vous avez dit combat libre
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vous avez dit combat libre
VOUS AVEZ DIT COMBAT LIBRE ??? VALE TUDO, FREE FIGHT, MIXED MARTIAL ARTS, ULTIMATE Le combat libre existe depuis très longtemps, la date de sa naissance exacte est inconnue, mais il a plusieurs siècles, voir plus. À l’époque, cela consistait à opposer des styles de combat, ainsi que des écoles lors de tournois ou de défis organisés dans le plus grand secret. Il faudra attendre le milieu du XXème siècle, pour découvrir des évènements sportifs de ce genre au Brésil. Tout commence vers 1915, où un groupe de Japonais décide d’émigrer au Brésil, et fait la connaissance de Gastao Gracie, ainsi que de sa famille. Ce dernier leurs offre des terres, leurs trouve du travail et les met dans des conditions d’intégration très honorable. Parmi ces invités nippons, se trouvait Monsieur Maéda, maître de Ju Jutsu et élève direct du grand maître fondateur du Judo, Monsieur Kano. Dans le but de remercier Gastao Gracie, maître Maéda prit la décision d’enseigner son art, à Carlos, son fils aîné. Celui-ci transmit son nouveau savoir à ses frères, dont Hélio, qui de son côté, décida d’inventer un nouvel art plus efficace, à cause de sa petite taille, mariant ce Ju Jutsu avec un travail technique au sol… 1930, le GRACIE JIU JITSU est né. En effet, il s’aperçut qu’en amenant un adversaire au sol, celui-ci était vulnérable. De plus en plus sûr de lui et de sa technique, afin de promouvoir son style de Jiu-jitsu, il décide de lancer des défis en VALE TUDO (‘combat libre’ en portugais) à tous les grands champions et maîtres du monde entier, et surtout aux Japonais, qui se considéraient imbattables. Bien des fois, il réussit avec brio, et conquit le respect et la curiosité des Maîtres. Pendant trente ans, Hélio défie et bat des experts en lutte, en boxe ou en judo, tout en inculquant son art à ses enfants et ses neveux, qui depuis peu, prennent la relève. Mais le combat libre n’était pas encore assez connu, du moins, c’est ce que pensait Maître Inoki, catcheur et lutteur très respecté au pays du soleil levant. Celui-ci entreprend de lancer un défi officiel à travers la presse, au combattant le plus connu alors : Mohammed Ali. Le boxeur, pensant que le combat serait facile et également dans le but de faire remonter les chiffres dans son compte en banque, accepta et signa très vite le contrat. Le combat eut lieu en Juin 1976, à Tokyo, dans un ring de catch classique, pour douze rounds de trois minutes. Voici donc le premier gala professionnel de combat libre à une échelle médiatique mondiale. Malgré une jambe qui a triplé de volume, la légende du noble art garda le sourire, car à l’issue du combat, un chèque de six millions de dollars lui fut remis. Depuis cet évènement, de plus en plus de galas opposant les écoles s’organisent au Brésil, et font souvent la première page ALI VS INOKI des journaux. Ils ont même une place à la télévision à une heure de grande écoute. Mais la plupart des vainqueurs reste des membres de le famille Gracie, dont l’élite se nomme Rickson, Royce, Renzo, Ralph et Royler. En plus du retour publicitaire issu du combat de Ali, un autre homme aussi célèbre, va sans le vouloir, ajouter l’intérêt des combattants du monde entier et la curiosité du grand public pour ce genre d’affrontements. il s’agit de Bruce Lee, et de son film ‘Opération Dragon’, sorti en salles de 1974 à 1977 à travers le globe. Au début de ce film, on voit Bruce Lee défendre les couleurs de son école, et du Jeet Kune Do, contre un champion de Kung Fu, dans les règles du combat libre sportif. Les idées bouillonnent dans la tête de certaines personnes qui rêvent d’être les premiers à organiser un championnat du monde de combat libre devant les caméras du monde entier. Mais c’est chose difficile, car ces personnes doivent trouver un pays acceptant d’accueillir des combats sans règles et d’assumer les conséquences problématiques pouvant arriver lors du gala ; après tout, on va vers l’inconnu… C’était sans compter la détermination de Rorion Gracie, fils d’Hélio, qui mit plus de dix ans de travail, pour posséder toutes les billes afin d’organiser ce show. Grâce au partenariat de l’état du Colorado, aux USA, il fixe une date et décide du nom du tournoi : ce sera l’Ultimate Fighting Championship (UFC), à Denver, mi-Novembre 1993. Mais il manque quelque chose, car ce tournoi doit s’ouvrir aux plus grands champions d’arts martiaux divers, issus du Judo, kick boxing, Jiu Jitsu, Sumo, etc…, et tous volontaires. Alors comment choisir une surface qui ne facilitera pas certains combattants qui ont l’habitude d’un ring, d’un tatami, d’un cercle ou d’un carré. Et bien en fait, Rorion y pense depuis très longtemps, et c’est en regardant les combats en cage de la ligue américaine de catch WCW, qu’il eut envie de faire également une cage, mais il ne fallait pas qu’elle soit carré, car elle avantagerait des catcheurs. Il se mit donc au travail avec l’aide de la WCW, pour réaliser une cage de forme innovante : octogonale. Aussi, le lieu sera totalement inconnu pour 100% des athlètes qui oseront entrer entre ces grillages, attachés à un sol, qui lui aussi devrait être différent de tous ceux qui existaient déjà. Il sera donc extrêmement dur, recouvert d’une fine toile cousue sur mesure. A l’époque, personne ne pratiquait le combat libre en club, sauf les Brésiliens et certains Japonais, deux nations qui dominent le monde en la matière. Alors on parlait plus de la discipline que de l’individu, et de ce fait, il était primordial pour Rorion qu’il y ait un représentant de la famille pour défendre le L’affiche de l’UFC 1. Gracie Jiu Jitsu. Afin d’exporter le nom de leur discipline au niveau intercontinental, la famille décide de changer le nom de Gracie en Brazilian ; ainsi le Brazilian Jiu Jitsu était lancé dans la fosse aux lions. C’est Royce Gracie qui fut volontaire, avec deux avantages sur ses adversaires : il excellait au combat au sol, et avait déjà fait des combats libres à haut niveau dans son pays. Rorion convoque donc seize combattants, sélectionnés grâce à leur palmarès. Dix jours avant l’évènement, un tour éliminatoire a lieu dans la cage, quasiment à huis clos. Les huit vainqueurs furent donc invités à se présenter dans la cage pour les ¼ de final devant des spectateurs et téléspectateurs très impatients de découvrir ce nouveau sport. Comme prévu, après trois victoires par soumission, Royce Gracie devient le premier champion du monde de combat libre de l’histoire, plaçant le Jiu Jitsu Brésilien comme la discipline martiale la plus efficace. Il remportera trois fois ce titre et restera invaincu à l’UFC jusqu’en 2006, battant des combattant de plus de cents kilos, du haut de ses 69kg ( lors de l’UFC 1, jusqu’à 84kg lors de l’ UFC 60 ). Mais ces combats sont trop violents pour pouvoir passer sur tous les écrans du monde. Rorion, afin d’éviter de perdre trop d’argent, préfère vendre l’organisation à l’issue de la quatrième édition, sentant le mauvais vent venir. Son successeur, Ron Van Clief, dut faire le même choix, et céda pour une poignée de dollars l’UFC, au bout de deux ans. Son successeur, un américain totalement inconnu et beaucoup plus jeune, décide de changer le règlement afin de pouvoir obtenir plus d’audimat et le soutien d’hommes politiques. D’abord il impose des gants à doigts libres, pour éviter les fractures des mains et les multiples coupures sur les visages. Puis, il impose un nombre de trois rounds de quinze minutes et des juges, afin de pouvoir gagner autrement que par K-O ou par soumission. Il permet au staff médical de pouvoir arrêter le combat s’il juge qu’il y a danger pour la santé d’un des concurrents. Pour finir, il sépare les combattants en deux catégories de poids, les poids lourds (+95kg) et les mi-lourds (-95kg). Tous ces changements lui apporte le succès et lui font gagner beaucoup plus d’argent. Il vend des vidéos et de la marchandise dans tous les pays et fait connaître l’UFC en l’organisant dans la moitié des états américains. Malgré ce bon en avant pour l’organisation et le combat libre, ce n’est pas lui qui fera le plus gros chiffre d’affaire de ce business. En effet, une dizaine de promoteurs, chacun de son côté, organise d’autres tournois qui pour certains, deviennent connus, et mêmes cultes. La moitié s’organise au Japon, et en peu de temps, ce sport devient numéro un en sport de combat, devant le sumo et le judo. Depuis 1994, un championnat du monde de Vale Tudo en ring a lieu tous les ans à Tokyo. Le double vainqueur est le frère de Royce, Rickson, dont une légende raconte qu’il est toujours invaincu en plus de 450 combats, et qu’il est dix fois plus fort que son frère Royce. Les Japonais cherchent alors à organiser un gala opposant Rickson à leur actuel champion : Nobuhiko Takada. Rickson va alors, sur un coup de génie, mettre en place un nouveau gala qui opposera les plus grands guerriers du ring en combat libre. Afin de ne pas donner de sa poche, il trouve des associés nippons, et réclame un million de dollars à l’issu de l’affrontement. Après quinze mois de travail ardu, ses trois associés réussirent à rassembler la somme, donnant ainsi le feu vert à un évènement qui dominera tous les autres galas au monde : le Pride Fighting Championship ( PFC 1). Ils se débrouillèrent pour réunir des combattants qui s’étaient déjà fait un nom dans le milieu, en ne donnant une soirée qu’avec des supers fights. Le Pride est donc né en 1997, dans le plus gros complexe sportif au japon, le Tokyo Dome, dont le record de spectateurs dépasse aujourd’hui le chiffre des 100 000. Rickson remporte sans surprise son combat. Au fils des années, le combat libre a dû changer et se modifier encore et encore pour être totalement reconnu et médiatisé. Il y a plus de règles, les rounds sont passés de 15 à 5 minutes, nous sommes passés de deux à huit catégories, il y a même des contrôles antiAFFICHE DU PFC 1 dopage. Aujourd’hui il existe une centaine d’évènements, dont une vingtaine accueille des championnats du monde. Ce sport est reconnu par les gouvernements dans 90% des pays et, en 2005, pulvérise le taux d’audience, doublant sur ce terrain la boxe anglaise et le catch, leader jusqu’alors dans le petit écran américain. Suivant la logique de l’évolution, depuis l’an 2000, nous ne parlons plus de discipline ou de style, mais bel et bien d’individu. En effet, pour devenir le meilleur, les lutteurs apprennent à boxer, les boxer à lutter, et tout le monde doit savoir projeter ou contrer une projection, tout en se méfiant des frappes. Il faut dire que les primes sont quelques fois intéressantes, en moyenne de nos jours, ça va de 200€ à 1.000.000€. En 2002, le combat libre, après avoir porté plusieurs noms, se change une dernière fois en MMA ( Mixed Martial Arts). Pour la majorité des pays, c’est ce nom qui restera. En Europe, le MMA se pratique en compétition dès 1994 ; d’abord en Ukraine, puis en Hollande, il a conquis 98% des pays du vieux continent, mais l’Angleterre a dominé ces derniers à partir de 2003, et devient notre fer de lance. La France, quand à elle, reste timide. Nos couleurs tricolores furent défendues la première fois en 1994, car malgré l’interdiction de vendre des vidéos en vente libre, beaucoup d’amateur les commandaient à l’étranger, et certains postulaient pour combattre. Il faudra attendre 2002 pour que les français jouissent de ces cassettes et DVD, en vente sur nos terres. Depuis des équipes nationales se forment avec de plus en plus d’écoles, ainsi que des compétitions sous des règlements acceptables par notre ministère. Nous avons maintenant une poignée de français qui sont, ou ont été, champions du monde et d’Europe. Le premier de cette liste était Mathieu Nicourt, en 1996. Maintenant le niveau est vraiment très haut et il faut travailler dur et longtemps pour prétendre être professionnel, mais les français, comme dans les autres sports, reviennent très vite sur leurs concurrents, et je ne m’étonnerai pas, si dans cinq ans, nous devenons la meilleure nation en combat libre. Yoann Coulon. EMMANUEL FERNANDE Z 3 em champion du monde français Le KICK La BOXE Le CONTRÔLE La PROJECTION La LUTTE La SOUMISSION La FRAPPE
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