Thierry Reboud - Mauvais Genres
Transcription
Thierry Reboud - Mauvais Genres
MAUVAIS GENRES Rade de Brest DOSSIER DE PRESSE 28 mai 2005 Le deuxième Samedi du Polar Breton La Bretagne aux couleurs du Noir... et cap au Sud ! Médiathèque Anjela Duval Rue Louis Nicolle - 29470 Plougastel-Daoulas - tel : 02 98 37 57 51 à partir de 10h00 en présence de : Gérard Alle Isabelle Amonou Luc Calvez Jean-François Coatmeur Françoise Conan Polar breton ? Cette notion vous dit-elle quelque chose ? Le mouvement a été lancé par les éditions Alain Bargain (Quimper) qui ont publié les premiers succès de Jean Failler en 1992-93 dans la collection Enquêtes et Suspense. Depuis lors, l'étiquette " polar breton " fleurit dans les médias, sans que pour autant une définition lui soit donnée. Mais alors, qu'est-ce que le polar breton ? Recouvre-t-il une entité particulière ? Voilà une notion qui mérite bien quelques éclaircissements… Y a-t-il une école du polar breton ? Si oui, quels en sont les maîtres ? Les élèves ? Que faut-il réunir pour être estampillé " polar breton " ? Comment se définit-il ? Faut-il obligatoirement être Breton pour en produire ? Ou bien encore écrire sur la Bretagne ? Qu'est-ce qui est important en la matière, le décor ou le style littéraire ? Le cadre ou l'intrigue ?… Le polar pourrait-il être l'instrument du renouveau d'une littérature bretonne contemporaine ? Le roman policier breton relève-t-il d'un mouvement littéraire à part entière ou bien ne faut-il voir sous cette appellation un phénomène purement commercial ? La Bretagne est une terre d'accueil tant pour les auteurs que pour les maisons d'édition. Le succès remporté par la série des enquêtes de Mary Lester a incité plusieurs autres éditeurs installés dans la région à exploiter la filière du polar breton. Mais le gros de la vague semble être passé. Qu'en est-il exactement ? Lassitude d'une mode qui a fait son temps ? Trop de mauvais livres ?… Les raisons ne manquent donc pas de mettre nos auteurs sous les feux de la rampe ce 28 mai 2005. Mais cette Maurice Gouiran Yannick Letty Gianni Pirozzi Thierry Reboud Bruno Segalotti année, originalité, des auteurs venus du Sud (de la France, pas du Finistère) apporteront aussi leurs contributions. Quels rapports entre la Bretagne et la côte méditerranéenne ? Y a-t-il des points communs entre les polars bretons et ceux du grand Sud ? Les deux régions connaissent depuis le milieu des années 90 un bourgeonnement sans précédent de romans policiers résolument ancrés dans les réalités locales. Mais pourquoi ici et là-bas ? Est-ce la météo, pour faire plaisir à Montesquieu et sa théorie de climats, qui serait pousse-au-crime ? Les tempêtes de Surois d'un côté, le Mistral de l'autre. Est-ce le goût pour la boisson et les débordements parfois mortifères qui s'en suivent ? Lambig contre pastaga. Ou bien est-ce la glauque ambiance portuaire ? Les cargos de Marseille amarrés aux quais de Brest et Saint-Nazaire. Sans tomber dans les clichés, même s'il est difficile de s'y soustraire complètement, c'est certainement les fortes identités de ces deux provinces frontières -diamétralement opposées géographiquement mais toutes deux aux bords de la France et de la mer, à la fois zone de passage et cul de sac- qui a permis le développement d'une littérature policière autonome des romans parisiens. J'en veux pour preuve l'ancienneté des premiers romans policiers bretons ou marseillais : la rudesse armoricaine inspire depuis la fin du XIXe siècle (Maximilien Heller de Henry Cauvain, 1871) et le milieu des gangsters phocéens depuis au moins les années 40. Les auteurs s'appuient alors dans les deux cas sur une géographie unique, des particularités linguistiques (breton et parlé marseillais), des habitudes culturelles fortes mais aussi sur l'ouverture au monde qu'offre la mer et ses ports… Jean-Philippe Gury Patricia Mev e l Gérard ALLE BIOGRAPHIE Né en 1953 à Bègles, dans la région bordelaise, d'un père d'origine auvergnate et d'une mère bretonne. Enfant, il passe ses vacances chez sa grand-mère, à Spezet, en Centre Bretagne. Il vit en Bretagne depuis l'âge de vingt ans. Pigiste et écrivain, après avoir boulangé, restauré, céramiqué, exercé mille métiers. Vit à Douarnenez, port de pêche privé de pêcheurs, mais resté redoutablement festif, à la pointe du Finistère. BIBLIOGRAPHIE Editions Baleine / Seuil : les romans Un air à faire pleurer la mariée (Coll. Velours, 2000) Il faut buter les patates (Coll. Ultimes, 2001) Bartali zig-zag (Coll. Série Grise, 2001) Babel Ouest (Coll. Le Poulpe, 2002) Editions Les Contrebandiers Editeurs : le roman Lancelot fils de salaud 1 : La Fugue de l'escargot (2004) Comme directeur d'ouvrages, Editions Baleine / Seuil : les recueils de nouvelles Crachins, nouvelles fraîches de Bretagne (2001) Grains, nouvelles noires de Bretagne (2002) Comme directeur d'ouvrage, Editions Autrement : le recueil de nouvelles Brest, l'ancre noire Editions Le Télégramme, en collaboration avec le photographe Gilles Pouliquen : les livres documentaires Paysans (2000) Commerces de campagne (2002) Pains de campagne (2003) Editions Coop Breizh, en collaboration avec le photographe Gilles Pouliquen : le livre documentaire Le cheval breton au travail (2002) Editions Castor & Pollux Le Breton (2003) Editions Ouest-France Vivre en Bretagne (2003) Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : Enfant, Lancelot - le narrateur - ne sait pas grand-chose de ses parents, mais il est bien conscient que sa mère ne l'aime pas. C'est adolescent qu'il commence à lever le voile et commence à entrevoir l'histoire familiale, découvre dans sa lignée, outre un paysan breton meurtrier et une petite frappe bordelaise, un grand-père pour le moins atypique… En 1920, Morvan, le grand-père de Lancelot, agent de renseignement français, Breton d'origine, s'installe dans le Haut-Atlas occidental, en plein pays berbère, sur le territoire de la tribu des Ida ou Tanan. Il participe, avec ses idées reçues mais aussi ses contradictions de Breton à l'identité flouée, à la "pacification" du Maroc, se frotte à l'identité berbère et finit par sérieusement douter des prétentions humanistes et universalistes de la France coloniale. Il apprend le tachelhit, la langue berbère du Sud du Maroc, épouse Zahra, la fille d'un résistant du village de Tamarout. Sa vie et celle de ses descendants s'en trouveront à tout jamais bouleversées. Ensemble, ils formeront un couple pour le moins chaotique qui sera victime, en 1961, du terrible tremblement de terre qui va ravager Agadir. Premier volume d'une trilogie à paraître dont on pourra lire les trois volets indépendamment les uns des autres. L'action se déroule en bonne partie dans le sud du Maroc, en plein pays berbère et propose une quête des origines, une quête identitaire. Elle convie le lecteur à remonter le temps, à prendre une part active dans une enquête qui mêle à plaisir réalité historique et imaginaire et conte une forme de saga familiale fortement marquée par les non-dits, les crises et les secrets de famille… Lancelot serat-il le dernier des salauds ou bien parviendra-t-il à briser le cercle infernal dans lequel ses aïeux se sont englués ?… Le livre est solidement documenté, sur l'identité berbère tout particulièrement, l'histoire du Maroc et de ses minorités indigènes. Il est sans doute largement inspiré des voyages que Gérard Alle a effectués en pays berbère. Beaucoup d'humanité en plus de l'humour acerbe dont l'auteur joue avec justesse ravivent encore l'intérêt du roman. Lancelot, fils de colons, est un héros tout à la fois décalé et curieux qui veut tout savoir de l'histoire dont il est issu. Un ton volontairement désinvolte, parfois cynique, de belles descriptions et des dialogues savoureux donnent encore plus de force et de cohésion à l'histoire et la rendent d'autant plus passionnante. Bref, un livre réussi dont on attend la suite avec impatience. Premier volet de "Lancelot fils de salaud", trilogie en cours de publication. Les Contrebandiers Éditeurs, 2004. 15€. Isabelle AMONOU BIOGRAPHIE Née à Morlaix, Isabelle Amonou vit aujourd'hui à ThorignéFouillard (35) et travaille dans le pays de Rennes comme ingénieur dans les télécommunications. Plusieurs de ses nouvelles ont été primées dans des festivals de littérature policière comme La Fureur du Noir à Lamballe ou bien encore Noir de Pau. Les éditions audiernaises An Tu All ar Mor ont publié son premier roman, couronné par le Prix du Goéland Masqué 2005. BIBLIOGRAPHIE Morts fines à Morlaix - Ed. An Tu All ar Mor, 2004. Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : l'épouse du pharmacien lors de l'été 2000 lui donne l'occasion de ressortir ce dossier. Quelques semaines auparavant, Pauline avait sollicité Michel Cotten, biographe, écrivain public, en lui confiant quelques récits de sa vie, enregistrés sur cassettes. Michel se retrouve ainsi mêlé à l'enquête et en prise avec bien des manipulations… "Le Télégramme" du 10 mai 1968 annonce la mort prématurée d'un pharmacien morlaisien dont l'épouse, Pauline Lebreton, travaille pour le quotidien en tant que journaliste. Cette affaire fait suite à de nombreux cambriolages de pharmacies de la région. Malgré l'avis de l'inspectrice Levasseur l'affaire est classée sans suite. Une trentaine d'années plus tard, le meurtre de Le premier roman policier d'Isabelle Amonou a des allures de mécaniques fort bien huilées et se savoure de bout en bout. L'intrigue est bien construite, complexe à souhait, bien ficelée, déroulée avec art jusqu'au dénouement final, l'ensemble bien écrit, dans un style fluide et efficace, ce qui rend la lecture d'autant plus agréable. Il faut dire qu'Isabelle Amonou prend plaisir à égratigner les mœurs bourgeoises d'une société provinciale qu'elle connaît à priori fort bien et qu'elle prend plaisir aussi à essayer de brouiller les pistes et à manipuler son lecteur en alternant les auteurs de la narration et en prenant soin néanmoins de maintenir ces différents acteurs dans un certain anonymat. Vivants et attachants, mais aussi bien campés, les personnages mis en scène par l'auteur apparaissent du reste bien crédibles (un peu moins le trafic de morphine) et nous entraînent entre Morlaix, Carantec et Rennes, lieux familiers à l'auteur et qu'elle dépeint avec justesse. Une lecture des plus plaisantes. Un premier roman prometteur, justement couronné par le Prix 2005 du Goéland Masqué. Un nouvel auteur à suivre, donc ! Premier roman. Ed. An Tu All ar Mor, 2004. 239 p. 11,50€. Luc CALVEZ BIOGRAPHIE Luc Calvez est l'auteur de quatre romans. Luc Calvez est né à Brest en 1951. Il vit et écrit à Recouvrance, ce quartier pittoresque de la ville de Brest où il tient commerce à la Chaumine, une crêperie gastronomique. BIBLIOGRAPHIE Ses sources d'inspiration sont tout d'abord sa ville qui le passionne, son environnement marin et les petits travers et habitudes des Brestois. Mais ce qui l'a poussé à écrire est probablement son enfance passée à écouter ses parents conter les plus belles légendes de la Bretagne. Les graffeurs du Ponant - Ed. Bargain, 2003. Coll. Enquêtes & Suspense. Magie noire à Brest - Ed. Liv'Éditions, 2000. Coll. Liv'en Poche. Le fils du Tigre - Ed. Bargain, 1997. Coll. Enquêtes & Suspense. Le bon, la brute et le notaire - Ed. Corps 16, 1997. Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : Brest, Port de commerce, un matin de printemps… "Il s'est produit un accident… chez les graffeurs !"…, déclare, bouleversé, Ange Le Mercier, un marginal qui vit dans le quartier, lorsqu'il fait irruption "Chez Gégé", le café-tabac de la Rue Jurien de la Gravière. Il vient de découvrir le corps dénudé d'une jeune fille. La nuque brisée, elle a été peinte en noir, totalement bombée… Tout près du cadavre, une sorte de signature, un tag… La fille, c'est Sylvie, la copine de Steven, le roi du graff, l'artiste des friches du Port de Commerce. Les lieutenants Moysan et Boulaire, chargés de l'enquête, découvrent rapidement que Sylvie était sur le point de quitter Steven pour Manu, son "rival", graffeur moins doué mais plus imaginatif… Drame de la jalousie ? Tout le laisse supposer, d'autant plus que Steven a subitement disparu… Les deux lieutenants vont rencontrer de bien curieux personnages qui gravitent autour de l'aire des graffeurs du Port de Commerce. Les graffeurs tout d'abord, pionniers d'une forme nouvelle d'expression urbaine. Ensuite, le clochard Ange Le Mercier qui semble avoir connu des jours meilleurs. Ange et sa compagne costaricienne, Ange et son landau des années cinquante, Ange qui, contre vents et marées, s'obstine à protéger Steven… Et puis, Hubert Hamon, le capitaine du Pétrel, qui vit à demeure sur son remorqueur. N'aurait-il pas vu quelque chose la nuit du crime ? Ne se serait-il pas confié à son ami de toujours, le menuisier-ébéniste Jean-Yves Lannuzel ?.. Une enquête pas si facile - car menée dans un univers très fermé et très particulier - pour Moysan et Boulaire qui apprécieront de se retrouver enfin assis devant "une bonne bouffe", au "Cormoran Hilare", face à la mer… L'intrigue n'est pas le point fort de ce quatrième roman de Luc Calvez, "le crêpier qui aime les polars" ("Le Télégramme de Brest"), mais elle en vaut largement une autre. "Ce qui me préoccupe surtout c'est la qualité de l'atmosphère et l'authenticité du décor", affirme-t-il ("Le Télégramme de Brest"). Pari réussi ! "Les Graffeurs du Ponant", roman à suspense, est un très bon roman d'atmosphère dont l'action se déroule sur le Port de Commerce de Brest, un site important de la Cité du Ponant, un site cher à Vercel et à Mac Orlan. On devine que l'auteur connaît parfaitement les lieux, qu'il les a arpentés, qu'il s'est imprégné de l'atmosphère de ce milieu particulier, qu'il a observé méticuleusement l'univers portuaire : caristes, dockers, menuisiers, charpentiers, ébénistes, marins, cafetiers, serveurs… et puis les graffeurs "dont certains sont de véritables artistes" inconnus ou presque du reste de la population. Attention ! A ne pas confondre avec les tagueurs, bien connus quant à eux !.. Un roman authentique qui sent bon les embruns, le goudron, les copeaux… Dans ce roman efficace et bien enlevé, ça sent également la peinture - et pour cause ! - mais aussi l'urine, le vin… et le sang ! Les personnages, bien dessinés, bien campés, sont suffisamment complexes pour paraître crédibles. Celui, pittoresque et pitoyable, du clochard philosophe est particulièrement réussi… Brest est un sujet extraordinaire, une ville complexe, complètement hors normes, violente et attachante à la fois. C'est en tout cas ce qui ressort de la lecture du bon roman de Luc Calvez qui nous fait découvrir ou redécouvrir un lieu mythique cher aux "TiZefs". L'auteur aime cette ville et nous la fait aimer. Qu'il en soit remercié ! PS : un plan, fort utile, du "Port de Com'" figure au début du roman. Un plaisir de lecture à ne surtout pas bouder. Ed. Bargain, 2003. Coll. Enquêtes & Suspense. 8,50€. Jean-François COATMEUR Depuis, il est devenu un des piliers de la collection Spécial Suspense, chez Albin Michel, dans laquelle est paru son dernier roman : Tous nos soleil sont morts, en 2002. BIBLIOGRAPHIE A paraître : La fille de Baal - Ed. Albin Michel. Coll. Spécial Suspense, octobre 2005 BIOGRAPHIE Jean-François Coatmeur est né à Pouldavidsur-Mer, dans le Finistère, et réside désormais à Brest. Président d'Honneur de l'Association des Ecrivains bretons, Chevalier des Palmes académiques, il a longtemps mené de front la double activité de professeur de Lettres classiques et d'écrivain. Sa carrière a commencé dès 1963 avec la publication de son premier roman aux éditions du Masque, Chantage sur une ombre. Il obtient en 1976 le Grand Prix de Littérature Policière pour Les Sirènes de minuit, puis le Prix Mystère de la critique pour La Bavure en 1980, deux romans parus dans la collection Sueurs Froides des éditions Denoël. Des croix sur la mer - Ed. De Borée. Coll. Terre de Poche, 2005 Ed. Albin Michel, 1991. Aliéna - Ed. Liv'Editions. Coll. Liv'en Poche, 2005 La danse des masques - Ed. LGF, 2004. Coll. Le Livre de Poche. Thriller Morte fontaine Ed. Liv'Éditions, 2004. Coll. Liv'en Poche. Ed. Denoël, 1989. Coll. Sueurs Froides. La voix dans Rama - Ed. Liv'Éditions, 2004. Coll. Liv'en Poche. Les sirènes de minuit - Ed. Albin Michel, 2004. Tous nos soleils sont morts - Ed. LGF, 2004. Coll. Le Livre de Poche. Thriller Ed. Albin Michel, 2002. Coll. Spécial Suspense. Le squale - Ed. Liv'Éditions, 2003. Coll. Liv'en Poche. Ed. Denoël, 1975. Coll. Sueurs Froides. Des feux sous la cendre - Ed. de la Seine, 2002. Baby-foot - Ed. Liv'Éditions, 2002. Coll. Liv'en Poche. La bavure - Ed. LGF, 2002. Coll. Le Livre de Poche. Thriller. Ed. Albin Michel, 2000. Outre-mort - Ed. Liv'Éditions, 2001. Coll. Liv'en Poche. Ballet noir - Ed. LGF, 2001. Coll. Le Livre de Poche. Thriller. Ed. Albin Michel, 1999. Nocturne pour mourir - Ed. du Bastberg, 2000. Coll. Polar Régionaux. Escale à Brest [photos de Claude Le Gall] Ed. Terre de Brume. La porte de l'enfer - Ed. Albin Michel, 1997. Coll. Spécial Suspense. Des feux sous la cendre -Ed. LGF, 1996. Coll. Le Livre de Poche. Thriller. Ed. Albin Michel, 1994. Coll. Spécial Suspense. Escroquemort - Ed. Denoël, 1992. Coll. Sueurs Froides. 12,81€. Aliéna ; La Voix dans Rama ; Les Sirènes de Minuit - Ed. Denoël, 1991. Coll. Sueurs Froides. Narcose - Ed. Albin Michel, 1987. Coll. Spécial Suspense. Yesterday - Ed. Albin Michel, 1985. 13,60€. La nuit rouge - Ed. Albin Michel, 1984. Coll. Spécial Suspense. On l'appelait Johnny - Ed. Denoël, 1979. Coll. Sueurs Froides. Le Mascaret - Ed. Denoël, 1977. Coll. Sueurs Froides. Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : Que peuvent bien faire des copains assoiffés de justice et d'absolu, des copains que les désordres du monde insupportent ? Ensemble, Camille, Mel, Patrick, Pierre-Henri et Gilou "se sont résignés à recourir à la violence pour se faire entendre". C'est ainsi que ne se réclamant d'aucune idéologie, ne reconnaissant aucun modèle et excluant tout prosélytisme, ils ont créé Hadès, groupuscule terroriste qui depuis quelque temps sévit en Bretagne, occasionnant des dégâts matériels mais jamais de victimes. Jacques Sabatier, riche promoteur immobilier dont la réputation n'est pas sans taches a déjà, par deux fois, été la cible d'Hadès. Et voilà qu'avec la minutie qui leur est coutumière, les activistes du groupe ont programmé un troisième attentat dont il doit à nouveau faire les frais. Est visé l'ensemble résidentiel des Boréales, nouveau chantier ouvert par Sabatier, pointe des Emigrés, à Vannes. Gilou, l'artificier d'Hadès, s'apprête à aller poser et amorcer sa bombe dans le pavillon témoin quand il est détourné de son objectif par une difficulté qui n'entrait pas dans le plan. Et puis, ses deux amis, Mel et Camille, restés en planque non loin de là entendent claquer un coup de feu suivi de peu par l'énorme déflagration causée par l'explosion de la bombe. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que Gilou saute avec sa bombe ? Détaché du SRPJ de Rennes, le commandant Bertrand Valentin va mener l'enquête. De son côté, Mel dont Gilou était profondément épris est anéantie. Fini Hadès, maintenant ! Persuadée que Gilou a été piégé et abattu par cette crapule de Sabatier ou par un de ses sbires, Mel veut régler ses propres comptes, venger la mort de son ami et, seule s'il le faut, châtier le puissant notable pour qui tout va de mal en pis et qui devra faire face à de nouvelles menaces et à des problèmes familiaux dont il ne soupçonne pas l'ampleur… Le nouveau roman de Jean-François Coatmeur est d'un noir profond et dresse un constat bien sombre quant à l'état de notre société. Dans cette histoire, l'espoir n'est plus de mise, tout n'est que rupture désespérante : rupture des liens amoureux, conjugaux et familiaux, rupture dans les rapports de voisinage, rupture avec le monde des politiques, rupture de la vie ellemême par le suicide et par cette indifférence témoignée aux autres. Mais jamais l'auteur ne juge ses nombreux personnages, principaux et secondaires, qu'il dépeint avec soin. Plein de compassion à leur égard, il explique leur devenir par leur histoire personnelle, par leur enfance. L'intrigue policière complexe à laquelle ils donnent vie est bien construite, réaliste et crédible à souhait, menée avec maestria. Des attentats terroristes en plein cœur du Morbihan, une bande de copains, une mort suspecte, un promoteur sans scrupules et une famille bourgeoise empêtrée dans ses problèmes, ses non-dits, ses rancœurs, son silence, de la violence tant physique que verbale… C'est dans un contexte régionaliste troublé que Jean-François Coatmeur nous propose une enquête à plusieurs voix : celle de la police qui cherche à démasquer et à arrêter les activistes d'Hadès, celle des membres d'Hadès, pour trouver le responsable de la mort de l'un d'eux et plus précisément celle de Mel bien décidée à venger la mort de celui qu'elle aimait, et celle enfin de Cyril Sabatier, fils du promoteur né d'un premier mariage et qui a quelques comptes à régler avec son père. D'autre part, il dose son suspense avec un art consommé et fait monter la pression crescendo jusqu'aux toutes dernières pages. En prime, une belle écriture, classique certes, mais travaillée, ample et souple dans les descriptions et directe dans les dialogues qui par le fait sonnent d'autant plus juste. Un petit bémol : la fin paraît trop rapidement amenée et aurait sans doute gagné à être un tant soit peu plus développée. Mais ce n'est là qu'une toute petite frustration qui ne gâche en rien le plaisir de la lecture ! Un roman passionnant ! Ed. Albin Michel, 2002. Coll. Spécial Suspense. 21,50€. Françoise CONAN BIOGRAPHIE Françoise Conan fait de la littérature et de la nature ses nourritures principales, et des bains de mer et de la godille - tant pis pour ceux qui ne savent pas ce que c'est ! - ses activités préférées. Elle écrit depuis une quinzaine d'années (histoires pour enfants, nouvelles, un roman) et s'est rendue compte trop tard que l'écriture est un dangereux cercle vicieux : dès qu'on touche aux mots, croyant ainsi se débarrasser de ses émotions, comme des larves endormies attendant leur heure, ils en font éclore de nouvelles… Dès lors, c'est l'engrenage ! Et dans l'univers découvert, si petit soit-il, on se prend pour le maître et l'on se croit tout permis. BIBLIOGRAPHIE " La Grise ", in Le Rose et le Noir : recueil de nouvelles - Ed ; Terre de Brume, 2004, coll. Granit Noir. Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : nes de la médiathèque de l'Ic à Pordic, dans les Côtes d'Armor, et la Fureur du Noir, organisatrice à Lamballe (22) du festival Noir sur la Ville, et qui voient pour la première fois une de leurs nouvelles publiée en recueil. Déclinant le thème de l'amour, cinq nouvelles noires écrites par des écrivains confirmés - Claude Amoz, Jean-François Coatmeur, Patrick Pécherot, JeanBernard Pouy et Philippe Thirault - alternent avec celles, noires également, produites par les jeunes auteurs, Adèle Ayanok, Laurent Boron, Françoise Conan, Thomas Ehrrmann et Lionel Perrin, heureux lauréats du cinquième concours organisé par la Noiraude, fonds spécialisé de nouvelles noires et francopho- Les thèmes croisés de l'amour et de la mort, en général violente, composent donc ce recueil de nouvelles écrites moitié par des auteurs confirmés, moitié par des nouveaux venus. L'ensemble est varié certes, mais toujours d'excellente qualité. Toutes sont bien construites, bien menées, agréablement écrites. Chacun de ces textes se savoure donc en fin gourmet comme une gourmandise unique préparée avec tout l'art et le savoir faire d'un orfèvre en la matière. Ne boudons donc pas notre plaisir et plongeons avec délectation au cœur des histoires narrées. L'on y croise un vieux garçon obsessionnel pris à son propre piège, une jeune femme victime de l'inceste, un joueur de poker contraint de rembourser ses dettes de jeu en donnant l'un après l'autre ses organes vitaux, une prostituée, une femme entourée de chats qui a sombré dans l'alcool pour oublier la trahison de son homme, une autre qui se dit condamnée par la médecine et veut refaire l'amour une dernière fois avec ses anciens amants, des mères possessives qui en arrivent à haïr à force d'aimer… Où l'on voit que c'est souvent au sein de la famille que l'amour conduit à la mort de l'autre ou de soi ! Un plaisir de lecture ! Recueil de nouvelles du cinquième concours organisé par La Noiraude et l'association La Fureur du Noir, organisatrice, à Lamballe (22) du festival Noir sur la Ville.Recueil coordonné par Frédéric PRILLEUX Ed. Terre de Brume, 2004. Coll. Granit Noir Maurice GOUIRAN BIOGRAPHIE La Profession - Informaticien, spécialiste de l'automatisation des secours et de la lutte contre les feux de forêts Les interventions pédagogiques - Chargé de cours (informatique) à la faculté de pharmacie (niveau bac+5, DESS de prévention des risques et nuisances technologiques). - Animateur d'un atelier de mathématiques réservé aux adultes réfractaires (aux mathématiques…) - Consultant pour des missions d'expertise pour la compte de la Communauté Européenne (1982-83) et de l'Organisation des Nations Unies (19982000) - En ce qui concerne les polars : interventions dans les collèges, les lycées (enseignement général et professionnel), les maisons d'arrêt. La peinture - Une vingtaine d'exposition entre 1977 et 1999 - Activité aujourd'hui en sommeil pour cause … d'écriture Le journalisme: - collaborateur du journal " Le Provençal " puis " La Provence " depuis 1974. - auteur de mots croisés (créateur des grilles "Les 13 mots"). - dessinateur dans un journal satyrique local dans les années 70, la formation - Docteur en Mathématique L'état-civil - Né le 21 mars 1946 - Marié - Deux enfants BIBLIOGRAPHIE Marseille, la ville où est mort Kennedy Ed. Jigal, 2005 Les Damnés du Vieux-Port - Ed. Jigal, 2004 La porte des Orients Perdus - Ed. Jigal, 2004 Les Martiens de Marseille - Ed. Jigal, 2003 L'Arménienne aux yeux d'or - Ed. Jigal, 2002 Le dernier des chapacans - Ed. Jigal, 2002 Ed. Jigal, 2004. Coll. Jigal Poche Le théorème de l'engambi - Ed. Jigal, 2001 L'or des collines - éditions Paul Tacussel, 2000 (roman de terroir) La nuit des bras cassés - Ed. Jigal, 2000 Ed. Jigal, 2003. Coll. Jigal Poche. Prix Sang d'Encre des Lycéens 2003 Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : taine métropole française qui ne se souciait guère des dégâts occasionnés. Ce sera aussi l'occasion de beaucoup d'angoisse et de nuits blanches puisque Eric, son entêté de "niston" et sa "girelle" se font imprudemment enlever pendant l'enquête parallèle qu'ils menaient de leur côté dans les milieux grands bourgeois marseillais. Gauguin et le pistolet Mauser du grand-père vont pouvoir faire connaissance sur fond de pastis et d'héroïne… Clovis Narigou, ancien journaliste désabusé devenu éleveur de chèvres du Rove, prend l'avion. Dans cette nouvelle aventure, la mémoire d'un ami disparu violemment l'emmène à Tahiti à la poursuite de l'escamoteur d'un mystérieux cadavre embaumé tatoué. C'est l'occasion pour Clo le Marseillais de redécouvrir les atolls sublimes de l'Océan Pacifique et leur histoire bercée trop longtemps malheureusement par la politique nucléaire de la loin- Sixième opus des œuvres de Maurice Gouiran, "La Porte des Orients perdus" est plus amer que " Les Martiens de Marseille " [ed.Jigal, 2003], le roman qui le précède et dont le personnage central n'est autre que Clovis Narigou. De Marseille aux atolls polynésiens, cette nouvelle enquête sur la mort d'un ami dont Clovis avait manqué le dernier rendez-vous nous est relatée sous la forme d'un journal quotidien. C'est habilement construit et mené, agréablement écrit dans un style simple et limpide. Les portraits d'hommes revenus de tout hantent les pages et ne font qu'accentuer la nostalgie propre au héros. L'histoire de Marseille et des Tua Motu se mêlent et se confondent pour chanter l'ode du capitalisme galopant, de la spirale du pouvoir et de la décadence des laissés-pour-compte. Ne serait-ce que pour cela seulement, le roman vaut bien la peine d'être lu. L'intrigue quant à elle sert juste de trame à des constats acides sur quelques "grands" hommes, Charles de Gaulle et Georges Pompidou entre autres... Un livre qui ne rappelle que trop bien qu'il n'y a pas si longtemps encore, personne ne songeait à s'offusquer d'une classification pseudo-scientifique sur la valeur des races et la soi-disant suprématie des faces de plâtre que nous sommes. On a vu plus drôle, mais c'est un rappel sain en des temps où, de l'autre côté de l'Atlantique, certain président à consonne double pense détenir le monopole du bon droit et de la raison… Ed. Jigal, 2004. Coll. Polar. Yannick LETTY BIOGRAPHIE Formation scientifique (océanographie). Yannick Letty est actuellement professeur de sciences de la vie et de la terre après avoir été, une douzaine d'années, instituteur dans de petites écoles rurales des Monts d'Arrée et de la côte du Finistère. BIBLIORAPHIE Poupées russes - Ed. Terre de Brume, 2003. Coll. Granit Noir Mémoire de sang - Ed. Terre de Brume, 2002. Coll. Granit Noir Empreinte génétique - Ed. Terre de Brume, 2001. Coll. Granit Noir Passionné par la lecture et l'écriture Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : qui ne fonctionnent plus et c'est l'accident ! Réveil difficile à la Clinica Santa Maddalena, dans la banlieue de Turin… Vue de l'extérieur, l'histoire de Marguerite paraît totalement invraisemblable. Ne risque-t-on pas de la prendre pour une folle ? Poursuivie par "le réseau", suspectée par la police italienne, de chasseur, marguerite devient gibier. La chasse à courre est lancée et notre libraire se retrouve bientôt aux abois… Marguerite Coadou s'est enfin résolue à quitter pour quelques jours "Les Filles de Porstrein", sa librairie du Port de Commerce, à Brest. Elle se rend en voiture vers un chalet des Alpes, près de la frontière italienne, chalet que lui a prêté Marie-Noëlle, son amie et ex-collègue de la Brigade criminelle à Paris. Elle aspire à passer un séjour tranquille à la montagne, d'autant plus que le trajet s'est révélé quelque peu mouvementé voire périlleux… Freins défectueux ? En fait de séjour tranquille, Marguerite va être servie ! Dès son arrivée au chalet, elle est le témoin impuissant de la mort horrible d'une jeune femme poursuivie par une meute d'hommes et de chiens. Vengeance de passeurs ou de proxénètes ? Quoi qu'il en soit, surmontant sa peur et retrouvant son instinct de flic, Marguerite décide de poursuivre les véhicules des tueurs qui filent vers l'Italie… Routes glissantes. Poursuite délicate, freins Nous avions beaucoup apprécié les deux premiers romans de Yannick Letty même si nous avions émis quelques réserves en ce qui concerne "Empreinte génétique". Maladresses de débutant, mais un premier polar avec beaucoup de qualités. "Mémoire de sang", très original, faisait l'unanimité. Un fort bon roman ! Eh bien, "Poupées russes" est à nouveau un fort bon roman ! Encore meilleur, diront certains. Yannick Letty fait cette fois-ci voyager Marguerite Coadou… et ses lecteurs. Entre l'Ukraine et la France, il nous fait traverser les Balkans, les Alpes, sillonner l'Italie… L'auteur souhaitait sortir et nous faire sortir de Bretagne (Non Yannick Letty n'est pas un écrivain policier régionaliste ! Nous le savions déjà ! C'est un écrivain breton qui écrit des - très bons - romans !). Sur une trame assez classique, il nous offre là un thriller efficace, enlevé, palpitant, solidement construit, bien informé, bien documenté (tous les lieux géographiques cités sont rigoureusement exacts, par exemple). Le suspense, très bien agencé, tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. Margot - dont l'auteur dit parfois souhaiter se débarrasser… Ce serait dommage ! - a toujours autant de punch. Elle nous joue le remake d' "Indiana Jones" et de "La mort aux trousses". Le personnage de l'inspecteur calabrais Pictramorta n'est pas mal, non plus !... Mine de rien, ce thriller, mené tambour battant, à l'écriture efficace, dénonce au passage la misère des pays de l'Est qui économiquement et socialement s'effondrent et dans lesquels tout est permis, y compris le plus sordide, l'émigration clandestine, la traite des femmes, les réseaux de prostitution, la mafia, les passeurs, les médecins véreux apprentis sorciers, les protections politiques occultes… et égratigne Berlusconi… Du suspense, de l'aventure avec des péripéties multiples, du dépaysement, de la réflexion, également ! Une histoire contemporaine voire d'actualité. Que demander de plus ? Et puis, quelqu'un qui a donné le goût de la lecture à des adolescents, quelqu'un dont on dit "c'était un bon prof !..." ne peut être totalement mauvais ! Un plaisir de lecture dont on aurait grand tort de se priver ! Ed. Terre de Brume, 2003. Coll. Granit Noir. Gianni PIROZZI BIO - BIBLIOGRAPHIE Ci-après, une petite bio sous forme de datesclés comme on en voit le mercredi dans Libération. Actuellement, Gianni Pirozzi occupe un poste d'assistant social dans un service d'accueil d'urgence pour demandeurs d'asile à Montpellier. Il est travailleur social depuis 1991. Il a exercé entre 1998 et 2003 la fonction de chroniqueur pour le quotidien Ouest-France et surtout pour l'épatant magazine L'Œil Electrique. Gianni PIROZZI, dates clés : 1968 : Le joli mois de mai s'est éteint depuis cinq semaines en Bretagne. Je sors du ventre de ma mère. Mes parents sont profs de français, mon grand-père un maçon italien venu en France dans les années 30. 1983 : Le lycée, spécialité Lettres et Arts. De bon- nes notes en français (quel hasard !). Je réalise mes premières BD pour des fanzines. 1987 : Séjour à Berlin-Ouest et Berlin-Est alors séparés par le Mur et son no man's land. Rudolf Hesse, le dauphin de Hitler, se décompose dans la prison de Spandau. Du haut des miradors, les Vopos me hurlent dessus dés que je m'approche trop prés du mur. 1991 : L'école d'éducateur. Découverte des milieux sociaux défavorisés, de lignes de vies brisées dont je me souviendrais pour plus tard. 1995 : Je mets à profit une période de chômage pour entrer à l'antenne locale de AC ! Agir ensemble contre le chômage. Fin d'année en forme d'apothéose avec les grèves de décembre 95, malgré les fins de mois difficiles. 1997 : Année noire. Je vivais avec elle depuis neuf ans. Et puis, le crash… fin de la vie de couple. La sensation traumatique de se faire enterrer vivant. Installation à Rennes. Je me remets à voyager : direction Europe du Nord, Europe de l'Est. Quand j'écris, les choses vont mieux… 1998 : Après un voyage à Prague, je publie mon premier article de presse pour L'Œil Electrique. Libération remarque le magazine. 1999 : Un mois de coopération en Albanie après l'épisode du Kosovo. Réfugiés en transit, armes en libre circulation, économie en ruine. Le recueil de données servira pour bientôt. 2001 : Après plusieurs récits de voyage, interviews d'auteurs de romans noirs et chroniques d'expos pour L'œil électrique et Ouest-France, je publie Romicide, polar manouche aux sonorités ethnologiques. Ventes correctes, deux fois primé (Prix du Premier polar SNCF) et remarqué par Libé, France Inter, Claude Mesplede et Césare Battisti. Que demander de mieux ? Partir à Belfast en juillet, au moment où les parades orangistes mettent le feu aux quartiers catholiques. 2003 : Mardi 21 janvier, quatre heures du matin. De la main gauche, je fume et je conduis un camion de déménagement. Après 35 ans passés en Bretagne, je quitte Rennes pour m'installer dans le sud à Montpellier. Une pluie torrentielle s'abat sur la rocade de Toulouse. De la main droite, j'allume mon portable. Un message. " Allo ? François Guérif des éditions Rivages. J'appelle à propos de votre manuscrit Hotel Europa. Ça m'intéresse ". 2004 : Sortie en février de Hotel Europa, aux éditions Rivages Noir : polar activiste sur le conflit d'Irlande du Nord et les affres de la paternité. Bon retour critique du Monde et du Figaro. Sélectionné pour le Prix du Polar Européen organisé par Le Point. 2005 : Mon troisième roman Des armes pour Pristina - road-movie à travers les Balkans durant la guerre du Kosovo est en voie d'achèvement (parution pour 2006 ou 2007, chez Rivages, j'espère…). Il conclura un cycle construit autour des personnages de Rozenn, le flic ambigu et Rinetti, l'activiste à la dérive. Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : Romicide - Gianni PIROZZI L'Officier de Police Judiciaire Bertrand Rozenn se voit chargé d'une enquête sur un meurtre sordide et crapuleux : le cadavre d'un homme âgé, affreusement torturé, est retrouvé à la périphérie de Rennes. Certes, sa hiérarchie se fait moins pressante depuis que l'on a identifié la victime. Il s'agit de Kerstesc, un Rom hongrois qui traînait une sale réputation et que les autres nomades du terrain d'accueil où il séjournait depuis quelques mois semblaient détester. Rozenn suppute "une histoire familiale". Il croit reconnaître le rituel de vendetta des Roms, même si cette fois "le Kriss Romani" a basculé totalement dans l'horreur et même si ceux qui cherchaient à se venger sont allés plus loin que ce qu'ils désiraient faire. Pour pénétrer le monde fermé des gens du voyage, Rozenn va utiliser comme sous-marin Augusto Rinetti - un homme pris à la gorge : récemment divorcé, c'est un père qui a bien du mal à payer sa pension alimentaire et à voir son enfant de temps en temps - le gardien animateur du terrain où vivait Kerstesc. Abus de pouvoir, chantage, seront nécessaires au policier breton pour faire pression et contraindre ce père "occasionnel", ce gadjo totalement détruit par son divorce, à jouer l'indic… Saleté de boulot !… On ne peut pas dire que l'intrigue de "Romicide" ménage de grands effets. Là n'est pas le propos de l'auteur qui n'a pas voulu écrire un "whodunnit ?" mais plutôt un "whydunnit ?". Dans ce roman à l'atmosphère lourde et poisseuse, souvent désespéré, Gianni Pirozzi nous fait découvrir le monde fermé et mystérieux des gens du voyage, ses codes de l'honneur non écrits. Dans ce polar noir, très réaliste et sans concession, écrit dans un style vif et incisif, il dresse un assez beau portrait d'un personnage attachant, d'un jeune père broyé par son divorce et qui devient, par amour pour son enfant - un petit garçon qu'il doit pouvoir accueillir tous les quinze jours dans un logement correct -, un petit indic à la dérive. Nous avons là un premier roman prometteur, humain, touchant et émouvant, plutôt bien ficelé et qui va à l'essentiel. Et comment ne pas apprécié la simplicité, l'honnêteté intellectuelle, l'humanité, l'ouverture d'esprit et l'altérité de Gianni Pirozzi qui, à chaque page ou presque, vous sautent à la figure ? Un premier roman sympathique et un auteur à suivre assurément. "Un roman vrai, qui en dit long, et mené tambour battant" a écrit Cesare Battisti dans sa préface. On peut lui faire confiance. C'est un connaisseur ! Ed. Coop Breizh, 2001. Thierry REBOUD BIOGRAPHIE Thierry Reboud est né le lundi 29. Il vit et il travaille. BIBLIOGRAPHIE : Romans Un nain seul n'a pas de proches (Baleine, coll. Le Poulpe) Un roman pour les midinettes, scènes cruelles (L'Écailler du sud) Rimbaud dans ses œuvres (L'Écailler du sud) Nouvelles Pentes fatales (in Les Gones en noir, Éditions Autrement) L'Homme tombé (in 36 nouvelles noires pour l'Humanité, Éditions Hors Commerce) Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : "Cher Monsieur, Vous me pardonnerez, j'espère, la tournure empruntée de cette correspondance. Je ne doute cependant pas que le sujet qui la suscite me vaudra votre compréhension. Par la très expresse volonté d'une personne, qui souhaite ardemment conserver l'anonymat, il m'incombe de vous assassiner. Croyez bien que je le déplore. Je ne juge pas des motifs qui vous valent ce sort cruel : ils me sont inconnus et, en toute franchise, m'indiffèrent assez pour que je ne cherche pas à les élucider." Ainsi s'adresse Rimbaud à Philip Dick pour convenir d'un rendez-vous meurtrier, sur ordre d'un mystérieux commanditaire. Mais n'allons pas trop vite, commençons par un petit rappel historique sur ce fameux Rimbaud : Lieu et date de naissance ? Charleville, le 20 octobre 1954. Le 20 juillet 1974, âgé de 19 ans et "titulaire d'un échec au CAP de chaudronnerie industrielle", Rimbaud entame sa carrière d'agent immobilier à Villeneuve, ville fantôme. 28 ans plus tard, 28 ans sans client, Rimbaud est un homme sérieux, routinier, joueur de tiercé et occasionnellement tueur à gages… Rimbaud dans ses œuvres est un roman décalé, emprunt d'une certaine poésie, une tentative de déchiffrement du réel rappelant parfois Les Illuminations, avec de nom- breuses références à l'univers Dickien. Roman trop court, mais très dense, Rimbaud dans ses œuvres se révèle extrêmement original, par sa mise en scène de personnages réels dans des situations improbables, ainsi que par sa construction, les chapitres (tous commençant par une date) étant présentés dans un ordre apparemment aléatoire. Très bien écrit et offrant autant de niveaux de lecture que de références à de grandes figures littéraires (Rimbaud et Philip K Dick n'étant que les deux principales cibles de ce polar hors norme) Rimbaud dans ses œuvres nous rappelle que " je " est un autre. Ce livre à la couverture percutante séduira les amoureux de Rimbaud et de Dick et saura se faire particulièrement apprécier des amateurs du bizarre en littérature. A ne rater sous aucun prétexte. Ed. L'Ecailler du Sud, 2004. 7€. Bruno SEGALOTTI BIOGRAPHIE Né en 1963, Bruno Ségalotti n'a jamais vraiment quitté la région de Saint-Brieuc et il réside à Langueux depuis de nombreuses années. Son parcours professionnel l'a fait passer par la banque , le cyclisme, la correspondance de presse et le journalisme sur Internet. Passionné de politique, d'histoire et de sports, il est également tombé dans la marmite du polar il y aura bientôt trente ans. Lecteur assidu, il est passé à l'écriture à la fin des années 90. BIBLIOGRAPHIE Filouteries en Côtes d'Armor, Ed. Bargain, 1999 La phalange de l'Argoat, Ed. Bargain, 2000 Breiz Connection, Ed. Bargain, 2001 Mauvais Genres - Rade de Brest a lu et apprécié : Ronan Lossouarn, la quarantaine, grand blond frisé aux traits rudes et au regard clair, sportif costaud mais quelques kilos superflus - c’est un bon vivant qui aime trop les plaisirs de la table ! - était un officier de police judiciaire. Il y a maintenant quatre ans (nous sommes en juin 1998) qu’il a démissionné de son poste au SRPJ de Rennes, qu’il a fui la ville pour s’installer à Lanrodec, un petit village de l’Argoat où il a trouvé équilibre et sérénité. Passionné d’Histoire, il s’est reconverti à l’écriture et est devenu scénariste pour la télévision. Mais voilà que dans la région, deux octogénaires ont été découverts étranglés, l’épaule droite marquée au fer rouge. Les deux victimes n’ont apparemment rien en commun, si ce n’est un livre, “Les Décombres”, écrit durant la seconde guerre mondiale par un certain Rebatet, véritable plaidoyer en faveur d’un fascisme européen, retrouvé dans leur bibliothèque respective. L’historien réveille en lui le flic et Ronan se replonge dans la frénésie d’une affaire judiciaire dont l’origine remonte aux noirceurs peu glorieuses de la dernière guerre mondiale. D’autres morts suivront... Si le style et l’écriture de Bruno Segalotti ne sont pas d’une originalité remarquable, l’histoire qu’il nous raconte est somme toute intéressante et se lit agréablement. Il s’agit d’une vengeance dont les victimes n’ont rien d’enfants de coeur. Elle est cohérente, bien construite et plutôt bien menée, et le lecteur s’attachera sans mal aux personnages centraux. A Ronan tout d’abord, cet ancien flic désabusé, rongé par ses démons, grand amateur d’Histoire, qui a démissionné de ses fonctions après un casse qui a mal tourné et au cours duquel une petite fille a perdu l’usage de ses jambes, un homme qui a fait de son mieux pour réussir son intégration dans ce magnifique coin de campagne qu’il affectionne tant. Mais également à Sonja, la jeune institutrice douce et compréhensive dont il et tombé amoureux ou encore à Pascal Deausser, l’ami flic de longue date, qui vient demander le secours de Ronan pour l’affaire criminelle qu’il a en charge. Un regret cependant : le nombre agaçant de fautes et autres coquilles dont le texte est par trop truffé. Deuxième roman. Ed. Bargain, 2000. Coll. Enquêtes & Suspense. 6,87 euros. Médiathèque A. Duval ibre l e é r t n E ite u t a r g t e Illustration : Hervé BOIVIN Samedi du Polar Breton PLOUGASTEL DAOULAS Le Champ des Livres 28 mai 2005 à partir de 10 h Mauvais Genres RADE DE BREST Avec le soutien de :