FiChe d`identité

Transcription

FiChe d`identité
Fiche d’Identité
parC national de pongara
DATE DE CRÉATION: 2002
SUPERFICIE: 870 km2
Longueur de plage: 26 km
Habitats: Plages, lagunes, mangrove, mer,
forêt côtière humide, fourrés littoraux, savane
province: Estuaire
Ville la plus proche: Libreville, à une
demi-heure de bateau
Statut: site Ramsar (2007), site critique
(UICN)
122 parc national de pongara
PREMIèRE PhasE DE DévelopPEment
Parc National de
pongara
Le parc national de Pongara est un site sauvage,
à moins d’une heure de bateau de Libreville. Pour
les habitants de la ville la plus peuplée du pays, les
parcs nationaux de Pongara et d’Akanda sont les deux
meilleurs sites pour se détendre et prendre un bain de
nature.
Le concept de Pongara est de créer un « parc pour les hommes », générant des
revenus importants pour l’ensemble des parcs du Gabon. Le tourisme doit y
être encouragé pour tous les publics, en proposant des activités compatibles
avec la nature. Afin d’améliorer l’accessibilité et d’accroître le nombre de
visiteurs, une nouvelle Maison du parc est prévue au sud de la Pointe-Denis,
ainsi que de nouveaux hôtels, cafés et autres innovations telles que sentiersnature et services améliorés.
Si Pongara est conçu et mis en place correctement, ce sera le parc national
qui pourra accueillir le plus grand nombre de visiteurs à la fois sans
provoquer de stress pour l’environnement. Afin de pouvoir recevoir un
grand nombre de visiteurs tout en protégeant la nature, tous les bâtiments et
infrastructures devront suivre les normes « vertes » et durables
de Parcs du Gabon.
Les touristes viendront à Pongara pour s’amuser sur les plages vierges et dans
la forêt impressionante tout prêt de Libreville. Avec des patrouilles antibraconnage efficaces, les animaux de Pongara s’habitueront à la présence de
personnes inoffensives et deviendront visibles aux touristes.
gauche: Pongara, parc national proche d’une ville, possède une gamme étendue d’habitats et a
le potentiel d’attirer une grande variété de publics désireux de profiter de la nature et de l’océan.
extrême GAUCHE: Une tortue-luth juste éclose se dirige vers la mer.
parc national de pongara 123
Pongara
La nature aux portes de Libreville
Plusieurs navettes desservent
quotidiennement la Pointe-Denis
depuis Libreville.
Le célèbre et honoré chef
gabonais, le roi Denis, y régnait
au XIXe siècle. Ses descendants
directs y vivent encore.
De nombreuses maisons de
week-end ont été construites à
la Pointe-Denis. La population
locale peut bénéficier du parc, et
le parc peut bénéficier de
la population locale.
Parc
National d’Akanda
Ile Coniquet
Ile Perroquet
LIBREVILLE
Estuaire du Gabon
Le village situé derrière la PointeDenis pourra profiter d’emplois et de
soutien économique.
Des plages propres sont de
merveilleux lieux de détente pour les
habitants de Libreville.
Ce terrain est un bon
site pour un grand hôtel
qui pourrait être construit
à un ou deux étages pour
s’intégrer avec les autres
bâtiments dans le quartier.
Le lodge de Gabon
Découverte est un bon
modèle de capacité
pour les futurs hôtels
de plage de 10
chambres à Pongara.
Trajet du bac
Les écoguides du parc sont formés
par ASF et Gabon Environnement,
afin de révéler aux visiteurs les
secrets des mangroves, des forêts,
des savanes et des plages.
POINT DENIS
POINT PONGARA
POINT OUINGOMBE
Phare
POINT NGOMBÉ
124 parc national de pongara
Des centaines de tortues-luths
viennent de l’océan pour pondre
sur les plages de Pongara,
principalement en décembre et
janvier. Cette côte est également
un lieu de ponte pour d’autres
espèces rares de tortues marines.
Le parc nécessite une
entrée, face à Libreville,
et reliée aux lodges en
améliorant les pistes
existantes. Un site
approprié est à identifier.
pongara
La majorité du poisson consommé au
Gabon a grandi dans les mangroves
de Pongara et d’Akanda.
La nature aux portes de la ville
Pongara, situé à moins d’une heure du principal centre de population
du Gabon, est pourtant resté sauvage. Ses milliers d’hectares de mangroves
sont pleins d’alevins et de crevettes. Ses plages sont des lieux de ponte
pour les tortues marines. Ses forêts abritent des populations survivantes de
petits singes, de buffles, de céphalophes et même quelques chimpanzés et
éléphants - et quelques hippopotames “surfeurs” dans le secteur sud du parc.
Ses marais d’eau douce sont peuplés de poissons et ses prairies de papillons
et de fleurs. Présentant des paysages typiques du Gabon, Pongara est le parc
idéal à montrer aux personnalités en visite.
Des millions de crabes et autres
créatures composent l’écosystème
en bonne santé de Pongara.
Une excursion à Pongara est
la meilleure façon de présenter
les beautés naturelles du Gabon
aux personnalités en visite dans
la capitale. Ici le Secrétaire d’Etat
Américain Colin Powell en visite
à Pongara en 2002.
Les baleines à bosse, plus
fréquentes au large des parcs
nationaux du sud, passent aussi
à Pongara.
N
Le parc présente une autre diversité, celle de ses visiteurs. Des adeptes de
la plage près de la Pointe-Denis au nord aux vacanciers se reposant dans les
hôtels, et des pêcheurs en pirogue dans les mangroves de l’est aux amoureux
de la nature parcourant les nouveaux sentiers, Pongara a déjà une grande
variété d’usagers.
Bien que proche de milliers
de personnes, une faune cachée
vit toujours à Pongara. Avec
le respect de l’interdiction de
la chasse, ces populations animales
deviendront progressivement
plus importantes.
Une politique de protection efficace permettra l’augmentation des
activités touristiques compatibles avec la conservation et l’habituation
de la faune : un marché important se crée et peut même aider à attirer
des visiteurs au Gabon.
Le bois de Boulogne à Paris, Nairobi National Park à Nairobi, Hyde Park
à Londres, Kirstenbosch à Cape Town et Central Park à New York sont
de célèbres parcs urbains, aimés et fréquentés par les citadins. Peu d’entre
eux, pourtant, peuvent amener les populations urbaines aussi près de
la nature que le parc national de Pongara que le Gabon vient de créer.
À Pongara, tout comme dans les autres parcs nationaux gabonais,
le défi consiste à trouver la meilleure façon de concilier tourisme et aide
à l’économie locale, sans détruire la nature qui est l’essence d’un grand
parc national.
Les zones côtières au sud de
Pongara offrent des possibilités
de développement durable près
de la capitale.
Les eaux côtières du Gabon
constituent des zones de nourrissage
et de développement pour les tortues
vertes et tortues imbriquées. Les
programmes locaux de conservation
et d’éducation liés aux tortues
marines sont menés par Aventures
Sans Frontières (ASF).
parc national de pongara 125
Pongara
Parc National de
Six habitats intacts proposent différentes expériences de la nature
Mangroves
Forêt humide
Savanes
Seules quelques espèces d’arbres sont capables de pousser dans l’eau salée — les palétuviers sont les
plus caractéristiques et vivent dans les estuaires tropicaux du monde entier. On y voit des multitudes de
crabes, chaque espèce étant spécialisée : certains grimpent aux arbres, d’autres font des terriers dans
la boue et sortent à marée basse, d’autres enfin sont strictement aquatiques. Les périophtalmes sont
des poissons très spécialisés pouvant se déplacer hors de l’eau comme des grenouilles pour chasser des
insectes. Ils transportent une gorgée d’eau pour irriguer leurs branchies, ayant inventé le contraire de la
plongée avec bouteilles.
La forêt tropicale côtière est l’un des nombreux types de forêts au Gabon. À Pongara, une grande
diversité d’arbres est adaptée à la vie sur des sols sableux ; la forêt est interrompue par une bande de
prairie côtière qui crée une mosaïque de forêt-savane fréquentée par de nombreux animaux.
Une étroite bande de prairie s’étend vers le sud jusqu’au Congo, sur les sols sableux vestiges de
dunes qui couraient parallèlement à la mer. Les arbres environnants essaient sans succès d’envahir
ces savanes, probablement repoussés par le sol sableux bien drainé et trop sec pour eux et par les
incendies réguliers qui détruisent les plantules. La biodiversité diminuerait si la forêt ou la savane gagnait
entièrement.
Les mangroves sont des nurseries pour les poissons de mer. L’enchevêtrement des racines stabilise le
sol et le protège des tempêtes et de l’érosion, tout en offrant un abri à des millions de crustacés.
126 parc national de pongara
Plusieurs espèces de primates, dont le chimpanzé, le cercocèbe à collier blanc et même le gorille,
vivent encore dans les forêts de Pongara ; avec la protection contre la chasse, ils deviendront plus
visibles. Il s’agit d’animaux charismatiques que les visiteurs désireront observer au Gabon.
Les savanes de Pongara abritent de nombreuses espèces de fleurs, d’insectes et d’oiseaux, mais il
faut avoir l’oeil exercé pour repérer un troupeau des timides potamochères. Les groupes familiaux
sortent de la forêt pour rechercher leur nourriture dans les prairies et des racines
dans les zones boueuses.
Pongara
parc NATIONAL de PONGARA
Lagunes
Plages
Océan
Une étroite bande de lagunes saumâtres s’est formée derrière les plages, là où les dunes empêchent les
cours d’eau d’atteindre l’océan. L’eau douce bloquée parvient parfois à se frayer un chemin à travers la
plage. Les quelques familles de cercocèbe à collier blanc qui survivent à Pongara peuvent être observées
recherchant des crabes fantômes et des fruits près des lagunes.
Le Gabon est connu dans le monde entier pour sa faune côtière. Même près de la plus grande ville
du pays, de nombreux animaux sont actifs sur les plages de Pongara. On voit parfois des traces
d’hippopotames et de crocodiles entre les lagunes et la mer, près d’Ekwata. Des centaines de tortuesluths pondent à Pongara, la majorité juste au sud de la Pointe-Denis. Les jeunes tortuesluths cherchent à atteindre la mer juste après l’éclosion dans leurs nids sur la plage. Les côtes
du Gabon constituent également un habitat pour d’autres espèces de tortues marines.
Le dauphin commun et plusieurs autres espèces de dauphins vivent en mer près de Pongara ou y
passent en migration. Les tortues marines ont trouvé en Pongara un endroit romantique et elles voyagent
d’aussi loin que le Brésil pour se reproduire et pondre leurs oeufs sur les plages du Gabon d’octobre à
mars.
Les vautours palmistes sont communs, et se perchent en hauteur au-dessus des lagunes, prêts à
s’envoler pour chercher un poisson échoué, ou pour trouver des noix de palme dans la forêt proche. La
majorité de l’écosystème est constituée d’interactions inconnues entre minuscules invertébrés
et plantes, qui forment un réseau de merveilles cachées.
Les oiseaux de mer, dont plusieurs espèces de sternes, pêchent les petits poissons dans les eaux peu
profondes. La sterne des baleiniers, une espèce menacée, vit sur les côtes gabonaises
en dehors de la période de reproduction.
Les populations de poissons marins sont importantes pour les pêcheries gabonaises et sont menacées
par les activités de pêche illégales. Des bateaux de pêche industrielle étrangers sont observés de plus en
plus fréquemment dans les eaux gabonaises (à trois milles nautiques de
la plage), notamment au sud de Pongara. Non seulement, ils prélèvent de grandes quantités de poissons
au Gabon, mais leurs chaluts sont une cause importante du déclin des tortues
marines - or, le Gabon doit préserver ces tortues pour le tourisme.
parc national de pongara 127
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Pointe Ouingombé
Pointe Ngombé
Phare
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Zone d’infrastructure
touristique Proposée
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Pointe Pongara
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3
Pongara offre des activités de loisir exceptionnelles pour les habitants
de la capitale proche. Une nouvelle maison du parc national proposant
services et magasins rendra le parc plus accessible, tandis que la fréquentation
accrue du parc générera des revenus. Des sentiers nature et des visites
guidées encourageront l’exploration. Des voyages scolaires devront être
organisés (si possible avec des soutiens institutionnels) et du matériel éducatif
pour tous les âges sera fourni aux bureaux de l’entrée du parc. Des cartes
d’accès à tarif réduit seront proposées aux visiteurs fréquents.
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na
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na
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Des loisirs pour la région de Libreville
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un
Il y a suffisamment d’espace
sur le côté occidental du parc
pour ajouter de nouveaux
hébergements et des terrains
de camping. Chaque opérateur
pourra bénéficier d’une concession
spacieuse.
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H
C
H
C
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H
H
Service de bac fréquent
Entrée du Parc
Une tour distinctive devra être construite
en face de la capital, attirant l’attention
sur le parc, près des hôtels qui existent
à Pongara et à Libreville. Un site approprié est
à identifier.
Course de Quad
Une zone de récréation devra être attribuée
pour la pratique du quad. L’utilisation des
quads devra être interdite dans les autres
partie du parc .
Nouvelles routes
Un nouveau système routier dans
le parc permettra un accès aux hôtels.
5 km
Zone Tampon
Gong
H
oué
Les eaux Bleues
A proximité des côtes, l’eau devient
sombre à cause de l’eau en
provenance de l’Ogooué, mais
ici elle est d’un magnifique bleu.
WCS & cresolus
128 parc national de pongara
a-W
on
gu
é
H
ng
Équateur
Wo
Gauche: Des plates-formes de camping seront
disponibles pour les visiteurs. Ces structures
surélevées temporaires restent légères.
La région au sud du parc pourrait être
intégrée dans un plan de zonage pour
être développée suivant les règles
environnementales de Parcs du Gabon.
rs
Droite, de haut en bas: À l’entrée, les visiteurs
trouveront des points d’information, pourront
s’inscrire à des visites en bateau ou en véhicule
tout-terrain, ou louer des VTT et des kayaks.
L’utilisation des quads est réglementée.
zonage future
Ve
Ci-dessus: La nouvelle maison du parc, qui fera
également office d’entrée, accueillera les visiteurs
venant par ferry à la Pointe-Denis. Des bars et des
magasins de souvenirs seront situés à proximité.
Cet emplacement de l’entrée du parc bénéficiera à
la communauté locale en générant des revenus et
des emplois à la Pointe-Denis.
Rendre la nature accessible
LéGENDE
Des Quais améliorés
La zone du Parc
L’amélioration des infrastructures sur
les quais de Libreville devra profiter aux
touristes et autres utilisateurs.
Les Infrastructures
du Parc (1A)
Accueillir des visiteurs tout en protégeant
la nature
ZONE VILLAGEOISE (3)
VILLAGEOISE
Zone hors limites (4)
Zone interdite
Entrée
Bureau
Zone tampon du parc (5)
Patrouille
TAMPON
Recherche
transport
Aérodrome
Route Principale
ZONE DE CONCESSION
TOURISTIQUE (2)
Route sEcondaire
CONCESSION
TOURISTIQUE
H
H
Site d’hôtel proposé
Site d’hôtel
(à préciser)
Hôtel
existant
H
C
C
Camping proposé
À Pongara, le concept est de maximiser la fréquentation sans causer
de dégradations environnementales. Le succès sera obtenu avec un
impact minimal si les développements prévus sont conçus, construits
et fonctionnent en harmonie avec le terrain. Les zones de mangrove
seront laissées à l’état sauvage, constituant une assurance pour les
pêcheries gabonaises.
Piste
piste proposé
Au moins quatre nouveaux hôtels (vingt lits chacun avec restaurant), sur
des sites définis dans le parc, attireront les visiteurs en villégiature près des
plages. Ils sont prévus en tant que concessions de Parcs du Gabon d’un
kilomètre chacune, espacées d’environ cinq kilomètres pour ne pas se gêner
mutuellement. Un autre nouvel hôtel est prévu, avec un luxueux espace de
réceptions et de conférences. Tous les hôtels seront construits suivant des
règles strictes de développement durable, comprenant abattage minimal des
arbres, toilettes à compost, énergie solaire pour limiter la dépendance du
pétrole, construction en retrait de la plage et contrôle des lumières pour
la protection des tortues marines. Le logement du personnel des hôtels
sera situé en dehors du parc. Un développement plus intensif est approprié à
la Pointe elle-même.
SENTIER
SENTIER PROPOSé
Train
Gare
Camping existant
PISTE D’ATTERRISSAGE
Tous les tours en véhicule devront se conformer à une réglementation
stricte contre la conduite hors-piste. Les quads ne seront autorisés que dans
les zones prévues à cet effet, avec acquittement d’un droit d’entrée. Les
véhicules abîment les fragiles écosystèmes et constituent un coût pour
Parcs du Gabon. Les jet-skis ne seront pas autorisés dans le parc.
La Pêche
La pêche artisanale dans le parc est
exceptionnellement autorisée comme
une activité n’étant pas sous la
réglementation de la pêche en vigueur.
Igombiné
Mangroves
Les mangroves du parc national de Pongara
sont d’importants lieux de reproduction de
plusieurs espèces de poissons qui contribuent
à l’économie locale.
5 km
Zone Tampon
Avec l’expansion de la capitale et la croissance de Pointe-Denis, les terrains
côtiers autour de Nyonié, entre Pongara et Wonga-Wongué, vont
probablement être recherchés pour des résidences secondaires. La voie
d’accès la plus rapide pour cette région passera dans le parc. Parcs du Gabon
devra donc mettre en place un péage sur les quais pour les véhicules allant
de Libreville au sud de Pongara. Avec le développement de la zone tampon
sud, ces droits de passage constitueront une importante source de
financements pour le fonctionnement du parc.
Igo
mb
iné
PROPOSITION d’une route payante
Proposer une route payante pour les véhicules
qui circulent dans le parc en transit pour le sud
est une source de revenu supplémentaire pour le
parc.
N
0
5
10
Km
15
20
Un accroissement des rotations des navettes est prévu pour tenir compte de l’augmentation du nombre
de visiteurs. Les Gabonais se féliciteront de la prospérité apportée par le tourisme.
parc national de pongara 129
Pongara
Parcs gabon (1)
Des sentiers nature novateurs
Les visiteurs pourront explorer six habitats
Une promenade d’initiation de plusieurs kilomètres dans la nature est
proposée, à partir de l’entrée du parc national. En une sortie, les visiteurs
pourront explorer six habitats — un aperçu de tous les écosystèmes côtiers
du Gabon — de façon amusante et éducative. La marche commencera par
un court caillebotis dans la mangrove permettant de s’approcher des timides
crabes, des poissons et des périophtalmes. Suivra un jeu de « qui est passé
par là ? » sur la plage, puis une passerelle permettra d’observer les oiseaux
dans la canopée en forêt. Des excursions nocturnes guidées sur la plage
permettront d’observer les tortues de mer. Ce projet se prête parfaitement au
mécénat de haut niveau par des donateurs internationaux ou des entreprises.
Dans l’idéal, le financement devra couvrir la mise
en place et le fonctionnement.
6
Grimper au sommet des arbres pour explorer
la canopée de la forêt humide, avec des
mangeoires pour voir de près les touracos, tisserins
et souimangas. Le tracé final du sentier nature sera
défini sur le terrain.
3
Regarder l’océan avec un télescope. Utiliser des
signes graphiques divertissants pour connaître
les poissons de l’océan que nous mangeons —
certains d’entre eux grandissent dans les mangroves,
ici-même.
5
Le caillebotis dans la mangrove sera partiellement couvert pour
dissimuler les visiteurs et limiter les reflets, afin de pouvoir s’approcher
des crabes violonistes agitant leur grande pince ou des périophtalmes
recherchant leurs proies sur la vase. « Pourquoi les animaux se comportentils ainsi ? » Des panneaux fourniront les réponses.
2
Un jeu de devinettes sur la plage, avec des
modèles d’empreintes à proximité pour aider
à trouver les réponses. « Qui est passé ici ? Etait-ce
réellement un hippopotame ? ».
4
Marcher dans la savane pour observer des buffles sauvages,
des fleurs et des oiseaux dans les herbes. Les grands animaux
sont rares et craintifs.
1
Dans les lagunes, on observera de loin les gros
animaux, et de près les plus petits poissons.
130 parc national de pongara
La nouvelle entrée du parc
national
vision
Permettre un accès facile à des milliers
de visiteurs
À l’entrée, un petit village de cafés et de concessionnaires offrira aux visiteurs
une exposition permanente, différents services, des accès aux sentiers-nature
et à la Pointe-Denis, des locations de kayaks et de tentes, et des lieux de
rendez-vous pour les visites guidées.
WCS & cresolus
Ci-dessus: Des tee-shirts et des cadeaux à l’effigie de Pongara seront conçus et fabriqués localement
pour être vendus aux visiteurs. La majorité des touristes veulent rapporter des souvenirs de leurs
voyages.
En haut à gauche: La tour d’entrée distinctive accueillera les visiteurs, permettra de percevoir
les droits d’entrée et fournira des services d’orientation et d’information. Des concessionnaires proches
proposeront magasins de souvenirs et bars, ainsi que location de bateaux et de matériel
de camping. Une plaine sableuse proche permettra d’accueillir des événements importants.
Extrême gauche: La plupart des visiteurs arriveront à l’accueil par le nouveau quai des ferrys,
qui fera office d’accès officiel au parc national de Pongara.
Gauche: Pongara devient le “Jackson Hole” du Gabon, mais une bonne planification et une gestion
sensible sont nécessaires pour s’assurer que les développements en cours et prévus suivent un plan
d’aménagement et les normes de Parcs du Gabon et sont soutenus par l’association “Les Amis
de Pongara”.
parc national de pongara 131
Pongara
Les projets pour Pongara prévoient une fréquentation importante par des
groupes divers — citoyens gabonais, écoliers, expatriés et touristes étrangers.
Une nouvelle entrée et une tour d’observation doivent être construites pour
être visibles à plusieurs kilomètres à la ronde et accueillir les visiteurs. Les
tours des parcs sont destinées à devenir une image caractéristique utilisable
pour le marketing international de Parcs du Gabon.
Construire en bord de plage
Assurer une expérience positive de la plage
camper dans des
secteurs indiqués sur
des plateformes
les toilettes
et la douche
centrales sont
fournies
point central pour
déchets
plage maintenue
pour tout le monde
De nombreux pays ont eu de graves problèmes de surdéveloppement car
ils n’ont pas fixé de limites lorsqu’il en était encore temps — cela est
particulièrement vrai des plages célèbres comme celles de Thaïlande ou
du Mexique. Sur ces sites, le développement immobilier anarchique
a provoqué de graves problèmes. Au final, la nature a perdu et le
gouvernement a dû supporter des coûts importants d’assainissement.
L’objectif du Gabon est de construire dans une optique de développement
durable — encourager un développement économiquement bénéfique et
fournir une bonne qualité de vie à la population, tout en protégeant
la nature et les sites pour tous. Il doit toujours rester des plages désertes pour
assurer un habitat à la faune et de l’espace pour les hommes.
des foyers de feu seront
fournis, ainsi que du
bois précoupé (compris
dans le prix)
Comment construire en tenant compte des tortues à
Pongara ?
Comment autoriser le camping sans envahir
les plages
Au moins 15 mètres
Certains visiteurs ne peuvent pas se permettre
d’aller à l’hôtel, d’autres préfèrent camper. Une
série de plates-formes où ils pourront placer
leur tente (ou une tente de location) seront à
leur disposition auprès des concessionnaires à
l’entrée du parc. Les sites de camping seront
groupés, avec des sanitaires en commun, et
seront surveillés.
Tous les bâtiments devront être construits à au
moins 15 mètres du haut de la plage (là
où la végétation commence) pour conserver
une bande de végétation basse naturelle entre
les bâtiments et la plage. Les nouveaux hôtels
pourront facilement être dissimulés dans la
végétation pour cacher les lumières blanches qui
désorientent les tortues. Le tourisme aux tortues
génère des bénéfices significatifs
(voir chapitre Mayumba).
Utiliser uniquement des lumières rouges sur
la plage. Les lumières intenses peuvent
empêcher les tortues femelles de venir pondre
sur les plages et désorienter celles qui sont déjà
à terre. Adultes et nouveau-nés trouvent
le chemin de la mer grâce à la lumière ambiante
qui se reflète sur le ressac ; des lumières
artificielles peuvent les tromper et les conduire
vers la terre où elles mourront. Les lumières
rouges ne semblent pas gêner les tortues : ce
seront les seules lumières autorisées près des
plages, en particulier après dix heures du soir.
Utiliser des déflecteurs sur les éclairages
pour maintenir les plages dans l’obscurité, et
minimiser l’activité sur les plages lors de
la saison de ponte. Les tortues ont besoin de
nous — elles sont extrêmement vulnérables
lorsqu’elles viennent pondre à terre. Des
éclairages et des activités tenant compte des
tortues sont nécessaires dans les rares endroits
restants sur la planète où les tortues marines
peuvent encore se reproduire
avec succès.
Certaines personnes campent parce qu’elles aiment cela, d’autres parce
qu’elles n’ont pas les moyens d’aller à l’hôtel. Un ensemble de platesformes où les visiteurs pourront monter leur tente sera disponible auprès des
concessionnaires à l’entrée du parc. Il sera également possible de louer des
tentes.
Il sera interdit de planter sa tente directement sur la plage ; les tentes seront
placées dans la végétation, sur de simples plates-formes en bois permettant
de dormir confortablement hors d’atteinte des animaux. Les sites de camping
seront groupés pour pouvoir partager les sanitaires et être facilement
supervisés. Le site Internet de Parcs du Gabon (et des publicités dans les
revues de voyage) fera connaître Pongara et la façon de s’y rendre.
WCS & cresolus
Les plages du Gabon sont l’un des endroits les plus importants du monde pour les tortues de mer, espèces en danger, en particulier la plus grande d’entre elles, la tortue-luth. Il est important que
les bâtiments soient construits en retrait pour que la plage reste dans l’obscurité pendant la nuit, afin de permettre aux tortues de pondre sans risque. En retour, cela permettra d’attirer les visiteurs désireux
d’observer la ponte et l’éclosion des tortues marines.
132 parc national de pongara
Il sera nécessaire d’enlever les troncs
enchevêtrés qui peuvent piéger les tortues
ou les empêcher d’atteindre la partie sèche de
la plage, préférable pour pondre. On pourra
recycler ce bois sec et de grande valeur (« bois
de tortues ») pour les constructions. En utilisant
un matériau local, on utilise moins de carburant
et d’énergie qu’en le faisant venir de loin. La
construction « verte » tient en effet compte de
l’efficacité énergétique.
Construire de façon écologique
vision
Augmenter le nombre de visiteurs tout en
gardant une impression de nature
Avec une architecture dissimulée dans le paysage, les nouveaux hôtels du
parc seront peu visibles. Sur chaque site, les grands arbres (plus de 10 mètres)
seront conservés pour fournir ombre et camouflage. Les constructions seront
placées à plus de 15 mètres de la limite de la végétation en haut de plage,
pour la protection des tortues et pour l’esthétique. Les structures ne devront
pas dépasser la cime des arbres (au minimum deux mètres sous la canopée
adjacente).
La végétation basse de haut de plage devra toujours être conservée, car elle
est nécessaire pour fixer physiquement la plage. Les zones défrichées ne
devront pas dépasser 5 mètres de large et 5 mètres de chaque coté. La
végétation naturelle servira également à dissimuler les barrières de sécurité.
La suppression ou l’élagage de toute végétation ou arbre devra être approuvé
à l’avance par Parcs du Gabon. Toutes les structures devront utiliser des
couleurs et des matériaux naturels pour se fondre dans le paysage.
WCS & cresolus
Ci-dessus: Les nouveaux hôtels conçus écologiquement constitueront une vitrine dont le parc national de Pongara sera fier. Ils seront éloignés de la plage pour protéger les tortues, conserveront et incorporeront les
arbres existants pour l’ombre, les bâtiments seront séparés pour préserver l’intimité (ce qui est également demandé par les touristes) ; ici, la structure du toit permet de garder la fraîcheur en pleine journée et participe
à l’intégration dans l’environnement.
Vingt lits, la norme en écotourisme, sera la capacité maximale de chaque
hôtel. Chaque concessionnaire devra suivre des directives de développement
durable pour les bâtiments, ainsi que pour les routes, quais, entrées, zones
de services et autres infrastructures. Des restrictions fortes protègeront les
hommes et la faune, et représenteront de façon claire et honnête les attentes
de Parcs du Gabon.
Les leçons du Costa Rica
Le Lapa Rios Rainforest Ecolodge au Costa Rica est un modèle
Mauvais
exemple
Bon
exemple
de réussite de développement durable, combinant
construction « verte » et conscience sociale. Il a été
construit à 100 mètres de la mer sur des crêtes
qui reçoivent le vent. Le site a été attentivement
choisi, et les matériaux de construction sont
en harmonie avec l’environnement. L’hôtel
aide la population locale en employant des
habitants et en finançant l’école. Les clients
ont des activités « vertes » telles que marches en
forêt tropicale, observation des oiseaux, kayak
de mer, pêche « no kill » et surf.
Certains bâtiments existants à Pongara montrent le mauvais exemple. Celui-ci est construit directement
sur la plage ; ses couleurs vives et artificielles le font trop ressortir dans le paysage.
D’autres bâtiments existants à Pongara sont des modèles à suivre, construits en retrait de la plage et
utilisant des couleurs naturelles. Celui-ci se fond dans le paysage et est peu visible.
parc national de pongara 133
Pongara
La partie occidentale du parc national de Pongara peut abriter au moins huit
petits hôtels et un site de camping sans que l’affluence soit trop importante
ni que l’impression de nature sauvage soit perdue. Dans ce but, les
bâtiments doivent être conçus pour se fondre dans le paysage.
Etre durable, c’est quoi ?
les manches à air capturent la
brise marine et la font circuler
dans les bâtiments
Des lendemains meilleurs grÂce à des
constructions écologiques aujourd’hui
La conception durable, ou « verte », est un mouvement répandu actuellement
en architecture, de plus en plus suivi du fait de sa logique écologique, de son
bon rapport qualité-prix à long terme et de son éthique de prise en compte
des matériaux, des populations et des climats locaux. Plutôt que de refléter
une culture de consommation, ce concept implique
de mieux vivre, de façon durable et en accord avec la nature.
électricité solaire
chauffe-eau
solaire
toit isolé pour l’isolation
et l’esthétique
Les constructions n’ont pas besoin de ressembler à des machines, mais
peuvent être confortables (voire luxueuses) et le montrer, fondues dans
la nature, et donner une impression de modernisme, de traditions africaines
et de nature mêlés. Certaines de ces applications seront visibles à Pongara
dans la conception du Crabe Fantôme.
matériaux locaux
(“bois de tortue”)
système de
biofiltration
piscine écologique
collecte et filtration
de l’eau de pluie
utilisation du vent plutôt que de la climatisation
Afin d’économiser l’énergie, les bâtiments sont élevés, les plafonds sont hauts, et les fenêtres tournées
vers la mer sont larges pour profiter de la moindre brise.
construction à l’ombre des arbres
Afin de garder la fraîcheur aux bâtiments, ceux-ci sont situés sous les arbres existants pour profiter de
l’ombre de midi. La majorité des promoteurs immobiliers font l’erreur d’enlever les arbres.
des prises d’air sur les toits
Dans la tradition arabe, des entonnoirs sur les toits dirigent l’air frais vers les chambres pour les
rafraîchir. Les prises d’air modernes, rotatives, captent le moindre souffle d’air.
des ventilateurs de plafond mus par l’énergie solaire
Une autre solution facile pour éviter une climatisation coûteuse est d’utiliser des ventilateurs qui
rendent agréables chambres et salons.
isolation des toits
Pour garder la fraîcheur à l’intérieur, on utilise des auvents larges, des structures spécifiques pour la
ventilation, une construction sur un axe est-ouest et des toits doubles (l’air circulant entre les deux) ou
isolés par une couche de terre plantée de végétation locale.
134 parc national de pongara
construire en tenant compte des tortues
Garder les plages dans l’obscurité la nuit en conservant la végétation basse autour des bâtiments, pour
empêcher la lumière de l’hôtel d’atteindre la plage et de désorienter les tortues. Utiliser des lampes
orientées vers le sol pour les chemins.
des toilettes sans eau
Une technologie moderne ayant fait ses preuves depuis plus de dix ans a montré que les toilettes à
compost fonctionnent parfaitement, ne sentent rien et permettent d’éviter de déverser des eaux noires
dans le sol d’un grand parc national.
utiliser la biofiltration
Pour ne pas envoyer les eaux de cuisine et de douche directement dans la fosse septique, on utilise des
réservoirs de biofiltration avec une végétation aquatique qui élimine naturellement les nitrates en excès.
utiliser des panneaux solaires
Des panneaux solaires placés sur les toits constituent la principale source d’électricité. Les groupes
électrogènes bruyants (qui consomment beaucoup de carburant) ne servent qu’en appoint.
utiliser les nouvelles éoliennes
Les régions côtières ont souvent du vent. Les nouveaux types d’éoliennes, silencieuses
et légères, permettent d’alimenter l’éclairage nocturne.
toilettes
sans eau
construire avec des matériaux locaux pour éviter au maximum les
transports
Recycler les matériaux. Enlever les troncs bien secs échoués sur la plage favorise la présence des tortues.
On utilisera des tronçonneuses pour débiter directement sur la plage.
ne pas utiliser de matériaux toxiques
Le dégazage est un problème courant pour les bâtiments neufs incorporant des matériaux tels que
certains revêtements et peintures avec des solvants toxiques.
protection du site durant la construction
Avant le chantier, protéger les principaux groupes d’arbres pour ne pas les abîmer et pour empêcher
l’érosion durant la construction. Ne pas niveler : travailler avec les niveaux existants préserve le
drainage souterrain et les microclimats.
utiliser des pavages perméables
Minimiser le ruissellement et l’accumulation de chaleur et maximiser l’alimentation de
la nappe phréatique en évitant les revêtements durs et imperméables. Construire des
pistes étroites.
construire en retrait de la plage
Les bâtiments sont placés à au moins 15 mètres de la limite de la végétation de haut de plage, à la fois
pour la protection des tortues et pour l’esthétique.
vision
Un magnifique lodge sur
la plage
Le Crabe Fantôme: un nouvel hôtel de luxe
Le Crabe Fantôme tire son nom des beaux crabes ocypodes (ghost crabs en
anglais) si caractéristiques des grandes plages du Gabon. L’élégante silhouette
de ces crabes servira de leitmotiv pour cet hôtel luxueux et moderne ayant la
nature pour thème. Des artistes africains le décoreront avec des variations sur
le crabe. Les grandes chambres aux hauts plafonds seraient placées face à la
mer, les longs rideaux blancs frémissant à la moindre brise de mer.
De hautes colonnes seront fabriquées à partir des bois flottés recyclés. Ce
grand hôtel deviendra un modèle de combinaison entre le meilleur style
africain contemporain et le développement durable, inspiré de la nature,
et en favorisant sa préservation.
WCS & cresolus
À gauche et ci-dessous : Le Crabe Fantôme sera conçu pour être aussi beau et pur que la nature conception « verte » et expérience unique. Le projet implique un site surplombant la mer, une structure
ouverte pour recevoir le vent et une construction en bois flotté provenant des plages. Les plafonds élevés
donnent une impression de luxe et de confort, tout en diminuant la dépendance à l’électricité. La vue
d’artiste ci-dessous illustre un intérieur, avec de grandes pièces ouvertes qui permettent la circulation de
l’air.
Droite: L’élégance du design africain est idéale pour le Crabe Fantôme. L’utilisation moderne de styles
traditionnels indiquera de façon subtile aux hôtes qu’ils sont arrivés dans un endroit unique en Afrique. Le
décor des chambres pourra inclure des designs fonctionnels comme des spots de lumière scintillante à
droite. La lumière est captée sur le toit du bâtiment et redirigée dans les chambres par des ampoules
qui la réfléchissent. Ces tubes solaires permettent la lumière naturelle, réduisant ainsi les besoins en
électricité et ajoutant un élément de design attractif.
parc national de pongara 135
Pongara
Parmi les nouveaux hôtels prévus en bord de plage, il y aura un lodge de
grande classe de dix chambres, avec un luxueux restaurant et une grande salle
privée de réception et de banquet face à la mer. Les designers envisagent, à
Pongara, le Crabe Fantôme, un lodge de charme sur la plage. Le marché de
Libreville peut entretenir un lodge de ce genre pour les rencontres d’affaires,
les réceptions privées et les grands mariages.
Des loisirs familiaux en forêt
RÉCEPTION
BUREAU,
BIBLIOTHÈQUE,
ORDINATEURS
Une expérience unique dans la nature
Dans le cadre des loisirs et du tourisme basés sur la découverte, le Crabe
Fantôme offrira de nombreuses activités aux visiteurs : sentiers en forêt,
promenade dans la canopée, tours en bateau, pêche, observation
d’animaux avec un guide, excursions nocturnes sur la plage pour observer les
tortues. Le principal sentier-nature de Pongara est proche. Une grande partie
de ses utilisateurs pourra être constituée de visiteurs venant au restaurant ou
pratiquant des activités à la journée. L’hôtel pourra également proposer des
services de yoga et de massage. Plutôt qu’une expérience passive, il incitera
à une participation active à des activités dans la nature. À moins d’une heure
de Libreville, c’est l’endroit idéal pour les seminaires et les conférences, avec
une salle spéciale pour les réunions et
les présentations multi-média.
SALLE DE CONFÉRENCE,
MULTIMEDIA, bar
TOBOGGAN (RAPIDE)
FLOTTER (LENTEMENT)
BUNGALO
Imaginez une piscine serpentant dans la forêt, disparaissant entre les grands arbres. Les visiteurs pourront nager dans la forêt tropicale comme s’ils étaient dans
une rivière. Les nouvelles technologies biologiques évitent d’avoir recours à de grandes quantités de chlore, permettant d’avoir une piscine écologique.
Le Crabe Fantôme : Les espaces intérieurs et extérieurs s’entremêlent, la salle de banquet et
de réceptions privées pouvant être séparée de l’hôtel et de la zone familiale. De nombreuses pièces
donnent sur la mer — salle à manger, chambres et salles de réception. La piscine-rivière et la
passerelle dans la canopée participent à l’intégration de cette architecture écologique dans la nature.
Tout Librevillois et touriste de passage adorera un week-end au Crabe Fantôme. De plus, de
nombreux voyages organisés y commenceront ou y termineront leur tour du Gabon, pour que leurs
clients se reposent dans un cadre luxueux, dans la nature mais près de l’aéroport.
vision
Gauche: L’hôtel va accueillir une grande variété
de visiteurs, des familles locales aux visiteurs
internationaux de passage à Libreville pour les
voyages d’affaires.
en bas: Beaucoup de découvertes seront
possibles. Dans la piscine, les visiteurs
découvriront un habitat pour les cyprinodontes.
Dans la nature, ces petits poissons brillamment
colorés vivent dans les mares temporaires
proches de ruisseaux peu profonds. Les
aquariophiles allemands, japonais et américains
connaissent le Gabon pour ses nombreuses
espèces de cyprinodontes endémiques.
WCS & cresolus
136 parc national de pongara
RESTAURANT,
BAR PRINCIPAL
Champagne en forêt
Un séjour inoubliable mêlant luxe et nature
vision
Dans cet hôtel, tout semblera faire partie de la nature. Des espaces de
réception en extérieur s’étendront de la plage à la forêt, et même jusque
dans la canopée où des mangeoires camouflées attireront souimangas,
touracos et merles métalliques. Une rivière naturelle sera incorporée dans
le mur de la salle de réception, abritant de beaux poissons et tortues de
la région. Des activités et des créations liées à la nature feront partie
intégrante de chaque événement — colloques professionnels en semaine,
mariages élégants et soirées privées, ou week-ends en familles. Pour les
rencontres professionnelles, des équipements spéciaux et des salles de réunion
supplémentaires seront nécessaires. L’hôtel doit être conçu pour ces différents
types d’utilisations.
WCS & cresolus
vision
Ci-dessus: Le Crabe Fantôme sera un lieu
d’exception pour les réceptions et rencontres
professionnelles près de la capitale - faisant
partie de la forêt, avec des innovations
remarquables.
Gauche: Montée dans la canopée pour observer
oiseaux et même singes depuis
une passerelle.
Droite: L’élégant crabe fantôme des plages
proches sera source d’inspiration pour les
meubles et la décoration. Il représentera
l’expression du nouveau style gabonais
d’intégration de la nature et de design
écologique. Dans le style parisien contemporain,
les fauteuils pourraient être sculptés en lucite
claire et rappeler les crabes fantômes.
WCS & cresolus
parc national de pongara 137
Pongara
Le Crabe Fantôme, prévu dans un site où la forêt tropicale rencontre
la plage, offrira un tourisme de luxe intégrant nature et design. À un peu plus
d’une heure de bateau de la capitale, cet hôtel transportera ses hôtes dans un
autre monde. Il sera conçu comme un petit hôtel de luxe de 10 chambres
proposant des activités pour les familles et les touristes, et attirera d’autres
clients en offrant des possibilités uniques de réceptions et de banquets à
l’intérieur et à l’extérieur. Il jouira rapidement d’une réputation hors norme.
Le tourisme de bord de mer nécessite
des plages propres
Nettoyage des plages pour le tourisme et
les tortues
Le tourisme de bord de mer implique des plages sans déchets, sans égouts et
sans mazout. Pongara a les plages les plus proches de Libreville, et pourtant
la plupart sont couvertes de tonnes de plastiques non biodégradables
apportés par la mer qui y restent pour des années. De plus, les déchets sur
la plage peuvent piéger les tortues venues pondre. Pongara doit suivre
l’exemple de Loango en nettoyant ses plages.
Droite: Imaginez une vaste campagne
bénévole de nettoyage des plages à Pongara.
Cela permettrait d’éliminer des tonnes de
plastiques et autres déchets non dégradables,
les poubelles du monde jetées par-dessus bord.
La future plage sera propre, prête à accueillir
les visiteurs. Toutefois, le problème des bois
échoués demeurera. Plus de 10 000 troncs
ont été comptés sur les plages du sud de la
capitale, à partir de photos aériennes. Les amas
de billes sont plus qu’une nuisance esthétique,
ils constituent un grave danger pour les tortues
venant pondre. De plus, ce bois est utilisable.
Il peut être recyclé en bois d’œuvre pour la
construction, en particulier si l’enlèvement des
troncs dégrade peu les plages. Le recyclage
de ces billes est une option écologique pour la
construction des bâtiments et hôtels dans le
parc, mais cela ne doit pas être au détriment
des plages. Des tronçonneuses sont la meilleure
solution, permettant de couper les billes sur
place. À Libreville, où il n’y a pas de site de ponte
de tortues, il est utile de conserver les troncs
sur les plages pour limiter l’érosion ; à Pongara,
la protection des tortues est extrêmement
importante.
vision:
avant
vision:
APRÈS
Un grand nettoyage des plages du parc national
de Loango, effectué par Africa’s Eden, a retiré les
plastiques et autres déchets non dégradables.
L’équipe de nettoyage a collecté et brûlé jusqu’à
3 000 objets par jour.
Piégée par des troncs en cherchant un endroit
sec pour creuser son nid, cette tortue de mer est
perdue. Les tortues, qui ne peuvent pas reculer,
meurent sous le soleil brûlant quand elles sont
bloquées dans un cul-de-sac. Les troncs les
empêchent également d’atteindre le sable sec en
haut de plage, préférable pour les nids. Dans ce
cas, les femelles sont con­traintes à creuser leur
nid près de la mer, et leurs œufs sont détruits.
véhicules de loisir interdits dans les parcs
Pour le bien-être des visiteurs et celui de la faune, les jetskis sont interdits et les quads autorisés
uniquement dans certaines zones du parc national de Pongara. Seuls leurs pilotes apprécient le
vacarme de ces engins.
138 parc national de pongara
L’érosion et l’influence humaine sur des savanes
fragiles détériorent déjà le parc national. Il faut
interdire la conduite hors piste et faire respecter
cette interdiction.
la chasse limite le tourisme
AUJOURD’HUI
Le tourisme implique des animaux qui ne fuient pas
Les buffles de Pongara s’enfuient immédiatement lorsqu’ils
voient des hommes. Cela constituera un problème
pour le tourisme, jusqu’à ce que l’on trouve un
moyen efficace de stopper la chasse dans les
parcs et d’habituer les animaux à la présence
de personnes inoffensives à proximité. Cela
a été réalisé avec succès ailleurs. Pour entrer
en compétition avec d’autres destinations
d’écotourisme, le Gabon doit avoir une faune
habituée au déclic des appareils photos, et non à
la détonation des armes à feu. Le Gabon ne pourra pas
avoir une bonne place dans le marché de l’écotourisme si les animaux fuient
l’homme.
Les touristes ont une image très négative de la chasse, ce que savent les
professionnels du tourisme. Durant la conférence 2004 de l’Overseas
Private Investment Corporation sur le tourisme au Gabon, le plus gros
investisseur touristique en Afrique a déclaré venir au Gabon pour observer
et investir — mais attend actuellement que la chasse soit stoppée dans les
parcs et que la consommation de viande de brousse ne soit plus visible pour
les touristes.
Les leçons de la Zambie
Beaucoup de touristes fortunés vont maintenant en
Zambie pour observer la faune et photographier
de près les éléphants de savane et de nombreuses
autres espèces dans des parcs où la chasse est
interdite. Le Gabon doit s’en inspirer.
LA Nécessité d’arrêter la chasse dans les parcs
Le parc national de Pongara a connu une chasse excessive. Les chimpanzés,
éléphants, buffles et petits primates ont disparu ou se cachent. Or les
touristes commencent à être attirés au Gabon par des photos spectaculaires
d’animaux, vues dans des magazines, mais la faune est invisible en de
nombreux endroits et ils peuvent être déçus. Afin de développer un
programme touristique ambitieux au Gabon, pour stimuler l’économie
et créer des emplois, la chasse doit être progressivement interdite en de
nombreux endroits. Un animal chassé ne bénéficie qu’au chasseur, tandis
qu’un animal vivant peut bénéficier à des centaines de visiteurs. Avec un
meilleur respect de l’interdiction de la chasse dans les parcs, la faune de
Pongara reviendra lentement (comme au parc national de Loango). Après des
années de protection contre les fusils et la chasse depuis des véhicules rapides,
les éléphants, buffles et potamochères sauvages de Loango commencent
à tolérer la présence de véhicules proches. Ils ont davantage peur d’un
véhicule que d’une personne à pied. Contrairement à Pongara, les buffles et
potamochères des grands enclos de Lékédi (près de Franceville) ont appris
que les hommes ne sont pas dangereux, et l’approche photographique est
possible. Il n’est pas trop tard pour
les animaux de Pongara.
vision
Le développement touristique nécessite un plan sur plusieurs années et
en plusieurs phases pour arriver à l’arrêt total de la chasse dans les parcs
nationaux (et dans les zones tampons environnantes), et pour diminuer
la consommation de viande de brousse achetée sur les marchés. Si la nation
gabonaise veut devenir le leader du tourisme mondial en forêt équatoriale
africaine, le Gabon doit mettre en place un plan intégré pour arrêter
la chasse dans les parcs nationaux et les autres zones-clés.
Le tourisme de vision de faune a une importance
économique
L’écotourisme est indispensable à l’économie de nombreux pays.
La Société internationale d’écotourisme rapporte que 80% des touristes
venant au Kenya désirent voir des animaux, et 60% des visiteurs en Afrique
du Sud viennent pour les safaris et les parcs nationaux. Presque la moitié des
touristes au Pérou vont dans des sites naturels, et un tiers de ceux qui vont en
Australie sont des écotouristes.
Gauche: Actuellement, les savanes de Pongara semblent vides, parcourues seulement par les
sentiers des braconniers. Or les touristes veulent observer la faune. Dans le futur, il leur sera possible
de voir des troupeaux de buffles et de potamochères, ainsi que des panthères et des singes en forêt —
mais seulement après l’arrêt de la chasse. La remontée des effectifs de faune est lente (à moins que des
animaux ne soient réintroduits depuis d’autres zones). Sans interdiction de la chasse, le tourisme restera
à un niveau peu élevé.
parc national de pongara 139
Pongara
Afin de créer un tourisme durable, le Gabon doit avoir
un plan en plusieurs phases pour stopper la chasse
dans les zones-clés. Les niveaux actuels de
chasse au Gabon ne sont pas durables pour
certaines espèces, notamment les primates (du
fait du faible taux de natalité de ces espèces).
Des recherches ont montré que 25 000 à
35 000 tonnes de viande de brousse avaient été
consommées au Gabon, soit 50 % de plus que le
niveau estimé durable. La plupart de cette viande
fait l’objet d’un commerce sur les marchés urbains — c’est un luxe que le
Gabon ne pourra pas soutenir. De plus, des maladies graves peuvent être
contractées en mangeant la viande de primates proches génétiquement de
l’homme.
Un parc vide prêt pour
les animaux