Les entreprises ont connu leur septembre noir

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Les entreprises ont connu leur septembre noir
Economie Actualité
L’assemblée
considérée c
Deminor a sondé les sociétés non
cotées. Il en ressort que l’AG
pourrait être mieux organisée.
C’
Les entreprises ont connu
leur septembre noir
Les faillites ont atteint un
niveau record de même
que les pertes d’emploi.
URGENCE
P
endant le mois de septembre,
1332 entreprises ont été déclarées en faillite selon les
chiffres que publie mensuellement,
le bourreau Graydon. “Jamais
autant d’entreprises n’avaient cessé
leurs activités en un mois de temps”,
souligne le communiqué du bureau
d’analyse. Il rappelle que le précédent record remonte à octobre 2012, lorsque 1 220 faillites
avaient été enregistrées.
Plus remarquable encore, pendant
ce mois de septembre, 2833 emplois ont été affectés par ces mises
en faillite. “Soit un peu plus de deux
emplois par dépôt de bilan. Cela démontre que les entreprises défaillantes
sont très petites mais aussi mais que
l’impact social est énorme, même s’il
n’apparaît pas de manière spectaculaire”, souligne Thierry Evens, porte-parole de l’Union des classes
moyennes (UCM). Celle-ci souligne
que ces 2833 emplois perdus, c’est
l’ensemble d’ArcelorMittal Liège ou
encore deux fois la restructuration
de Caterpillar à Charleroi.
Quant au Syndicat des indépendants (SNI) il y voit l’urgence d’une
intervention pour soutenir les entreprises. “Tous les gouvernements
devront intensifier leur soutien aux
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entreprises. Outre le pacte de compétitivité auquel les gouvernements fédéraux et régionaux travaillent ensemble, le SNI plaide pour l’instauration de
l’injonction de payer et des projets
tant à Bruxelles qu’en Wallonie,
comme c’est déjà le cas en Flandre, qui
mettent l’accent sur la prévention de
la faillite”, insiste encore le SNI. Et
Christine Mattheeuws, la présidente du Syndicat, d’insister : “Les
entrepreneurs ne demandent qu’une
chose : une réduction significative des
coûts salariaux. Pas après le 25 mai
2014, mais maintenant ! Les 80 millions promis aujourd’hui par le gouvernement fédéral ne seront pas suffisants. Une baisse du coût de la
main-d’œuvre est nécessaire si nous
voulons éviter les licenciements et les
faillites”.
L’UCM ne dit pas autre chose :” Le
gouvernement ne peut pas rester les
bras croisés. Il a le devoir, en marge du
budget 2014, de prendre des mesures
pour réduire le coût du travail, en ciblant les moyens dégagés sur les plus
petites entreprises qui connaissent les
difficultés les plus grandes”. Et d’évoquer différentes pistes telles que
raccourcir les délais de paiement
des pouvoirs publics notamment.
D’autres records en vue
La statistique de Graydon ne constitue cependant pas un record : le
mois de novembre 2001, marqué
par la faillite de la Sabena, s’était
avéré encore plus critique. “En novembre 2001, 8945 emplois avaient
été menacés, dont 7845 à la Sabena”,
rappelle Eric Van den Broele auteur
La Libre Belgique - mercredi 2 octobre 2013
de l’étude de Graydon.
Mais l’année 2013 se dirige vers
d’autres records. Depuis le mois de
janvier, 8904 entreprises ont fait
faillite (+12 % par rapport à la même
période l’année dernière) et 19934
emplois ont été menacés (+6 %). Au
mois d’août, le nombre de faillites
avait pourtant diminué pour la première fois cette année. Il ne s’agissait cependant que d’une “pause”,
selon Eric Van den Broele.
Bruxelles en chute libre
Le nombre de faillites depuis le
mois de janvier a augmenté dans les
trois régions du pays. La progression la plus importante concerne la
Région
de
Bruxelles-Capitale
(+29 %, 2011 faillites), suivie par la
Wallonie avec une hausse de plus de
10 % (2431 faillites) et la Flandre
(+6 %, 4417 faillites).
Les secteurs les plus durement
touchés sont ceux de la construction (1 526 faillites après neuf mois,
+19 %), des garagistes et des secteurs
apparentés (+18,5 %) ainsi que des
services aux entreprises (+17,5 %),
ajoute encore Graydon. Les faillites
dans le secteur de l’Horeca restent
par contre limitées à 6 %.
Pourtant, dans le même temps, le
secrétariat social SD Worx, se veut
plus optimiste. Dans une récente
analyse, il estime que malgré le climat ambiant, 24 % des PME belges
pensent à engager. Toutefois, en
chiffres nets, le nombre de recrutement n’atteint que 7 % compte tenu
des départs programmés.
Y.C. (avec Belga)
est l’histoire du verre à moitié plein
ou à moitié vide. Il y a en effet des indications positives en termes de gouvernance et d’autres qui le sont moins dans
l’enquête que vient de mener Deminor
auprès de sociétés non cotées.
La société de défense des actionnaires a réalisé un sondage en ligne auprès d’un échantillon de dirigeants de PME. Des 200 formulaires reçus, elle a tiré une série de conclusions.
Il en ressort que l’assemblée générale est encore considérée comme une simple formalité
légale, et non comme l’occasion d’informer les
actionnaires ou encore d’avoir un réel dialogue entre les actionnaires et les organes de
gestion. En effet, dans seulement 24 % des cas,
les convocations sont envoyées dans le respect
des formalités légales.
La grande majorité des sociétés confirme
que les comptes annuels (84 %) et le rapport
Épinglé
Comment être de bons
actionnaires ?
La notion de bonne gouvernance dans les
DANNY GYS/REPORTERS
Copie destinée à [email protected]
GOUVERNANCE
entreprises cotées est née
il y a une vingtaine
d’années et avait
débouché en Belgique,
rappelons-le, sur le code
“Lippens” du nom de
l’ancien président de
Fortis et rebaptisé depuis
code de bonne conduite.
“Nous constatons que l’accent a seulement été
mis sur le conseil d’administration. La
gouvernance ne peut marcher que s’il y a une
interaction avec l’actionnaire”, a souligné hier
Lutgart Van den Berghe (notre photo),
administrateur-délégué de Guberna, l’Institut
des administrateurs. C’est dans cette optiquelà qu’avec le soutien de plusieurs partenaires
(KBC Securities, Deloitte/Laga et Ageas),
Guberna vient de créer le centre dédié à la
recherche et à l’information sur la
gouvernance actionnariale.
La crise financière de ces dernières années a
montré les risques d’une vision à court terme
des actionnaires. Mais comment avoir des
actionnaires stables et proactifs ? Une des
pistes pour promouvoir le rôle des
actionnaires serait de récompenser ceux qui
assistent aux assemblées (avec un “loyalty
share”). “On vient avec beaucoup de
questions. On va concentrer nos recherches sur
les mécanismes utilisés pour promouvoir
l’actionnariat à long terme”, a encore expliqué
Lutgart Van den Berghe. Guberna commence
donc par une “sensibilisation”. AvC
En bref
e générale est encore
c omme une formalité
annuel (70 %) sont transmis aux actionnaires, minor.
contrairement au rapport du commissaire réIl ressort également du sondage que dans
viseur (30 %) et le rapport d’audit interne seulement 49 % des cas, le commissaire-révi(35 %). L’enquête nous apprend que dans 32 % seur est présent à l’assemblée générale andes cas seulement, les docunuelle, lorsque bien entendu un
ments sont transmis aux accommissaire a été nommé.
tionnaires avant la convocation.
Cette présence n’est pas une obliLes documents sont donc manigation légale, le commissaire peut
festement distribués lors de
en être dispensé, mais lorsque des
LES ASSEMBLÉES
l’assemblée ou ne sont pas re- ORGANISÉES DANS LE questions sont posées à l’assemmis du tout.
blée, la présence du commissaire
RESPECT DES
FORMALITÉS LÉGALES est très utile aussi bien pour les
“Sur papier”
L’enquête de Deminor
actionnaires que pour les organes
Encore 30 % des assemblées démontre que dans plus de de gestion, rappelle Deminor.
42 % des PME sondées,
générales annuelles ont lieu
Recommandations
aucune convocation n’est
uniquement “sur papier”. En
envoyée pour l’assemblée
revanche quand l’assemblée a
De ces chiffres, Deminor tire
générale et que dans
effectivement lieu, physique- seulement 24 % des cas, les une série de recommandations.
ment, une très grande partie convocations sont envoyées “L’assemblée générale est une ocdes actionnaires sont présents.
casion unique pour communiquer
dans le respect des
Il apparaît en outre que les acau préalable l’information à ses
formalités légales.
tionnaires posent des quesactionnaires actifs ou non actifs”,
tions. Point positif : il existe un
estime Deminor. Qui rappelle
dialogue entre la direction et les actionnaires qu’il est crucial d’impliquer les actionnaires.
“Cela amènera plus de stabilité à long terme”.
en dehors de l’assemblée.
Ceci confirme une fois encore que les assem- Une recommandation qui va dans le sens de la
blées générales sont considérées bien plus piste de réflexion de Guberna (lire ci-descomme une formalité légale qu’un réel lieu sous).
AvC
d’échange et de communication, analyse De-
Copie destinée à [email protected]
24 %
Immatriculations
Stabilisation du marché automobile belge
D’après les chiffres donnés par l’association des constructeurs
Febiac et le SPF Mobilité, les immatriculations de véhicules
personnels neufs ont augmenté de 3,6 % en septembre par
rapport au même mois en 2012, mais avec un jour ouvrable de
plus. Depuis le 1er janvier, avec 389 471 unités, l’on assiste à une
légère progression de 0,7 %. C’est de bonne tenue puisque la
moyenne européenne baisse de 5 %. Par contre, les motos et les
utilitaires, surtout les plus lourds, sont en perte de vitesse.
Du côté des marques, déduction faite des désimmatriculations
dans les 30 jours, fin août, Volkswagen devance Peugeot, puis
Renault, Citroën, Opel, BMW, Audi, Mercedes, Ford et Toyota. DS
Monnaie
Koen Geens prêt à
supprimer les pièces
de 1 et 2 cents
Le ministre des Finances, Koen
Geens (CD&V), n’est pas opposé
à l’idée d’un retrait progressif
des pièces de 1 et 2 cents. Mais
avant de prendre une telle
décision, il veut évaluer
l’impact que cela pourrait avoir
sur l’inflation, indiquait le
“Tijd” sur son site hier soir. Le
ministre des Finances répondait
à une question parlementaire
de Matthias Declercq (Open
VLD).
Tourisme
Thomas Cook : nouveau logo,
nouvelles liaisons depuis Charleroi
Le tour-opérateur Thomas Cook proposera à partir de l’an
prochain des vols depuis Charleroi vers Antalya (Turquie) pour
les vacances d’été, à raison de trois vols par semaine. La
compagnie aérienne du groupe proposera en outre des vols entre
Bruxelles et Split, à partir de fin juin et jusqu’à mi-septembre.
L’offre sera également élargie aux aéroports de Liège et de Lille.
Mardi, Thomas Cook a aussi présenté son nouveau logo qui prend
désormais la forme d’un cœur ensoleillé. Ce qui fait dire à
Marcus Ferber, patron du tour-opérateur en Belgique, que 2013
sera “l’année de la relance”. (Belga)
mercredi 2 octobre 2013 - La Libre Belgique
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