Thierry Reboud - Mauvais Genres

Transcription

Thierry Reboud - Mauvais Genres
MAUVAIS GENRES
Rade de Brest
DOSSIER DE PRESSE
28 mai 2005
Le deuxième Samedi du Polar Breton
La Bretagne aux couleurs du Noir... et cap au Sud !
Médiathèque Anjela Duval
Rue Louis Nicolle - 29470 Plougastel-Daoulas - tel : 02 98 37 57 51
à partir de 10h00
en présence de :
Gérard Alle
Isabelle Amonou
Luc Calvez
Jean-François Coatmeur
Françoise Conan
Polar breton ? Cette notion vous dit-elle quelque chose ?
Le mouvement a été lancé par les éditions Alain Bargain
(Quimper) qui ont publié les premiers succès de Jean
Failler en 1992-93 dans la collection Enquêtes et
Suspense.
Depuis lors, l'étiquette " polar breton " fleurit dans les
médias, sans que pour autant une définition lui soit donnée.
Mais alors, qu'est-ce que le polar breton ? Recouvre-t-il une
entité particulière ? Voilà une notion qui mérite bien
quelques éclaircissements… Y a-t-il une école du polar breton ? Si oui, quels en sont les maîtres ? Les élèves ?
Que faut-il réunir pour être estampillé " polar breton " ?
Comment se définit-il ? Faut-il obligatoirement être Breton
pour en produire ? Ou bien encore écrire sur la Bretagne ?
Qu'est-ce qui est important en la matière, le décor ou le
style littéraire ? Le cadre ou l'intrigue ?…
Le polar pourrait-il être l'instrument du renouveau d'une littérature bretonne contemporaine ? Le roman policier breton relève-t-il d'un mouvement littéraire à part entière ou
bien ne faut-il voir sous cette appellation un phénomène
purement commercial ?
La Bretagne est une terre d'accueil tant pour les auteurs
que pour les maisons d'édition. Le succès remporté par la
série des enquêtes de Mary Lester a incité plusieurs autres
éditeurs installés dans la région à exploiter la filière du polar
breton. Mais le gros de la vague semble être passé. Qu'en
est-il exactement ? Lassitude d'une mode qui a fait son
temps ? Trop de mauvais livres ?…
Les raisons ne manquent donc pas de mettre nos auteurs
sous les feux de la rampe ce 28 mai 2005. Mais cette
Maurice Gouiran
Yannick Letty
Gianni Pirozzi
Thierry Reboud
Bruno Segalotti
année, originalité, des auteurs venus du Sud (de la France,
pas du Finistère) apporteront aussi leurs contributions.
Quels rapports entre la Bretagne et la côte méditerranéenne ? Y a-t-il des points communs entre les polars bretons et
ceux du grand Sud ? Les deux régions connaissent depuis
le milieu des années 90 un bourgeonnement sans précédent de romans policiers résolument ancrés dans les réalités locales. Mais pourquoi ici et là-bas ? Est-ce la météo,
pour faire plaisir à Montesquieu et sa théorie de climats, qui
serait pousse-au-crime ? Les tempêtes de Surois d'un côté,
le Mistral de l'autre. Est-ce le goût pour la boisson et les
débordements parfois mortifères qui s'en suivent ? Lambig
contre pastaga. Ou bien est-ce la glauque ambiance portuaire ? Les cargos de Marseille amarrés aux quais de
Brest et Saint-Nazaire.
Sans tomber dans les clichés, même s'il est difficile de s'y
soustraire complètement, c'est certainement les fortes
identités de ces deux provinces frontières -diamétralement
opposées géographiquement mais toutes deux aux bords
de la France et de la mer, à la fois zone de passage et cul
de sac- qui a permis le développement d'une littérature policière autonome des romans parisiens. J'en veux pour preuve l'ancienneté des premiers romans policiers bretons ou
marseillais : la rudesse armoricaine inspire depuis la fin du
XIXe siècle (Maximilien Heller de Henry Cauvain, 1871) et
le milieu des gangsters phocéens depuis au moins les
années 40. Les auteurs s'appuient alors dans les deux cas
sur une géographie unique, des particularités linguistiques
(breton et parlé marseillais), des habitudes culturelles fortes mais aussi sur l'ouverture au monde qu'offre la mer et
ses ports…
Jean-Philippe Gury
Patricia Mev e l
Gérard ALLE
BIOGRAPHIE
Né en 1953 à Bègles, dans la région
bordelaise, d'un père d'origine auvergnate et d'une mère bretonne.
Enfant, il passe ses vacances chez sa
grand-mère, à Spezet, en Centre
Bretagne.
Il vit en Bretagne depuis l'âge de vingt
ans.
Pigiste et écrivain, après avoir boulangé,
restauré, céramiqué, exercé mille
métiers.
Vit à Douarnenez, port de pêche privé
de pêcheurs, mais resté redoutablement
festif, à la pointe du Finistère.
BIBLIOGRAPHIE
Editions Baleine / Seuil : les romans
Un air à faire pleurer la mariée (Coll.
Velours, 2000)
Il faut buter les patates (Coll. Ultimes,
2001)
Bartali zig-zag (Coll. Série Grise, 2001)
Babel Ouest (Coll. Le Poulpe, 2002)
Editions Les Contrebandiers Editeurs :
le roman
Lancelot fils de salaud 1 : La Fugue de
l'escargot (2004)
Comme directeur d'ouvrages, Editions
Baleine / Seuil : les recueils de nouvelles
Crachins, nouvelles fraîches de
Bretagne (2001)
Grains, nouvelles noires de Bretagne
(2002)
Comme directeur d'ouvrage, Editions
Autrement : le recueil de nouvelles
Brest, l'ancre noire
Editions Le Télégramme, en collaboration avec le photographe Gilles
Pouliquen : les livres documentaires
Paysans (2000)
Commerces de campagne (2002)
Pains de campagne (2003)
Editions Coop Breizh, en collaboration
avec le photographe Gilles Pouliquen : le
livre documentaire
Le cheval breton au travail (2002)
Editions Castor & Pollux
Le Breton (2003)
Editions Ouest-France
Vivre en Bretagne (2003)
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
Enfant, Lancelot - le narrateur - ne
sait pas grand-chose de ses parents,
mais il est bien conscient que sa mère
ne l'aime pas. C'est adolescent qu'il
commence à lever le voile et commence à entrevoir l'histoire familiale,
découvre dans sa lignée, outre un
paysan breton meurtrier et une petite
frappe bordelaise, un grand-père pour
le moins atypique…
En 1920, Morvan, le grand-père de
Lancelot, agent de renseignement
français, Breton d'origine, s'installe
dans le Haut-Atlas occidental, en plein
pays berbère, sur le territoire de la
tribu des Ida ou Tanan. Il participe,
avec ses idées reçues mais aussi ses
contradictions de Breton à l'identité
flouée, à la "pacification" du Maroc, se
frotte à l'identité berbère et finit par
sérieusement douter des prétentions
humanistes et universalistes de la
France coloniale. Il apprend le tachelhit, la langue berbère du Sud du
Maroc, épouse Zahra, la fille d'un
résistant du village de Tamarout. Sa
vie et celle de ses descendants s'en
trouveront à tout jamais bouleversées.
Ensemble, ils formeront un couple
pour le moins chaotique qui sera victime, en 1961, du terrible tremblement
de terre qui va ravager Agadir.
Premier volume d'une trilogie à paraître dont on pourra lire les trois volets
indépendamment les uns des autres.
L'action se déroule en bonne partie
dans le sud du Maroc, en plein pays
berbère et propose une quête des origines, une quête identitaire. Elle
convie le lecteur à remonter le temps,
à prendre une part active dans une
enquête qui mêle à plaisir réalité historique et imaginaire et conte une
forme de saga familiale fortement
marquée par les non-dits, les crises et
les secrets de famille… Lancelot serat-il le dernier des salauds ou bien parviendra-t-il à briser le cercle infernal
dans lequel ses aïeux se sont englués
?… Le livre est solidement documenté, sur l'identité berbère tout particulièrement, l'histoire du Maroc et de ses
minorités indigènes. Il est sans doute
largement inspiré des voyages que
Gérard Alle a effectués en pays berbère. Beaucoup d'humanité en plus de
l'humour acerbe dont l'auteur joue
avec justesse ravivent encore l'intérêt
du roman. Lancelot, fils de colons, est
un héros tout à la fois décalé et
curieux qui veut tout savoir de l'histoire dont il est issu. Un ton volontairement désinvolte, parfois cynique, de
belles descriptions et des dialogues
savoureux donnent encore plus de
force et de cohésion à l'histoire et la
rendent d'autant plus passionnante.
Bref, un livre réussi dont on attend la
suite avec impatience.
Premier volet de "Lancelot fils de salaud",
trilogie en cours de publication.
Les Contrebandiers Éditeurs, 2004. 15€.
Isabelle AMONOU
BIOGRAPHIE
Née à Morlaix, Isabelle Amonou
vit aujourd'hui à ThorignéFouillard (35) et travaille dans le
pays de Rennes comme ingénieur dans les télécommunications.
Plusieurs de ses nouvelles ont
été primées dans des festivals
de littérature policière comme
La Fureur du Noir à Lamballe
ou bien encore Noir de Pau.
Les éditions audiernaises An Tu
All ar Mor ont publié son premier roman, couronné par le
Prix du Goéland Masqué 2005.
BIBLIOGRAPHIE
Morts fines à Morlaix - Ed. An
Tu All ar Mor, 2004.
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
l'épouse du pharmacien lors
de l'été 2000 lui donne l'occasion de ressortir ce dossier.
Quelques semaines auparavant, Pauline avait sollicité
Michel Cotten, biographe,
écrivain public, en lui confiant
quelques récits de sa vie,
enregistrés sur cassettes.
Michel se retrouve ainsi mêlé
à l'enquête et en prise avec
bien des manipulations…
"Le Télégramme" du 10 mai
1968 annonce la mort prématurée d'un pharmacien morlaisien dont l'épouse, Pauline
Lebreton, travaille pour le
quotidien en tant que journaliste. Cette affaire fait suite à
de nombreux cambriolages
de pharmacies de la région.
Malgré l'avis de l'inspectrice
Levasseur l'affaire est classée
sans suite. Une trentaine d'années plus tard, le meurtre de
Le premier roman policier
d'Isabelle Amonou a des allures de mécaniques fort bien
huilées et se savoure de bout
en bout. L'intrigue est bien
construite, complexe à souhait, bien ficelée, déroulée
avec art jusqu'au dénouement
final, l'ensemble bien écrit,
dans un style fluide et efficace, ce qui rend la lecture d'autant plus agréable. Il faut dire
qu'Isabelle Amonou prend
plaisir à égratigner les mœurs
bourgeoises d'une société
provinciale qu'elle connaît à
priori fort bien et qu'elle prend
plaisir aussi à essayer de
brouiller les pistes et à manipuler son lecteur en alternant
les auteurs de la narration et
en prenant soin néanmoins de
maintenir
ces
différents
acteurs dans un certain anonymat. Vivants et attachants,
mais aussi bien campés, les
personnages mis en scène
par l'auteur apparaissent du
reste bien crédibles (un peu
moins le trafic de morphine) et
nous entraînent entre Morlaix,
Carantec et Rennes, lieux
familiers à l'auteur et qu'elle
dépeint avec justesse.
Une lecture des plus plaisantes. Un premier roman prometteur, justement couronné
par le Prix 2005 du Goéland
Masqué. Un nouvel auteur à
suivre, donc !
Premier roman.
Ed. An Tu All ar Mor, 2004. 239 p.
11,50€.
Luc CALVEZ
BIOGRAPHIE
Luc Calvez est l'auteur de quatre romans.
Luc Calvez est né à Brest en 1951. Il vit et
écrit à Recouvrance, ce quartier pittoresque
de la ville de Brest où il tient commerce à la
Chaumine, une crêperie gastronomique.
BIBLIOGRAPHIE
Ses sources d'inspiration sont tout d'abord sa
ville qui le passionne, son environnement
marin et les petits travers et habitudes des
Brestois. Mais ce qui l'a poussé à écrire est
probablement son enfance passée à écouter
ses parents conter les plus belles légendes
de la Bretagne.
Les graffeurs du Ponant - Ed. Bargain, 2003.
Coll. Enquêtes & Suspense.
Magie noire à Brest - Ed. Liv'Éditions, 2000.
Coll. Liv'en Poche.
Le fils du Tigre - Ed. Bargain, 1997. Coll.
Enquêtes & Suspense.
Le bon, la brute et le notaire - Ed. Corps 16,
1997.
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
Brest, Port de commerce, un matin
de printemps… "Il s'est produit un
accident… chez les graffeurs !"…,
déclare, bouleversé, Ange Le
Mercier, un marginal qui vit dans le
quartier, lorsqu'il fait irruption "Chez
Gégé", le café-tabac de la Rue
Jurien de la Gravière. Il vient de
découvrir le corps dénudé d'une
jeune fille. La nuque brisée, elle a
été peinte en noir, totalement bombée… Tout près du cadavre, une
sorte de signature, un tag… La fille,
c'est Sylvie, la copine de Steven, le
roi du graff, l'artiste des friches du
Port de Commerce. Les lieutenants
Moysan et Boulaire, chargés de l'enquête, découvrent rapidement que
Sylvie était sur le point de quitter
Steven pour Manu, son "rival", graffeur moins doué mais plus imaginatif… Drame de la jalousie ? Tout le
laisse supposer, d'autant plus que
Steven a subitement disparu… Les
deux lieutenants vont rencontrer de
bien curieux personnages qui gravitent autour de l'aire des graffeurs du
Port de Commerce. Les graffeurs
tout d'abord, pionniers d'une forme
nouvelle d'expression urbaine.
Ensuite, le clochard Ange Le
Mercier qui semble avoir connu des
jours meilleurs. Ange et sa compagne costaricienne, Ange et son landau des années cinquante, Ange
qui, contre vents et marées, s'obstine à protéger Steven… Et puis,
Hubert Hamon, le capitaine du
Pétrel, qui vit à demeure sur son
remorqueur. N'aurait-il pas vu
quelque chose la nuit du crime ? Ne
se serait-il pas confié à son ami de
toujours, le menuisier-ébéniste
Jean-Yves Lannuzel ?.. Une enquête pas si facile - car menée dans un
univers très fermé et très particulier
- pour Moysan et Boulaire qui apprécieront de se retrouver enfin assis
devant "une bonne bouffe", au
"Cormoran Hilare", face à la mer…
L'intrigue n'est pas le point fort de ce
quatrième roman de Luc Calvez, "le
crêpier qui aime les polars" ("Le
Télégramme de Brest"), mais elle en
vaut largement une autre. "Ce qui
me préoccupe surtout c'est la qualité de l'atmosphère et l'authenticité
du
décor",
affirme-t-il
("Le
Télégramme de Brest"). Pari réussi !
"Les Graffeurs du Ponant", roman à
suspense, est un très bon roman
d'atmosphère dont l'action se déroule sur le Port de Commerce de
Brest, un site important de la Cité du
Ponant, un site cher à Vercel et à
Mac Orlan. On devine que l'auteur
connaît parfaitement les lieux, qu'il
les a arpentés, qu'il s'est imprégné
de l'atmosphère de ce milieu particulier, qu'il a observé méticuleusement l'univers portuaire : caristes,
dockers, menuisiers, charpentiers,
ébénistes, marins, cafetiers, serveurs… et puis les graffeurs "dont
certains sont de véritables artistes"
inconnus ou presque du reste de la
population. Attention ! A ne pas
confondre avec les tagueurs, bien
connus quant à eux !.. Un roman
authentique qui sent bon les
embruns, le goudron, les copeaux…
Dans ce roman efficace et bien
enlevé, ça sent également la peinture - et pour cause ! - mais aussi l'urine, le vin… et le sang ! Les personnages, bien dessinés, bien campés,
sont suffisamment complexes pour
paraître crédibles. Celui, pittoresque
et pitoyable, du clochard philosophe
est particulièrement réussi… Brest
est un sujet extraordinaire, une ville
complexe, complètement hors normes, violente et attachante à la fois.
C'est en tout cas ce qui ressort de la
lecture du bon roman de Luc Calvez
qui nous fait découvrir ou redécouvrir un lieu mythique cher aux "TiZefs". L'auteur aime cette ville et
nous la fait aimer. Qu'il en soit
remercié ! PS : un plan, fort utile, du
"Port de Com'" figure au début du
roman.
Un plaisir de lecture à ne surtout
pas bouder.
Ed. Bargain, 2003. Coll. Enquêtes &
Suspense. 8,50€.
Jean-François COATMEUR
Depuis, il est devenu un des piliers de la collection Spécial Suspense, chez Albin Michel,
dans laquelle est paru son dernier roman :
Tous nos soleil sont morts, en 2002.
BIBLIOGRAPHIE
A paraître :
La fille de Baal - Ed. Albin Michel. Coll.
Spécial Suspense, octobre 2005
BIOGRAPHIE
Jean-François Coatmeur est né à Pouldavidsur-Mer, dans le Finistère, et réside désormais à Brest. Président d'Honneur de
l'Association des Ecrivains bretons,
Chevalier des Palmes académiques, il a
longtemps mené de front la double activité
de professeur de Lettres classiques et d'écrivain.
Sa carrière a commencé dès 1963 avec la
publication de son premier roman aux éditions du Masque, Chantage sur une ombre. Il
obtient en 1976 le Grand Prix de Littérature
Policière pour Les Sirènes de minuit, puis le
Prix Mystère de la critique pour La Bavure en
1980, deux romans parus dans la collection
Sueurs Froides des éditions Denoël.
Des croix sur la mer - Ed. De Borée. Coll.
Terre de Poche, 2005
Ed. Albin Michel, 1991.
Aliéna - Ed. Liv'Editions. Coll. Liv'en Poche,
2005
La danse des masques - Ed. LGF, 2004. Coll.
Le Livre de Poche. Thriller
Morte fontaine Ed. Liv'Éditions, 2004.
Coll. Liv'en Poche.
Ed. Denoël, 1989. Coll. Sueurs Froides.
La voix dans Rama - Ed. Liv'Éditions, 2004.
Coll. Liv'en Poche.
Les sirènes de minuit - Ed. Albin Michel,
2004.
Tous nos soleils sont morts - Ed. LGF, 2004.
Coll. Le Livre de Poche. Thriller
Ed. Albin Michel, 2002. Coll. Spécial
Suspense.
Le squale - Ed. Liv'Éditions, 2003. Coll. Liv'en
Poche.
Ed. Denoël, 1975. Coll. Sueurs Froides.
Des feux sous la cendre - Ed. de la Seine,
2002.
Baby-foot - Ed. Liv'Éditions, 2002. Coll. Liv'en
Poche.
La bavure - Ed. LGF, 2002. Coll. Le Livre de
Poche. Thriller.
Ed. Albin Michel, 2000.
Outre-mort - Ed. Liv'Éditions, 2001. Coll.
Liv'en Poche.
Ballet noir - Ed. LGF, 2001. Coll. Le Livre de
Poche. Thriller.
Ed. Albin Michel, 1999.
Nocturne pour mourir - Ed. du Bastberg,
2000. Coll. Polar Régionaux.
Escale à Brest [photos de Claude Le Gall] Ed. Terre de Brume.
La porte de l'enfer - Ed. Albin Michel, 1997.
Coll. Spécial Suspense.
Des feux sous la cendre -Ed. LGF, 1996.
Coll. Le Livre de Poche. Thriller.
Ed. Albin Michel, 1994. Coll. Spécial
Suspense.
Escroquemort - Ed. Denoël, 1992. Coll.
Sueurs Froides. 12,81€.
Aliéna ; La Voix dans Rama ; Les Sirènes de
Minuit - Ed. Denoël, 1991. Coll. Sueurs
Froides.
Narcose - Ed. Albin Michel, 1987. Coll.
Spécial Suspense.
Yesterday - Ed. Albin Michel, 1985. 13,60€.
La nuit rouge - Ed. Albin Michel, 1984. Coll.
Spécial Suspense.
On l'appelait Johnny - Ed. Denoël, 1979.
Coll. Sueurs Froides.
Le Mascaret - Ed. Denoël, 1977. Coll. Sueurs
Froides.
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
Que peuvent bien faire des copains assoiffés
de justice et d'absolu, des copains que les désordres du monde insupportent ? Ensemble,
Camille, Mel, Patrick, Pierre-Henri et Gilou "se
sont résignés à recourir à la violence pour se
faire entendre". C'est ainsi que ne se réclamant
d'aucune idéologie, ne reconnaissant aucun
modèle et excluant tout prosélytisme, ils ont
créé Hadès, groupuscule terroriste qui depuis
quelque temps sévit en Bretagne, occasionnant
des dégâts matériels mais jamais de victimes.
Jacques Sabatier, riche promoteur immobilier
dont la réputation n'est pas sans taches a déjà,
par deux fois, été la cible d'Hadès. Et voilà qu'avec la minutie qui leur est coutumière, les activistes du groupe ont programmé un troisième
attentat dont il doit à nouveau faire les frais. Est
visé l'ensemble résidentiel des Boréales, nouveau chantier ouvert par Sabatier, pointe des
Emigrés, à Vannes. Gilou, l'artificier d'Hadès,
s'apprête à aller poser et amorcer sa bombe
dans le pavillon témoin quand il est détourné de
son objectif par une difficulté qui n'entrait pas
dans le plan. Et puis, ses deux amis, Mel et
Camille, restés en planque non loin de là entendent claquer un coup de feu suivi de peu par l'énorme déflagration causée par l'explosion de la
bombe. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour
que Gilou saute avec sa bombe ? Détaché du
SRPJ de Rennes, le commandant Bertrand
Valentin va mener l'enquête. De son côté, Mel
dont Gilou était profondément épris est anéantie. Fini Hadès, maintenant ! Persuadée que
Gilou a été piégé et abattu par cette crapule de
Sabatier ou par un de ses sbires, Mel veut
régler ses propres comptes, venger la mort de
son ami et, seule s'il le faut, châtier le puissant
notable pour qui tout va de mal en pis et qui
devra faire face à de nouvelles menaces et à
des problèmes familiaux dont il ne soupçonne
pas l'ampleur…
Le nouveau roman de Jean-François Coatmeur
est d'un noir profond et dresse un constat bien
sombre quant à l'état de notre société. Dans
cette histoire, l'espoir n'est plus de mise, tout
n'est que rupture désespérante : rupture des
liens amoureux, conjugaux et familiaux, rupture
dans les rapports de voisinage, rupture avec le
monde des politiques, rupture de la vie ellemême par le suicide et par cette indifférence
témoignée aux autres. Mais jamais l'auteur ne
juge ses nombreux personnages, principaux et
secondaires, qu'il dépeint avec soin. Plein de
compassion à leur égard, il explique leur devenir par leur histoire personnelle, par leur enfance. L'intrigue policière complexe à laquelle ils
donnent vie est bien construite, réaliste et crédible à souhait, menée avec maestria. Des attentats terroristes en plein cœur du Morbihan, une
bande de copains, une mort suspecte, un promoteur sans scrupules et une famille bourgeoise empêtrée dans ses problèmes, ses non-dits,
ses rancœurs, son silence, de la violence tant
physique que verbale… C'est dans un contexte
régionaliste troublé que Jean-François
Coatmeur nous propose une enquête à plusieurs voix : celle de la police qui cherche à
démasquer et à arrêter les activistes d'Hadès,
celle des membres d'Hadès, pour trouver le
responsable de la mort de l'un d'eux et plus précisément celle de Mel bien décidée à venger la
mort de celui qu'elle aimait, et celle enfin de
Cyril Sabatier, fils du promoteur né d'un premier
mariage et qui a quelques comptes à régler
avec son père. D'autre part, il dose son suspense avec un art consommé et fait monter la pression crescendo jusqu'aux toutes dernières
pages. En prime, une belle écriture, classique
certes, mais travaillée, ample et souple dans les
descriptions et directe dans les dialogues qui
par le fait sonnent d'autant plus juste. Un petit
bémol : la fin paraît trop rapidement amenée et
aurait sans doute gagné à être un tant soit peu
plus développée. Mais ce n'est là qu'une toute
petite frustration qui ne gâche en rien le plaisir
de la lecture !
Un roman passionnant !
Ed. Albin Michel, 2002. Coll. Spécial
Suspense. 21,50€.
Françoise CONAN
BIOGRAPHIE
Françoise Conan fait de la littérature et de la nature ses nourritures
principales, et des bains de mer et
de la godille - tant pis pour ceux qui
ne savent pas ce que c'est ! - ses
activités préférées. Elle écrit depuis
une quinzaine d'années (histoires
pour enfants, nouvelles, un roman)
et s'est rendue compte trop tard que
l'écriture est un dangereux cercle
vicieux : dès qu'on touche aux mots,
croyant ainsi se débarrasser de ses
émotions, comme des larves endormies attendant leur heure, ils en
font éclore de nouvelles… Dès lors,
c'est l'engrenage ! Et dans l'univers
découvert, si petit soit-il, on se
prend pour le maître et l'on se croit
tout permis.
BIBLIOGRAPHIE
" La Grise ", in Le Rose et le Noir :
recueil de nouvelles - Ed ; Terre de
Brume, 2004, coll. Granit Noir.
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
nes de la médiathèque de l'Ic
à Pordic, dans les Côtes
d'Armor, et la Fureur du Noir,
organisatrice à Lamballe (22)
du festival Noir sur la Ville, et
qui voient pour la première
fois une de leurs nouvelles
publiée en recueil.
Déclinant
le thème de l'amour, cinq nouvelles noires
écrites par des écrivains
confirmés - Claude Amoz,
Jean-François
Coatmeur,
Patrick
Pécherot,
JeanBernard Pouy et Philippe
Thirault - alternent avec celles, noires également, produites par les jeunes auteurs,
Adèle Ayanok, Laurent Boron,
Françoise Conan, Thomas
Ehrrmann et Lionel Perrin,
heureux lauréats du cinquième concours organisé par la
Noiraude, fonds spécialisé de
nouvelles noires et francopho-
Les thèmes croisés de l'amour et de la mort, en général
violente, composent donc ce
recueil de nouvelles écrites
moitié par des auteurs confirmés, moitié par des nouveaux
venus. L'ensemble est varié
certes, mais toujours d'excellente qualité. Toutes sont bien
construites, bien menées,
agréablement écrites. Chacun
de ces textes se savoure donc
en fin gourmet comme une
gourmandise unique préparée
avec tout l'art et le savoir faire
d'un orfèvre en la matière. Ne
boudons donc pas notre plaisir et plongeons avec délectation au cœur des histoires
narrées. L'on y croise un vieux
garçon obsessionnel pris à
son propre piège, une jeune
femme victime de l'inceste, un
joueur de poker contraint de
rembourser ses dettes de jeu
en donnant l'un après l'autre
ses organes vitaux, une prostituée, une femme entourée
de chats qui a sombré dans
l'alcool pour oublier la trahison
de son homme, une autre qui
se dit condamnée par la
médecine et veut refaire l'amour une dernière fois avec
ses anciens amants, des
mères possessives qui en
arrivent à haïr à force d'aimer… Où l'on voit que c'est
souvent au sein de la famille
que l'amour conduit à la mort
de l'autre ou de soi !
Un plaisir de lecture !
Recueil de nouvelles du cinquième
concours organisé par La Noiraude et
l'association La Fureur du Noir, organisatrice, à Lamballe (22) du festival
Noir sur la Ville.Recueil coordonné
par Frédéric PRILLEUX
Ed. Terre de Brume, 2004. Coll. Granit
Noir
Maurice GOUIRAN
BIOGRAPHIE
La Profession
- Informaticien, spécialiste de l'automatisation des secours et de la lutte contre
les feux de forêts
Les interventions pédagogiques
- Chargé de cours (informatique) à la
faculté de pharmacie (niveau bac+5,
DESS de prévention des risques et nuisances technologiques).
- Animateur d'un atelier de mathématiques réservé aux adultes réfractaires
(aux mathématiques…)
- Consultant pour des missions d'expertise pour la compte de la Communauté
Européenne
(1982-83)
et
de
l'Organisation des Nations Unies (19982000)
- En ce qui concerne les polars : interventions dans les collèges, les lycées
(enseignement général et professionnel), les maisons d'arrêt.
La peinture
- Une vingtaine d'exposition entre 1977
et 1999
- Activité aujourd'hui en sommeil pour
cause … d'écriture
Le journalisme:
- collaborateur du journal " Le Provençal
" puis " La Provence " depuis 1974.
- auteur de mots croisés (créateur des
grilles "Les 13 mots").
- dessinateur dans un journal satyrique
local dans les années 70,
la formation
- Docteur en Mathématique
L'état-civil
- Né le 21 mars 1946
- Marié
- Deux enfants
BIBLIOGRAPHIE
Marseille, la ville où est mort Kennedy Ed. Jigal, 2005
Les Damnés du Vieux-Port - Ed. Jigal,
2004
La porte des Orients Perdus - Ed. Jigal,
2004
Les Martiens de Marseille - Ed. Jigal,
2003
L'Arménienne aux yeux d'or - Ed. Jigal,
2002
Le dernier des chapacans - Ed. Jigal,
2002
Ed. Jigal, 2004. Coll. Jigal Poche
Le théorème de l'engambi - Ed. Jigal,
2001
L'or des collines - éditions Paul
Tacussel, 2000 (roman de terroir)
La nuit des bras cassés - Ed. Jigal, 2000
Ed. Jigal, 2003. Coll. Jigal Poche. Prix
Sang d'Encre des Lycéens 2003
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
taine métropole française qui ne se
souciait guère des dégâts occasionnés. Ce sera aussi l'occasion de
beaucoup d'angoisse et de nuits
blanches puisque Eric, son entêté
de "niston" et sa "girelle" se font
imprudemment enlever pendant
l'enquête parallèle qu'ils menaient
de leur côté dans les milieux grands
bourgeois marseillais. Gauguin et le
pistolet Mauser du grand-père vont
pouvoir faire connaissance sur fond
de pastis et d'héroïne…
Clovis Narigou, ancien journaliste
désabusé devenu éleveur de chèvres du Rove, prend l'avion. Dans
cette nouvelle aventure, la mémoire
d'un ami disparu violemment l'emmène à Tahiti à la poursuite de l'escamoteur d'un mystérieux cadavre
embaumé tatoué. C'est l'occasion
pour Clo le Marseillais de redécouvrir les atolls sublimes de l'Océan
Pacifique et leur histoire bercée trop longtemps malheureusement par la politique nucléaire de la loin-
Sixième opus des œuvres de
Maurice Gouiran, "La Porte des
Orients perdus" est plus amer que "
Les Martiens de Marseille "
[ed.Jigal, 2003], le roman qui le précède et dont le personnage central
n'est autre que Clovis Narigou. De
Marseille aux atolls polynésiens,
cette nouvelle enquête sur la mort
d'un ami dont Clovis avait manqué le
dernier rendez-vous nous est relatée sous la forme d'un journal quotidien. C'est habilement construit et
mené, agréablement écrit dans un
style simple et limpide. Les portraits
d'hommes revenus de tout hantent
les pages et ne font qu'accentuer la
nostalgie propre au héros. L'histoire
de Marseille et des Tua Motu se
mêlent et se confondent pour chanter l'ode du capitalisme galopant, de
la spirale du pouvoir et de la décadence des laissés-pour-compte. Ne
serait-ce que pour cela seulement,
le roman vaut bien la peine d'être lu.
L'intrigue quant à elle sert juste de
trame à des constats acides sur
quelques
"grands"
hommes,
Charles de Gaulle et Georges
Pompidou entre autres... Un livre qui
ne rappelle que trop bien qu'il n'y a
pas si longtemps encore, personne
ne songeait à s'offusquer d'une
classification pseudo-scientifique
sur la valeur des races et la soi-disant suprématie des faces de plâtre
que nous sommes.
On a vu plus drôle, mais c'est un
rappel sain en des temps où, de
l'autre côté de l'Atlantique, certain
président à consonne double pense
détenir le monopole du bon droit et
de la raison…
Ed. Jigal, 2004. Coll. Polar.
Yannick LETTY
BIOGRAPHIE
Formation scientifique (océanographie).
Yannick Letty est actuellement professeur de
sciences de la vie et de la terre après avoir été,
une douzaine d'années, instituteur dans de
petites écoles rurales des Monts d'Arrée et de
la côte du Finistère.
BIBLIORAPHIE
Poupées russes - Ed. Terre de Brume, 2003.
Coll. Granit Noir
Mémoire de sang - Ed. Terre de Brume, 2002.
Coll. Granit Noir
Empreinte génétique - Ed. Terre de Brume,
2001. Coll. Granit Noir
Passionné par la lecture et l'écriture
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
qui ne fonctionnent plus et c'est l'accident ! Réveil difficile à la Clinica
Santa Maddalena, dans la banlieue
de Turin… Vue de l'extérieur, l'histoire de Marguerite paraît totalement
invraisemblable. Ne risque-t-on pas
de la prendre pour une folle ?
Poursuivie par "le réseau", suspectée par la police italienne, de chasseur, marguerite devient gibier. La
chasse à courre est lancée et notre
libraire se retrouve bientôt aux
abois…
Marguerite
Coadou s'est enfin
résolue à quitter pour quelques
jours "Les Filles de Porstrein", sa
librairie du Port de Commerce, à
Brest. Elle se rend en voiture vers un
chalet des Alpes, près de la frontière italienne, chalet que lui a prêté
Marie-Noëlle, son amie et ex-collègue de la Brigade criminelle à Paris.
Elle aspire à passer un séjour tranquille à la montagne, d'autant plus
que le trajet s'est révélé quelque peu
mouvementé voire périlleux…
Freins défectueux ? En fait de séjour
tranquille, Marguerite va être servie
! Dès son arrivée au chalet, elle est
le témoin impuissant de la mort horrible d'une jeune femme poursuivie
par une meute d'hommes et de
chiens. Vengeance de passeurs ou
de proxénètes ? Quoi qu'il en soit,
surmontant sa peur et retrouvant
son instinct de flic, Marguerite décide de poursuivre les véhicules des
tueurs qui filent vers l'Italie… Routes
glissantes. Poursuite délicate, freins
Nous avions beaucoup apprécié les
deux premiers romans de Yannick
Letty même si nous avions émis
quelques réserves en ce qui concerne
"Empreinte
génétique".
Maladresses de débutant, mais un
premier polar avec beaucoup de
qualités. "Mémoire de sang", très
original, faisait l'unanimité. Un fort
bon roman ! Eh bien, "Poupées russes" est à nouveau un fort bon
roman ! Encore meilleur, diront certains. Yannick Letty fait cette fois-ci
voyager Marguerite Coadou… et
ses lecteurs. Entre l'Ukraine et la
France, il nous fait traverser les
Balkans, les Alpes, sillonner
l'Italie… L'auteur souhaitait sortir et
nous faire sortir de Bretagne (Non
Yannick Letty n'est pas un écrivain
policier régionaliste ! Nous le
savions déjà ! C'est un écrivain breton qui écrit des - très bons - romans
!). Sur une trame assez classique, il
nous offre là un thriller efficace,
enlevé, palpitant, solidement construit, bien informé, bien documenté
(tous les lieux géographiques cités
sont rigoureusement exacts, par
exemple). Le suspense, très bien
agencé, tient le lecteur en haleine
jusqu'au bout. Margot - dont l'auteur
dit parfois souhaiter se débarrasser… Ce serait dommage ! - a toujours autant de punch. Elle nous
joue le remake d' "Indiana Jones" et
de "La mort aux trousses". Le personnage de l'inspecteur calabrais
Pictramorta n'est pas mal, non plus
!... Mine de rien, ce thriller, mené
tambour battant, à l'écriture efficace,
dénonce au passage la misère des
pays de l'Est qui économiquement
et socialement s'effondrent et dans
lesquels tout est permis, y compris
le plus sordide, l'émigration clandestine, la traite des femmes, les
réseaux de prostitution, la mafia, les
passeurs, les médecins véreux
apprentis sorciers, les protections
politiques occultes… et égratigne
Berlusconi… Du suspense, de l'aventure avec des péripéties multiples, du dépaysement, de la
réflexion, également ! Une histoire
contemporaine voire d'actualité.
Que demander de plus ? Et puis,
quelqu'un qui a donné le goût de la
lecture à des adolescents, quelqu'un dont on dit "c'était un bon prof
!..." ne peut être totalement mauvais
!
Un plaisir de lecture dont on aurait
grand tort de se priver !
Ed. Terre de Brume, 2003. Coll. Granit Noir.
Gianni PIROZZI
BIO - BIBLIOGRAPHIE
Ci-après, une petite bio sous forme de datesclés comme on en voit le mercredi dans
Libération.
Actuellement, Gianni Pirozzi occupe un poste
d'assistant social dans un service d'accueil
d'urgence pour demandeurs d'asile à
Montpellier.
Il est travailleur social depuis 1991.
Il a exercé entre 1998 et 2003 la fonction de
chroniqueur pour le quotidien Ouest-France
et surtout pour l'épatant magazine L'Œil
Electrique.
Gianni PIROZZI, dates clés :
1968 :
Le joli mois de mai s'est éteint depuis cinq
semaines en Bretagne. Je sors du ventre de
ma mère. Mes parents sont profs de français,
mon grand-père un maçon italien venu en
France dans les années 30.
1983 :
Le lycée, spécialité Lettres et Arts. De bon-
nes notes en français (quel hasard !). Je réalise mes premières BD pour des fanzines.
1987 :
Séjour à Berlin-Ouest et Berlin-Est alors
séparés par le Mur et son no man's land.
Rudolf Hesse, le dauphin de Hitler, se
décompose dans la prison de Spandau. Du
haut des miradors, les Vopos me hurlent dessus dés que je m'approche trop prés du mur.
1991 :
L'école d'éducateur. Découverte des milieux
sociaux défavorisés, de lignes de vies brisées
dont je me souviendrais pour plus tard.
1995 :
Je mets à profit une période de chômage
pour entrer à l'antenne locale de AC ! Agir
ensemble contre le chômage. Fin d'année en
forme d'apothéose avec les grèves de
décembre 95, malgré les fins de mois difficiles.
1997 :
Année noire. Je vivais avec elle depuis neuf
ans. Et puis, le crash… fin de la vie de couple. La sensation traumatique de se faire
enterrer vivant.
Installation à Rennes. Je me remets à voyager : direction Europe du Nord, Europe de
l'Est. Quand j'écris, les choses vont mieux…
1998 :
Après un voyage à Prague, je publie mon premier article de presse pour L'Œil Electrique.
Libération remarque le magazine.
1999 :
Un mois de coopération en Albanie après l'épisode du Kosovo. Réfugiés en transit, armes
en libre circulation, économie en ruine. Le
recueil de données servira pour bientôt.
2001 :
Après plusieurs récits de voyage, interviews
d'auteurs de romans noirs et chroniques d'expos pour L'œil électrique et Ouest-France, je
publie Romicide, polar manouche aux sonorités ethnologiques. Ventes correctes, deux
fois primé (Prix du Premier polar SNCF) et
remarqué par Libé, France Inter, Claude
Mesplede et Césare Battisti.
Que demander de mieux ? Partir à Belfast en
juillet, au moment où les parades orangistes
mettent le feu aux quartiers catholiques.
2003 :
Mardi 21 janvier, quatre heures du matin. De
la main gauche, je fume et je conduis un
camion de déménagement. Après 35 ans
passés en Bretagne, je quitte Rennes pour
m'installer dans le sud à Montpellier.
Une pluie torrentielle s'abat sur la rocade de
Toulouse. De la main droite, j'allume mon portable. Un message. " Allo ? François Guérif
des éditions Rivages. J'appelle à propos de
votre manuscrit Hotel Europa. Ça m'intéresse
".
2004 :
Sortie en février de Hotel Europa, aux éditions Rivages Noir : polar activiste sur le
conflit d'Irlande du Nord et les affres de la
paternité. Bon retour critique du Monde et du
Figaro. Sélectionné pour le Prix du Polar
Européen organisé par Le Point.
2005 :
Mon troisième roman Des armes pour
Pristina - road-movie à travers les Balkans
durant la guerre du Kosovo est en voie d'achèvement (parution pour 2006 ou 2007,
chez Rivages, j'espère…). Il conclura un
cycle construit autour des personnages de
Rozenn, le flic ambigu et Rinetti, l'activiste à
la dérive.
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
Romicide - Gianni PIROZZI
L'Officier
de
Police
Judiciaire
Bertrand Rozenn se voit chargé d'une
enquête sur un meurtre sordide et crapuleux : le cadavre d'un homme âgé,
affreusement torturé, est retrouvé à la
périphérie de Rennes. Certes, sa hiérarchie se fait moins pressante depuis
que l'on a identifié la victime. Il s'agit
de Kerstesc, un Rom hongrois qui traînait une sale réputation et que les autres nomades du terrain d'accueil où il
séjournait depuis quelques mois semblaient détester. Rozenn suppute "une
histoire familiale". Il croit reconnaître le
rituel de vendetta des Roms, même si
cette fois "le Kriss Romani" a basculé
totalement dans l'horreur et même si
ceux qui cherchaient à se venger sont
allés plus loin que ce qu'ils désiraient
faire. Pour pénétrer le monde fermé
des gens du voyage, Rozenn va utiliser comme sous-marin Augusto
Rinetti - un homme pris à la gorge :
récemment divorcé, c'est un père qui
a bien du mal à payer sa pension alimentaire et à voir son enfant de temps
en temps - le gardien animateur du
terrain où vivait Kerstesc. Abus de
pouvoir, chantage, seront nécessaires
au policier breton pour faire pression
et contraindre ce père "occasionnel",
ce gadjo totalement détruit par son
divorce, à jouer l'indic… Saleté de
boulot !…
On ne peut pas dire que l'intrigue de
"Romicide" ménage de grands effets.
Là n'est pas le propos de l'auteur qui
n'a pas voulu écrire un "whodunnit ?"
mais plutôt un "whydunnit ?". Dans ce
roman à l'atmosphère lourde et poisseuse, souvent désespéré, Gianni
Pirozzi nous fait découvrir le monde
fermé et mystérieux des gens du
voyage, ses codes de l'honneur non
écrits. Dans ce polar noir, très réaliste
et sans concession, écrit dans un
style vif et incisif, il dresse un assez
beau portrait d'un personnage attachant, d'un jeune père broyé par son
divorce et qui devient, par amour pour
son enfant - un petit garçon qu'il doit
pouvoir accueillir tous les quinze jours
dans un logement correct -, un petit
indic à la dérive. Nous avons là un premier roman prometteur, humain, touchant et émouvant, plutôt bien ficelé
et qui va à l'essentiel. Et comment ne
pas apprécié la simplicité, l'honnêteté
intellectuelle, l'humanité, l'ouverture
d'esprit et l'altérité de Gianni Pirozzi
qui, à chaque page ou presque, vous
sautent à la figure ?
Un premier roman sympathique et un
auteur à suivre assurément. "Un
roman vrai, qui en dit long, et mené
tambour battant" a écrit Cesare
Battisti dans sa préface. On peut lui
faire confiance. C'est un connaisseur !
Ed. Coop Breizh, 2001.
Thierry REBOUD
BIOGRAPHIE
Thierry Reboud est né le lundi 29.
Il vit et il travaille.
BIBLIOGRAPHIE :
Romans
Un nain seul n'a pas de proches
(Baleine, coll. Le Poulpe)
Un roman pour les midinettes,
scènes cruelles (L'Écailler du sud)
Rimbaud dans ses œuvres
(L'Écailler du sud)
Nouvelles
Pentes fatales (in Les Gones en
noir, Éditions Autrement)
L'Homme tombé (in 36 nouvelles
noires pour l'Humanité, Éditions
Hors Commerce)
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
"Cher Monsieur,
Vous me pardonnerez, j'espère, la tournure empruntée de
cette correspondance. Je ne
doute cependant pas que le
sujet qui la suscite me vaudra
votre compréhension.
Par la très expresse volonté
d'une personne, qui souhaite
ardemment conserver l'anonymat, il m'incombe de vous
assassiner. Croyez bien que
je le déplore. Je ne juge pas
des motifs qui vous valent ce
sort cruel : ils me sont
inconnus et, en toute franchise, m'indiffèrent assez pour
que je ne cherche pas à les
élucider."
Ainsi s'adresse Rimbaud à
Philip Dick pour convenir d'un
rendez-vous meurtrier, sur
ordre d'un mystérieux commanditaire.
Mais n'allons pas trop vite,
commençons par un petit rappel historique sur ce fameux
Rimbaud : Lieu et date de
naissance ? Charleville, le 20
octobre 1954. Le 20 juillet
1974, âgé de 19 ans et "titulaire d'un échec au CAP de
chaudronnerie industrielle",
Rimbaud entame sa carrière
d'agent
immobilier
à
Villeneuve, ville fantôme. 28
ans plus tard, 28 ans sans
client, Rimbaud est un
homme sérieux, routinier,
joueur de tiercé et occasionnellement tueur à gages…
Rimbaud dans ses œuvres
est un roman décalé, emprunt
d'une certaine poésie, une
tentative de déchiffrement du
réel rappelant parfois Les
Illuminations, avec de nom-
breuses références à l'univers
Dickien. Roman trop court,
mais très dense, Rimbaud
dans ses œuvres se révèle
extrêmement original, par sa
mise en scène de personnages réels dans des situations
improbables, ainsi que par sa
construction, les chapitres
(tous commençant par une
date) étant présentés dans un
ordre apparemment aléatoire.
Très bien écrit et offrant autant
de niveaux de lecture que de
références à de grandes figures littéraires (Rimbaud et
Philip K Dick n'étant que les
deux principales cibles de ce
polar hors norme) Rimbaud
dans ses œuvres nous rappelle que " je " est un autre. Ce
livre à la couverture percutante séduira les amoureux de
Rimbaud et de Dick et saura
se faire particulièrement
apprécier des amateurs du
bizarre en littérature.
A ne rater sous aucun prétexte.
Ed. L'Ecailler du Sud, 2004. 7€.
Bruno SEGALOTTI
BIOGRAPHIE
Né en 1963, Bruno Ségalotti n'a
jamais vraiment quitté la région de
Saint-Brieuc et il réside à
Langueux depuis de nombreuses
années. Son parcours professionnel l'a fait passer par la banque , le
cyclisme, la correspondance de
presse et le journalisme sur
Internet. Passionné de politique,
d'histoire et de sports, il est également tombé dans la marmite du
polar il y aura bientôt trente ans.
Lecteur assidu, il est passé à l'écriture à la fin des années 90.
BIBLIOGRAPHIE
Filouteries en Côtes d'Armor, Ed.
Bargain, 1999
La phalange de l'Argoat, Ed.
Bargain, 2000
Breiz Connection, Ed. Bargain,
2001
Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié :
Ronan Lossouarn, la quarantaine, grand blond frisé aux
traits rudes et au regard clair,
sportif costaud mais quelques
kilos superflus - c’est un bon
vivant qui aime trop les plaisirs de la table ! - était un officier de police judiciaire. Il y a
maintenant quatre ans (nous
sommes en juin 1998) qu’il a
démissionné de son poste au
SRPJ de Rennes, qu’il a fui la
ville
pour
s’installer
à
Lanrodec, un petit village de
l’Argoat où il a trouvé équilibre
et
sérénité.
Passionné
d’Histoire, il s’est reconverti à
l’écriture et est devenu scénariste pour la télévision. Mais
voilà que dans la région, deux
octogénaires ont été découverts étranglés, l’épaule droite
marquée au fer rouge. Les
deux victimes n’ont apparemment rien en commun, si ce
n’est
un
livre,
“Les
Décombres”, écrit durant la
seconde guerre mondiale par
un certain Rebatet, véritable
plaidoyer en faveur d’un fascisme européen, retrouvé
dans leur bibliothèque respective. L’historien réveille en lui le
flic et Ronan se replonge dans
la frénésie d’une affaire judiciaire dont l’origine remonte
aux noirceurs peu glorieuses
de la dernière guerre mondiale. D’autres morts suivront...
Si le style et l’écriture de
Bruno Segalotti ne sont pas
d’une originalité remarquable,
l’histoire qu’il nous raconte est
somme toute intéressante et
se lit agréablement. Il s’agit
d’une vengeance dont les victimes n’ont rien d’enfants de
coeur. Elle est cohérente, bien
construite et plutôt bien
menée, et le lecteur s’attachera sans mal aux personnages
centraux. A Ronan tout d’abord, cet ancien flic désabusé,
rongé par ses démons, grand
amateur d’Histoire, qui a
démissionné de ses fonctions
après un casse qui a mal tourné et au cours duquel une
petite fille a perdu l’usage de
ses jambes, un homme qui a
fait de son mieux pour réussir
son intégration dans ce
magnifique coin de campagne
qu’il affectionne tant. Mais
également à Sonja, la jeune
institutrice douce et compréhensive dont il et tombé
amoureux ou encore à Pascal
Deausser, l’ami flic de longue
date, qui vient demander le
secours de Ronan pour l’affaire criminelle qu’il a en charge.
Un regret cependant : le nombre agaçant de fautes et autres coquilles dont le texte est
par trop truffé.
Deuxième roman.
Ed. Bargain, 2000. Coll.
Enquêtes & Suspense. 6,87
euros.
Médiathèque A. Duval
ibre
l
e
é
r
t
n
E
ite
u
t
a
r
g
t
e
Illustration : Hervé BOIVIN
Samedi du Polar Breton
PLOUGASTEL DAOULAS
Le Champ
des Livres
28 mai
2005
à partir de 10 h
Mauvais Genres
RADE DE BREST
Avec le soutien de :