article le telegramme barcelone - Philippe Bourget
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44. Voyages Mardi 11 mai 2010 Le Télégramme Barcelone. La « capitale » à grand spectacle cage et le talent d’artistes en représentation. La Barri Gòtic regorge de bars à tapas et de restaurants, au pied de palais seigneuriaux. El Born déborde de lieux festifs où s’amusent jusque tard dans la nuit des tribus d’urbains hédonistes. La Ribera s’agite du travail de milliers d’artisans et de boutiquiers. L’Eixample est un temple de la consommation, avec boutiques et terrasses chics. Les marchés de la Boquería et de Santa Caterina exaltent les odeurs de terroir. Même le Barcelone d’antan, celui des garçons louches et des filles de rue, survit encore cahin-caha dans le Barrio Chino, au bas de la Rambla del Raval, carrer de Sant Pau et Junta de Comerçio. L’Arc de Triomphe de Barcelone, au bout de la grande allée bordée de palmiers conduisant au parc de la Citadelle. Un aménagement réalisé à l’occasion de l’Exposition Universelle de Barcelone, en 1888. Plaça de Santa María, quartier El Born, un samedi, à 18 h. Alors que les terrasses de café grouillent d’une jeunesse bruyante et décomplexée, les visages se tournent soudain vers le porche gothique de la basilique voisine. Conduites par des hommes en pantalon noir et chemise blanche, la taille ceinte d’un tissu rouge, des statues géantes sortent de l’église et entament, au son des flûtes et des tambourins, la remontée de la calle Argentería, suivies par une horde de fidèles. Les traditions, la fête, l’ambiance de rue, l’art, voilà de quel bois se chauffe Barcelone, la ville qui réveillerait le plus blasé des touristes. Le spectacle semble ici permanent. Il est d’abord architectural, avec les délires des génies que Photos Philippe Bourget La cité catalane fascine. Festive, culturelle, inventive, avant-gardiste, Barcelone incarne le rêve méditerranéen d’un hédonisme teinté de réussite. Les touristes adorent. Plongée dans une ville qui a toujours une envie d’avance. sont Gaudí ou Domènech i Montaner. Qui vient à Barcelone sans voir la Sagrada Família doit être privé sur le champ de tapas ! On se perd en superlatifs devant cette cathédrale inachevée, dominée par les grues et fourmillant d’ouvriers. FRANCE ESPAGNE Barcelone Madrid Mer Méditerranée Valence 100 km Gaudí, fil rouge de la cité Entamée en 1882, elle mise toujours sur les dons - et les tickets d’entrée des visiteurs - pour voir aboutir l’œuvre d’Antoni Gaudí. L’intérieur s’achevant, les premiers offices religieux pourraient se dérouler dès cette année, 128 ans après la pose de la première pierre ! Gaudí ne s’est pas contenté de ce chantier. Palau et parc Güell, casa Milà, casa Batló, bancs-réverbères du Passeig de ranée. Mais au-delà des bâtisseurs d’hier et d’aujourd’hui, l’art-spectacle est une marque de fabrique locale qui s’impose jusque dans les musées. Pour preuve, le Musée Picasso et ses 1.700 œuvres, dont beaucoup ont été inspirées par la ville où l’artiste habita. Et que dire de la Fondation Miró et des peintures du plus célèbre (avec Dalí) des artistes catalans ? La Rambla, cirque permanent Quand on parle spectacle à Barcelone, on pense évidemment à la rue. Chaque quartier est une ode à la vie sociale et à l’expression des sentiments humains. La Rambla est un cirque vivant, animé par les gazouillis d’oiseaux en Philippe Bourget > Carnet de route Belvédères sur la ville SE RENSEIGNER - Le site officiel du tourisme à Barcelone (en français) : www.barcelonaturisme.com - www.catalunyatourisme.com - Office espagnol du tourisme : tél. 01.45.03.82.50. www.spain.info À l’étroit dans ses anciens remparts, Barcelone a poussé vers l’ouest et le sud jusqu’à se heurter à sa barrière de collines. Ces points hauts sont accessibles par d’antiques funiculaires et téléphériques et constituent l’une des attractions de la ville pour qui veut l’apprécier dans son ensemble. Le plus célèbre de ces transports est sûrement le Transbordador Aeri (notre photo). L’antique cabine rouge de ce téléphérique traverse le port depuis la pointe du quartier de la Barceloneta jusqu’à la colline de Montjuïc. On peut aussi l’intercepter à mi-chemin, depuis la Torre de Jaume I, une construction métallique à la Eiffel plantée près du World Trade Center. Autre accès à la colline, le funiculaire. Depuis le quartier de Poble Sec, il grimpe en tunnel jusqu’à la gare finale d’où un second téléphérique Gràcia… : ses célèbres arrondis aux petites céramiques sont un des fils rouges les plus excitants de la cité. Avec une telle filiation, la ville paraît vouée à l’extravagance urbaine. N’est-ce pas Jean Nouvel qui a conçu la fuselée Tour Agbar et le parc del Noblenou, dans le quartier en pleine mutation de la plaça de les Glòries Catalanes ? N’est-ce pas une émulation architecturale sans précédent qui a prévalu à la transformation du port, où trône aujourd’hui un aquarium géant, un World Trade Center et depuis peu, la forme élancée de l’hôtel W, nouvel emblème de bord de mer ? Certes, 1992 et les Jeux Olympiques ont été l’alibi pour fouetter une ville qui tournait jusque-là le dos à la Méditer- Barcelone, un théâtre Quand les Barcelonais saturent de tant d’agitation (mais saturent-ils vraiment ?), ils mettent le cap au vert. Les romantiques s’isolent colline de Montjuïc, les familles à landaus investissent le parc de la Ciutadella, son zoo et ses allées soignées, celles à ados montent au parc d’attractions de Tibidabo, 500 mètres au-dessus de la ville. D’autres déambulent sur les nouveaux môles portuaires, où depuis l’antique funiculaire de Montjuïc se profilent les silhouettes de paquebots géants, réservoirs à touristes sitôt débarqués sur la scène barcelonaise. D’autres, enfin, se rassemblent sur la plage de La Barceloneta, cet ancien quartier de pêcheurs aux rues serrées comme les mailles d’un filet. Le soir venu, il est un endroit exquis : les marches du Musée nacional d’Art de Catalunya, à Montjuïc. Une glace à la main, le théâtre de Barcelone se déroule sous vos yeux. Il sera bien temps après de filer au Nou Camp voir l’équipe du Barça et les arabesques du prodige footballeur Lionel Messi, dernier empereur du spectacle barcelonais… conduit au château de Montjuïc. Dans les deux cas, les points de vue sur Barcelone sont superbes. Ils le sont aussi à l’Ouest, au-dessus des quartiers résidentiels beaucoup moins touristiques de Sarrià et Sant Gervasi. Depuis la station de métro Tibidabo, le « tramway bleu » puis un funiculaire hisse jusqu’au parc d’attractions éponyme. Par temps clair, le panorama sur la ville est extraordinaire et l’on peut même apercevoir l’île de Majorque. Non loin de là, les amateurs de poésie urbaine s’évaderont avec le funiculaire de Vallvidrera, qui rejoint la colline de Collserola à travers une belle forêt de pins. Autant d’occasions de toucher du doigt les pulsions et les ambitions d’une ville qui veut continuer à rayonner sur la Méditerranée. P.B. TRANSPORT - L’aéroport El Prat de Llobregat accueille les compagnies régulières Iberia, Air France, Spanair… qui relient Barcelone à Paris et à de nombreuses villes de province françaises (dont Nantes). - Les aéroports de Gérone et de Reus sont utilisés par les compagnies low cost (Ryanair, Easyjet, …) prix Joan Miró. SE DÉPLACER - Le réseau de métro et de tramway est excellent, c’est le meilleur moyen pour découvrir les différents quartiers. - Pour les plus sportifs, les locations de vélos ont également le vent en poupe, Barcelone étant, hormis les collines, plutôt plate. SE RESTAURER QUAND Y ALLER Toute l’année ! Cette ville de 1,6 M d’habitants (4,4 M avec l’agglomération) ne s’endort jamais… Mais il est bien sûr plus agréable de s’y rendre à la belle saison pour profiter des terrasses et des plages. ÉVÉNEMENTS - Exposition « Murales » à la Fondation Miró jusqu’au 6 juin 2010. - Du 2 juillet au 2 novembre, la Fondation Miró présente l’exposition « Pipilotti Rist », vidéo d’un artiste suisse, lauréat en 2009 du - Quimet & Quimet : un authentique bar à tapas, dans le quartier de Poble Sec, où l’on mange debout au comptoir ou autour de petites tables. Tapas ultra fraîches et succulentes ! À tester après ou avant de prendre le funiculaire pour Montjuïc. Carrer del Poeta Cabanyes, 25. Tél. 93.442.31.42. - Can Ramonet : dans le quartier de la Barceloneta, un restaurant érigé au rang d’institution, ouvert depuis 247 ans. Excellents poissons, tapas et fruits de mer, en terrasse ou à l’intérieur. Carrer de la Maquinista, 17. Tél. 93.319.30.64. www.canramonetrestaurant.com - Glaciar : sur l’une des plus belles places (à arcades) de Barcelone, près de la Rambla, ce glacier-café sert à midi tapas et petits plats. Excellente situation et bon accueil. Plaça Reial, 3. Tél. 93.302.11.63. SE LOGER Difficile à Barcelone de trouver des hôtels à petits prix. Le succès de la ville y est pour beaucoup. - Apsis Porta Marina : un hôtel quatre étoiles récent, proche de la tour Agbar. Chambres modernes, spacieuses et très confortables, à partir de 115 ¤ la double. Accès facile au centre par le métro et le tramway. www.hotel-portamarina.com - Hotel Banys Orientals : dans la vieille ville, quartier El Born-La Ribera. Déco design et prix encore abordables, à partir de 110 ¤. www.hotelbanysorientals.com - Jazz Hotel : hôtel fonctionnel et central dans le quartier de l’Eixample. Chambres doubles à partir de 140 ¤. www.nnhotels.es LES INCONTOURNABLES - La Sagrada Família (ci-dessus), la casa Milà, le Musée Picasso, la Fondation Miró, la descente de la Rambla, la visite des quartiers Barri Gotic, El Born, Ribera, Barceloneta… - Le port, l’aquarium et la colline de Montjuïc. - Un match de football au Nou Camp. - Un déjeuner dans un bar à tapas.
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