Le Cinéma d`Animation

Transcription

Le Cinéma d`Animation
Le Cinéma
d’Animation
É D I T O
Cet ouvrage a pour vocation de vous faire
Dans l’esprit de monsieur tout le monde,
un large public, le ton y est simple et ludique.
tin. Malgré qu’un grand nombre de films soit
découvrir le cinéma d’animation. Destiné à
En premier lieu, il explique les différentes
étapes nécessaires, à la réalisation d’un long
métrage animé. Une seconde partie vous
dévoile ensuite, plusieurs chefs d’œuvre.
Enfin, une biographie de quelques grands
noms de l’animation clôturera ce livre. Dans
un souci pratique, seule l’animation cinéma-
tographique est représentée ici, toutes les
autres formes existantes (animation de série
télévisée, publicitaire, jeux vidéo, internet)
n’y sont pas abordées puisqu’elles requièrent
d’autres méthodes de production.
l’animation est réservée à un public enfanaccessible dés le plus jeune âge, il serait
réducteur de se cantonner à ce préjugé.
L’ animation déploie des mondes imaginaires
et fantasmés qui reflètent plusieurs lectures possibles. Ainsi, enfants, adolescents,
adultes et séniors regardent de manières
différentes un même film : éduquant aux plus
jeunes (et rappelant aux plus âgés), une
certaine philosophie de vie. Si vous possédez toujours, un petit brin de candeur en
votre cœur, vous rirez, pleurerez, rêverez et
aimerez le cinéma d’animation.
Fantasia
Design
28-29
Brendan
9
Story-board
R É A LI S AT I O N
10
11
12
13
14-15
16-17
Décors
Lay-out
Animation 2D
Ponyo sur la falaise
32-33
Les noces funèbres
34-35
20
21
Animation 3D
Compositing
Distribution
Schéma récapitulatif
Les contes de la nuit
36-37
38-39
Animation stop-motion
18-19
22
Les voix
30-31
40-41
42-43
WALL E

Raiponce
L’ Age de glace 4
44-45
46-47
Pirates
Roger Rabbit
Le Château Ambulant
48-49
Le Tableau
Walt Disney
52
53
54
John Lasseter
Hayao Miyazaki
55
Karel Zeman
56
57
Emile Cohl
Paul Grimault
ANNEXE
26-27
BIOGRAPHIE
Scénario
FILMOGRAPHIE
8
60-61
62-63
64
Lexique
Chronologie
Bibliographie
65
66
Citations
Conclusion
R É A L I S A T I O N
L’ animation est souvent qualifiée comme l’art
de l’impossible : tout ce qu’on peut imaginer
est réalisable. Ceci venant des différentes
disciplines qui la composent. A elle seule,
elle englobe tous les arts (récit, sculpture,
dessin, peinture, musique, informatique …).
C’est la discipline la plus créative qu’il soit.
Ses possibilités narratives, esthétiques et
techniques sont sans limite. Néanmoins,
elle demande de l’organisation, du travail et
beaucoup de patience. Puisque rien n’existe
concrètement, tout doit être créé, et chaque
étape est essentielle, pour réaliser un bon
film. Les pages suivantes, vous exposent les
différentes phases nécessaires, pour produire un long métrage animé.
SCÉNARIO À l’origine d’un film il y a toujours un concept, une idée
DESIGN Des personnages et des décors
Comme dans tout travail créatif, l’idée est le
Une fois le scénario fini, des artistes vont
un concept, qui détient un véritable poten-
premières ébauches des décors. Cette
point de départ. La difficulté est de trouver
créer, le design des personnages et les
tiel, pour donner naissance à un bon film.
recherche graphique doit être très diversi-
Les scénaristes et le réalisateur doivent
fiée; par les techniques employées (pastels,
à la fois inventer une histoire originale et
feutres, aquarelles, collages …) et l’esthé-
cohérente. Chacun a sa propre recette pour
tique choisie. Suite à de nombreux croquis, les
trouver l’inspiration; mais les auteurs se
illustrateurs définissent petit à petit les traits
nourrissent de leurs expériences, leurs sou-
des personnages. Face à ses propositions,
venirs et du monde qui les entoure. Certains
le réalisateur commente, dialogue et réflé-
écrivent leurs idées en proses, d’autres
chit avec eux, pour sélectionner la meilleure
les listent en mots clés ou les dessinent.
solution. Ces travaux de recherches sont trés
En outre, le scénario est l’étape la plus
plaisants pour les artistes, qui peuvent expri-
importante; même avec une excellente
mer leur savoir faire et leur sensibilité tout en
maîtrise technique et artistique, un film
gardant en mémoire, les indications du brief.
d’animation n’aura de succès que si le récit
La recherche est la seconde étape vitale d’un
est solide.
Du concept au scénario
documentation visuelle, qui sert de base aux
Du concept naît le synopsis, texte court
chaque personnage. L’ écriture du scénario
lignes de l’histoire. Le synopsis permet une
à deux ans de travail.
de quelques pages, qui définit les grandes
visualisation globale du film, (l’évolution des
personnages, les différents lieux, les retour-
s’effectue en petit comité et nécessite de un
- Le début ne doit rien révéler
synopsis. Les idées se précisent, le film peut
- Jouez sur l’émotion
être découpé en séquence. Le séquencier
décrit en détail le film, sans s’occuper des
dialogues. Enfin, il coécrit avec le réalisateur
tous les dialogues et précise les actions de
 Peu de personne contribue à
l’élaboration du scénario mais toutes
les bonnes idées sont à prendre
travail des artistes.
Conseils pour réaliser un bon scénario :
nements de situations ...).
La deuxième étape consiste à étoffer le
8
film d’animation. Elle demande beaucoup de
- Diversifiez vos personnages
- Des intrigues annexes peuvent être utiles
- N’hésitez pas à couper les éléments en trop
- La fin doit susprendre (coup de théâtre)
- Veillez à la cohérence générale
9
STORY-BOARD Des cases et des indications techniques
LES VOIX L’intonation, le timbre, l’accent ... tout compte
Comme son nom l’indique (story : histoire et
Dans un film d’animation, les voix des per-
images du scénario. Les personnages sont
Malgré que le projet soit loin d’être abouti, le
board : planche), le storyboard est la mise en
dessinés grossièrement; l’important est la
mise en scène de l’histoire. Ainsi, à chaque
case correspond un plan, avec la position
et l’action des personnages, le cadrage, la
profondeur de champ ...
Quand plusieurs scènes sont terminées, le
réalisateur et son équipe se réunissent pour
discuter de l’enchaînement de l’action. Cette
étape est essentielle, car elle met en avant
les erreurs et les incohérences des plans,
permettant des modifications rapides. Le
story-board est la première approche visuelle
du film, il nécessite à lui seul entre huit et dix
mois de travail.
Le métier de storyboarder implique une
connaissance très fine de l’animation comme
du langage cinématographique général.
Des compétences de mise en scène et de
dessin sont nécessaires. Le storyboarder
doit faire preuve de créativité et de rigueur
afin de donner à l’œuvre une bonne dynamique. Il doit respecter le cahier des charges
de la production et la tonalité artistique du
sonnages sont doublées avant la production.
réalisateur fait appel à des acteurs professionnels pour enregistrer les différentes voix
présentes dans le film. Cela permet d’avoir
un support visuel (gestuelle, mouvement
du visage, articulation de la bouche…) aux
animateurs pour la cohérence entre l’image
et le son; la crédibilité des personnages en
dépend. Sous la directive du réalisateur, les
acteurs vont interpréter les personnages; un
long travail sur l’intonation et la clarté sonore
est nécessaire.
Certains studios font appel à des acteurs
reconnus internationalement et s’en servent comme promesse de vente, d’autres
préfèrent confier leurs personnages à des
professionnels du théâtre. Quoi qu’il en soit,
les acteurs ne voient pas la version finale du
film mais seulement des croquis ou le storyboard. Ils doivent imaginer les émotions et
donner de la vie, aux personnages qu’ils
doublent. Un travail amusant qui dérive souvent en fou rire.
réalisateur.
 Kev Adams et Alexandra Lamy
 Le story-board a été inventé
10
par les studios Disney dés 1920
interprêtent des personnages du
film d’animation Le Lorax
11
DÉCORS L’univers où évolue les personnages
LAY-OUT Le premier pas vers l’image finale
Chaque scène a un décor, un lieu où se
déroule l’action. À partir des premières
recherches retenues par le réalisateur, des
illustrateurs de talent, s’emploient à la mise
en œuvre des décors du film. À l’aide de
leurs pinceaux et assistés par l’ordinateur, ils
dessinent les décors intérieurs, extérieurs,
réalistes, fantasmés, chargés de minutieux
détails ou très stylisés. Bref, pour un film
d’animation et selon le rythme de l’histoire,
il n’est pas rare de réaliser plus de vingt
cinq décors différents. Les artistes font des
images fixes qui peuvent ensuite contenir
Après le story-board et avant l’animation,
traces de pas …) pour plus de crédibilité.
la verra dans le film. Plus précisément, il
de petites animations (nuages qui bougent,
Ce travail sera utilisé par le layoutman pour
démarrer la composition de l’image finale.
le layoutman compose l’image telle qu’on
 Entre six et douze layoutmans
travaillent sur un long métrage animé
retravaille chaque plan en l’agrandissant
au format (feuille 84). Armé d’un crayon, il
met en place les éléments des décors, puis,
sur des feuillets différents, dessine les personnages en taille réelle, au début et à la
fin de chaque plan. De même, il redéfinit le
cadrage, précise les éventuels mouvements
de la caméra et indique la durée des scènes.
Virtuose du dessin, le layoutman doit allier
compétences en anatomie humaine et animale. Son dessin doit être précis et propre,
il travaille uniquement au crayon à papier
et peut ajouter quelques couleurs pour
une meilleure compréhension de l’image.
Il intervient juste avant la fabrication de
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l’image animée.
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ANIMATION 2D
L’ animation traditionnelle, en deux dimensions est une succession rapide de différents
dessins, donnant l’illusion de mouvement.
Ce principe fonctionne grâce à notre per-
sistance rétienne : notre cerveau mémorise
quelques instants l’image que nous voyons.
Ainsi, l’enchaînement d’images fixes, légè-
rement distinctes, suscite la mobilité. Vingt
 Dessins qui représentent une action simple
quatre images par seconde sont nécessaires
pour une animation fluide. Dès lors, pour
animer un personnage d’un film d’une heure,
 Toutes les actions et expressions
86 400 dessins sont à réaliser. Un film d’ani-
du corps peuvent être animées
mation représente un travail gigantesque,
composé de dizaines de milliers de dessins.
Animateur 2D
Émile Cohl est le premier à utiliser l’anima-
Il donne de la vie à de simples dessins.
tion traditionnelle dans les Fanstasmogories.
L’ animateur met en mouvement les person-
Cette technique fut dominante des années
1920 à nos jours. Malgré une récente perte
nages en esquissant des dessins clés : poses
 Poses clés dessinées par l’animateur
essentielles à l’articulation d’un mouvement.
de popularité en faveur de l’animation numérique, elle demeure active et aura de nou-
 Les animateurs flip beaucoup
veau son heure de gloire.
leurs dessins, pour s’assurer de la
qualité de leur animation
Son rôle est de définir, par des croquis, les
lignes de force qui constituent la gestuelle et
les expressions du personnage. Ses dessins
doivent avoir du rythme pour donner de la
vie. Ils les confient ensuite à des assitants
qui complètent l’animation par les poses
intermédiaires et peaufinent tous les détails.
Ce sont leurs dessins qui apparaissent à
l’écran. Ce travail d’équipe repose sur la
14
 Poses intermédaires de l’assistant
complémentarité des individus.
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ANIMATION STOP-MOTION
L’ animation image par image (ou stop-motion
en anglais) repose sur une succession de
photographies d’objets réels, qu’on déplace
à chaque prise.
Cette technique nécessite la fabrication
manuelle de marionnettes articulées. Divers
matériaux peuvent être utilisés, comme
la pâte à modeler, le fils de fer, le bois, le
papier … Une fois construites, les animateurs
bougent les marionnettes en photographiant
Animateur stop-motion
Il fait vivre des pantins articulés très sophistiqués. Pour cela, il déplace petit à petit tous
les éléments nécessaires, et prend une pho-
tographie de chaque pose. L’ animateur est
chargé d’une scène du film, dans un décor
donné. Ainsi, il anime tous les personnages
présents dans la scène, je vous laisse imaginer les plans de foule ...
Ce travail solitaire nécessite un savoir
faire particulier que peu de gens maîtrise.
Patience, calme, rigueur et perfectionnisme
sont de mises pour un bon animateur.
chaque pose. Plusieurs compétences sont
nécessaires pour ce travail : outre des talents
de maquettiste et d’invention mécanique
(pour la fabrication des pantins); de solides
connaissances en photographie sont essentielles, pour une image parfaitement nette et
à la bonne échelle.
Le stop-motion, apparaît en 1908 mais reste
marginal dans les grandes productions ani-
mées. Seuls quelques studios tel Aardman
Animation s’y sont spécialisés, constituant
leur marque de fabrique.
 Pantin
 Outre les pantins, tous
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les décors sont à batir
Du Capitaine
pirate en pièces
détachées
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ANIMATION 3D
Nouvelle technique d’animation numérique,
équivalente à l’animation en volume, dans un
monde virtuel.
À partir de formes géométriques simples
(cube, sphère, cône), des modeleurs 3D
sculptent des formes complexes représentant objets et personnages. Une fois la
sculpture terminée, couleur, texture et effets
de lumière sont ajoutés, pour plus de réalisme. C’est dans cet univers, qu’ entrent en
scène les animateurs. Telle l’animation image
par image, ils vont déplacer petit à petit les
Animateur 3D
Pour animer personnages et objets en trois
dimensions, ce spécialiste du mouvement
étudie la gestuelle, le rythme et le déplacement de l’espace (hauteur, largeur, profon-
deur). Partant d’un squelette modélisé sur
écran, l’animateur impulse le mouvement en
transmettant à son ordinateur les coordonnées mathématiques des positions de départ
et d’arrivée. Il précise également la trajectoire
souhaitée (rotation, translation ...). Un travail
rigoureux plus technique que créatif. Une fois
l’animation terminée, il s’attelle au graphisme
afin de donner une apparence réaliste à son
personnage virtuel.
diverses parties à animer. Cependant, leur
travail est assisté par l’ordinateur qui prend
en charge plusieurs éléments. L’ animation
3D requiert de bons modeleurs et animateurs, mais aussi d’excellents techniciens qui
améliorent les logiciels et résolvent les pro-
 Etapes de finalisation d’une l’image, avec les
textures brutes, le rajout de détails (poussières,
rouille) et les effets de lumière.
blèmes. Une interdépendance se crée entre
artistes et informaticiens, où la création des
uns, dépend du travail des autres.
L’ animation 3D est récente, elle débute dans
les années 1970 aux États-Unis et ne cesse
de progresser. Comme toute nouvelle technologie, elle occupe une place importante
dans notre société (effets spéciaux, jeux
vidéo …). Ces possibilités sont quasiment
sans limite.
18
19
COMPOSITING Le travail réuni
DISTRIBUTION La fin d’un projet
L’ ultime étape du travail sur l’image est le
En fonction de la puissance financière des
est réalisé séparément : décors, animations
une campagne de médiatisation est lancée.
studios, la distribution du film associée à
compositing. Dans un film d’animation, tout
Des grands studios d’animations tels Disney-
(personnages et objets), colorisations …
Pixar ou Dreamworks peuvent diffuser leur
Le compositing réunit l’ensemble. Ce travail
film à travers le monde (aux États-Unis, en
consiste à assembler tous les éléments
Europe et en Asie) et entamer une campagne
dans un seul plan, en veillant à la cohé-
publicitaire sur différents supports. Leurs
rence globale. C’est également à cette étape
bandes annonces se propagent dans les
que l’on ajoute les effets spéciaux (ombres
et lumières, poussières, éclaboussures
d’eau ...) pour plus de crédibilité. Le com-
 Arrière plan
salles obscures et sur le web. De nombreux
spots de télévision et des affiches alimentent
l’événement.
positing n’inclut pas l’aspect sonore, il se
concentre uniquement sur l’image; le son
Le budget est colossal mais nécessaire,
(musique, bruitage et doublage) sera traité
plus le film sera exposé, plus les entrées en
juste après, avec le mixage.
salles peuvent être grandes. Parallèlement,
un marché de produits dérivés se met en
place : figurines, jeux vidéo et jouets à effigies du film stimulent les ventes. Si certains
studios ont le luxe d’une surmédiatisation,
 Arrière plan et premier plan
les petites productions n’ont pas cette
chance. Seule la presse, par leurs critiques
mettent à égalité les films. L’ opinion journalistique est très attendue et prisée par les
studios qui s’en servent comme argument de
vente. Après plusieurs semaines de commu-
nication, le film sort enfin au cinéma, pour
notre plus grand plaisir.
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 Image finale
21
SCHÉMA récapitulatif
Étape 1
PRÉ-PRODUCTION
Étape 2
PRODUCTION
Étape 3
POST-PRODUCTION
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F I L M O G R A P H I E
Voici, une mince sélection d’œuvres cinématographiques qui nagent dans l’océan de
l’animation. Mon souhait est d’exposer un
large panel de films se démarquant les uns
des autres par :
- leur technique (animation traditionnelle,
stop-motion, animation 3D)
- leur studio (Pixar, Aardman, Ghibli …)
- leur genre (comédie, action, aventure)
Pour chaque film, j’aborde une brève description du scénario, suivie d’éléments spécifiques à la production. Pour finir quelques
anecdotes ponctuent le sujet. En espérant vous faire découvrir tous ces chefs
d’oeuvre …
Première mondiale
FANTASIA 2000
celui de L’ Apprentit sorcier sur la musique
et l’ouverture abstraite de formes géo-
l’oeuvre d’origine). Les autres morceaux sont
Durée : 1h14
Date de sortie : Décembre 1999
métriques bougeant sur les notes de la
Studio : Disney
Réalisateur : James Algar
Scénariste : Carl Fallberg
Producteur : Donald W. Ernst
Distributeur : Walt Disney Pictures
York, le 17 décembre 1999, avec sur la scène,
Fantasia 2000 comporte sept nouveaux
épisodes, dont le célèbre Apprenti sorcier
Nationalité : Américain
La première mondiale du film a lieu à New
Cinquième Symphonie de Beethoven.
Les histoires, les choix esthétiques et l’al-
de Paul Dukas (dans le film en hommage, à
Le Camaval des animaux de Camille Saint-
Saëns et L’Oiseau de feu d’Igor Stravinski.
liance des images avec la musique offre un
Quarante ans après le premier film de Walt
la composition des Pins de Rome d’Ottorino
répond au désir du créateur, qui souhaitait
panorama varié : la danse des baleines sur
Respighi; une nouvelle version du conte
Le petit Soldat de plomb, avec une fin heu-
reuse inattendue, sur le Concerto pour
piano n° 2 de Dimitri Chostakovitch; ou
encore la reconstitution minutieuse du New
York des années 1930 pour la Raspsody
in Blue de Gershwin. L’épisode créé sur
Pomp and Circumstance du compositeur
britannique Edwattd Edgar, où Donald qui
aide Noé à l’époque du Déluge, rappelle
les 120 musiciens de l’Orchestre philharmonique de Londres. Cette expérience est reprise
à Berlin, Paris et Tokyo. Le film est projeté
dans les salles équipées de la technologie
lmax, avec une pellicule dix fois plus large que
la normale.
Disney, son neveu, Roy Edward Disney,
que cette oeuvre devait être un "chantier
Les musiques
musiques et d’idées, en utilisant les jeunes
l’Orchestre symphonique de Chicago, sous
permanent, destiné à s’enrichir de nouvelles
talents de l’animation". Ici, les nouvelles
technologies se mettent au service, d’un
projet au parfum romantique, dont la raison
d’être se fond sur de la musique classique.
Fantasia 2000 est une oeuvre à découvrir
qui mélange deux grands arts, l’animation et
Les musiques du film sont interprétées par
la direction de James Levine. Chaque court
métrage est introduit par un prologue interprété
par des personnalités américaines du moment,
telles Steve Martin, Bette Midler, Lansbury ou
Quincy Jones.
la musique.
 Selon les courts métrages de
Fantasia 2000, plusieurs techniques
d’animation sont utilisées.
L’ élaboration de Fantasia 2000
Neuf ans ont été nécessaires. Les studios Disney
abandonnent temporairement les histoires clas-
siques, avec un héros au centre du récit, pour
se consacrer au kaléidoscope de musiques
et d’images qui forme le monde de Fantasia.
26
27
BRENDAN Le secret de Kells
En Irlande, au IXe siècle, vit Brendan, un
l’année 800 après Jésus Christ et rédigé en
frères, il construit une enceinte sous la
du Nouveau Testament, chacun accom-
Durée : 1h15
jeune moine de douze ans. Avec les autres
Date de sortie : Février 2009
direction de son oncle, l’abbé Cellach, pour
Nationalité : Français, Irlandais
Studio : Vivi Films
Réalisateur : Tomm Moore
Scénariste : Fabrice Zidkowski
protéger l’abbaye des assauts destructeurs
des Vikings. Puis, il rencontre Frère Aidan,
un maître enlumineur et gardien d’un livre
secret. Frère Aidan va initier Brendan à l’art
de l’enluminure, pour lequel le jeune garçon
révèle un talent prodigieux. Il décide alors
Producteur : Paul Young
de terminer le livre, mais pour cela, Brendan
Distributeur : Gebeka Films
ses créatures mythiques et imaginaires. C’est
doit d’abord parcourir la forêt enchantée avec
ici qu’il va rencontrer une jeune fille loup
nommée Aisling, qui l’aidera tout au long de
son voyage.
 La féerie visuelle du film entraine
le spectateur dans un monde mi réel
mi fantastique
Le livre de Kells, point central de cette histoire existe réellement. Écrit aux environs de
latin, le livre contient les quatre évangiles
pagné de notes préliminaires, ornés des
plus belles enluminures. Il a été écrit sur
du papier velin en lettres majuscules, de
style insulaire d’encre noire, rouge, mauve
et jaune. Il se trouve aujourd’hui conservé
au Trinity College de Dublin où certaines de
ses pages sont exposées au public; il est
considéré comme un chef d’oeuvre du christianisme irlandais.
Brendan, le secret de Kells est un film où
l’histoire se double d’un excellent travail
graphique, mettant en valeur les fonds de
culture celtique. Il marque les esprits par
sa beauté visuelle (schématique et stylisée), son scénario et sa musique celtique.
À ne louper sous aucun prétexte.
Enlumineurs et animateurs :
même combat ?
Mon ambition est de faire vibrer l’imagination
un lien entre les enlumineurs et le long travail
qui née d’une main créatrice. Un travail venant
Tomm Moore a souhaité montrer qu’il y avait
nécessaire à la réalisation d’un film d’anima-
tion : "Les vicissitudes que rencontraient les
enlumineurs ne sont pas éloignées de ce que
de la patience et de la collaboration d’artistes.
Beaucoup de similitude donc."
peut vivre aujourd’hui un animateur qui met
Près de dix ans de travail
dans un monde parfois indifférent, voire hostile.
secret de Kells furent réalisés avant 2001.
toute son énergie à créer une oeuvre originale
28
du public en montrant toute la beauté d’un objet
Les premières ébauches de Brendan et le
La véritable Abbaye
Comme le livre, l’abbaye de Kells où vit Brendan
existe réellement. Elle est située en Irlande
dans le comté de Westmeath. Fondée au IXe
siècle, elle a subi plusieurs assauts vikings.
Air connu
Le musique du film a été composée par un certain Bruno Coulais, récompensé par le César
de la meilleure musique pour Les Choristes.
29
PONYO SUR LA FALAISE
l’Ouest du Japon où Miyazaki a séjourné pen-
sur la mer; Miyazaki a prêté une attention
est le Koganei Maru. Clin d’oeil au quartier de
de confiture, nommée Ponyo. Aprés l’avoir
sauvée, il la ramène chez lui et devient son
ami. Mais au fin fond de la mer, Fujimoto,
le père de Ponyo, ne voit pas cette amitié
d’un bon oeil. Il veut, contraindre sa fille
à le rejoindre dans l’océan afin d’éviter de
rompre équilibre entre les forces de la terre
Distributeur : Walt Disney Pictures
à rester auprés de Sosuke; ensembles,
et de l’eau. Mais Ponyo est bien décidée
ils devront apprendre à se connaître pour
changer leur destin.
Hayao Miyazaki a choisi l’animation 100%
sur la terre ferme et dans l’océan.
au romancier japonais Soseki Natsume, qui
Clin d’oeil
Producteur : Toshio Suzuki
 L’histoire de ponyo, se déroule
maximum le dessin et d’apporter un style gra-
style graphique simple et épuré. Sa vision
fille poisson rouge, coincée dans un bocal
Scénariste : Hayao Miyazaki
Ponyo est inspirée de Tomonoura située à
La ville portuaire où se déroule l’action de
qu’il joue sur la plage, il découvre une petite
Date de sortie : Avril 2009
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Référence littéraire ...
création de ce petit bijou esthétique rempli
Durée : 1h35
Studio : Ghibli
Retour aux sources ...
Sosuke 5 ans, habite sur la falaise qui sur-
plombe la mer intérieure. Un matin, alors
Nationalité : Japonais
Souvenir de vacances
traditionnelle pour réaliser le film. Pas un
seul ordinateur n’est intervenu dans la
de poésie. Le réalisateur a opté pour un
est née lors de l’observation d’une tempête
toute particulière aux vagues et à leur rendu.
Pour ce film, le maître japonais a fait appel à
dant plus d’un mois.
Le bateau sur lequel navigue le père de Sosuke
Pour ce film, Miyazaki a décidé d’épurer un
phique enfantin. Refusant l’utilisation d’images
numériques, il décide d’utiliser des couleurs
pastelles et des aquarelles.
Le petit Sosuke se nomme ainsi en référence
constitue l’une des influences les plus mar-
quantes d’Hayao Miyazaki. L’ ensemble venant
de l’oeuvre de Hans Christian Andersen du
conte La Petite Sirène.
Koganei où sont les locaux du studio Ghibli.
sa garde rapprochée. Le poste de chef animateur a été confié à Katsuya Kondo ayant
déjà travaillé sur Kiki la petite sorcière.
Le directeur artistique est Noboru Yoshida,
pilier du département des décors du studio
Ghibli. Une équipe mythique donc, pour
notre plus grand bonheur.
Ponyo sur la falaise est une histoire d’amour
entre deux enfants. C’est la transposi-
tion du célèbre conte de Hans Christian
Andersen, La Petite Sirène, dans le Japon
d’aujourd’hui. Une petite ville au bord de la
mer, une maison au sommet d’une falaise,
quelques personnages et l’océan vu comme,
une entité vivante, une force de la nature.
D’une grande tendresse, les images apai-
sent par leur simplicité, sans omettre la
magnifique bande son de Joe Hisaishi qui
reprend des chants d’opéras dés l’ouverture
du film. Malgré son succés au Japon, Hayao
Miyazaki reste peu connu du grand public
français. N’hésitez pas à découvrir l’en-
30
semble de son oeuvre.
31
L’ animation selon Burton
LES NOCES FUNÈBRES
S’inspirant d’une étonnante légende russe
et maladroit, qui découvre le monde de l’au-
les "méchants" ne sont que des humains
Durée : 1h15
Date de sortie : Octobre 2005
delà après avoir épousé, (sans le vouloir), le
Studio : Vinton Studios
Réalisateur : Tim Burton
Scénariste : John August
Producteur : Allison Abbate
Distributeur : Warner Bros
cadavre d’une mystérieuse femme. Pendant
son voyage, sa fiancée, Victoria l’attend
désespérément dans le monde des vivants.
Bien que la vie au royaume des morts
s’avère beaucoup plus colorée et joyeuse
que sa véritable existence, Victor découvre
que rien au monde, pas même la mort, ne
pourra briser l’amour envers sa femme.
est noir, la notion de la mort
y est très présente.
Tim Burton s’écarte de tout manichéisme :
vénaux qui sont plus bêtes que cruels. Les
deux mondes ne s’opposent pas comme
royaume des morts tandis que l’obéissance et
la mélancolie sont reversées aux vivants. Des
vivants isolés et inquiétants, qui s’opposent
à la communauté des morts prompte à boire
et à s’amuser ...
autant du cinéma classique allemand qu’à
créateur d’un monde unique. Au sein d’une
imagination débridée comme
son humour noir en font
un film d’animation destiné aux adultes (et aux
courageux enfants qui les
accompagnent).
est sorti en 1993, cette technique était inexistante à Hollywood. D’ailleurs, selon le co-réalisateur, Mike Johnson : Tim Burton a donné une
seconde vie au stop-motion.
liberté, la vitalité et la bonne humeur sont au
Tim Burton est connu pour son genre
la littérature gothique anglaise. Son
stop-motion. Lorsque L’Étrange Noël de Mr Jack
on pourrait le croire mais se complète : la
Suivant des influences hétéroclites très
personnelles, Les Noces funèbres s’inspire
 Le monde de Tim Burton
Tim Burton utilise de nouveau la technique du
Au XIXe siècle, dans un petit village d’Europe
de l’Est, vie Victor, un jeune homme discret
Nationalité : Américain
Pour son deuxième long-métrage d’animation,
sombre et poétique. Pour ce film, il est le
architecture mi-gothique, mi-expressionniste, où les personnages se promènent au
milieu de constructions saturées de volutes.
Les marionnettes
Des célèbres créateurs de marionnettes ont
fabriqué les personnages du film à partir
d’armatures métalliques, garantissant leur
stabilité. Tim Burton a été impressionné par
leurs prouesses techniques, notamment au
niveau de la peau des personnages faite de
mousse et de silicone. De plus, ils ont inventé
un mécanisme, placé dans la tête des marionnettes, permettant d’obtenir une grande variété
d’expressions et de mouvements.
L’ urbanisme et la végétation hébergent des
êtres filiformes dans une ambiance fes-
tive mais également associée à la
peur et à la mort.
Les décors
Ce film marque la naissance d’un nouveau
genre par l’ampleur de ses décors. C’est une
production épique avec des maquettes qui
s’élèvent jusqu’à 5 mètres de haut et atteignent
10 mètres de profondeur. Il a fallu construire
une masse phénoménale pour ces décors, le
triple d’une production animée classique.
32
33
LES CONTES DE LA NUIT
graphique. L’ amitié, l’amour et la mort sont
cinéma de banlieue abandonné, qui renferme
ment représentée dans les films d’animations
Durée : 1h25
Date de sortie : Juillet 2011
bien des merveilles. Les trois amis inventent,
Nationalité : Français
Studio : Mac Guff Ligne
Réalisateur : Michel Ocelot
Scénariste : Michel Ocelot
dessinent, se déguisent et jouent leurs his-
toires. Sorciers, fées, dragons, cathédrales
et forêts vont se rencontrer dans un tour-
billon d’imagination puisque dans la nuit tout
devient possible.
Producteur : Christ Rossignon
Six Contes variés,
Distributeur : StudioCanal
"J’aime le monde des histoires et j’en ai
Témoignage de Michel Ocelot :
beaucoup à raconter. Toutes les filiations
m’intéressent, tous les paysages, tous les
arts, et bien sûr toutes les époques. Le
 Scénariste, réalisateur, animateur,
directeur artistique, Michel Ocelot est
un artiste complet.
conte est mon langage. Je commence toujours par l’intérieur, le sentiment, même si je
suis parfois inspiré par l’extérieur, la beauté
Ombres chinoises
L’ importance du son
faire passer des messages positifs : "Je sou-
sont difficiles à réaliser. "Il est vrai que raconter
dans l’animation : "Les voix et la musique sont
Grâce à ses œuvres, Michel Ocelot aspire
Tous les soirs, une fille, un garçon et un
vieux technicien se retrouvent dans un petit
Transmettre
des thèmes fondamentaux. La mort est rareà la rigueur, pour les méchants, mais inexistante pour les héros."
Le choix des ombres chinoises pour les
personnages ?
haite faire du bien et transmettre de bonnes
choses. Je vous donne mes bonnes adresses,
j’ai appris toutes sortes de choses, je vous les
confie. J’essaye également de réaliser le beau
et de toucher les spectateurs avec une pointe
d’humour. J’aime cela et je l’ai fait toute ma vie,
depuis mon enfance."
Les séquences utilisant des ombres chinoises
une histoire en silhouettes noires, est quelquefois un défi. On n’a pas l’aide de la couleur, la
délimitation de tel membre se trouve perdu dans
le noir, l’espace y est très limité. Mais malgré
ces obstacles, je reste un grand admirateur de
cette technique car elle sollicite l’imagination du
spectateur."
Pour Michel Ocelot, le son est très important
essentielles. Nous allons au cinéma avec nos
yeux et nos oreilles ! J’ai de bons rapports
avec les musiciens, que je fais intervenir dès
le début de la fabrication. Nous travaillons main
dans la main. J’ai aussi d’excellentes relations
avec les comédiens, qui jouent librement, sous
ma direction."
"Il y a quelque chose de l’art égyptien dans
cette technique. En simplifiant à l’extrême,
en ne retenant que la courbe la plus pure,
les Égyptiens ont saisi la beauté maximum.
Le torse est plus beau et lisible de face, les
jambes, les fesses et la tête, de profil. C’est
dans cet esprit que j’aime la silhouette noire.
Quoi qu’on fasse, c’est un signe fort qui produit une impression extrême sur l’oeil avec le
noir et le clair."
Michel Ocelot n’est pas seulement un scé-
nariste et un illustrateur hors pair, c’est aussi
un réalisateur qui aime innover. L’ animation
2D en papier découpé est mélangée avec la
3D relief stéréoscopique. Le procédé a l’intérêt de donner une identité graphique forte,
c’est à la fois plat et en volume. Il possède
un style propre : dans le choix des histoires
où il met en avant la morale des contes à
travers des symboles, dans un style gra-
phique trés minutieux et détaillé, utilisant la
technique de papier découpé pour réaliser
34
l’animation.
35
L’ amour du détail
PIRATES Bons à rien et mauvais à tout
Le Capitaine Pirate possède tout ce qu’un
une terreur des mers. Secondé par un équi-
(ou du moins ce qu’il croit en être un), un
Durée : 1h30
Date de sortie : Mars 2012
page d’incapable, le Capitaine rêve pourtant
Studio : Aardman Animation
Réalisateur : Peter Lord
Scénariste : Gideon Defoe
de battre ses rivaux, en remportant le prestigieux Prix du Pirate de l’Année, qui récom-
pense le meilleur butin. Pour le Capitaine
et son équipage, c’est le début d’une drôle
odyssée qui commence sur les rivages
de Blood Island pour aller jusqu’aux rues
Producteur : Peter Lord
embrumées de Londres. À travers multes
Distributeur : Sony Pictures
ciés avec un jeune scientifique du nom de
épreuves et rencontres, ils vont être assoCharles Darwin, et devront affronter dangers
et trahison, pour survivre à la reine Victoria;
(vouant une haine absolue aux pirates ...).
En avant pour l’aventure !
Ce film est réalisé avec la technique du stopmotion. Aprés avoir fabriqué les marionnettes
chef peut désirer : un perroquet multicolore
vaisseau (plus ou moins) en état de naviguer, le meilleur équipage (si on ne le compare à aucun autre) et une généreuse barbe
(rien à redire sur ce point).
Reine Victoria contient plus de 400 000 pièces
d’or. Les accessoiristes ont ainsi créé plus
de 220 000 d’objets divers pour remplir les
décors. Bouteilles, lampes, aliments, meubles
ou vêtements ... Chaque pièce a été faite sur
mesure par une équipe composée de souffleurs
de verre, de maquettistes, de sculpteurs …
Polly est le "cœur et l’âme" à plumes
du bateau pirate, la mascotte chérie du
Capitaine, un animal à la faim insatiable
et aux formes étranges. Chaque navire se
doit d’avoir un perroquet. Pas de chance :
Polly est un dodo. Mais peu importe. Même
en plein chaos, elle reste parfaitement
inconsciente des dangers, étant d’une zénitude absolue, faisant preuve d’une
réconfortante dévotion envers le
Capitaine. Pour résumer, Polly
Une barbe au poil !
La barbe du Capitaine Pirate contient un véri-
table mécanisme d’horlogerie, pour bouger
naturellement au gré des mouvements de son
propriétaire ! Il fut d’ailleurs fabriqué à partir d’une tête de guitare et de ses clés, et a
demandé plus d’un an de travail. Pour la petite
histoire, sa barbe est composée de 65 tourbillons. Vous pouvez vérifier ...
est heureuse dès lors qu’il y a
quelqu’un pour lui donner
des biscuits.
Héros en kit
du corps pour créer illusion de mouvement.
Pour conclure, ce
main à l’aide de plasticine (un mélange de cire
de patience et de savoir faire. Cette technique
se démarque par son
avec une résigne spéciale, les animateurs
déplacent petit à petit les différentes parties
Un travail titanesque qui nécessite beaucoup
reste peu utilisée étant longue dont chère,
mais le résultat final est tout simplement
magique. Cependant, malgré une volonté du
réalisateur du "tout fait main", un élément a
été réalisé en image de synthèse : la mer, par
36
légendaire. Pour preuve, la salle du trésor de la
Malgré son enthousiasme, le Capitaine Pirate
a beaucoup de mal à se faire passer pour
Nationalité : Anglais
L’ attention des détails du studio Aardman est
gain de temps et simplicité.
énième film de pirates,
humour très british,
et ses bonnes idées
de scénario, on s’amuse
de ses braves pirates,
Les personnages du film, entièrement faits à la
et d’huile, extrêmement malléable), sont d’une
incroyable complexité. Le Capitaine Pirate, par
exemple, est composé de plus de 25 parties
différentes : chapeau, bottes, barbe, mains ...
Toutes modifiables à volonté !
trop naïfs et gentils pour
nous faire peur.
37
La NASA a inspiré WALL E
WALL E

Pour imaginer Wall E, les dessinateurs ont
 
puisé dans les schémas de l’agence spatiale
Wall E fait parti de ses robots affectés au
Au plus fort de la production, 45 anima-
tain futur, le niveau de pollution est tel, qu’il
une équipe de 100 personnes se concen-

Durée : 1h35
Date de sortie : Juillet 2008
Nationalité : Américain
nettoyage de la planète terre. Dans ce loin-
a contraint les hommes, d’abandonner la
terre pour se réfugier dans l’espace. Livré
à lui même, Wall E passe ses journées à

Studio : Pixar
Réalisateur : Andrew Stanton
Scénariste : Andrew Stanton
un travail monotone, en triant, compactant
et rangeant les déchets de cette décharge
terrestre. Un jour, arrive de l’espace un robot
nouvelle génération : la sonde EVE. Leur
Producteur : Jim Morris
rencontre va les détourner de leur mission
Distributeur : Walt Disney Pictures
aventure.
première, pour entamer une émouvante
Ce film d’animation est novateur à bien des
égards. Tout d’abord, avec le choix de la
science fiction, genre peu prisé dans l’animation car synonyme d’echec commercial.
Ensuite, il possède très peu de dialogue,
l’histoire se raconte visuellement; un véritable défi de transmettre des émotions, dans
une machine dépourvue
de visage. Dés lors, Wall E

est un film insolite, d’une
prouesse technique encore
jamais vue, dans la finition
trait sur les aspects techniques, avec la
mise en couleur et l’éclairage des scènes.
Ainsi, contrairement aux autres films Pixar,
qui présentent une image nette et précise,

Waste Allocation Load Lifter Earth Class,
littéralement Compacteur terrien de déchets,
drôle de sigle …
tombés sous le charme du timbre robotique
timédia I-pod que Wall E conserve chez lui,

l’alerte sonore indiquant que ses batteries sont
rechargées est celle du démarrage des ordina-
teurs Macintosh. Le lien entre Pixar et Apple est
loin d’être anodin puisque Steve Jobs, fondateur d’Apple Computer, fut tout simplement l’un
des co-créateurs de Pixar en 1986.
Dès la première du film, les spectateurs sont
de Wall E. Une "voix" à mettre au crédit d’un

ingénieur du son de génie nommé Ben Burtt.
On lui doit, entre autre, tous les bruitages de la
saga Star Wars et notamment ceux de R2-D2
et des autres droïdes qui peuplent la galaxie de
George Lucas. Il fallait bien un tel spécialiste
pour Wall E ...

décharges, qui baignent dans un nuage de
poussière permanent. Pour le réalisateur et
son équipe, cela implique d’ajouter plusieurs
couches d’effets atmosphériques dans les
plans, afin de reproduire l’ambiance réelle
des décharges, par des dizaines de détritus qui volettent à l’arrière-plan. Chaque élément doit être créé et animé individuellement
pour se fondre dans l’image. Leur rôle n’est
pas d’attirer l’attention, mais de contribuer, à
la crédibilité de l’environnement. Néanmoins,
ces éléments mobiles venant s’ajouter au
rendu principal, allonge considérablement
les temps de calcul. Le rendu correspond
à une moyenne de sept secondes de calcul
par image, soit cent soixante huit heures
pour une minute de film.
sur un an, avec une période
sant, mais Pixar a réussi à faire un excellent
recherches et de tests.jhgg
Wall E sont en réalité les initiales de
Apple parsèment le film. Outre le lecteur mul-
Plusieurs clins d’oeil à la marque informatique


Pour conclure, Wall E est un film atypique,
précédée de huit mois de
Trois consonnes et deux voyelles ...
Un génie sonore derrière WALL E
Wall E se veut plus flou par les décors de
des décors et la qualité de
l’animation. Elle s’est étalée
38
teurs travaillaient sur le film. Parallèlement,
de la NASA datant du milieu du siècle dernier.
De Apple ... à Pixar ... à Apple

qui aurait pu être un échec commercial cuidivertissement grâce à un scénario et à un
univers novateurs.
39
Les cheveux de Raiponce
RAIPONCE
Créer et animer l’interminable chevelure
de Raiponce représentait un véritable défi.
Lorsque Flynn Rider, le bandit le plus recher-
un humour tels qu’on les aime aujourd’hui.
térieuse tour pour s’y cacher, il se retrouve
reflété un fort sentiment amoureux et une
Durée : 1h40
ché du royaume, se réfugie dans une mys-
Date de sortie : Décembre 2010
pris en otage par Raiponce; une belle et
Nationalité : Américain
Studio : Disney
Réalisateur : Byron Howard
Scénariste : Dan Fogelman
téméraire jeune fille à l’impressionnante
chevelure de 20 mètres de long. L’ étonnante
geôlière de Flynn, cherche un moyen de sortir de cette tour, où elle est enfermée par sa
mère depuis son enfance. Elle passe alors
un accord avec le brigand … C’est le début
Producteur : Roy Conlit
d’une aventure délirante avec action, humour
Distributeur : Walt Disney Pictures
duo va rencontrer une tête de mule de cheval
et émotion, au cours de laquelle l’improbable
et une drôle de bande de malfaiteurs.
Ici, Disney, a concilié modernité et tradition.
Le réalisateur revient vers un style visuel
proche des grands classiques, qui ont connu
l’apogée dans les années 50. Stylisés, les
réelle aspiration à vivre le bonheur. Dans
les contes de fée tels que Blanche neige
ou Cendrillon, les héroïnes sont passives,
exécutent les tâches ménagères et attendent leur salut en rêvant au prince char-
mant. Avec Raiponce, la princesse prend les
rênes de sa destinée. Devenue l’égale de
l’homme, elle croit en son rêve et met tout
en oeuvre pour le réaliser. Ainsi, les films
d’animations reflètent à leur manière les
moeurs de la société en particulier la place
accordée aux femmes. Néanmoins, la tradition Disneyienne est respectée pour d’autres
points, comme la méchante (mère Gothel :
manipulatrice et possessive), les chansons
mielleuses récurrentes tout au long du film
per un nouveau logiciel. Ils sont allés jusqu’à
simuler manuellement les mouvements de chevelure pour un rendu final de 140 000 cheveux
différents. Les cheveux dans l’animation ont
toujours été source de difficulté mais ont une
grande importance esthétique.
Sous la houlette de Glen Keane
Considéré comme une légende de l’animation
au sein des studios Disney, Glen Keane a
assisté les deux réalisateurs en herbe tout au
long de la création du film. Ce vétéran d’une
carrière de 35 ans a été un atout majeur.
Et pour cause, il avait déjà créé et supervisé
des personnages les plus connus, tels que
Pocahontas, Ariel, Aladdin, Tarzan ou encore
la Bête de La Belle et la Bête.
et le traditionnel happy-end.
3D stéréoscopique
Keane animateur chef, a agrandi les yeux,
Raiponce, est l’un des derniers vieux
par les studios Disney, Raiponce est le tout
introduit des subtilités comme des micro-
Comme toujours, il garde un style qui
personnages font de prime abord penser à
des marionnettes. Pour les humaniser, Glen
particulièrement ceux de Raiponce, et a
animations des paupières; des mouvements
oculaires presque imperceptibles mais qui
apportent plus d’expressivité et de vie aux
personnages. Ainsi, l’esthétique globale est
à mi chemin entre le réalisme et la caricature. Ce graphisme propre à Disney est
40
Les personnages Disneyiens, ont toujours
L’ équipe chargée de l’animatique a dû dévelop-
mélangé avec un rythme, une narration et
Après un demi siècle de contes de fées réalisés
contes européens à être adapté par Disney.
premier à sortir en 3D relief.
leur est propre mais innove dans certains
Une 3D améliorée
tionnent avec l’utilisation de la 3D stéréos-
pie, et son équipe, ont développé une toute
aspects. S’inspirant des recettes qui fonccopique, les scènes d’actions spectaculaires
et une pointe d’humour décalée. Dès lors,
Raiponce est une sorte de terrain d’essai
pour les productions futures.
Robert Neuman, superviseur de la stéréosconouvelle technique baptisée "multi-rigging", qui
propose un aspect plus théâtral de la 3D avec
une meilleure profondeur de champ.
41
L’AGE DE GLACE La dérive des continents
Retour en force et en nombre pour les héros
ou Dreamworks. Ce succès croissant, vient
des réalisateurs monte d’un cran avec ce 4
des personnages atypiques et de l’univers
Durée : 1h35
de cette saga préhistorique, où l’ambition
Date de sortie : Juin 2012
opus. Comme à l’accoutumée, l’ouverture du
Nationalité : Américain
Studio : Blue Sky
Réalisateur : Steve Martino
Scénariste : Michel Berg
e
film débute avec scrat, qui voulant cacher
son gland de chêne, provoque malgré lui un
énorme seisme, qui devient la dérive des
continents. Les trois compères, le pares-
seux Sid, le tigre Diégo et le mammouth
Manny se retrouvent alors séparés de leurs
Producteur : Chris Wedge
amis piègés sur un iceberg qui erre au gré
Distributeur : 20th Century Fox
remue corps et âme pour la retrouver, mais
de l’océan. Manny, séparé de sa famille,
une mauvaise rencontre avec des pirates lui
donne du fil à retordre.
 N’importe qui pourrait sauter d’un
bloc de glace à l’autre pour récupérer
le glan. N’importe qui sauf Scrat ...
A travers leurs films, le studio Blue Sky
prenne de plus en plus d’ampleur et rivalise
aujourd’hui avec les plus grands, tels Disney
avant tout des bonnes idées du scénario,
graphique. De même, le studio détient un
bon savoir faire technique, qui s’améliore de
film en film, pour une animation de qualité
allant des scènes d’actions rocambolesques
Scrat, ce héros ...
Figure emblèmatique de la saga, Scrat est
un animal imaginaire entre l’écureuil et le rat.
Son seul but dans l’existence est son gland de
chêne, qu’il est incapable de garder plus de
cinq secondes et n’y arrivera jamais.
Scrat rappelle les Looney Tunes, qui ont fait
la belle époque des studios Warner. Ainsi, il y
a un petit air de famille avec le coyote mais
séparé de bip bip.
aux passages plus émotifs. La saga innove
avec l’utilisation de la 3D stéréoscopie qui
s’avére à son avantage dans la scène de la
tempête où les vagues semblent balayer le
spectateur. Elle apporte de réelles émotions
visuelles et ne semble pas qu’une attraction
commerciale.
Ainsi, ce 4e opus offre un bon divertissement
familial, alternant gags, actions et aventures.
Face au succès de la saga, un cinquième
film est en préparation, allez savoir ce qu’il
nous prépare …
Succès (pré)historique
La saga a déjà rapporté deux milliards de
dollars au box office mondial :
 383 millions pour L’ Âge de glace
 655 millions pour L’ Âge de glace 2
 887 millions pour L’ Âge de glace 3
En France, la tendance est la même, puisque
après les 3 millions d’entrées du premier
épisode, le troisième a dépassé la barre des
7.8 millions d’entrées.
L’ Âge de glace : le dégel ...
L’ Âge de glace : le dégel, tel était le titre envisagé de ce quatrième épisode. Après avoir
été pris dans la glace, il était prévu que Sid,
Manny et tous leurs amis se réveillent lors du
dégel ... à notre époque, dans un musée ! Cette
idée a été abandonnée, mais qui sait, peut-être
sera-t-elle utilisée dans une suite ?
42
43
QUI VEUT LA PEAU de Roger Rabbit
Dans le quartier d’Hollywood, Roger Rabbit
remettent cela, avec une dose d’humour
derniers temps, le célèbre lapin a la tête
Qui Veut La Peau De Roger Rabbit est
Durée : 1h40
est une grande star du cinéma, mais ces
Date de sortie : Octobre 1988
ailleurs durant ces tournages, puisqu’il
Nationalité : Américain
Studio : Disney et Ligth and magic
Réalisateur : Robert Zemeckis
Scénariste : Jeffrey Price
soupçonne sa femme, la pulpeuse Jessica
Rabbit, de le tromper. Le producteur engage
alors le détective Eddie pour enquêter sur
l’affaire. Eddie espionne et prend des photos de Marvin Acmé qui fricote avec Jessica
Rabbit. Il les dévoile au lapin qui entre dans
Producteur : Robert Watts
une colère folle. Le lendemain, on retrouve le
Distributeur : Touchstone
le lapin …
corps sans vie d’Acmé, la police soupçonne
En 1964, Disney sort une révolution dans
le cinéma, avec la comédie musicale Mary
Poppins, mêlant des acteurs réels et des
 L’animation est orientée très
cartoon, c’est un gag visuel.
personnages de dessins animés. Une
vingtaine d’années plus tard, les studios
et de burlesque en plus. La réalisation de
signée par Robert Zemeckis. Pour ce projet,
il sera épaulé par un de ses amis, Steven
Spielberg. Ensemble, ils décident d’utiliser
des personnages mythiques des grandes
productions de Disney et Warner. Disney
accepte de produire le film, et Warner est
d’accord pour prêter ses icônes animées
sous une condition : le temps passé à l’écran
doit être rigoureusement identique pour les
personnages des studios. De cet accord
naîtra les différentes scènes communes
entre les personnages, on se souviendra du
duel orchestral des deux canards mythiques,
Daffy Duck et Donald Duck et de l’apparition
Triomphe
Doté d’un budget de 70 millions de dollars,
Qui veut la peau de Roger Rabbit fut un
triomphe. Le film remporta plus de 350 millions
de dollars à travers le monde, dont 154 millions
rien qu’aux États-Unis. En France, plus de
5 mille spectateurs ont vu les péripéties du
lapin. Ce fut le troisième film le plus vu dans
l’hexagone dans l’année 1988 derrière Le
Grand Bleu et L’Ours.
Oscars ... techniques
Le film recevra en 1989 l’Oscar des meilleurs
effets spéciaux, des meilleurs effets sonores
et du meilleur montage, tandis qu’une statuette
spéciale est venue récompenser l’impressionnant travail de Richard Williams pour la
direction de l’animation et la création des personnages animés.
aérienne des deux coqueluches des studios,
L’ équipe technique
icônes, on retrouve une multitude de per-
animateurs, nécessaires à la réalisation des
Mickey Mouse et Bugs Bunny. Outre ces
Richard Williams a dirigé une équipe de 326
sonnages qui seront finalement tous réunis
82 080 dessins du film.
dans la scène finale.
Qui veut la peau de roger Rabbit, suprend
par la qualité de l’animation et des effets
spéciaux. Le mélange film, dessin animé
fonctionne à merveille, une première dans
l’animation. Destiné avant tout à un public
adulte, ce film brille par sa technique mal-
Censuré !
Une scène coupée au montage montrait
Jessica Rabbit remettre allègrement ses bas
alors que celle-ci avait les jambes croisées.
Un peu trop sexy à leur goût, Jessica fut censurée par les producteurs.
gré un scénario bancal, trop stéréotypé et
44
prévisible.
45
Un succès croissant
LE CHÂTEAU AMBULANT
La jeune Sophie, âgée de 18 ans, travaille
Depuis Nausicaä de la vallée du vent, le succès
ne s’est jamais démenti pour Hayao Miyazaki.
rompre l’enchantement dont elle est victime
Durée : 1h55
sans relâche dans la boutique de chapelier
Date de sortie : Janvier 2005
rares sorties en ville, elle fait la connais-
Le Château Ambulant est une oeuvre ciné-
extrêmement séduisant, mais manque de
univers coexistant, les hommes et les magi-
Nationalité : Japon
Studio : Ghibli
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Scénariste : Hayao Miyazaki
que tenait son père. Lors de l’une de ses
sance de Hauru le Magicien. Celui-ci est
caractère ... Se méprenant sur leur relation,
une sorcière jalouse jette un épouvantable
sort sur Sophie qui la transforme en une
vieille femme de 80 ans. Accablée, Sophie
Producteur : Toshio Suzuki
s’enfuit et part dans les terres désolées.
Distributeur : Buena Vista
Ambulant du magicien et, cachant sa
Elle pénètre, par hasard dans le Château
véritable identité, s’y fait engager comme
femme de ménage. Cette vieille dame dynamique va bientôt redonner une nouvelle vie
 Le magicien Haru, peut se transformer en un oiseau bleu, d’un aspect
presque démoniaque.
à l’ancienne demeure. Plus énergique que
jamais, Sophie accomplit des miracles.
Parallèlement, notre héroine tente de
depuis trop de temps.
matographique de grande envergure. Deux
ciens; chacun à sa part de beauté et de folie.
Sophie, entre ces deux mondes, recherche
l’équilibre à sa manière.
Le film s’adresse à un public adulte, où les
séniors se reconnaissent dans les problèmes
de Sophie vieillie. Il aborde des thèmes classiques tels l’amour, l’amitié mais également
des aspects plus rares avec les rapports
entretenus entre les personnes âgées et
Le réalisateur a signé coup sur coup six longs
métrages, dont quatre ont fait exploser le
box-office, en France et au Japon :
 Mon voisin Totoro avec 2 millions d’entrées
 Porco Rosso avec 3,5 millions
 Princesse Mononoké et ses 17 millions
 Le Voyage de Chihiro à 23 millions.
L’ adaptation d’un roman
Avec Le Château Ambulant, Hayao Miyazaki
adapte pour la première fois à l’écran un roman
de Diana Wynne Jones, paru en 1986. Bien
qu’ayant élagué beaucoup d’éléments du livre,
le réalisateur lui est resté fidèle.
l’enfance ou encore l’absurdité de la guerre.
Une oeuvre sans publicité
onirique et poétique, propre au réalisateur et
l’objet d’une promotion, Le Château Ambulant
Ainsi, le Château Ambulant reflète le monde
Bien que toute oeuvre cinématographique fasse
à la culture japonaise.
est sans doute l’exception qui confirme la règle.
Peu d’affiches et de spots TV ont annoncées
l’évènement, afin que le spectacteur découvre
entièrement le film.
Le Château Ambulant
Dans le film, l’invraisemblable château est réalisé en images de synthèse avec des textures
type animation traditionnelle, pour la cohérence
visuelle. De plus il n’est pas sans évoquer les
créations du sculpteur Jean Tinguely.
46
47
LE TABLEAU
Dans un tableau, représentant un somp-
studio Blue Spirit Animation à Angoulême et
nages vivent dans une société stratifiée en
de 4 millions d’euros, une légère équipe de 9
Durée : 1h16
tueux château dans une forêt, les person-
Date de sortie : Novembre 2011
castre. Ainsi, s’affronte les "Toupins" qui sont
Nationalité : Français, Belge
Studio : Blue Spirit Animation
Réalisateur : François Laguionie
Scénariste : Anik Le Ray
entièrement peints, les "Pafinis" auxquels il
manque quelques couleurs et les "Reufs"
qui ne sont que des esquisses de crayon.
L’ amour du Toupin Ramo et de la Pafinie
Claire va le pousser à rechercher le Peintre
pour qu’il finisse le tableau et mette fin aux
Producteur : Eric Jacquot
dissensions entre les personnages.
Distributeur : Gebeka Films
Jean-François Laguionie est un maître
réputé de l’animation française. Ayant fait
ses preuves chez Paul Grimault, il perpétue
l’animation comme un art artisanal, où les
 La beauté graphique est magnifique, cela ressemble à une peinture
à l’huile animée.
intentions graphiques sont aussi importantes
que l’histoire, et où l’œuvre fait l’objet d’une
lente gestation. Le Tableau est réalisé par le
Bruxelles. Travaillant avec un budget réduit
animateurs à Angoulême et de 11 à Bruxelles
va dessiner et animer le film. Un mode de
fabrication à l’echelle humaine revendiqué
par ses auteurs, qui sont fiers de représen-
ter la fameuse "French touch" artistique,
face aux superproductions hollywoodiennes.
Pour ce film d’animation en images de synthèses, l’équipe de création était consciente
des nombreuses difficultés. Issues d’un
mélange d’images numériques et de textures peintes à la main, les personnages se
rapprochent de la peinture à l’huile. Pour les
décors extérieurs, il a été décidé de réser-
ver un cadre photoréaliste. Cette technique
mixte fonctionne à merveille, pour le plus
grand plaisir des yeux.
Un merveilleux crédible
Une métaphore de l’enfance
La peinture des années 1930
du tableau relève clairement de la fantaisie,
nages, Le Tableau s’affiche comme une méta-
Peintre. Sa peinture est inspirée des années
Bien que l’histoire des peintures qui sortent
le réalisateur tenait à ce que la narration soit
vraisemblable et appuyée sur des faits réels.
Place donc à un Peintre et aux personnages
très réalistes, aux voix évitant toute caricature.
48
Avec la hiérarchie de pouvoir entre ses personphore de l’enfance. Le rapport entre les êtres
"pas encore terminés" et ceux "pleinement
dessinés" évoque la relation entre l’enfant et
l’adulte, ces derniers estimant avoir une culture
plus développée que les premiers ...
Le personnage central de cette histoire est le
1930. Cela permet aux spectateurs, de mieux
appréhender le film. Le réalisateur et son
équipe ont ainsi défini un protagoniste influencé
par Matisse, Derain et Bonnard pour sa palette,
Gaudi pour ses décors.
49
B I O G R A P H I E
L’ animation est un travail collectif, mais certains artistes par leur talent et leur personnalité se démarquent de la masse.
Des auteurs, animateurs, producteurs qui ont
consacré leur vie à l’animation et resteront
dans l’histoire. Voici une sélection (hélas,
bien maigre) de ces artistes qui méritent
beaucoup de reconnaissances.
Walt Disney
Américain
Chicago - 1901
Burhank - 1966
Blanche-Neige, 1937
Luxo jr, 1986
Pinocchio, 1940
Le rève de Red, 1987
Fantasia, 1940
Dumbo, 1941
Bambi, 1942
Cendrillon, 1950
“
Tin Toy, 1988
Tant qu’il y aura de l’imagination dans ce
monde, les studios Disney continueront de
faire des films
Alice au pays des merveilles 1951
Robin des bois, 1952
Peter Pan, 1953
”
Walt Disney est la personnalité la plus
Walt et ses collaborateurs enchaînent les
La belle au bois dormant, 1959
lise à lui seul le rêve américain. Modeste fils
Dingo et les Silly Symphonies. Pressentant
Les 101 Dalmatiens, 1961
son esprit visionnaire à mettre sur pied un
La belle et le clochard, 1955
Merlin Enchanteur, 1963
Mary Poppins, 1964
Le livre de la jungle, 1967
célèbre de l’histoire de l’animation, il symbode fermier, il consacre toute son énergie et
véritable empire industriel. Mais le succès
ne s’est pas gagné en un jour … Bon des-
sinateur, il débute dans la publicité en tant
qu’illustrateur, puis enchaîne les petits boulots dans diverses maisons de productions.
En 1923, avec l’aide de quelques copains, il
crée une série animée, les Alice Comédies,
(court métrage humoristique, qui mélange
animation et prises de vues réelles). Puis, il
fonde avec son frère la Disney Production,
et poursuit ses courts métrages, jusqu’à
l’arrivée du succès, avec Mickey. Cette
petite souris farceuse, change d’un coup le
52
John Lasseter
PRODUCTEUR
destin de son créateur. Face à ce triomphe,
projets et l’univers s’agrandit avec Donald,
l’avenir de l’animation, Walt souhaite aller
plus loin ! Avec le soutien financier de sa
famille et de quelques banquiers, il décide
de réaliser le tout premier long métrage
animé, comportant intrigue, musique et mise
en scène … Un pari insensé pour l’époque.
En 1937, Blanche Neige et les septs nains
marque à tout jamais l’histoire de l’animation,
et connu un immense succès international.
Walt Disney fut avant tout un excellent pro-
ducteur, qui a su collaborer avec de grands
artistes pour marquer un style propre; un
graphisme souple tout en rondeur, accom-
pagné d’une trame scénaristique s’inspirant
des vieux contes européens, alliant vertu
humaine et force animale.
Knick Knack, 1989
Toy Story, 1995
1001 pattes, 1998
Américain
Hollywood - 1957
“
RÉALISATEUR
ANIMATEUR
L’art stimule la technologie et la technologie
inspire l’art, plus leurs échanges sont fructueux,
plus les limites seront repoussées
Toy Story 2, 1999
Cars, 2006
Cars 2, 2011
”
John Lasseter s’intéresse très jeune à l’ani-
deux récompensés par un oscar. Suite à
ses études, à la prestigieuse école Art Institut
spots publicitaires, Pixar signe un accord
mation. Il crée ses premières œuvres durant
en Californie, puis effectue plusieurs stages
chez Disney, pour pratiquer l’animation traditionnelle. Il découvre chez LucasFilms, un
département dédié à l’infographie qui expérimente les premières illustrations et animations créées par ordinateur. John pressentant
le potentiel graphique de l’informatique,
tombe amoureux de cette technique, qui
offre une multitude de possibilités nouvelles.
En 1986 Steve Jobs, le fondateur Apple,
rachète la firme LucasFilms et s’engage avec
John à la création d’un groupe d’animateurs
infographistes qu’ils baptisèrent Pixar. Tout
lui réussit aussitôt, il réalise ses premiers
courts métrages en animation numérique
tels Luxo jr. (1986), et Tin Toy (1988), tous
la création de plusieurs courts métrages et
avec Disney pour la production du premier
long métrage entièrement réalisé en images
de synthèse. Disney s’occupe du marketing
et de la distribution, tandis que Pixar produit
indépendamment le film. Le fruit de cette
collaboration fut Toy Story (1995) supervisé
et réalisé par John. Le film est un énorme
triomphe auprès du grand public et des pro-
fessionnels. Ainsi, John Lasseter fut l’un des
fondateurs de Pixar, et contribua grandement
au développement d’une nouvelle technique
d’animation réalisée par ordinateur. Son style
narratif emporte l’adhésion du public avec
des personnages attachants et une pointe
d’humour. C’est l’histoire et non la technologie qui fait un bon film.
53
Hayao Miyazaki
Japonais
Tokyo - 1944
Karel Zeman
RÉALISATEUR
SCÉNARISTE
Heidi, 1974
Un songe de Noël, 1946
Le Château de Cagliostro, 1979
Le trésor de l’île aux oiseaux, 1952
Nausicaa de la vallée du vent, 1984
Monsieur Prokouk détective, 1957
Le Château dans le ciel, 1986
Mon voisin Totoro, 1988
Kiki la petite sorcière, 1989
“
L’animation traditionnelle donne plus de vie,
on ressent la sensibilité de l’artiste
Porco Rosso, 1992
Princesse Mononoke, l997
Le Voyage de Chihiro, 2001
Le Château Ambulant, 2004
Ponyo sur la falaise, 2009
Hayao Miyazaki est fasciné par tout ce qui
grands succès : Nausicaa de la Vallée du
vole; machines, objets et animaux volants
vent (1984), Mon voisin Totoro (1988), Porco
amour du ciel, vient sûrement de son père
et Le Voyage de Chihiro (2001), obtenant
sont reccurents dans ses oeuvres. Cet
Katsuji Miyazaki, qui dirigeait une usine de
timonerie pour les avions de guerre. L’ autre
aspect du maître japonais est le cochon,
animal qu’on retrouve dans plusieurs de ses
longs métrages tels Porco Rosso (1992)
ou Le voyage de Chihiro (2001). Ainsi,
ses oeuvres écologistes dans l’âme, reflètent un engagement politique foncièrement
marxiste. Outre la finesse de ses scénarios, Miyazaki prend un soin particulier à
la beauté de ses dessins et n’hésite pas à
voyager pour trouver l’inspiration. Sa célé-
brité sur le plan international débute quand il
fonde en 1985, avec son ami lsao Takahata,
54
”
le studio Ghibli. Vont voir le jour ses plus
Rosso (1992), Princesse Mononoke (1997)
l’ours d’or au festival de Berlin et l’oscar
du meilleur long métrage d’animation. De
même, pour récompenser l’ensemble de sa
carrière, Miyazaki a reçu le lion d’or lors de
la Biennale de Venise 2005.
Hayao Miyazaki est sans doute l’artiste le
plus doué de sa génération. Tous ses films
différent mais dévoilent la même douceur et
poésie. Il a contribué au développement de
la culture japonaise et marquera à jamais
l’histoire de l’animation.
L’ lnvention diabolique, 1958
Le Baron de Mümchausen, 1961
La Chronique d’un fou, 1964
Hongrois
Ostromer (Hongrie) - 1910
Gottwaldow (République Tchèque) - 1989
“
RÉALISATEUR
ANIMATEUR
Le papier découpé donne de la texture,
de la matière pour une plus belle animation
Les fils du capitaine Nemo, 1967
Sur la comète, 1970
Récits des milles et une nuits, 1974
L’ Apprentit sorcier, 1977
”
Karel Zeman fait partie, des pionniers du
et L’Invention diabolique (1958). Le film,
sant surtout les objets et les poupées ani-
réalisée avec une technique mixte où de
cinéma tchèque; original et vivant, utilimés. Après des débuts dans la publicité, il
tourne en 1946 son premier film, Un songe
de Noël, primé au festival de Cannes. Dès
1947, un feuilleton le rend célèbre : Monsieur
Prokouk (1947-1959), mettant en scène
un personnage emblématique du peuple
tchèque, construit en bois et en fil de fer.
Ses schémas narratifs sont traditionnels et
ses personnages simplifiés mais reconnais-
sables. Zeman réalise ainsi, épisodes de
feuilletons et longs métrages d’aventures,
qui font de lui un véritable auteur, unani-
mement reconnu. Ce merveilleux équilibre
entre prouesses techniques et vision personnelle de l’animation atteint son apogée
dans Le Trésor de l’île aux oiseaux (1952),
adapté d’un roman de Jules Vernes est
vrais acteurs cohabitent à l’écran avec des
objets et des arrière-plans animés. Seules
l’extraordinaire habileté et patience du réa-
lisateur ont permis de tels effets de couleur
et de mouvement. Autre chef d’oeuvre, dans
Le Baron de Münchausen (1961), un festi-
val spectaculaire de trucages, qui s’inspire
grandement de Georges Méliès. Zeman
nous dévoile un monde d’aventure et d’ima-
ginaire, conservant un regard attentif et
ironique sur la réalité sociale et politique
Tchèque, jamais absente de ses films. Trop
peu connu du grand public, Karel Zeman est
un virtuose de l’animation, image par image,
utilisant plusieurs médiums tels le papier et
les marrionnettes.
55
Émile Cohl
Français
Paris - 1857
Villejuif - 1938
ANIMATEUR
Fantasmagorie, 1908
L’ Épouvantail, 1943
Les Allumettes animées, 1908
Le Voleur de paratonnerres, 1944
Un drame chez les Fantoches, 1908
La Flûte magique, 1946
L’ Éventail Animé, 1909
Les joyeux microbes, 1909
Les Locataires d’à côté, 1909
“
Rien n’est plus aisé que les métamorphoses,
dans l’art de l’animation
Le Retapeur de cervelle, 1911
Le Musée des grotesques, 1911
Monsieur Stop, 1913
His Ancestors, 1914
Le Chien Flambeau, 1918
Les Aventures des Pieds Nickelés, 1918
”
Le Petit Soldat, 1947
La Bergère et le Ramoneur, 1952
Le Roi et l’Oiseau, 1980
Français
Neuilly sur Seine - 1905
Mesnil Saint Denis - 1994
“
RÉALISATEUR
ANIMATEUR
L’animation est l’art de l’impossible,
où tous les rêves sont réalisables
La Table tournante, 1988
”
Emile Cohl (Courbet de son vrai nom), doit
l’antropomorphisme des animaux. II débute
Paul Grimault est considèré comme le père
avec les écrivains et compositeurs de son
qu’il accuse d’avoir plagié l’un de ses des-
senté en août 1908 au Théâtre du Gymnase
pour son chef-d’oeuvre : Le Roi et l’Oiseau.
Ramoneur, 1952), Jean Aurenche (Le Voleur
ses débuts suite à un litige avec Gaumont,
sins personnels. Il devient alors auteur de
gags et scénariste dans la maison de production : une solution qui met fin à leur différent. Plus tard, il se lie d’amitié avec Méliès,
qui lui apprend l’art de l’illusionnisme. Emile
Cohl est reconnu par tous, à commencer par
Walt Disney, comme l’un des inventeurs du
dessin animé. Ses oeuvres, où se mêlent
fantaisie, poésie et humour, totalisent plus
de trois cents courts métrages, perdus pour
la plupart. Grand novateur, il exploite toutes
les ressources artistiques, alternant l’animation traditionnelle et stop motion. Son gra-
phisme simplifié à l’extrême joue avec toutes
les possibilités de métamorphose qu’offre
56
Paul Grimault
RÉALISATEUR
l’animation, avec un goût particulier pour
par les Fantasmagories, court métrage préà Paris, qui est considéré comme la première véritable création de l’histoire de l’ani-
mation. Il poursuivra ses explorations avec
des objets, dans L’ Éventail animé (1909)
où il mélange animation et prises de vues
réelles. Il crée le premier film de marionnettes avec Le Tout Petit Faust (1910), utili-
sant le papier découpé. De même, iI figure
parmi les premiers à employer la couleur
et à exploiter dans l’animation des person-
nages de bandes dessinées notamment
avec Les Aventures des Pieds Nickelés,
(1918). Malheureusement, comme beaucoup
d’artiste précurseur, iI meurt ruiné en 1938,
à l’hospice, et tombe dans l’oubli durant de
nombreuses années.
de l’animation française, surtout connu
L’ aventure de ce film, partagée avec son
ami Jacques Prévert, qui en conçut le scé-
nario, représente l’engagement de toute une
vie. Grimault commence dans la publicité
et suit des études d’arts appliqués à Paris.
Il rencontre Jean Vigo, Marcel Carné, Pierre
Prévert, Yves Allégret et s’attache aux arts
du spectacle. C’est son ami, Jacques Prévert
qui l’encourage dans l’univers de l’animation. Il impose un style à l’humour raffiné,
empreint de réalisme poétique, d’humanisme
temps notamment Prévert (La Bergère et le
de paratonnerres, 1944), Joseph Kosma (Le
Petit Soldat) ou Wojciech Kilar. Son ultime
long métrage, La Table tournante (1988),
coréalisé avec Jacques Derny, présente les
artistes au travail et leurs courts métrages.
Paul Grimault a débuté relativement tard
dans l’animation (à quarante ans), cela ne
l’a pas empêché de réaliser d’excellents films
dont le Roi et l’Oiseau, chef d’oeuvre incoutournable et intemporel.
et marqué d’idéaux gauchistes. Son gra-
phisme, entre impressionnisme et cubisme,
est dans la lignée de la peinture française.
Sa filmographie, inspirée des contes d’An-
dersen, s’appuie sur une collaboration
57
A N N E X E
Voici, la dernière étape qui termine cet
ouvrage, avec un lexique sur le jargon de
l’animation, suivi d’une chronologie et d’une
bibliographie, si vous souhaitez en apprendre
plus sur cet art.
Lexique
Dessin Animé
(animation traditionnelle 2D)
Stop-motion
(animation image par image)
Polygone
Flip-book
Technique d’animation qui donne l’illusion de
Technique d’animation consistant à une série
Élément géométrique impliquant au moins
trois points connectés entre eux. C’est la
Petit livre d’images qu’on effeuille rapide-
dessins sucessifs.
nettes, pâte à modeler, papier découpé ...)
mouvement, par la projection de différents
phase primaire pour construire un objet 3D.
qu’on déplacent à chaque nouvelle prise.
Image de synthèse
Fine feuille de plastique transparente, sur
Animation 3D
(animation par ordinateur)
Image créée uniquement à partir d’un ordina-
posé sur un décor; grâce à la transparence,
Technique d’animation numérique, équi-
Celluloïd
laquelle on dessine. Le cello est ensuite
teur, sans aucune source photographique, ou
travail manuel.
valente à l’animation en volume dans un
Motion Capture
3D stéréoscopique.
Procédé graphique consistant à enregis-
phologiques humaines à d’autres formes
3D Stéréoscopique
(3D relief)
de capteurs. Les mouvements sont ensuite
Phénomène vieux comme l’art, beaucoup
Procèdé restituant l’impression de relief, par
le dessin s’intégre à la toile de fond.
Anthropomorphisme
Attributions comportementales et/ou morde vie (animaux, végétaux) ou d’objets.
utilisé en animation.
monde virtuel. A ne pas confondre avec la
la fusion de deux images planes.
Animatic
Fil de fer
Animation sommaire, tirée du story-board qui
Désigne un objet sans texture, ni prévisuali-
et s’assurer de la pertinence d’une scène.
points qui le constituent.
est utilisée par le réalisateur pour visualiser
60
de photographies d’objets fixes (marion-
sation. Il ne possède que les courbes et les
ment, donnant l’illusion de mouvement.
Persistance rétinienne
La persistance rétinienne est la capacité de
l’œil de conserver en mémoire une image
vue quelques instants. Ceci est dû en partie
au temps de traitement biochimique du signal
optique.
Mouvement Pantomines
trer les mouvements de comédiens à l’aide
Désigne en animation, la gestuelle d’un
modélisés et utilisés dans un film afin d’aug-
dessinateur.
menter le réalisme des animations d’un
personnage, complètement imaginée par le
personnage.
Mixité
Caméra multiplane
Quand plusieurs techniques d’animations
Caméra inventé par les studios Disney, qui a
prises de vues réelles ...) sont combinées
la capacité de filmer simultanément plusieurs
plans. Ceci permet une meilleure impression
de la profondeur de champ.
(2D, stop-motion, images de synthèses,
dans la production d’un même film par
simplicité, gain de temps ou recherche
esthétique.
61
Chronologie
1892
1928
1955
1988
1998
2002
En France, Émile Reynaud, avec son théâtre
Débuts de Mickey dans Plane Crazy, courts
La Ferme des animaux tirée de l’oeuvre de
Qui veut la peau de Roger Rabbit de Robert
Création de DreamWorks, fondée par Steven
Blue Sky Animation, avec L’ Âge de glace
animées.
sort Steamboat Willie, premier dessin animé
société d’animation Halas & Batchelor.
humains avec une virtuosité technique
Geffe. Son premier long métrage, Le Prince
sa vitalité, face aux géants, de l’animation
optique, réalise de nombreuses pantomimes
1908-1914
En Europe, les oeuvres du Français Émile
avec son synchronisé.
1937
Cohl (Fantasmagorie, 1908) et, aux États-
Blanche-Neige et les sept nains est le pre-
(Gertie le dinosaure, 1914) portent l’anima-
s’imposer face au cinéma "réel".
Unis, celles du NewYorkais Winsor McCay
tion au rang de genre cinématographique.
mier long métrage d’animation capable de
La magie est lancée ...
1939
1915-1920
Suite au triomphe de Blanche Neige,
Max Fleischer invente le Roroscope (1917),
long métrage de Max et Dave Fleischer.
permettant de calquer sur des dessins, photogramme par photogramme, une séquence
filmée en prises de vues réelles.
1923
Création de Disney Brothers Studio, par
Walt Disney et son frère Roy.
62
métrage des studios Disney. La même année
Paramount produit Les Voyages de Gulliver,
1952
Jiri Truniska réalise son chef-d’oeuvre,
George Orwell est produit par l’excellente
Son accueil auprés du public américain fut
glorieux.
1958
Le cinéma d’animation japonais connaît son
premier succès mondial avec Le Serpent
blanc de Yabushita Taiji.
1973
La Planète sauvage, long métrage animé
des Français René Laloux et Roland Topor,
obtient le prix du jury au festival de Cannes.
1986
Les Vieilles Légendes tchèques. Ce film est
Fievel et le Nouveau Monde, confirme le
d’animation tchèque réalisée avec des
ducteur américain. Plus tard il signera Le
la création la plus significative du cinéma
marionnettes.
Zemeckis met en scène cartoons et êtres
jusque-là jamais vue.
1989
L’ oeuvre de science fiction Akira de Katsuhiro
Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David
d’Égypte concurrence fortement Disney.
Face à un bon succès, la firme lance de
nombreux projets tels Fourmiz, puis shrek et
Madagascar ...
Ôtomo est saluée dans le monde entier
2000
ainsi la place prépondérante du cinéma d’ani-
Chicken Run, film d’animation britannique
comme un chef-d’oeuvre absolu, affirmant
mation japonais sur la scène internationale.
1995
Toy Story est le premier long métrage entièrement réalisé en images de synthèse, grâce
à la collaboration Disney/Pixar.
1997
succès de Don Bltith, réalisateur et pro-
Hayao Miyazaki réalise Princesse Mononoke,
Petit Dinosaure (1988) et Anastasia (1997).
public ce maître de l’animation japonaise.
chef-d’oeuvre qui fait connaître au grand
de Chris Wedge, confirme sa créativité et
américaine.
2005
Grand succès de Madagascar, où le gra-
phisme très cartoon associé au comique du
scénario confirme le talent de Dreamworks.
entièrement réalisé en stop motion, (avec de
2012
l’égémonie des films d’animation en images
Rebelle, le nouveau film de Pixar, éblouit
la pâte à modeler), se situe en marge face à
de synthèse.
2001
le monde entier par sa qualité technique,
jusque là jamais vue, notamment pour les
cheveux et les décors.
Final Fantasy, les créatures de l’esprit de
20...
de synthèse pour créer des personnages
Le cinéma du nouveau millénaire accorde
des êtres humains. Il adopte un aspect dit
Les longs métrages d’animation deviennent
Hironobu Sakaguchi, utilise les images
virtuels ressemblant de plus en plus à
photoréaliste
une grande attention aux dessins animés.
des concurrents directs des films réels.
63
Bibliographie et Webographie
COTTE, Olivier (2001)
Il était une fois le dessin animé
(Dreamland)
GENIN, Bernard (2003)
Le cinéma d’animation
(Cahiers du cinéma)
Site officiel du Festival du film d’animation : www.annecy.org
Site officiel Disney Pixar (français) : www.disneypixar.fr
Site associatif et indépendant sur l’animation : www.fousdanim.org
Animated Movie DataBase (français) : www.amdb.eu
WILLIAMS, Richard (2003)
Blog magazine en live sur l’animation : www.zewebanim.com
(Eyrolles)
Courts métrages d’animation : www.toondra.com
Techniques d’animation
WIEDEMAN (2004)
Animation Now !
(Taschen)
WELLS, Paul (2006)
Les fondamentaux de l’animation
(Pyramyd)
GIRVEAU, Bruno (2006)
Il était une fois Walt Disney :
aux sources de l’art des studios Disney
(Rmn)
MARBACH, Ségolène (2010)
Créateurs et Créatures
(Glénat)
64
Association française du cinéma d’animation : www.afca.asso.fr
Portail du court métrage français : www.le_court.com
L’animation est le mélange de tous les arts
Réaliser l’impossible
Des dessins qui bougent, qui parlent et qui pensent,
ne sont plus vraiment de simples dessins
Aimer votre travail
Si vous pouvez l’imaginer, vous pouvez le faire
Dans l’animation, seules deux choses comptent :
L’envie et la patience (+ le travail)
Exprimez vous !
L’important, c’est le jeu de vos personnages
65
Tellement d’études existent sur le cinéma
d’animation, qu’il est impossible de tous les
aborder dans un seul ouvrage. Ainsi, je vous
invite à lire et découvrir d’autres documents,
qui portent des regards différents et complémentaires, sur ce puits inépuisable qu’est
l’animation.
Nous voici arrivés à bon port de votre voyage,
mon ouvrage touche à sa fin. J’espère vous
avoir instruit et diverti lors de cette lecture.
Conception, réalisation et rédaction :
GUIHÉNEUF CLÉMENT
Droits Réservés
Toutes les images présentes dans ce livre
appartiennent à leurs auteurs respectifs.
66
DIFFUSION INTERDITE