fait chrétiens, enfants de Dieu et de l`Eglise". Un signe, est

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fait chrétiens, enfants de Dieu et de l`Eglise". Un signe, est
LE BAPTEME.
http://perso.wanadoo.fr/leon.paillot/ba11.htm
"...Il faut des rites. Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince. C'est quelque chose de trop oublié, dit le
renard..." Saint Exupéry - Le Petit Prince.
La célébration elle-même du baptême, les rites, le rituel, les signes que fait le prêtre sont
parlants.
Rappelons-nous d'abord la définition du baptême : "Le baptême est un sacrement qui ...nous
fait chrétiens, enfants de Dieu et de l'Eglise". Un signe, est un geste qui veut dire quelque
chose. Je suis de l'autre côté de la rue, je vous fais signe. Encore faut-il que vous compreniez le
signe que je vous fais. Le langage des signes nécessite un certain apprentissage.
Dans le rituel du baptême, il y a plusieurs signes, même si le signe essentiel est le rite de
l'eau. Les autres signes sont l'accueil à l'église - le signe de la croix - l'imposition des mains - le
saint chrême - le vêtement blanc - la remise du cierge allumé.
1 - L'entrée dans l'église.
Le mot "église" a une double signification : il signifie à la fois le contenant et le contenu, selon
la manière dont on l'écrit. Quand je lis "église", je pense à un bâtiment, à un édifice religieux.
Par contre quand je lis "Église", (avec un E majuscule) je sais qu'il s'agit de l'ensemble des
chrétiens qui se reconnaissent disciples de Jésus Christ, dans la même communion de foi
chrétienne. Quand les parents arrivent pour faire baptiser leur enfant, le célébrant les accueille
à la porte de l'église-bâtiment, et c'est lui qui introduit l'enfant dans l'Église, la grande famille
des chrétiens. Autrefois, il y avait même un geste symbolique : il posait son étole sur le corps du
bébé pour faire avec lui les premiers pas dans l'église. Rappelez-vous le sens étymologique du
mot grec "Église" : assemblée des fidèles convoqués. Voilà des gens qui ont été appelés, qui
viennent de partout, qui se rassemblent parce qu'ils ont répondu à une convocation : c'est
l'Église. Les parents qui viennent avec leur bébé ne font que répondre, eux aussi, à l'invitation
entendue ("Je voudrais bien, dit Dieu, que votre enfant devienne mon enfant"). A l'appel
entendu, ils répondent oui, et le geste du prêtre qui accueille et introduit dans l'église prend
toute sa signification si les parents sont pleinement conscients de la démarche qu'ils font et qui
les engage à vivre dans l'Église.
2 - Le signe de la croix.
Par le baptême, on n'entre pas dans n'importe quel groupe, dans n'importe quelle Église. On
entre dans l'Église de Jésus Christ. C'est ce que veut dire le signe de la croix que le prêtre et
tous les participants tracent sur le nouveau baptisé. Signe de la croix : signe de reconnaissance
des chrétiens entre eux. Nous avons tous étés "signés" au jour de notre baptême. C'est comme
une signature. Elle authentifie le geste que le prêtre, les parents, le parrain et la marraine, et
tous les baptisés présents qui le désirent ont fait sur le front de l'enfant. Comme nous tous, il
est désormais marqué de la croix du Christ. C'est à dire qu'il entre dans ce monde où l'Amour
est privilégié, puisque cet amour va jusqu'à donner sa vie. Un jour, le papa et la maman de ce
bébé lui apprendront à faire lui aussi personnellement le signe de la croix, à tracer sur son corps
ce signe de l'Amour de Dieu.
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Le rituel des adultes est accompagné d’une parole : "Reçois le signe de la croix du Christ.
C'est lui qui te marque lui-même du signe de son amour. Apprends à mieux le connaître, appliquetoi à le suivre, porte en ton corps le signe du salut : tes oreilles pour que tu écoutes la voix du
Seigneur, tes yeux pour que tu puisses entrevoir la gloire de Dieu, tes lèvres pour que tu saches
répondre à Dieu qui te parle, ton coeur pour que le Christ habite en toi par la foi. Sois marqué
tout entier du signe de la croix pour que tu possèdes la vie au nom du Père et du Fils et du Saint
Esprit."
3 - L'imposition des mains.
Le prêtre va poser sa main sur la tête du baptisé. En même temps, il prie pour lui. Il demande
à Dieu de protéger cet enfant de tout mal : du mal qui pourrait lui arriver, et du mal qu'il
pourrait faire. Ce geste évoque le geste courant du papa qui met sa main sur la tête de son fils
ou de sa fille, comme pour dire : Attention, c'est mon enfant. Que personne ne lui fasse du mal.
Je suis là pour le protéger du mal qu'on pourrait lui faire. Personnellement j'ajoute : tout père
qui se respecte est là également pour apprendre à son enfant à ne pas faire le mal et même à
lutter contre toutes les forces du mal qui règnent dans notre monde. Le baptisé, en effet,
devient un combattant : il devra apprendre à se battre, contre le mal dont la racine est en luimême (c'est le combat spirituel) et contre le mal qui, dans son environnement, fait tant de
ravages.
4 - Le signe de l'eau.
"A moins de naître d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est
né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit", annonce Jésus à Nicodème. C'est là,
dans l'eau du baptême que le péché, qui est cause de mort, est noyé comme sous les eaux du
déluge, comme sous les eaux de la mer Rouge. C'est là que jaillit la vraie vie, la vie éternelle, la
vie dont vit Dieu, celle que nous communique son souffle, son Esprit. Baptême = passage de la
mort à la vie, de la mort noyée par l'eau baptismale à la vie communiquée par l'eau vive, l'eau
vivifiée par l'Esprit divin.
5 - Un vêtement blanc.
Après le signe de l'eau, voici le signe du vêtement blanc dont le prêtre revêt le nouveau
baptisé. Ce peut être un simple bonnet blanc, ou une écharpe, ou la belle robe blanche toute
brodée que la grand'mère a sorti de son armoire, robe "de baptême" qui a servi pour plusieurs
générations de frères et sœurs, de cousins, cousines ou petits cousins-cousines. Quelle est la
signification de ce rite ?
Commençons par détruire une "idée reçue" : le blanc ne signifie pas la pureté, mais, dans
toute la pensée biblique, l'amitié, l'intimité avec Dieu. Déjà Qohélet (9, 8), reprenant une idée
de l'époque babylonienne, souhaitait ainsi à l'homme dont Dieu a agréé les oeuvres : "Que tes
vêtements soient toujours blancs et que l'huile ne manque pas sur ta tête" . "L'ancien des jours"
de la vision de Daniel (7, 9) siégeant sur un trône de feu, porte un vêtement blanc comme la
neige, de même que l'ange du matin de Pâques. C'est surtout dans l'Apocalypse que l'image est
employée, une dizaine de fois. Ceux qui portent ces vêtements blancs, ou qui sont invités à les
porter sont ceux qui jouissent d'une grande proximité avec Dieu. Eh oui, le nouveau baptisé
devient, par son baptême, un intime du Dieu de Jésus Christ : rappelez-vous également la scène
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de la Transfiguration où Jésus, dans son identité de Fils, porte un vêtement d'une blancheur
éclatante.
6 - L'onction avec le saint chrême.
Plus difficilement accessible à nos mentalités contemporaines, le signe que fait le prêtre en
marquant le front du nouveau baptisé avec le Saint Chrême, peut devenir parlant, si nous prenons
le temps d'y réfléchir. D'abord, il s'agit d'huile, et vous le savez bien, il est difficile d'effacer
une tache d'huile. Sur le linge, il faut un détergent, et sur une feuille de papier, c'est
ineffaçable. Le nouveau baptisé est marqué sur le front d'une marque ineffaçable : il est pour
toujours, marqué comme d'un sceau, le cachet qui authentifie sa dignité de chrétien.
L'huile, dans la vie courante, sert à de multiples usages. Elle sert à graisser les machines, à
entretenir les rouages, à empêcher que les moteurs ne se grippent. Elle sert également aux
sportifs pour tous les massages. Elle donne force, souplesse, possibilité de bon fonctionnement.
C'est tout cela dont le nouveau baptisé va pouvoir bénéficier par l'onction d'huile :
particulièrement force et souplesse.
Enfin, l'huile qui sert pour les baptêmes (et aussi pour les confirmations et les ordinations),
c'est le Saint Chrême, qui est un mélange d'huile d'olive parfumée. Elle fait de nous, dit la
liturgie, des "membres de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi".
7 - La remise du cierge allumé.
Un cierge est allumé au cierge pascal, puis remis au nouveau baptisé, ou à ses parents, ou à ses
parrains-marraines, ou mieux, à toute l'assistance. Quelle est la signification de ce rite ?
Jésus a dit : "Je suis la lumière du monde". Le cierge pascal qui brûle dans nos églises nous
rappelle cette parole : le Ressuscité du matin de Pâques illumine le monde de la clarté son
témoignage. Et puis, Jésus, s'adressant aux disciples, dès le début de son ministère en Galilée,
leur a dit : "Vous êtes la lumière du monde". C'est pourquoi on remet ce cierge, allumé au cierge
pascal, au nouveau baptisé. On passe le relai. On transmet la flamme au nouveau-né à la vie
nouvelle. Désormais, il devra être une lumière pour le monde. Pas besoin d'insister beaucoup sur
le symbolisme du rite : tout le monde comprend. Le feu, la flamme, c'est non seulement la
lumière, mais aussi la chaleur. Symbole de la connaissance et de l'amour qui se communiquent.
Eclairés, illuminés, les chrétiens ont à éclairer la route de leurs contemporains.
Plusieurs de ces signes, nous venons de le voir, indiquent clairement l'éminente dignité du
baptisé, sa grandeur et la source de sa fierté.
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