fréquence d`échantillonnage
Transcription
fréquence d`échantillonnage
Solutions Tektronix OSCILLOSCOPES Comment choisir la fréquence d’échantillonnage ? ▼ La fréquence d’échantillonnage est un des paramètres essentiels de la performance d’un oscilloscope. Pour piéger les phénomènes les plus rapides que l’instrument est capable de détecter, encore faut-il réussir à le faire fonctionner à sa cadence maximale. Cet article présente les règles de fonctionnement de base d’un oscilloscope à mémoire numérique. Afin d’éviter quelques écueils… L’ oscilloscope est l’instrument de prédilection des ingénieurs. Il permet ce qu’aucun autre instrument ne fournit, c’est-à-dire une représentation d’un signal en fonction du temps. En particulier, l’oscilloscope à mémoire numérique offre des fonctionnalités uniques : il permet d’enregistrer des formes d’onde pendant de longs intervalles de temps et de zoomer pour une analyse plus fine sur des transitoires, c’est-à-dire des parties de signal ayant des variations rapides et brusques. La fréquence d’échantillonnage est un paramètre essentiel d’un oscilloscope à mémoire numérique : elle correspond au nombre d’échantillons numériques de signal que l’oscilloscope peut prélever pendant une seconde d’acquisition. Plus la fréquence d’échantillonnage d’un oscilloscope est élevée et plus celui-ci sera L’essentiel capable de piéger des phénomènes rapides.A La fréquence d’échantillontitre d’exemple, un nage spécifiée pour un osciloscilloscope de fréloscope est toujours une quence d’échantillonvaleur maximale nage de 2 Géch./s Certains paramétrages peupourra prélever un vent faire chuter la fréquenéchantillon toutes les ce d’échantillonnage 500 ps : c’est la pério Le risque est de ne plus respecter le théorème de Shande d’échantillonnage non (1/fréquence d’échan Fréquence d’échantillonnatillonnage). Cet oscilge, base de temps et proloscope pourra donc fondeur mémoire sont piéger des phénointimement liées. mènes rapides de 38 l’ordre de la dizaine de nanoseconde. Dans les fiches techniques de présentation des instruments, c’est toujours la fréquence d’échantillonnage maximale qui est spécifiée. Or il n’est pas rare de constater qu’un oscilloscope censé numériser à 2 Géch./s ne fonctionne qu’à 500 Méch./s voire 200 Méch./s. Dans certains cas, et nous allons voir lesquels, la fréquence d’échantillonnage peut chuter considérablement. Respecter le théorème de Shannon Pourtant, il est fondamental de pouvoir disposer d’une fréquence d’échantillonnage élevée par rapport à la fréquence du signal si l’on veut obtenir l’intégrité du signal mesuré. En particulier, il faut prendre en compte le théorème de Shannon. Selon ce théorème, pour restituer fidèlement le signal après numérisation, il faut que la fréquence d’échantillonnage soit au moins égale au double de la fréquence maximale contenue dans le signal à numériser.Autrement dit, il faut prélever au moins deux échantillons pendant une période du signal pour pouvoir le restituer fidèlement, ce qui est un minimum cela se comprend. En théorie, cela peut être suffisant mais en pratique on montre que la restitution du signal est nettement meilleure si la fréquence de numérisation est trois à quatre fois supérieure à la fréquence maximale du signal. Lorsque le théorème de Shannon n’est pas respecté, on observe un phénomène de repliement de spectre : le contenu spectral du signal est alté- Lecroy ré. « A vue d’œil,l’allure temporelle du signal restitué à l’écran peut ne pas être modifiée. On peut visualiser un signal identique au signal réel.Ce qui peut nous mettre la puce à l’oreille,c’est la difficulté à déclencher :le signal peut s’avèrer souvent instable. », explique Alain Wiederle, ingénieur d’application chez Lecroy France. Les constructeurs d’oscilloscopes prennent en compte le théorème de Shannon dans les caractéristiques de leurs instruments : ils proposent très souvent une fréquence d’échantillonnage double de la valeur de la bande passante. Rappelons que la bande passante de l’oscilloscope donne la fréquence maximale d’un signal avec lequel on peut venir attaquer l’instrument. Cependant, ce critère n’est pas toujours respecté, en particulier pour des acquisitions multivoies. La première situation généralement bien connue faisant chuter la fréquence d’échantillonnage est l’acquisition sur plusieurs voies. Lorsque l’instrument ne possède qu’un seul Convertisseur Analogique-Numérique (CAN) pour toutes les voies, la fréquence d’échantillonnage maximale spécifiée est divisée par 2 sur deux voies et par 4 sur quatre voies. Les flux de données sont multiplexés à travers le convertisseur analogique-numérique. A titre d’exemple, un oscilloscope avec un seul CAN de fréquence d’échantillonnage maximale 2 Géch./s ne pourra numériser qu’à 500 Méch./s sur quatre voies.Autre exemple, le dernier oscilloscope de Tektronix bat des records en terme de bande passante : le MESURES 760 - DECEMBRE 2003 Solutions TDS7704B peut acquérir des signaux jusqu’à 7 GHz de fréquence maximale, soit un gigahertz de plus que le précédent record. Sur une seule voie, l’acquisition se fait à 20 Géch./s. Dans ce cas tout va bien : si l’on attaque l’oscilloscope avec un signal de 7 GHz, le théorème de Shannon est respecté.Toutefois, sur les quatre voies simultanément, l’acquisition ne se fait “qu’à” 5 Géch./s. Dans ce cas, avec un signal de 7 GHz, Shannon est loin d’être respecté. Priorité à la durée d’acquisition Tenir compte de la profondeur mémoire La seconde situation pouvant faire chuter la fréquence d’échantillonnage est un manque de profondeur mémoire par rapport à la durée d’enregistrement.En effet,profondeur mémoire, fréquence d’échantillonnage et durée d’enregistrement sont intimement liées. Prenons un exemple concret : celui d’un oscilloscope pouvant numériser à 2 Géch./s avec 2 Méch. de profondeur mémoire. Rappelons que la profondeur mémoire est le nombre maximal de points que l’oscilloscope peut enregistrer lors d’une acquisition monocoup. Considérons un temps d’enregistrement de 1 ms.Pour obtenir cette durée d’enregistrement sur un oscilloscope avec un graticule à dix divisions horizontales, il faut régler la base de temps sur 100 µs/div. Le temps entre les échantillons est donné par la durée de l’enregistrement divisé par le nombre de points de la profondeur mémoire, soit 1 ms/(2.106)= 500 ps. C’est la valeur de la période d’échantillonnage. Pour obtenir la fréquence, il faut prendre l’inverse de ce résultat, soit 1/(500.10-12)= 2 Géch./s. Dans ce cas d’école, la fréquence d’échantillonnage a été maintenue à sa valeur maximale de 2 Géch/s. L’utilisateur disposera dans ce cas d’un certain confort d’utilisation. Il aura acquis la totalité du signal d’une longueur de 1 ms.Il pourra également zoomer sur certaines transitoires de l’ordre de quelques dizaines de nanosecondes avec l’assurance d’avoir obtenu un nombre correct d’échantillons : le temps entre chaque échantillon étant de 500 ps Supposons maintenant que l’on veuille enregistrer un signal pendant 10 ms avec un oscilloscope ayant les mêmes caractéristiques, à savoir 2 Géch./s de fréquence d’échantillonnage et 2 Mo de profondeur mémoire. Cette fois, la sensibilité horizontale doit être calée sur 10 ms/10 div = 1 ms/div. La période d’échantillonnage est donnée par 10 ms/(2.106)= 5 ns. La fréquence de numérisation est alors 1/(5.10-9) = 200 Méch./s. On voit à travers cet exemple que la fréquence d’échantillonnage a considérablement chuté. De manière intuitive, on comprend que MESURES 760 - DECEMBRE 2003 Priorité à la fréquence d’échantillonnage pour un enregistrement plus long (c’est-àdire pour un réglage de base de temps plus long),l’échantillonneur est ralenti pour s’adapter à la profondeur mémoire de l’appareil, car le nombre de points acquis ne peut dépasser la capacité mémoire. Ceci signifie que la fréquence d’échantillonnage spécifiée est une valeur maximale. En pratique, cette fréquence dépend de la capacité mémoire de l’oscilloscope et de la base de temps sélectionnée. Le risque, lors d’une acquisition trop longue par rapport à la capacité mémoire, est de voir chuter la fréquence d’échantillonnage et de ne plus respecter les conditions de Shannon. En conséquence, on peut s’attendre à du repliement de spectre.Dans notre exemple précédent, si le signal a une bande de fréquence de 800MHz, dans le premier cas,avec une acquisition de 1 ms à 2 Géch./s,Shannon est respecté,il n’y aura pas de repliement de spectre.Dans le second cas,avec une acquisition de 10 ms à 200 Méch./s, on observera à coup sûr un phénomène de repliement :l’acquisition n’aura servi à rien. Priorité à la durée d’acquisition ou à la fréquence d’échantillonnage Dans les modèles d’oscilloscopes anciens, ce fonctionnement était l’unique façon de pro- 39 Solutions Effet du repliement de spectre -2 Fe+F0 -3 Fe 2 Fe-F0 3 Fe céder. Dans les modèles récents, on a généralement deux modes de fonctionnement : le premier est le mode par défaut et donne la priorité à la durée d’acquisition, le second donne la priorité à la fréquence d’échantillonnage et doit généralement être activé. Le mode “priorité à la durée d’acquisition” est le fonctionnement classique que nous avons présenté dans les exemples précédents :en fonction d’une base de temps sélectionnée et de la profondeur mémoire,l’appareil sélectionne une certaine fréquence d’échantillonnage qui, dans le meilleur des cas, atteint la valeur maximale spécifiée. Le mode “priorité à la fréquence d’échantillonnage”permet de travailler à la fréquence d’échantillonnage à sa valeur maximale : en fonction de la fréquence de numérisation et de la profondeur mémoire, l’appareil sélectionne une durée d’acquisition et donc une base de temps. Dans ce second mode, l’utilisateur n’a plus aucun degré de liberté dans le réglage de la base de temps.Les deux modes de fonctionnement ont leurs avantages et leurs inconvénients. Le mode “priorité à la durée d’acquisition” permet d’enregistrer le signal pendant une durée longue et de capturer l’intégralité du phénomène. Le risque, c’est de manquer de capacité mémoire, de faire chuter la fréquence de numérisation : au pire, le signal est sous-échantillonné et s’avère être inutilisable. Au mieux, on conserve l’intégrité du signal, mais il est impossible de zoomer pour une analyse détaillée sur des parasites ou des transitoires, car on manque d’échantillons : la courbe est lissée et ne fait pas apparaître les fines variations du signal. Le mode “priorité à la fréquence d’échantillonnage” permet de travailler à la fréquence de numérisation maximale de l’appareil. Dans cette situation,on n’a aucun souci à se faire concernant le manque d’échantillons : on pourra correctement visualiser les phénomènes transitoires. L’inconvénient est que l’on risque de ne capturer qu’une trop faible durée de signal et de passer à côté de l’information que l’on recherche. Cela oblige à recommencer l’acquisition avec des déclenchements successifs. Ainsi, comme nous avons pu voir, fréquence d’échantillonnage et profondeur mémoire sont intimement liées.La situation la plus confortable est bien entendu de travailler avec une grande profondeur mémoire; celle-ci est le gage de la fidélité et de l’intégrité du signal.Aujourd’hui,les constructeurs d’oscilloscopes proposent jusqu’à 48 Mpoints,voire 64 Mpoints de mémoire.Évidemment, cela a un coût… Bertrand Braux Bibliographie :- Evaluation Engineering - Juillet 2003 40 MESURES 760 - DECEMBRE 2003