Diapositive 1 - sifud-pp
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1 Synthèse des recommandations pour le traitement de l’incontinence urinaire féminine non neurologique La rééducation périnéale sera prescrite en première intention chez une femme présentant une incontinence urinaire d’effort, en particulier s’il s’agit d’une incontinence urinaire du premier degré sans prolapsus, avec un testing périnéal de mauvaise qualité et/ou une inversion de commande périnéale. Association Française d’Urologie. Prog en Urol 2010 CNGOF 2009 RPC - L’INCONTINENCE URINAIRE : « Il est recommandé de débuter le traitement de l’incontinence urinaire d’effort ou de l’incontinence urinaire mixte par une rééducation périnéale comportant des exercices musculaires du plancher pelvien (grade C). La rééducation comportementale est recommandée de première intention en cas de symptômes d’urgenturie prédominants (grade C). La guérison sujective et les taux d’amélioration, suite à une rééducation périnéale par renforcement des muscles du plancher pelvien ( pelvic floor muscle trainning)rapportés dans l’ensemble des RCT incluant des groupes avec IUE et IUM varie de 56% à 70% (Moore et al 2013) 2 Les séances doivent être supervisées par un thérapeute, Dans un article récent, T. Thubert et al ont fait le point sur les résultats de la rééducation périnéale (Gynécologie Obstérique & Fertilité 43 (2015) 389–394 ) leur analyse la littérature permet d’affirmer qu’une rééducation périnéale pour l’IUE basée sur le renforcement musculaire est plus efficace lorsqu’elle est supervisée. « En 2014, Dumoulin et al. ont actualisé les données de la dernière méta-analyse publiée en 2010 visant à comparer l’efficacité d’un programme de contractions volontaires des MPP encadre ́ par un rééducateur par rapport à un groupe contrôle chez les femmes souffrant d’IUE [6,7]. Après exclusion des études de faible pertinence, 18 essais contrôlés randomisés (1051 patientes) ont été inclus dans cette nouvelle méta-analyse. Les auteurs concluent que les femmes présentant une IUE isolée et bénéficiant d’une rééducation périnéale de renforcement musculaire encadrée par un rééducateur rapportaient un taux de guérison subjective de leur IUE 8 fois supérieur comparé au groupe contrôle (RR 8,38 [IC95 % ,68– 19,07], 46/82 [56,1 %] versus 5/83 [6,0 %]), un taux de guérison objective 7 fois supérieur (RR 7,5 [2,89–19,47], 38/71 [53,5 %] versus 4/64 [6,3 %]), une réduction supérieure de la quantité des fuites mesurée par le pad-test (RR 13,22 [de26,36a`0,09]),et un taux d’amélioration des symptômes ou de guérison 17 fois supérieur au groupe contrôle (RR 17,33 [4,31–69,64], 32/58 [55 %] versus 2/63 [3,2 %]). » ( T. Thubert, E.Bakker, X. Fritel) T. Thubert, E. Bakker, X. Fritel. Re ́e ́ducation pelvi-pe ́rine ́ale et troubles de la statique pelvienne de la femme. Gyne ́cologie Obste ́trique & Fertilite ́ 43 (2015) 389–394 3 Rythme des séances 2 séances /sem , Pour un programme de renforcement musculaire non spécifique au plancher pelvien ,le rythme est de 2 à3 séances d’entrainement /semaine. 10 à 15 séances sont nécessaires pour obtenir une amélioration des symptômes Les séances peuvent s’espacer dans le temps quand les objectifs sont atteints afin de rendre l’auto entrainement à domicile progressivement prépondérant et prolonger le traitement dans le temps. Des séances à distance de contrôle peuvent renforcer l’intérêt pour l’auto entrainement et vérifier la conservation des acquis. Durée : Le thérapeute est libre d’estimer le nombre de séances , si on se base sur ordonnance de 10 à 15 séances, un traitement dure 5 à 7 semaines Si on se réfère aux études sur le renforcement musculaire un entrainement est finalisé entre la 15ème et la 20ème semaine. Dans les études inclues dans la revue Cochrane sur l’IUE, les durées des protocoles varient de 6semaines à 6 mois. Pour prolonger un traitement au delà de 10 à 15 séances, il faut que la patiente et le thérapeute notent une progression, une amélioration des symptômes. Si aucune modification n’est enregistrée il est licite de se demander si il y a un intérêt à poursuivre le traitement rééducatif., ou si celui ci est bien conduit. C. Dumoulin concluait qu’un traitement durant au moins 3 mois (effet du traitement avéré par auto évaluation de la guérison et de l’amélioration) semblait plus efficace dans le temps 4 La revue de littérature de Hunskaar (2008) a retrouvé un haut niveau de preuve pour considérer la perte de poids comme 1ère ligne de traitement pour la femme présentant une incontinence urinaire d’effort les études qui portent sur la perte de poids (régime ou chirurgie) montrent une réduction plus importantes des symptômes d’IUE par rapport aux symptômes d’urgenturie Activité sportive Recommander une activité physique modérée et la pratique de la marche régulière. Les pratiques sportives seront adaptées aux capacités du plancher pelvien à réagir et contrebalancer les hyperpressions abdominales. Nous adapterons les pratiques pour limiter au plus ces pressions. Un pessaire pourra être recommandé pendant la pratique sportive Nous veillerons à ce que les apports hydriques soient réguliers dans la journée afin d’éviter la mise en place de stratégies de suppression des boissons 5 Anamnèse L’anamnèse intéresse l’ensemble des symptômes de dysfonctions périnéales pour rechercher des symptômes associés. La fréquence et l’importance des fuites permettent d évaluer la sévérité des symptômes. Pour se faire, Il est recommandé d’utiliser des questionnaires validés. Ils permettront, dans le temps, d’évaluer de façon objective les résultats du traitement et sont de ce fait, un moyen d’encourager le patient et d’entretenir sa motivation. Les circonstances permettent d’évoquer un facteur physiopathologique, un retard d’activation des MPP, un défaut d’adaptation de la réponse musculaire des MPP à l’importance de l’effort ou une notion de fatiguabilité des MPP. L’évaluation du retentissement des symptômes d’IUE sur la qualité de vie est recommandée ( questionnaire Contilife) A ce jour, il n’y a pas de concensus pour définir un mode d’évaluation de la guérison comme gold standard ( nombre d’épisode de fuite, pad test standardisé ≤ 2g, ou le rapport des patientes) 6 Examen clinique La recherche des fuites n’est pas recommandé en systématique mais lors de dissonnance entre les réponses du patient et l’examen clinique. Dans certain cas comme le post partum, la recherche d’un écoulement au niveau du méat fait écarter le diagnostique de fistule urétro vaginale. En cas de persistance d’un doute, aviser l’équipe médicale. Le test à la toux permet en outre de mettre en évidence une incompétence de la sangle abdominale à la toux (cf le cours bilan kinésithérapique) et/ou un défaut de réponse périnéale. En complément d’information un pad test sur 24h ou 48 h peut être demandé ainsi qu’un calendrier mictionnel (recherche de grand volume mictionnel) En accord avec la patiente, si nous optons pour l’utilisation de techniques instrumentales, le choix de la sonde sera fait en fonction des caractéristiques anatomiques de la patiente (fond vaginal très court, vagin atrésique, avulsion ) 7 Le traitement rééducatif sera élaboré à partie des conclusions du bilan initial Le 1 er volet sera la rééducation analytique des MPP pour restaurer une contraction volontaire efficace comportant une 1ère partie cognitive avec la prise de conscience des MPP et l’apprentissage de la CV, une 2ème partie de renforcement musculaire, mais il faut se rappeler que la force n’est pas la seule composante musculaire intervenant dans la continence, le timing et l’adaptation de la réponse des MPP aux pressions abdominales sont à prendre en compte. Cet aspect sera développé dans un 2ème volet portant sur le control moteur où le travail rééducatif sera global intégrant les MPP au sein des fonctions d’équilbre et posturale. 1 Apprentissage de la CV 2 Le Renforcement MPP a différents objectifs: Force Endurance et Rapidité d’installation Afin de restaurer la Coordination et le control moteur Installation du vérouillage périnéal à l’effort : Co-contraction des muscles abdominaux , et action posturale anticipatrice 8 Plusieurs études ont montré que 30% des femmes n’était pas en mesure de produire une CV des MPP à leur 1ère consultation, même après des explications individuelles.( Kegel, 1952; Benvenuti et al., 1987; Bø et al., 1988; Bump et al. 1991 ). Technique manuelle L’apprentissage de la CV analytique est le pré requis au renforcement musculaire. 1/ Information anatomique Il faudra donc aider la patiente à localiser ce muscle par des schéma 2/ apprentissage de la CV - l’aider à transposer ses informations par une palpation explicative ( reliant le schéma et le ressenti) pour lui permettre de localiser son propre plancher pelvien ( mise en tension successive des différents faisceaux) -réaliser une CV Consigne claire : évoquer et cibler chaque composante du mouvement l’élévation/ascension et la fermeture latérale/ serrage sur le doigt - utilisation du réflexe d’étirement. Il s’agit un réflexe myotatique qui permet à un muscle donné de s'opposer, en se contractant, à son propre étirement et donc de conserver un certain tonus. -À reproduire et controler la CV par un feed back du rééducateur sur le mouvement réalisé pour une prise de conscience des difficulté à réaliser une CV ( difficulté à réaliser une fermeture complète du hiatus uro-génital et une élévation de celui ci, des contractions rapides en série ou une CV tenue plusieurs secondes) -La patiente peut objectiver elle même la CV par auto palpation ou utilisation du miroir. 9 3/ Suppression de synergies musculaires: Les erreurs les plus fréquemment rencontrées sont les contractions d’autres groupes musculaires comme les muscles abdominaux, fessiers, adducteurs. ( Bø et al., 1988; Bø et al., 1990b ). Ces contractions se substituent à la CV des MPP. Lorsque la contraction d’un de ces groupes musculaires induit une contraction des MPP, il ne s’agit pas de CV mais de contraction synergique involontaire. A l’inverse, une CV des MPP induit une activité musculaire involontaire des muscles abdominaux. L’activité des muscles abdominaux ( en particulier du transverse de l’abdomen) est prédominante en fin de CV et permet d’augmenter le pression intra vaginale ( Madill et McLean 2006). L’observation d’un recrutement du transverse de l’abdomen en fin de CV sera donc physiologique. 4/ Inversion de commande D’après Bump et al , cela concerne 25% des femmes 10 Techniques instrumentales L’utilisation d’électrostimulation fonctionnelle (ESF) à visée proprioceptive , par courant exito-moteur ( 50Hz) est recommandée pour les patientes qui ne présentent pas de CV volontaire en complément du travail manuel et du BFB.( evidenced based physio) Il s’agit de faire ressentir la contraction isolée des MPP pour aider à leur localisation afin que la patiente puisse reproduire le mouvement ressenti. En revanche, l’utilisation d’ESF comme technique isolée n’est pas recommandée. Le BFB recueille l’acyivité électrique lors de la contractions musculaire des MPP qu’elle soit volontaire ou involontaire. Un recrutement électromyographique n’assure donc en rien qu’il s’agisse d’une CV; le thérapeute doit donc vérifier l’éxécution correcte du mouvement demandé. Cette technique peut être utilisée pour objectiver la CV mais aussi la contraction involontaire, contraction synergique lors de la contraction abdominale ou la réponse des MPP à l’effort de poussée brusque Le recueil d’une activité électrique n’est donc pas synonyme de contraction volontaire, le travail musculaire doit être supervisé. Lorsque la CV est acquise, l’auto entrainement quotidien à domicile peut être mis en place. Cf cours auto entrainement 11 Dans une revue de littérature de , C.Dumoilin et al ont analysé diférents protocoles de renforcement musculaire ont classé les différentes approches: -PFM strength (the maximum force generated by a muscle in a single contraction), -PFM endurance (the ability to perform repetitive contractions or to sustain a single contraction over time) -PFM coordination (muscular activity prior to effort and on exertion), or -any combinations of these. 12 X. Deffieu et al ont réalisé une revue de littérature pour déterminer les les mécanismes d’action prouvés de la rééducation périnéale dans le cadre de l’incontinence urinaire de la femme. Ils ont conclu que les exercices de renforcement musculaire des MPP occasionnaient un gain de force des MPP et qu’il existait une corrélation entre augmentation de la force des MPP et amélioration des scores d’incontinence urinaire et du pad test chez les femmes ayant une IUE ( X.Deffieux, Prog Urol 2013) 13 Différents types d’exercices pour le renforcement des MPP peuvent être utilisés seuls ou en association, la grande diversité des protocoles retrouvés dans la littérature ne permet pas de conclure à un programme optimal.( la durée des CV varient de 3 à 40 sec, le nombre de répétition de 36 à 200 / jour) En revanche ,il a été démontré qu’un entrainement plus intensif était plus efficace ( Immamura et al., 2010; Hay-Smith et al., 2011; Moore et al., 2013 ) Les différentes qualités de la contraction musculaire doivent être développées : la rapidité d’installation de la CV , la force, l’endurance. Exemple de progression dans les exercices pour le renforcement des MPP de K.Bo ( EVB physio) 14 Pour augmenter la force, il faut augmenter la charge ou la résistance. La résistance appliquée au MPP peut être digitale ou liée à la pesanteur en utilisant la station debout . La charge peut se matérialisée par l’utilisation de dispositifs intra vaginaux comme les cônes de poids croissants. Leur mode d’action supposé : D’une part Leur s charges croissantes seraient stimulantes pour l’entrainement car une contraction d’intensité croissante étant requise pour les soutenir et d’autre part la sensation de glissement devrait induire une contraction réflexe et volontaire. L’ensemble des revues de littérature sur l’utilisation des cônes montre une supériorité du traitement avec cônes versus absence de traitement,une absence de supériorité des programmes de renforcement des MPP avec cônes versus sans cône, L’utilisation des cônes semble recueillir une faible adhérence au traitement pour Cammu et Van Nylen. Les protocoles consistant à soutenir le dispositif pendant 15 à 20 min sont questionnables car pouvant induire fatigue musculaire, douleur et compensation par d’autres groupes musculaires. Il semble plus adapté de les inclure dans des programmes de renforcement musculaire ou d’auto entrainement défini par le thérapeute afin de respecter les principes du renforcement musculaire ( EVB physical theray 2015) 15 Le bio feed back réalise un enregistrement de l’activité électromyographique péri vaginale donc des muscles ilio coccygiens, pubo viscéral et pubo-rectal. Il offre l’opportunité à la patiente de visualiser la contraction volontaire sous forme de tracé, il permettrait d’améliorer la conscientisation de la CV et du relachement le contrôle de cette contraction et de motiver le patient pendant l’effort. Dans une revue de littérature sur les mécanismes d’action de la rééducation périnéale pour l’incontinence urinaire de la femme, X. Deffieu et al ne retrouvaient pas d ’étude ayant évalué de façon objective les mécanismes d’ action du BFB (X. Deffieu Prog Urol 2013) La revue Cochrane de 2011 réalisée par Herdesche a étudié l’intéret du BFB. Plusieurs études ont comparé la rééducation par entrainement des MPP versus entrainement des MPP et BFB. Le taux d’amélioration et de guérison des symptômes d’incontinence urinaire ainsi que la diminution des épisodes de fuite urinaire était plus importante dans les groupes de patientes où le renforcement des MPP était associé au BFB. Les auteurs soulignaient cependant que dans ces groupes l’entrainement était plus intensif. Or nous savons que l’amélioration des symptômes est liée à l’intensité de l’entraitement. C.Dumoulin dans une revue de littérature sur l’ impact des différentes modalités de rééducation concluait que si,il était difficile de déterminer quel programme était le plus efficace, les programmes qui était administré plus de 2 fois par mois et maximisé par du bio feed back semblait plus efficace Neurourol gynecol 2011 Les recommandations des EVB physical therapy 2015 sont de privilégier tous les facteurs qui permettent d’augmenter l’adhérence au traitement et l’intensité de l’entrainement, aussi si les techniques de BFB sont accessibles elles sont àç proposer pour améliorer les effets du programme de renforcement 16 L’électrostimulation périnéale est une impulsion électrique appliquée par l’intermédiaire d’électrodes endo cavitaires ou cutanées, elle intéresse de façon globale l’ensemble des différents faisceaux musculaires péri vaginaux. K.Bo 2003 et Amaro 2005 ont montré une augmentation de force de la CV objectivée en manométrie ( revue X.Deffieu 2013) La revue de littérature de T.Thubert nous dit qu’Imamura en 2010 en comparant les différents protocole incluant de l’ESF montre une supériorité de l’ESF versus absence de traitement pour l’amélioration de l’IU mais ne montre pas de supériorité pour la guérison. La rééducation par renforcement musculaire serait plus efficace que l’ESF pour l’amélioration et la guérison; La dernière revue de l’ICI ne retrouvait pas de différence entre PFMT et PFMT + ESF. T. Thubert concluait que la place de l’électrostimulation dans la rééducation périnéale restait à déterminer et que l’absence de critères prédictifs identifiés ne permettait pas de déterminer les femmes qui pourraient en tirer bénéfice 17 18 Dans cette revue de littérature, C.Dumoulin et al retrouvaient une efficacité supérieure aux programmes associant des techniques instrumentales et comportementale 19 En fonction du bilan initial, l’apprentissage du vérouillage périnéal peut débuter par un renforcement des muscles abdominaux et tout particulièrement du transverse de l’abdomen si celui-ci n’assure pas sa fonction d’expiration forcée afin de permettre l’installation correcte des co-contractions abdomino-périnéale (spasford 2003) Si la sangle abdominale est faible ou si l’inspiration au lieu d’être diaphragmatique est liée à une élévation de la cage thoraciaque, le recrutement des MPP et des muscles abdominaux est perturbé, l’installation du vérouillage périnéal paraitait également perturbé. Mais aucune étude n’ayant montré le bénéfice d’une rééducation préalable du schéma respiratoire, K.Bo concluait dans une revue de littérature que l’enseignement du«knack » vérouillage ( CV des MPP avant et pendant l’effort de toux) était suffisant chez les femmes présentant une IUE à la toux. Helena Frawley, Margaret Sherburn, Neurourol urdodyn2009 Néanmoins, il paraît licite de penser que la restauration d’un schéma physiologique d’activation des synergies musculaires soit bénéfique et cela reste une piste de travail intéressante. 20 L’apprentissage du vérouillage périnéal comporte donc la restauration d’un schéma respiratoire de repos comportant une inspiration diaphragmatique, une éducation aux efforts de toux, de mouchage afin que ces efforts recrutent les MPP en synergie avec les muscles abdominaux pour augmenter la pression intra abdominale et générer une force expiratoire, l’activation des MPP intervenant préalablement à cette augmentation de pression pour maintenir la continence. Chez les femmes présentant une IUE, il a été démontré un retard à l’activation des muscles pelvi périnéaux. Sur le modèle décrit par Spasford , la précontraction des MPP est réalisée sur un schéma respiratoire physiologique activant les muscles abdominaux en particulier le muscle TrA dont la fonction est l’expiration contre résistance (expiration forcée), De plus, Spasford 2001 a montré que la contraction du TrA entrainainait une contraction synergique des MPP. Madil et McLean 2006 ont montré la réciproque. De plus ils ont montré que quelque soit la position du sujet ( ( couché assis debout) le recrutement des MPP lors de la CV était identique alors que le recrutement des différents muscles abdominaux variaient en fonction des positions. En position décubitus dorsal, les muscles obliques externes étaient recrutés préalablement aux autres muscles, en position assise tous les muscles étaient recrutés simultanément, en position debout, les muscles grands droits et les muscles obliques externes étaient recrutés préalablement au TrA et aux muscles obliques internes. Les auteurs concluaient que ces différents schéma d’activation pouvaient expliqué la variablité de la survenue des fuites en fonction de la position. 21 Pendant le vérouillage périnéal avant et pendant l’effort de toux , il existe une ascension du plancher pelvien et une fermeture du hiatus uro-génital et du canal anal, une augmentation transitoire de la pression de clôture urétarle Miller et al ont montré une réduction des fuites de 98,2% pour la toux moyenne et de 73,3% pour la forte toux 22 Le renforcement du TrA ne peut être une technique de renforcement des MPP. En effet, la mesure échographique du déplacement des MPP lors d’une contraction induite par la contraction du muscle TrA est inférieur à celle recueillie par la CV des MPP. La contraction du TrA entrainait une dépression du plancher pelvien chez 30% des sujets sains . Il est donc nécessaire que le plancher pelvien soit en mesure de contre agir aux pressions abdominales pour réaliser ce type d’exercices. La CV des MPP était supérieur à la combinaision TrA + CV des MPP au max de la contraction du Tr. (K.BÖ,M. Sherburn and T.Allen, 2003) De plus que chez les patientes incontinentes, Smith et al ont montré qu’il y avait un déséquilibre entre les contractions des MPP et du Tr Ab, chez les patientes avec une IU sévère l’activité du TrAb était prédominante sur l’activité des MPP. Choisir comme technique de renforcement musculaire des MPP un travail indirect par renforcement du Tr Abd déboucherait vers une aggravation du déséquilibre.( Smith MD, Coppieters MW, Hodges PW. Postural response of the pelvic floor and abdominal muscles in women with and without incontinence. Neurourol Urodyn 2007). 23 L’existence de co-contraction des muscles abdominaux et en particulièrement du transverse de l’ abdomen est aujourd’hui démontrée par la littérature Il y a de forte preuve pour dire que la prise en charge rééducative doit être axée sur le renforcement musculaire des MPP en y associant l’apprentissage des pré-contractions avant et pendant l’augmentation de pression intra abdominales. Ces techniques doivent venir en complément afin d’optimiser la rééducation et lui conférer un effet durable dans le temps et prévenir les récidives. Mais ces stratégies n’ont pas encore été évaluées Kari Bø,Siv Mørkved, Helena Frawley, Margaret Sherburn, Neurourol urdodyn2009 24 Les MPP font partie des muscles stabilisateurs de la région lombo-pelvienne avec les muscles transverse de l’abdomen et les muscles paravertébraux , les spinus multifidus ; L’esemble de ces muscles agit en synergie. Hodges et Spasford ont montré que les MPP contribuaient à la réponse d’adaptation posturale pendant des exercices de mouvements rapides des bras dont la fréquence variait. Les MPP sont une composante de l’ajustement postural pré-programmé qui prépare le corps à des perturbations à venir. Les MPP interviennent pendant toute la durée de l’adaptation posturale et leur activité et est modulée par l’amplitude des mouvements du tronc dont sont responsables les autres muscles abdominaux, leur fonction étant d’orienter le tronc dans les différentes plans de l’espace et d’intervenir lors de déséquilibre. L’activité posturale anticipatrice des MPP est plus liée à l’activité des muscles abdominaux qu’à l’augmentation de pression intra abdominale(P.W. Hodges,* R. Sapsford, and L.H.M. Pengel Neurourology and Urodynamics 2007) Michelle D. Smith & Michel W. Coppieters & Paul W. Hodges (2006) ont montré un retard d’activation posturale des MPP lors de mouvements rapides des bras chez des femmes avec une IUE. A l’inverse de leur hypothèse, Michelle D. Smith & Michel W. Coppieters & Paul W. Hodges (2007) ont montré une augmentation de recrurement des MPP chez les femmes incontinentes pour contrebalancer une augmentation de l’activation des muscles abdominaux; le schéma d’adaptation chez les femmes incontinentes semblait être celui d’une compensation suite à la perturbation du schéma normal d’activation des synergies abdomino périnéales. Les auteurs concluaient que le contrôle et la coordination des muscles abdominaux devait être une part importante du traitement en présence de ces conditions 25 Les débouchés en rééducation sont de proposer des approches plus globales en complément des techniques de renforcement des MPP. Ces techniques ne sont pas validées mais ont fait l’objet d’études préliminaires. Elles ont pour but d’améliorer la continence et le control postural en développant les capacités de répondre et de s’adapter à des pertubations posturales. Spasford et al 2006 ont montré un recrutement supplementaire des MPP en station debout avec auto grandissement comparé à une station debout relachée, affaissée. Capson a recherché si une modification des courbures lombaires avaient un impact sur la CV des MPP en position debout et lors de tâches perturbant l’équilibre et la continence (la toux, une manœuvre de Vasalva ou « rattaper » une charge lourde charge) dans 3 positions, la posture habituelle , une hypo lordose, une hyperlordose. Recueil emg :L’activité tonique , action de repos est plus importante en position debout comparée à la position couchée, les MPP assurant leur fonction de soutien. Cette activité était plus élevé en position hypolordosée comparée à la posture habituelle. Pour toutes les tâches, l’activité emg lors la CV était plus importante quand les sujets étaient dans leur position habituelle. Recueil manométrique de la pression vaginale: les valeurs les plus importantes ne sont pas retrouvées en position habituelle comme pour le recueil emg mais en position hypo lordosée, que ce soit au repos ou lors de CV. La posture influe sur l’activité musculaire et sur l’importance des pressions intra vaginale. Les auteurs proposaient que la position hypolordosée soit utilisée comme position facilitatrices chez les femmes avec des difficultés à réaliser des CV. Ils proposaient également une approche posturale pour les femmes présentant des troubles de la statique rachidiennes et une activité diminuée des MPP. Des étude utilisant la réalité virtuelle sur console Wii (Steenstrup Prog Urol 2014) ont montré un recrutement des MPP lors d’exercices posturaux 26 C.Dumoulin a recherché si une approche était supérieure à une autre en réalisant une revue de littérature 27 Il n’est pas possible à ce jour, de tirer de conclusion devant l’hétérogénéité des différents programmes. La question n’est plus de savoir si la rééducation est efficace mais de savoir quelle techniques et quelle association de technique est plus efficace et quels sont les éléments du bilan initial qui pourraient nous aider dans l’analyse de la dysfonction périnéale afin de construire des programmes « sur mesure ». L’adhérence au traitement des différentes techniques est un paramètre important qui doit rentrer en compte dans les critères de jugement pour l’évaluation des traitements La rééducation est efficace mais comment et pour qui , cela reste indéterminer. Dans notre pratique quotidienne, il faut se servir de ces différentes approches, pour les mixer de façon à obtenir un protocole de rééducation le plus adapté possible à la patiente. 28 29 30 Bonus video :Mécanisme d’action de la rééducation périnéale X.Deffieu http://www.sifud-pp.org/data/videos/flash-conferences/2012clermont/96/SWF/index.htm Bonus littérature : Sapsford R, Hodges P, Richardson C, et al. Co-activation of the abdominal and pelvic floor muscles during voluntary exercises. Neurourol Urodyn 2001;20: 31–42. Et puis la revue Cochrane: Hay-Smith EJC, Bø K, Berghmans LCM, et al. Pelvic floor muscle training for urinary incontinence in women (Cochrane Review). Cochrane Database Syst Rev 2002. DOI: 10.1002/14651858.CD001407. Et sa mise à jour récente Chantale Dumoulin, Jean Hay-Smith,Gabrielle Mac Habee-Seguin, Joanie Mercier Pelvic Floor Muscle Training Versus no Treatment, or Inactive Control Treatments, for Urinary Incontinence in Women: A Short Version Cochrane Systematic Review With Meta-Analysis Neurourology and Urodynamics 34:300–308 (2015) 31