Black Swan don`t shoot the white one!
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Black Swan don`t shoot the white one!
Altimeo Infos N°1 Black Swan, don’t shoot the white one… Les marchés boursiers aiment à se trouver des noms ésotériques, mystérieux pour caractériser des évènements habituels ou exceptionnels. Un dictionnaire inventif et poétique a émergé avec, parmi d’autres, le jour des trois sorcières (le troisième vendredi (!) de chaque mois) qui est réputé pour être une journée difficile. Il ne correspond qu’à l’expiration des contrats optionnels et est souvent l’occasion de volatilité et d’arbitrage de valeurs. Plus exceptionnel est le black Swan. La Théorie du Cygne noir, développée par le philosophe Nassim Nicholas Taleb, est une théorie selon laquelle un événement imprévisible a une faible probabilité de se dérouler, mais s'il se réalise, les conséquences ont une portée considérable et exceptionnelle. Le ton est donné ! Et c’est aujourd’hui la nouvelle pensée véhiculée dans les salles de trading du monde entier. Un évènement exceptionnel peu probable, la crise des dettes souveraines, aux conséquences exceptionnelles ; récession, tempête boursière, plans d’austérité et plus encore ! Exceptionnel ? Oui et non, l’évènement était attendu, et le graphique en fin de document montre clairement que la baisse de notation d’un état n’entraine pas nécessairement une catastrophe boursière sur le moyen terme. Le scénario n’est pas inconnu. Au fond, cette dégradation de la note américaine semble l’occasion bienvenue de poser le vrai débat du financement ou non de l’économie par les déficits et la nécessité de faire évoluer le modèle. La crise fut politique, la solution sera politique dès que les intérêts internationaux auront pris l’avantage sur les affrontements idéologiques. La marge de manœuvre existe aux Etats-Unis, le taux de prélèvements de l’Etat américain sur le PIB n’est que de 24% contre 44% en France ou 35% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Ainsi, 1% de hausse des prélèvements aux Etats-Unis rapporterait 150 milliards de recettes supplémentaires. Conséquences exceptionnelles ? Du déjà vu, un marché nerveux face à une crise politique majeure dans laquelle tous les ingrédients étaient mis en place pour une vraie défiance des marchés financiers. Cependant, l’addition est sévère et il apparaît maintenant urgent de donner un signal fort aux opérateurs de marchés. Un quantitative easing américain et européen serait apprécié, couplé à un plan de réduction de la dépense publique drastique et un plan décisif de retour à l’investissement public et privé productif. C’est à ce prix-là que l’économie mondiale peut graduellement ressortir la tête du puits dans lequel elle s’apprête à couler. Alors, avant de vendre les actions détenues dans un portefeuille de convictions, il convient de se poser les bonnes questions : Quelles leçons tirer du passé ? Que faut-il acheter et à quel prix ? Tout d’abord, quelles leçons ? Chaque crise boursière violente est suivie d’un rebond fort. En 1987, en 2001, 2003, 2008, à chaque fois, c’est le même scénario, le rebond survient lorsque tous les investisseurs passent l’éponge et achèvent de vendre leurs portefeuilles pour « retrouver le sommeil (sic )». Cependant, toutes les sociétés ne recouvreront pas le chemin parcouru à la baisse, aussi, il convient d’adapter sa gestion au nouvel environnement économique et profiter des corrections excessives pour acheter à prix soldés. Il apparaît évident qu’il faut proscrire tous les produits complexes et structurés mis en place par de brillants ingénieurs parce qu’ils finissent toujours par remplir les poches de leurs concepteurs et tondre les malheureux clients. A éviter également, les ETFS (panier de valeurs cotées) qui permettent d’acheter un secteur sans pouvoir trier le bon grain de l’ivraie. Il est absolument nécessaire de comprendre précisément pourquoi une société est un bon placement, tant en valorisation que par la qualité de son management. « Put your money where your mouth is » dit le dicton américain, et c’est bien cela dont il s’agit, n’investir que dans des placements de conviction, ne pas écouter les vendeurs de rêves, acheter du solide. ________________________________________________________________________________________________________________ Altimeo Asset Management SAS au capital social de 200.000 Euros. Siège social : 19 rue de la Paix, 75002 Paris. Siren 529 548 810 RCS Paris Agréée en tant que société de gestion de portefeuille par l'Autorité des Marchés Financiers sous le numéro d’agrément GP-11000005 Aussi, que convient-il d’acheter ? Deux exemples, Carrefour, à 18€ ne se paie plus que le prix de son immobilier, le reste, 100 milliards d’euros de chiffre d’affaire (le tiers de l’américain Walmart pour le dixième de sa valorisation en bourse !), 40% de ses affaires dans les pays émergents et un plan de développement ambitieux est donné pour le même prix. Alors faut-il vendre Carrefour? Aviation Latécoere, 8,35 euros, affiche un carnet de commande de cinq années de chiffre d’affaire, une croissance de 20% par an, une volonté des dirigeants de trouver une issue capitalistique (fusion, vente) d’ici la fin de l’année, le tout pour une entreprise que ne se paie qu’un peu plus de trois fois les résultats 2011, et en prenant en compte l’exercice des bons de souscriptions et des obligations convertibles émises au profit des banques liées au titres, le titre affiche un PER très raisonnable de cinq fois. Faut-il vendre Aviation Latécoere ? Bien d’autres pépites n’attendent que investisseurs de raison pour retrouver meilleure fortune, et elles les trouveront ! Certaines ne se paient pas la moitié de leur trésorerie…80% des sociétés américaines affichent des résultats meilleurs qu’attendus en juillet, tout le monde semble l’avoir occulté. Il ne reste plus qu’au directeur de la Réserve Fédérale d’annoncer de vraies mesures lors du prochain rendez-vous avec les marchés. Les dommages sont sévères, les crises passent, douloureuses, mais les grands gagnants, depuis toujours, savent ce qu’ils achètent, les cygnes blanc du lac sur lesquels il ne faut pas tirer! Sinon le charme est rompu… Bernard Delattre Rédaction achevée le 9 août 2011 2