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Projet de renforcement de la recherche scientifique pour la
Gouvernance et le Développement Humain Durable – G/DHD –
Rapport de stage
JUSTICE ENVIRONNEMENTALE ET DROITS DES ENFANTS :
LA MALNUTRITION EN PRENANT LE CAS DE MANANJARY
Irène Razanamparany
Département Interdisciplinaire de Formation Professionnelle
Master 2 – Journalisme économique
Décembre 2014
1
Remerciements
Nous présentions nos sincères remerciements à toutes les personnes qui nous ont permis
de réaliser ce voyage d’études dans le cadre du projet Gouvernance/ Développement Humain
durable aux personnes et structures citées ci-après :
•
Aux organismes des Nations-Unies, PNUD et UNESCO qui cofinancent cette bourse, nous permettant de réaliser ce déplacement à Mananjary.
•
A l’Université d’Antananarivo à travers les membres du Comité
scientifique et de l’équipe G/DHD dirigé par Monsieur Le VPFR qui ont accepté notre
dossier de candidature et nous donnant l’occasion d’effectuer des études dans des
zones éloignées rarement abordées dans les documents de recherche.
•
Aux membres et staff dirigeant de l’ONG FIANTSO qui travaille dans le
domaine de la protection des droits des enfants à Fianarantsoa et Mananjary et nous
servait d’organisme d’accueil dans le cadre de ce stage. Nous remerciements
s’adressent particulièrement à Madame Le Professeur Claire Rasoamalalavao, membre
du Conseil d’orientation de l’ONG FIANTSO.
•
A Madame Le Professeur Lucie Rabaovololona Raharinirina, Directeur
du Département interdisciplinaire de Formation Professionnelle (DIFP) en tant
qu’encadreur académique dans le cadre de ce stage.
•
A Monsieur Faly Rakotoarivony, Assistant d’enseignement et de
Recherche - Chef de service auprès de la Radio Université en tant qu’encadreur
professionnel
Nous tenons à exprimer également notre profonde gratitude à toutes les personnes
ressources à Mananjary et Antananarivo qui nous ont donné une partie de leur temps pour les
interviews et les échanges. Nous remercions particulièrement à Monsieur Jean Jacques
Rakotoarisoa qui nous a servi de guide lors des déplacements à Mananjary.
Enfin, nous adressons nos remerciements à tous nos collègues qui nous ont partagé leurs
aides et leurs soutiens. Et tous ceux qui ont contribué de près ou de loin dans la réalisation de
ce travail.
2
Liste des abréviations
ADRA : Adventist Relief Agency
DIFP : Département interdisciplinaire de Formation Professionnelle
ENSOMD : Enquête nationale sur le suivi des OMD
FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations
G/DHD : Gouvernance/Développement Humain Durable
INSTAT : Institut national de la statistique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le développement
OMS : Organisation mondiale de la Santé
ONN : Office national de nutrition
PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement
UNESCO : The United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’enfance
USAID : U.S. Angency for International Development
SSD : Service de santé de district
3
Sommaire
Remerciements ................................................................................................................................... 2
Liste des abréviations .......................................................................................................................... 3
Sommaire ............................................................................................................................................ 4
Introduction......................................................................................................................................... 5
I.
Malnutrition, une manifestation de l’injustice environnementale ............................................. 6
II.
La malnutrition, un fléau anti-économique ................................................................................ 7
1.
La malnutrition dans le monde ............................................................................................... 7
2.
La malnutrition à Madagascar ................................................................................................. 8
3.
La malnutrition dans le Vatovavy-Fitovinany ........................................................................ 10
4.
La malnutrition auprès des deux communautés de Mananjary ........................................... 12
III.
Les produits professionnels ................................................................................................... 14
IV.
Les acquis par rapport aux thématiques de la Gouvernance et Développement humain
durable .............................................................................................................................................. 15
1.
Constats ................................................................................................................................. 15
2.
Savoirs scientifiques .............................................................................................................. 16
3.
Savoirs locaux ........................................................................................................................ 16
4.
Savoirs techniques ................................................................................................................. 16
V.
Résultats .................................................................................................................................... 16
1.
Les résultats attendus ........................................................................................................... 16
2.
Résultats obtenus mais pas attendus.................................................................................... 17
3.
Les acquis personnels ............................................................................................................ 17
4.
Perspectives :......................................................................................................................... 17
Conclusion ............................................................................................................................................. 19
Annexes ............................................................................................................................................. 20
4
Introduction
Madagascar se trouve parmi le pays où le taux de malnutrition reste élevé.
La Grande ile se trouve parmi les 10 premiers d’une liste mondiale. La crise
économique traversée par le pays depuis 2009 a empiré la situation. Les chiffres
de l’Unicef en date de 2013 sont éloquents : L’insuffisance pondérale affecte
32,4 % des enfants de moins de 5 ans, dont 8,9 % sous forme sévère - le retard
de croissance des enfants de moins de cinq ans connaît une légère amélioration
par rapport à l’année 2008 mais demeure au-dessus de 40 % : seuil critique de
santé publique.
La malnutrition aiguë sévère est pourtant une maladie mortelle exigeant des
soins médicaux d’urgence. Et les conséquences du retard de croissance dans la
période la plus cruciale de la vie d’un enfant, c’est-à-dire avant 5ans, est
irréversible sur ses capacités physiques et mentales. Le problème de
malnutrition n’est pas seulement un problème de santé publique mais également
un problème économique et surtout un problème social car elle touche avant tout
la couche la plus vulnérable de la société. Le sujet est donc lié à l’aspect de
l’équité.
A Madagascar, la mauvaise pratique de l’allaitement précoce et de
l’allaitement exclusif, l’alimentation inadéquate des enfants de moins de deux
ans et surtout l’absence de variation alimentaire sont les causes principales de ce
phénomène. Il est urgent d’adopter un changement de comportement culinaire
exigeant une vaste campagne d’information et d’éducation. Mais il est
également primordial d’adopter une stratégie d’assistance sociale pour aider les
couches les plus vulnérables de la société. On peut combattre la malnutrition
avec peu de moyens mais une politique volontariste et dirigiste de l’Etat et de
chaque communauté sera exigée.
La région de Vatovavy-Fitovinany n’est pas citée souvent parmi les régions
vulnérables en matière de malnutrition aigüe. Mais des facteurs aggravants
favorisent le fort taux de prévalence de la mauvaise qualité et quantité de
l’alimentation : les passages fréquents des cyclones – une longue période de
soudure (pouvant atteindre 6 mois)- les conflits fonciers – la morphologie
fortement accidentée des terrains – l’existence des exploitations minières – la
dégradation de l’environnement – la non adoption des techniques culturales
modernes – la mauvaise accès à l’eau potable – la persistance de certaines
pathologies (paludisme, d’arrhée, bilharziose).
Pour une compréhension plus claire du sujet, nous allons expliquer dans les
parties suivantes les mécanismes de la malnutrition dans le monde et ses
5
manifestations à Madagascar et plus particulièrement auprès des deux
communautés du district de Mananjary.
Et comme il s’agit d’un rapport de stage dans le cadre du projet sur la
Gouvernance – Développement Humain durable (G-DHD), d’autres parties
concernent les acquis et les résultats des enquêtes et des observations sur terrain.
En tant que étudiante en option « Journalisme économique » (JOUREC), la
réalisation des produits médiatiques est exigée. Une partie sur ces produits est
également insérée dans ce rapport. Comme il s’agit d’une recherche
académique, des perspectives et d’ouverture vers d’autres sujets seront
mentionnés à la fin.
I. Malnutrition, une manifestation de l’injustice environnementale
A prime abord, la malnutrition n’a rien à avoir avec la justice
environnementale. La malnutrition qui touche surtout les enfants de moins de 5
ans est un lot commun des pays en développement qui n’arrivent pas à alimenter
ses populations par les productions nationales. Tandis que la justice ou plutôt
l’injustice environnementale concerne la répartition équitable des richesses
naturelles pour éviter le syndrome hollandais (épuisement rapide des richesses
naturelles sans aucun impact positif pour les populations autochtones). Un souci
pour les pays riches en matières premières. Deux problèmes qui n’épargnent
pas Madagascar.
Dans une approche systémique, tous les phénomènes sociaux peuvent avoir
une liaison entre eux. Le propre des principes systémiques « est de (se trouver)
un champ interdisciplinaire relatif à l'étude d'objets complexes réfractaires aux
approches de compréhension classiques »1. Dans ce sujet, on est justement dans
ce contexte. Complexe, ce travail aborde à la fois la malnutrition en tant que
phénomène médical car elle est considérée comme une pathologie exigeant un
soin particulier ; comme un phénomène économique car l’insuffisance de la
production alimentaire est à l’origine de ce problème ; de la dégradation de
l’environnement comme un facteur de pauvreté ; et le développement des
exploitations des ressources naturelles qui oublient les autochtones dans la
répartition des bénéfices. Entre les lignes, on doit aussi parler des droits des
enfants et du développement durable.
Ce sujet veut montrer la liaison profonde entre la dégradation de
l’environnement et la malnutrition qui touche en premier lieu les enfants. La
mauvaise gouvernance fait souffrir des millions d’enfants. Mais il suffit d’une
stratégie bien adaptée avec peu de moyen budgétaire pour lutter contre ce fléau
1
L’Analyse systémique, Wikipédia, consulté le 27 octobre 2014
6
comme la distribution des micronutriments et la pratique des conseils simples
sur la nutrition des mères enceintes, des mères allaitantes, sur la pratique de
l’allaitement et sur les compléments d’aliments pour les enfants de 6 à 23 ans.
II.
La malnutrition, un fléau anti-économique
1.
La malnutrition dans le monde
Le droit à l’alimentation fait partie des droits fondamentaux mise en
exergue dans la déclaration Universelle des droits des enfants en 1959. A
l’article 4 de ladite déclaration, il est stipulé que « l'enfant a droit à une
alimentation, à un logement, à des loisirs et à des soins médicaux adéquats ».
Avoir une alimentation adéquate se trouve au même titre que d’avoir un
logement décent, le droit d’avoir des loisirs et d’être soigné. Parmi la privation
de ces droits, celle qui est liée à la nourriture qui fait le plus souffrir
physiquement un enfant, surtout un enfant en bas âge.
Quand on parle de la faim ou de privation de nourriture, il y a deux
manières d’aborder cet aspect :
La sous-alimentation qui selon une définition de la FAO « se réfère aux
rapports insuffisants poids/âge, taille/âge, et poids/taille, ainsi qu’aux carences
en vitamines et minéraux (carences en micronutriments) ».
Tandis que la malnutrition concerne l’insuffisance pondérale d’une
catégorie de population donnée, les enfants de moins de 5 ans. « La malnutrition
est la conséquence d’une alimentation insuffisante en qualité comme en
quantité ». 2
Les conséquences de la malnutrition sont catastrophiques. Voici les
données de l’OMS concernant les impacts de la malnutrition dans le monde :
•
Près de 115 millions d’enfants dans le monde présentent une
insuffisance pondérale.
•
La malnutrition intervient dans environ un tiers des décès d’enfants.
•
Le retard de croissance (un indicateur de la dénutrition chronique)
entrave le développement de 171 millions d’enfants de moins de 5 ans.
2
Deux types de malnutrition :
- La malnutrition chronique qui se détecte grâce au rapport taille/âge.
- La malnutrition aiguë modérée ou sévère, stades constituant une urgence médicale et nécessitant une prise en charge rapide
et efficace, qui se détecte grâce au rapport poids/taille.
7
•
Treize millions d’enfants viennent au monde avec un petit poids de
naissance ou prématurément en raison de la dénutrition maternelle et d’autres
facteurs.
•
Un manque de vitamines et de minéraux essentiels dans l’alimentation
est un obstacle au bon fonctionnement du système immunitaire et à un
développement sain. Plus d’un tiers des enfants d’âge préscolaire dans le
monde sont carencés en vitamine A.
•
La malnutrition maternelle, courante dans de nombreux pays en
développement, se traduit par un développement fœtal insuffisant et une
augmentation du risque de complications de la grossesse.
•
Globalement, la malnutrition chez la mère et chez l’enfant est
responsable de plus de 10% de la charge mondiale de morbidité. 3
2.
La malnutrition à Madagascar
A Madagascar, les raisons de retard de croissance pourraient s’expliquer
par les soins inadéquats et les habitudes alimentaires inappropriées, l’accès
inadéquat aux services de santé et un environnement insalubre, ainsi que
l’insécurité alimentaire au niveau des ménages. 4
L’analyse de la pauvreté des enfants souligne également d’autres
indicateurs sur la vulnérabilité des enfants surtout depuis la crise politique de
2009. « Les besoins des enfants pour assurer leur bien-être peuvent se traduire
par la disponibilité et l’accessibilité aux services sociaux de base (éducation,
santé, nutrition) avec un environnement protecteur favorisant leur
épanouissement (logement, assainissement, expression, participation) ».
L’approche est basée sur les droits des enfants en analysant la pauvreté des
enfants en termes de privations : manque d’eau et de sanitaires, taux de
malnutrition élevé, faible accès à une éducation de qualité, absence de soins de
santé, faible accès à l’information et à la participation à la vie citoyenne, le
manque de protection contre la violence ou l’exploitation.
Androy et Atsimo-Atsinanana sont les deux régions où les enfants vivent
dans une situation très précaire. D’après les études effectuées par l’Unicef,
l’incidence de la pauvreté des enfants dépasse les 95% dans ces deux régions en
2010. La situation des autres régions n’est pas meilleure car le niveau de
l’incidence de la pauvreté des enfants se trouve au-dessus de la moyenne
nationale. Vatovavy-Fitovinany fait partie de cette catégorie. Un lot qui
n’épargne pas les régions d’Itasy, de Haute Matsiatra, d’Amoron'i Mania, de
3
4
http://www.who.int/nutrition/challenges/fr/, consulté le 22 octobre 2014
Rapport national sur l’Analyse de la pauvreté à Madagascar, Unicef,
8
Vatovavy Fitovinany, d’Ihorombe, d’Atsinanana, d’Analanjirofo, de Betsiboka,
de Melaky, d’Atsimo Andrefana et d’Anosy.
L’analyse de la pauvreté alimentaire se traduit par l’analyse de l’accès aux
aliments, aussi bien en quantité (au moins de 2133Kcal/unité de consommation)
qu’en qualité (au moins de 75% des céréales et féculents) suffisantes. Les
analyses montrent que sur ces deux aspects, la situation a beaucoup dégradé à
Madagascar. Pour ce qui est de la quantité, 76% de la population souffrent d’une
carence alimentaire. Du point de vue de la qualité, plus de quatre Malagasy sur
cinq (84) consomment des aliments de faible qualité (riz, féculents). Du point de
vue général, la proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimum
d’apport calorique (2133Kcal par jour) atteint les 55,8%. 5
Quant à l’insuffisance pondérale qui affecte 32,4 % des enfants de moins
de 5 ans, dont 8,9 % sous forme sévère, les régions les plus touchées sont
Vakinankaratra (46,9 %), Amoron’i Mania (43,9 %) et Itasy (43,2 %). Une
situation paradoxale par rapport à l’abondance et aux variétés des produits
alimentaires se trouvant dans ces régions. Sans oublier le fait que ces régions
sont des productrices laitières. Mais le constat général fait par les agents de
l’Office national de Nutrition (ONN) est que les recettes alimentaires de ces
régions manquent de variété et d’inventivité. Les habitudes alimentaires relèvent
plutôt des pratiques traditionnelles et de routine d’où la prévalence élevée de la
malnutrition.
Plus généralement, les nourrissons et les enfants en âge de croissance n’ont
pas les aliments appropriés. Sans oublier le fait que les mères sous-alimentées
ont de forte chance de mettre au monde des enfants de faible poids. Par ailleurs,
l’allaitement maternel exclusif est précocement abandonné au profit d’autres
aliments inappropriés.
Pour ce qui relève de la gouvernance, l’administration n’a pas l’habitude
d’intégrer dans les plans généraux de l’Etat une section sur l’assistance sociale
aux plus démunis. Alors qu’une aide alimentaire aux enfants en bas âge pourrait
certainement améliorer cette situation catastrophique. Les Lois de finances 2008
et 2009 ont inséré un budget pour la protection sociale dans l’enveloppe du
ministère de la Santé. Une période trop courte pour tirer un bilan des actions
effectuées. Une possibilité à prioriser par l’Etat.
5
2012-2013 : Enquête nationale sur le suivi des objectifs du millénaire pour le développement de Madagascar,
Instat, Système des Nations-Unies
9
3.
La malnutrition dans le Vatovavy-Fitovinany
La région Vatovavy-Fotovinany nous intéresse particulièrement dans le
cadre de cette étude. Une région touchée régulièrement par les cyclones et
connaît une insécurité alimentaire élevée.
2003-2004
2008-2009
2012
41,5%
51,6%
47,3%
Source : Analyse de la pauvreté à Madagascar
La région de Vatovavy s’avère pourtant une zone à vocation agricole, avec
une place assez importante pour la culture de rente, notamment le café qui est
une culture traditionnelle dont le rendement est de plus en plus faible faute de
rajeunissement des plantes. La culture de café devient une culture de cueillette
mais constitue encore jusqu’à 50% des recettes pour les paysans les plus riches.
A cela s’ajoute l’abandon des plantations coloniales qui faisaient la renommée
de la région de Mananjary et d’Ifanadiana dans tout le pays.
La région de Vatovavy Fitovinany se caractérise par une proportion plus
élevée de petits exploitants agricoles. Ils représentent les 78,4 % des exploitants
agricoles 6. Pour ces paysans plus pauvres, ils sont condamnés à cueillir les fruits
des plantes sauvages ou à « chaparder » pour avoir un peu de café à vendre.
« Les aléas climatiques, l’appauvrissement des sols par érosion et les
cultures sur brûlis, ajoutés à l’absence d’un tissu industriel et à la paralysie des
échanges internes, limitent les initiatives de développement du secteur primaire
et entraînent une dégradation des revenus des paysans ». 7
La superficie des cultures vivrières représente 45,05 % des surfaces
cultivées. Le manioc est le plus cultivé (50,45 % de l’ensemble), puis vient la
culture du riz (46,24 %). Le manioc est surtout consommé pendant la période de
soudure qui commence dès le mois de septembre.
6
7
OMD, P 41
Monographie de Vatovavy-Fitovinany, 2003 avec des données assez vieilles mais les analyses restent d’actualité, sans
oublier que la crise politique et économique depuis 2009 pourrait empirer la situation.
10
Le manioc est l’aliment principal de la population surtout les franges
rurales vulnérables.8 Le manioc accompagné de poisson séché est le plat le plus
usité dans la région. Si ces familles mangent du riz, les légumes feuilles ou le
cas échéant le poisson séché l’accompagne. Pendant la période de soudure, les
fruits sauvages constituent les repas principaux ; banane, fruits à pain, pomme à
jacques, litchis, mangues. Au passage des cyclones, le vihy substituent au
manioc quand tout est ravagé.
Le riz qui est cultivé en deux saisons Vary Hosy (Riz de 1ère saison)
récolté à partir de décembre de l’année précédente (mais cultivé en petite
quantité), celle de Vary Vatomandry (2ème saison) débute en mai de l’année qui
suit. Mais pour ceux qui possèdent de rizière avec des surfaces suffisants, le
paddy est souvent monnayé pour que la famille puisse avoir un peu d’argent
pendant la période de moisson pour le riz Vatomandry.
Les familles les plus pauvres doivent louer (en métayage) des rizières pour
avoir un peu de riz. Pour elles, la période de soudure est longue car elle peut
atteindre les 6 mois. La production rizicole avec un rendement déjà faible
(1,5T/ha) doit être partagée avec le propriétaire.
Quant aux produits laitiers, ils sont quasi nuls. Les paysans n’ont pas
l’habitude de tirer le lait des vaches. Par ailleurs, les maladies bactériologiques
(bilharziose) sont élevés ce qui n’assure pas la bonne santé du lait. « L’élevage
extensif est le plus pratiqué dans la région de Vatovavy. Plus de 99% des bovins
sont élevés de façon extensive. En moyenne 6 têtes de bovins appartiennent à un
éleveur. En général, les éleveurs de cette région n’ont pas l’habitude d’élever les
bovins dans le but de produire du lait ». 9
Bien que les surfaces cultivées ne représentent que 14% de l’ensemble, les
conflits fonciers sont nombreux. L’appropriation des terrains appartenant aux
anciens colons est à l’origine des conflits. La morphologie accidenté des terrains
diminue les bas-fonds et condamne les paysans sans terre à s’adonner à d’autres
activités sans aucune liaison avec l’agriculture sinon à recourir au Tavy 10pour
cultiver les pentes.
Le recours à cette technique a augmenté ces dernières années. Entre 1990 et
2000, la couverture forestière de la Région s’étend à 239 742 ha avec un taux de
déforestation de 10,88%. L’année 2010 se caractérise par : une augmentation de
la surface incendiée atteignant 5 800 ha sur un objectif de 1 000 ha. D’après un
constat général : l’accentuation de la pauvreté entraîne une pression plus
8
Quasiment dépourvu de protéines, de vitamines et de sels minéraux, il possède un fort taux d'amidon et de glucides qui
permet au manioc d'atteindre les 137 kcal pour 100 g
9
Monographie de Vatovavy-Fitovinany, 2003 – Page 44
10
Culture sur brûlis (proportion)
11
marquée sur l’exploitation des ressources naturelles. En 2005, il ne reste plus
que 14% de la superficie de la région couverte de végétation.
4.
La malnutrition auprès des deux communautés de Mananjary
Nous avons choisi de mener des enquêtes plus approfondies auprès des
deux communautés marginalisées vivant dans le district de Mananjary. Les
petits miniers de Vohilava, une commune riche en matière de sous-sols se
trouvant à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de district et
les pêcheurs d’Ankatafana, une commune rurale proche de la ville.
La malnutrition se présente sous la mauvaise qualité et quantité des
aliments consommés dans ces deux communautés. Généralement, les familles ne
mangent qu’un seul repas par jour, le dîner, quand les familles arrivent à trouver
de l’argent pour assurer un repas assez convenable. Quand les miniers arrivent à
trouver quelques pépites, ils livrent auprès du « patron » qui donne de l’argent
pour acheter quelques kapoaka (gobelets) de riz. Pareil pour les pêcheurs qui
peuvent avoir durant la bonne saison jusqu’à 30 000 à 40 000 ariary. Une assez
grosse somme mais qu’ils sont incapables de garder.
Les deux cas sont similaires. Les communautés les plus vulnérables
n’arrivent pas à manger à leur faim alors qu’ils sont entourés des richesses
naturelles. Des richesses qui profitent aux grandes sociétés étrangères (qui ne
sont pas issues de la communauté) pour s’envoler vers l’extérieur. Dans ces
deux cas, les enfants en bas âges sont les plus grandes victimes. Les enfants,
même les bébés, suivent les rythmes de tous les membres de la famille. Ils ne
mangent également qu’une seule fois par jour, du riz avec des légumes feuilles
ou du poisson séché et le cas échéant du manioc avec du poisson séché.
Entretemps, ils peuvent manger des fruits, des beignets ou d’autres aliments qui
ne sont pas adaptés à leur âge.
a.
Vohilava, un pays minier
Vohilava, une commune rurale se trouvant dans le nord-ouest du district de
Mananjary à soixantaine de kilomètres du chef-lieu du district. Avec une
population de plus de 25 000 habitants, elle se trouve parmi les plus grandes
communes de Vatovavy. Riches en ressources minières (or, beryl, cristal, …), la
commune n’arrive pas à garder un développement soutenu. Profitant du projet
d’électrification rurale, il a été suspendu faute de rentabilité. La commune de
Vohilava est classée fragile et choisie par l’Adventist Relief Agency (ADRA),
une agence d’exécution de l’agence de coopération américaine, pour la mise en
œuvre d’un projet visant la réduction de l’insécurité alimentaire et le
renforcement des capacités de résilience des ménages vulnérables (durant la
12
campagne 2010-2014). Ce projet de développement a introduit des variétés
culturales à court cycle (patate douce, légumes comme la carotte, les haricots
verts) et la culture de riz selon des techniques modernes (Système de riziculture
intensive, SRI). Moins d’une année après le départ des techniciens, la majorité
des membres de l’association paysanne qui avait collaboré avec le projet revient
aux anciennes habitudes culturales et les variétés introduites décimées. Les
légumes qui se trouvent sur le marché d’Ivohilava ne sont plus cultivés sur place
mais expédiés du pays Betsileo.
Depuis 2008, trois mines d’or sont exploitées mais aucun des exploitants ne
daignent payer des ristournes ou des impôts auprès de la commune. La voie
normale ignorée, ils payent par voie détournée car le maire n’a jamais fait une
réclamation quelconque auprès du district. Des militaires sécurisent les
périmètres miniers alors qu’aucun permis d’exploitation n’est déposé auprès de
la commune.
Les habitants de cette localité vivent dans une insécurité croissante, une
arrivée massive des migrants et une dégradation de l’environnement dont
l’ensablement des rizières et la pollution de l’eau. Une société chinoise exploite
l’or avec un engin, signalé depuis 2008, sans aucun regard sur la redevabilité
sociale. Et les petites exploitations minières deviennent l’occupation principale
des familles vulnérables économiquement.
b.
Ankatafana, une communauté des pêcheurs
Une deuxième commune, Ankatafana, est également citée dans le cadre de
ce travail. Il s’agit d’une commune se trouvant à une quinzaine de kilomètres au
sud du chef-lieu de district qui abrite une importante communauté des pêcheurs.
Une communauté qui a un taux élevé de naissance, un taux élevé d’analphabète
mais la commune ne dispose comme infrastructure de base qu’une école
primaire publique, le Centre de santé de base niveau I n’est plus fonctionnel
après une incendie. Pour atteindre cette commune, il faut traverser une
embouchure en utilisant la pirogue et durant la période de forte pluie leur village
reste isolé.
Le taux de malnutrition est élevé dans cette communauté. Les hommes
s’adonnent à la pêche au large mais la prise s’amenuise avec le temps et ils
doivent s’aventurer de plus en plus loin pour capturer des poissons plus
importants. Tandis que les femmes et les enfants pratiquent la pêche à pied. Ils
capturent surtout des bichiques, des patsa (microcrustacés), et des civelles
(novembre-décembre).
13
Même si la mer est riche en ressources, les matériels utilisés restent
précaires et traditionnels (fils, filets, moustiquaires) et la pirogue coûte trop cher
par rapport au niveau de vie des pêcheurs. La capture journalière assure leur vie
au quotidien et les pêcheurs ne pensent pas à faire de l’épargne (c’est contraire à
leur coutume). Et ils écoulent presque la totalité des produits auprès des
intermédiaires qui les vendent à prix fort auprès des trois collecteurs qui
exportent. En ne gardant que les poissons de très mauvaise qualité pour la
consommation, les pêcheurs ne mangent pas beaucoup de fruits de mer. A la
haute saison de pluie, ils subissent une longue période de soudure car avec les
matériels existants, ils ne peuvent pas affronter les grosses lames de tempêtes.
Le médecin responsable de la nutrition auprès du Service de santé du district
(SSD) a confirmé que les enfants des pêcheurs sont parmi les plus malnutris.
III.
Les produits professionnels
Les enquêtes auprès de ces deux communautés mais aussi par l’observation
directe durant les 10 jours passés dans la région ont permis de confirmer que la
malnutrition est courante dans la région. Voici les constats invariables : les
enfants de moins de 5 ans n’ont pas d’aliments adéquats – les aliments des
ménages ne sont pas variés – les périodes de soudure sont longues – l’insécurité
alimentaire est très forte durant ces périodes – la région est fortement exposée
aux intempéries - les légumes ne sont pas cultivés sur place et les ménages n’ont
pas l’habitude de les consommer – le manioc est le plat le plus courant de la
région – l’économie de cueillette augmente avec l’ouverture des mines –
l’insécurité foncière prend de l’ampleur – l’arrivée en masse des miniers des
autres région crée un sentiment d’insécurité chez la population locale - ces deux
communautés sont marginalisées.
Partant du constat de malnutrition chez les enfants moins de 5 ans, nous
arrivons à voir que la perturbation du système économique est à l’origine de
l’exposition des communautés à une mauvaise alimentation. L’habitude
alimentaire n’est pas la seule cause de la consommation du manioc mais il faut
considérer également les morphologies des terrains, les problèmes fonciers
(seules les tanety sont accessibles à la couche de population la plus vulnérable),
la pression démographique (les paysans sans-terre sont souvent de migrants
issus des régions proches mais voulant tenter leur chance en s’enrôlant comme
des petits-miniers).
Bref, la thématique sur la malnutrition touche des domaines très vastes.
14
En tant qu’étudiante en Journalisme économique, nous devons réaliser des
produits professionnels pour médiatiser les résultats des travaux sur terrain.
Deux blogs et une production vidéo ont été réalisés dans le cadre de ce séjour à
Mananjary.
https://ankizymananjary.wordpress.com/
qui comprend un lien sur la malnutrition.
Ce blog a été créé par un groupe dans le cadre du voyage d’études effectué à
Mananjary par les étudiants en Master2 de l’option Journalisme économique à
propos des droits des enfants dans cette ville. Le souci est de mettre dans un
même support tous les produits sur Mananjary.
https://mananjary2020.overblog.com un autre blog où on trouve les mêmes
articles ajoutés au fur et à mesure dont le but est d’attirer plus de réactions de la
part des professionnels par le biais des réseaux sociaux (Twitter, Google+)
« Vatovavy miatrika ny ho aviny », un reportage de 5 minutes qui relate
la vie de ces deux communautés. Un film en langue malgache dont des
transcriptions en français et/ou en anglais seront réalisés prochainement.
L’audiovisuel est choisi pour frapper encore plus les esprits sur la gravité de la
précarité alimentaire de ces communautés.
IV.
Les acquis par rapport aux thématiques de la Gouvernance et
Développement humain durable
1.
Constats
Les enquêtes et les observations effectuées ont permis de faire les constats
suivants :
La malnutrition est un sujet qui touche plusieurs domaines :
santé, accès aux soins, économie familiale, système agricole, habitude
alimentaire, aspect foncier, écologie, bonne gouvernance.
Les communautés marginalisées ont une dépendance
croissante envers les ressources naturelles
Madagascar se trouve actuellement en phase de transition
nutritionnelle car les pâtes alimentaires se trouvent même dans les coins
les plus reculés de l’île et la tendance à la consommation de cet aliment
préparé augmente.
15
2.
Savoirs scientifiques
Les rencontres avec ces deux communautés nous ont donné l’occasion de :
Familiariser avec l’observation directe qui exige beaucoup de
patience car pour pouvoir parler avec ces personnes en train de travailler,
il fallait passer beaucoup de temps avec eux.
Les observations ne s’arrêtent pas seulement sur leur lieu de
travail mais aussi sur les marchés
Etablir un climat de confiance avec les éléments de ces
communautés marginalisées exige des stratégies (exemple : apporter des
fruits pour les enfants, parler d’autres sujets plus banals avant d’aborder
les sujets de recherche, ne pas montrer trop de curiosité à leur prise (or,
poisson)
3.
Savoirs locaux
Les enquêtes nous ont permis de :
Goûter aux recettes culinaires locales (kajaha (manioc avec du
poisson ou des crustacés séchés), la pomme à jacques comme déjeuner, la
pâte jaune avec des patsabe (crustacés) séchés.
4.
Savoirs techniques
-
Affiner les techniques de rédaction d’article web
Améliorer le blog sur Mananjary
Réaliser un film court
Appliquer les techniques de transcription et de traduction
V. Résultats
1.
Les résultats attendus
Montrer les liaisons entre dégradation de l’environnement et le taux élevé
de malnutrition. Les enquêtes réalisées auprès des deux communautés
vulnérables ont montré que plus, les familles sont pauvres, plus elles dépendent
des ressources naturelles. Cette dépendance sur des résultats aléatoires est à
l’origine de la précarité de la vie de ces communautés. Et les enfants en bas âge
16
sont les premières victimes de l’insécurité alimentaire qui se traduit par la
malnutrition.
2.
Résultats obtenus mais pas attendus
La corruption est à la base de l’injustice sociale et
environnementale (les propriétaires des permis miniers ne font aucune
déclaration auprès de la commune de Vohilava)
La destruction de l’environnement prend une ampleur
inimaginable (les petits miniers exploitent les rivières et même les rizières
qui ont été considérés comme un objet précieux auparavant)
Les responsables (délégué au maire, agents du district, agents
du ministère de tutelle) évitent d’aborder les problèmes fonciers. Ce
problème mérite plus d’approfondissement avec des organismes plus
ouverts comme l’Alliance Voahary Gasy qui travaille aussi sur la
thématique des problèmes fonciers.
3.
Les acquis personnels
Dans une communauté assez fermée comme les pêcheurs et
les petits-miniers, il est toujours indiqué d’aborder les membres avec un
informateur local.
Utiliser les variantes langagières locales (même pour le début
de conversation) facilite l’établissement de la confiance
Choisir une thématique utilisée par des organismes de
développement facilite les recherches (documentaires et sur terrain)
4.
Perspectives :
Les problèmes fonciers dans le district de Mananjary dont le
mode de distribution des terrains au sein même d’une communauté
Le niveau de la corruption en matière de délivrance des
permis miniers et de collecte des ristournes
Les causes de l’adoption ou de rejet des nouvelles techniques
culturales
Ce sujet sur la malnutrition ouvre également des perspectives de recherche
sur :
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L’éducation des femmes car la méconnaissance est à la base
des mauvaises qualités des aliments donnés aux enfants
Les outils médiatiques les plus adaptés aux analphabètes
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Conclusion
Le sujet sur la malnutrition est un vaste sujet qui embrasse plusieurs
domaines. Il n’ s’agit pas seulement d’un sujet de santé mais elle touche
également les droits des enfants, la production agricole, l’économie rurale, le
développement durable, l’alphabétisation et la scolarisation.
La malnutrition ne touche pas seulement les communautés vulnérables
comme les petits miniers et les pêcheurs. 76% des Malgaches souffrent de
carence alimentaire car ils ne mangent pas selon la quantité indispensable pour
le corps humain. Des régions à fortes potentialités agricoles comme
Vakinankaratra, Itasy, Analamanga, sont parmi les zones classées malnutries.
Les menus usités dans ces régions manquent de variétés et sont toujours à faible
teneur calorique.
De ce simple constat, il est urgent de lancer une vaste campagne nationale
pour aider la population à mieux équilibrer les aliments et cela pour toutes les
classes d’âge. Mais lutter contre la malnutrition est la priorité des priorités. Les
médias joueront un rôle fondamental dans cette stratégie.
Pour le projet professionnel, nous envisageons de créer un magazine
communautaire, en malgache et en langue locale, pour informer surtout les
agents communautaires, qui sont des rouages importants de l’information
sanitaire, sur les mécanismes de la malnutrition. Ce phénomène est combattu
surtout avec un changement de comportement alimentaire. Mais pour y arriver,
des efforts en matière d’information sont nécessaires.
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Annexes
Annexe N°1
Déclaration des droits de l'enfant
Préambule
Considérant que, dans la Charte, les peuples des Nations unies ont proclamé à nouveau leur foi dans
les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils
se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie
dans une liberté plus grande,
Considérant que, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations unies ont
proclamé que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés,
sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion
politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de
toute autre situation,
Considérant que l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin
d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée,
avant comme après la naissance,
Considérant que la nécessité de cette protection spéciale a été énoncée dans la Déclaration de
Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et reconnue dans la Déclaration universelle des droits de
l'homme ainsi que dans les statuts des institutions spécialisées et des organisations internationales
qui se consacrent au bien-être de l'enfance,
Considérant que l'humanité se doit de donner à l'enfant le meilleur d'elle-même,
L'Assemblée générale
Proclame la présente Déclaration des droits de l'enfant afin qu'il ait une enfance heureuse et
bénéficie, dans son intérêt comme dans l'intérêt de la société, des droits et libertés qui y sont
énoncés; elle invite les parents, les hommes et les femmes à titre individuel, ainsi que les
organisations bénévoles, les autorités locales et les gouvernements nationaux a reconnaître ces
droits et à s'efforcer d'en assurer le respect au moyen de mesures législatives et autres adoptées
progressivement en application des principes suivants :
Principe premier :
L'enfant doit jouir de tous les droits énoncés dans la présente Déclaration. Ces droits doivent être
reconnus à tous les enfants sans exception aucune, et sans distinction ou discrimination fondées sur
la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l es opinions politiques ou autres, l'origine nationale
ou sociale, la fortune, la naissance, ou sur toute autre situation, que celle-ci s'applique à l'enfant luimême ou à sa famille.
Principe 2 :
L'enfant doit bénéficier d'une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités
par l'effet de la loi et par d'autres moyens, afin d'être en mesure de se développer d'une façon saine
et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté
20
et de dignité. Dans l'adoption de lois à cette fin, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la
considération déterminante.
Principe 3 :
L'enfant a droit, dès sa naissance, à un nom et à une nationalité.
Principe 4 :
L'enfant doit bénéficier de la sécurité sociale, il doit pouvoir grandir et se développer d'une façon
saine; à cette fin, une aide et une protection spéciales doivent lui être assurées ainsi qu'à sa mère,
notamment des soins prénatals et postnatals adéquats. L'enfant a droit à une alimentation, à un
logement, à des loisirs et à des soins médicaux adéquats.
Principe 5 :
L'enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement,
l'éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation.
Principe 6 :
L'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, a besoin d'amour et de
compréhension. Il doit, autant que possible, grandir sous la sauvegarde et sous la responsabilité de
ses parents et, en tout état de cause, dans une atmosphère d'affection et de sécurité morale et
matérielle; l'enfant en bas âge ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, être séparé de sa
mère. La société et les pouvoirs publics ont le devoir de prendre un soin particulier des enfants sans
famille ou de ceux qui n'ont pas de moyens d'existence suffisants. Il est souhaitable que soient
accordées aux familles nombreuses des allocations de l'État ou autres pour l'entretien des enfants.
Principe 7 :
L'enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire au moins aux niveaux
élémentaires. Il doit bénéficier d'une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permette,
dans des conditions d'égalité de chances, de développer ses facultés, son jugement personnel et son
sens des responsabilités morales et sociales, et de devenir un membre utile de la société.
L'intérêt supérieur de l'enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et
de son orientation; cette responsabilité incombe en priorité à ses parents.
L'enfant doit avoir toutes possibilités de se livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent
être orientés vers les fins visées par l'éducation; la société et les pouvoirs publics doivent s'efforcer
de favoriser la jouissance de ce droit.
Principe 8 :
L'enfant doit, en toutes circonstances, être parmi les premiers à recevoir protection et secours.
Sources : www.droits-enfants.org
21
Annexe N°2
Les 24 pays présentant le plus grand nombre d’enfants âgés de moins de 5 ans victimes d’un
retard de croissance modérée ou grave :
Classement
Pays
Prévalence
des retards en
croissance
(%)
1
Afghanistan
59
2
Népal
59
3
Yémen
58
4
Madagascar 53
5
Ethiopie
51
6
Inde
48
7
Niger
47
8
RDC
46
9
Tanzanie
44
10
Mozambique 44
11
Bangladesh
43
12
Pakistan
42
13
Nigéria
41
14
Myanmar
41
15
Soudan
40
16
Ouganda
38
17
Indonésie
37
18
Vietnam
36
19
Kenya
35
20
Philippines
34
21
Egypte
29
22
RSA
27
23
Mexique
16
24
Chine
15
Source : Unicef
Madagascar se trouve à la quatrième place en matière de pourcentage d’enfants malnutris dans le monde.
Annexe n°3
Démographie
Indicateurs
Nombre total d’habitants (000)
Nombre des moins de 5 ans (000)
Nombre des naissances (000)
Chiffres
19 111
3 060
687
22
Taux de mortalité des moins de 5 ans
(pour 1 000 naissances vivantes)
Nombre total de décès de moins de 5 ans (000)
Taux de mortalité infantile
(pour 1 000 naissances vivantes)
Taux de mortalité néonatale
(pour 1 000 naissances vivantes)
106
71
68
41
Source : Unicef
Annexe n°4
Répartition des superficies cultivées selon les saisons de riziculture
1 ère saison seulement
13,1%
2è saison seulement
39,9%
Double riziculture
47%
Source : DIRA Manakara (campagne agricole 1996/1997)
Annexe n°5
Superficie moyenne des autres cultures vivrières
Produit
Superficie (ha)
Rendement (t/ha)
Maïs
975
1,04
Haricot
1 355
0,89
Manioc
41 125
6,99
Patate douce
900
7,71
Produit (t)
1 010
1 340
287 475
6 940
Source : Service de la Station Agricole
Annexe n°6
Les pathologies principales à Mananjary
Pathologie
Fièvre (suspicion de paludisme)
IRA
Maladies diarrhéiques
Affections bucco-dentaires
IST
Accidents, traumatismes
Infections de l’œil et les annexes
*Malnutrition
Toux de plus de 3 semaines
Nombre
20 627
14 005
11 072
3 604
1 230
1 247
1 717
1 311
3 904
Source : SISG 1999/ Ministère de la Santé d
*La malnutrition n’est pas considérée par les mères dee famille comme une maladie,
elles emmènent leurs enfants au centre de soin pour d’autres pathologies et en cas de
maladie grave
Annexe n°7
Carte de la faim dans le monde
http://documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/communications/wfp252405.pdf
23
24