Réglementation évolutive et prise en compte des aspects environnementaux Sur le plan réglementaire et environnemental, les évolutions pour les piscines publiques se situent à la fois sur l'aspect technique des bâtiments accueillant une piscine et sur l'évolution des règles d'urbanisme et de construction. Techniquement, les piscines municipales doivent répondre à des impératifs de plus en plus précis en terme d'isolation thermique, d'isolation acoustique et de traitement de l'eau. Pour des questions de consommation énergétique et pour le confort thermique des utilisateurs, les spécialistes cherchent à minimiser les effets de parois froides et à limiter les pertes énergétiques dues au chauffage. Pour l'acoustique, un traitement de correction acoustique permettant d'obtenir un niveau de confort satisfaisant pour les usagers et surtout pour le personnel d'encadrement est indispensable. Concernant les règles imposées en terme d'isolation thermique et acoustique, les piscines sont soumises aux mêmes normes, documents techniques unifiés (DTU) et règles de calcul, que les autres bâtiments. Seule exception, la dernière réglementation thermique, la RT 2000, ne s'applique pas aux piscines. Concernant l'eau de ces piscines publiques, si les décrets français sont nombreux, une norme européenne définit un cadre strict pour la qualité et le traitement de l'eau. Elle définit les exigences de sécurité pour les équipements de traitement de l'eau préfabriqués. Cette norme a pour but de garantir l'hygiène des piscines. compromis pour notre profession. L’analyse de risques peut être une bonne chose. Évidemment, cela entraînera des coûts pour les installations concernées. Mais c’est plus cohérent » déclare Jean Boucher. Conclusion du ministère de la Jeunesse : « La France a été le seul pays à proposer des modifications importantes aux projets de normes. Ces propositions ont surpris dans un premier temps car il était nécessaire de redéfinir un bon nombre de termes qui ne recouvrent pas forcément les mêmes réalités selon les pays. Toutefois, ces propositions ont été accueillies avec bienveillance et retenues par la majorité des participants. Un œil attentif sera maintenu par les experts français pour que les intérêts des gestionnaires de piscines soient préservés et qu’il n’y ait pas de divergences avec la réglementation française. » Mathilde Lejay J.-C. T. CENTRE NAUTIQUE AQUALUDIA - MURET 31 Deux sortes de règles Il existe deux sortes de règles intervenant dans le domaine des piscines publiques : – les règles sportives : provenant des fédérations utilisatrices (Fédération française de natation – FFN, Fédération internationale de natation amateur – Fina), elles imposent des critères de conformité (taille, profondeur…) pour les bassins dits « sportifs », c'est-à-dire accueillant des compétitions ou des entraînements officiels ; – les règles de sécurité : définies par la loi, elles s'imposent pour toutes les piscines recevant du public. Elles concernent la protection incendie, la surveillance… Ces règles sont différentes en fonction de la destination de la piscine et du public visé. Une diversité de publics En fonction du public visé, la piscine sera plus ou moins grande, plus ou moins profonde, avec ou sans équipement particulier… Ainsi, avant de se lancer dans la construction (ou la rénovation) d'une piscine, les responsables territoriaux, maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage doivent identifier le public à qui la piscine s'adresse prioritairement. Pour une piscine municipale, trois publics différents sont concernés : – les groupes scolaires : les bassins appropriés aux groupes scolaires sont des bassins d'apprentissage. Ces bassins font de 0,6 m à 1,2 m de profondeur et sont destinés à accueillir des groupes d'élèves du primaire au lycée. Dans les grands bassins, ces zones d'apprentissage peuvent simplement être délimitées par des lignes flottantes. – les associations : deux types de bassins sont concernés, les bassins bébé nageurs et les bassins sportifs ou d'entraînement sportif. De plus en plus réclamés, les bassins bébés nageurs sont des bassins exclusivement réservés à cette pratique. Ils sont de petite taille et font environ 1 m de profondeur. Ces bassins demandent un entretien particulier puisqu'ils nécessitent une température constante de 30 à 32 °C. Pour les autres associations, un bassin sportif ou d'entraînement sportif est obligatoire. Si ce dernier est destiné à recevoir des compétitions, il devra alors être homologué par la FFN ou la Fina. – le grand public : plusieurs types de bassins peuvent être envisagés pour recevoir du public, les bassins de détente et de loisir et les bassins à vague. Les bassins de détente et de loisirs n'ont pas de tailles ou de formes prédéfinies, leur aménagement et leur équipement sont libres. Ces piscines sont totalement destinées au développement des activités ludiques et de détente. De plus en plus courants, les bassins à vague ne répondent pas à des normes spécifiques. Il convient simplement de veiller à respecter un fond anti-glissant et une profondeur peu importante adaptée à la production des vagues. Pour toutes les piscines recevant du public, il est recommandé de prévoir une pataugeoire. Située en dehors du bassin principal, cette pataugeoire de 0,2 à 0,4 m de profondeur est destinée aux enfants de 2 à 5 ans. Les collectivités doivent parfois tenir compte des cahiers des charges des fédérations sportives lorsqu’elles utilisent les bassins. ENJEUX N° 251 – FÉVRIER 2005 – 17