Testudo graeca - Université de Liège

Testudo graeca : une espèce menacée
En décembre 2006, la police fédérale a saisi 60 tortues (Testudo graeca) chez un
particulier. Les animaux de taille adulte pour la plupart étaient maintenus dans des
conditions désastreuses.
La saisie a d’ailleurs fait l’objet d’un article de presse : http://www.dhnet.be/infos/faitsdivers/article/162301/60-tortues-a-domicile.html
Les tortues ont été placées dans un centre d’accueil pour reptiles afin de leur offrir des
conditions adaptées à leurs besoins (chaleur, UVb, alimentation). Parallèlement, afin de
prendre en charge les cas les plus lourds, une unité de soins a été installée à dans le
Service de Nutrition des animaux domestiques de la Faculté de Médecine vétérinaire de
l’Université de Liège.
ème
Photo 1.
Des étudiants de 3
examinent une tortue amaigrie.
doctorat
Photo 2. Vue partielle du dispensaire installé
pour soigner les Testudo graeca (ULg).
Photo 3.
Gavage à la sonde d’une tortue
anorexique.
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Photo 4.
Les tortues
baignées quotidiennement.
déshydratées
sont
Photo 5. Les tortues hospitalisées sont pesées :
leur déficit pondéral était en moyenne de 20 % au
moment de la saisie..
Photo 6. Tous les animaux étaient très parasités.
Photos 7 et 8.
autopsiés.
Les animaux décédés ont été
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Malgré les soins dispensés (traitements des infections respiratoires et parasitaires,
réhydratation, gavage des tortues anorexiques, alimentation adaptée), après 5 mois, il
reste au total 11 tortues sur les 60 saisies au départ.
Testudo graeca est une espèce qui était largement rencontrée au Maghreb et qui est
maintenant en voie d’extinction, en raison des prélèvements dont elle a fait l’objet depuis
de nombreuses années.
La diminution du nombre de Testudo graeca a été récemment débattue lors d’un atelier
dédié aux chéloniens et organisé par la SOPTOM
(http://www.villagetortues.com/) dans le cadre du 1er congrès méditerranéen
d’herpétologie (CMH1), Université Cadi Ayad - UFR « Biodiversité et Gestion du
Patrimoine naturel » de Marrakech, Maroc, 16 au 21 avril 2007.
Thématique : Herpétofaune des écosystèmes de type méditerranéen : biodiversité,
impacts des changements globaux et conservation »
Les points clé :
1. l’herpétofaune (reptiles et amphibiens) du bassin méditerranéen est très menacée
2. Les menaces proviennent des modifications de leur habitat (en raison de pratiques
agriculturales ou de l’urbanisation croissante) et des prélèvements opérés par les
populations locales.
3. Bernard Devaux (SOPTOM) cite le chiffre suivant : on estime à 10 000 le nombre
de Testudo graeca annuellement utilisées au Maroc pour le commerce du
« souvenir ». Le chiffre de 600 000 tortues importées en Europe, principalement du
Maroc et de Tunisie, a aussi été cité. Par conséquence, les effectifs naturels
auraient diminué de 86 % au cours des dernières années : les densités de tortues
sont faibles et la reproduction réduite. De nombreuses données chiffrées sont
accessibles sur le site de Tortoise Trust :
http://www.tortoisetrust.org/articles/banjo.html
4. Plus de 90 % de ces tortues décèdent suite au stress et aux maladies engendrées
par la promiscuité et par des conditions de maintenance inadéquates.
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5. Des centaines de tortues vivantes sont vendues dans les souks pour quelques
euros.
6. Des dizaines de tortues sont également vendues sous forme d’objets pour
touristes.
Photo 9. Tortues de tous âges entassées
dans des cages (souk de Marrakech)
Photo 10.
Soufflets fabriqués avec une
carapace de tortue (Centre artisanal de
Marrakech).
Suite à l’atelier sur la conservation des chéloniens, l’Appel de Marrakech a été adopté à
l’unanimité par les scientifiques de 29 nations.
Ces scientifiques lancent « un appel solennel pour la protection de la biodiversité
herpétologique du pourtour méditerranéen et d’Afrique du Nord en particulier.
…………………….
Il faut protéger notre patrimoine tout en préservant l’emploi et en améliorant le niveau de
vie de chacun. Peut-on envisager une vie meilleure pour tous, fondée sur la destruction
de nos richesses ?
……….
Nous avons besoin du soutien de tous (des autorités publiques au citoyen) pour adopter
une position responsable et contribuer à l’arrêt du déclin de la biodiversité d’ici 2010
comme nous nous y sommes engagés ».
Un site internet sera créé afin de relayer cet appel.
Ces animaux sont strictement protégés par diverses conventions internationales et leur
détention/trafic est punissable.
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Il faut également résister à la tentation d’acheter de petites tortues « pour les sauver » ; ce
geste ne fera qu’alimenter le trafic et d’autres tortues viendront les remplacer, jusqu’au
jour où nous ne verrons plus ces animaux que sous forme naturalisée, dans les musées.
Nous vous prions de diffuser ces informations à vos connaissances qui voyageront dans le
Maghreb cet été : que chacun évite d’acheter :
- des tortues (et d’autres reptiles) dont plus de 90 % mourront
- des objets, tous fabriqués à partir de carapaces de tortues adultes.
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