Un petit travail d`insertion, payé à la journée

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Un petit travail d`insertion, payé à la journée
Un petit travail d'insertion, payé à la journée
Créé le 12/06/2013 à 10h16 -- Mis à jour le 12/06/2013 à 10h50
SOCIAL - Un dispositif pour les jeunes
en errance est testé à Bordeaux...
"On fait du désherbage et du nettoyage de rue
pendant quatre heures, une fois par semaine.
On touche 40 euros à la fin de la journée. C’est
un petit tremplin et ça évite de faire la
manche", explique Maria, 25 ans. Après
quatre mois au sein du dispositif Travaux
alternatifs payés à la journée (TAPAJ), elle suit
actuellement une formation dans le domaine
de la petite enfance. Elle habite avec son
compagnon Philippe, 37 ans, dans un
camping-car installé rive droite. " Si tu gères
bien tu peux tenir trois à quatre jours avec
40 euros. C’est bien, nous, on en a parlé à un
pote qui ne connaissait pas", précise Philippe.
Le dispositif, unique en France, a été mis en
place il y a un an mais officiellement lancé ce
Maria, 25 ans, participe à un programme d'insertion.
mardi. Il est géré par le comité d’étude et
A.Tchia / 20 Minutes
d’information sur la drogue et les addictions
(CEID) qui accompagne les jeunes sur ces petits chantiers. Les premiers retours constatés par les travailleurs
sociaux sont très positifs.
Une pérennisation possible
Les TAPAJ s’adressent aux jeunes de moins de 25 ans, non bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). La
ville de Bordeaux a offert 800 heures de travail dans les espaces verts et la fondation Auchan a soutenu les
débuts du projet. La Sncf vient de s’engager via une convention annuelle à faire travailler des volontaires à
partir de cet été.
"On a constaté qu’il fallait proposer des paliers successifs. Des chantiers d’insertion peuvent être trop exigeants
pour ces jeunes très éloignés du monde du travail", souligne Jean-Hugues MORALES, éducateur au sein du
CEID. Environ 150 jeunes ont participé au dispositif, depuis un an, sur l’agglomération Bordelaise.
" À l’issue, beaucoup entrent en formation. En CAP cuisine, petite enfance et en contrats professionnels. Ils se
sentent valorisés et ça se voit : ils ont envie d’être à l’heure et leur présentation change ", s’enthousiasme
Agnès CREYEMEY, éducatrice au CEID.
Elsa PROVENZANO
Le projet a des origines Québécoises
C’est une association québécoise Spectre de rue qui a créé les travaux alternatifs payés à la journée (TAPAJ) en
2000. " L’idée était de donner une alternative aux métiers de la rue c’est-à-dire la prostitution, le vol, le lavage
de vitre ou la manche", a expliqué Gilles Beauregard, directeur général de l’association. Outre Atlantique le
projet a concerné 1500 jeunes jusqu’à maintenant, dont 80 % de filles.