II. Le travail des conseils d`administration

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II. Le travail des conseils d`administration
KORN / FERRY INTERNATIONAL
Gouvernement d'entreprise 2000
Deux visions de la démocratie d'entreprise,
la FRANCE et l'ALLEMAGNE
Novembre 2000
KORN / FERRY International
EXECUTIVE SUMMARY
Depuis plus de 6 ans en France, depuis 27 ans aux USA, Korn/Ferry International analyse et
suit l'évolution des pratiques des grandes sociétés en matière de gouvernement d'entreprise.
Depuis notre première étude réalisée à la veille de la publication du rapport Viénot I, les
progrès réalisés par les dirigeants français sur la façon dont ils rendent compte à leurs
actionnaires du fonctionnement de leur conseil d'administration sont incontestables et
indéniables.
Les conseils d'administration français reprennent progressivement la place dans le
fonctionnement des sociétés, qui leur avait été ravie du temps du capitalisme d'Etat, ce qui
permet à la France de se situer aujourd'hui dans le peloton de tête des pays aux règles de
gouvernement d'entreprise les plus avancées.
A cet égard, la comparaison que nous faisons dans cette étude avec l'Allemagne est édifiante.
Bien qu'arrivé au niveau de maturité qui est le sien, le marché français a encore une marge de
progression significative dans deux domaines :
• l'ouverture de la communauté des administrateurs à des profils plus jeunes (la moyenne
d'âge des conseils est de 60 ans) et plus diversifiés pour réduire une consanguinité
encore trop forte.
• la mise en place au sein des conseils de véritables procédures d'évaluation de la
performance tant du Président que des administrateurs. Il ne peut pas y avoir de
transparence sur les rémunérations sans transparence sur l'évaluation des performances.
Korn/Ferry International, au travers de sa "Board Services Division", assiste depuis 1972 les
conseils d'administration des sociétés internationales dans ces deux domaines.
Notre objectif est aujourd'hui de pouvoir mettre au service des sociétés françaises notre
savoir-faire pour leur permettre de continuer à rester aux premiers rangs du gouvernement
d'entreprise.
Didier VUCHOT
Bertrand RICHARD
Vice Chairman Europe
Managing Vice President
2
KORN / FERRY International
Cette étude a été réalisée par Patrick Bourdon
sous la supervision de Bertrand Richard.
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KORN / FERRY International
Sommaire
Page
Executive Summary ..........................................................................
2
Synthèse .............................................................................................
5
Partie I :
La France s'anglo-saxonnise ....................................
6
I - Du Rapport Viénot I au Rapport Viénot II ....................
A. Le Rapport Viénot I : une norme établie
et reconnue ...................................................................
B. La montée en puissance des recommandations
du Rapport Viénot II ...................................................
7
9
II - Le travail des conseils d'administration ........................
1. Le conseil d'administration .........................................
2. Les comités spécialisés .................................................
12
12
13
III - La composition des conseils d'administration .............
1. Présence des grands corps dans les conseils
d'administration ...........................................................
2. Classement des conseils d'administration
par âge moyen ..............................................................
3. Présence d'étrangers au sein des conseils ..................
4. Les femmes dans les conseils d'administration..........
5. Représentants des salariés actionnaires ....................
6. Administrateurs indépendants ...................................
7. Concentration des mandats et consanguinité
des conseils ....................................................................
19
IV - La transparence des rémunérations des mandataires
sociaux .............................................................................
1. Les salaires et les autres composants .........................
2. Les jetons de présence .................................................
Partie II :
7
21
22
23
24
24
24
25
27
27
28
L'Allemagne ou la dernière révolution du
XXème siècle ..............................................................
30
I - Un système démocratique d'économie sociale ................
31
II - Un système fortifié teinté de démocratie .......................
33
III. - Traditionalisme et nationalisme contre ouverture .....
36
IV - Conclusion .......................................................................
41
Annexes ..............................................................................................
43
4
KORN / FERRY International
SYNTHESE
FRANCE
USA
97%
70%
0%
74%
56 h
173 h
Nombre de sociétés utilisant un
cabinet d'Executive Search pour
sélectionner ses administrateurs
2%
73%
Taille des conseils d'administration
14
11
Rémunération annuelle moyenne
d'un administrateur (FF)
160 000
350 000(1)
Pourcentage
d'administrateurs
indépendants dans les conseils
28%
54%
Sociétés
respectant
les
recommandations de place en
matière
de
gouvernement
d'entreprise.
Conseils d'administration évaluant
de façon formelle la performance
du Président
Nombre
d'heures
consacrées
annuellement
par
les
administrateurs à l'exercice de leur
mandat
____________________________________________________________
(1)
à ce montant peuvent s'ajouter des stock options, ce que la loi n'autorise pas en France.
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KORN / FERRY International
1ère Partie
La France s'anglo-saxonnise
6
KORN / FERRY International
I. Du Rapport Viénot I au Rapport Viénot II
A. Le Rapport Viénot I : une norme établie et reconnue
Un an après la publication du Rapport Viénot II, les recommandations présentées en 1995
dans le premier Rapport Viénot se sont naturellement et progressivement affirmées comme la
norme française du gouvernement d'entreprise appliquée par l'ensemble des sociétés du CAC
40.
Pour reprendre la classification utilisée depuis 6 ans1, la proportion de sociétés du CAC
40 satisfaisant aux critères du Rapport Viénot I, s'approche des 100% :
1999 - 2000
1998 - 1999
97%
93%
21
3
1997 - 1998
87%
3
5
5
34
34
29
1996 - 1997
1995 - 1996
82%
37%
7
23
15
17
10
8
Sociétés présentant de façon détaillée les actions
mises en oeuvre
Sociétés commençant à les rendre visibles
Sociétés restant muettes sur ce sujet
1
Voir Annexe 1
7
KORN / FERRY International
1. Tout comme en 1999, 34 sociétés ont mis en œuvre, de façon visible, les principales
recommandations du Rapport Viénot I
Accor
AGF
Air Liquide
Alcatel
Alstom
Aventis
Axa
BNP Paribas
Bouygues
Canal Plus
Carrefour
Casino
CCF
Crédit Lyonnais
Danone
Dexia
France Telecom
L’Oréal
Lafarge
Lagardère
Legrand
LVMH
Peugeot
PPR
Renault
Saint Gobain
Sanofi
Schneider Electric
Société Générale
Suez-Lyonnaise des Eaux
Thomson CSF
Total Fina Elf
Valéo
Vivendi
En 2000, ce groupe des sociétés en pointe s'est étoffé par :
!"Trois jeunes promus dans l’indice phare de la place de Paris : Alstom, Bouygues, Crédit
Lyonnais
!"La promotion de Peugeot qui, jusqu’à l’an dernier, ne donnait aucune information sur le
sujet du gouvernement d’entreprise
!"Le retour de la Société Générale sortie l'année précédente du CAC 40 lors de la bataille
boursière avec la BNP
Par ailleurs, deux sociétés, malgré des mutations profondes dues à des fusions avec des
structures étrangères, restent fidèles aux principes du gouvernement d’entreprise :
!"Aventis (anciennement Rhône-Poulenc)
!"Dexia (anciennement Dexia France)
2.
Deux sociétés, contre trois en 1999, traitent partiellement du thème du
gouvernement d’entreprise, mais sans mettre en œuvre toutes les recommandations du
rapport Viénot
Cap Gémini
Sodexho
8
KORN / FERRY International
3.
Une seule société en 2000 reste fidèle à son mutisme sur le thème du gouvernement
d’entreprise
Michelin
B. La montée en puissance des recommandations du Rapport Vienot II
Suite à la présentation en juillet 1999 du second Rapport Viénot, il nous avait semblé
intéressant d’en analyser le contenu afin de mettre en avant les novations et sources de progrès
possibles.
Nous y avions identifié cinq nouveaux axes de réflexion :
#"Séparation des fonctions de Président et de Directeur Général
#"Information précise mais globale sur les rémunérations
#"Information standardisée et clarifiée sur la pratique du gouvernement d’entreprise
#"Présence forte des administrateurs indépendants
#"Rappel du rôle et des moyens nécessaires au bon fonctionnement du conseil et des comités
Il nous a alors paru instructif, un an après, de savoir quelles sont les sociétés les plus avancées
sur le chemin tracé par le Rapport Viénot II.
Nous les avons donc étudié suivant les quatre premiers axes, le cinquième étant seulement une
reprise des recommandations du Rapport Viénot I sans nouvelle ambition.
Sur cette nouvelle base, six sociétés se détachent de l'ensemble pour former le peloton de
tête dans l'application du Rapport Viénot II :
Air Liquide
Alcatel
Aventis
CCF
Crédit Lyonnais
Schneider
9
KORN / FERRY International
1. Axe 1 : séparation des fonctions de Président et de Directeur Général
Huit sociétés recourent à une structure juridique duale (soit 24%) :
Accor
Aventis
Axa
Casino
Cap Gemini
Peugeot
PPR
Suez-Lyonnaise des Eaux
Lagardère et Michelin ne sont pas des SA à conseil de surveillance mais des sociétés en
commandite par actions.
Etant donné les caractéristiques juridiques de ce type structure, il ne peut être considéré
qu’elle représente un pas vers plus de démocratie d’entreprise par rapport à une société
anonyme avec conseil d’administration.
Cependant, aucune société n'a pu encore procéder à la séparation des fonctions de Président et
de Directeur Général au sein du conseil d'administration, le projet de loi le permettant n'étant
toujours pas approuvé par le Parlement.
A titre de comparaison, les sociétés américaines ne recourent à cette séparation que pour 10%
d'entre elles, proportion qui est quasiment inverse au Royaume-Uni.
2.
Axe 2 : information sur les rémunérations globales
L'objectif, ici, est de présenter de manière structurée la politique de rémunération des
dirigeants avec le distingo part fixe, part variable, les jetons de présence et les stocks options.
Les chiffres avancés doivent être clairs et la population concernée précisément définie.
Cinq sociétés en 2000 apparaissent clairement en avance sur les autres membres du CAC 40,
en affichant sans ambiguïté et de façon détaillée les rémunérations du Président Directeur
Général, éventuellement d'autres mandataires sociaux membres de l'équipe de Direction
Générale.
Air Liquide
Axa
BNP Paribas
Crédit Lyonnais
Lafarge
10
KORN / FERRY International
3.
Axe 3 : information standardisée et clarifiée sur la pratique du gouvernement
d’entreprise
Le Rapport Viénot II recommandait ici une information précise concernant :
!"les administrateurs (âge, fonction principale et autres mandats, nombre d’actions
détenues, début / fin de mandat, présence aux comités, indépendance)
!"le nombre de réunions du conseil et des comités
Six sociétés donnent sur ces thèmes une information claire et complète :
Air Liquide
Alcatel
CCF
Crédit Lyonnais
Lafarge
Schneider
4. Axe 4 : présence plus forte des administrateurs indépendants
Des proportions ambitieuses ont été proposées en 1999 :
#"1/3 dans le conseil d’administration
#"1/3 dans le comité d’audit
#"1/3 dans le comité de nomination
#"50% dans le comité de rémunération
Quatre sociétés satisfont à ce niveau d’indépendance :
AGF
Aventis
Lafarge
Saint Gobain
Ainsi, que un autre groupe qui n’a toutefois pas mis en place de comité de nomination :
Accor
11
KORN / FERRY International
II. Le travail des conseils d’administration
1. Le conseil d’administration
2000-1999 1999-1998
1998-1997
1997-1996
1996-1995
1995-1994
Sociétés indiquant
le nombre de
réunions du conseil
34
34
29
24
14
0
Nombre moyen de
réunions annuelles
du conseil
6.5
5.6
5.4
5
4
3
Nombre de conseils
ayant une charte
16
15
13
7
5
0
nombre de sociétés indiquant le nombre de réunions du conseil
2000
92%
1999
85%
1998
75%
1996
60%
1995
1994
35%
0%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
12
KORN / FERRY International
Depuis six ans, il apparaît clairement que les conseils sont de plus en plus souvent réunis
et se rapprochent des standards anglo-saxons (8 fois). Les dirigeants recherchent visiblement
la bénédiction de leur conseil et leur implication accrue dans la vie de l’entreprise. Ceci est
d’autant plus vrai lorsque la société est à un moment crucial de sa vie. Ainsi, tant les
administrateurs de la BNP que ceux de la Société Générale furent convoqués à 14 reprises lors
du dernier exercice, du fait de la bataille boursière que ces deux banques ont mené en 1999
pour conquérir Paribas.
9 sociétés ont innové en 1999 en précisant dans leur rapport annuel le taux d’assiduité
des administrateurs aux séances des conseils. Il apparaît que leur présence reste forte, 82%
en moyenne, malgré la tâche grandissante qui leur est assignée.
Toutefois, étrangement, il ne semble pas encore demandé systématiquement aux membres des
conseils d’assister aux assemblées générales d’actionnaires qui les ont pourtant élus.
Par ailleurs, il n’est toujours pas fait mention d’un quelconque processus formel
d’évaluation de la performance, que cela concerne l’équipe dirigeante ou le conseil luimême. Notre précédente étude nous avait permis de montrer qu’en 1999, 75% des conseils
aux Etats-Unis jugeaient leur président à travers une démarche annuelle formelle.
Ce refus apparent des conseils français de mettre en œuvre des processus d’évaluation de la
performance tend à montrer que le Président et son équipe ont toujours une résistance certaine
à l'idée de formellement se faire évaluer et que les administrateurs hésitent toujours à franchir
un tel pas.
Il est devenu indéniable que les conseils jouent pleinement leur rôle de contrôle de la
gestion effectuée par l’équipe dirigeante ou des comptes qui leur sont présentés. Ils sont
également souvent consultés pour les nominations de nouveaux membres ou pour la politique
de rémunération à travers le travail des comités spécialisés. Cependant, leur indépendance estelle suffisante pour que cette consultation devienne également un contrôle effectif ?
2. Les comités spécialisés
a. Une pratique des comités est adoptée de façon quasi unanime par les sociétés du CAC 40
Trois sociétés n’ont toujours pas de comité, contre quatre en 1999 :
Bouygues
Cap Gemini
Michelin
13
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nombre de conseils ayant des comités
2000
1999
1998
1997
1996
1995
0%
20%
40%
60%
80%
100%
un comité d'audit
2000
1999
1998
1997
1996
0%
20%
40%
60%
80%
100%
un comité de rémunération (1)
1999
1998
1997
1996
0%
20%
40%
60%
80%
100%
(1) Que celui-ci ne s'occupe que de rémunération ou de rémunération et de sélection
14
KORN / FERRY International
un comité de sélection
2000
1999
1998
1997
1996
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Le mouvement de transparence sur le travail des comités et leur composition se poursuit.
Leurs réunions sont de plus en plus fréquentes et l’explicitation de leurs missions est
quasiment systématique, ce qui tend à renforcer l’idée que ces organes jouent un rôle de plus
en plus effectif.
Pour la deuxième année consécutive, l’ensemble des sociétés du CAC 40 dévoilent le nom
des membres des comités.
Nombre
Le nombre
de conseils de réunions
ayant des tenues
comités
(34) et
indiquant
Leur
composition
Leur mission
2000-1999
1999-1998
1998-1997
1997-1996
1996-1995
25
(74%)
22
(61%)
20
(59%)
22
(73%)
0
34
(100%)
36
(100%)
30
(88%)
26
(86%)
12
(70%)
33
(97%)
33
(91%)
29
(85%)
24
(80%)
10
(60%)
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b. Composition des comités
La pratique des comités est devenue la règle dans les sociétés du CAC 40. Toutefois, dans
l'ensemble, leur composition n'est pas encore en accord avec les règles d'indépendance
énoncées par le Rapport Viénot II, soit :
#"1/3 d'indépendants au comité d'audit
#"1/3 d'indépendants au comité de sélection
#"50% d'indépendants au comité des rémunérations
Comme nous l'avons montré précédemment dans l'étude, seules quatre sociétés remplissent
pleinement ces critères d'indépendance.
Niveau d'indépendance des comités
Comité des rémunérations
Comité de sélection
3
7
9
7
13
17
Comité d'audit
Comités satisfaisant au critère d'indépendance
9
14
8
Comités ayant au moins un indépendant mais moins
que le minimum préconisé
Comités sans indépendant
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KORN / FERRY International
La structure des comités des rémunérations laisse transparaître la réticence des
dirigeants français à voir le niveau de leurs émoluments évalué par un comité
indépendant, susceptible de le remettre en cause.
c. Le travail des comités
Les comités n’ont pas véritablement d’existence légale si ce n'est un article du décret de 1967.
Ils n’ont aucun pouvoir de décision. Leur rôle est purement consultatif et donne véritablement
l’opportunité au conseil de profiter pleinement des compétences de chaque membre en lui
assignant des études spécifiques.
Le comité d’audit :
Traditionnellement, ses attributions sont :
- s’assurer de la pertinence, de la permanence et de la fiabilité des méthodes comptables,
- vérifier que les procédures internes de collecte et de contrôle des données permettent de
garantir la qualité de l’information fournie, et à ce titre, examiner le programme d’audit
interne,
- se prononcer sur la validité du traitement comptable des opérations significatives.
Par ailleurs, il commence à apparaître le souci de qualité de l’information délivrée
spécifiquement aux actionnaires.
Tout comme l’an dernier, des groupes comme Aventis, Axa, Canal Plus, Lafarge ou
PPR, ont élargi le champs de compétence à des missions plus financières axées sur la
stratégie ou les opérations en capital.
Finalement, un certain nombre de groupes ont donné pour mission à leur comité d’audit de
lancer les appels d’offres pour sélectionner les commissaires aux comptes.
En moyenne, le comité d'audit se réunit 2 à 3 fois par an, contre 4 fois aux USA.
Le comité de rémunération et de sélection :
De plus en plus, les comités de rémunération assurent également les missions liées à la
sélection. En 2000, ceci est vrai dans plus de 40% des cas, contre 32% en 1999.
Les comités de rémunération étudient la politique de rémunération des mandataires sociaux
et fixant celle du Président sans qu'aucune publicité ne soit faite pour présenter la synthèse de
leurs recommandations.
17
KORN / FERRY International
Leurs travaux se sont légèrement élargis par rapport à 1999 puisque leurs propositions :
-
ne concernent plus seulement la rémunération du Président, mais aussi celle des
principaux cadres dirigeants du groupe,
présentent toujours l’enveloppe des jetons de présence et ses conditions d’attribution,
font état, tout comme l’an dernier, des caractéristiques des plans d’options de souscription
ou d’achat d’actions,
s'intéressent maintenant dans certains groupes à l'intéressement des salariés, en particulier
sous forme de participation à l’actionnariat.
Le comité de sélection se contente toujours de s’exprimer sur :
-
la succession du Président,
la sélection des administrateurs.
Il est à noter que certaines sociétés, comme les comités de Axa ou de la Société Générale, ont
élaboré des plans de succession pour l’ensemble de leurs mandataires sociaux.
Certains thèmes restent, année après année, peu ou pas abordés :
-
critères de détermination des rémunérations individuelles de l’équipe dirigeante,
hors Président,
mode de sélection de l’équipe de direction entourant le Président,
présentation d’un outil formel d’évaluation des performances du Président et des
administrateurs.
Les comités de sélection et/ou rémunération ne se réunissent guère qu'une fois par an contre 5
fois pour le comité de rémunération, et 3 fois pour le comité de sélection aux USA.
d. Le comité de gouvernement d'entreprise
Alors qu'aux USA 60% des conseils d'administration ont un comité spécifiquement dédié au
suivi du respect des règles de corporate governance et au fonctionnement du conseil, un tel
comité n'existe pas dans les conseils en France. 45% des boards américains procèdent à une
évaluation formelle de leur mode de fonctionnement.
18
KORN / FERRY International
III. La composition des conseils d'administration
Il est de plus en plus aisé d'avoir une vue exhaustive des conseils d'administration grâce au
niveau d'information croissant au sujet de leurs administrateurs divulgué par les sociétés
françaises qui se rapprochent ainsi, année après année, des standards anglo-saxons.
Information sur les profils des administrateurs
biographie complète
2000
1999
1998
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
biographie résumée
2000
1999
1998
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
aucune information
2000
1999
1998
0%
5%
10%
15%
20%
25%
19
KORN / FERRY International
Le profil des administrateurs
2000-99
60
1999-98
60
45%
47%
45%
55%
19%
17%
18%
21%
1%
1%
1%
1%
* Représentant des salariés
7%
8%
8%
7%
* Administrateur indépendant
28%
27%
28%
16%
* diplomés de Polytechnique ou de l'ENA
43%
46%
44%
45%
* provenant d'autres origines
57%
54%
56%
55%
* Français
79%
80%
83%
83%
* Etrangers
21%
20%
17%
13%
* Hommes
94%
95%
96%
97%
* Femmes
6%
5%
4%
3%
âge moyen des administrateurs (en années)
répartition de l'origine des administrateurs :
* Lié à un actionnaire ou un partenaire
1998-97 1997-96
62
61
commercial ou financier (administrateurs
dépendants au sens du rapport Viénot)
* Représentant du management
* Représentant d'une catégorie spécifique
d'actionnaires (individuel ou minoritaire)
Formation des administrateurs français
Nationalité des administrateurs
Sexe des administrateurs
Tout comme l’an dernier, on constate que :
#"la part des administrateurs indépendants n’évolue plus, après avoir fortement
augmentée entre 1997 et 1998
#"le management et les actionnaires ou partenaires de la société représentent toujours
presque deux tiers des sièges
#"le nombre d’étrangers admis dans les conseils progresse toujours et représente plus
de 20% des sièges à l'aulne du XXI ème siècle
Cependant, une nouveauté se fait jour :
#"la diminution du nombre d’administrateurs français issus des grands corps (43%
contre 50% il y a cinq ans).
20
KORN / FERRY International
1.
Présence des grands corps dans les conseils d’administration
Même si la présence des grands corps au sein des conseils reste importante avec 43% des
sièges des administrateurs français, les premiers signes d’une diminution nette sont visibles.
Cette déconcentration relative trouve essentiellement sa source dans les fusions, qu’elles
soient : - nationales : BNP - Paribas et Total Fina - Elf
- trans-frontalières : Rhône-Poulenc - Hoechst et Dexia France - Dexia Belgium
L’avenir nous dira, par conséquent, si cette tendance n’est que ponctuelle et due à des
événements exceptionnels ou si le mouvement est durable, ce qui pourrait, peut-être, lever un
des freins à l’indépendance des conseils.
SOCIETE
%X ou ENA
siégeant au
conseil 2000
Rappel
99
Rappel
98
Rappel
97
71%
64%
57%
57%
55%
52%
50%
72%
60%
53%
60%
63%
52%
-
61%
61%
55%
53%
40%
60%
79%
100%
60%
66%
50%
-
-
-
LAFARGE
THOMSON CSF
VALEO
ALCATEL
plus d'un CANAL PLUS
tiers
TOTAL FINA ELF
AGF
LAGARDERE
CCF
ACCOR
AXA-UAP
SCHNEIDER
SUEZ-LYONNAISE
CREDIT LYONNAIS
47%
44%
42%
40%
38%
36%
36%
36%
35%
33%
33%
33%
33%
33%
47%
47%
42%
36%
38%
53%
36%
40%
39%
33%
33%
41%
35%
-
47%
47%
50%
53%
33%
34%
40%
44%
40%
43%
67%
73%
36%
42%
38%
40%
39%
40%
33%
33%
33%
36%
47%
47%
40%
58%
-
-
RENAULT
AIR LIQUIDE
moins LVMH
d'un tiers SANOFI-SYNTHELABO
CASINO
DEXIA
31%
31%
31%
27%
25%
24%
38%
36%
31%
25%
36%
41%
47%
47%
31%
25%
33%
36%
70%
76%
-
-
44%
47%
plus de
50%
SOCIETE GENERALE
PPR
SAINT GOBAIN
VIVENDI
BNP PARIBAS
FRANCE TELECOM
ALSTOM
21
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2.
Classement des conseils d’administration par âge moyen
Age
Supérieur à 65 ans
Sociétés
AXA-UAP
PEUGEOT SA
VALEO
1999
65
65
65
1998
67
65
64
1997
70
66
62
De 60 à 64 ans
LEGRAND
SOCIETE GENERALE
ACCOR
AVENTIS
DANONE
MICHELIN
LAGARDERE
SUEZ-LYONNAISE
TOTAL FINA ELF
L'OREAL
AIR LIQUIDE
AGF
RENAULT
CAP GEMINI
CASINO
SCHNEIDER
64
64
63
63
63
63
62
62
62
62
61
61
61
61
60
60
66
63
61
60
62
62
63
62
59
60
62
60
60
62
57
61
66
62
61
59
62
65
63
64
57
59
65
55
61
60
63
De 55 à 59 ans
ALSTOM
LVMH
SAINT GOBAIN
SANOFI-SYNTHE
THOMSON CSF
VIVENDI
ALCATEL
CARREFOUR
CCF
LAFARGE
SODEXHO
BNP PARIBAS
CREDIT LYONNAIS
FRANCE TELECOM
BOUYGUES
DEXIA
CANAL+
PPR
59
59
59
59
59
59
58
58
58
58
58
57
57
57
56
56
55
55
58
57
59
58
60
58
59
57
64
57
57
56
55
54
55
61
57
61
59
62
61
52
63
64
56
54
56
59
54
57
22
KORN / FERRY International
3.
Présence d'étrangers au sein des conseils
Sur 545 postes, 113 sont tenus par des étrangers, soit 21%, alors que la capitalisation
boursière détenue par des non-résidents est supérieure à 40%.
Mais, le pourcentage augmente doucement année après année, même s'il doit être relativisé du
fait des fusions trans-frontalières,
Aventis : 50% d'étrangers contre 14% en 1999
Dexia : 48% d'étrangers contre 29% en 1999
Les autres sociétés avec les conseils les plus internationaux ...
Société
% d'internationalisation du
conseil
50%
% du CA réalisé à
l'étranger
52%
TOTAL
50%
80%
AIR LIQUIDE
46%
75%
SUEZ-LYONNAISE des EAUX
44%
43%
LVMH
31%
80%
ALSTOM
... réalisent également une part importante de leur chiffre d'affaires à l'étranger.
Cependant, il n'est pas possible d'établir un lien direct et systématique entre ces deux
composantes, car certaines sociétés très implantées en dehors de nos frontières conservent un
conseil très franco-français,
Société
% d'internationalisation du
conseil
8%
% du CA réalisé à
l'étranger
88%
SAINT GOBAIN
7%
65%
BOUYGUES
5%
71%
LEGRAND
0%
65%
MICHELIN
0%
81%
PEUGEOT
0%
65%
SODEXHO
Les conseils français sont aujourd'hui beaucoup plus internationaux que les conseils
américains (en moyenne 1 étranger sur 13 membres).
23
KORN / FERRY International
4.
Les femmes dans les conseils d'administration
Leur nombre augmente encore cette année pour passer à 34, soit un peu plus de 6% des
administrateurs. Il y a donc une légère progression mais il ne se dessine en aucun cas une
tendance véritablement haussière signifiant une ère nouvelle plus anglo-saxonne puisqu'en la
matière les conseils outre Atlantique accueillent plus de 10% de femmes.
Tout comme l'an dernier, 55% des conseils du CAC 40 ont au moins une femme en leur
sein, alors que cette proportion est de 73% aux USA.
La moyenne s'établit à moins d'une femme par conseil.
Néanmoins, deux exceptions très marquées par la part de femmes siégeant à leur conseil :
Total (32 %)
Sodexho (33%)
5.
Représentants des salariés actionnaires
Les sociétés du CAC 40 détenues, dont une part significative du capital est détenue par les
salariés, se refusent toujours à leur accorder des sièges d'administrateurs.
Il est à noter que la présence de représentants du personnel actionnaire n'est obligatoire que
dans les sociétés privatisées et ceci depuis 1994.
Avec l'étude en première lecture du projet de loi sur l'épargne salariale par les députés de
l'Assemblée Nationale en octobre dernier, la question de la représentation des "salariésactionnaires" revient sur le devant de la scène. En effet, ceci soulève de nouvelles
interrogations comme le comportement de ce nouveau type de propriétaire : va-t-on assister à
l'émergence d'un salarié entrepreneur, rentier ?
6. Administrateurs indépendants
Le Rapport Viénot II a simplifié la définition :
« Un administrateur est indépendant de la direction de la société, lorsqu’il n’entretient aucune
relation de quelle que nature que ce soit avec la société ou son groupe qui puisse
compromettre l’exercice de sa liberté de jugement. »
En soulignant le nécessaire accroissement du nombre d’indépendants dans les conseils,
le rapport a participé au mouvement de transparence dans lequel se sont engagées les
sociétés du CAC 40 depuis quelques années. En 2000, plus de 50% mentionnent la
présence d’indépendants en les identifiant précisément contre 40% en 1999 et 22% en
1998.
24
KORN / FERRY International
Pourtant, cette évolution n’est pas suivie par une présence accrue de cette catégorie
d’administrateurs au sein des conseils. Leur nombre se stabilise autour de 150 , soit 28% en
2000 contre 27% en 1999.
Les conseils les plus ouverts aux indépendants sont :
- Total, avec 59%
- Lagardère, avec 57%
- Air Liquide, avec 54%
- Lafarge et Schneider, avec 53%
- Aventis et Valéo, avec 50%
Seul Legrand n’a toujours pas d’indépendant. Bouygues, Cap Gemini, Crédit Lyonnais,
France Telecom, L’Oréal, Renault, Société Générale et Sodexho en ont moins de 10%.
Au sein des comités, certaines sociétés sont allées au delà de ce que préconise le rapport
Viénot II en part d’indépendants :
- plus de 1/3 dans les comités d’audit : Accor, Air Liquide, Alstom, Aventis, Lafarge,
Lagardère, Saint Gobain, Vivendi
- plus de 50% dans les comités de rémunération : Accor, AGF, CCF, Lafarge
Les critères d'indépendance d'un administrateur sont aux USA :
- Volonté de "challenger" le management
- Expertise particulièrement utile au conseil
- Disponibilité pour conseiller la direction
générale en dehors des réunions du conseil
- Expérience réussie de management
- Apport de contacts extérieurs
96%
68%
60%
47%
30%
7. Concentration des mandats et consanguinité des conseils
Tout comme en 1999, la concentration reste très forte malgré une diminution sensible
puisque l'an dernier 2% des administrateurs détenaient 12% des mandats :
1% des administrateurs (4) détient 5% des mandats.
2% des administrateurs (9) détient 9% des mandats.
6% des administrateurs (30) détient 22% des mandats.
14% des administrateurs (78) détient 40% des mandats.
25
KORN / FERRY International
Le hit parade des administrateurs les plus recherchés évolue peu :
- 4 administrateurs sont particulièrement recherchés : Jean Peyrelevade, Jean-Marie Messier,
Michel Pébereau, Serge Tchuruk
- Certains voient leur rôle s'accroître au sein de la communauté du CAC 40 : Daniel Bernard
- D'autres mènent toujours avec succès leur société mais restent toujours en marge de ce
microcosme : Bernard Arnault, François Pinault, Vincent Bolloré
- Certaines figures du capitalisme français s'éloignent progressivement : Olivier Lecerf, Jean
Gandois, Noël Goutard, André Lévy Lang
Par ailleurs, plus de 8% des sièges correspondent à des participations croisées. Deux
administrateurs en particulier, personnalités phares de la place de Paris, cumulent, outre les
mandats, ces relations croisées :
- Jean-Marie Messier : Alcatel, BNP, LVMH, Saint Gobain (en 1999, quatre croisements)
- Michel Pébereau : Axa, Saint Gobain, Renault (en 1999, cinq croisements)
Cette consanguinité représente dans certaines sociétés une part des sièges non négligeable :
- Vivendi : 29% des sièges correspondent à des représentations croisées
- BNP : 20% des sièges correspondent à des représentations croisées
- Schneider : 20% des sièges correspondent à des représentations croisées
- Axa : 17% des sièges correspondent à des représentations croisées
- Air Liquide : 15% des sièges correspondent à des représentations croisées
Finalement, il est à noter que 70% de ces participations croisées sont le fait
d’administrateurs issus des grands corps, que ce soit l’X, l’ENA ou les deux.
A titre de comparaison, on notera qu'aux Etats-Unis les CEO ou Chairman de sociétés de plus
de $ 20 Mds ont en moyenne 2 autres mandats d'administrateurs et pas plus, et les outside
directors siègent dans maximum 4 conseils.
26
KORN / FERRY International
IV. La transparence des rémunérations des mandataires sociaux
1. Les salaires et les autres composants
Sous la pression d'un texte de loi préparé par la Chancellerie, le Rapport Viénot II avait fait de
timides recommandations de transparence en matière de rémunération. Ensuite, le MEDEF et
l'AFEP-AGREF ont finalement recommandé la transparence des rémunérations pour le
Président à compter des rapports 2001 traitant de l'exercice 2000.
Ainsi, cette année encore, le minimum requis est dévoilé, sauf quelques exceptions, qui font
toute la clarté en la matière resté tabou. Six présidents ont ainsi décidé de publier leurs
rémunérations 1999 (part fixe + variable, hors stock options) :
Société
Air Liquide
Axa
Lafarge
BNP
Crédit Lyonnais
PPR
Président
Alain Joly
Claude Bebear
Bertrand Collomb
Michel Pébereau
Jean Peyrelevade
Serge Weinberg
Rémunération arrondie
Fixe + variable en Euro
hors stock options
1.700.000
3.000.000
1.430.000
1.700.000
640.000
1.400.000
Deux commentaires s'imposent :
- La publication de ces rémunérations n'a pas provoquée les troubles annoncés.
- Les rémunérations des dirigeants français sont en deçà de leurs homologues américains
sur deux plans :
• au niveau de la rémunération cash (fixe + bonus) car le niveau moyen américain
(hors banques d'affaires) est d'environ $ 5 millions.
• au niveau de la rémunération globale, si l'on intègre les gains sur actions et stock
options car alors le niveau moyen des 50 premiers CFO américains est d'environ $ 15
millions.
Aujourd’hui, 70% des sociétés du CAC 40 définissent clairement la population concernée
avec des données chiffrées précises et sans ambiguïté.
Par contre, seules 19% d’entre elles explicitent le nombre de stock options détenu par l’équipe
dirigeante, avec le détail pour le président, assorti d’informations exhaustives précisant la date
limite de levée de ces options, le rabais consenti, le prix d’exercice et la quantité déjà exercée.
27
KORN / FERRY International
L'objectif est, aujourd'hui, de pouvoir présenter chaque année les rémunérations individuelles
des mandataires sociaux, ainsi que les options qui leur ont été consenties, et non pas, comme
le souhaitait à tort la Chancellerie, la même information pour les 10 premiers salariés. Les
actionnaires ont le droit de connaître les salaires de leurs mandataires, les salaires de leurs
collaborateurs ne sont du ressort que du management. Leur publication n'a pas de raison d'être.
Maintenant que la rémunération des mandataires sociaux des entreprises du secteur privé est
accessible en toute transparence, il conviendrait que les hommes politiques, qui sont les
mandants des électeurs et que les grands serviteurs de l'Etat aient le courage d'en faire
de même.
2. Les jetons de présence
➤ L’information sur les jetons de présence est de plus en plus précise et de plus en plus
accessible. Le niveau moyen des jetons de présence retrouve son niveau de 1998 avec
24 000 euros, soit la moitié du niveau équivalent aux USA.
L’attribution des jetons prend de plus en plus compte la participation effective aux
conseils et aux comités. La règle standard de répartition de l’enveloppe votée par
l’assemblée générale est :
- 50% répartie par administrateur
- 50% en fonction de l’assiduité et de la participation éventuelle à des comités, qui est
comptabilisée comme des présences supplémentaires à des conseils.
Dans certaines sociétés, les administrateurs faisant partie du management ne souhaitent
pas recevoir leurs jetons de présence comme c’est le cas chez Saint Gobain ou Aventis.
Dans d’autres sociétés, le président du conseil et parfois les présidents de comité
reçoivent une allocation de jetons plus importante que les autres membres.
Enfin, il est à relever qu'à la différence de beaucoup d'autres pays, les administrateurs
français n'ont pas le droit de bénéficier de stock options.
➤ Aux USA, la rémunération des boards members est :
- dans 77% des cas fait d'une partie fixe et d'une partie variable suivant la participation
aux réunions des comités et du conseil.
- dans 17% des cas, elle est indépendante de la participation aux réunions.
- dans 4% des cas, elle est uniquement fonction de la participation aux réunions.
- dans 2% des cas, elle est payée en actions.
Suivant la taille des entreprises, la rémunération globale des administrateurs est comprise
entre $ 36.000 (273.000 FF) et $ 59.000 (450.000 FF).
La participation à une réunion est valorisée en moyenne à $ 1.100 (8.360 FF).
28
KORN / FERRY International
Jetons de présence
en K Euro
Supérieur à 30.000 EUR
Sociétés
2000
1999
1998
1997
ACCOR
L'OREAL
CAP GEMINI
CARREFOUR
AVENTIS
PPR
AXA-UAP
70
50
45
38
36
36
31
21
47
19
38
32
41
31
15
59
10
26
20
4
59
23
23
26
15.000 à 30.000 EUR
LAFARGE
BOUYGUES
SUEZ-LYONNAISE
AIR LIQUIDE
ALCATEL
BNP PARIBAS
PEUGEOT SA
VIVENDI
SOCIETE GENERALE
AGF
ALSTOM
LAGARDERE
SCHNEIDER
TOTAL FINA ELF
SAINT GOBAIN
CASINO
DEXIA
LVMH
CCF
RENAULT
THOMSON CSF
CREDIT LYONNAIS
DANONE
29
29
28
28
27
27
27
27
26
25
25
23
23
21
20
19
19
19
18
18
16
15
15
21
28
28
27
22
29
24
22
22
2
22
15
20
19
14
26
17
19
7
0
5
21
27
29
27
22
31
21
19
2
22
15
20
14
28
17
0
9
6
4
29
27
20
29
29
20
2
23
28
20
16
24
12
0
0
7
Inférieur à 14.000 EUR
CANAL PLUS
SANOFI-SYNTHE
VALEO
SODEXHO
LEGRAND
FRANCE TELECOM
13
12
11
7
2
0
13
15
11
7
47
0
9
15
6
59
0
9
0
59
-
MICHELIN n'indique pas si des jetons de présence sont versés.
29
KORN / FERRY International
2ème Partie
L'Allemagne ou
la dernière révolution du XXème siècle
30
KORN / FERRY International
L'Allemagne est aujourd'hui le premier partenaire économique de la France. Ces deux Nations
auront eu depuis deux siècles des destins étroitement liés, par le sang de trois guerres tout
d'abord, mais aussi, ensuite, par une amitié qui devint le moteur de la construction
européenne. Depuis, un an, leurs entreprises à leur tour se rapprochent avec la fusion de
Rhône-Poulenc et de Hoescht, les rumeurs d'alliance entre Suez-Lyonnaise des Eaux et Eon,
les agitations de certaines institutions financières Outre-Rhin autour du Crédit Lyonnais.
Pourtant, leurs structures capitalistiques sont très différentes. Les principes de
gouvernance issus du passé divergent. L'appréhension du gouvernement d'entreprise doit
donc être adaptée pour tenter de bâtir une comparaison entre deux systèmes aussi proches
géographiquement qu'éloignés philosophiquement.
I. Un système démocratique d’économie sociale
→ Le partage des pouvoirs comme règle de fonctionnement
La loi allemande relative aux sociétés par actions consacre le système dualiste
d'administration des sociétés consistant d'une part en un conseil de surveillance désigné par
l'assemblée générale, et d'autre part en un directoire désigné par le conseil de surveillance.
Dans ce modèle, la gestion de la société est confiée au directoire tandis que le contrôle de la
gestion par le directoire relève de la compétence du conseil de surveillance.
Le directoire est désigné et révoqué par le conseil de surveillance pour un maximum de cinq
ans ; il est révocable ad nutum. La révocation ne peut avoir lieu que pour motif grave. Il peut
être composé d'une ou plusieurs personnes. Seule une personne physique peut être membre du
directoire.
Le conseil de surveillance est constitué par l'assemblée générale et il n'est pas un organe
social permanent. Il est composé d'au moins trois membres. Le nombre de membres du conseil
dépend d'une part, de la taille de la société et d'autre part, du régime de la cogestion des
salariés qui lui est applicable. Ne peut être membre d'un conseil de surveillance qu'une
personne physique.
L'un des piliers de ce modèle réside dans le mode de gestion de l'entreprise basé sur le
principe de la co-gestion au niveau du conseil de surveillance. Appliqué aux sociétés de
plus de deux mille salariés, il implique une représentation syndicale à l'Aufsichtrat (conseil de
surveillance).
L'une des conséquence directes est que les représentants syndicaux peuvent connaître les
contrats de travail de l'équipe dirigeante et éventuellement même leurs conditions de
révocation (parachute doré, ...), éventualité inimaginable en France.
31
KORN / FERRY International
L'entreprise allemande est en fait basée sur un système dual, directoire - conseil de
surveillance, comme le montre les 28 sociétés de l'indice DAX 30 que nous avons étudié2.
→ Le directoire, organe collégial sans véritable grand patron
Dans un tel univers un Président ne peut prendre une importance excessive et devenir,
sauf exception, le visage de la société vis-à-vis du monde extérieur, comme ce peut être le
cas en France ou dans les pays anglo-saxons.
En Allemagne, il n'est que le Primus Inter Pares faisant parti d'un groupe, le Vorstand
(directoire), dont il est le porte-parole, et ne pouvant pas, à l'image de ses pairs, siéger au
conseil de surveillance.
Le plus souvent, il est issu du groupe où il a fait toute sa carrière. Il n'y a que peu de
parachutage de "grand patron" venant de l'extérieur comme on le voit régulièrement aux EtatsUnis ou en France.
La culture d'Entreprise reste très forte, même si, de plus en plus, les actionnaires et la
communauté financière commencent à demander des comptes au Président en cas d'erreur
stratégique :
-
Bernhard Walter, Président de Dresdner Bank : démission suite á l'échec de la fusion avec
Deutsche Bank
Walter Deuss, Président de Karstadt Quelle : démission pour résultats médiocres
Bernd Pischetsrieder, Président de BMW : démission suite à l'échec de Rover
Le directoire doit présenter des rapports au moins une fois par an sur la politique économique
et financière de la société et au moins une fois par trimestre en ce qui concerne sa rentabilité et
la marche des affaires, ce qui est comparable au système français.
Ce travail de communication est véritablement collectif comme le précise la loi qui fixe
comme principe directeur la gestion et la représentation conjointe. Chaque membre du
directoire est donc capable de donner une vision d'ensemble exhaustive du groupe et d'en
décrire sa stratégie. Ils sont, par ailleurs, tous habilités à agir, l'opposition d'un seul ayant
pouvoir de veto.
Cette collégialité donne indéniablement une très grande légitimité au directoire et à son
Président ainsi qu'aux décisions prises. L'inconvénient est bien sûr la lourdeur et la lenteur
de ce type de fonctionnement. La règle de la délégation de pouvoir est donc essentielle dans
un tel univers. Ceci n'est possible que si l'équipe dirigeante a pleine et entière confiance en ses
collaborateurs, confiance qui ne peut se bâtir que sur la durée.
2
Liste présentée en annexe
32
KORN / FERRY International
Or, nous avons dit précédemment que le Président est souvent issu du groupe. Il a ainsi eu tout
le temps de maîtriser son environnement et de s'entourer de personnes parfaitement connues.
Cette capacité de l'entreprise allemande à capitaliser ses savoir-faire grâce à une gestion du
capital humain s'inscrivant dans la durée, génère ce sens de l'intérêt général, les équipes
dirigeantes privilégiant ainsi le long terme et préparant leur succession, pérennisant alors leurs
stratégies.
II. Un système fortifié teinté de démocratie
→ Un univers gardé par ses banques et ses compagnies d'assurance
Cet attachement à la société se voit également chez les actionnaires allemands qui
éprouvent une sorte de sentiment patriotique d'entreprise du fait même du
développement de ce système capitalistique.
Il est basé sur l'héritage du modèle de la banque industrie qui a pris son essor lors de la
seconde révolution industrielle.
Ce modèle allemand fonctionnant au plus près des limites technologiques de son époque et
prenant rapidement des positions hégémoniques dans des domaines comme la chimie ou la
mécanique se retrouve dans la République Fédérale de Konrad Adenauer après la guerre
comme si la première moitié de siècle n'avait été qu'un aparté. Tout comme au siècle de
Bismarck et Guillaume I, les sociétés allemandes d'après guerre ont pour clefs de voûte la
cohésion du capital familial et le soutien inconditionnel des banques naissant en même temps
que les géants industriels (1870 : création de la Deutsche Bank par un cousin de Werner
Siemens).
Dans cet environnement où propriétaires, travailleurs et dirigeants se sentent appartenir à une
même famille, l'entrée en bourse ne peut être perçue comme une fin en soi. Alors, pour éviter
tout risque pour le financement de la croissance, les banques, qui ont obtenu contrairement
aux Etats-Unis le statut de banque universelle, prennent le relai. Elles drainent des capitaux et
se comportent en bailleur de fonds pour l'industrie sous forme de crédits ou de souscription
d'Actions entrant par la même dans le capital des groupes industriels.
Participations des institutions financières allemandes :
- Allianz : plus de 40 milliards d'euros
- Deutsche Bank : plus de 20 milliards d'euros
- Dresdner Bank : plus de 10 milliards d'euros
- Commerzbank : plus de 2 milliards d'euros
33
KORN / FERRY International
Les participations sont parfois très importantes comme la Deutsche Bank détenant 12% de
Daimler Chrysler.
Ainsi protégée, la société allemande s'abstrait de la financiarisation de l'économie, synonyme
de volatilité et de fléau inflationniste, pour ne se concentrer que sur l'économie réelle et la
réalité industrielle.
→ La loi comme cadre du gouvernement d'entreprise.
Cette impossible pression du marché n'a pourtant pas interdit tout développement de certains
principes du gouvernement d'entreprise.
Le conseil de surveillance …
Le discours des présidents du conseil sont ainsi très détaillés dans les rapports annuels.
Ils précisent en règle générale les thèmes de discussion de chaque réunion, mettant
l'accent sur les relations étroites qui existent avec le directoire et le contrôle qui est
exercé.
2000 - 1999
Sociétés indiquant le nombre de réunions
du conseil
Nombre moyen de réunions
96%
5
La loi sur le contrôle et la transparence dans le gouvernement d'entreprise du 1er janvier 1999
demande un minimum de quatre réunions par an. Dans le passé, il était préconisé un minimum
de deux rencontres annuelles.
En 1999, le conseil de Deutsche Telekom se sera réuni huit fois alors que ceux de Epcos
et Thyssen Krupp n'auront organisé que deux réunions.
Les administrateurs allemands se réunissent en moyenne moins souvent que leurs homologues
français (cinq fois contre six).
Par ailleurs, tout comme en France, il ne semble pas y avoir dans les sociétés allemandes de
processus formel d'évaluation de la performance.
34
KORN / FERRY International
… Et ses comités spécialisés
Tout comme elle a fixé le fonctionnement du conseil de surveillance, la loi a souligné la
nécessité de commissions spécialisées. Selon la Cour fédérale de justice, c'est cette
construction, associée à une discussion permanente avec le directoire, qui permet d'exercer
véritablement un contrôle effectif et efficace.
2000-1999
Sociétés ayant un ou plusieurs comités
96%
Sociétés indiquant le nombre de réunions du/des comités
86%
Sociétés indiquant les missions du/des comités
64%
4 sociétés du DAX 30 n'ont pas de comité :
- Bayer Hypo- und Vereinsbank
- Henkel
- Preussag
- Veba
Cependant, il est très difficile de se faire une idée exacte du travail effectif des comités,
de leurs prérogatives et de leur indépendance, car il n'y a pas de partie spécifique du
rapport annuel explicitant leur fonctionnement comme en France.
Quelques lignes, dans le propos du Président, ne suffisent pas à donner une vue claire et juste
de la réalité, d'autant plus que les noms les plus divers sont donnés à ces entités (Finance &
Investment Committee chez Volkswagen, Executive Committee chez Veba, Business
development and Credit Committee ou Negociating Committee chez Hypo-und Vereinsbank)
La loi impose certaines commissions comme le Mediation Committee (art 27 du Codetermination Act) qui ne s'est par ailleurs réuni dans aucune des sociétés du DAX30 lors du
dernier exercice. Ce comité ne se réunit que pour résoudre des conflits internes à l'entreprise.
Il est ardu de savoir quels sont les comités véritablement créés par souci de transparence des
procédures de gouvernement d'entreprise, et ceux mis en place pour des questions législatives.
Ainsi, chez BASF, il y a un Personal Affairs Committtee créé en accord avec le German Stock
Corporation Act (son rôle: ressources humaines et accès au crédit).
Leurs prérogatives semblent également très vastes, un peu comme si la loi avait exigé la
mise en place d'une telle entité, et que ensuite, la société lui avait délégué une grande
variété de tâches.
35
KORN / FERRY International
A la Commerzbank, le Presiding Committee doit étudier les états financiers, discuter les
questions relatives au directoire en terme de politique de ressources humaines et donner son
avis sur les enjeux stratégiques, les performances des différents business ou la planification.
La loi de janvier 1999 sur le contrôle et la transparence dans le gouvernement d'entreprise a
recommandé la création de plus de comités avec la communication de leurs prérogatives et du
nombre de réunions tenues.
III. Traditionalisme et nationalisme contre ouverture ?
→Composition des conseils : une structure des conseils difficile à appréhender
Le conseil de surveillance type rassemble 18 membres (contre 14 en France et 11 aux
USA), mais ceci est le fait de la représentation patronat - salarié.
Chez Adidas Salomon, ils ne sont que 12 contre 21 chez Bayer, Hypo-und Vereinsbank et
Preussag.
Les membres du conseil de surveillance comme en France ne peuvent pas, par ailleurs,
cumuler leur poste avec un siège au directoire, car ils ne seraient alors plus en mesure
d'exercer véritablement leur mission de contrôle de l'équipe dirigeante. Par contre, la limite au
cumul des mandats est assez peu dissuasive car il est possible d'avoir 10 mandats de
conseiller.
Théoriquement, chaque conseil doit être composé paritairement de représentants des
actionnaires élus par l'assemblée générale et de représentants des salariés élus par le
personnel.
Nombre total d'administrateurs dans les
sociétés du DAX 30*
Membres faisant anciennement parti du
management
Représentants
des
actionnaires
personnalités extérieures
ou
2000-1999
515
7%
46%
Représentants des petits porteurs
1%
Représentants des salariés internes à la
société
46%
Dont syndicalistes externes
* soit 28 sociétés - ne sont pas pris en compte BMW et Viag
10%
Note : le classement fut réalisé sur 473 administrateurs, les autres membres n'ayant pu être affectés à une
catégorie du fait du manque d'informations disponibles.
36
KORN / FERRY International
La catégorie "Représentants des actionnaires" regroupe les administrateurs, élus par les
propriétaires ou les salariés, qui sont partenaires, actionnaires ou indépendants. En fait, les
membres élus par le personnel qui ne sont ni responsables syndicaux, ni salariés, représentent
4% dans ce chiffre.
Il est très difficile de déterminer la qualité d'indépendance des membres dans ce groupe, car sa
définition reste imprécise. Aucun rapport annuel ne donne une telle qualification à certains
membres du conseil.
Toutefois, dans un système de banque - industrie comme l'Allemagne, il est difficilement
concevable que les administrateurs issus de la banque ou de l'assurance puissent être
véritablement indépendants.
Plus de 10% des membres des conseils de surveillance travaillent dans ces deux secteurs, et
on atteint plus de 25% si l'on exclut du total les 50% représentant les salariés qui sont issus du
personnel de la société ou des syndicats extérieurs.
Etre actionnaire n'implique néanmoins pas obligatoirement soutien au management. Au
printemps de l'année 2000, le fonds d'investissements Cobra, lors de la dernière assemblée
générale, a ainsi remis en cause la valorisation boursière de la Commerzbank, banque dans
laquelle il est le premier actionnaire avec 17% du capital.
De plus, les responsables du fonds avaient émis l'idée de s'opposer à la possible fusion entre
Commerzbank et Dresdner Bank.
Cependant, cet activisme actionnarial fut muselé par le Service fédéral allemand de contrôle
en matière de crédits et de banques en interdisant à Cobra l'usage de ses droits de vote. Pour
cela, elle s'est appuyée sur une réglementation de 1998 selon laquelle tout actionnaire "non
digne de confiance" ou "susceptible de troubler une saine et prudente gestion de l'institution
dont il est actionnaire" doit se voir confisquer ses droits de participation aux décisions.
→ Une forteresse fermée aux étrangers
Historiquement, l'Allemagne a très vite eu une vision mondialiste malgré un empire colonial
réduit. Dès le XIXème siècle, les Prussiens, convertis aux idées libre échangistes de Adam
Smith, ont marqué cette Allemagne qu'ils dominaient.
L'économie dans son ensemble est tournée hors des frontières. A la veille de la première
guerre mondiale, les colonies n'absorbent que 0,25% des exportations et les entreprises
allemandes détiennent déjà plus de 300 filiales en France.
Cette vision internationale des marchés ne s'est pourtant jamais accompagnée d'une ouverture
des conseils aux autres nationalités, qui aurait pu être vue comme une aide à la compréhension
de ce monde extérieur.
37
KORN / FERRY International
Les membres étrangers représentent cette année un peu plus de 6% des administrateurs
contre 21% en France.
Deux sociétés font exception :
-
Daimler Chrysler réalise 81% de son chiffre d'affaires à l'étranger et 35% de ses
administrateurs sont de nationalité étrangère, mais uniquement du fait de la fusion récente.
Schering réalise 81% de son chiffre d'affaires à l'étranger et 19% de ses administrateurs
sont de nationalité étrangère.
Cependant, la moitié des sociétés du DAX 30 n'ont accueilli aucune personnalité autre
qu’allemande, malgré des chiffres d'affaires réalisés à plus de 70% à l'étranger :
Sociétés avec 0 administrateur étranger
% du chiffre d'affaires réalisé à l'étranger
SAP
79%
VOLKSWAGEN
78%
EPCOS
77%
PREUSSAG
76%
MÜNCHENER RÜCKVERSICHERUNG
70%
Comme nous l'avons déjà précisé, la France et l'Allemagne entretiennent aujourd'hui des liens
économiques étroits.
Les conseils d'administration des sociétés du CAC 40 font apparaître cet état de fait en
attribuant cette année 16 sièges à des allemands, soit plus de 15% des postes détenus par
des étrangers.
Néanmoins, 35% seulement de ces administrateurs sont indépendants, les autres étant
actionnaires ou partenaires.
Outre-Rhin, le départ de Michel Bon du conseil de Deutsche Telekom a ramené à 3 le
nombre de français présents au sein de conseil de sociétés du DAX 30 :
-
Bertrand Collomb chez Allianz
Jean Gandois chez Siemens
Michel Pébereau chez Dresdner Bank
38
KORN / FERRY International
→ Un sénacle excluant les femmes
Tout comme en France, les sociétés allemandes restent un milieu très masculin puisque les
femmes n’occupent que 5% des sièges.
Une seule d'entre elles cumulent deux mandats, Margret Mönig-Raane, syndicaliste, à la
Deutsche Bank et chez Veba.
→Cumul des mandats et consanguinité
La concentration du pouvoir entre quelques mains est également très forte en Allemagne :
1% des administrateurs (5) occupent un peu moins de 6% des sièges.
2% des administrateurs (11) occupent plus de 10% des sièges.
10% des administrateurs (51) occupent 28% des sièges.
Sur ces 2%, plus de 63% (7) sont banquiers ou assureurs, confirmant un peu plus que le
système est basé sur le soutien massif des banques qui, présentes dans les conseils, participent
à la gestion de l'entreprise, donnent des conseils dans les questions de succession, mais ne
cherchent en aucun cas à prendre le pouvoir.
Par ailleurs, 5% des sièges environ correspondent à des participations croisées.
Tous ces chiffres sont en réalité biaisés et ne peuvent pas véritablement être comparés
avec la France car il ne faut pas perdre de vue que 46% des sièges environ sont détenus
par des représentants salariés qui, par définition, ne cumulent pas de mandat.
39
KORN / FERRY International
→ Les jetons de présence, au dessus de la moyenne française
La moyenne des jetons de présence distribués s'établit à 56 KEUR, ce qui est près du double
des 24 KEUR français.
Jetons de présence
Plus de 69 KEUR
De 30 à 69 KEUR
Moins de 30 KEUR
Sociétés
SCHERING
BAYER AG
DEUTSCHE BANK
BASF AG
ALLIANZ
2000
128
91
84
80
70
VOLKSWAGEN
THYSSEN KRUPP
DRESDNER BANK
DAIMLER CHRYSLER
COMMERZBANK
MAN
RWE
DEGUSSA-HUELS
DEUTSCHE LUFTHANSA
METRO
BAYER HYPO-UND VEREINSBANK
SAP
MUNICH RE
SIEMENS
KARSTADT QUELLE
FRESENIUS MEDICAL CARE
DEUTSCHE TELEKOM
66
65
63
60
54
54
51
50
50
49
48
47
45
43
42
38
31
HENKEL
ADIDAS SALOMON
26
18
EPCOS, LINDE, PREUSSAG et VEBA ne donnent aucune information sur le montant des
jetons de présence versés.
40
KORN / FERRY International
IV. Conclusion : un système condamné à évoluer : entre modernisation et
disparition
→ Une inéluctable révolution
En 1986, Mintzberg voyait encore deux systèmes s'opposer, "le modèle anglo-saxon tourné
vers l'actionnaire et le modèle allemand - japonais privilégiant le management".
Depuis deux - trois ans, ce modèle allemand évolue, devient plus mouvant avec l'éviction de
certains Présidents, avec un nombre croissant d’O.P.A., contraires à la culture germanique de
croissance interne même si, malgré tout, partenariats et rapprochements ne sont pas exclus.
Le temps où Gerhard Cromme avait dû reculer dans son O.P.A. hostile pour absorber Thyssen
Krupp est derrière nous ; c'était il y a moins de quatre ans.
La défaite de Mannesmann est le symbole de ce changement, même s'il est vrai que ce groupe
à l'actionnariat international sans actionnaire de référence n'entrait pas tout à fait dans le
modèle germanique.
Le système allemand a montré ces dernières années ses limites :
- un nombre excessif de mandats par conseiller, des conseils de surveillance trop
lourds, ne se réunissant pas assez et n'exerçant pas en fait leur mission.
- une représentation excessive des banques dans les conseils de surveillance.
- une cooptation inter-entreprise développant le modèle du "je te tiens - tu me
tiens".
- une inefficacité de la cogestion.
- une insuffisante responsabilité des conseillers.
- la déficience de l'information fournie au conseil de surveillance.
Les journaux économiques Outre-Rhin annoncent déjà que la révolution est en marche,
poussée par la réforme fiscale du gouvernement Schröder. En juillet dernier, le chancelier a
même annoncé, après l'adoption du texte par le Bundesrat (chambre haute), la "fin du
conservatisme qui figeait l'Allemagne".
La baisse des impôts décidée par Schröder et Heichel est un événement sans précédent dans ce
pays. Ainsi, dès 2002, l'impôt sur les plus values issues de la vente de participations
industrielles allemandes, qui se monte aujourd'hui à 40-50%, sera supprimé, comme c'est déjà
le cas pour les plus values réalisées sur la cession de participations industrielles dans des
entreprises étrangères.
L'annonce de cette décision a été ressentie comme un tremblement de terre car cela signifie, ni
plus ni moins, l'inéluctable explosion de la répartition actuelle du capital dans un futur
plus ou moins proche. C'est potentiellement 80 milliards d'euros qui pourraient changer
de mains. Les banques et assurances, clef de voûte de ce système très stable dit de la
Hausbank, pourraient vendre toute participation ne répondant pas à l'exigence de rentabilité de
leurs actionnaires qui seraient, eux aussi, libres de se désengager.
41
KORN / FERRY International
Un certain nombre de sociétés du DAX 30, comme la Commerzbank ou la Dresdner Bank,
pourraient alors devenir des proies faciles pour des institutions financières étrangères ayant
opéré des fusions beaucoup plus vites que leurs homologues allemands prônant encore des
idées d'indépendance arrière gardistes.
L'approche allemande du gouvernement d'entreprise est donc condamnée à évoluer vite
même si les syndicats puissants peuvent encore, dans une certaine mesure, s'opposer au
marché.
→ Moins de lois, plus d’initiatives privées
Le modèle germanique s'est construit autour d'une pierre angulaire, la loi. Elle définit le rôle
de l'entreprise dans la société, son fonctionnement interne, en précisant par exemple le nombre
de réunions minimum que doit tenir le conseil ou alors le rôle des comités spécialisés.
Elle essaie également de combler les insuffisances. Un projet de loi prévoit l'élargissement des
pouvoirs du dit conseil et l'abaissement du nombre maximum de membres, qui est aujourd'hui
de 21.
Cependant, aucun texte législatif ne sera jamais suffisant, s'il n'est pas relayé par un
changement de comportement des Présidents.
En Allemagne, le premier pas est assurément l'amélioration de la transparence de l'information
délivrée à l'actionnaire au sujet des administrateurs, des comités ou des rémunérations.
De plus, avec la loi fiscale et sa très prochaine mise en vigueur la question du comportement
des salariés deviendra l'une des questions clefs à se poser. Cette représentation paritaire donne
assurément l'opportunité au personnel d'être impliqué dans la gestion de la société mais est-il
possible de concilier les intérêts des salariés et des propriétaires.
A ce sujet, la Cour Constitutionnelle s'est prononcée dans le sens de l'actionnaire car il n'est
pas possible que la co-gestion conduise à des décisions concernant le capital qui puissent être
en contradiction avec la volonté des actionnaires tout comme il n'est pas imaginable qu'un tel
système engendre leur perte de contrôle sur la société.
L'Allemagne se trouve donc à un croisement de son histoire économique avec des décisions
rapides à prendre dans un monde globalisé où les concurrents étrangers regardent déjà avec les
yeux de Chimène les joyaux de ce marché qui, selon Wyser Pratte, est " le plus prometteur
pour investir s'il réussit à sortir de son carcan familial dirigé par des patrons faisant passer
camaraderie et esprit de corps avant l'intérêt de l'actionnaire. "
42
KORN / FERRY International
ANNEXES
sur
les sociétés du CAC 40
43
KORN / FERRY International
44
KORN / FERRY International
Mandats par administrateur
Administrateurs ayant 7 mandats de sociétés du CAC 40
Jean Peyrelevade
- AGF
- Air Liquide
- Bouygues
- Crédit Lyonnais
- Lagardère
- LVMH
- Suez-Lyonnaise des Eaux
Administrateurs ayant 6 mandats de sociétés du CAC 40
Jean-Marie Messier
- Alcatel
Michel Pébereau
- BNP
- Canal Plus
- LVMH
- Saint Gobain
- Vivendi
Serge Tchuruk
- Axa
- BNP
- Lafarge
- Renault
- Saint Gobain
- Total Fina Elf
- Alcatel
- Alstom
- Société Générale
- Thomson CSF
- Total Fina Elf
- Vivendi
Administrateurs ayant 5 mandats de sociétés du CAC 40
Bruno Roger
- Axa
Edouard de Royère
- Cap Gemini
- PPR
- Saint Gobain
- Thomson CSF
Jacques Friedman
- Alcatel
- Axa
- BNP
- Total Fina Elf
- Vivendi
Michel
François-Poncet
- Axa
- BNP
- LVMH
- Schneider
- Total Fina Elf
Lindsay Owen Jones
- Air liquide
- Danone
- L'Oréal
- Michelin
- Sodexho
- Air Liquide
- BNP
- Lafarge
- L'Oréal
- Sanofi-Synthélabo
45
KORN / FERRY International
Administrateurs ayant 4 mandats de sociétés du CAC 40
Daniel Bernard
- Alcatel
Daniel Bouton
- Carrefour
- Dexia
- Saint Gobain
- Canal Plus
- Schneider
- Société Générale
- Total Fina Elf
Didier
Pineau-Valencienne
- Aventis
- Axa
- Lagardère
- Schneider
Ernest-Antoine
Seillière
- Cap Gemini
- Peugeot
- Société Générale
- Valéo
François Grappotte
- BNP
- France Télécom
- Legrand
- Michelin
Marc Viénot
- Alcatel
- Aventis
- Société Générale
- Vivendi
Pierre Faurre
- Peugeot
- Saint Gobain
- Société Générale
- Suez-Lyonnaise des Eaux
Administrateurs ayant 3 mandats de sociétés du CAC 40
Alain Joly
- Air Liquide
Antoine
- BNP
Jeancourt Galignani
- Lafarge
- Société Génrérale
- AGF
- Total Fina Elf
Baudoin Prot
- Accor
- BNP
- PPR
Bertrand Collomb
- CCF
- Lafarge
- Total Fina Elf
Claude Bébéar
- Axa
- BNP
- Schneider
Gérard Mestrallet
- Axa
- Casino
- Saint Gobain
Jean-Charles Naouri
- AGF
- Casino
- CCF
Jean-Louis Beffa
- BNP
- Saint Gobain
- Vivendi
Jérome Monod
- Crédit Lyonnais
- Suez-Lyonnaise
des Eaux
- Total Fina Elf
Marc Ladreit de
la Charrière
- Canal Plus
- Casino
- L'Oréal
46
KORN / FERRY International
Michel Bon
Thierry Desmarest
- Air Liquide
- France Télécom
- Lafarge
- Air Liquide
- Sanofi-Synthelabo
- Total Fina Elf
Pierre Bilger
Yves Cannac
Administrateurs ayant 2 mandats de sociétés du CAC 40
Alin Minc
- PPR
Albert Frère
- Valéo
- Alstom
- Société Générale
- Total Fina Elf
- AGF
- Danone
- Société Générale
- LVMH
- Suez-Lyonnaise des
Eaux
André Lévy-Lang
- AGF
- Dexia
Antoine Bernheim
- Axa
- LVMH
Antoine Riboud
- Danone
- Renault
Bernard Arnault
- LVMH
- Vivendi
Bernard Esambert
- Lagardère
- Saint Gobain
Christian Blanc
- Cap Gemini
- Carrefour
Daniel Lebègue
- Dexia
- Thomson CSF
David Dautresme
- Axa
- Casino
Denis Kessler
- BNP
- Dexia
Diethart Breipohl
- AGF
- Crédit Lyonnais
Eric Licoys
- Canal Plus
- Vivendi
Etienne Davignon
- Accor
- Suez-Lyonnaise des
Eaux
Francois Henrot
- Carrefour
- PPR
Gerhard Cromme
- Suez-Lyonnaise des
Eaux
- Thomson CSF
Guy de Wouters
- Cap Gemini
- Valéo
Guy Dejouany
- Canal Plus
- Société Générale
Henri Lachman
- Axa
- Schneider
Isabelle Bouillot
- Accor
- Saint Gobain
Jacques Calvet
- Axa
- Société Générale
Jean Gandois
- Danone
- Suez-Lyonnaise des
Eaux
47
KORN / FERRY International
Jean-René Fourtou
- Axa
- Schneider
Jérome Seydoux
- Accor
- Danone
Louis Schweitzer
- BNP
- Renault
Lucien Douroux
- Bouygues
- Suez-Lyonnaise des
Eaux
Marcel Roulet
- CCF
- Thomson CSF
Michel Rouger
- Bouygues
- Lagardère
Michel Somnolet
- L'Oréal
- Sanofi-Synthelabo
Nicolas Jachiet
- France Telecom
- Renault
Noël Goutard
- Alcatel
- Valéo
Patricia Barbizet
- Bouygues
- PPR
Patrick Duverger
- Accor
- PPR
Paul Dubrule
- Accor
- CCF
Paul-Louis Halley
- BNP
- Carrefour
Philippe Bourguignon - Canal Plus
- Dexia
Philippe
Foriel-Destezet
- Carrefour
- Vivendi
Philippe Houzé
- Casino
- CCF
Philippe Jaffré
- BNP
- Suez-Lonnaise des
Eaux
Pierre Bellon
- Air Liquide
- Sodhexo
Pierre Lescure
- Canal Plus
- Lagardère
Pierre-Gilles
de Gennes
- Air Liquide
- Sanofi-Synthelabo
René Barbier de
la Serre
- Crédit Lyonnais
- PPR
René Thomas
- BNP
- Vivendi
Robert Studer
- Renault
- Total Fina Elf
Serge Kampf
- Aventis
- Cap Gemini
Willy Stricker
- Accor
- Canal Plus
Yves Barsalou
- Crédit Lyonnais
- Total Fina Elf
48
KORN / FERRY International
Participations croisées
LVMH et Vivendi
: Bernard Arnault et Jean-Marie Messier
Axa et BNP
: Claude Bébéar, Jacques Friedman et Michel Pébereau
Axa et Schneider
: Claude Bébéar, Gérard de la Martinière et Henri Lachman,
Didier Pineau-Valencienne
Air Liquide et L'Oréal
: Edouard de Royère et Lindsay Owen Jones
Air Liquide et Sodexho
: Edouard de Royère et Pierre Bellon
BNP et St Gobain
: Michel Pébereau et Jean-Louis Beffa
St Gobain et Vivendi
: Jean-Louis Beffa et Jean-Marie Messier
Alcatel et Vivendi
: Serge Tchuruk et Jean-Marie Messier
BNP et Vivendi
: René Thomas et Jean-Marie Messier
BNP et Renault
: Michel Pébereau et Louis Schweitzer
Alcatel et Société Générale : Serge Tchuruk et Marc Viénot
49
KORN / FERRY International
ANNEXES
sur
les sociétés du DAX 30
50
KORN / FERRY International
Un exemple : participations en capital de Allianz
(d'après le rapport annuel)
Dans les sociétés du DAX 30
BASF
BAYER
Bayerische Hypo-und Vereinsbank
BMW
Commerzbank
Daimler
Deutsche Bank
Deutsche Telekom
Karstadt-Quelle
Linde
RWE
SAP
Schering
Siemens
Veba
Viag
Volkswagen
11.3%
5.5%
17.3%
1.3%
0.7%
1.6%
5.6%
0.2%
9.4%
12.5%
11.2%
1.4%
11.1%
3.4%
11.1%
8.7%
1.4%
Dans les sociétés du CAC 40
Alcatel
Aventis
Axa
BNP Paribas
Carrefour
Crédit Lyonnais
France Télécom
L’Oréal
LVMH
Renault
Schneider
Société Générale
Suez-Lyonnaise des Eaux
Total Fina Elf
Vivendi
0.6%
1.9%
0.3%
2.8%
0.7%
6%
0.3%
0.3%
0.5%
1%
2.1%
2.9%
0.7%
0.6%
0.9%
51
KORN / FERRY International
Mandats par administrateur
Administrateurs ayant 8 mandats de sociétés du DAX 30
Henning SCHULTE-NOELLE
BASF
(Pr directoire Allianz)
Dresdner Bank
Linde
Man
Munich Ré
Siemens
Thyssen Krupp
Veba
Administrateurs ayant 6 mandats de sociétés du DAX 30
Karl-Hermann BAUMANN
Allianz
(Pr conseil Siemens)
Deutsche Bank
Linde
Schering
Siemens
Thyssen Krupp
Bernhard WALTER
(Pr directoire Dresdner Bank)
Daimler Chrysler
Degussa-Hüls
Deutsche Telekom
Henkel
Lufthansa
Thyssen Krupp
Administrateurs ayant 5 mandats de sociétés du DAX 30
Klaus LIESEN
Allianz
(Pr conseil Ruhrgas)
Deutsche Bank
Preussag
Veba
Volkswagen
Hermann Josef STRENGER
(ex-management Bayer)
Bayer
Commerzbank
Degussa-Hüls
Linde
Veba
52
KORN / FERRY International
Administrateurs ayant 4 mandats de sociétés du DAX 30
Diethart BREIPOHL
Allianz
(ancien management Allianz)
Hypo- und Vereinsbank
Karstadt Quelle
RWE
Rolf BREUER
(Pr directoire Deutsche Bank)
Lufthansa
Munich Ré
Siemens
Veba
Martin KOHLHAUSSEN
(Pr directoire Commerzbank)
Bayer
Karstadt Quelle
Linde
Schering
Manfred SCHNEIDER
(Pr directoire Bayer)
Allianz
Daimler Chrysler
Metro
RWE
Alfons TITZRATH
(Pr conseil Dresdner Bank)
Allianz
Dresdner Bank
Munich Ré
RWE
Bernd VOSS
(membre directoire
Dresdner Bank)
Karstadt Quelle
Preussag
Veba
Volkswagen
53
KORN / FERRY International
Participations croisées
Allianz et Hypo-Vereinsbank
: Diethart Breipohl et Albrecht Schmidt
Allianz et Dresdner Bank
: Henning Schulte-Noelle et Alfons Titzrath
Allianz et Siemens
: Henning Schulte-Noelle et Karl-Hermann
Baumann, Heinz-Joachim Neubürger
Bayer et Commerzbank
: Hermann-Josef Strenger et Martin Kohlhaussen
Degussa-Huels et Veba
: Peter Weber et Hans-Michael Gaul, Helmut
Mamasch, Ralf Blauth, Ulrich Hartmann
Dresdner bank et Munich Ré
: Alfons Titzrath et Hans-Jürgen Schinzler
Dresdner Bank et RWE
: Alfons Titzrath et Dietmar Kuhnt
Dresdner Bank et Thyssen Krupp
: Bernhard Walter et Heinz Kriwet
Man et Thyssen Krupp
: Klaus Götte et Ekkerhard Schulz
Siemens et Thyssen Krupp
: Karl-Hermann Baumann et Heinz Kriwet
Administrateurs français siégeant dans les sociétés allemandes du DAX 30
Bertrand COLLOMB
(Lafarge)
Allianz
Jean GANDOIS
Siemens
Michel PEBEREAU
Dresdner Bank
54
KORN / FERRY International
Administrateurs allemands siégeant au sein des conseils des sociétés du CAC 40
Manfred BISCHOFF
(Pr du directoire de Daimler Chrysler Aérospace)
Lagardère
Rolf BREUER
(Pr du directoire de Deutsche Bank)
Saint Gobain
Diethart BREIPOHL
(ex-management de Allianz)
AGF
Crédit Lyonais
Gerhard CROMME
(Pr directoire de Thyssen Krupp)
Suez-Lyonnaise des Eaux
Thomson CSF
Hans FRIDERICHS
(administrateur de sociétés - ancien de Dresdner Bank)
Schneider
Martin FRUHAUF
(Vice Pr du conseil de Aventis)
Aventis
Hubert MARKL
(Pr de Max Planck-Gesellschaft)
Aventis
Günter METZ
Aventis
Thomas MIDDELHOF
(Pr de Bertelsmann)
Vivendi
Axel von RUEDORFFER
(membre du directoire de Commerzbank)
Crédit Lyonnais
Jürgen SARRAZIN
(ancien Dresdner Bank)
Total Fina Elf
Henning SCHULTE-NOELLE
(Pr du directoire de Allianz)
AGF
Hans-Jürgen SCHINZLER
(Pr du conseil de Ergo Versicherungsgruppe)
Aventis
Ron SOMMER
(Pr du directoire de Deutsche Telekom)
France Télécom
Bernhard WALTER
(Pr du directoire de DRESDNER BANK)
BNP Paribas
55