Hé 11 (extraits) Croire en Dieu, c`est une façon de posséder déjà les
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Hé 11 (extraits) Croire en Dieu, c`est une façon de posséder déjà les
1 Hé 11 (extraits) Croire en Dieu, c'est une façon de posséder déjà les biens qu'on espère. C'est être persuadé que les choses qu'on ne voit pas existent vraiment. Quand on donne nos ancêtres en exemple, c'est à cause de leur foi. Nous croyons en Dieu, alors nous comprenons que sa Parole a créé le monde. Ainsi les choses qu'on voit ont été faites à partir de choses qu'on ne voit pas. Noé a cru en Dieu. Dieu lui a annoncé des événements qu'on ne voyait pas encore. Alors Noé a pris la parole de Dieu au sérieux, il a construit un bateau pour sauver sa famille. En faisant cela, il a jugé le monde, et à cause de sa foi, Dieu a reconnu que c'était un homme juste. Abraham a cru en Dieu, alors il a répondu à son appel, il a obéi. Il est parti vers un pays que Dieu devait lui donner à posséder, et il est parti sans savoir où il allait. Sara a cru en Dieu, alors Dieu l'a rendue capable d'avoir un enfant. Pourtant elle était très vieille, mais elle était sûre d'une chose : Dieu tient ses promesses. C'est pourquoi un seul ancêtre, Abraham, qui allait bientôt mourir, a donné la vie à une grande famille. Les enfants de cette famille sont aussi nombreux que les étoiles du ciel ou que les grains de sable au bord de la mer, et on ne peut pas les compter. Jacob a cru en Dieu, alors, au moment de mourir, il a béni tous les fils de Joseph, l'un après l'autre. Et, en s'appuyant sur son bâton, il a adoré Dieu. Joseph a cru en Dieu. Alors, à la fin de sa vie, 1 2 il a parlé du moment où les Israélites allaient quitter l'Égypte. Et il a donné des ordres pour dire ce qu'on devait faire de son corps. Moïse a cru en Dieu. Alors, quand il est devenu grand, il n'a pas voulu qu'on dise de lui : « Moïse est le fils de la fille du roi d'Égypte. » Il a choisi de souffrir avec le peuple de Dieu. Pourtant il pouvait avoir une vie agréable pendant quelque temps, mais il n'aurait pas obéi à Dieu. Les trésors de l'Égypte étaient grands. Mais pour Moïse, recevoir des insultes, comme le Messie allait en recevoir, avait beaucoup plus de valeur. En effet, il regardait plus loin, vers la récompense à venir. Qu'est-ce que je peux dire encore ? Le temps va me manquer pour parler en détail de Gédéon, Barac, Samson, Jefté, David, Samuel et des prophètes. Parce que ces hommes ont cru en Dieu, ils ont vaincu des royaumes. Ils ont fait ce qui est juste, ils ont reçu ce que Dieu avait promis, ils ont fermé la gueule des lions. Ils ont éteint des feux violents, ils ont évité d'être tués par l'épée. Ils sont tombés malades et ils ont retrouvé des forces. Ils ont tous cru en Dieu, c'est pour cela qu'on les a donnés en exemple… mais ils n'ont pas reçu ce que Dieu avait promis. En effet, Dieu avait prévu quelque chose de meilleur encore pour nous. C'est pourquoi ils ne devaient pas devenir parfaits sans nous. Avec les enfants du Club biblique, les jeunes du KT – et leurs monitrices ! –, nous avons cette année parcouru l’AT en nous intéressant à des grands personnages et à des événements importants qui ont marqué toute l’histoire biblique et qui sont certainement présents dans vos mémoires à tous. Vous les avez entendus nommer dans le passage de la lettre aux Hébreux qui vient juste d’être lu. Et ce sont eux qui sont représentés sur les divers panneaux colorés qui décorent le temple depuis le début de l’année. En partant du fond sur votre gauche : la grand panneau de la création, l’arc-en-ciel pour Noé et le déluge, le ciel étoilé pour la promesse faite à Abraham, l’échelle de Jacob, les rêves du roi d’Egypte interprétés par Joseph, l’histoire d’Elie, les tables de la loi données à Moïse, la harpe de David, et deux prophètes (Jonas avec son grand poisson, Daniel dans la fosse aux lions). 2 3 Ce grand panorama nous permet de visualiser quelques temps forts de l’histoire de l’alliance que Dieu a conclue avec le peuple d’Israël et toute l’humanité. Vous me direz, c’est bien beau, mais au fond qu’est-ce que ça a à voir avec nous ? Les vieilles histoires de la Bible ne sont-elles pas, justement, des vieilles histoires, du folklore ? A quoi bon ressasser tout cela… Il est vrai que si on aborde les histoires de la Bible en ayant le sentiment de ressasser et de faire quelque chose d’ennuyeux, alors il est certain qu’on va ressasser et s’ennuyer ! Mais il y a une autre manière, heureusement, d’aborder ces histoires : les considérer comme faisant partie de notre histoire à nous ! Finalement, ce qui compte pour nous aujourd’hui et dans notre vie de tous les jours, c’est de nous dire : l’histoire de l’alliance que Dieu a conclue avec le peuple d’Israël et avec toute l’humanité, c’est notre histoire, c’est mon histoire. Bien sûr ce n’est pas notre histoire selon la géographie, la langue, la culture ou le sang… Mais d’un certain point de vue, sur un certain plan, c’est pourtant bel et bien notre histoire, mon histoire. Cette histoire, on peut la dire avec deux mots, que l’auteur de la lettre aux Hébreux utilise : foi et espérance. La foi d’abord. Tous les personnages de l’AT qui sont cités sont présentés comme des hommes et des femmes qui ont cru, c’est-à-dire qui ont eu foi en Dieu, qui ont mis leur confiance dans la Parole que Dieu leur adressait. Ils ont attaché leur cœur à la promesse qu’ils avaient reçue de la part de Dieu. Ils ont même accordé plus d’importance, plus de poids, à la promesse de Dieu qu’à la réalité tragique qu’ils pouvaient pourtant voir de leurs yeux. Au fond, qu’ont-ils faits ces croyants ? Ils ont choisi de ne pas en croire leurs yeux, autrement dit ils ont choisi de ne pas s’enfermer dans les épreuves, les difficultés et les souffrances de toutes sortes qu’ils connaissaient. Ils ont refusé de se contenter d’accepter la réalité avec résignation et fatalisme. Ils ont décidé de croire que la promesse de Dieu était plus forte, plus vraie et plus digne de confiance que ce que leurs propres yeux leur dictaient. Voilà la foi : cette confiance du cœur, cette confiance aveugle, ce geste fou par lequel on accepte de lâcher prise sur soi-même, pour s’en remettre à Dieu. S’abandonner à Dieu, lui laisser le soin de guider et conduire notre vie. Croire que sa Parole est fiable même si la réalité, souvent si dure, semble la contredire. Croire que sa promesse s’accomplira même si on a le sentiment que tout ne va pas comme on voudrait. La foi, c’est la confiance en Dieu – malgré tout. Confiance en la fidélité de Dieu : Dieu est fidèle à sa Parole, il ne la reprend pas après l’avoir donnée. Etre croyant, dans ce sens-là, c’est être fidèle à la fidélité de Dieu. 3 4 L’espérance maintenant. Elle découle de la foi. Si la foi est la fidélité à la fidélité de Dieu, l’espérance est une manière d’habiter le temps présent en demeurant tourné vers l’avenir. Quand on est dans une situation de crise, d’échec, de doute, de remise en question, quand nos repères vacillent et quand nos certitudes s’effondrent, le plus dur est d’avoir le sentiment que l’horizon est bouché et que rien ne pourra jamais changer. Eh bien l’espérance, c’est croire en l’avenir même quand il n’y a pas d’avenir. Même la pire des catastrophes, même le plus humiliant des échecs, même la plus dégradante des maladies ne peuvent avoir raison de la fidélité de Dieu. La promesse de Dieu s’accomplira même si cet accomplissement tarde, et même si la forme que prendra cet accomplissement nous surprend et nous déroute. Il ne faut pas oublier que pour les chrétiens, l’accomplissement de la promesse de Dieu prend la forme de la mort du Christ sur la croix. C’est paradoxalement le symbole de la mort du Christ – la croix – qui symbolise aussi sa résurrection et donc sa victoire sur la mort. C’est pour ça qu’en général dans les temples réformés la croix est nue, sans Christ. Comme ça, quand on regarde la croix, cet instrument de condamnation et de mort, on regarde aussi plus loin, on regarde ce qu’on ne peut pas voir encore pour le moment : la paix et la vie. Eh bien l’espérance, c’est cela. Grâce à la foi, en vivant cette fidélité à la fidélité de Dieu, il nous est donné de voir plus loin, nous pouvons regarder ce qu’on ne peut pas voir pour le moment. « Croire en Dieu, c'est une façon de posséder déjà les biens qu'on espère. C'est être persuadé que les choses qu'on ne voit pas existent vraiment. » Grâce au Saint Esprit que nous fêtons en ce jour de Pentecôte, l’histoire de l’alliance que Dieu a conclue avec le peuple d’Israël et avec toute l’humanité, devient aussi mon histoire, notre histoire. Une histoire qui s’écrit avec deux mots : foi et espérance. A chaque fois que cette histoire devient la nôtre, notre histoire devient une histoire de vie, une histoire où la vie est toujours à nouveau possible malgré tous les obstacles. Que le Saint Esprit vienne maintenant sceller dans nos cœurs la promesse de Dieu. Amen. 4