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JEAN GENET LES BONNES Compagnie Idem Collectif JEAN GENET LES BONNES Mise en scène et jeu Elisabeth Hölzle Laure Mathis Aline Reviriaud + Hortense Monsaingeon Contact Idem Collectif Alain Renault 06 72 72 48 21 [email protected] Coproduction atheneum Centre culturel de l’Université de Bourgogne avec la participation du Pôle Ressources Théâtre Éducation Artistique Théâtre Dijon Bourgogne Photo de couverture Vincent Arbelet 06 81 60 90 67 [email protected] En créant Idem Collectif, nous voulons nous questionner sur nos désirs d’actrices. Notre envie est d’expérimenter le travail sans metteur en scène, d’être à la fois « au-dedans » et « au-dehors ». Nous nous dirigeons les unes les autres et nous élaborons un espace, une forme, en nous basant essentiellement sur le texte, sur son énergie, sur sa musicalité. « Trouver l’endroit de la parole », c’est-à-dire, en tant qu’interprètes, chercher cet endroit dans les corps et, ensuite, chercher où placer ces corps dans l’espace. Nous choisissons des trajectoires précises qui correspondent à différentes énergies de parole. L’espace s’articule alors en fonction d’une musicalité. Le « son fait sens ». Nous interrogeons le sens en partant du son, nous explorons l’œuvre en questionnant ses sonorités. HISTORIQUE DE LA COMPAGNIE Décembre 2005 Comédiennes permanentes depuis un an au Centre Dramatique de Dijon dirigé par Robert Cantarella, Aline Reviriaud et Laure Mathis décident de créer une forme « légère », dont le point de départ est Retour de Philippe Minyana, aujourd’hui édité à L’Arche sous le titre Tu devrais venir plus souvent. Janvier 2006 Elisabeth Hölzle joue dans Suite 1 de Philippe Minyana, mis en scène par Eric Ferrand au Parvis Saint-Jean à Dijon. Aline et Laure lui proposent de les rejoindre pour ce qui sera une mise en scène collective d’un montage de textes de Philippe Minyana, autour des thèmes du retour au pays natal, de la parentèle et de la mémoire. Février 2006 Une première étape du travail est présentée à l’équipe permanente du CDN, en présence de l’auteur. Le spectacle définitif, Insert, est ensuite programmé au festival Frictions à Dijon, puis repris dans différents lieux dijonnais, ainsi qu’en région Bourgogne. Apparaît alors Idem Collectif. Juin 2006 Béatrice Hanin propose à la compagnie Idem Collectif une résidence à l’Atheneum, Centre Culturel de l’Université de Bourgogne. Le texte choisi sera Les Bonnes de Jean Genet. Décembre 2007 Elisabeth participe à la mise en scène collective des Bonnes mais n’est finalement pas disponible aux dates de réprésentation. Le collectif invite alors Hortense Monsaingeon à le rejoindre sur cette nouvelle création. LES BONNES Idem Collectif Solange Déjà ? Claire Dépêchons-nous. Madame va rentrer. Aide-moi. C’est déjà fini et tu n’as pas pu aller jusqu’au bout. Solange C’est chaque fois pareil. Et par ta faute. Tu n’es jamais prête assez vite. Je ne peux pas t’achever. Claire Ce qui nous prend du temps c’est les préparatifs. Remarque… Solange Surveille la fenêtre. Claire Remarque que nous avons de la marge. J’ai remonté le réveil de façon qu’on puisse tout ranger. Solange Il fait lourd ce soir. Il a fait lourd toute la journée. Claire Oui. Solange Et cela nous tue Claire. Claire Oui. Solange C’est l’heure. Claire Oui. Je vais préparer la tisane. À PROPOS DES BONNES « Les Bonnes a pour objet de faire apparaître la bonne, de la projeter en pleine lumière. La forme théâtrale est elle-même mise à la disposition de ce projet, puisque la bonne, privée d’existence et d’identité, ne peut apparaître qu’en jouant à être une autre par le subterfuge d’une mise en scène, d’une “cérémonie“. » Michel Corvin in Jean Genet : Œuvres complètes, La Pléïade Jean Genet écrit Les Bonnes en 1946. Il rencontre Louis Jouvet et lui soumet une première version des Bonnes. Jouvet montera la pièce, après remaniements, le 19 avril 1947, au théâtre de l’Athénée. La création des Bonnes représente dans l’itinéraire de Genet un moment très particulier : son entrée officielle en littérature. « Genet me rejoint dans le petit square de l’Hôtel de Ville, sur la berge de la Seine où je continue Les Cloches de Bâle. “Pardon, dit-il en arrivant. Je voulais mettre en train une idée de pièce qui m’est venue cette nuit : deux bonnes jouant dans leur chambre à Madame et à la bonne, l’une finirait par tuer l’autre“. Croyant deviner mon regard : “Tu penses aux soeurs Papin ?… Non, rien à voir. — En tout cas , tu n’es pas gêné par l’unité de lieu, toi : la cellule de prison (Haute Surveillance), la chambre des bonnes…! — La chambre des bonnes, ça pourrait être le titre. — Non, le titre qui s’impose c’est Les Bonnes, tout simplement. Le mot prend toute sa force d’exclusion… On disait à la maison : Où sont les bonnes ?… Que diront les bonnes ? Monde à part.“ » Conversation de François Sentein avec Jean Genet, le 8 septembre 1943 « Ces dames – les bonnes et Madame – déconnent ? Comme moi chaque matin devant la glace quand je me rase […]. C’est un conte […] Un conte… Il faut à la fois y croire et refuser d’y croire. » Jean Genet, Comment jouer Les Bonnes LES BONNES Idem Collectif LES BONNES ET IDEM COLLECTIF « La féerie dont je parle, elle est dans une voix qui se casse sur un mot alors qu’elle devrait se casser sur un autre mais il faut trouver le mot ou la voix ; elle est dans un geste qui n’est pas à sa place à cet instant ; elle est dans le petit doigt qui s’est trompé. Il faut se tromper, je veux dire jouer un peu à côté. » Jean Genet « Et si l’on veut représenter cette pièce à Epidaure ? Il suffirait qu’avant le début de la pièce les trois actrices viennent sur la scène et se mettent d’accord, sous les yeux des spectateurs, sur les recoins auxquels elles donneront les noms de : lit, fenêtre, penderie, porte, coiffeuse, etc. » Jean Genet, Comment jouer Les Bonnes Comment inventer des procédés qui permettent de convoquer le présent entre acteurs et spectateurs, qui laissent un espace au trouble, au vertige ? Jouer à dénoncer la fiction, tout en brouillant les pistes… Donner à voir les mécanismes du théâtre. Au sein du collectif, nous pensons qu’il est possible d’emmener le spectateur vers un imaginaire sans avoir forcément recours à des lumières ni à un décor. Nous plaçons le texte au centre. Notre travail d’interprétation consiste d’une part à enquêter sur le sens, à décrypter la musicalité de l’œuvre poétique, d’autre part à fabriquer ensemble une écriture scénique “aérée“ qui, lors de la représentation, autorise des moments de vacillement, de dérapage dans le réel. Ce qui nous attire dans Les Bonnes, ce sont « les heurts brutaux des tons et des niveaux de langue, l’opposition des passages joués et des passages sincères, la juxtaposition de l’exagéré et du naturel, jusqu’au mélange des deux, jusqu’à l’équivoque au sens originel, qui place le oui et le non, le fictionnel et le réel, le joué et le vécu, à égalité de présence scénique ». (Michel Corvin) Á l’intérieur même de la pièce, les actrices changent de rôle et le spectateur devrait pouvoir se demander si ce qui se “déroule“ était “réellement prévu“. Il nous apparaît que ce texte contient quelque chose d’insolite et d’audacieux et il nous faut chercher dans la langue et dans les corps cette chose qui n’est pas “convenable“, qui est susceptible de provoquer un “malaise“. « Le jeu des actrices doit être un peu titubant. » LES BONNES Idem Collectif Elisabeth Hölzle Elle a suivi une formation aux ateliers du Nouveau Théâtre de Bourgogne (professeurs : Ph. Carbonneaux, D. Pitoiset, S. Oswald, E. Barbazin, J. Sevilla), puis à l’ENSATT à Lyon (professeurs : J.-P. Bouvier, D. Chalem) et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (professeurs : J. Lassalle, C. Hiegel, S. Braunschweig, D. Mesguich). Elle a aussi participé à un stage de quatre mois sur les écritures contemporaines au CDN de Dijon (intervenants : A. Françon, C. Cohendy, S. Boro, F. Merlot, Ph. Minyana, R. Cantarella), ainsi qu’à un atelier avec M. Azama et J.-L. Bauer, et à des cours d’écriture de scénario à la FEMIS avec J.-P. Ronssin. Elle a travaillé à Dijon, avec les metteurs en scène C. Vercey, J. Sevilla, J. Maisonnave, N. Jovignot, E. Ferrand, Ph. Minyana, le compositeur F. Pattar, et par ailleurs avec les metteurs en scène J. Bouvier, C. Duparfait, B. Jannelle, C. Huysman. Elle a mis en scène plusieurs spectacles : L’Actrice (mise en scène et jeu), deuxième volet du triptyque Habitations de Ph. Minyana, Insert, montage de textes de Ph. Minyana (création Idem Collectif, avec Laure Mathis et Aline Reviriaud), et dernièrement Nous, les Héros de J.-L. Lagarce, avec le Centre dramatique de la Courneuve. Elle a animé plusieurs ateliers en région parisienne (enfants, adolescents, adultes). Elle est également l’auteur de plusieurs pièces : Où vont les pas qui le dira (lecture au festival Frictions 06 à Dijon), L’homme qui faisait fleurir les arbres, livret d’après un conte traditionnel japonais, Pour l’instant rien, bourse de la fondation Beaumarchais, résidence à Villeneuve les Avignon, et Jojo et Delphine, mise en scène de l’auteur à l’ENSATT. Laure Mathis Elle a suivi une formation aux Ateliers du Sapajou à Montreuil (professeurs : A. Noël, Ph. Carbonneaux), puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (professeurs : J. Jouanneau, D. Valadié, C. GarciaFogel, D. Podalydès, J.-P. Wenzel). A Dijon en tant que comédienne permanente au CDN pendant deux ans, elle a participé à plusieurs créations et mises en scène de R. Cantarella, Ph. Minyana, F. Giorgetti, J. Fisera, W. Menardi, ainsi qu’à de nombreuses lectures et interventions en région dans le cadre de la décentralisation. Par ailleurs, elle a travaillé avec les metteurs en scène J. Jouanneau, Ph. Golub, J.-P. Garnier, et au cinéma avec Ph. Garrel et Ph. Grandrieux (stage Afdas), D. Mongin et J. Candel. Elle a animé, au CDN de Dijon, deux écoles ouvertes et des ateliers pour adolescents, ainsi qu’un atelier avec des étudiants de l’Université de Bourgogne à l’Athénéum. Elle a également animé une option théâtre au Lycée Auguste Renoir à Asnières. Elle a mis en scène Insert (création Idem Collectif, avec Elisabeth Hölzle et Aline Reviriaud). Aline Reviriaud Elle a suivi une formation au Conservatoire Régional d’Art Dramatique de Dijon et a participé à divers ateliers (intervenants : F. Maragnani, M. Langhoff, F. Giorgetti, J.-L. Hourdin) ainsi qu’à un stage de quatre mois sur les écritures contemporaines au CDN de Dijon (intervenants : A. Françon, C. Cohendy, S. Boro, F. Merlot, Ph. Minyana, R. Cantarella). En tant que comédienne permanente au CDN de Dijon, elle a participé à plusieurs créations et mises en scène de R. Cantarella, Ph. Minyana, F. Giorgetti, J. Fisera, W. Menardi, et également à de nombreuses lectures et interventions en région dans le cadre de la décentralisation. Par ailleurs, elle a travaillé à Dijon avec les metteurs en scène N. Jovignot, C. Delagneau, J.-L. Pers. Elle a mis en scène Insert (création Idem Collectif, avec Elisabeth Hölzle et Laure Mathis). Elle a également animé de nombreux ateliers pour enfants et adolescents en région Bourgogne, en tant qu’assistante d’enseignement artistique dans la fonction publique. Elle a animé des écoles ouvertes et des ateliers au CDN de Dijon, ainsi qu’une option théâtre au lycée de Châlon sur Saone. Elle a mis en scène Insert (création Idem Collectif, avec Elisabeth Hölzle et Aline Reviriaud). Hortense Monsaingeon Elle a suivi une formation au conservatoire du Vème arrondissement de Paris (professeur : B. Wacrenier), puis à l’ERAC, à Cannes, où elle aborde, sous forme de stages, entre autres le jeu masqué, la poésie, les écritures contemporaines, la dramaturgie (intervenants : C. Clamens, N. Vonderheyden, X. Marchand, D. Galas, J. Brochen, M. Corvin, P. Demarle). Elle danse au sein de la compagnie Azar depuis 2003, et plus récemment en 2007 dans le projet L’Imprudence (CND de Pantin). Jean Genet « Je suis né à Paris le 19 décembre 1910. Pupille de l’assistance publique il me fut impossible de connaître autre chose de mon état civil. Quand j’eus 21 ans, j’obtins un acte de naissance. Ma mère s’appelait Gabrielle Genet. Mon père reste inconnu. J’étais venu au monde au 22 de la rue d’Assas. Je saurai donc quelques renseignements sur mon origine, me dis-je, et je me rendis rue d’Assas. Le 22 était occupé par la maternité. On refusa de me renseigner. » Jean Genet meurt le 15 avril 1986. LES BONNES Idem Collectif Conception graphique oulk designing 06 70 03 69 59 [email protected] Paris, mai 2008.