ÉVALUATION STRATÉGIQUE ENVIRONNEMENTALE DES

Transcription

ÉVALUATION STRATÉGIQUE ENVIRONNEMENTALE DES PROGRAMMES EUROPEENS 2014-2020 ILE DE LA REUNION
REGION REUNION – AGILE – DECEMBRE 2014
ÉVALUATION STRATÉGIQUE ENVIRONNEMENTALE
DES PROGRAMMES EUROPEENS 2014-2020
ILE DE LA REUNION
Rapport d’Évaluation
Environnementale Stratégique
du programme
INTERREG V Océan Indien
Cyathea – Février 2015
CONSEIL REGIONAL – REGION REUNION
Hôtel de Région Pierre Lagourgue
Avenue René Cassin BP 7190
97719 ST DENIS Messag Cedex 9
AGENCE DE GESTION DES INITIATIVES
LOCALES EN MATIERE EUROPEENNE
(AGILE)
Cellule Europe Réunion
3, rue Félix GUYON
97400 ST-DENIS
Bureau d’études Cyathea
24 rue de La Lorraine
97 400 Saint-Denis
www.cyathea.fr
Émetteur :
Cyathea
Bureau d’études Environnement Agronomie
24 Rue de La Lorraine – 97 400 / Saint-Denis
Tél : 0262 53.39.07 – Fax : 0262 53.95.07 – [email protected]
Étude : Évaluation Stratégique Environnementale des Programmes Européens 2014-2020, La Réunion
Document : Rapport Environnemental – POCTE 2014-2020 dit INTERREG V
Référence document : Cyathea-N°1130-EES-Ind 3
Date de remise : 05 février 2015
Statut du document : Évaluation basée sur la version du 17/11/2014 du POCTE dit INTERREG V
Historique du document :
Référence : Cyathea-N°1130-EES POCTE
SUIVI DES VERSIONS
Indice
Date
Commentaire
1
02/12/2014
Création du document
2
09/01/2015
3.0
3.1
Reprise du document
selon remarques DEAL
Reprise du document suite
30/01/2015
à la réunion DEAL AGILE
Reprises selon
04/02/2015
commentaires AGILE
Auteurs
V.HORNSPERGER
S. PAYET
Validation
PY. FABULET
L.REBOUL
S. PAYET
L.REBOUL
S. PAYET
L.REBOUL
S. PAYET
Propriétaire du document : Conseil Régional, AGILE
Diffusion :
-
M. BERTIL, M APAYA et Mme DEVELTER (AGILE)
Transmission du document par La Région Réunion à la DEAL (via la Préfecture) pour Avis de
l'Autorité environnementale
Table des matières
SUIVI ET VISA DU DOCUMENT ................................................................................ 2
RÉSUMÉ NON TECHNIQUE ..................................................................................... 5
1. PRÉSENTATION DU PROGRAMME OPÉRATIONNEL DE COOPÉRATION TERRITORIALE
EUROPÉENNE (POCTE) 2014-2020 DE LA RÉUNION ...................................................................... 5
2. LE CONTEXTE DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE (EES) ............................. 5
3. LE PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE LA ZONE OCÉAN INDIEN ...................................................... 6
4. MOTIFS POUR LESQUELS LES PROGRAMMES ONT ÉTÉ RETENUS NOTAMMENT AU REGARD DES
OBJECTIFS DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ........................................................................ 12
5. CONSTRUCTION DE L’OUTIL D’ÉVALUATION ............................................................................ 14
6. LES PRINCIPAUX IMPACTS DU POCTE INTERREG V RELEVÉS .............................................. 16
7. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS ........................ 17
8. LES MESURES PROPOSÉES .................................................................................................. 18
9. INDICATEURS ET DISPOSITIF DE SUIVI .................................................................................... 18
GÉNÉRALITÉS ....................................................................................................... 19
1.
2.
3.
CONTEXTE GÉNÉRAL........................................................................................................... 19
CONTENU DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE ................................................................. 20
LES OBJECTIFS ................................................................................................................... 21
PRÉSENTATION DES POE 2014-2020 DE LA RÉUNION ........................................... 22
1.
2.
3.
POCTE : PROGRAMME OPÉRATIONNEL DE COOPÉRATION TERRITORIALE EUROPÉENNE......... 24
ARTICULATION AVEC LES AUTRES PLANS, SCHÉMAS ET PROGRAMMES .................................... 29
OBLIGATIONS RÉGLEMENTAIRES EXISTANTES ........................................................................ 39
PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE LA ZONE OCÉAN INDIEN ..................................... 42
1.
2.
PRÉSENTATION DE LA ZONE OCÉAN INDIEN ........................................................................... 42
PROBLÉMATIQUES ET ENJEUX IDENTIFIÉS ............................................................................. 44
SOLUTIONS DE SUBSTITUTION RAISONNABLES ET MOTIFS POUR LESQUELS LES
PROGRAMMES ONT ÉTÉ RETENUS NOTAMMENT AU REGARD DES OBJECTIFS DE
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ................................................................... 60
1. CORRESPONDANCES ENTRE LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET LES PRIORITÉS
D'INVESTISSEMENT DU POCTE INTERREG V OCÉAN INDIEN ....................................................... 61
2. DISTRIBUTION DE LA DOTATION FINANCIÈRE .............................................................................. 65
DÉTERMINATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA MISE EN ŒUVRE
DES DOCUMENTS DE PLANIFICATION ................................................................... 66
CONSTRUCTION DE L’OUTIL D'ÉVALUATION DES IMPACTS ....................................................... 66
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU POCTE INTERREG V OCÉAN INDIEN ET PROPOSITIONS DE
MESURES ................................................................................................................................... 69
Axe prioritaire I : Accroître le potentiel international de recherche et d’innovation dans l’Océan
Indien 70
Axe prioritaire II : Soutenir le développement des échanges économiques dans la zone Océan Indien71
1.
2.
Axe prioritaire III : Renforcer les capacités collectives d’adaptation au changement climatique, de
prévention et de gestion des risques ..................................................................................................... 72
Axe prioritaire IV : Renforcer les capacités de connaissance et de valorisation du patrimoine naturel
et culturel de la zone Océan Indien ....................................................................................................... 72
Axe prioritaire V : Élever le niveau de compétence collective par le soutien aux actions de formation
et d'échanges ......................................................................................................................................... 73
3. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS ........................ 75
4. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS AVEC LES PLANS,
PROGRAMMES ET SCHÉMAS ......................................................................................................... 75
PROPOSITION DE MESURES CORRECTRICES POUR ÉVITER, RÉDUIRE OU
COMPENSER LES INCIDENCES NÉGATIVES LES PLUS IMPORTANTES SUR
L’ENVIRONNEMENT ............................................................................................. 90
1.
2.
3.
FOCUS SUR LES PRINCIPALES MESURES PROPOSÉES ............................................................ 91
ESTIMATION DES DÉPENSES CORRESPONDANTES ................................................................. 91
EXPOSÉ DE LEURS EFFETS ATTENDUS À L'ÉGARD DES IMPACTS DES PROGRAMMES IDENTIFIÉS 91
INDICATEURS ET DISPOSITIF DE SUIVI .................................................................. 92
MÉTHODOLOGIE EMPLOYÉE, HISTORIQUE ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES POUR
LA RÉALISATION DE L’ÉVALUATION STRATÉGIQUE ENVIRONNEMENTALE ............ 93
1.
2.
3.
MÉTHODOLOGIES EMPLOYÉES ............................................................................................. 93
HISTORIQUE ....................................................................................................................... 94
DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ET LIMITES DE L’ANALYSE .......................................................... 94
ANNEXE : GRILLE D’ÉVALUATION DE LA VERSION DU 17/11/14 DU POCTE 20142020 ..................................................................................................................... 95
Liste des tableaux
Tableau 1 : Synthèse de l’analyse portée sur les impacts environnementaux de chaque action identifiée
à la version du 17/11/2014 du POCTE INTERREG V Océan Indien ..................................................70
Tableau 2 : Synthèse de l’analyse portée sur la prise en compte des enjeux environnementaux dans le
POCTE .........................................................................................................................................74

Référence à l’Article R122-20 du Code de l’Environnement et à la directive 2001/42/CE
9° Un résumé non technique des informations prévues ci-dessus.
Ce premier chapitre vise à faciliter l’appropriation du présent rapport auprès du grand public. Pour des
raisons de facilité de lecture, il a été positionné en début de rapport.
1. PRÉSENTATION DU PROGRAMME OPÉRATIONNEL DE COOPÉRATION TERRITORIALE
EUROPÉENNE (POCTE) 2014-2020 DE LA RÉUNION
Le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Européenne « Océan Indien » 2014-2020
constitue la cinquième génération de programme communautaire de coopération régionale pour La
Réunion. Il est dénommé programme INTERREG V Océan Indien.
Relevant de la politique de cohésion, il contribue à la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 en faveur
d’une croissance intelligente, durable et inclusive.
Son architecture est particulière puisqu’il associe, pour la première fois, Mayotte, qui a acquis le statut de
Région ultrapériphérique (RUP) en 2014.
Alors que la coopération transfrontalière de Mayotte avec les Comores et Madagascar fait l’objet d’un
programme et d’une gouvernance spécifique, le présent programme aborde à la fois les orientations en
matière de coopération transfrontalière (TF) de La Réunion ainsi que les orientations en matière de
coopération transnationale (TN) de La Réunion et Mayotte.
2. LE CONTEXTE DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE (EES)
Cadre réglementaire
L’évaluation environnementale des plans et programmes a été instituée par la directive 2001/42/CE du
Parlement Européen et du Conseil du 27 Juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans
et programmes sur l’environnement. Les dispositions applicables à l’évaluation environnementale
stratégique sont contenues dans le Code de l’Environnement aux articles L.122-4 et suivants dans leur
rédaction issue des articles 232 et 233 de la loi dite « Grenelle 2 ».
L’objectif de l’EES
L’évaluation stratégique environnementale apprécie la contribution des programmes opérationnels aux
enjeux territoriaux régionaux afin de s’assurer que les actions financées vont contribuer à faire de la
qualité de l’environnement l’une des dimensions du développement.
La méthodologie générale employée
1. Construire un outil d’évaluation
L’évaluation environnementale du POCTE a été réalisée au regard des principaux enjeux de zone Océan
Indien. Une première étape du travail a donc été de synthétiser l’ensemble des enjeux environnementaux
et de les regrouper en thèmes. Des questions évaluatives ont ensuite été formulées et hiérarchisées de
sorte de prendre en compte de la manière la plus pertinente les enjeux environnementaux pouvant être
regroupés. La définition de ces questions aboutit alors à un outil d’évaluation.
2. Évaluer les impacts des plans et programmes
Une fois l’outil créé, il a s’agit de déterminer les impacts des programmes sur l’environnement.
L’évaluateur s’est alors posé chaque question évaluative pour chaque action envisagée par le programme.
En réponse à ces questions, il a été attribué une des notes servant à caractériser l’impact (négatif, nul,
positif ou incertain par manque d’informations).
3. Déterminer les impacts les plus forts
Outre les réponses attribuées à chaque question pour chaque action, l’outil d’évaluation a permis :
- De visualiser la pertinence globale d’une action au regard des enjeux environnementaux
réunionnais : l’action est-elle vertueuse ou non pour l’environnement ?
- Une analyse par dimension environnementale, permettant d’identifier les plus sensibles au regard
du programme opérationnel : l’action est-elle adaptée aux enjeux réunionnais ?
Une fois ces impacts déterminés, il a donc été possible d’identifier les actions représentant les impacts
négatifs les plus forts sur l’environnement.
4. Proposer des mesures correctives
Des mesures adaptées ont été proposées pour éviter et réduire les impacts négatifs des actions si besoin.
3. LE PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE LA ZONE OCÉAN INDIEN
La zone de coopération pour La Réunion et Mayotte au titre du POCTE « Océan indien » ou INTERREG V
est définie réglementairement. Pour les actions de coopération transfrontalière, elle recouvre les pays de
la Commission de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles) et pour les actions de
coopération transnationale, plusieurs pays de la zone (Afrique du Sud, Comores, Madagascar, Maurice,
Seychelles, Afrique du Sud, Tanzanie, Mozambique, Kenya, Inde, Sri-Lanka, Maldives, Terres Australes et
Antarctiques Françaises, Australie).
L’océan Indien est le premier espace de coopération européenne avec une superficie de 74,5 millions de
kilomètres carrés1 et une population totale des pays riverains de plus de deux milliards d’habitants, soit le
tiers de la population mondiale. Cette zone couverte par le programme est délimitée au nord par l’Inde, le
Pakistan et l’Iran ; à l’est par la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et l’Australie ; au sud par
l’océan Antarctique et à l’ouest par l’Afrique et la Péninsule Arabique.
1
Source : encyclopédie Larousse, surface excluant la partie située au-delà de 55° de latitude Sud (océan Austral).
Cet immense espace présente tous les types de climat, du climat équatorial au climat polaire, l’aire de
coopération se concentrant sur des territoires principalement situées en zone tropicale ou subtropicale.
Les pays concernés disposent d’immenses gisements de biodiversité terrestre et marine mais sont aussi
soumis à d’importants risques naturels (sécheresse, cyclones, tsunamis) ainsi qu’aux effets du changement
climatique (montée des eaux).
Enfin, cet espace constitue l’un des principaux carrefours du monde :
-
géographiquement, il permet la rencontre de quatre continents : Afrique, Asie, Océanie et Europe
(par la présence de Mayotte et de La Réunion)
-
culturellement et politiquement, il favorise le croisement des civilisations et des cultures
originaires de ces continents ; ce qui génère un riche patrimoine valorisable pour ceux qui vivent
dans cet espace et le visitent et favorise l’émergence d’une culture du « vivre-ensemble », socle
de stabilité politique.
-
enfin, il constitue un carrefour des routes maritimes, aériennes et numériques, indispensable pour
le devenir des échanges internationaux, tant au sein qu’au dehors de l’espace océan Indien.
Le profil environnemental de la zone a été résumé en enjeux principaux, commun à tous les territoires.
Certaines problématiques sont illustrées dans le rapport par un exemple local emblématique.
Prise en compte des risques naturels
En raison de leur situation géographique et de leurs spécificités environnementales, économiques et
sociales, les petits états et territoires insulaires sont des espaces isolés, et disposant de ressources limitées
qui les rendent plus fragiles aux agressions extérieures, qu’elles soient d’origine naturelle, anthropique ou
climatique.
En effet, les territoires insulaires sont exigus (hormis pour Madagascar) et les populations ne disposent
pas d’espace de replis accessibles et disponibles en cas d’évènement climatique les obligeant à se retirer
des zones côtières où elles sont concentrées.
La zone Océan Indien est soumise à 4 principaux types de catastrophes : cyclones, inondations,
sécheresses, tremblements de terres/tsunamis.
En outre, le POCTE INTERREG V traite d'un autre risque naturel émergeant dans la zone et potentiellement
létal : le risque requin. Le sud-ouest de l’océan Indien est riche en espèces de requins (plus d'une
centaines d'espèces de requins identifiées). La richesse de cette biodiversité s'accompagne, du fait du
comportement potentiellement dangereux pour l'homme d'un nombre très réduit d'espèces, d'une
menace pour la sécurité des populations côtières, exposées au « risque requin ».
Adaptation au changement climatique
Les populations insulaires de l'océan Indien sont également exposées et vulnérables au changement
climatiques parce qu’elles disposent de ressources limitées et sont fortement dépendantes des
importations notamment pour les énergies et les produits transformés, et développent des activités qui
sont principalement tributaires des ressources naturelles et de la qualité de l’environnement (agriculture,
pêche, tourisme).
L’amélioration des conditions de vie des populations dans les milieux insulaires passe par la prise en
compte des changements climatiques pour prévenir certains aléas qui peuvent arriver de façon soudaine
ou durable et impacter de façon dramatique la vie quotidienne des populations (et leur accès aux services
prioritaires d’eau, d’alimentation, d’éducation et de santé). Il deviendra notamment important de
s’adapter à des situations de restriction, voire de pénurie de ressources, ponctuelles ou durables selon les
territoires, et de ne plus réfléchir les modèles de développement sur une base de disponibilité illimitée des
ressources.
L’impact du changement climatique est communément considéré comme la cause d’une augmentation de
la fréquence et de l’intensité d’évènements climatiques extrêmes. L’augmentation des températures,
l’irrégularité des précipitations, l’augmentation des évènements extrêmes ainsi que la disparité régionale
de ces tendances rendent la planification à l’adaptation au climat complexe et très spécifique pour chaque
pays concerné.
Les rapports scientifiques confirment sans aucun doute une augmentation graduelle d’événements
extrêmes tels que les vagues de chaleur, la sécheresse et les fortes précipitations. Une fréquence plus
élevée de la sécheresse et de vagues de chaleur est une tendance avérée depuis 1960. Les événements
extrêmes (les sécheresses et les fortes précipitations) devraient augmenter dans certaines régions, mais
pas de manière uniforme.
Les prévisions climatiques du GIEC pour 2081-2100 en comparaison de 1986-2005 sont les suivantes :



Une hausse prévisible de la température de +1,2°C à +2°C.
Une hausse faible des précipitations dans l'ouest de l'Océan Indien (de 0 à 5%) mais plus
importante dans la zone Nord (+5% à +20% attendus)
Une hausse du niveau des mers d'environ 0,5 mètres.
Cela aura une forte influence sur les ondes de tempête le long des zones côtières, ce qui engendra une
capacité à pénétrer l’intérieur des terres et éroder plus rapidement les rivages sablonneux.
Par ailleurs, ceci menace directement le territoire et les populations d'États, tels que le Vanuatu, le
Bengladesh ou les Maldives.
Préservation de la biodiversité et des écosystèmes
Des écosystèmes spécifiques se sont développés en vase clos, et avec peu d’agression, ce qui leur confère
une richesse de biodiversité exceptionnelle mais extrêmement fragile à toute altération ou agression qui
peut rendre irréversible leur dégradation tant sur les milieux terrestres (forêts semi-sèche par exemple)
que marins (récifs coralliens et mangroves, protecteurs anti-érosifs des îles et côtes).
Cet endémisme exceptionnel des territoires de l’Océan Indien a été reconnu dans l’inventaire de
biodiversité dans le monde (hot spot n°9). Toute dégradation de ces milieux, déjà fragilisés par les
pressions anthropiques, peut avoir des conséquences sur les ressources naturelles vivrières (agriculture et
pêche) ou sur le tourisme qui est souvent la ressource économiques principale de ces îles.
Au regard des enjeux de préservation de la biodiversité notamment, les milieux insulaires peuvent servir
d’espace « laboratoire » à la réflexion et à l’action pour comprendre les conséquences des changements
climatiques, et suivre et évaluer de la pertinence des réponses mises en œuvre, dans des pas de temps
assez rapides (comme par exemple les luttes contre les espèces envahissantes).
Les espèces endémiques sont également valorisables économiquement, notamment dans la
pharmacopée.
Protection de la ressource en eau
Si les situations sont différentes pour chaque territoire, on note tout de même des situations critiques
dans certaines zones, avec des infrastructures insuffisantes et des épisodes de sécheresse répétés.
L'exemple de l'île Maurice est édifiant : l'île concentre 1,27 millions d'habitants sur 1865 km². Aujourd'hui,
l'île Maurice est déjà sous stress hydrique avec une alimentation réelle de 1028 m3/personne/an. En 2025,
Maurice aura pénurie d'eau car cette alimentation devrait tomber à 862 m3/personne/an, en tenant
compte de l'augmentation de la population.
La situation actuelle met en exergue la vulnérabilité de Maurice en tant que Petit État Insulaire en
Développement eu égard de la ressource en eau. Les défis majeurs à relever à Maurice et plus
globalement dans la zone Océan Indien en termes de qualité de l'eau sont les suivants :
• Prise en compte du changement climatique menant à une diminution de la moyenne des
précipitations, à des crues éclair et à l'élévation du niveau de la mer impact sur la qualité des eaux
souterraines dans les régions côtières
• La faible couverture des services d'assainissement
• Le développement industriel et le contrôle des rejets d'effluents dans l'environnement
• Le faible rendement des réseaux2 : réduction des Eaux Non Comptabilisées (ENC) à un niveau
acceptable par le remplacement de 2000 km d’anciens tuyaux pour un coût 400 M $ US.
• Sécurisation des approvisionnements en eau potable par des investissements lourds (réservoirs,
retenues, galeries, dessalement, réutilisation des eaux usées traitées et des eaux turbinées) et
interconnexion des réseaux.
Gestion durable des déchets
La production de déchets solides et leur rejet sans méthodes ni précautions dans ces milieux sensibles est
une atteinte écologique qui a lieu tous les jours et qui s'aggrave au fur et à mesure des accumulations de
matériaux polluants. Ainsi, du fait de sa quotidienneté et de sa toxicité, la pollution par les déchets a un
impact considérable sur les équilibres écologiques des milieux côtiers, parmi les influences anthropiques
celle-ci est sans doute un des plus dommageable au biome littoral.
Le recyclage est organisé à l'échelle de l'océan Indien, les îles exportant vers les plus grands pays (Afrique
du Sud, Inde) leurs déchets à recycler. En effet, les volumes collectés par îles sont trop faibles pour justifier
une filière de recyclage local. Toutefois, un projet est en cours dans le sud-ouest de l'océan Indien
2
estimé à 48% en 2011 selon Mediaterre.
(Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles et Mayotte) pour créer un effet de volume qui optimiserait et
pérenniserait cette production, jusqu'à présent délocalisée en Asie.
Six catégories de déchets disposant d’un cadre règlementaire et d’une structuration favorable à la mise en
œuvre d’une coopération régionale susceptibles de produire des résultats économiques concluants à
court et à moyen termes : les huiles usagées, les déchets d’équipements électriques et électroniques, les
batteries de véhicule, les pneumatiques usagés, les papiers et les plastiques.
Une filière papier a déjà vu le jour à Maurice, et une autre dédiée au plastique et au verre pourrait être
créée à La Réunion.
Réduction de la facture énergétique
Les pays membres de la commission Océan Indien, et à fortiori de la zone Océan Indien, ont des
économies et des secteurs d’énergies hétérogènes. Ils sont très dépendants des combustibles fossiles : les
Comores et Madagascar importent 90 % de leur énergie, Maurice 52 % et 95% pour les Seychelles. Cela a
de graves répercussions sur le coût de l’énergie (en particulier l’électricité), la balance de paiements, la
situation financière des compagnies d’électricité et les budgets de l’État. Les petits pays souvent insulaires
et non producteurs de pétrole sont vulnérables aux chocs externes, comme l’augmentation des prix des
combustibles importés, contraignant leur développement économique, social et environnemental.
La combustion de ces énergies fossiles est par ailleurs reconnue comme le principal responsable du
réchauffement climatique.
Un des grands enjeux des États ou territoires de la zone est de permettre à chacun d’accéder à l’énergie
dont ils ont besoin tout en respectant et préservant l’environnement. La région a un grand potentiel pour
les énergies renouvelables (énergie solaire, énergie hydraulique, énergie thermique des mers,
biomasse,...) , et l’amélioration de l’efficience énergétique. Une approche régionale s’impose au vu de la
situation hétérogène des secteurs d’énergies existantes dans les États de la zone.
La mise en commun de l’expertise et le développement des outils pour le transfert des savoirs faire et de
la technologie dans ce domaine sont quelques-uns des principaux aspects de la valeur ajoutée
régionale. Cela pourrait servir de stratégie de marketing pour la région de la COI afin d’attirer des
investissements dans un secteur qui a un grand potentiel pour la croissance économique, l’emploi et la
réduction de la pauvreté. La COI avec l’appui de l’Union européenne a instruit un projet pour la promotion
de l’énergie renouvelable et de l’efficience énergétique.
Amélioration de la santé publique
Des efforts sont mis en œuvre à l'échelle de la zone Océan Indien pour assurer la protection de la santé
des animaux et des végétaux. Ainsi, une veille est assurée et les contrôles renforcés en cas d'exportations
de produits agricoles.
Pour autant, la situation en termes de normes de qualité et de sécurité sanitaire des aliments est très
hétérogène, les normes parfois inexistantes et non harmonisées.
Concernant la santé humaine, des thématiques sont communes au pays de la zone :
Un retard important en matière d’AEP et d’assainissement qui génère un risque sanitaire,
exacerbé dans les zones d'habitat insalubre
Les maladies vectorielles et les risques émergents : paludisme, dengue et chickungunya
Une hétérogénéité importante de l'accès aux soins entre les pays
-
Un enjeu double de sécurité alimentaire :
Enjeu de la sécurité sanitaire (bactériologie notamment) des aliments pour limiter tout risque de
maladies infectieuse par l'alimentation et l'eau potable
Enjeu de la nutrition : être en mesure de fournir à la population les calories et nutriments
nécessaires à son bon développement.
Préservation du paysage, du patrimoine architectural et culturel
Les pays membres de la Commission de l’océan Indien (COI) partagent une même géographie, insulaire et
océanique, une histoire commune et des généalogies imbriquées. Ce socle culturel fonde un esprit de
solidarité qui anime la coopération régionale mise en œuvre par la COI depuis 30 ans. De fait, les îles de
l’Indianocéanie disposent d’atouts indéniables pour intensifier les échanges, inscrire la région sur la carte
de la mondialisation et construire leur avenir commun.
Dans les années 1960, le Mauricien Camille de Rauville parlait déjà d’un « nouvel humanisme au cœur de
l’océan Indien » qu’il a baptisé « indianocéanisme ». C’est ce terme qui a inspiré la COI pour désigner la
région du sud-ouest de l’océan Indien : l’Indianocéanie, lieu de brassage entre Afrique, Europe et Asie, qui
a produit une civilisation originale.
L'histoire est également commune via l'esclavage et l'engagisme qui ont affecté de nombreux territoires
autour de l'Océan Indien. Ainsi, la construction d’un itinéraire de mémoire « Les routes de l’esclave et de
l’engagé » dans l’océan Indien a été initiée par la Chaire de l’UNESCO de l’université de La Réunion et
l’association Historun en 2004. Cette route relie les principaux lieux de départ et d’arrivée des travailleurs
— esclaves ou engagés — transportés d’Afrique, de Madagascar, d’Inde et de Chine pour les besoins de
l’économie coloniale aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Sept sites ont été retenus :
1. Fort Dauphin, à Madagascar ;
2. Saint-Paul à La Réunion ;
3. l’Ilha de Mozambica au Mozambique,
4. Le Morne à l’île Maurice,
5. Mayotte pour l’Archipel des Comores
6. Pondichéry pour l’Inde
7. Et enfin Song Kou en Chine.
Par ailleurs, les pays de la zone Océan Indien dépendent fortement du tourisme et ont donc un fort enjeu
à préserver les paysages singuliers à chaque zone.
4. MOTIFS POUR LESQUELS LES PROGRAMMES ONT ÉTÉ RETENUS NOTAMMENT AU REGARD DES
OBJECTIFS DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
Le tableau présente ici les correspondances entre les enjeux environnementaux et les priorités
d'investissement du POCTE INTERREG V.
Enjeux
environnementaux
retenus pour la zone
OI
Axes prioritaires
III. Adaptation au changement
climatique et aux risques
1a - Améliorer les infrastructures de recherche
et d'innovation
1b - Favoriser les investissements des
entreprises dans la recherche et l'innovation
5b. Favoriser des investissements destinés à
prendre en compte des risques spécifiques
III. Adaptation au changement
climatique
5b. Favoriser des investissements destinés à
prendre en compte des risques spécifiques
I. Recherche et Innovation
Prise en compte des
risques naturels
Adaptation au
changement
climatique
Préservation de la
biodiversité et des
écosystèmes
Protection de la
ressource en eau
Gestion durable des
déchets
IV. Connaissance et valorisation du
patrimoine naturel et culturel
II. Espace d'échanges économiques
II. Espace d'échanges économiques
Réduction de la
facture énergétique
Amélioration de la
santé publique
Préservation du
paysage, du
patrimoine
architectural et
culturel
Priorités d'investissement
V. Élévation du niveau de
compétences de la zone
IV. Connaissance et valorisation du
patrimoine naturel et culturel
et d'innovation
6c. Protéger, promouvoir et développer le
patrimoine culturel et naturel
3d - Soutenir la capacité des PME à croître sur
les marchés régionaux, nationaux et
internationaux ainsi qu'à s'engager dans les
processus d'innovation
3d - Soutenir la capacité des PME à croître sur
les marchés régionaux, nationaux et
internationaux ainsi qu'à s'engager dans les
et d'innovation
et d'innovation
10b. Investir dans l'éducation, la formation et la
formation professionnelle
6c. Protéger, promouvoir et développer le
patrimoine culturel et naturel
10b. Investir dans l'éducation, la formation et la
formation professionnelle
INTERREG V




INTERREG V
5. CONSTRUCTION DE L’OUTIL D’ÉVALUATION
Le profil environnemental de la zone Océan Indien réalisé dans ce rapport a conduit à mettre en évidence
huit thématiques ou enjeux environnementaux.
Dans un souci d'homogénéité, nous avons souhaité conserver les questions évaluatives utilisées pour
évaluer les autres programmes européens à La Réunion. L'objectif avait alors été de réduire le grand
nombre d'enjeux identifiés précédemment à seize questions exploitables pour mener à bien l’évaluation
de chaque action proposée dans le programme.
Cependant, dans un travail d'analyse aussi global sur une zone vaste et hétérogène, il n'a pas été fait de
hiérarchisation de ces enjeux et questions.
Le travail de l’évaluateur environnemental a été dans un second temps de vérifier si ces questions
évaluatives étaient adaptées aux enjeux dégagés pour la zone Océan Indien. La correspondance est faite
dans le tableau si dessous.
Une question évaluative est une question fermée chargée de caractériser l'impact d'une action sur un
ou plusieurs enjeux.
Enjeux environnementaux identifiés
pour la zone Océan Indien
Prise en compte des catastrophes
naturelles
Adaptation au changement
climatique
Préservation de la biodiversité et des
écosystèmes
N°
12
9
1
2
3
4
5
10
7
Préservation du paysage, du
patrimoine architecturale et culturel
8
0
13
Question évaluative :
L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à …
la protection contre les risques naturels ou industriels ?
réduire les émissions de gaz à effet de serre et à préserver
la qualité de l'air ?
intégrer les enjeux de la biodiversité dans le
développement du territoire ?
maintenir les espaces naturels et leurs fonctionnalités
écologiques ?
améliorer des connaissances relatives à la biodiversité et à
la diffusion de ces connaissances ?
préserver voire améliorer l'état écologique des masses
d'eau ?
optimiser les usages de l'eau ?
réduire ou mieux valoriser les déchets ?
Utiliser des énergies renouvelables ou alternatives aux
énergies fossiles ?
Maîtriser les consommations énergétiques ?
limiter les risques pour la santé publique ?
préserver et mettre en valeur le paysage, le patrimoine
architectural et culturel ?
Les deux questions évaluatives suivantes n'ont pas été retenues car elles correspondent à des enjeux
environnementaux spécifiques de La Réunion, non généralisables à la zone Océan Indien. De plus, le
POCTE INTERREG V ne semble pas directement traiter ces enjeux.
Question évaluative n° 6 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à utiliser de manière
rationnelle et économe les ressources en matériaux ?
Question évaluative n° 11 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à réduire le risque de
pollutions des sols et préserver et entretenir les sols agricoles ?
La question n°14 concernait La Réunion et notamment le développement du territoire des Hauts via le
FEADER et LEADER. Nous avons choisi de garder cette thématique, car l'enjeu d'un aménagement
équilibré du territoire nous paraît commun à la zone Océan Indien, même si deux situations cohabitent :
- Les petites îles, où le foncier se fait rare, l'urbanisation se développant au détriment des terres
agricoles surtout.
- Les grands pays, confrontés à des enjeux de développement des différents territoires et à
l'organisation de voies de transport et d'échanges correctes. Certaines zones sont enclavées,
comme le sont les cirques à La Réunion. Il y a également un besoin de surveiller et d'observer des
phénomènes à grande échelle (déforestation, accaparement de terres, rôle des industries
minières, risques naturels).
La pression foncière et des activités humaines est très importante sur les espaces littoraux.
Ainsi, nous avons reformulé la question évaluative 14 comme suit : L’orientation ou la proposition
contribue-t-elle au développement équilibré du territoire ?
Par ailleurs, la question évaluative n° 15 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle au
développement des filières de la croissance verte ? a été conservée et est considérée comme
transversale aux 8 thématiques environnementales retenues.
Les grilles d’évaluation environnementales de chaque programme sont toutes basées sur le même
principe :
- En ligne figurent les besoins, actions, mesures ou orientations envisagés par le programme
évalué ;
- En colonne figurent les 12 questions évaluatives justifiées précédemment.
L’évaluateur se pose alors la question évaluative pour chaque action envisagée par le programme et
attribue une des notes suivantes :
1
0
-1
?
+/-
Impact Positif de l’action sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative
Impact Nul sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative ou enjeux
environnementaux non concernés par l’action
Impact Négatif sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative
Manque d'information pour évaluer l’impact
Impossibilité de trancher entre l’impact positif et l’impact négatif ou impact très faible
Outre le résultat consultable dans chaque case, la grille peut également se lire par ligne c'est l’analyse
horizontale qui permet de synthétiser les impacts d'une orientation sur tous les enjeux (réponses aux 13
questions évaluatives). On peut ainsi visualiser si une orientation est globalement vertueuse par rapport à
l'environnement, de manière hiérarchisée en fonction des priorités fixées par question évaluative.
6. LES PRINCIPAUX IMPACTS DU POCTE INTERREG V RELEVÉS
Synthèse et points de vigilance
L’analyse des impacts environnementaux du POCTE INTERREG V a conduit à déterminer pour chaque
action une note globale déterminant l’impact. Cette note globale correspond à la somme des impacts
identifiés pour chaque question évaluative. Elle fait état de l’incidence générale de l’action. On note que
les actions ont une note globale positive, même si certaines peuvent avoir des impacts négatifs.
Dans leur globalité, les actions encouragées par le POCTE auront pour conséquences d'augmenter les
échanges de personne et de marchandises, ce qui est d'ailleurs l'objet d'un projet de coopération.
Ces incidences négatives sont d’autant plus fortes qu’il existe un réel risque d’impact cumulatif. En effet,
c’est la multiplication des échanges qui vont contribuer à porter un effet cumulé fort sur l’environnement
et les émissions de GES.
Toutefois, la mise en place de ce programme de coopération dans la zone Océan Indien renforce les liens
économiques, culturels, touristiques et scientifiques entre des territoires voisins. En cela, on peut
considérer que le POCTE INTERREG V Océan Indien permet des déplacements moins impactants, car il les
cible dans la zone Océan Indien et non vers la métropole et l'Europe. Ainsi, les déplacements envisagés ici
sont moins longs que ceux qui relèvent des liens entre les Régions Ultra Périphérique et la métropole. On
a donc un effet réduit par rapport à l'absence de plan.
Les effets négatifs de l'environnement sont donc assez peu nombreux et il s'agit surtout de
renforcement des échanges. Il paraît donc indispensable de proposer des mesures sur cette thématique,
permettant d’encadrer les opérations qui seront mises en œuvre au niveau de ces actions dont l’objectif
final est vertueux mais dont la mise en œuvre peut avoir un impact négatif sur des enjeux
environnementaux.
intitulé des axes
prioritaires
AXE I : Accroître le
potentiel
international de
recherche et
d’innovation dans
l’Océan Indien
intitulé des objectifs
spécifiques
Augmenter l'activité de
recherche, développement
et innovation sur des
thématiques partagées au
sein de la zone Océan Indien
Augmenter le nombre de
projets exploitant les
résultats de la recherche, les
expertises et les données
intitulé des actions à soutenir
Renforcement des infrastructures de
recherche de dimension régionale dans les
domaines de l’observation satellitaire et de
la sécurité alimentaire
Soutien aux projets de recherche
collaboratifs et aux organismes de
recherche de dimension régionale
notamment dans les domaines de l'agronutrition, santé/biotech,
environnement/biodiversité
Appui aux démarches de diffusion et de
valorisation de connaissances, d'expertises
et de données au service de la compétitivité
et du développement durable des pays de
la zone Océan Indien
Note
6
4
5
AXE II : Soutenir le
développement des
échanges
économiques dans
Augmenter le nombre de
projets collaboratifs à
caractère économique entre
les acteurs privés de la zone
Océan Indien
AXE III : Renforcer
les capacités
collectives
d’adaptation au
changement
climatique, de
prévention et de
gestion des risques
Améliorer les capacités de
prévention et de gestion des
risques en cas de
catastrophes naturelles,
sanitaires et
environnementales dans la
zone Océan Indien
AXE IV : Renforcer
les capacités de
connaissance et de
valorisation du
patrimoine naturel
et culturel
Accroitre la valorisation du
patrimoine naturel et
culturel de la zone Océan
Indien.
AXE V : Élever le
niveau de
compétence
collective par le
soutien aux actions
de formation et
d'échanges
Élever le niveau de
compétence dans la zone
Océan Indien, par la
formation initiale et
professionnelle, la mobilité
et les échanges
d'expérience.
Soutien au développement de l'espace
d'échanges économiques de la ZOI,
notamment dans les domaines de l'agronutrition et la bio-économie, le tourisme,
les TIC / numérique, l'économie bleue,
l'environnement et l'énergie
Soutien au développement touristique de la
zone océan Indien
Soutien aux actions de coopération
régionale en matière agricole, agroalimentaire et de développement intégré
des économies rurales
Soutien à la gestion durable des pêches
dans l'Océan Indien
Renforcement des capacités de réponse
aux risques naturels et au changement
climatique
Actions de coopération sur les risques
épidémiologiques et infectieux (
Actions de veille et de prévention des
risques liés aux activités marines (pollution
marine et côtière) et au risque requin
Projets collaboratifs visant à développer les
outils et connaissances utiles à la
préservation et la valorisation du
patrimoine culturel dans l'océan Indien
Mise en réseau et actions conjointes de
valorisation et préservation de
l'environnement et de la biodiversité
Soutien au développement de formations
initiales, professionnelles et supérieures
d'excellence dans l'Océan Indien.
Soutien aux actions de mobilité et
d'échanges professionnels favorisant le codéveloppement de compétences visant à
répondre aux grandes problématiques de la
zone Océan Indien
5
0
2
5
4
2
4
1
3
1
3
7. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS
Étant donné l’incidence globalement positive, voire très positive du POCTE INTERREG V Océan Indien, les
impacts environnementaux cumulés sont très minimes. À l’exception de l’augmentation inévitable des GES
liée aux échanges qui vont se multiplier dans la zone OI. D’où la nécessité de mutualiser les actions des
différents programmes pour mutualiser et optimiser les déplacements.
8. LES MESURES PROPOSÉES
Les mesures décrites ci-après ne se substituent pas à la réglementation. Il s’agit d’encourager les
démarches environnementale, durable, éco-responsable de prise en compte de l’environnement, même si
non imposées par la réglementation. Elles sont construites dans un double objectif :
-
Inciter les porteurs de projets à mieux prendre en compte l’environnement non seulement au
niveau des opérations attendues mais plus largement au sein de leurs activités ;
Affirmer une volonté forte d’intégration de mesures environnementales au sein des opérations
qui seront soutenues afin d’en limiter les effets négatifs.
Il est rappelé que le type et le niveau de mesure à envisager sont indiqués pour chaque action dans le
chapitre précédent. Les paragraphes suivants ont pour objectif de faire des focus sur certaines mesures
à détailler et doivent donc se lire au regard de l’analyse précédemment réalisée.
Afin de lutter contre le changement climatique et les émissions de GES, ainsi que pour favoriser les
économies d’énergie, il est proposé pour certaines actions d’avoir recours à la dématérialisation, la
visioconférence et les démarche de e-learning afin de réduire les émissions de GES liées au déplacement
de personnes dans la ZOI, ainsi que la consommation de papier et autres supports physiques.
Concernant les échanges de marchandises, il est préconisé de privilégier le FRET maritime dès que
possible.
Enfin, pour réduire les impacts du développement touristique (action la moins vertueuse du POCTE
INTERREG V Océan Indien selon notre évaluation), il est préconisé :
- De vérifier la capacité d'accueil des sites qui seront à développer (étude préliminaire
environnementale)
- Et de favoriser l'écotourisme et l'intégration environnementale.
9. INDICATEURS ET DISPOSITIF DE SUIVI
Le dispositif de suivi intégré au programme opérationnel est basé sur des indicateurs. On peut rappeler ici
la difficulté à construire des indicateurs qui soient à la fois pertinents au regard des enjeux
environnementaux du territoire et des effets attendus du programme, mais également suffisamment
significatifs ou être compréhensibles du plus grand nombre et facilement renseignables afin de pouvoir
établir un état zéro au moment du lancement du programme. Ceci est encore plus difficile à faire à
l'échelle de l'océan Indien, en l'absence de statistiques à cette échelle.
C'est pourquoi les indicateurs renseignés ici seront à la charge des porteurs de projets, financés via le
POCTE INTERREG V Océan Indien. Ainsi, les porteurs de projets fourniront à l'autorité de gestion un
reporting annuel de ces indicateurs.
Des indicateurs stratégiques sur les impacts attendus du programme opérationnel ont été intégrés au
niveau de chaque mesure proposée.
Le suivi des indicateurs pourra être réalisé dans le cadre du Rapport Annuel d’Exécution conduit dans le
cadre des PO.
1. CONTEXTE GÉNÉRAL
Les priorités avancées par l’Union Européenne à l’horizon 2020 visent à renforcer son économie en se
basant sur la connaissance et l’innovation, sur la notion d’économie renouvelable intégrant le respect des
enjeux environnementaux, tout en créant de l’emploi, de la cohésion sociale et territoriale.
Via le contrat de partenariat et les programmes opérationnels, l’exercice demandé à l’État et aux
collectivités (Région, Département) vise à décliner les grands objectifs européens à l’échelle locale.
L’évaluation environnementale des plans et programmes a été instituée par la directive 2001/42/CE du
Parlement Européen et du Conseil du 27 Juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans
et programmes sur l’environnement. Les dispositions applicables à l’évaluation environnementale
stratégique sont contenues dans le Code de l’Environnement aux articles L.122-4 et suivants dans leur
rédaction issue des articles 232 et 233 de la loi dite « Grenelle 2 ».
L’Évaluation a ici pour objet « d’assurer un niveau élevé de protection de l’environnement, et de contribuer
à l’intégration de considérations environnementales dans l’élaboration et l’adoption de plans et de
programmes en vue de promouvoir un développement durable ».
L’évaluation environnementale stratégique (EES) apprécie la contribution des programmes opérationnels
aux enjeux territoriaux régionaux afin de s’assurer que les actions financées vont contribuer à faire de la
qualité de l’environnement l’une des dimensions du développement.
Par ailleurs, l’EES se situe à l’échelle du programme d’intervention (et non pas à celle du projet) et repose
sur une approche qualitative des impacts et non une approche quantifiée (telle que développée dans les
études d’impacts notamment) ce qui impose des outils d’évaluation adaptés.
Le caractère stratégique et l’enjeu de l’évaluation des programmes opérationnels est d’utiliser au mieux sa
nature transversale et multithématique, qui permet une analyse cohérente de l’ensemble des enjeux et
des opportunités, tout en prenant en compte la complexité inhérente à chaque type de territoire infrarégional, et à chacune des politiques sectorielles concernées. C’est particulièrement le cas sur la zone
Océan Indien, où l’on s’adresse à des territoires diversifiés, dans des espaces contrastés.
Se croisent ainsi, dans le cadre stratégique, deux priorités transversales, cohésion sociale et
développement durable, qui sous-tendent quatre orientations stratégiques :
- favoriser un développement fortement créateur d’emploi
- mettre en œuvre un aménagement équilibré et durable du territoire
- favoriser l’égalité des chances et valoriser l’identité réunionnaise
- ouvrir les horizons de La Réunion et Mayotte et faire plus de liens avec les pays de la zone Océan
Indien.
2. CONTENU DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE
Conformément à l’Article R122-20 du Code de l’Environnement et à la directive 2001/42/CE :
L'évaluation environnementale est proportionnée à l'importance du plan, schéma, programme et autre
document de planification, aux effets de sa mise en œuvre ainsi qu'aux enjeux environnementaux de la
zone considérée. Le rapport environnemental, qui rend compte de la démarche d'évaluation
environnementale, comprend successivement :

1° Une présentation générale indiquant, de manière résumée, les objectifs du plan, schéma,
programme ou document de planification et son contenu, son articulation avec d'autres plans,
schémas, programmes ou documents de planification et, le cas échéant, si ces derniers ont fait,
feront ou pourront eux-mêmes faire l'objet d'une évaluation environnementale ;

2° Une description de l'état initial de l'environnement sur le territoire concerné, les perspectives
de son évolution probable si le plan, schéma, programme ou document de planification n'est pas
mis en œuvre, les principaux enjeux environnementaux de la zone dans laquelle s'appliquera le
plan, schéma, programme ou document de planification et les caractéristiques environnementales
des zones qui sont susceptibles d'être touchées par la mise en œuvre du plan, schéma, programme
ou document de planification. Lorsque l'échelle du plan, schéma, programme ou document de
planification le permet, les zonages environnementaux existants sont identifiés ;

3° Les solutions de substitution raisonnables permettant de répondre à l'objet du plan, schéma,
programme ou document de planification dans son champ d'application territorial. Chaque
hypothèse fait mention des avantages et inconvénients qu'elle présente, notamment au regard des
1° et 2° ;

4° L'exposé des motifs pour lesquels le projet de plan, schéma, programme ou document de
planification a été retenu notamment au regard des objectifs de protection de l'environnement ;

5° L'exposé :
a) Des effets notables probables de la mise en œuvre du plan, schéma, programme ou autre
document de planification sur l'environnement, et notamment, s'il y a lieu, sur la santé
humaine, la population, la diversité biologique, la faune, la flore, les sols, les eaux, l'air, le
bruit, le climat, le patrimoine culturel architectural et archéologique et les paysages.
Les effets notables probables sur l'environnement sont regardés en fonction de leur
caractère positif ou négatif, direct ou indirect, temporaire ou permanent, à court, moyen ou
long terme ou encore en fonction de l'incidence née du cumul de ces effets. Ils prennent en
compte les effets cumulés du plan, schéma, programme avec d'autres plans, schémas,
programmes ou documents de planification ou projets de plans, schémas, programmes ou
documents de planification connus ;
b) De l'évaluation des incidences Natura 2000 mentionnée à l'article L. 414-4 ;

6° La présentation successive des mesures prises pour :
a) Éviter les incidences négatives sur l'environnement du plan, schéma, programme ou
autre document de planification sur l'environnement et la santé humaine ;
b) Réduire l'impact des incidences mentionnées au a ci-dessus n'ayant pu être évitées ;
c) Compenser, lorsque cela est possible, les incidences négatives notables du plan, schéma,
programme ou document de planification sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont
pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, la
personne publique responsable justifie cette impossibilité.
Les mesures prises au titre du b du 5° sont identifiées de manière particulière.
La description de ces mesures est accompagnée de l'estimation des dépenses
correspondantes et de l'exposé de leurs effets attendus à l'égard des impacts du plan,
schéma, programme ou document de planification identifiés au 5° ;

7° La présentation des critères, indicateurs et modalités-y compris les échéances-retenus :
a) Pour vérifier, après l'adoption du plan, schéma, programme ou document de
planification, la correcte appréciation des effets défavorables identifiés au 5° et le caractère
adéquat des mesures prises au titre du 6° ;
b) Pour identifier, après l'adoption du plan, schéma, programme ou document de
planification, à un stade précoce, les impacts négatifs imprévus et permettre, si nécessaire,
l'intervention de mesures appropriées ;

8° Une présentation des méthodes utilisées pour établir le rapport environnemental et, lorsque
plusieurs méthodes sont disponibles, une explication des raisons ayant conduit au choix opéré ;

9° Un résumé non technique des informations prévues ci-dessus.
3. LES OBJECTIFS
Au final, le rapport d’Évaluation Stratégique Environnementale est intégré aux programmes et doit aboutir
à:
A. un référentiel reprenant les caractéristiques environnementales du territoire, les enjeux qu'ils
représentent au regard des orientations stratégiques des documents analysés.
B. une analyse des principes d’orientation stratégiques et de leur hiérarchisation, au regard des
évolutions prévisibles du référentiel, s’appuyant à la fois sur l’analyse de leur pertinence, de la
cohérence avec les actions qui en découlent, et des impacts possibles,
C. des éléments de prescription pour des actions ou des investigations qui pourront être conduites
dans le cadre des programmes afin d'en minimiser ou d'en compenser les effets négatifs.
1° Une présentation générale indiquant, de manière résumée, les objectifs du plan, schéma, programme
ou document de planification et son contenu, son articulation avec d'autres plans, schémas, programmes
ou documents de planification et, le cas échéant, si ces derniers ont fait, feront ou pourront eux-mêmes
faire l'objet d'une évaluation environnementale.
En réponse à ces défis plus aigus et dans la continuité des cinq générations de programmes
communautaires précédents, La Réunion a élaboré, pour la période 2014-2020, une stratégie intégrée
plurifonds. Cette stratégie intégrée propose des choix décisifs pour dépasser la seule logique de rattrapage
et préparer résolument l'avenir en se basant sur un modèle de développement renouvelé, qui s'inscrit
dans la durée et s'attache à la lutte contre la précarité, à la création d'activités et d'emplois durables.
Cette stratégie répond aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux du territoire. Le schéma ciaprès présente la stratégie intégrée plurifonds de La Réunion pour la période 2014-2020, qui sera déclinée
à travers les différents programmes opérationnels le FEDER, FEDER coopération (POCTE dit INTERREG V
Océan Indien), FSE, FEAMP et FEADER.
Figure 1 : Schéma de la stratégie intégrée plurifonds pour La Réunion à l’horizon 2014-2020
Source : V2 du FEDER
1. POCTE : PROGRAMME OPÉRATIONNEL DE COOPÉRATION TERRITORIALE EUROPÉENNE
Le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Européenne « Océan Indien » 2014-2020, nommé
également INTERREG V constitue la cinquième génération de programme communautaire de coopération
régionale pour La Réunion.
Relevant de la politique de cohésion, il contribue à la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 en faveur
d’une croissance intelligente, durable et inclusive.
Son architecture est particulière puisqu’il associe, pour la première fois, Mayotte, qui a acquis le statut de
Région ultrapériphérique (RUP) en 2014.
Alors que la coopération transfrontalière de Mayotte avec les Comores et Madagascar fait l’objet d’un
programme et d’une gouvernance spécifique, le présent programme aborde à la fois les orientations en
matière de coopération transfrontalière de La Réunion ainsi que les orientations en matière de
coopération transnationale de La Réunion et Mayotte
Contexte général
La Réunion et Mayotte sont les deux régions ultrapériphériques (RUP) de l’Union européenne dans l’océan
indien. Si elles sont de taille très réduite au regard de leurs voisins (2500 et 373 km²), elles permettent à la
France et à l’Europe d’assoir leur position sur la scène maritime internationale en apportant, avec les iles
Éparses et les Terres Australes et Antarctiques Françaises, une superficie marine de 11 millions de km².
Les données macro-économiques de ces deux régions, notamment leur niveau de PIB par habitant les
placent parmi les régions les plus pauvres de l’ensemble européen (68% de la moyenne communautaire
pour La Réunion, environ 27% pour Mayotte, nouvelle région la plus pauvre d’Europe3). Par contre ces
mêmes indices ainsi que les caractéristiques structurelles des deux RUP prennent une portée très
différente dès lors qu’elles sont resituées dans leur environnement géographique (Cf. Tableau 1 en
Annexe 2).
Les stratégies de développement de Mayotte et de La Réunion doivent donc être appréhendées au regard
de leurs relations avec cet environnement, qu’il s’agisse de l’environnement immédiat ou plus éloigné.
La Réunion présente une grande expérience en matière de gestion de programme de coopération
régionale dans la zone océan Indien tandis que Mayotte, qui est passée du statut de territoire d’outre-mer
associé à l’Union européenne (PTOM) à celui de RUP, s’engage pour la première fois dans la déclinaison de
la politique de cohésion territoriale et la programmation des fonds européens sur son territoire.
Situation de La Réunion
Depuis la programmation 2007-2013, La Réunion exprime sa volonté de passer de la logique de rattrapage
à celle de la compétitivité. Compte tenu de la sensibilité du territoire aux impacts des crises économiques
mondiales, les partenaires locaux ont focalisé leur attention sur la redéfinition d’un modèle local de
développement économique et social s’inscrivant dans la ligne définie par la Stratégie Europe2020.
Cette vision est transcrite dans la Stratégie Intégrée Plurifonds pour la période 2014-2020 qui intègre
particulièrement les nouveaux défis globaux tels que le changement climatique et la transition
énergétique, ainsi que les défis liés à l’intégration croissante de la région du sud-ouest de l’océan indien.
Cette stratégie met en exergue plusieurs principes transverses liés au postulat partagé que la réussite du
modèle de développement réunionnais reposera en grande partie sur sa capacité d’ouverture au monde.
3
Mayotte : Estimation sur base du PIB UE28.
Aussi, un premier bloc de priorités qui procède de la croissance inclusive au sens de la stratégie UE2020,
est guidé par la conviction que les mobilités géographiques et professionnelles sont la clé d’une nécessaire
ouverture des Réunionnais vers de nouvelles compétences, de nouveaux parcours et de nouveaux
marchés du travail.
Un deuxième bloc de priorités qui procède de la croissance intelligente vise à renforcer la dynamique
économique et l’accès aux marchés des entreprises en soutenant à la fois leur créativité et
investissements et en favorisant leur intégration au sein d’écosystèmes d’innovation, notamment dans les
quatre secteurs stratégiques mis en exergue par la Stratégie de Spécialisation Intelligente (SRI-S3) : la
bioéconomie au service du vivant, les technologies de l’information, l'énergie décarbonée et le tourisme
durable.
Enfin, un troisième bloc de priorités qui procède de la croissance durable du territoire, mise sur le capital
environnemental de l’île comme atout de son attractivité, de son développement économique et de sa
capacité à accueillir sa croissance démographique.
La dimension d’ouverture qui transparait dans ces orientations implique pour La Réunion d’intégrer les
enjeux de développement de la zone et d’identifier les moyens de renforcer les interactions entre les
acteurs de son territoire et avec ses partenaires de l’océan Indien.
Le POCTE 2007-2013 (INTERREG 4) avait déjà intégré cette nécessité. En axant la coopération sur les
champs de la compétitivité humaine, de la compétitivité économique et de la compétitivité du territoire, il
visait notamment la réalisation d’actions de coopération régionale dans les domaines de la recherche et
de l’innovation, dans les secteurs d’activité économique stratégiques, en matière de formation et de
mobilité, ainsi que dans les domaines d’intérêt commun pour la zone océan indien tels que la sécurité
maritime, la valorisation de l’environnement, la protection civile et l’appréhension partagée des effets du
changement climatique.
Des soutiens importants ont été attribués aux interventions en faveur de la recherche et de l’innovation et
du transfert et de la valorisation de savoir-faire. Le FEDER a ainsi soutenu l’opération Seas-OI visant le
développement des technologies de l’imagerie satellitaire à La Réunion et dans la zone Océan Indien.
De plus, le caractère multilatéral de la majorité des opérations soutenues témoigne d’une réelle prise en
compte dans le programme des enjeux de développement communs à plusieurs pays partenaires de la
zone. D’autres opérations ont été menées dans le cadre de relations bilatérales entre La Réunion et
certains pays de la zone, comme le projet de coopération technique avec des acteurs mozambicains sur
l’aquaculture du crabe de mangrove.
Globalement, la valeur ajoutée de ce programme a résidé dans la possibilité pour La Réunion de
promouvoir des projets d'intérêt régional en valorisant son expertise et ses plateaux techniques,
particulièrement l’antenne satellite SEAS-OI, le CYROI ou les expertises du CIRAD en matière de gestion
agro-écologique de la biodiversité (projet Qualireg), ainsi que dans le soutien à l’ouverture des opérateurs
économiques à l’international et dans la mobilité des jeunes au travers de projets de coopération.
Dès 2010, une plus grande attention a été portée à la dimension économique de la coopération régionale,
notamment au regard de l’intensification du processus d’intégration économique porté par des
organisations régionales (SADC, COMESA,…) et surtout avec les avancées des négociations relatives aux
Accords de Partenariat Economique UE-ACP.
Le POCTE 2014-2020 INTERREG V Océan Indien a pour vocation de donner une nouvelle impulsion à la
coopération régionale en approfondissant la notion de co-développement des pays de la zone.
Situation spécifique de Mayotte
Mayotte est à double titre la région la plus jeune4 de l’UE28 : sur le plan institutionnel, elle vient tout juste
d’accéder au statut de 9ème RUP ; sur le plan démographique, sa pyramide des âges reflète le potentiel et
le défi que représente sa jeunesse.
Située dans la zone sud-ouest de l’océan Indien, à l’entrée nord du Canal du Mozambique et à la croisée
des routes maritimes et aériennes entre les Comores, Madagascar et La Réunion, Mayotte bénéficie d’une
situation géographique privilégiée au sein de cette zone. Si ce positionnement constitue un potentiel, il
reste beaucoup à construire pour le concrétiser, notamment en levant les contraintes naturelles
spécifiques aux RUP, auxquelles l’île est soumise.
Dans ce contexte, l’éligibilité de Mayotte à la politique de cohésion et aux autres politiques
communautaires apporte un effet levier sans précédent pour le développement de l’île.
La stratégie déployée dans le cadre de la programmation 2014-2020 est structurée autour des 3 piliers
d’UE2020 et comporte :
 Un axe consacré à la protection de l’environnement et à l’utilisation durable des ressources,
faisant ainsi écho au concept de croissance durable ;
 Un axe consacré à l’emploi et à la cohésion de la société et du territoire mahorais, reprenant les
objectifs de la croissance inclusive ;
 Un axe visant à intervenir dans les secteurs de l’économie, de l’innovation et de la formation, afin
d’atteindre l’objectif partagé d’une croissance intelligente pour Mayotte.
Ces axes d’intervention, particulièrement ceux du FEDER, devrait permettre de surmonter une part de ses
handicaps structurels et de relever les défis de son développement. Cependant, Mayotte encore plus que
dans les autres RUP, est marquée par une faible insertion économique et politique dans son espace
régional, en particulier dans le Canal du Mozambique. Les relations de coopération entre les acteurs
institutionnels et de la société civile restent très limitées en raison du faible nombre d’opérateurs
mobilisables sur des projets de coopération, d’un déficit de capacités de portage et de mise en œuvre de
projets communs et du faible niveau de soutiens publics disponibles dont le territoire a pu bénéficier en
faveur des projets de coopération régionale. Ainsi, rares sont les projets relevant du FED Régional que
Mayotte a pu développer dans le cadre de son précédent statut de PTOM (ex. projet du 10° FED avec les
iles Eparses, réunissant de surcroît, dans ce cas précis, deux partenaires français).
Dès lors, l’ambition de Mayotte, tant au niveau transfrontalier qu’au niveau transnational du programme,
est de renforcer son ancrage dans son environnement et de concrétiser la proposition de la Commission
européenne de jouer [avec la Réunion] le rôle d’« ambassadrice de l’UE dans l’océan indien»5
L’enjeu est double : il s’agit d’une part, de parvenir à équilibrer ses relations avec les pays voisins en
contribuant à résorber les écarts de richesse entre territoires de la zone (coopération transfrontalière) et
d’autre part, de valoriser ses atouts naturels et ses compétences en portant ou en participant à des
actions de coopération transnationales entreprises dans le cadre de ce programme.
La programmation du présent POCTE constitue une opportunité importante d’engager le territoire dans
une dynamique de coopération élargie à tout son environnement géographique en exploitant ses
avantages comparatifs, en valorisant son capital humain, en utilisant ses ressources de façon responsable
et en préservant sa biodiversité
4
5
En 2012, 44% des mahorais ont moins de 15 ans (contre 15,6% de la population de l’UE-28)
Communication de la Commission "Les régions ultrapériphériques: un atout pour l'Europe" (COM(2008) 642 final du 17 octobre
2008).
Principales étapes d’élaboration du POCTE INTERREG V Océan Indien
Source : POCTE Version 1 pages 154 à 157
1. Lancement de la programmation
En juillet 2012, l’instance de concertation des programmes européens à La Réunion, le Conseil
général et la Préfecture à Mayotte, ont respectivement lancé leurs exercices de programmation des
FESI à La Réunion et à Mayotte, comprenant le volet coopération territoriale.
2. Élaboration du diagnostic stratégique territorial (DST)
Du fait que le programme INTERREG océan Indien couvre deux régions ultrapériphériques et de
nombreux pays de la zone océan indien, 2 types d’exercices de diagnostic ont dû être réalisés :
• D’une part, les diagnostics stratégiques territoriaux de La Réunion et de Mayotte ont chacun
intégré un profil régional en matière d’insertion et de coopération régionale ;
• D’autre part, une analyse de la situation des pays et organisations de la zone OI en matière de
coopération régionale a été conduite.
Ces travaux se sont déroulés de juillet à décembre 2012 pour la Réunion, jusqu’à 2013 pour
Mayotte et pendant le premier semestre 2014 pour les pays et organisations de la zone. Pour ces
derniers, ils ont été réalisés sur la base des données documentaires disponibles, en particulier les
stratégies et programmes indicatifs nationaux ou régionaux du 10° FED, qui présentent des
éléments de diagnostics des pays et régions concernés.
Le 28 février 2014, la réunion du comité de concertation régionale, en présence des représentants
de l’État et des collectivités de La Réunion et de Mayotte, de représentants Océan indien, et du
Secrétaire général de la COI, a permis de confirmer les éléments du diagnostic ainsi que les enjeux
et besoins de la zone en matière de coopération régionale.
Résultat : Les éléments de convergence ressortis des différents profils et diagnostics ont été pris en
compte pour définir les orientations stratégiques du programme.
3. Processus de définition de la stratégie
Suite à la réunion technique de Haut Niveau du 11 juillet 2014 et à la concertation avec Mayotte de
septembre et octobre 2014, la stratégie a été construite selon une double approche :
Approche verticale « bottom-up » :
Un appel à contribution des porteurs de projets potentiels a été lancé, à La Réunion (juillet 2013) et
à Mayotte (décembre 2013), afin d’identifier les actions et projets susceptibles d’être proposés au
titre du futur programme par des partenaires communautaires. Ont été sollicités l’ensemble des
acteurs de la coopération identifiés notamment au cours de la période 2007-2013 : les collectivités,
les structures de formation professionnelle et supérieures, les établissements de recherche, les
organismes consulaires, les centres de recherche, les établissements de santé, les organisations de
protection civile, etc… Les propositions remontées ont fait l’objet d’une analyse par les services de
l’État, du Département et de la Région, afin de vérifier :
• La conformité de ces propositions avec les principes de la coopération territoriale
• L’éligibilité potentielle au regard des règles communautaires applicables
• La correspondance des propositions avec les enjeux et besoins identifiés en phase diagnostic
• L’existence de partenaires dans les pays tiers associés au programme.
Ce travail de screening a permis, d’une part, de mieux cibler les attentes des porteurs potentiels et
de faire émerger des axes stratégiques du programme, d’autre part, de mesurer le degré de
faisabilité des actions de coopération envisagées dans les différents domaines d’intervention.
Résultat : 70 Propositions pour La Réunion, 40 propositions pour Mayotte ont été remontées,
représentant une enveloppe globale potentielle de 197+25M€ portant sur 7 objectifs thématiques.
Approche transversale :
En parallèle, de juillet à octobre 2014, a été conduite une analyse comparative des stratégies de
développement dans la zone (Stratégie Commune UE-Afrique, priorités du 10ème et 11ème FED),
stratégies des organisations régionales (COI, IORA, COMESA, SADC, EAC,…), des TAAF et des Pays
tiers (Australie, Inde, Afrique du Sud,…). Ont également été intégrées les orientations de la CE sur
l’articulation ente FED / FEDER et entre PO FEDER et INTERREG. Ces travaux ont mis en exergue les
axes de convergence entre les pays de la zone, Mayotte et La Réunion et les orientations
préconisées par UE2020.
Résultat : identification des axes et projets stratégiques de 4 organisations régionales et de 13 pays
de la zone océan Indien.
Ventilation des actions entre volets transfrontalier et transnational
En complément de cette double approche, un exercice de distinction entre les dimensions
transfrontalière transnationale du programme a été conduit, en analysant les propositions selon les
critères suivants :
• Origine géographique des partenaires potentiels
• Portée géographique du projet
• Thématique du projet
• Degré d’opérationnalité du projet.
Résultat : consolidation des approches transfrontalière et transnationale du programme et prise en
considération les orientations de Mayotte en matière de coopération transnationale.
Cohérence des interventions
Il a été effectué une revue de cohérence de la stratégie, des axes et actions retenus pour le
programme INTERREG et les programmes FEDER, FSE, FEADER et FEAMP respectifs de La Réunion et
de Mayotte, ainsi que du programme de coopération transfrontalière de Mayotte, afin de confirmer
la complémentarité des interventions des différents programmes et l’absence de chevauchement,
redondance ou contradiction entre ceux-ci.
Définition des axes stratégiques et répartition financière
Ces exercices croisés ont finalement permis, de septembre à novembre 2014, de définir les objectifs
thématiques et les mesures du programme, dans le respect du principe de concentration
thématique. À cette fin, 6 réunions d’arbitrage ont eu lieu au niveau local, une mission de
concertation et validation a été conduite à Mayotte et des réunions de travail se sont tenues avec la
COI, compte tenu de l’importance particulière du volet transfrontalier du programme.
La stratégie a ainsi pu être construite en intégrant en amont les enjeux de développement de la
zone et en associant graduellement les partenaires locaux et régionaux au fur et à mesure de sa
structuration, jusqu’à sa validation, afin de construire un socle stratégique commun solide pour le
futur programme, notamment au regard de son articulation nécessaire avec le FED.
La stratégie a été formalisée et partagée avec les partenaires de la zone, au moyen de lettres à
caractère diplomatique, afin d’informer et consulter les organisations régionales et pays tiers visés
sur l’intérêt et les opportunités que peuvent représenter les orientations et mesures proposées en
matière de coopération régionale. Elle a finalement été validée en Comité de Concertation
Régionale le 28 novembre 2014, en présence de la Commission européenne (DG Regio, Délégation
de Maurice), de la COI et de représentants des Ambassades de France dans la zone.
Résultat : Stratégie construire autour de 5 axes prioritaires, relevant de 5 OT UE2020, permettant la
mise en œuvre de projets au titre de 14 actions distinctes.
2. ARTICULATION AVEC LES AUTRES PLANS, SCHÉMAS ET PROGRAMMES
Le présent paragraphe a pour objet d’indiquer les plans, schémas et programmes déjà existants et
s’articulant, de fait, avec les Programmes Opérationnels Européens élaborés pour la période 2014-2020.
Ces autres plans, déjà en vigueur, sont eux-mêmes à l’origine d’un certain nombre de mesures et de
réglementations. Aussi, l’analyse des impacts à posteriori prend en compte ces mesures de sorte que les
mesures de réduction proposées par l’évaluateur ne se superposent pas à celles déjà existantes et
imposées dans d’autres plans et programmes.
Il s’agit donc ici de rappeler (de manière non exhaustive) les contraintes réglementaires d’ores et déjà
existantes pour le territoire Réunionnais. Ces contraintes réglementaires constituent en effet un cadre
fixe dans lesquels les projets et actions des PO devront s’inscrire. Ce cadre juridique joue déjà un rôle
d’évitement et de réduction de nombreux impacts environnementaux.
Tout projet se devra d’être compatible avec l'affectation des sols définie par les documents d'urbanisme
opposables, ainsi qu’avec les orientations et prescriptions des plans, schémas et programmes existant et
concernant le projet.
NB : Il est à noter que le présent rapport s’attache également à évaluer la compatibilité et les impacts
cumulés, à posteriori, des PO Européens pour 2014-2020 avec ces plans, schémas et programmes dans la
partie 4. Impacts environnementaux cumulés des programmes opérationnels avec les plans,
programmes et schémas en page 75.
Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR), un instrument de planification prescriptif et
unique pour les départements d'outre-mer
Source : Diagnostic territorial stratégique réalisé dans le cadre de l’élaboration des PO 2014-2020
La loi n°84-747 du 2 août 1984 confère aux Conseils régionaux d’Outre-Mer des compétences particulières
en matière de planification et d’aménagement du territoire. Elle leur demande notamment d’adopter un
Schéma d’Aménagement Régional (SAR) qui "fixe les orientations fondamentales en matière de
développement, de mise en valeur du territoire et de protection de l'environnement".
Le SAR encadre les autres documents d’urbanisme tels que les Plans d’Occupation des Sols (POS), les
Schémas de COhérence Territoriale (SCOT) au niveau intercommunal et les Plans Locaux d’Urbanisme
(PLU) au niveau communal.
Le territoire est l’objet d’une politique rigoureuse d’aménagement exprimée par le Schéma
d’aménagement régional (compétence du Conseil Régional) approuvé par décret interministériel le 22
novembre 2011, ce qui en fait un instrument juridique garantissant le respect de ses prescriptions. Il en
ressort un degré de protection des espaces naturels et agricoles jamais atteint – ni sur l’île ni en métropole
(à l’exception des quelques territoires faisant l’objet en métropole d’une directive territoriale
d’aménagement).
Le SAR de 2011 propose une approche globale afin de résoudre la complexité d’enjeux d’aménagement et
de développement, qui peuvent parfois être contradictoires, et qui aiguisent la concurrence des espaces.
Il se substitue ainsi au SAR établi en 1995 et en prolonge les trois grands principes que sont :
- La protection des milieux naturels et agricoles ;
- L’aménagement plus équilibré au service du territoire ;
-
La densification des agglomérations existantes et une structuration des bourgs.
Le SAR pose quatre objectifs principaux :
- répondre aux besoins d’une population croissante et protéger les espaces agricoles et naturels ;
- renforcer la cohésion de la société réunionnaise dans un contexte de plus en plus urbain ;
- renforcer le dynamisme économique dans un territoire solidaire ;
- sécuriser le fonctionnement du territoire en anticipant les changements climatiques.
Plus globalement, ces objectifs auront pour but d’assurer le développement durable de l’île. Ces objectifs
ont été déclinés en orientations d’aménagement, qui ont elles-mêmes servi à la définition des
prescriptions et préconisations retenues par le SAR.
Ces objectifs passent par la nécessité de réduire la consommation d’espace, ce qui requiert le
cantonnement de la tâche urbaine, la mise en place d’une gestion raisonnée du capital que représente le
foncier, ainsi que le développement d’une organisation hiérarchisée du territoire, et la construction d’un
modèle urbain adapté aux attentes des Réunionnais.
Le SAR fait des recommandations pour un développement urbain compatible avec les enjeux de
préservation des espaces naturels et d’extension des espaces agricoles. Il distingue (cf. carte ci-après) :
- Les espaces à vocation urbaine, qui se composent des « espaces urbains à densifier » et des «
espaces d’urbanisation prioritaire ». Sous réserve qu’ils soient effectivement consommés dans les
densités imposées avant 2020, le SAR prévoit des extensions urbaines possibles dans des « zones
préférentielles d’urbanisation » en continuité du tissu urbain existant, et équipés en réseaux ou
aisés à équiper. Ces périmètres n’ont pas vocation à être urbanisés en totalité ; cependant, dans la
logique du SAR, ils délimitent l’espace urbain maximal autorisé et susceptible d’être atteint en
2030 ;
- Des espaces à vocation naturelle, terrestres et marins ;
- Et des espaces à usage agricole.
Le zonage réglementaire imposé par le SAR et l’ensemble des prescriptions et préconisations qui y sont
lié constitue des mesures d’évitement et de réduction d’impacts environnementaux importants.
Les projets des futurs programmes européens devront impérativement y souscrire.
Figure 2 : Carte de destination générale des sols du SAR de 2011
Le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM)
Le Schéma de mise en valeur de la mer ou SMVM est l’outil d'aménagement du territoire qui porte sur la
portion (terre-mer) du littoral. C'est aussi un outil de zonage, visant deux objectifs : le développement des
activités liées à la mer, et la préservation, restauration et gestion d'espaces naturels ou remarquables
(avec le conservatoire du littoral, les conservatoires des sites, les collectivités… le cas échéant).
Les enjeux généraux du SMVM sont les suivants :
• un aménagement du littoral réunionnais respectueux des sensibilités environnementales et paysagères ;
• une application de la loi littorale par le respect des espaces littoraux ;
• un principe de mise en valeur de la mer par l’intégration de projets liés à la mer.
Le SMVM intègre dans ses orientations les enjeux environnementaux mobilisant de nombreuses politiques
internationales que sont l’adaptation aux changements climatiques et la préservation de la biodiversité,
ainsi que les réflexions portées par le Grenelle de l’environnement. Le développement des énergies
renouvelables, la protection des milieux naturels terrestres et aquatiques et la préservation des paysages
font partie des objectifs majeurs pour l’aménagement du littoral.
Le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM) permet l'application de la loi littoral. Ce chapitre du
SAR est consacré notamment aux orientations fondamentales de la protection, de l’aménagement et de
l’exploitation du littoral. Il revêt une importance particulière de par l’enjeu environnemental que
représentent les espaces littoraux pour La Réunion. Le zonage réglementaire imposé du SMVM et
l’ensemble des prescriptions et préconisations qui y sont liés constitue des mesures d’évitement et de
réduction d’impacts environnementaux importants.
Le Parc National et l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO, des outils de
préservation de la biodiversité et des paysages
L’inscription des « pitons, cirques et remparts » au patrimoine mondial de l’UNESCO et la création du Parc
national de La Réunion par décret ministériel le 5 mars 2007 (Décret n° 2007-296 du 5 mars 2007 créant le
Parc national de la Réunion) créent des obligations nouvelles en matière de protection de la biodiversité
sur ces espaces comme sur les continuités écologiques de la trame verte et bleue.
Le Parc comprend un cœur protégé de 105 000 ha, aux limites fixées par le décret de création et ses cartes
annexes, et une aire d’adhésion évolutive qui est redéfinie tous les dix ans à l’intérieur d’un périmètre
maximal, lors de la révision de la charte du Parc.
La charte du parc national est un document issu de la concertation qui a pour objectif de traduire la
continuité écologique et l’existence d’un espace de vie entre le cœur et l’aire d’adhésion. Elle vise à
fédérer les engagements de chaque collectivité signataire autour d’un projet de développement durable.
La Charte du Parc National de La Réunion, approuvée par Décret ministériel no 2014-49 du 21 janvier 2014
comporte des objectifs, aussi bien pour le cœur de parc que pour l’aire optimale d’adhésion :
 16 objectifs au total pour le cœur de parc :
o 10 pour l’ensemble du coeur ;
o 4 spécifiques pour le coeur habité ;
o 2 spécifiques pour le coeur cultivé ;
 11 orientations pour l’aire optimale d’adhésion.
Ces objectifs et orientations répondent à des enjeux précis du territoire que sont :
1 - Préserver la diversité des paysages et accompagner leurs évolutions
2 - Inverser la tendance à la perte de biodiversité
3 - Valoriser le patrimoine culturel des Hauts et assurer la transmission de ses valeurs
4 - Conforter une dynamique de développement endogène et harmonieux pour les Hauts.
La réglementation du cœur de Parc constitue des mesures d’évitement et de réduction d’impacts
environnementaux importants.
Dans le cœur et dans la zone d'adhésion, la charte constitue un engagement à préserver, dans les
espaces concernés, une identité naturelle et rurale forte et à inscrire son action dans le respect des
principes du développement durable. Ainsi, il y a synergie d'action entre la Charte du Parc et le
programme INTERREG V, au moins concernant la protection et valorisation des patrimoines culturels et
naturels.
Figure 3 : Définition des aires de protection définies par le Parc national et l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO
Les Plans de prévention des risques
Source : risquesnaturels.re
Le Plan de Prévention des Risques naturels (PPR) créé par la loi du 2 février 1995 constitue aujourd'hui l'un
des instruments essentiels de l'action de l'État en matière de prévention des risques naturels.
L'avènement régulier de catastrophes a montré l'importance de renforcer la politique de prévention des
risques et d'accélérer l'élaboration des PPR pour prendre des mesures afin de réduire la vulnérabilité des
personnes et des biens.
Le PPR est une servitude d'utilité publique associée à des sanctions pénales en cas de non-respect de ses
prescriptions et à des conséquences en termes d'indemnisations pour catastrophe naturelle.
Ce dossier est approuvé par un arrêté préfectoral, au terme d'une procédure qui comprend l'arrêté de
prescription sur la ou les communes concernées, la réalisation d'études pour recenser les phénomènes
passés, qualifier l'aléa et définir les enjeux du territoire, en concertation avec les collectivités concernées,
et enfin une phase de consultation obligatoire (conseils municipaux et enquête publique.
Figure 4 : État d’avancement des PPR inondation et mouvement de terrain à La Réunion (Mai 2012)
Source : risquesnaturels.re
Les POE devront respecter les servitudes d’utilités publiques dont les plans de prévention des risques
naturels prévisibles établis en application de l’article L.562-1 du Code de l’environnement.
Le programme INTERREG V, notamment via la Plateforme SEAS-OI pourra permettre de mieux connaître
les risques et d'assurer une veille des territoires.
La Directive et Schéma Régional d'Aménagement forestier des espaces naturels de La
Réunion
Aucune mesure du POCTE ne concernant la forêt, il n'y a pas d'articulation ni d'effet cumulé avec la
Directive et le Schéma Régional d'Aménagement forestier des espaces naturels de l'île de La Réunion.
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et le Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux (SAGE, dont la compatibilité est étudiée par la suite) sont les outils de planification créés
par la loi sur l’eau de 1992 pour contribuer à l’objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau et
introduire la préservation des écosystèmes, la protection contre les pollutions et la restauration de la
qualité au même niveau que le développement de la ressource, sa valorisation économique et sa
répartition entre les usages.
Le SDAGE est l’outil principal de mise en œuvre de la directive communautaire 2000/60/CE du 23 octobre
2000 établissant un cadre pour une politique dans le domaine de l’eau. Il est établi en application de
l’article L.212-1 du code de l’environnement.
D’un point de vue juridique, le SDAGE:
- Est opposable à l’administration uniquement,
- Détermine les orientations en matière de gestion de l’eau, des objectifs de quantité et de qualité
des eaux à atteindre en 2015, conformément à la Directive Cadre sur l'Eau, ainsi que les
aménagements à réaliser pour les atteindre,
- s’impose à l’administration de manière plus ou moins forte selon que celle-ci intervient dans le
domaine de l’eau ou non.
Le SDAGE 2010-2015 de La Réunion, adopté le 7 décembre 2009, sert de cadre de référence pour la
réglementation et la politique de l’eau dans l’île.
Il définit des mesures opérationnelles générales, applicables à l’ensemble du bassin hydrologique (La
Réunion), qui constituent des objectifs de résultats et des règles essentielles de gestion. Il décline, sous 7
orientations fondamentales, les dispositions nécessaires à l’atteinte de ses objectifs et à la préservation de
l’état des eaux Tout projet d’aménagement doit désormais intégrer ces orientations et être compatibles
avec ses objectifs.
Toute décision administrative doit être compatible au SDAGE. Ce document s’impose pour la délivrance
des autorisations administratives pour les rejets, les prélèvements d’eau, etc. et doit être pris en
compte dans les documents de planification en matière d’urbanisme
Le Schéma Directeur des Carrières (SDC)
Le SDC a été approuvé en mai 2010 et définit des orientations qui s’articulent autour des deux principes
fondamentaux qui leur sont dévolus par décret (du 11/07/1994) : assurer une utilisation économe et
rationnelle des matériaux, et assurer une réduction des impacts sur l’environnement.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs orientations sont retenues :
- valoriser tous les produits ou matériaux générés par des activités autres que les carrières (recyclage
et/ou réutilisation de déchets, déblais, sous- produits industriels,…)
- gérer de façon rationnelle les ressources sous-sol comprenant un recours aux matériaux de substitution
et la préservation des matériaux nobles et rares (tufs pouzzolaniques de Saint- Pierre, sables dunaires de
l’Etang Salé, scories,…)
- implanter de façon pertinente des nouveaux sites de carrières,
- protéger les sites potentiels de carrières et favoriser leur exploitation,
- lutter contre les extractions illégales,
- mettre en place un observatoire des matériaux.
Aucune action des PO ne s’inscrit dans le cadre du SDC définies en matière d’utilisation économe et
rationnelle des matériaux afin d’assurer la réduction des impacts sur l’environnement.
Le Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEMA)
Le Plan Départemental d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés a fait l'objet d'une évaluation
environnementale en Juin 2011.
Les trois axes structurant du plan sont :
- La prévention priorité du PDEDMA ; la politique de prévention à l’échelle départementale doit être
cohérente avec celle menée par les EPCI et elle doit être portée par des actions concrètes ;
- La valorisation matière et organique doit être améliorée et renforcés pour atteindre les objectifs
du Grenelle ;
- Maîtriser l’impact du traitement des résiduels : réduction de la quantité de déchets à mettre en
ISDND.
Projet de Plan de Prévention et de Gestion des Déchets Non Dangereux (PPGDND)
Le PPGDND est en cours de révision et n’a pas encore été approuvé par le Département.
Ce Plan a pour objet de coordonner l’ensemble des actions qui sont entreprises tant par les pouvoirs
publics que par les organismes privés dans le domaine de la gestion des déchets. Il favorise pour cela la
réduction des déchets non dangereux à la source et propose un scénario de valorisation et de
rationalisation de la gestion des déchets résiduel aux horizons 2020 et 2026. Il fixe également des objectifs
à atteindre et des préconisations à mettre en œuvre.
Les priorités et actions retenues en matière de prévention sont : Cohérence avec les Programmes Locaux
de Prévention des 5 EPCI et le projet de Plan National de Prévention 2014-2020
Réduction de la production de déchets non dangereux
Responsabilisation des producteurs de déchets
Développement des pratiques de réparation/réemploi
Développement de la sensibilisation et de l’éco-exemplarité
Réduction de la toxicité du flux de déchets
Les priorités et actions retenues en matière de collecte des déchets sont :
Collecte en porte à
Réduction des points noirs (Recommandation R437 CNAMTS)
porte
Collecte DV/Encombrants : réduction progressive du porte à porte, sans planning
Transit
Création de centres de transit pour DND : fonction du positionnement des
équipements structurants
Déchèteries
Poursuite du programme de construction : 53 déchèteries (1/17 850 hab.)
Favoriser les synergies avec les ressourceries / recycleries
Autres dispositions
Création de déchèteries professionnelles : dans zones d’activités ou zones grises.
pour rapprocher le
Déchèteries mobiles en cas de contraintes foncières
service de l’usager
Les priorités et actions retenues en matière de filières de gestion des déchets se basent sur 3
scénarios avec une filière « commune »:
Filière « commune » : tri mécanique des ordures ménagères résiduelles et valorisation énergétique de la
fraction à haut PCI : Outil « multifilières »
Scénario 2a : compostage de la FFOM + valorisation organique
Scénario 2b : méthanisation/compostage de la FFOM + valorisation organique
Scénario 3 : stabilisation de la FFOM + stockage
Le nombre d’installations structurantes prévu par le Plan est 1 UVE et 1 ISDND par bassin.
Les priorités et actions retenues dans le cadre de la révision de ce Plan auront un impact positif sur la
gestion et la valorisation (énergétique et organique) des déchets.
Toutefois, il ne figure pas dans le programme INTERREG V des mesures concernant le traitement des
déchets à La Réunion, mais plutôt à l'échelle de l'Océan Indien (recyclage surtout).
Plan Régional Santé Environnement 2011-2015 (PRSE2)
Le Deuxième Plan Régional Santé Environnement 2011-2015 (PRSE2) de la région Réunion a été approuvé
par arrêté préfectoral le 12 avril 2012 et co-signé par le préfet, le président du Conseil régional et la
directrice générale de l'ARS Océan Indien. Le PRSE2 décline et adapte pour La Réunion le second plan
national santé environnement (PNSE2). Il sera révisé en 2015 et intégrera également la région de Mayotte.
Les 23 actions du PRSE2 sont regroupées en 6 thèmes :
- Thème 1 : Aménagement, transport, santé
1.1. Améliorer le cadre de vie vert en zone urbanisée
1.2. Améliorer la qualité de l’habitat
- Thème 2 : Qualité de l’air
2.1. Mieux connaitre la nature des polluants pour contrôler la qualité de l’air notamment dans les lieux
publics
2.2. Mieux connaitre l’environnement allergénique à La Réunion pour adapter les mesures de gestion
2.3. Mieux connaitre l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique
- Thème 3 : eau et santé
3.1. Maitriser la qualité sanitaire de l’eau distribuée
3.2. Maitriser la qualité de l’eau brute captée
3.3. Réduire les polluants à la source
3.4. Mieux gérer les eaux de baignade
- Thème 4 : Habitat indigne
4.1. Relayer et développer le programme national de traitement de l’Habitat indigne
4.2. Créer des mesures ciblées d’accompagnement social
4.3. Renforcer la lutte contre les marchands de sommeil
4.4. Améliorer la connaissance des modalités de lutte contre l’habitat indigne à La Réunion et proposer
des adaptations réglementaires
- Thème 5 : Points noirs environnementaux
5.1. Conforter les filières de traitement des déchets pérennes
5.2. Résorber les rejets aqueux urbains non traités et/ou non conformes
5.3. Réduire les nuisances sonores
5.4. Identifier les sites et sols pollués pour réduire les risques sanitaires
- Thème 6 : Risques émergents à La Réunion et maladies vectorielles
6.1. Renforcer au niveau régional les actions de veille, de surveillance, de recherche et de lutte sur les
zoonoses, notamment la leptospirose
6.2. Evaluer et prévenir les risques d’introduction d’arborivoroses et autres maladies vectorielles à La
Réunion et adapter en permanence la stratégie de lutte
6.3. Renforcer le dispositif de toxicovigilance
6.4. Renforcer la surveillance des résistances bactériennes dans la zone Océan Indien et au-delà (Inde,
Afrique Australe…)
6.5. Renforcer la surveillance environnementale vis-à-vis des polluants émergents
6.6. Renforcer les actions d’information, de formation et de mobilisation sociale en matière de prévention
des risques émergents, maladies vectorielles et zoonoses.
Les priorités et actions retenues le PRSE2 sont en partie reprises dans le programme INTERREG V,
notamment pour la veille sanitaire et épidémiologique, dont l'échelle doit être la zone Océan Indien.
Le Schéma Régional des Infrastructures de Transport (SRIT)
Le SRIT est un document de planification issu du SAR qui précise ses orientations en matière de transport
public de personnes et de marchandises, ainsi que les infrastructures associées.
Il définit une vision régionale pour les infrastructures de transports qui est ensuite déclinée à l’échelle
intercommunale au travers des documents respectifs de planification (SCOT, PLU…) de chaque commune.
Il est actuellement en cours d’élaboration. Son projet de diagnostic interroge le fonctionnement des
différents réseaux de transports de l’Ile d’un point de vue de leur organisation, gestion et financement.
Le Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie (SRCAE)
Le Schéma régional climat air énergie est l'un des grands schémas régionaux créés par les lois Grenelle I et
Grenelle II (Article 681) dans le cadre des suites du Grenelle Environnement de 2007. Il décline aux
échelles régionales une partie du contenu de la législation européenne sur le climat et l'énergie.
Il s’agit d’un document stratégique ayant pour vocation de définir les orientations régionales en matière
de lutte contre le changement climatique et la pollution atmosphérique sur le territoire de La Réunion.
En application du décret n° 2011-678 du 16 juin 2011 relatif aux schémas régionaux du climat, de l’air et
de l’énergie (SRCAE), le préfet de région et le président du Conseil Régional de La Réunion ont co-élaboré
le projet SRCAE de La Réunion avec l’appui de l’ADEME.
Les enjeux de limitation des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies
renouvelables sont relayées dans le programme Interreg V, qui vise notamment une coopération et un
rayonnement de La Réunion grâce à son expertise sur ce sujet.
3. OBLIGATIONS RÉGLEMENTAIRES EXISTANTES
Comme évoqué précédemment, tout projet se doit d’être compatible avec l'affectation des sols définie
par les documents d'urbanisme opposables, ainsi qu’avec les orientations et prescriptions des plans,
schémas et programmes existant et concernant le projet. De plus, il est rappelé ci-après, de manière non
exhaustive, les procédures réglementaires environnementales et les normes existantes qui concourent
également à encadrer les éventuels projets envisagés dans le cadre des PO, et qui participent ainsi à en
réduire les impacts environnementaux.
Respect des procédures réglementaires environnementales
Pour rappel et sans caractère exhaustif, les procédures réglementaires auxquelles un projet est
susceptible d’être soumis réglementairement sont indiquées ci-après :
Urbanisme
Environnement
Code
Dossiers
Etude d’impact (R.122-5)
Déclaration ou d’Autorisation au titre de la loi sur l’eau (L.214-1 et suivants)
Enquête publique (R.123-1)
Dérogation espèces protégées - CNPN (L.411-1 et 2)
Déclaration ou d’Autorisation Installations Classées pour la Protection de l’Environnement
Autorisation spéciale de travaux dans un cœur de Parc National (R.331)
Autorisation auprès de la Réserve Naturelle (décret n°2008-4)
Mise en compatibilité au document d’urbanisme (L.123)
Dossier Commission Départementale de la Nature du patrimoine et des Sites - CDNPS
Dossier de déclaration de projet
Dossier de déclaration d'intérêt général
Dossier de concertation publique (L.302)
Dossier de création et réalisation de ZAC
Forestier
Rural
Autres
Etude de faisabilité du potentiel Energies Renouvelables (L.128-4)
Demande de dérogation à l’interdiction générale de défricher (L.311)
Dossier de déclaration ou abattage en EBC
Dossier Commission Départementale de Consommation des Espaces Agricoles (CDCEA)
(L121-1-1 et L. 181-1 à 3 pour l'Outre-Mer)
Dossier d’Archéologie Préventive
Dossier de demande d’Autorisation d’Occupation Temporaire
Ces procédures impliquent elles-mêmes un certain nombre de préconisations environnementales qui
conditionnent l’autorisation du projet. En effet, pour obtenir les autorisations environnementales
réglementaires, les porteurs de projet devront proposer des mesures d’évitement, de réduction voire de
compensation.
Respect des normes environnementales
Toutes les constructions neuves et parties nouvelles de bâtiments existants à usage d’habitation qui font
l’objet de permis de construire ou d’une déclaration préalable, prévue à l’article L. 421-4 du code de
l’urbanisme, doivent respecter la Règlementation Thermique, Acoustique et Aération (RT2A) en vigueur
dans les départements d’outre-mer, depuis le 1er mai 2010. Ces nouvelles dispositions permettent
notamment de :
améliorer le confort d’usage acoustique et hygrothermique ;
réduire la consommation d’énergie en limitant le recours à la climatisation ;
promouvoir les énergies renouvelables par l’obligation d’eau chaude sanitaire par énergie solaire ;
garantir la qualité de l’air intérieur.
Citons également les BCAE (Bonnes conditions agricoles et environnementales) qui conditionnent l'obtenir
ou le maintien des aides européennes agricoles.
Le cadre réglementaire fixe donc déjà un ensemble d’obligations, de préconisations et de mesures
participant à réduire les impacts négatifs des projets notamment soutenus par les programmes
Européens. Les mesures proposées par l’évaluateur dans le cadre du présent projet ne se substituent
pas à ce cadre réglementaire. Elles viennent le compléter. En particulier, ces mesures proposées ont
essentiellement pour objectif d’encadrer plus finement les projets à l’origine d’impacts négatifs.
Synthèse des documents de protection de l'environnement à La Réunion
Source : Diagnostic territorial stratégique réalisé dans le cadre de l’élaboration des PO 2014-2020
La Réunion répond à un objectif de protection de la biodiversité par la forte mobilisation de l’appareil
réglementaire national dans la gestion de son espace. Nous avons déjà détaillé les documents, plans,
schémas et programmes dans le paragraphe précédent. Il s'agit ici d'en présenter une courte synthèse.
Le cœur du parc « sanctuarise » 42% de la superficie totale de l’île et une partie du territoire de 23
communes. La superficie des réserves naturelles nationales et régionales (y compris leurs parties marines)
en représente plus de 15%. Ceci en fait l’une des régions européennes dont le périmètre de protection est
le plus élevé.
Plusieurs plans sur la biodiversité ont été produits récemment, comme la Stratégie Réunionnaise pour la
Biodiversité (2011‐2016), ou encore la réalisation d’un Atlas Biodiversité à l’échelle des communes. On
peut distinguer trois grands types d’espaces protégés :
-
Les espaces naturels de protection forte (49,7 % du territoire). Ils regroupent :
 le cœur du Parc national de La Réunion ;
 les espaces naturels remarquables du littoral à préserver ;
 la réserve naturelle nationale de l’étang Saint‐Paul et la réserve naturelle nationale marine
de La Réunion ;
 les sites classés et inscrits ;
 les espaces naturels sensibles acquis par le Département ;
 les Zones d’Intérêt Faunistique et Floristique de type 1 (ZNIEFF 1) ;
 les zones marines protégées de la baie de la Possession et de Sainte Rose.
Ces espaces représentaient en 2009 une superficie d’environ 125 000 hectares.
-
Les espaces de continuité écologique (16,5 % du territoire). Ils ont vocation à relier les espaces
naturels de protection forte, ils constituent des «corridors écologiques». Les espaces identifiés
comme tels sont les principales ravines qui connectent le littoral et le centre de l’île, ainsi que les
abords du coeur du Parc national. Ces espaces représentent 41 383 hectares du territoire de La
Réunion.
-
Les coupures d’urbanisation (2,5 % du territoire). Elles ont pour but de limiter les fronts urbains,
de préserver des espaces nécessaires à l’agriculture, de permettre l’implantation de loisirs
touristiques et sportifs, ou de contribuer à l’exploitation des énergies renouvelables. Elles
représentent une superficie de 6398 hectares.
Le territoire est couvert par des outils de protection variés et étendus, qui prouvent les efforts consentis
pour réduire les atteintes liées aux activités humaines sur la biodiversité (urbanisation, pollutions de tous
types, sur‐fréquentation ou sur‐exploitation, implantation et extension d’espèces exotiques et non
endogènes). Ces efforts constants des acteurs locaux tendent notamment à favoriser la complémentarité
des espaces, en assurant des interactions harmonieuses entre les fonctions résidentielles, d’activités, de
loisirs et de préservation des ressources.
2° Une description de l'état initial de l'environnement sur le territoire concerné, les perspectives de son
évolution probable si le plan, schéma, programme ou document de planification n'est pas mis en œuvre,
les principaux enjeux environnementaux de la zone dans laquelle s'appliquera le plan, schéma,
programme ou document de planification et les caractéristiques environnementales des zones qui sont
susceptibles d'être touchées par la mise en œuvre du plan, schéma, programme ou document de
planification. Lorsque l'échelle du plan, schéma, programme ou document de planification le permet, les
zonages environnementaux existants sont identifiés ;
L’évaluation environnementale est réalisée sur la base des publications de la Commission Océan Indien en
matière d'environnement et du profil environnemental de La Réunion. Ces enjeux sont tirés des
documents suivants :
- Profil environnemental établi en préparation des programmes européens 2014-2020 à La Réunion
– Région Réunion ;
- Profil environnemental Réunion réalisé par la DEAL Réunion et validé en Février 2014.
- Plan Régional Santé Environnement n°2 de la région Réunion qui a été approuvé par arrêté
préfectoral le 12 avril 2012 et co-signé par le préfet, le président du Conseil régional et la
directrice générale de l’agence régionale de Santé Océan Indien.
- Document cadre de la stratégie régionale d’adaptation au changement climatique des pays de la
COI, ASCONIT Consultants Octobre 2012
- Projet ISLANDS : Favoriser le développement durable dans la région de l’océan Indien, COI
- Projet ISLANDS, composante « Coral Reef Facility », rapport de vision, Dr Jean-Pascal QUOD, date
inconnue.
- Projet ISLANDS, un rapide survol des risques des catastrophes naturelles sur les partenaires du
projet ISLANDS, Commission Océan Indien, R. Guillande, L. Malatre, Sept. 2012
Pour certaines problématiques, un zoom a été réalisé sur un territoire donné et la bibliographie est alors
citée en en-tête.
1. PRÉSENTATION DE LA ZONE OCÉAN INDIEN
La zone de coopération pour La Réunion et Mayotte au titre du POCTE « Océan indien » est définie
réglementairement. Pour les actions de coopération transfrontalière, elle recouvre les pays de la
Commission de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles) et pour les actions de
coopération transnationale, plusieurs pays de la zone (Afrique du Sud, Comores, Madagascar, Maurice,
Seychelles, Afrique du Sud, Tanzanie, Mozambique, Kenya, Inde, Sri-Lanka, Maldives, Terres Australes et
Antarctiques Françaises, Australie).
L’océan Indien est le premier espace de coopération européenne avec une superficie de 74,5 millions de
kilomètres carrés6 et une population totale des pays riverains de plus de deux milliards d’habitants, soit le
tiers de la population mondiale.
6
Source : encyclopédie Larousse, surface excluant la partie située au-delà de 55° de latitude Sud (océan Austral).
Cette zone couverte par le programme est délimitée au nord par l’Inde, le Pakistan et l’Iran ; à l’est par la
Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et l’Australie ; au sud par l’océan Antarctique et à l’ouest
par l’Afrique et la Péninsule Arabique.
Figure 5 : Carte politique de l'océan Indien, source Imago Mundi 2005.
Cet immense espace présente tous les types de climat, du climat équatorial au climat polaire, l’aire de
coopération se concentrant sur des territoires principalement situées en zone tropicale ou subtropicale.
Les pays concernés disposent d’immenses gisements de biodiversité terrestre et marine mais sont aussi
soumis à d’importants risques naturels (sécheresse, cyclones, tsunamis) ainsi qu’aux effets du changement
climatique (montée des eaux).
Enfin, cet espace constitue l’un des principaux carrefours du monde :
-
géographiquement, il permet la rencontre de quatre continents : Afrique, Asie, Océanie et Europe
(par la présence de Mayotte et de La Réunion)
-
culturellement et politiquement, il favorise le croisement des civilisations et des cultures
originaires de ces continents ; ce qui génère un riche patrimoine valorisable pour ceux qui vivent
dans cet espace et le visitent et favorise l’émergence d’une culture du « vivre-ensemble », socle
de stabilité politique.
-
enfin, il constitue un carrefour des routes maritimes, aériennes et numériques, indispensable pour
le devenir des échanges internationaux, tant au sein qu’au dehors de l’espace océan Indien.
2. PROBLÉMATIQUES ET ENJEUX IDENTIFIÉS
Nous avons ici regroupé le profil environnemental de la zone sous forme de problématiques et enjeux
principaux, communs à tous les territoires. Certaines problématiques sont illustrées par un exemple local
emblématique.
Sources : Document cadre de la stratégie régionale d’adaptation au changement climatique des pays de la COI,
ASCONIT Consultants Octobre 2012
Projet ISLANDS, un rapide survol des risques des catastrophes naturelles sur les partenaires du projet
ISLANDS, Commission Océan Indien, R. Guillande, L. Malatre, Sept. 2012
En raison de leur situation géographique et de leurs spécificités environnementales, économiques et
sociales, les petits états et territoires insulaires sont des espaces isolés, et disposant de ressources limitées
qui les rendent plus fragiles aux agressions extérieures, qu’elles soient d’origine naturelle, anthropique ou
climatique.
En effet, les territoires insulaires sont exigus (hormis pour Madagascar) et les populations ne disposent
pas d’espace de replis accessibles et disponibles en cas d’évènement climatique les obligeant à se retirer
des zones côtières où elles sont concentrées.
La zone Océan Indien est soumise à 4 principaux types de catastrophes (cyclones, inondations,
sécheresses, tremblements de terres/tsunamis).
Le principal danger auquel la région sont les cyclones, mais elle comporte des degrés d’expositions
différentes. La prévention est faite au niveau des RSMC7 situés :
o
o
o
à La Réunion et dirigé par METEO France pour la zone Sud-Ouest de l'Océan Indien. De
2000 à 2010, la perte humaine a avoisiné les 2000 morts pour cette zone.
à New-Delhi en Inde pour l'Océan Indien Nord. Les cyclones ayant causés le plus de
victimes se sont produits dans cette région, incluant cyclone de Bhola en 1970 qui tua
200 000 personnes8 et le cyclone Nargis en 2008 à l'origine de plus de 140 000 morts.
en Australie, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour la zone Sud-est de
l'océan Indien (côtes de l'Australie et de l'Indonésie). De 2000 à 2010, la perte humaine a
avoisiné les 500 morts pour cette zone9.
Les ondes tempêtes sont un risque résultant des tempêtes et cyclones tropicales. En effet, elles
sont induites par l’élévation temporaire du niveau de la mer causée principalement par la masse
7
Regional Specialized Meteorological Centers
Source Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_m%C3%A9t%C3%A9orologique_r%C3%A9gional_sp%C3%A9cialis%C3%A9
consulté le 5 janvier 2015.
9
Source Wikipédia http://en.wikipedia.org/wiki/Australian_region_tropical_cyclone_climatology consulté le 5 janvier 2015.
8
d’eau emportée par de puissants vents ajoutées à la perturbation atmosphérique d’une
dépression tropicale ou d’un cyclone. L’altitude peut atteindre plusieurs mètres et l’inertie des
vagues peut provoquer une pénétration profonde ainsi que l’immersion complète de l’intérieur
des zones côtières, provoquant de graves destructions aux constructions exposées sur les côtes.
Presque toutes les côtes des îles, quelles que soit leur orientation, sont potentiellement exposées
aux ondes de tempête, mais la côte nord-est de Madagascar, qui a reçu 85% des atterrages du
cyclone, est le littoral le plus exposé dans ce pays. L’impact varie selon les caractéristiques des
vagues au large mais aussi selon la bathymétrie côtière, la forme, la taille et la pente du plateau
continental de faible profondeur. Les récifs coralliens et les barrières peuvent réduire l’impact des
vagues.
L’inondation est un péril très répandu dans les pays de l'océan Indien qui se produit presque
toujours lorsqu’un pays est frappé par un cyclone, mais aussi lors de la manifestation du
phénomène El Niño (élévation non négligeable de la température de l'océan Pacifique, ayant des
retentissements sur le climat mondial). En avril 2012, Les Comores ont subi les inondations les plus
dramatiques jamais enregistrées, affectant près de 57 000 personnes, près de 7% de la population.
Les inondations sont insuffisamment planifiées dans la plupart des pays de la zone, de nombreux
territoires n'étant pas dotés de plan de prévention des risques comme il en existe à La Réunion.
Tous les pays de la zone Océan Indien sont confrontés à l’extrême aridité et la sécheresse est
généralement corrélée avec le phénomène El Niño. La sécheresse affecte particulièrement les
secteurs de la pêche et de l’agriculture.
Une nette réduction des précipitations ainsi qu’une hausse de la température moyenne dans
certains pays a clairement été constatée. Maurice a été touchée par une grave sécheresse, alors
que Les Comores y ont vécu de manière quasi-permanente lors de la dernière décennie par
rapport aux années précédentes. Il y a des preuves d’une croissance constante des températures
moyennes et la diminution des précipitations annuelles dans les deux pays. Selon l’indice calculé
par la PNUE/GRID et accessible sur le GDRP, une grande partie des Comores, de la Réunion, des
Seychelles, de Zanzibar et de Madagascar sont exposés à l’impact économique de la sécheresse
modérée à grave. Selon les cartes du GDRP, Maurice semble être dans la pire situation avec un
niveau d’exposition économique élevé sur l’ensemble de son territoire alors que les autres pays ne
sont que potentiellement affectés de manière partielle. Le National Action Programm of
Adaptation to climate change (NAPA) sur Maurice et les Comores met l’accent sur le déficit
récurrent de l’approvisionnement en eau dans les décennies à venir.
La sismicité est très faible dans les pays de l'Océan Indien (sauf la Tanzanie occidentale), ce qui
permet de considérer que généralement ce phénomène naturel n’affecte pas directement ces
territoires. Le risque de tremblement de terre n’est cependant pas nul. L’absence de survenance
de séisme catastrophique dans les dernières décennies empêche pour le moment d’envisager un
mécanisme de couverture de risque sismique.
Les territoires de l'océan Indien sont exposés aux risques de tsunami à partir des 3 sources
principales de tremblement de terre :
1. La fosse océanique de la zone de subduction indonésienne (tsunami de décembre 2004)
2. L’arc de sédimentation de Makran au nord de la Mer d’Oman.
3. Les tremblements de terre le long de la ligne de crête de Carlsberg au centre de l’océan
Indien septentrional
D’autres sources existent localement, mais restent à étudier, notamment à La Réunion où
d’importantes failles sous-marines sont connues et où une déstabilisation du volcan Piton de la
Fournaise qui de par un effondrement latéral, pourrait générer un tsunami régional, événement
qui s’est déjà produit dans l’histoire du volcan.
ZOOM SUR LE TSUNAMI DU 26 DÉCEMBRE 2004 DANS L'OCÉAN INDIEN
Source : http://www-dase.cea.fr/actu/dossiers_scientifiques/2004-12-26/index.html#Maximum_water_heights
Le tsunami du 26 décembre 2004 a fait suite à un séisme de magnitude 9,2 au large de Sumatra. La région
de l'île de Sumatra est une zone frontière entre deux plaques tectoniques. La plaque Indo-Australienne
s'enfonce sous l'île de Sumatra à une vitesse voisine de 5 cm/an (zone de subduction). La déformation de
la région côtière de l'île, induite par cette convergence rapide, est accompagnée par la naissance de très
forts séismes.
La figure ci-contre représente l'impact
du tsunami dans l'Océan Indien. La
hauteur maximale de vague calculée en
eaux profondes varie de 5 cm à 3 m.
Cette hauteur de vague peut être
fortement amplifiée lorsque le tsunami
atteint la côte en fonction de la
bathymétrie locale.
En effet, en Asie du Sud, plusieurs
vagues de 3 à 15 mètres de hauteur ont
déferlé suivant les endroits, emportant
les personnes qui n'étaient pas du tout
prévenues du danger.
Les vagues ont aussi atteint l'Afrique de
l'Est, où près de 300 personnes perdent
la vie.
Le bilan en pertes humaines est
d'environ 225 000 morts, ce qui en fait
l'un des dix séismes les plus meurtriers
et le plus grave tsunami de l'histoire.
Figure 6 : Carte montrant l’amplitude maximale des ondes du tsunami dans l’océan Indien
En outre, le POCTE traite d'un autre risque naturel émergeant dans la zone et potentiellement
létal : le risque requin. Le sud-ouest de l’océan Indien est riche en espèces de requins (plus d'une
centaines d'espèces de requins identifiées). La richesse de cette biodiversité s'accompagne, du fait
du comportement potentiellement dangereux pour l'homme d'un nombre très réduit d'espèces,
d'une menace pour la sécurité des populations côtières, exposées au « risque requin ».
Sources : http://www.meteofrance.re/climat/changement-climatique consulté le 6 janvier 2015
Projet ISLANDS, un rapide survol des risques des catastrophes naturelles sur les partenaires du projet
ISLANDS, Commission Océan Indien, R. Guillande, L. Malatre, Sept. 2012
Rapport du GIEC sur le changement climatique, chapitre 29 Small Islands, 28 Octobre 2013 (en anglais)
Les populations insulaires de l'océan Indien sont également exposées et vulnérables au changement
climatiques parce qu’elles disposent de ressources limitées et sont fortement dépendantes des
importations notamment pour les énergies et les produits transformés, et développent des activités qui
sont principalement tributaires des ressources naturelles et de la qualité de l’environnement (agriculture,
pêche, tourisme).
L’amélioration des conditions de vie des populations dans les milieux insulaires passe par la prise en
compte des changements climatiques pour prévenir certains aléas qui peuvent arriver de façon soudaine
ou durable et impacter de façon dramatique la vie quotidienne des populations (et leur accès aux services
prioritaires d’eau, d’alimentation, d’éducation et de santé). Il deviendra notamment important de
s’adapter à des situations de restriction, voire de pénurie de ressources, ponctuelles ou durables selon les
territoires, et de ne plus réfléchir les modèles de développement sur une base de disponibilité illimitée des
ressources.
L’impact du changement climatique est communément considéré comme la cause d’une augmentation de
la fréquence et de l’intensité d’évènements climatiques extrêmes. L’augmentation des températures,
l’irrégularité des précipitations, l’augmentation des évènements extrêmes ainsi que la disparité régionale
de ces tendances rendent la planification à l’adaptation au climat complexe et très spécifique pour chaque
pays concerné.
Les rapports scientifiques confirment sans aucun doute une augmentation graduelle d’événements
extrêmes tels que les vagues de chaleur, la sécheresse et les fortes précipitations. Une fréquence plus
élevée de la sécheresse et de vagues de chaleur est une tendance avérée depuis 1960. Les événements
extrêmes (les sécheresses et les fortes précipitations) devraient augmenter dans certaines régions, mais
pas de manière uniforme.
Le bureau d'études climatologiques de Météo-France à La Réunion s'appuie sur son réseau de mesure
dont les premières données remontent au milieu du XXème siècle pour élaborer les tendances climatiques
suivantes.

L'analyse des tendances pour la température à La Réunion révèle une hausse significative des
températures moyennes de l'ordre de 0,2°C par décennie (soit 1°C en un demi-siècle). Des travaux
réalisés dans le cadre du projet ACCLIMATE de la COI ont permis de montrer que cette tendance
observée à La Réunion est cohérente avec les tendances observées dans l'ensemble des pays de la
zone Sud-Ouest de l'Océan-indien.

A La Réunion, les précipitations présentent une très forte variabilité dans le temps et l'espace. La
mise en évidence de tendances climatiques sur le long terme pour ce paramètre est donc un
exercice délicat. Seule la région sud-ouest subit une évolution statistiquement significative à la
baisse (entre -6% et -8% par décennie). Sur les autres régions on observe des tendances qui
restent faibles et non significatives au regard de la variabilité propre du phénomène.

L'élaboration de tendances climatiques sur les phénomènes extrêmes comme les cyclones, les
pluies intenses ou encore les sécheresses, reste un défi pour la communauté scientifique. Les
principaux obstacles à l'élaboration de tendances robustes, notamment pour les cyclones
tropicaux, sont : un recul insuffisant avec un échantillon trop limité, des données pas
suffisamment homogènes dans le temps (en lien avec les évolutions sur les méthodes
d'observation) et enfin une variabilité naturelle multi-décennale qui vient brouiller le possible
signal du changement climatique. En l'état actuel des connaissances, Météo-France ne privilégie
aucune tendance pour ces phénomènes sur les dernières décennies à La Réunion comme dans le
bassin cyclonique Sud-Ouest de l'océan Indien.
Les projections climatiques pour la fin du siècle s'appuient en premier lieu sur les simulations des modèles
climatiques globaux, dont les résultats sont exploités dans les rapports du GIEC. Une étude en cours au
bureau d'étude de Météo-France à La Réunion vise à exploiter les résultats d'une trentaine de modèles
climatiques ayant participé à l'exercice international CMIP5 pour en dégager des tendances de grande
échelle sur notre région sud-ouest de l'Océan Indien et La Réunion.


Pour les températures, un fort consensus se dégage. L'ensemble des modèles exploités
s'accordent pour une poursuite de la hausse avec une fourchette comprise entre 2 et 3°C dans
notre région d'ici la fin du XXIème siècle pour le scénario d'émission de GES le plus pessimiste.
En ce qui concerne les précipitations, le consensus entre les modèles climatiques n'existe pas.
Néanmoins, une majorité de modèle suggère, sur notre région, une tendance à la baisse du cumul
des précipitations (-10% en moyenne) d'ici la fin du siècle durant l'hiver austral (saison dite
"sèche") en lien avec un probable renforcement de la cellule anticyclonique subtropicale.
Les conséquences de l’élévation du niveau de la mer sont visibles sur de nombreuses zones côtières des
pays de l'océan Indien à travers différents effets tels que le rétrécissement ou le retrait des plages,
l’érosion côtière en général et la progression des intrusions d’eau salée.
Les résultats scientifiques annoncent un changement du niveau de la mer hétérogène et complexe dans
l’Océan Indien. En effet, actuellement, le niveau de la mer augmente dans la plupart des régions de
l’océan Indien sauf dans le SO de l’océan Indien tropical près des Iles Seychelles.
Les derniers résultats du GIEC pour 2081-2100 en comparaison de 1986-2005 sont les suivants :



Une hausse prévisible de la température de +1,2°C à +2°C.
Une hausse faible des précipitations dans l'ouest de l'Océan Indien (de 0 à 5%) mais plus
importante dans la zone Nord (+5% à +20% attendus)
Une hausse du niveau des mers d'environ 0,5 mètres.
Cela aura une forte influence sur les ondes de tempête le long des zones côtières, ce qui engendra une
capacité à pénétrer l’intérieur des terres et éroder plus rapidement les rivages sablonneux.
Par ailleurs, ceci menace directement le territoire et les populations d'États, tels que le Vanuatu, le
Bengladesh ou les Maldives.
ZOOM SUR LE RISQUE DE MONTEE DES EAUX
AUX MALDIVES ET DANS LES AUTRES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT (PEID)
Sources : http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/refdaily?pass=463ef21123&id=4ae149ec5
Protéger les victimes du changement climatique, Isidore Kwandja Ngembo, Monde Diplomatique 24/01/2014
Article du courrier international du 20 mai 2009
Chronique des Nations Unies d'Août 2009 http://unchronicle.un.org/fr/article/petites-les-mont-e-des-eaux/
Figure 7 : Prévisions de changements de
température dans l'océan Indien - GIEC 2014
En
2007,
la
commission
intergouvernementale des Nations unies
sur le changement climatique a prévenu
qu'une hausse du niveau de la mer de 18
à 59 cm d'ici 2100 serait suffisante pour
rendre les Maldives inhabitables et
qu'une hausse de deux mètres cinquante
rayerait ce territoire de la carte.
Cet archipel, composé de 1.192 îles,
comporte plus de 80% des terres situés à
moins d'un mètre au-dessus du niveau de
la mer. L'archipel a perdu 20 îles, six ports
de mer et sa source principale d'eau
potable suite au tsunami de 2004.
Les récifs coralliens, qui voient leur
croissance ralentie par l’augmentation de
la température de l’eau, ne sont plus en
mesure de protéger l’archipel, de même
que les mangroves qui sont déforestées.
Par conséquent, vagues et tempêtes
grignotent rapidement les côtes. Ces
changements ont déjà des effets
dévastateurs. Routes et maisons s’effondrent, happées par la mer, cocotiers emportés, eau désormais
impropre à la consommation sur plusieurs îles car saumâtre.
Les Petits États insulaires en développement sont très vulnérables aux effets des changements
climatiques. À mesure que le réchauffement augmente et provoque des phénomènes météorologiques
extrêmes, des milliers de personnes, notamment ceux qui habitent les PEID, sont contraintes
d’abandonner leurs maisons à cause de la montée du niveau des eaux, de la sécheresse, de la rareté de
l’eau potable ou du manque de la nourriture. L’Organisation internationale pour les migrations estime
entre 200 millions et un milliard le nombre de personnes qui pourraient migrer d’ici 2050 pour des raisons
climatiques.
Les Nations Unies ont fait de 2014 l'année des Petit États Insulaires en Développement ; ceux-ci (au
nombre de 43 dans l'alliance AOSIS, soit plus d'un quart des pays du monde) ont pu porter leur voix de
manière plus visible. Ils déclarent contribuer au réchauffement climatique à moins d'1% mais en percevoir
de plus en plus les conséquences.
Sources : Projet ISLANDS, composante « Coral Reef Facility », rapport de vision, Dr Jean-Pascal QUOD, date inconnue.
Profil environnemental établi en préparation des programmes européens 2014-2020– Région Réunion ;
Profil environnemental Réunion réalisé par la DEAL Réunion et validé en Février 2014.
Des écosystèmes spécifiques se sont développés en vase clos, et avec peu d’agression, ce qui leur confère
une richesse de biodiversité exceptionnelle mais extrêmement fragile à toute altération ou agression qui
peut rendre irréversible leur dégradation tant sur les milieux terrestres (forêts semi-sèche par exemple)
que marins (récifs coralliens).
Cet endémisme exceptionnel des territoires de l’Océan Indien a été reconnu dans l’inventaire de
biodiversité dans le monde (hot spot n°9). Toute dégradation de ces milieux, déjà fragilisés par les
pressions anthropiques, peut avoir des conséquences sur les ressources naturelles vivrières (agriculture et
pêche) ou sur le tourisme qui est souvent la ressource économiques principale de ces îles.
Au regard des enjeux de préservation de la biodiversité notamment, les milieux insulaires peuvent servir
d’espace « laboratoire » à la réflexion et à l’action pour comprendre les conséquences des changements
climatiques, et suivre et évaluer de la pertinence des réponses mises en œuvre, dans des pas de temps
assez rapides (comme par exemple les luttes contre les espèces envahissantes).
Les espèces endémiques sont également valorisables économiquement, notamment dans la
pharmacopée.
ZOOM SUR LA PRÉSERVATION DES RÉCIFS CORALLIENS DANS LE SUD-OUEST DE L'OCÉAN INDIEN
Figure 8 : Carte de localisation des récifs coralliens et des mangroves de la région Sud-Ouest de l'océan Indien
Les récifs coralliens sont largement reconnus comme l’écosystème marin le plus riche en termes de
biodiversité et le plus productif de la planète Mer.
Ses valeurs récréatives et alimentaires sont réelles pour des millions de personnes, et les récifs assurent
en partie la sécurité alimentaire des populations côtières des îles de la région.
Par ailleurs, ils apportent aux îles dites coralliens (Seychelles, Maldives) une progression anti-érosive aux
agressions de la houle sur les côtes.
Près d’un quart de milliard d’habitants en dépendrait à l'échelle de la planète.
Les récifs coralliens sont sérieusement menacés à très court terme (quelques décennies) par le
changement climatique qui entraîne un réchauffement des eaux, l’apparition de maladies des coraux,
l’acidification des océans, etc. Ils sont également très sensibles aux épisodes météorologiques intenses
comme les cyclones.
Par ailleurs, les pressions humaines ne cessent de s’accroître sur les zones côtières et sur les ressources
marines : surpêche, pollutions littorales par apport sédiments ou pollutions chimiques et biologiques.
À l’échelle mondiale, les récifs coralliens font face à une crise majeure : sur 110 pays qui en hébergent,
30% d’entre eux sont désormais fortement dégradés et 30% menacés à l’échéance 2020 si rien n’est fait.
Les récifs coralliens sont reconnus comme des sentinelles de l’évolution des écosystèmes marins (côtiers
et hauturiers). La zone Océan Indien compte un grand nombre d’îles reconnues comme « hot spots » pour
la biodiversité marine. Ces « hot spots » sont en réseau au sein de la zone océan Indien, les récifs situés en
amont des courants océaniques alimentant et régénérant les récifs en aval.
À ce titre, plusieurs actions ont été menées, telle que la création d’aires marines protégées (AMPs) ou
l’implémentation de la démarche de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC)... Le projet ISLANDS,
composante « Coral Reef Facility » propose une vision pour les récifs coralliens à l’horizon 2030 qui pourra
être déclinée en actions opérationnelles. La convention pour la protection, la gestion et la mise en valeur
du milieu marin et côtier de l'océan Indien Occidental (dite Convention de Nairobi) lie l'Afrique du Sud, les
Comores, La France, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique, La Tanzanie, les Seychelles et la
Somalie.
Source : Ressources en eau et les comptes de l'eau à Maurice - Atelier sur les comptes en Eau et des statistiques pour
l'Afrique du Nord pays francophones, Rabat, Maroc (11 au 13 Septembre 2012)
http://www.mediaterre.org/ocean-indien/actu,20110527092200.html consulté le 6 janvier 2015.
Si les situations sont différentes pour chaque territoire, on note tout de même des situations critiques
dans certaines zones, avec des infrastructures insuffisantes et des épisodes de sécheresse répétés.
L'exemple de l'île Maurice est édifiant.
Cet enjeu est renforcé par le changement climatique, avec des sécheresses de plus en plus fréquentes.
ZOOM SUR LA RESSOURCE EN EAU A L'ILE MAURICE
L'île Maurice est une île volcanique dont les activités
éruptives se sont déroulées entre -10 million années
et - 25 000 ans. Elle comporte cinq aquifères, avec
une zone de recharge centrale.
L'île concentre 1,27 millions d'habitants sur 1865 km².
Le climat est tropical, avec 2000mm de pluie en
moyenne par an.
Aujourd'hui, l'île Maurice est déjà sous stress
hydrique avec une alimentation réelle de 1028
m3/personne/an. En 2025, Maurice aura pénurie
d'eau car cette alimentation devrait tomber à 862 m3/personne/an, en tenant compte de l'augmentation
de la population.
Suite à cette prise de conscience, la tarification a été revue, des coupures d'eau ont lieu dans la journée et
la consommation d'eau a diminué entre 2002 et 2007 de -66% pour les ménages, de -8% pour l'industrie
et le commerce, de -5% pour le tourisme et de -6% pour les plantations de légumes.
Face à la pénurie prévue, l'agriculture mauricienne (canne à sucre notamment) est dans le colimateur. En
effet, l'agriculture consomme les 2/3 de l'eau disponible, mais elle ne contribue qu'à 10% de l'emploi et
6% du PIB. Ainsi, la productivité agricole par mètre cube d'eau est 70 fois inférieure à celle de l'économie
moyenne et 600 fois moindre que l'industrie. L'eau de mer est déjà utilisée dessalée pour irriguer
certaines terres agricoles.
En 2011, année de sécheresse, le gouvernement a dû appliquer des coupures drastiques dans
l'approvisionnement quotidien des populations. L'impact de la situation ne se limite pas au niveau des
ménages. Par exemple, une entreprise textile relève que la sécheresse de l'été 2010 (octobre à mars) a
entraîné des pertes d'environ 700,000 roupies mauriciennes (US $ 17,500) au bout d'un trimestre.
La situation actuelle met en exergue la vulnérabilité de Maurice en tant que Petit État Insulaire en
Développement eu égard de la ressource en eau. Les défis majeurs à relever à Maurice et plus
globalement dans la zone Océan Indien en termes de qualité de l'eau sont les suivants :
• Prise en compte du changement climatique menant à une diminution de la moyenne des
précipitations, à des crues éclair et à l'élévation du niveau de la mer impact sur la qualité des eaux
souterraines dans les régions côtières
• La faible couverture des services d'assainissement
• Le développement industriel et le contrôle des rejets d'effluents dans l'environnement
• Le faible rendement des réseaux10 : réduction des Eaux Non Comptabilisées (ENC) à un niveau
acceptable par le remplacement de 2000 km d’anciens tuyaux pour un coût 400 M $ US.
• Sécurisation des approvisionnements en eau potable par des investissements lourds (réservoirs,
retenues, galeries, dessalement, réutilisation des eaux usées traitées et des eaux turbinées) et
interconnexion des réseaux.
10
estimé à 48% en 2011 selon Mediaterre.
Sources
:
http://www.commissionoceanindien.org/archives/environment.ioconline.org/fr/solid-wastemanagement.html Site de la Commission Océan Indien, consulté le 6 janvier 2015.
Profil environnemental de La Réunion, 2014.
http://servirlepublic.fr/developpement-durable/1386/cyclea--vers-une-valorisation-inter-iles-des-dechetsdans-locean-indien-#.VKuDqskhH5U, consulté le 6 janvier 2015.
INSEE, Bilan économique 2010 http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=24&ref_id=17614#p4
La production de déchets solides et leur rejet sans méthodes ni précautions dans ces milieux sensibles est
une atteinte écologique qui a lieu tous les jours et qui s'aggrave au fur et à mesure des accumulations de
matériaux polluants. Ainsi, du fait de sa quotidienneté et de sa toxicité, la pollution par les déchets a un
impact considérable sur les équilibres écologiques des milieux côtiers, parmi les influences anthropiques
celle-ci est sans doute un des plus dommageable au biome littoral.
Dans la zone Océan Indien, plusieurs situations cohabitent. D'une part des zones côtières fortement
urbanisées où la pression anthropique est très forte : eaux usées, industries, pêche, activités nautiques et
transport maritime. C'est le cas notamment des îles de La Réunion et de Maurice, où la production de
déchets ne cesse d'augmenter. La réduction à la source du volume de déchets produits y est un enjeu
crucial. Parallèlement, des installations de traitement des déchets sont à moderniser alors que d’autres
sont à créer afin de répondre aux exigences réglementaires européennes.
La coopération régionale au sein de la Commission de l'Océan Indien dans ce secteur peut contribuer à
lever ces freins en facilitant, notamment, les transferts de compétences et le groupage des déchets pour
leur traitement et leur valorisation. L’avènement de cette gestion régionale réfléchie contribuera au
découplage entre la croissance économique et la production des déchets (en moyenne, 1% de croissance
économique entraîne 1% de croissance de déchets produits).
D'autre part des zones littorales peu peuplées relativement à l'étendue du territoire qu'elles occupent,
avec un développement économique en grande partie fondé sur le tourisme et une exploitation peu
rationnelle des ressources marines. Les habitats villageois sont caractérisés par une faible densité de
population et sont dispersés sur des territoires souffrant de mauvais moyens de communication terrestres
et maritimes. Leurs revenus sont très faibles et la préservation du milieu naturel n'est pas prioritaire par
rapport au développement économique. La production de déchets faute d'être accompagnée de collectes
et traitements appropriés, en constitue une menace des plus critiques sur l'environnement et le milieu
côtier.
Enfin, cette question des déchets est
également globale à l'océan Indien par
l'existence avérée d'une agrégation de
déchets plastiques dans l'océan Indien du
fait des courants maritimes, qu'une étude
récente11 estime à 59 130 tonnes.
11
Citation: Eriksen M, Lebreton LCM, Carson HS,
Thiel M, Moore CJ, et al. (2014) Plastic Pollution in
the World’s Oceans: More than 5 Trillion Plastic
Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at
Sea. PLoS ONE 9(12): e111913. doi:10.1371/
journal.pone.0111913
ZOOM SUR LES TRANSFERTS DE DECHETS RECYCLABLES DANS LA ZONE OCEAN INDIEN
Le recyclage est organisé à l'échelle de l'océan Indien, les îles exportant vers les plus grands pays (Afrique
du Sud, Inde) leurs déchets à recycler. En effet, les volumes collectés par îles sont trop faibles pour justifier
une filière de recyclage local. Toutefois, un projet est en cours dans le sud-ouest de l'océan Indien
(Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles et Mayotte) pour créer un effet de volume qui optimiserait et
pérenniserait cette production, jusqu'à présent délocalisée en Asie.
Ainsi, l'INSEE comptabilise 91 500 tonnes de déchets exportées en 2010. Ces déchets suivent des filières
d’exportation différentes suivant leur contenu dangereux ou non en application de la convention de Bâle.
Les déchets non dangereux constituent la plus grande part des tonnages exportés. Ce sont essentiellement
des déchets métalliques (42 800 tonnes) et du papier, carton (34 600 tonnes). L’Inde en est la destination
principale (80 % pour les déchets métalliques et 60 % pour le papier et la carton).
Toutefois, d’autres pays se positionnent comme la Malaisie, Singapour et le Pakistan (déchets
métalliques), la Chine et la Thaïlande (papier, carton).
Pour les filières spécialisées, l’Afrique du Sud reçoit 96 % des déchets de verre exportés de La Réunion
(8 100 tonnes). Sur l’aluminium et le cuivre, l’Inde est en position de quasi-exclusivité, et Hong-Kong
s’approprie les matières plastiques. Enfin, à un degré moindre, Madagascar et les Comores sont les
destinataires principaux des pneumatiques usagés.
Figure 9 : exportation de déchets depuis La Réunion en 2010, en tonnes. Source : Douanes
Six catégories de déchets disposant d’un cadre règlementaire et d’une structuration favorable à la mise en
œuvre d’une coopération régionale susceptibles de produire des résultats économiques concluants à
court et à moyen termes : les huiles usagées, les déchets d’équipements électriques et électroniques, les
batteries de véhicule, les pneumatiques usagés, les papiers et les plastiques.
Une filière papier a déjà vu le jour à Maurice, et une autre dédiée au plastique et au verre pourrait être
créée à La Réunion.
Les pays membres de la commission Océan Indien, et à fortiori de la zone Océan Indien, ont des
économies et des secteurs d’énergies hétérogènes. Ils sont très dépendants des combustibles fossiles : les
Comores et Madagascar importent 90 % de leur énergie, Maurice 52 % et 95% pour les Seychelles. L'Inde
dépend aux deux-tiers des énergies fossiles pour la production de l'électricité du pays (voir ZOOM sur la
page suivante). Cela a de graves répercussions sur le coût de l’énergie (en particulier l’électricité), la
balance de paiements, la situation financière des compagnies d’électricité et les budgets de l’État. Les
petits pays souvent insulaires et non producteurs de pétrole sont vulnérables aux chocs externes, comme
l’augmentation des prix des combustibles importés, contraignant leur développement économique, social
et environnemental.
La combustion de ces énergies fossiles est par ailleurs reconnue comme le principal responsable du
réchauffement climatique.
Un des grands enjeux des États ou territoires de la zone est de permettre à chacun d’accéder à l’énergie
dont ils ont besoin tout en respectant et préservant l’environnement. La région a un grand potentiel pour
les énergies renouvelables (solaire, éolien, énergies liées à la mer, biomasse…), et l’amélioration de
l’efficience énergétique. Une approche régionale s’impose au vu de la situation hétérogène des secteurs
d’énergies existantes dans les États membres.
La mise en commun de l’expertise et le développement des outils pour le transfert des savoirs faire et de
la technologie dans ce domaine sont quelques-uns des principaux aspects de la valeur ajoutée
régionale. Cela pourrait servir de stratégie de marketing pour la région de la COI afin d’attirer des
investissements dans un secteur qui a un grand potentiel pour la croissance économique, l’emploi et la
réduction de la pauvreté. La COI avec l’appui de l’Union européenne a instruit un projet pour la promotion
de l’énergie renouvelable et de l’efficience énergétique.
ZOOM SUR LE PAYSAGE ÉNERGÉTIQUE DE L’INDE
Sources : http://lenergeek.com/2013/04/04/mix-electrique-de-linde-812-denergie-fossile/ publié le 4 avril 2013 et
consulté le 6 janvier 2015
L’Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde, est actuellement le 5ème consommateur d’énergie
primaire mondial malgré une consommation d’énergie par habitant parmi les plus faibles du monde. La
croissance économique se situe entre 7% et 10% et la croissance démographique est de 2%.
Ces facteurs vont impliquer une forte croissance de la demande. La consommation en énergie primaire a
déjà été multipliée par 5 sur les 30 dernières années et ce phénomène devrait donc encore s’accentuer.
Le mix énergétique indien en énergie primaire
reste fortement dominé par la filière charbon.
Auparavant fortement employé dans le
transport ferroviaire, la majorité du charbon est
aujourd’hui
destiné
à
la
production
d’électricité. De ce fait, le pays détient la
troisième place pour les émissions de gaz à
effet de serre.
Figure 10 : Répartition des sources d’énergie
primaire en Inde (Energy Balance 2009, AIE)
La spécificité du mix énergétique indien repose sur le fait que l’Inde possède ses propres ressources en
charbon, localisées majoritairement dans l’Est. Malgré ces efforts, et par manque d’investissements, l’Inde
ne produit que 5,6% de la production mondiale de charbon alors qu’elle compte pour 7,9% de la
consommation mondiale.
L’Inde se classe parmi les premiers producteurs
d’électricité renouvelable, malgré son fort
recours aux centrales au charbon. Le mix
électrique indien se compose ainsi de 2/3 de
ressources fossiles, mais de 31% d'énergies
renouvelables.
L’électricité d’origine hydraulique est la plus
ancienne de ces sources, et l’Inde se classe à la
7ème place mondiale pour l'hydroélectricité.
Figure 11 : Production électrique par source en Inde, ibid.
L’exploitation grandissante de ces ressources ne
va pas sans tensions cependant, avec des disputes entre l’Inde, la Chine et le Pakistan.
L’Inde occupe le 5e poste quant à l’énergie éolienne, en termes de capacité installée. Le parc éolien
compte environ 16 GW de capacité cumulée fin 2011. L’objectif du gouvernement indien est d’atteindre
les 38,5 GW à l’horizon 2022.
L’énergie solaire est également développée. Le gouvernement a lancé, en 2008, le projet Jawaharlal Nehru
National Solar Mission visant à faire de l’Inde l’un des principaux producteurs d’énergie solaire. La
première phase du programme consiste à promouvoir l’électricité rurale décentralisée. En 2011, le parc
photovoltaïque indien à délivrer 400 GWh d’électricité à une population qui en était auparavant privée.
L’objectif fixé est de parvenir à 22 000 MW d’ici à 2022.
Source : Extrait du PRSE n°2 – DEAL Réunion / ARS OI - 2012
Des efforts sont mis en œuvre à l'échelle de la zone Océan Indien pour assurer la protection de la santé
des animaux et des végétaux. Ainsi, une veille est assurée et les contrôles renforcés en cas d'exportations
de produits agricoles. Pour autant, la situation en termes de normes de qualité et de sécurité sanitaire des
aliments sont très disparates, les normes parfois inexistantes et non harmonisées.
Concernant la santé humaine, des thématiques sont communes au pays de la zone :
Un retard important en matière d’AEP et d’assainissement qui génère un risque sanitaire
Les territoires de la zone présentent un déficit certain en matière d’infrastructures d’adduction d’eau
potable (AEP) et d’assainissement. Une bonne partie de la population est alimentée par des eaux
provenant de captages d’eaux superficielles, donc très vulnérables aux diverses sources de pollutions
terrestres, notamment en cas de pluie. En effet, lors des fortes pluies les eaux superficielles se trouvent
chargées en particules et micro-organismes pathogènes, les unités de traitement ne sont pas équipées
pour faire face à ces pollutions, et les eaux distribuées au robinet peuvent être momentanément
impropres à la consommation. Cet enjeu est particulièrement fort dans les zones d'habitat insaluble.
Une hétérogénéité importante de l'accès aux soins entre les pays
Les territoires affichent des disparités très fortes en termes d'accès aux soins et d'équipements de santé
(hôpitaux, dispensaires, laboratoires…).
Les maladies vectorielles et les risques émergents
L’accroissement des échanges et des déplacements de populations augmente les risques de transfert de
maladies vectorielles d’une région à une autre. En effet, les vecteurs potentiels de la dengue, du
chikungunya, du paludisme et de nombreux autres virus et parasites sont présents dans la zone Océan
Indien. Le changement climatique pourrait amplifier ce risque, en favorisant l’installation de nouveaux
vecteurs et/ou leur prolifération (conditions de chaleur et d’humidité plus favorables).
 Le paludisme ou malaria est une maladie provoquée par la présence dans le sang d’un parasite du
genre Plasmodium. Si à La Réunion le parasite a été éradiqué en 1979, le risque de réintroduction
et de transmission autochtone du parasite est réel, surtout pendant la saison des pluies, du fait de
la présence permanente du moustique vecteur : l'Anophèle
 La dengue est provoquée par un virus transmis à l’homme par un moustique du genre Aedes.
Cette maladie se manifeste sous deux formes : la dengue classique (dite bénigne) provoque des
poussées brutales de fièvre, des courbatures et des maux de tête ; la dengue hémorragique se
manifeste par des saignements, des hémorragies digestives ou cutanées, un état de choc et peutêtre mortelle. En 2004 à La Réunion 250 cas ont été déclarés, essentiellement dans l’Ouest de l’Île.
 Enfin, le Chikungunya est transmis également par le genre Aedes et qui se caractérise par une
fièvre élevée, des arthralgies intenses touchant principalement les extrémités des membres, des
céphalées et éruption maculo-papulaire. En 2005 et 2006, La Réunion a été frappée par une crise
sanitaire sans précédent, cette épidémie fait l'objet du zoom page suivante.
Les enjeux au niveau de l'océan Indien sont une veille sanitaire (assurée par la CIRE Cellule interrégionale
d'épidémiologie Réunion-Mayotte) et une lutte active contre la prolifération de ces vecteurs par des
opérations quotidiennes de prévention, de surveillance et de lutte (élimination des gîtes larvaires
anthropiques sur la voie publique et chez les particuliers).
ZOOM SUR L'EPIDEMIE DE CHIKUNGUNYA A LA RÉUNION EN 2005
Sources : Surveillance épidémiologique du chikungunya à la Réunion 2005 - 2006, ARS-OI, Janvier 2007.
Épidémiologie du chikungunya à La Réunion - Bilan d’une année de surveillance 19 avril 2007 – 18 avril
2008 Institut de veille sanitaire
Le chikungunya est un Alphavirus de la famille des Togaviridae transmis à l’homme par des moustiques
femelles du genre Aedes. Le virus a été isolé la première fois en 1953 en Tanzanie. La transmission
s’effectue sur un mode endémo-épidémique dans les zones rurales d’Afrique tropicale, les zones urbaines
d’Asie et sur le sous-continent Indien et les Philippines, où la maladie peut réapparaître après des années
ou même des décennies d’absence.
L'épidémie a commencé en mars 2005 aux Comores. Il s’agit de la première émergence du virus dans la
zone sud-ouest de l’Océan Indien. Fin avril, le premier cas est confirmé à La Réunion, mais le premier cas
identifié rétrospectivement est survenu le 22 février 2005. Pendant 8 mois, 100 à 300 cas se déclarent par
semaine. À partir de décembre 2005, on observe une accélération brutale de l’épidémie avec plus de 2000
cas la semaine 51. Ceci est à relier à des conditions climatiques favorables aux vecteurs. Le pic épidémique
a été atteint au cours de la 5e semaine de 2006 et évalué à plus de 45 000 cas hebdomadaires.
Au 2 avril 2006, près de 244 000
personnes (soient 35% de la
population réunionnaise) avaient été
touchés par le chikungunya.
A
postériori, une
étude
de
séroprévalence a documenté 38,2% de
personnes porteuses d’anticorps
contre le virus du chikungunya.
Lors l'épidémie, 254 certificats de
décès mentionnent le chikungunya,
quelle qu’en soit l’imputabilité réelle.
Figure 12 : Courbe épidémique en 2005 et 2006 à La Réunion
Une surveillance épidémiologique et entomologique rigoureuse est désormais en place dans le but de
détecter et localiser le plus tôt possible les éventuels foyers de transmission d’arbovirus. En complément
des prélèvements prescrits par le médecin en cas de cas suspect, les équipes de lutte anti-vectorielle
procèdent sur le terrain dans l’entourage de chaque cas signalé à une recherche active de personnes
présentant des symptômes évocateurs du chikungunya afin d’identifier d’éventuels foyers de
transmission. Cette recherche est effectuée également dans les zones de prospection entomologique
(zones à risque identifiées ou signalées par des particuliers).
La sécurité alimentaire
Cet enjeu valable dans un bon nombre des pays de la zone est double :
- Enjeu de la sécurité sanitaire (bactériologie notamment) des aliments pour limiter tout risque de
maladies infectieuse par l'alimentation et l'eau potable
- Enjeu de la nutrition : être en mesure de fournir à la population les calories et nutriments
nécessaires à son bon développement.
Source : http://commissionoceanindien.org/activites/tourisme/patrimoine-et-tourisme/ consulté le 6 janvier 2015
Les pays membres de la Commission de l’océan Indien (COI) partagent une même géographie, insulaire et
océanique, une histoire commune et des généalogies imbriquées. Ce socle culturel fonde un esprit de
solidarité qui anime la coopération régionale mise en œuvre par la COI depuis 30 ans. De fait, les îles de
l’Indianocéanie disposent d’atouts indéniables pour intensifier les échanges, inscrire la région sur la carte
de la mondialisation et construire leur avenir commun.
Dans les années 1960, le Mauricien Camille de Rauville parlait déjà d’un « nouvel humanisme au cœur de
l’océan Indien » qu’il a baptisé « indianocéanisme ». C’est ce terme qui a inspiré la COI pour désigner la
région du sud-ouest de l’océan Indien : l’Indianocéanie, lieu de brassage entre Afrique, Europe et Asie, qui
a produit une civilisation originale.
L'histoire est également commune via l'esclavage et l'engagisme qui ont affecté de nombreux territoires
autour de l'Océan Indien. Ainsi, la construction d’un itinéraire de mémoire « Les routes de l’esclave et de
l’engagé » dans l’océan Indien a été initiée par la Chaire de l’UNESCO de l’université de La Réunion et
l’association Historun en 2004. Cette route relie les principaux lieux de départ et d’arrivée des travailleurs
— esclaves ou engagés — transportés d’Afrique, de Madagascar, d’Inde et de Chine pour les besoins de
l’économie coloniale aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Sept sites ont été retenus :
8. Fort Dauphin, à Madagascar ;
9. Saint-Paul à La Réunion ;
10. l’Ilha de Mozambica au Mozambique,
11. Le Morne à l’île Maurice,
12. Mayotte pour l’Archipel des Comores
13. Pondichéry pour l’Inde
14. Et enfin Song Kou en Chine.
Par ailleurs, les pays de la zone Océan Indien dépendent fortement du tourisme et ont donc un fort enjeu
à préserver les paysages singuliers à chaque zone.
3° Les solutions de substitution raisonnables permettant de répondre à l'objet du plan, schéma,
programme ou document de planification dans son champ d'application territorial. Chaque hypothèse fait
mention des avantages et inconvénients qu'elle présente, notamment au regard des 1° et 2° ;
4° L'exposé des motifs pour lesquels le projet de plan, schéma, programme ou document de planification a
été retenu notamment au regard des objectifs de protection de l'environnement ;
1. CORRESPONDANCES ENTRE LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET LES PRIORITÉS D'INVESTISSEMENT DU POCTE INTERREG V OCÉAN INDIEN
Enjeux environnementaux
retenus pour la zone OI
Axes prioritaires
Priorités
d'Investissement
1a et 1b
Prise en compte des
risques naturels
III. Adaptation au
changement climatique et
aux risques
5b. Favoriser des
investissements destinés à
prendre en compte des
risques spécifiques
Adaptation au
changement climatique
III. Adaptation au
changement climatique
5b. Favoriser des
investissements destinés à
prendre en compte des
risques spécifiques
Justification et Articulation
Les pays de l'océan Indien partagent des enjeux en termes de risques naturels qui nécessitent un traitement
commun en matière de recherche. La zone s'est déjà dotée de moyens de recherche performants pour observer ces
risques. La plateforme de surveillance de l'environnement assistée par satellite dans l'océan Indien (SEAS-OI),
installée à La Réunion, permet la réception et le traitement d'images satellites de haute résolution.
L'amélioration de la prévention et la gestion de ces risques nécessite la mise en place des dispositifs de veille et
d'alerte et d'intervention au niveau régional (plateforme PIROI). Le POCTE prévoit différentes actions :
1. Anticipation du changement climatique et intégration de ses effets dans les stratégies d'aménagement du
territoire des pays de la zone Sud-Ouest de l'océan Indien.
2. Réduction de l'impact des catastrophes et des effets du changement climatique sur les populations de la
zone Sud-Ouest de l'océan Indien
3. Création, à La Réunion, d'un centre régional d'expertise dédié à la gestion des risques et aux changements
climatiques.
Afin d'améliorer la prévention et la gestion du risque requin au niveau régional, le POCTE prévoit un soutien pour
• Développer des programmes conjoints, tant dans le domaine opérationnel que scientifique
• Recourir à une expertise de dimension internationale en situation de crise
• Participer aux séminaires internationaux et organiser à La Réunion d'un séminaire international dans le domaine
Situées en zone intertropicales, les îles du sud-ouest de l'océan Indien sont fortement exposées aux risques
naturels dont l'intensité et les effets sont renforcés par le changement climatique. Le POCTE prévoit l'action
Anticipation du changement climatique et intégration de ses effets dans les stratégies d'aménagement du territoire
• Amélioration des connaissances sur le changement climatique et ses impacts dans la zone océan Indien
• Élaboration d'outils de planification et d'aide à la décision permettant l'intégration des risques naturels dans
l'aménagement du territoire
• Promotion de l'information, l'éducation et la formation sur les risques naturels et l'adaptation au changement
climatique grâce à l'élaboration d'outils pédagogiques
Préservation de la
écosystèmes
Préservation de la
écosystèmes
1a et 1b
IV. Connaissance et
valorisation du patrimoine
naturel et culturel
6c. Protéger, promouvoir et
développer le patrimoine
culturel et naturel
II. Espace d'échanges
économiques
Protection de la
ressource en eau
3d - Soutenir la capacité des
PME à croître sur les
marchés régionaux,
nationaux et internationaux
ainsi qu'à s'engager dans les
Les pays de l'océan Indien disposent d'atouts communs en matière de ressources marines et terrestres. La
valorisation des résultats de la recherche, la mise en place de centres de compétences doit ainsi contribuer à la
croissance verte et à la croissance bleue des pays de la zone.
La gestion des ressources correspond à une des priorités de la zone et répond également à un besoin de
développement économique, en soutenant l'innovation des entreprises.
La biodiversité des pays de la zone océan Indien se caractérise par son fort taux d'endémisme et par le degré de
menace qui pèse sur elle. Les milieux insulaires sont, en effet, particulièrement menacés par la destruction des
habitats et l’arrivée d’espèces envahissantes. Face à ces menaces, la mutualisation des informations, permettant
une préservation et une gestion plus efficaces, est nécessaire.
• Mise en réseau des acteurs de la biodiversité pour la préservation et la valorisation du patrimoine naturel
• Amélioration de la connaissance en appui aux décideurs publics
• Valorisation des résultats en faveur d'autres secteurs et/ou avec un objectif de formation
• Valorisation d'expertises en ingénierie environnementale / diffusion, éducation
• Actions de suivi, de valorisation et de préservation de la biodiversité à l'échelle de la zone
Concernant l'eau, le POCTE souligne les compétences et expériences solides à La Réunion, qui seraient à mutualiser
sur la zone. " La technicité acquise en matière de recherche en eau, d’exploitation et de gestion intégrée de cette
ressource adaptées à un contexte tropical insulaire peut ainsi être partagée."
Seront soutenus les échanges de professionnels, dans le cadre de réseaux et de missions (de courte ou longue
durée) permettant un transfert de connaissances, à travers notamment :
• la mise en place de réseaux régionaux dans le domaine de la santé et de l'eau,
• les programmes de volontariat de solidarité internationale
• les programmes de mobilité et d'insertion professionnelle
Actions de veille et de prévention des risques liés aux activités marines (pollution marine et côtière). L’océan indien
est fréquenté par un flux permanent de navires de commerce susceptibles de porter atteinte à l'environnement
marin, par le rejet illicite de substances polluantes, au premier rang desquelles les hydrocarbures
• Des opérations de prévention contre ce risque seront conduites, à travers la surveillance des pollutions marines
par satellite (avec SEAS-OI)
• La formation des équipes de la sécurité civile et des agents d’État des îles de l'océan Indien permettra d'améliorer
les capacités de protection contre les pollutions maritimes par hydrocarbures touchant les littoraux.
II. Espace d'échanges
économiques
Gestion durable des
déchets
Réduction de la facture
énergétique
3d - Soutenir la capacité des
PME à croître sur les
marchés régionaux,
nationaux et internationaux
ainsi qu'à s'engager dans les
Parmi les domaines prioritaires pour le développement des échanges économiques, le POCTE cite l'Environnement
et l'Énergie (eau, déchets, maîtrise de la demande en énergie, énergies renouvelables...).
La thématique des déchets est citée comme échanges économiques préexistants.
L'accessibilité aux marchés régionaux est limitée par de nombreux facteurs (moyens et coûts de transport maritime
et aériens, environnements juridico-administratifs, encadrements règlementaires d'accès et de mise en marché,...).
Les opportunités existent pourtant, tant en termes de débouchés commerciaux que de développement de filières
de production conjointes. Elles nécessitent la consolidation d'un espace d'échanges économiques.
1a et 1b
1a et 1b
Amélioration de la santé
publique
10b. Investir dans
l'éducation, la formation et
la formation professionnelle
Le POCTE prévoit des formations qui concerneront les professionnels de la santé et viseront, par des formations
techniques et scientifiques, l'amélioration et la diversification de leur pratique. Seront soutenus les échanges de
professionnels, dans le cadre de réseaux et de missions (de courte ou longue durée) permettant un transfert de
connaissances, à travers notamment :
• la mise en place de réseaux régionaux dans le domaine de la santé et de l'eau,
• les programmes de volontariat de solidarité internationale
• les programmes de mobilité et d'insertion professionnelle
Par ailleurs, des opérations de veille et d'acquisition de connaissance sur les maladies infectieuses à risque
épidémique seront menées en collaboration entre les pays de la zone afin d'améliorer la prévention des risques
sanitaires.
IV. Connaissance et
valorisation du patrimoine
naturel et culturel
Préservation du paysage,
du patrimoine
architectural et culturel
6c. Protéger, promouvoir et
développer le patrimoine
culturel et naturel
10b. Investir dans
l'éducation, la formation et
la formation professionnelle
L'espace océan Indien présente également un important patrimoine culturel, bâti et non bâti, reconnu par
l'UNESCO. Les lieux de mémoire témoignent de l'histoire partagée des pays de la zone. Les musées, jardins,
sentiers, sites archéologiques ainsi que les langues, la cuisine, la musique, etc... participent de cet ensemble
patrimonial unique.
• Création et développement de bases de données sur le patrimoine remarquable de l'océan Indien.
• Projets visant la connaissance, la conservation, la transmission, la valorisation et la médiation culturelle du
patrimoine matériel et immatériel
• Le soutien au développement de programmes de formation artistique et culturelle dans la zone OI
en langues et au dispositif d’assistants de langues
• Développement des outils innovants permettant la mise en réseau, le partage de la connaissance et de
l’information (conception d’outils éducatifs,
produits de formation innovants, l’e-learning en est un axe à renforcer)
2. DISTRIBUTION DE LA DOTATION FINANCIÈRE




5° L'exposé :
a) Des effets notables probables de la mise en œuvre du plan, schéma, programme ou autre
document de planification sur l'environnement, et notamment, s'il y a lieu, sur la santé
humaine, la population, la diversité biologique, la faune, la flore, les sols, les eaux, l'air, le
bruit, le climat, le patrimoine culturel architectural et archéologique et les paysages.
Les effets notables probables sur l'environnement sont regardés en fonction de leur
caractère positif ou négatif, direct ou indirect, temporaire ou permanent, à court, moyen ou
long terme ou encore en fonction de l'incidence née du cumul de ces effets. Ils prennent en
compte les effets cumulés du plan, schéma, programme avec d'autres plans, schémas,
programmes ou documents de planification ou projets de plans, schémas, programmes ou
documents de planification connus ;
b) De l'évaluation des incidences Natura 2000 mentionnée à l'article L. 414-4 ;
NB : Aucun espace Natura 2000 n’existe à La Réunion et dans l'océan Indien. Aussi, les programmes
européens n’auront aucun impact sur ce type de zonage.
1. CONSTRUCTION DE L’OUTIL D'ÉVALUATION DES IMPACTS
Définition de questions évaluatives basées sur les enjeux environnementaux
Le profil environnemental de la zone Océan Indien réalisé dans ce rapport a conduit à mettre en évidence
huit thématiques ou enjeux environnementaux.
Dans un souci d'homogénéité, nous avons souhaité conserver les questions évaluatives utilisées pour
évaluer les autres programmes européens à La Réunion. L'objectif avait alors été de réduire le grand
nombre d'enjeux identifiés à une quinzaine de questions exploitables pour mener à bien l’évaluation de
chaque action proposée dans les programmes.
Une question évaluative est une question fermée chargée de caractériser l'impact d'une action sur un
ou plusieurs enjeux.
Ces questions évaluatives avaient été élaborées de manière spécifique au territoire réunionnais, et ensuite
hiérarchisées par une priorité.
Cependant, dans un travail d'analyse aussi global sur une zone vaste et hétérogène, il n'a pas été fait de
hiérarchisation de ces enjeux et questions.
Le travail de l’évaluateur environnemental a été dans un second temps de vérifier si ces 16 questions
évaluatives étaient adaptées aux enjeux dégagés pour la zone Océan Indien. La correspondance est faite
dans le tableau si dessous.
Enjeux environnementaux identifiés
pour la zone Océan Indien
Prise en compte des catastrophes
naturelles
Adaptation au changement
climatique
Préservation de la biodiversité et des
écosystèmes
N°
12
9
1
2
3
4
5
10
7
Préservation du paysage, du
patrimoine architecturale et culturel
8
0
13
Question évaluative :
L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à …
la protection contre les risques naturels ou industriels ?
réduire les émissions de gaz à effet de serre et à préserver
la qualité de l'air ?
intégrer les enjeux de la biodiversité dans le
développement du territoire ?
maintenir les espaces naturels et leurs fonctionnalités
écologiques ?
améliorer des connaissances relatives à la biodiversité et à
la diffusion de ces connaissances ?
préserver voire améliorer l'état écologique des masses
d'eau ?
optimiser les usages de l'eau ?
réduire ou mieux valoriser les déchets ?
Utiliser des énergies renouvelables ou alternatives aux
Maîtriser les consommations énergétiques ?
limiter les risques pour la santé publique ?
préserver et mettre en valeur le paysage, le patrimoine
architectural et culturel ?
Figure 13 : Enjeux pour la Zone Océan Indien et questions évaluatives retenues pour l’évaluation
Les deux questions évaluatives suivantes n'ont pas été retenues car elles correspondent à des enjeux
environnementaux spécifiques de La Réunion, non généralisables à la zone Océan Indien. De plus, le
POCTE ne semble pas directement traiter ces enjeux.
Question évaluative n° 6 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à utiliser de manière
rationnelle et économe les ressources en matériaux ?
Question évaluative n° 11 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle à réduire le risque de
pollutions des sols et préserver et entretenir les sols agricoles ?
La question n°14 concernait La Réunion et notamment le développement du territoire des Hauts via le
FEADER et LEADER. Nous avons choisi de garder cette thématique, car l'enjeu d'un aménagement
équilibré du territoire nous paraît commun à la zone Océan Indien, même si deux situations cohabitent :
- Les petites îles, où le foncier se fait rare, l'urbanisation se développant au détriment des terres
agricoles surtout.
- Les grands pays, confrontés à des enjeux de développement des différents territoires et
d'organsation des voies de transport et d'échanges correctes. Certaines zones sont enclavées,
comme le sont les cirques à La Réunion. Il y a également un besoin de surveiller et d'observer des
phénomènes à grande échelle (déforestation, accaparement de terres, rôle des industries
minières, risques naturels).
La pression foncière et des activités humaines est très importante sur les espaces littoraux.
Ainsi, nous avons réécrit la Question évaluative n° 14 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle au
développement équilibré du territoire ?
Par ailleurs, la question évaluative n° 15 : L’orientation ou la proposition contribue-t-elle au
développement des filières de la croissance verte ? a été conservée et est considérée comme
transversale aux 8 thématiques environnementales retenues.
Établissement de la grille d’évaluation environnementale
Les grilles d’évaluation environnementales de chaque programme sont toutes basées sur le même
principe :
- En ligne figurent les besoins, actions, objectifs spécifiques ou orientations envisagés par le
programme évalué ;
- En colonne figurent les 13 questions évaluatives justifiées précédemment.
L’évaluateur se pose alors la question évaluative pour chaque action envisagée par le programme et
attribue une des notes suivantes :
1
0
-1
?
+/-
Impact Positif de l’action sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative
Impact Nul sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative ou enjeux
environnementaux non concernés par l’action
Impact Négatif sur les enjeux environnementaux considérés dans la question évaluative
Manque d'information pour évaluer l’impact
Impossibilité de trancher entre l’impact positif et l’impact négatif ou impact très faible
Outre le résultat consultable dans chaque case, la grille peut également se lire :
Par ligne c'est l’analyse horizontale qui permet de synthétiser les impacts d'une orientation sur
tous les enjeux (réponses aux 12 questions évaluatives). On peut ainsi visualiser si une
orientation est globalement vertueuse par rapport à l'environnement, de manière hiérarchisée
en fonction des priorités fixées par question évaluative.
Par colonne, c'est l’analyse verticale qui permet de synthétiser toutes les réponses à une même
question évaluative. Il s'agit là de déterminer si les enjeux considérés dans la question
évaluative ont bien été pris en compte par le programme et si les impacts sur cet enjeu sont
globalement vertueux.
2. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU POCTE INTERREG V OCÉAN INDIEN ET PROPOSITIONS
DE MESURES
Les évaluations complètes réalisées pour chaque action du programme sont consultables en annexe du
présent rapport. Ne sont repris ci-après que les analyses verticales et horizontales qui permettent une
synthèse de l’évaluation.
L’évaluation présentée ci-après a été réalisée sur la version du 17/11/2014 du POCTE.
Analyse horizontale par action
La version du 17/11/2014 du POCTE a été analysée selon les objectifs spécifiques identifiés, les résultats
attendus et les actions à soutenir. Pour chaque action à soutenir spécifique, nous présentons :
 la note globale environnementale (pondérée par la priorité de chaque question), sachant que les
éventuelles incertitudes ne sont pas comptabilisées.
 La description des impacts supposés positifs et négatifs.
 Les impacts incertains et informations complémentaires nécessaires pour mieux évaluer l’impact
de l’objectif spécifique identifié.
 Les mesures proposées pour atténuer chaque impact négatif : les Préconisations
environnementales. Elles sont ici données pour faciliter la lecture, il est néanmoins à noter qu’un
chapitre spécifiquement dédié aux mesures est consultable à la suite de ce rapport.
 Les propositions d’indicateurs pour vérifier l’adéquation et l’efficacité de ces mesures.
TF : Transfrontalier
TN : Transnational
Tableau 1 : Synthèse de l’analyse portée sur les impacts environnementaux de chaque action identifiée à la version du 17/11/2014 du POCTE INTERREG V Océan Indien
Axe prioritaire I : Accroître le potentiel international de recherche et d’innovation dans l’Océan Indien
Objectifs spécifiques
Augmenter l'activité
de recherche,
développement et
innovation sur des
thématiques
partagées au sein de
Augmenter le
nombre de projets
exploitant les
résultats de la
recherche, les
expertises et les
données de centres
de recherche
scientifique et
technique au service
du développement
durable de la zone
Océan Indien
Actions à soutenir
Renforcement des infrastructures
de recherche de dimension
régionale dans les domaines de
l’observation satellitaire et de la
sécurité alimentaire (TF)
Soutien aux projets de recherche
collaboratifs et aux organismes de
recherche de dimension régionale
notamment dans les domaines de
l'agro-nutrition, santé/biotech,
environnement/biodiversité
(TF/TN)
Appui aux démarches de diffusion
et de valorisation de
connaissances, d'expertises et de
données au service de la
compétitivité et du
développement durable des pays
de la zone Océan Indien (TF/TN).
Note
6
4
Positif
Négatif
Les applications de SEAS-OI sont nombreuses
(aménagement du territoire, surveillance maritime,
préservation de la biodiversité, gestion des risques,...).
La plateforme régionale de recherches agronomiques
pour le développement (PreRAD) permettra de
L'extension et le fonctionnement
mutualiser des infrastructures de recherche et
de la plateforme occasionneront
d'innovation en s'appuyant sur les installations
des consommations
existantes du CIRAD à Saint Pierre. Le programme
énergétiques.
soutiendra notamment l'extension du pôle de
protection des plantes (3P), dédié à la recherche
appliquée au niveau régional dans le domaine de la
protection des cultures et des milieux naturels.
Soutien aux projets de recherche collaboratifs dans les
domaines de l'agronutrition, santé/biotechnologies,
environnement/biodiversité. Les projets de recherche
collaboratifs contribueront notamment à répondre
aux enjeux de la sécurité alimentaire et sanitaire,
communs aux pays de la zone.
Faibles consommations
énergétiques et émissions de
GES.
Développement par ces projets de recherche des
zones rurales et valorisation de leur potentiel.
5
Incertitude
Effet positif sur les consommations d'énergie et
émissions de gaz à effet de serre si des projets
d'innovations énergétiques sont soutenus.
Développement de connaissances sur les ressources
terrestres et marines et leur valorisation.
Faibles consommations
GES.
Projets portant
aussi sur les
déchets, l'énergie
et la qualité des
eaux ?
Mesures proposées
Indicateurs
Préconisation : mettre en place
des bâtiments à haute qualité
environnementale, labellisés HQE,
avec le recours à la production
d'énergies renouvelables si
possible, et la maîtrise des
consommations énergétiques dans
tous les cas.
Part des
constructions
financées labellisées
HQE (en SHON par
exemple)
Préconisation : Opter au maximum
pour du e-learning, et l’utilisation
de la visioconférence pour limiter
les déplacements dans la Zone
Océan Indien ainsi que la
consommation de papier.
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
pour du e-learning, et l’utilisation
de la visioconférence pour limiter
les déplacements dans la Zone
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Axe prioritaire II : Soutenir le développement des échanges économiques dans la zone Océan Indien
Objectif spécifique
Actions à soutenir
d'échanges économiques de la ZOI,
notamment dans les domaines de l'agronutrition et la bio-économie, le tourisme, les
TIC / numérique, l'économie bleue,
l'environnement et l'énergie (TF/TN)
Soutien au développement touristique de la
zone océan Indien (TF/TN)
Augmenter le
nombre de projets
collaboratifs à
caractère
économique entre
les acteurs privés de
Soutien aux actions de coopération
régionale en matière agricole, agroalimentaire et de développement intégré
des économies rurales (TF)
Note
5
0
2
Positif
d'échanges économiques de la COI,
notamment dans les domaines de l'agronutrition et la bio-économie, le tourisme, les
TIC / numérique, l'économie bleue,
l'environnement et l'énergie.
Développement des régions rurales et
agricoles.
Le développement du tourisme peut être
l'occasion d'une valorisation du patrimoine
naturel et culturel (voir après).
L'association
"Iles
Vanille"
(Comores,
Madagascar, Maldives, Maurice, Mayotte,
Réunion et Seychelles) permet une
mutualisation de moyens et la promotion
d'un tourisme local, à des distances réduites
(vols internes à la zone, vols combinés).
Négatif
Incertitude
L'intensification des échanges va
entrainer des déplacements et des
transports de marchandise plus
important entre les pays d’où une
augmentation des émissions de
GES liées au transport aérien.
Indicateurs
Préconisations : Privilégier le
FRET maritime dès que
possible.
Part du FRET maritime
dans les échanges
Préconisations : Favoriser
l'écotourisme et l'intégration
environnementale.
Le développement du tourisme
peut
augmenter
les
consommations en énergie et en
eau ainsi que les émissions de GES
et de déchets. Surfréquentation
des sites d'accueil touristique.
Amélioration de la santé des animaux et des Faibles
consommations
végétaux, donc effet sur la santé humaine.
énergétiques et émissions de GES
mais les pays visés sont proches
Développement des régions rurales et (transfrontalier : Madagascar et
agricoles.
Comores).
Mesures
Préconisation : Opter au
maximum pour des supports
dématérialisés et l’utilisation
de la visioconférence.
maximum pour du e-learning,
et l’utilisation de la
Porte aussi sur les visioconférence pour limiter
déchets agricoles, les les déplacements dans la
usages de l'eau et la Zone Océan Indien ainsi que
biodiversité ?
la consommation de papier.
Privilégier le FRET maritime
dès que possible.
Soutien à la gestion durable des pêches dans
l'Océan Indien (TF/TN)
5
Amélioration de la sécurité alimentaire et de Faibles
consommations
Croissance bleue ?
la connaissance des stocks halieutiques.
énergétiques et émissions de GES.
visioconférence pour limiter
les déplacements dans la
Zone Océan Indien ainsi que
la consommation de papier.
Part des projets
d'écotourisme sur la
totalité des projets
soutenus.
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Part du FRET maritime
dans les échanges
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Axe prioritaire III : Renforcer les capacités collectives d’adaptation au changement climatique, de prévention et de gestion des risques
Actions à soutenir
Renforcement des capacités de réponse aux
risques naturels et au changement
climatique (TF/TN)
Améliorer les capacités de
prévention et de gestion
des risques en cas de
catastrophes naturelles,
sanitaires et
environnementales dans la
zone Océan Indien.
Actions de coopération sur les risques
épidémiologiques et infectieux (TN)
Actions de veille et de prévention des
risques liés aux activités marines (pollution
marine et côtière) et au risque requin (TN)
Note
Positif
Négatif
4
Une réduction de l'exposition aux
risques de catastrophes naturelles, aux
pressions polluantes sur la ressource et Faibles
consommations
le milieu marin et aux risques sanitaires énergétiques et émissions de
survenant dans la zone, notamment par GES.
des dispositifs de prévention et
formation adaptés.
2
Action de connaissance des agents
Faibles
consommations
infectieux et sensibilisation sur les
risques sanitaires. Amélioration de la
GES.
santé humaine.
4
Prévention du risque requin et du risque Faibles
consommations
de pollution des eaux cotières par énergétiques et émissions de
pollution maritime.
GES.
Incertitude
Mesures
visioconférence pour limiter les
déplacements dans la Zone
Indicateurs
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Axe prioritaire IV : Renforcer les capacités de connaissance et de valorisation du patrimoine naturel et culturel de la zone Océan Indien
Accroitre la valorisation
du patrimoine naturel et
culturel de la zone Océan
Indien.
Actions à soutenir
Projets collaboratifs visant à développer les outils et
connaissances utiles à la préservation et la valorisation
du patrimoine culturel dans l'océan Indien (TF/TN)
Mise en réseau et actions conjointes de valorisation et
préservation de l'environnement et de la biodiversité
dans la zone OI
Note
Positif
Négatif
Incertitude
1
Une préservation et une valorisation
notamment touristique et pédagogique
du patrimoine naturel et culturel de
l'Océan Indien.
3
Pour une meilleure connaissance des
richesses du patrimoine naturel des
pays de l'Océan Indien (biodiversité) et Faibles consommations "environnement" :
une gestion durable communes des énergétiques
et quelles thématiques
ressources et milieux naturels de émissions de GES.
ciblées ?
l'Océan Indien. Préservation des
espaces naturels et agricoles (rurales).
Mesures
Exemples
d’indicateurs
maximum pour du e-learning, et
l’utilisation de la
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Axe prioritaire V : Élever le niveau de compétence collective par le soutien aux actions de formation et d'échanges
Elever le niveau de
compétence dans la zone
Océan Indien, par la
formation
initiale
et
professionnelle,
la
mobilité et les échanges
d'expérience.
Actions à soutenir
Soutien au développement de formations initiales,
professionnelles et supérieures d'excellence dans
l'Océan Indien. (TF/TN)
Soutien aux actions de mobilité et d'échanges
professionnels favorisant le co-développement de
compétences visant à répondre aux grandes
problématiques de la zone Océan Indien (TN/TF)
Note
1
3
Positif
Négatif
Augmentation du nombre
Actions de formation dans le d'échanges
donc
domaine de la santé, de la consommation
d'énergie
culture.
fossile et émissions de GES à
effet de serre.
Augmentation du nombre
d'échanges
donc
Domaines de la santé et de
consommation
d'énergie
l'eau
fossile et émissions de GES à
effet de serre.
Incertitude
Mesures
Indicateurs
pour du e-learning, et l’utilisation de
la visioconférence pour limiter les
déplacements dans la Zone Océan
Indien ainsi que la consommation de
papier.
Part des réunions
réalisées en
visioconférence
Analyse verticale par question évaluative
Tableau 2 : Synthèse de l’analyse portée sur la prise en compte des enjeux environnementaux dans le POCTE
L'orientation ou la proposition
contribue-t-elle
Total
0
… à limiter les risques pour la santé
publique ?
7
Bonne prise en compte. Plusieurs actions en faveur de la
santé publique.
1
… à intégrer les enjeux de la
biodiversité dans le développement du
territoire ?
7
Bonne prise en compte. De nombreuses actions visent à
intégrer les enjeux de la biodiversité dans l'Océan Indien
2
… à maintenir les espaces naturels et
leurs fonctionnalités écologiques ?
4
Bonne prise en compte. De nombreuses actions auront des
conséquences positives pour cette thématique.
4
… à préserver voire améliorer l'état
écologique des masses d'eau ?
5
Peu d’actions concrètes en lien avec l’état écologique des
masses d’eau terrestres mais des actions sur le milieu marin
7
… au recours à des énergies
renouvelables ou alternatives aux
2
8
… à la maitrise des consommations
énergétiques ?
0
9
… à réduire des émissions de Gaz à
Effet de Serre et à préserver la qualité
de l'air ?
-4
5
… à optimiser les usages de l'eau ?
0
10
… à réduire ou mieux valoriser les
déchets ?
0
12
… à la protection contre les risques
naturels ou industriels ?
3
3
… à améliorer les connaissances
relatives à la biodiversité et à la
diffusion de ces connaissances?
9
… à préserver et mettre en valeur le
13 paysage, le patrimoine architectural et
culturel ?
14
15
… au développement équilibré du
territoire ?
… au développement des filières de la
croissance verte ?
Prises en compte dans le POCTE INTERREG V
Peu d’actions concrètes en lien avec les économies d’énergies
et les énergies renouvelables, mais des actions sont prévues
en termes de valorisation de la recherche et de l'expertise
(1b).
Un certain nombre d’actions risquent d’avoir un impact
négatif en termes d’émission de GES liée à l’intensification
des échanges entre les différents pays de la zone OI mais
peut être considérée comme réduite si ces échanges avaient
lieu hors zone OI (Europe et métropole).
Peu d’actions concrètes en lien avec l’optimisation des usages
de l’eau mais le soutien à des échanges de professionnels
dans le cadre de réseaux
Prise en compte faible. Il est à noter que cette thématique est
sujette à des impacts négatifs indirects liés à d'autres actions
(production croissante de déchets et en particulier de
nouveaux types de déchets).
Prise en compte correcte. Une action est consacrée à la
protection contre les risques naturels. De plus, la protection
contre les risques (et l'adaptation au changement climatique)
est souvent un bénéfice indirect d'autres actions
Plusieurs actions auront un impact positif direct sur cette
thématique. La promotion du patrimoine naturel, et la
diffusion des connaissances sont bien prises en compte.
3
Prise en compte correcte. Un objectif spécifique est dédié à la
thématique : « Accroitre la valorisation du patrimoine naturel
et culturel de la zone Océan Indien ».
6
Bonne prise en compte, notamment par la valorisation des
ressources naturelles et agricoles. L'urbanisation durable en
zone littorale est néanmoins peu traitée.
3
Plusieurs actions auront un impact positif sur cette
thématique.
Synthèse et points de vigilance
L’analyse des impacts environnementaux du POCTE INTERREG V Océan Indien a conduit à déterminer pour
chaque action une note globale déterminant l’impact. Cette note globale correspond à la somme des
impacts identifiés pour chaque question évaluative. Elle fait état de l’incidence générale de l’action.
On note que les actions ont une note globale positive, même si certaines peuvent avoir des impacts
négatifs.
Dans leur globalité, les actions encouragées par le POCTE auront pour conséquences d'augmenter les
échanges de personne et de marchandises, ce qui est d'ailleurs l'objet d'un projet de coopération.
Ces incidences négatives sont d’autant plus fortes qu’il existe un réel risque d’impact cumulatif. En effet,
c’est la multiplication des échanges qui vont contribuer à porter un effet cumulé fort sur l’environnement
et les émissions de GES.
Toutefois, la mise en place de ce programme de coopération dans la zone Océan Indien renforce les liens
économiques, culturels, touristiques et scientifiques entre des territoires voisins. En cela, on peut
considérer que le POCTE permet des déplacements moins impactants, car il les cible dans la zone Océan
Indien et non vers la métropole et l'Europe. Ainsi, les déplacements envisagés ici sont moins longs que
ceux qui relèvent des liens entre les Régions Ultra Périphérique et la métropole. On a donc un effet réduit
par rapport à l'absence de plan.
Les effets négatifs de l'environnement sont donc assez peu nombreux et il s'agit surtout de
renforcement des échanges. Il paraît donc indispensable de proposer des mesures sur cette thématique,
permettant d’encadrer les opérations qui seront mises en œuvre au niveau de ces actions dont l’objectif
final est vertueux mais dont la mise en œuvre peut avoir un impact négatif sur des enjeux
environnementaux.
3. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS
Étant donné l’incidence globalement positive, voire très positive du POCTE INTERREG V Océan Indien, les
impacts environnementaux cumulés sont très minimes. À l’exception, de l’augmentation inévitable des
GES liée aux échanges qui vont se multiplier dans la zone OI. D’où la nécessité de mutualiser les actions
des différents programmes pour éviter des redondances et déplacements inutiles.
4. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX CUMULÉS DES PROGRAMMES OPÉRATIONNELS AVEC LES
PLANS, PROGRAMMES ET SCHÉMAS
Conformément à l'article R122-20 du Code de l'Environnement, il convient d'analyser les impacts cumulés
avec tous les plans, schéma et programmes ayant fait l'objet d'une évaluation environnementale et d'un
avis de l'Autorité Environnementale.
Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR) de La Réunion
NB : Le SAR de Mayotte est en cours d'élaboration.
Nous présentons ici les impacts sur SAR sur différents enjeux environnementaux, issus du Volume 2B du
SAR approuvé. Nous indiquons également pour chaque impact négatif l’appréciation de l’impact cumulé
avec les PO.
 La part des énergies fossiles à réduire dans la perspective de l’indépendance énergétique
Le renforcement du maillage routier
Le SAR prévoit des mesures visant à la sécurisation des infrastructures routières existantes et à la
résorption de certains points noirs routiers, par la création ou l’amélioration d’axes existants.
Ces nouvelles infrastructures, si elles sont nécessaires pour assurer une qualité de déplacement, peuvent
conduire à une augmentation des flux routiers et donc aller à l’encontre d’un enjeu environnemental
majeur du SAR.
Pour réduire cet impact, le SAR prévoit que les principes de liaison Hauts-Bas affichés au « Schéma de
synthèse » devront accueillir des services de transports en commun.
 L’exposition de la population aux risques naturels à limiter en anticipation des changements
climatiques
L’augmentation des nouvelles surfaces imperméabilisées
Le SAR a pour objectif majeur de faire face à la croissance démographique en offrant aux nouvelles
populations les logements, les services et les aménagements nécessaires.
Ce développement impliquera inévitablement une croissance de surfaces imperméabilisées.
Dans le contexte climatique extrême de La Réunion, cette augmentation aura un impact important sur
l’augmentation de l’aléa inondation et sur la biodiversité des zones sensibles.
Pour limiter l’aggravation des risques d’inondation liés aux extensions et à la densification du bâti en zone
urbanisée, le SAR préconise un principe de réduction ou de compensation des volumes et débits ruisselés
apportés par la densification lorsque c’est possible et à l’opération d’aménagement. Il recommande un
aménagement privilégiant les fonctions de contrôle et de compensation des ruissellements au moyen de
techniques alternatives permettant de combiner ces fonctions pluviales à d’autres ouvrages.
C’est en ce sens qu’il est demandé aux PLU et aux SCOT d'intégrer pour les futures opérations
d'aménagement ou de renouvellement urbain la nécessité de réduire les effets de l’imperméabilisation des
sols dans le cadre de ces opérations.
 L’équilibre des ressources à préserver
Le développement des zones d’activités dans l’Ouest, le Sud et le Nord
Le SAR prévoit la création de 300 ha de zone d’activité dans le Sud et de 200 ha dans l’Ouest.
Les consommations d’eau associées seront très variables en fonction des types d’activité accueillie mais
pourront être très importantes alors que l’adéquation besoins/ressources est déjà fortement menacée à
moyen terme par la simple réponse à l’augmentation des besoins domestiques.
En terme de mesures compensatoires à l’ouverture de zones d’activité dans des secteurs contraints en
terme de demande en eau, et du fait de la proximité des Pôles d’activités à vocation régionale à proximité
des futures stations d’épuration des eaux usées de Cambaie (Saint-Paul), du Grand Prado (Saint-Denis,
Sainte-Marie), Pierrefonds (Saint-Pierre), le SAR recommande pour le développement des pôles d’activités à
vocation régionale la mise en œuvre dans le règlement de la zone d’activité de mesures de management
environnemental favorisant les économies d’eau dans les process, la récupération des eaux de pluie et la
réutilisation des eaux traitées par les stations d’épuration pour les besoins autres que ceux de
l’alimentation en eau potable. Les possibilités de réutilisation des eaux traitées seront prises en compte
dans les projets de viabilisation de ces zones.
 Faire de la biodiversité un enjeu à part entière de l’aménagement du territoire
Impact des infrastructures linéaires prévues par le SAR
Le SAR prévoit la construction de plusieurs grandes infrastructures de transport :
• Le réseau régional de transport guidé.
• Renforcement du maillage routier.
• Lignes à haute tension.
• Équipement de production d’énergie.
Ces grandes infrastructures linéaires ont sur la biodiversité des impacts qui vont au-delà de leur simple
emprise au sol.
L’importance des impacts dépend de la qualité et des fonctions des milieux traversés.
Deux types de milieux sont particulièrement sensibles:
• Les milieux abritant une forte biodiversité : en effet, à surface égale, un milieu morcelé présentera des
risques importants de perte de biodiversité : effet de seuil pour certaines espèces, facilité de pénétration,
plus grande sensibilité aux espèces invasives...
• Les milieux assurant un rôle de corridors écologiques dont la fonction peut être remise en cause : c’est
notamment le cas des traversées de ravine.
Les infrastructures autorisées par le SAR même si elles sont limitées en nombre, compte tenu de la
configuration de l’Ile, impactent indiscutablement des espaces naturels de forte valeur.
Le SAR en recommandant le regroupement de ces infrastructures sur les mêmes fuseaux permet toutefois
d’en limiter l’impact global.
Par ailleurs, il est rappelé que ces infrastructures ne devront être implantées dans les espaces naturels
qu’en dernier recours et après avoir justifié que pour ces choix aucun autre tracé n’était possible.
Les effets de ces infrastructures pourront être réduits car elles devront respecter des règles de transparence
écologique et les fonctions naturelles seront préservées ou restaurées.
Toutefois, en cas d’effets négatifs résiduels, le SAR préconise un principe de compensation. Cette
compensation portant prioritairement sur la thématique affectée ; cette compensation appliquée au projet
pourra prendre la forme d’une compensation financière de contribution aux plans de gestion d’espaces
naturels similaires, à condition qu’il soit démontré l’impossibilité de mettre en œuvre la compensation
physique.
Impact de la politique agricole du SAR sur les espaces naturels
Le SAR prévoit la protection au titre des espaces agricoles de 68 000hectares. Cette protection englobe :
• Des espaces actuellement cultivés et protégés en tant que tels : 55 430hectares.
• Des coupures d’urbanisation qui peuvent accueillir des exploitations agricoles : 4 373 hectares.
• Des espaces de continuité écologique. Ils présentent un potentiel agricole déjà exploité (élevages ou du
maraîchage) ou qui pourrait permettre une extension des surfaces cultivées : 8 197hectares.
Si la totalité des espaces de continuité écologique identifiés au SAR devait être cultivée, l’impact
environnemental pourrait être important.
Dans ces zones de continuité écologique, il importe donc de développer une agriculture raisonnée tout en
maintenant les fonctions écologiques identifiées (protections vis-à-vis des pollutions des milieux
aquatiques, corridors écologiques pour l’avifaune, écoulement des eaux pluviales et protection vis-à-vis des
risques érosion et inondation...). La reconquête des friches agricoles qui figure au sein des espaces
agricoles identifiés doit être préférée à la mise en valeur agricole des espaces de continuité écologique.
Le niveau d’impact dépendra fortement de la localisation de ces extensions agricoles et des fonctions
remplies par les milieux qui seront détruits. En l’état actuel des connaissances, cette évaluation est
impossible.
Toutefois, au titre de mesure d’évitement, le SAR prescrit que ces extensions agricoles se fassent sur des
espaces naturels de moindre valeur n’ayant pas de fonctions incompatibles avec un changement
d’occupation du sol.
 Les pollutions à diminuer
L’augmentation des surfaces imperméabilisées et l’exposition des zones sensibles
Le SAR a pour objectif majeur de faire face à la croissance démographique en offrant aux nouvelles
populations les logements, les services et les aménagements nécessaires.
Ce développement impliquera inévitablement une croissance de surfaces imperméabilisées qui augmentent
le ruissellement et les rejets souvent pollués (matière en suspension, phytosanitaires, métaux...) vers les
milieux naturels.
Ces rejets sont extrêmement dommageables pour les milieux récifaux et la qualité des embouchures des
cours d’eau.
Le SAR réduit cet impact en prescrivant aux opérations d’aménagement la limitation de
l’imperméabilisation des sols, en particulier dans les bassins versants qui ont comme exutoire les zones
récifales et une gestion alternative des eaux pluviales.
L’augmentation des pollutions agricoles
L’objectif du SAR concernant l’agriculture est de maintenir la surface cannière tout en permettant au
monde agricole de poursuivre la diversification. Le SAR envisage ainsi une extension de 10 000 hectares des
surfaces agricoles.
Cette augmentation entraînera un accroissement des pollutions agricoles, en particulier dans l’Ouest.
Par ailleurs, la diversification des cultures peut également entraîner une augmentation des pollutions. En
effet, la canne reste la culture qui protège le mieux les sols contre l’érosion et le ruissellement et ne
nécessite que de faibles quantités d’intrant et de phytosanitaire comparée au maraîchage ou à
l’arboriculture. Ainsi le SAR préconise la mise en œuvre de démarches d’agriculture raisonnées sur les
extensions agricoles et sur les surfaces en diversification.
 L’identité et la qualité des paysages et du patrimoine à préserver
Tous les aménagements sont susceptibles d’avoir un impact paysager dont le niveau dépend de leur
importance et de leur visibilité et de la sensibilité des sites.
Dans les projets prévus par le SAR, les plus susceptibles d’impacter le paysage sont :
• Les infrastructures linéaires :
- les lignes hautes tensions
- le réseau régional de transport guidé
- le renforcement du maillage routier.
• Les aménagements de grandes emprises :
- les extensions urbaines
- les nouvelles zones d’activités.
• Les aménagements même limités en zone particulièrement sensible :
- aménagements touristiques dans les zones de protection forte
- aménagements touristiques dans les zones de continuité écologique
- aménagements portuaires.
La limitation des impacts liés aux infrastructures linéaires de transport
La route des Tamarins même si elle a fait l’objet d’une insertion paysagère soignée, induit un risque lié à un
développement anarchique le long de son tracé. En réponse à ce risque, le SAR exclut les abords de la route
des Tamarins de la délimitation des zones préférentielles d’urbanisation.
Ainsi, hormis les secteurs déjà en cours d’urbanisation, l’environnement de la route des Tamarins devrait
donc garder son caractère agricole et les paysages traversés seront donc protégés.
Limitation des impacts liés aux autres projets
Cet objectif dont l’application est en cours pour la route des Tamarins s’appliquera à toutes les
infrastructures de transport dont la vocation principale est de créer ou renforcer une liaison entre deux
points et non de provoquer ou faciliter une extension d’urbanisation.
Pour tous ces projets, un des premiers principes de réduction des emprises réside dans la notion de gestion
économe de l’espace, visant à optimiser les emprises et hauteurs des ouvrages ou des équipements par
rapport au contexte paysager.
Cependant ces aménagements bien que nécessaires auront des impacts non négligeables sur le paysage.
Pour ces situations, les prescriptions du SAR visent à réduire ou à obtenir une insertion du projet cohérente
avec les enjeux paysagers.
Pour les différents types de projets envisagés, le SAR prescrit l’intégration paysagère à différent niveau.
Le tableau suivant récapitule les mesures prises de réduction intégrées dans les prescriptions.
Les impacts négatifs identifiés au sein du SAR se recoupent avec ceux des Programmes Européens. Les
impacts des Programmes Européens sur le territoire de La Réunion ont donc été anticipés dans le SAR. Il
ne s’agit pas d’impact cumulé mais d’une conséquence des objectifs du SAR. D’autre part les mesures de
réduction envisagées au SAR s’imposent également aux projets qui seront financés par les POE.
Le zonage du SAR est en quelque sorte une mesure correctrice, dans le sens où les infrastructures ne se
feront pas à aux endroits les plus impactants en termes d'environnement et de consommation
d'espaces.
De plus, il est à préciser que le FEDER prévoit des actions qui constituent des mesures de réduction des
impacts identifiés au SAR et notamment :
- développement des transports en commun ;
- réduction des risques naturels ;
- protection de la biodiversité.
Le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM) ;
L’évaluation environnementale du SMVM met en évidence deux impacts résiduels négatifs principaux :
- l’effet des infrastructures linéaires sur le paysage et la biodiversité ;
- l’impact localisé de la nouvelle route du littoral.
Comme évoqué précédemment, ces impacts ne se cumulent pas à ceux du PO (en particulier du FEDER), il
s’agit d’impact ayant été anticipé et qui se retrouvent dans les PO.
Un point particulier est à noter concernant les projets d’équipements pour l’aquaculture. Le chapitre
individualisé valant SMVM identifie sur le littoral terrestre des secteurs dédiés au développement de
l’activité aquaculture. Les PO ne sont pas suffisamment avancés pour évaluer précisément leurs effets. Par
ailleurs, le FEADER ne comporte pas de mesures spécifiques à l'aquaculture, mais cette activité rentrant en
compte dans l'activité agricole, elle pourra être encouragée au même titre qu'une autre exploitation
agricole. Le SMVM a analysé les impacts de ces activités potentielles sous l’angle des implantations
prévisionnelles de ces activités. L'activité aquacole terrestre est une activité soumise à étude d'impact,
donc des mesures ERC seront en tout état de cause prises au cas par cas.
Le SMVM réglemente les activités littorales pour le territoire réunionnais. En revanche, peu d'actions
sont prévues concernant le développement, la valorisation ou la protection du littoral des territoires de
l'Océan Indien. Il n'y a donc pas réellement de synergie et d'effet cumulé positif.
Autres documents d'urbanisme
Il s'agit des Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT), des Plans d’Occupation des Sols (POS) et des Plans
Locaux d’Urbanisme (PLU).
Les impacts environnementaux des programmes évalués dans ce rapport étant peu localisables (espaces
urbains/ruraux, Hauts/Littoral), il est difficile de les comparer avec des documents d'urbanisme d'échelle
inférieure à La Réunion.
En revanche, pour mieux étudier les impacts cumulés sur les hauts, nous étudions ci-dessous les impacts
cumulés avec la Charte du Parc National et concernant le littoral, avec le SMVM, ci-dessus.
Les zonages des documents d'urbanisme sont une mesure correctrice, dans le sens où les infrastructures
ne se feront pas à aux endroits les plus impactants en termes d'environnement et de consommation
d'espaces.
La Charte du Parc National
La Charte du Parc National de La Réunion, approuvée par Décret ministériel no 2014-49 du 21 janvier 2014
comporte des objectifs, aussi bien pour le cœur de parc que pour l’aire optimale d’adhésion :
 16 objectifs au total pour le coeur de parc :
o 10 pour l’ensemble du coeur ;
o 4 spécifiques pour le coeur habité ;
o 2 spécifiques pour le coeur cultivé ;
 11 orientations pour l’aire optimale d’adhésion.
Ces objectifs et orientations répondent à des enjeux précis du territoire que sont :
1 - Préserver la diversité des paysages et accompagner leurs évolutions
2 - Inverser la tendance à la perte de biodiversité
3 - Valoriser le patrimoine culturel des Hauts et assurer la transmission de ses valeurs
4 - Conforter une dynamique de développement endogène et harmonieux pour les Hauts.
Globalement, les effets des objectifs, des orientations et des modalités d’application du projet de charte
du Parc national de La Réunion seront très positifs sur l’environnement, et sont proportionnés aux enjeux
environnementaux du territoire.
Les effets négatifs à court terme sont à noter sur certaines catégories d’usagers ou d’acteurs
économiques, notamment en cœur de parc (activités touristiques et de loisirs, travaux et constructions,
agriculture). Ils sont pour la plupart encadrés et maîtrisés par des mesures d’accompagnement spécifiques
à leur activité dans la charte. De surcroît, les mesures et restrictions proposées dans le projet de charte
visent in fine l’excellence environnementale et une meilleure valorisation desdites activités auprès des
visiteurs et consommateurs. Ces éventuelles restrictions d’usage auront des bénéfices directs de
préservation sur l’environnement et permettront de garantir l’attractivité du milieu et le développement
d’un tourisme et d’activités plus durables.
Ces mesures et Modalités d'application réglementaires (MAR) pour le cœur du Parc national de La
Réunion peuvent donc aller à l'encontre des objectifs globaux des programmes FEDER, FEADER et FSE, qui
visent notamment le développement des activités économiques.
En effet, la Charte du Parc national a pour vocation d'encadrer les activités possibles au sein du cœur du
parc. Par conséquent, cette Charte réduit de façon préventive les impacts négatifs de nos programmes
sur l'environnement au sein du cœur du Parc national de La Réunion.
Sur l'aire optimale d'adhésion, le rôle de la Charte relève de la sensibilisation des collectivités et des
habitants à la préservation de l'environnement. Les impacts de la Charte sur l'environnement et sur les
programmes opérationnels européens sont donc bien moins marqués que dans le Cœur.
La Directive et Schéma Régional d'Aménagement forestier des espaces naturels de La
Réunion
Aucune mesure du POCTE ne concernant la forêt, il n'y a pas d'articulation ni d'effet cumulé avec la
Directive et le Schéma Régional d'Aménagement forestier des espaces naturels de l'île de La Réunion.
Le Schéma de Prévention des Risques Naturels
Les schémas de prévention des risques naturels sont des documents d'orientation quinquennaux fixant
des objectifs généraux à partir d'un bilan et définissant un programme d'actions (Art. R. 565-1 du Code de
l’Environnement).
Ces schémas précisent les actions à conduire dans le département en matière :
de connaissance du risque ;
de surveillance et prévision des phénomènes ;
d'information et éducation sur les risques ;
de prise en compte des risques dans l'aménagement du territoire ;
de travaux permettant de réduire le risque ;
de retours d'expériences.
Le programme INTERREG V contribue positivement à l'élaboration et la révision des différents Schémas
de Préventions des Risques Naturels, notamment via la plateforme SEAS-OI.
Le Schéma Directeur d’aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) ;
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et le Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux (SAGE, dont la compatibilité est étudiée par la suite) sont les outils de planification créés
par la loi sur l’eau de 1992 pour contribuer à l’objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau et
introduire la préservation des écosystèmes, la protection contre les pollutions et la restauration de la
qualité au même niveau que le développement de la ressource, sa valorisation économique et sa
répartition entre les usages.
Le SDAGE est l’outil principal de mise en œuvre de la directive communautaire 2000/60/CE du 23 octobre
2000 établissant un cadre pour une politique dans le domaine de l’eau. Il est établi en application de
l’article L.212-1 du code de l’environnement.
D’un point de vue juridique, le SDAGE:
- Est opposable à l’administration uniquement,
- Détermine les orientations en matière de gestion de l’eau, des objectifs de quantité et de qualité
des eaux à atteindre en 2015, conformément à la Directive Cadre sur l'Eau, ainsi que les
aménagements à réaliser pour les atteindre,
- s’impose à l’administration de manière plus ou moins forte selon que celle-ci intervient dans le
domaine de l’eau ou non.
Le SDAGE 2010-2015 de La Réunion, adopté le 7 décembre 2009, sert de cadre de référence pour la
réglementation et la politique de l’eau dans l’île.
Il définit des mesures opérationnelles générales, applicables à l’ensemble du bassin hydrologique (La
Réunion), qui constituent des objectifs de résultats et des règles essentielles de gestion. Il décline, sous 7
orientations fondamentales, les dispositions nécessaires à l’atteinte de ses objectifs et à la préservation de
l’état des eaux. Tout projet d’aménagement doit désormais intégrer ces orientations et être compatibles
avec ses objectifs.
Ces orientations fondamentales répondent à des enjeux précis du territoire qui sont :
Gérer durablement la ressource en eau dans le respect des milieux aquatiques et des usages
- Assurer l’équilibre ressources / besoins des différents usages en préservant le milieu naturel et les
paysages
- Favoriser les économies d’eau
Assurer à la population, de façon continue, la distribution d’une eau potable de qualité
- Assurer la protection des captages
- Lutter contre les pollutions diffuses
- Sécuriser l’approvisionnement quantitatif et qualitatif en eau potable
Lutter contre les pollutions
- Réduire, voire supprimer les émissions de substances toxiques
Réduire les risques liés aux inondations
- Réduire l’aléa inondation
- Réduire la vulnérabilité face au risque inondation
Favoriser un financement juste et équilibré de la politique de l’eau, notamment au travers d’une
meilleure application du principe pollueur payeur et du principe de récupération des coûts liés à son
utilisation
Préserver, restaurer et gérer les milieux aquatiques continentaux et côtiers
- Lutter contre les pollutions qui affectent certains milieux aquatiques à préserver
- Rétablir la continuité écologique des cours d’eau
- Lutter contre les espèces envahissantes
Renforcer la gouvernance et faciliter l’accès à l’information dans le domaine de l’eau
Les POE devront respecter et être compatibles avec les orientations du SDAGE en matière de politique
de l’eau. Les effets du SDAGE avec le programme INTERREG V sont positif pour la préservation des eaux
cotières, car INTERREG prévoit, en conformité avec le SDAGE, une surveillance des pollutions marines
dans la zone Océan Indien.
Les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE)
Les impacts environnementaux des programmes évalués dans ce rapport étant peu localisables, il est
difficile de les comparer avec les SAGE, d'échelle inférieure à La Réunion. De plus, les SAGE s'incrivent en
conformité avec le SDAGE, traité ci-dessus.
Le Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE)
Le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) est un document d’orientations qui traduit les
engagements nationaux et européens sur le climat, l'énergie et la qualité de l’air à l’échelle régionale.
Les orientations visent à avoir une cohérence des volets air, énergie et climat afin de mettre en œuvre des
mesures:
Atteindre les objectifs définis par la loi Grenelle aux horizons 2020 et 2030 en termes de part des
énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie et d’autonomie énergétique passe
par la définition d’objectifs quantitatifs et qualitatifs par filière et d’orientations fortes en matière
de maitrise des consommations d’énergie ;
Réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
Prévenir et réduire la pollution atmosphérique et ses effets
Adapter les territoires et les activités réunionnaises aux effets du changement climatique :
identifier les vulnérabilités du territoire, des activités, des espaces aux impacts du changement
climatique et proposer des stratégies d’adaptation.
Les objectifs quantitatifs du SRCAE sont :
Le développement des énergies renouvelables (EnR)
• Atteindre 50% de part EnR dans le mix énergétique électrique en 2020 et aller vers
l’autonomie énergétique électrique en 2030
La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la maîtrise de la demande en énergie (MDE)
• Réduire les émissions de GES de 10% en 2020 par rapport à 2011
• Améliorer l’efficacité énergétique globale des consommations du secteur électrique de 10
% en 2020 et de 20% en 2030 par rapport à l’évolution tendancielle (exprimée en € de
PIB/kWh consommé)
• Diminuer de 10% le volume d’importation du carburant fossile pour le secteur des
transports en 2020 par rapport à 2011
• Atteindre 70 à 80 % des logements équipés en eau chaude solaire (ECS) en 2030
La lutte contre la pollution atmosphérique (Air)
• Respect des normes réglementaires en vigueur
Le programme INTERREG V participe à l’atteinte des objectifs quantitatifs du SRCAE, notamment en
termes de développement des énergies renouvelables et de maitrise de la demande en énergie à
l'échelle de l'Océan Indien. Cependant certaines actions peuvent contribuer à l’augmentation des GES si
aucune prescription/préconisation ne sont prises.
Le SRCAE et les Plans Climat Énergie Territoriaux (PCET) contribuent à l'atténuation du changement
climatique, impactant l'ensemble de la planète. Le PCET de la Région Réunion n'est pas encore validé.
Les autres États de la zone y contribuent via leur éventuelle participation aux accords internationaux sur
le climat, notamment les suites du protocole de Kyoto.
Le Schéma Directeur des Carrières (SDC) de mai 2010
Le Schéma Départemental des Carrières définit les conditions générales d’implantation des carrières,
prend en compte l'intérêt économique du département, les besoins en matériaux, la protection de
l'environnement, en favorisant une utilisation rationnelle et économe des matières premières. Il fixe les
conditions de réaménagement des carrières.
C'est un instrument d'aide à la décision du Préfet lorsque celui-ci autorise les exploitations de carrières en
application de la législation des installations classées. Les autorisations de mise en exploitation de
carrières doivent être compatibles avec le Schéma Départemental des Carrières (SDC), en application de
l’article L. 512-2 du Code de l’environnement.
Au titre de l'utilisation rationnelle et économe des matériaux, nous rappelons que les objectifs du schéma
département des carrières de 2001 en ce sens n'avaient pas été atteints :
Objectif 3 : Encourager l’utilisation de matériaux de substitution tels que les andains agricoles et les
déchets recyclables en tant que nouvelles ressources
Objectif 4 : Privilégier l’utilisation économe et rationnelle des matériaux en fonction des usages
(diminution de consommation des matériaux alluvionnaires de 4 % par an quantifié à partir de la
consommation d’andains, de roches massives et de déchets inertes traités) .
Cette utilisation rationnelle et économe des matériaux, édictée comme principe dans le décret n° 94 -603
du 11 juillet 1994, codifié aux articles R.515-2 à R. 515-7, est à nouveau présente dans le SDC 2010, sous
les orientations 1 et 2, que nous reproduisons ici.
1. VALORISATION DE MATERIAUX NON ISSUS DE CARRIERES
1.1. Favoriser l’utilisation de granulats recyclés :
D’après le Plan de Gestion des Déchets du Bâtiment et des Travaux Publics de La Réunion, le gisement
potentiel de granulats issus du recyclage des déchets inertes progresserait de 1,4 Mt/an en 2010 à 1,9
Mt/an à l’horizon 2020 (100 kt/an pour le bâtiment et 1,8 Mt/an pour les travaux publics). Ils
représenteraient alors jusqu’à 30 % des besoins en granulats de La Réunion
La nécessité d’un partenariat entre les entreprises de recyclage et les pouvoirs publics s’impose pour :
- assurer l'utilisation des granulats issus du recyclage ;
- favoriser l'approvisionnement des sites de recyclage en interdisant les dépôts sauvages et en
restreignant le stockage en décharge des matériaux valorisables ;
- valoriser l'image du granulat recyclé (politique incitative pour abaisser le prix des granulats recyclés et le
rendre concurrentiel ; fiabilité et performances des granulats recyclés) ;
- créer une filière professionnelle "matériaux issus de démolition".
Des clauses spécifiques devront être insérées dans les appels d'offres publics pour la construction,
incluant des variantes qui prévoiront l'emploi des déchets recyclés (écovariantes).
Dans les marchés publics de démolition, les clauses suivantes pourront être incluses dans les appels
d’offres :
- les volumes de matériaux seront estimés par catégorie : matériaux durs, matériaux terreux, matériaux
non inertes, produits spéciaux ;
- les matériaux durs (bétons, enrobés, pierres,..) seront transportés et déposés dans une unité de
recyclage par broyage.
Afin de faciliter le recyclage des déchets, l’instauration de permis de démolition avec obligation de trier les
matériaux pourrait être envisagée.
Dans le cadre des travaux de réfection des voiries, une implication des maîtres d’ouvrages est souhaitable
pour inciter au recyclage des déblais (enrobés, bordures, dalles béton..). Des clauses pourront être
incluses dans les appels d’offres signifiant l’obligation de diriger les déchets vers des unités de recyclage.
Certains aménagements peuvent nécessiter des d’affouillements de sol importants. On peut citer, à cet
égard, les chantiers routiers, les créations de bassins d’eau, de retenues, de zones de loisirs, les
implantations de bâtiments...
Dans le cadre des études d'impact qui concernent ces aménagements pouvant interférer sur les modes
d'approvisionnement en matériaux d’une région donnée, l'incidence économique de la réalisation du
projet, sur les activités existantes, devra être évaluée.
Les matériaux excédentaires pourront être dirigés :
vers d’autres chantiers (remblaiement de site) à condition d’assurer la légalité de ces sites d’accueil ;
vers des carrières ou des stations de concassage/criblage (installations existantes) ;
vers des stations de transit qui, en fonction des volumes, sont soumises à déclaration ou autorisation
(deux stations soumises à autorisation à La Réunion).
1.2. Propositions concernant les grands travaux d’infrastructure
Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du Grenelle de l’Environnement, les entreprises de
terrassement et de construction routière ainsi que les sociétés d’ingénierie ont signé avec le Ministère de
l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (MEDDAT) et
l’Assemblée des Départements de France (ADF) une convention d’engagement volontaire le 25 mars 2009.
Les signataires s’engagent à préserver les ressources non renouvelables. Lors d’opérations de
terrassement, de construction, d’aménagement ou d’entretien des infrastructures routières, les
signataires s’engagent à :
Réemployer ou valoriser 100% des matériaux extraits sur les chantiers
A l’horizon 2020, les entreprises de terrassement se fixent pour objectif de réemployer ou valoriser 100%
des matériaux géologiques naturels excavés sur les chantiers et à éviter de recourir à des emprunts ou
carrières extérieurs au projet. Il s’agira d’optimiser l’équilibre déblais-remblais des projets. En cas de
déficit en matériaux du chantier, les entreprises rechercheront des emprunts dans l’emprise des chantiers,
des emprunts contigus ou proches du projet, des apports en provenance de chantiers proches.
Atteindre un recyclage de 100 % des routes
Les entreprises de construction routière s’engagent à passer d’un pourcentage de recyclage en centrale de
23% (pourcentage moyen 2009) à 60% des matériaux bitumineux issus de la déconstruction routière en
2012, pour se rapprocher ensuite des niveaux de recyclage de certains pays (82% en Allemagne en 2007)
et de celui fixé par l’Europe (70% minimum en 2020).
2. ORIENTATIONS POUR UNE UTILISATION RATIONNELLE DES MATERIAUX (p178)
Les orientations se traduisent par le non-gaspillage et la préservation des matériaux nobles et rares, qui
sont dur l’île de la Réunion :
 les tufs pouzzolaniques de Saint Pierre ne devront être utilisés que sous la condition de mettre en
jeu le pouvoir pouzzolanique du matériau. Pour ce faire, ces derniers devront être finement
broyés et mélangés à de la chaux, du clinker ou du ciment pour activer sa réaction. Ils pourront
être utilisés pour la fabrication de ciments et de bétons pouzzolaniques.
 les sables dunaires de l’Etang Salé devraient être réservés à la fabrication des enduits et bétons et
aux dispositifs d’assainissement compte tenu de leur aptitude épuratrice, mais les réserves
exploitables sont en voie d’épuisement.
 les alluvions fluviatiles ou marines sablo-graveleuses, propres seront réservées à des usages
nobles (bétons et couches de chaussées).
 les roches massives en coulées épaisses doivent être préservées car elles pourraient se substituer
aux alluvions pour la production de granulats et en vue du développement d’une filière « roches
ornementales».
 les scories : L’exploitation des scories doit aussi être limitée à des usages spécifiques. Leur
utilisation, inadaptée en tant que matériaux d’empierrement des chemins et de remblai, doit être
proscrite dans le cadre d’une utilisation économe et rationnelle de cette ressource.
Les utilisations, pour chaque type de matériaux et/ou pour chaque gisement, doivent être considérées
selon le caractère noble et l'abondance de la ressource, ainsi que la sensibilité du milieu.
Ces recommandations devront être intégrées aux cahiers des charges des Maîtres d'Ouvrage dans le cadre
des marchés de travaux. Par ailleurs, toutes les demandes d’ouverture de carrière ou de renouvellement
d’autorisation seront subordonnées à la justification de besoins conformes aux utilisations définies. Elles
devront faire la preuve de la qualité des matériaux requise pour leur usage.
Le programme INTERREG V ne comporte pas d'accord concerne cet enjeux matériaux de construction. IL
n'y donc pas d'impact cumulé direct.
Le Plan Départemental d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA)
Le Plan Départemental d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés a fait l'objet d'une évaluation
environnementale en Juin 2011.
Les trois axes structurant du plan sont :
La prévention priorité du PDEDMA ; la politique de prévention à l’échelle départementale doit être
cohérente avec celle menée par les EPCI et elle doit être portée par des actions concrètes ;
La valorisation matière et organique doit être améliorée et renforcés pour atteindre les objectifs du
Grenelle ;
Maîtriser l’impact du traitement des résiduels : réduction de la quantité de déchets à mettre en ISDND.
Ces trois axes structurants du plan se déclinent en différents objectifs. Ces objectifs sont des objectifs
départementaux, chacun des EPCI devra donc se les approprier et les décliner au niveau local.
1) Réduire les quantités d’ordures ménagères :
2) Réduire les flux des déchets occasionnels hors déchets végétaux (apports en déchèterie, collectes
au porte à porte et services municipaux), par des actions de prévention et un meilleur tri à la
source (séparation des flux valorisables).
3) Orienter vers les filières de recyclage matière et organique (encombrants, déchets végétaux)
4) Les installations de traitement des déchets végétaux doivent se mettre en conformité avec leur
déclaration ICPE. Travailler à l’homologation ou normalisation du compost produit.
5) Réduire la nocivité des déchets : séparation des déchets dangereux des ménages, des entreprises
et administrations, mise en place d’une filière à Responsabilité Elargie du Producteur (REP) pour
les déchets dangereux et les DASRI.
6) Le plan n’exclut pas les autres procédés de prétraitement mécano-biologique (par compostage,
méthanisation, …) de performance égale ou supérieure à la stabilisation en termes de valorisation
organique. Le plan intègre aussi les conclusions de la conférence sur les boues d’épuration urbaine
tenue en octobre 2010 et préconise ainsi la création d’une instance chargée du suivi de la
valorisation des résidus organiques y compris les boues d’épuration urbaine.
Parmi les effets probables de la mise en œuvre du plan sur l’environnement, on retiendra :
Par rapport au scénario « laisser faire », une réduction des tonnages collectés de 8 % en 2015 et de 13 %
en 2020, ce qui induit un impact positif sur toutes les dimensions de l’environnement (baisse des
émissions de gaz à effet de serre, réduction des émissions polluantes atmosphériques, baisse de la
consommation d’énergie, risques sanitaires amoindris, baisse du bruit et du trafic au niveau local, …),
La multiplication par 3,4 en 2015 et 3,9 en 2020 du tonnage de matières valorisées, par rapport au
scénario « laisser faire », qui souligne des impacts positifs en termes d’économie de matières premières et
d’énergie, mais aussi d’émissions de GES évitées par le recyclage,
La forte baisse par rapport au scénario « laisser faire » de prés de 55 % en 2020 des tonnages destinés à
l’enfouissement, avec des impacts très positifs en terme d’émissions de GES,
Les émissions de GES qui diminuent très fortement (-98 % en 2015 et plus de 100 % en 2020 par rapport
au scénario « laisser faire »), grâce notamment à l’arrêt de l’enfouissement de déchets bruts. La hausse
des quantités valorisées contribue également à cette diminution,
Le bilan énergétique qui évolue très positivement (2 fois plus de consommation évitée en 2020 par
rapport au scénario « laisser faire »), grâce principalement à la hausse des tonnages de déchets faisant
l’objet d’une valorisation matière,
La forte baisse des transports de déchets ménagers par rapport au scénario « laisser faire » de -60 % en
2015 et 2020, qui induit des impacts positifs sur la pollution des milieux (moins de rejet de particules
polluantes de l’air et émissions de GES évitées) et sur les nuisances (atténuation du bruit et du trafic au
niveau local).
Le scénario retenu permet une forte amélioration de tous les indicateurs environnementaux.
Il ressort de l’analyse, les rôles déterminants :
de la valorisation matière et énergétique dans ce volet du bilan environnemental,
de l’importance de la stabilisation des ordures ménagères avant leur enfouissement en centre de
stockage. En effet, les émissions de GES dues au stockage sont beaucoup plus importantes dans le
scénario « laisser faire », du fait de l’enfouissement de déchets non stabilisés, fortement émetteurs de
GES, que dans le Plan révisé,
du taux de captage de biogaz optimal (au moins 70 %, voire 90 % avec l’unité de stockage réversible).
Le Plan révisé permet d’émettre beaucoup moins de GES que le scénario « laisser faire », et permet un
évitement des émissions de GES.
Le PDEDMA a des effets positifs sur l'environnement même si les bilans énergie et GES sont perfectibles.
Si des actions concernant les déchets peuvent être financées par le programme INTERREG V, elles ne
sont pas explicitées dans le programme, ce qui rend difficile l'évaluation des impacts cumulés.
En cas de renforcement de la coopération sur les déchets, notamment à recycler, les impacts cumulés
seront sans doute positifs.
Projet de Plan de Prévention et de Gestion des Déchets Non Dangereux (PPGDND)
Le PPGDND est en cours de révision et n’a pas encore été approuvé par le Département.
Ce Plan a pour objet de coordonner l’ensemble des actions qui sont entreprises tant par les pouvoirs
publics que par les organismes privés dans le domaine de la gestion des déchets. Il favorise pour cela la
réduction des déchets non dangereux à la source et propose un scénario de valorisation et de
rationalisation de la gestion des déchets résiduel aux horizons 2020 et 2026. Il fixe également des objectifs
à atteindre et des préconisations à mettre en œuvre.
Les priorités et actions retenues en matière de prévention sont : Cohérence avec les Programmes Locaux
de Prévention des 5 EPCI et le projet de Plan National de Prévention 2014-2020
Réduction de la production de déchets non dangereux
Responsabilisation des producteurs de déchets
Développement des pratiques de réparation/réemploi
Développement de la sensibilisation et de l’éco-exemplarité
Réduction de la toxicité du flux de déchets
Les priorités et actions retenues en matière de collecte des déchets sont :
Collecte en porte à
Réduction des points noirs (Recommandation R437 CNAMTS)
porte
Collecte DV/Encombrants : réduction progressive du porte à porte, sans planning
Transit
Création de centres de transit pour DND : fonction du positionnement des
équipements structurants
Déchèteries
Poursuite du programme de construction : 53 déchèteries (1/17 850 hab.)
Favoriser les synergies avec les ressourceries / recycleries
Autres dispositions
Création de déchèteries professionnelles : dans zones d’activités ou zones grises.
pour rapprocher le
Déchèteries mobiles en cas de contraintes foncières
service de l’usager
Les priorités et actions retenues en matière de filières de gestion des déchets se basent sur 3
scénarios avec une filière « commune »:
Filière « commune » : tri mécanique des ordures ménagères résiduelles et valorisation énergétique de la
fraction à haut PCI : Outil « multifilières »
Scénario 2a : compostage de la FFOM + valorisation organique
Scénario 2b : méthanisation/compostage de la FFOM + valorisation organique
Scénario 3 : stabilisation de la FFOM + stockage
Le nombre d’installations structurantes prévu par le Plan est 1 UVE et 1 ISDND par bassin.
Les priorités et actions retenues dans le cadre de la révision de ce Plan auront un impact positif sur la
gestion et la valorisation (énergétique et organique) des déchets.
Si des actions concernant les déchets peuvent être financées par le programme INTERREG V, elles ne
sont pas explicitées dans le programme, ce qui rend difficile l'évaluation des impacts cumulés.
En cas de renforcement de la coopération sur les déchets, notamment à recycler, les impacts cumulés
seront sans doute positifs.
Plan Régional Santé Environnement 2011-2015 (PRSE2)
Le Deuxième Plan Régional Santé Environnement 2011-2015 (PRSE2) de la région Réunion a été approuvé
par arrêté préfectoral le 12 avril 2012 et co-signé par le préfet, le président du Conseil régional et la
directrice générale de l'ARS Océan Indien. Le PRSE2 décline et adapte pour La Réunion le second plan
national santé environnement (PNSE2). Il sera révisé en 2015 et intégrera également la région de Mayotte.
Les 23 actions du PRSE2 sont regroupées en 6 thèmes :
- Thème 1 : Aménagement, transport, santé
1.1. Améliorer le cadre de vie vert en zone urbanisée
1.2. Améliorer la qualité de l’habitat
- Thème 2 : Qualité de l’air
2.1. Mieux connaitre la nature des polluants pour contrôler la qualité de l’air notamment dans les lieux
publics
2.2. Mieux connaitre l’environnement allergénique à La Réunion pour adapter les mesures de gestion
2.3. Mieux connaitre l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique
- Thème 3 : eau et santé
3.1. Maitriser la qualité sanitaire de l’eau distribuée
3.2. Maitriser la qualité de l’eau brute captée
3.3. Réduire les polluants à la source
3.4. Mieux gérer les eaux de baignade
- Thème 4 : Habitat indigne
4.1. Relayer et développer le programme national de traitement de l’Habitat indigne
4.2. Créer des mesures ciblées d’accompagnement social
4.3. Renforcer la lutte contre les marchands de sommeil
4.4. Améliorer la connaissance des modalités de lutte contre l’habitat indigne à La Réunion et proposer
des adaptations réglementaires
- Thème 5 : Points noirs environnementaux
5.1. Conforter les filières de traitement des déchets pérennes
5.2. Résorber les rejets aqueux urbains non traités et/ou non conformes
5.3. Réduire les nuisances sonores
5.4. Identifier les sites et sols pollués pour réduire les risques sanitaires
- Thème 6 : Risques émergents à La Réunion et maladies vectorielles
6.1. Renforcer au niveau régional les actions de veille, de surveillance, de recherche et de lutte sur les
zoonoses, notamment la leptospirose
6.2. Evaluer et prévenir les risques d’introduction d’arborivoroses et autres maladies vectorielles à La
Réunion et adapter en permanence la stratégie de lutte
6.3. Renforcer le dispositif de toxicovigilance
6.4. Renforcer la surveillance des résistances bactériennes dans la zone Océan Indien et au-delà (Inde,
Afrique Australe…)
6.5. Renforcer la surveillance environnementale vis-à-vis des polluants émergents
6.6. Renforcer les actions d’information, de formation et de mobilisation sociale en matière de prévention
des risques émergents, maladies vectorielles et zoonoses.
Le programme INTERREG V reprend un certain nombre des enjeux sanitaires identifiés pour La Réunion
par le PRSE2. De nombreuses actions de coopération en termes de formation, prévention et d'accès aux
soins sont prévues de façon bilatérale et via le programme INTERREG V. Les impacts cumulés attendus
seront donc positifs.
6° La présentation successive des mesures prises pour :
a) Éviter les incidences négatives sur l'environnement du plan, schéma, programme ou
autre document de planification sur l'environnement et la santé humaine ;
b) Réduire l'impact des incidences mentionnées au a ci-dessus n'ayant pu être évitées ;
c) Compenser, lorsque cela est possible, les incidences négatives notables du plan, schéma,
programme ou document de planification sur l'environnement ou la santé humaine qui
n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces
effets, la personne publique responsable justifie cette impossibilité.
Les mesures prises au titre du b du 5° sont identifiées de manière particulière.
La description de ces mesures est accompagnée de l'estimation des dépenses
correspondantes et de l'exposé de leurs effets attendus à l'égard des impacts du plan,
schéma, programme ou document de planification identifiés au 5° ;
L’évaluation stratégique environnementale des PO sur les différents enjeux environnementaux doit
permettre d’identifier d’éventuelles alternatives ou dispositions correctrices permettant d’éviter, de
réduire ou de compenser les effets potentiellement négatifs.
Pour ce faire, l’analyse précédente a conduit à déterminer pour chaque action une note déterminant
l’impact, par question évaluative. Sur la base de ces notes, la recherche d’alternatives ou de dispositions
correctrices a été envisagée pour chaque impact négatif. C'est donc pour tous les impacts négatifs, enjeu
par enjeu (case rouge dans la grille d'analyse en annexe) qu'on a recherché des mesures correctrices, et
non sur l'impact global (note pondérée).
L’objectif du présent chapitre est de revenir sur ces mesures pour les préciser. Il s’agit de préconisations
environnementales. Elles constituent des mesures vertueuses pour l’environnement que l’évaluateur
environnement encourage fortement de prendre en compte dans l’attribution des fonds. Ces
préconisations correspondent à des majorations des taux de financement ou de plafonds d'aides.
1. FOCUS SUR LES PRINCIPALES MESURES PROPOSÉES
Les mesures décrites ci-après ne se substituent pas à la réglementation. Il s’agit d’encourager les
démarches environnementale, durable, éco-responsable de prise en compte de l’environnement, même si
non imposées par la réglementation. Elles sont construites dans un double objectif :
-
Inciter les porteurs de projets à mieux prendre en compte l’environnement non seulement au
niveau des opérations attendues mais plus largement au sein de leurs activités ;
Affirmer une volonté forte d’intégration de mesures environnementales au sein des opérations
qui seront soutenues afin d’en limiter les effets négatifs.
Il est rappelé que le type et le niveau de mesure à envisager sont indiqués pour chaque action dans le
chapitre précédent. Les paragraphes suivants ont pour objectif de faire des focus sur certaines mesures
à détailler et doivent donc se lire au regard de l’analyse précédemment réalisée.
Afin de lutter contre le changement climatique et les émissions de GES, ainsi que pour favoriser les
économies d’énergie, il est proposé pour certaines actions d’avoir recours à la dématérialisation, la
visioconférence et les démarche de e-learning afin de réduire les émissions de GES liées au déplacement
de personnes dans la ZOI, ainsi que la consommation de papier et autres supports physiques.
Concernant les échanges de marchandises, il est préconisé de privilégier le FRET maritime dès que
possible.
Enfin, pour réduire les impacts du développement touristique (action la moins vertueuse du POCTE selon
notre évaluation), il est préconisé de favoriser l'écotourisme et l'intégration environnementale.
2. ESTIMATION DES DÉPENSES CORRESPONDANTES
Pour les deux premières mesures, elles sont a priori moins coûteuse que l'alternative. C'est à dire qu'avoir
recours au FRET maritime, aux visioconférences et aux supports dématérialisés est en principe moins cher
que le FRET aérien, les déplacements professionnels et l'impression des plaquettes et autres supports.
Concernant les mesures réductrices proposées sur le tourisme, l’estimation financière des mesures
proposées est délicate. Elle dépend de l’ampleur du projet et du nombre de projets financés.
3. EXPOSÉ DE LEURS EFFETS ATTENDUS À L'ÉGARD DES IMPACTS DES PROGRAMMES IDENTIFIÉS
Les effets attendus des mesures de prescription et de préconisation sont une réduction des impacts
négatifs des PO sur l’environnement.
7° La présentation des critères, indicateurs et modalités-y compris les échéances-retenus :
a) Pour vérifier, après l'adoption du plan, schéma, programme ou document de
planification, la correcte appréciation des effets défavorables identifiés au 5° et le caractère
adéquat des mesures prises au titre du 6° ;
b) Pour identifier, après l'adoption du plan, schéma, programme ou document de
planification, à un stade précoce, les impacts négatifs imprévus et permettre, si nécessaire,
l'intervention de mesures appropriées ;
L’évaluation stratégique environnementale ne constitue pas un exercice autonome. Si elle doit permettre
d’assurer la meilleure prise en compte des critères environnementaux au moment de l’élaboration du
programme opérationnel, l’analyse doit également permettre d’assurer la prise en compte de ces critères
tout au long de la durée de vie du programme.
Un dispositif de suivi et d’évaluation doit donc être intégré au programme opérationnel, afin d’en évaluer
les effets sur l’environnement au fur et à mesure de sa mise en application et d’envisager le cas échéant
des étapes de ré-orientation ou de révision.
Le dispositif de suivi intégré au programme opérationnel est basé sur des indicateurs. On peut rappeler ici
la difficulté à construire des indicateurs qui soient à la fois pertinents au regard des enjeux
environnementaux du territoire et des effets attendus du programme, mais également suffisamment
significatifs ou être compréhensibles du plus grand nombre et facilement renseignables afin de pouvoir
établir un état zéro au moment du lancement du programme. Ceci est encore plus difficile à faire à
l'échelle de l'océan Indien, en l'absence de statistiques à cette échelle.
C'est pourquoi les indicateurs renseignés ici seront à la charge des porteurs de projets, financés via le
POCTE. Ainsi, les porteurs de projets fourniront à l'autorité de gestion un reporting annuel de ces
indicateurs.
Des indicateurs stratégiques sur les impacts attendus du programme opérationnel ont été intégrés au
niveau de chaque mesure proposée.
Le suivi des indicateurs pourra être réalisé dans le cadre du Rapport Annuel d’Exécution conduit dans le
cadre des PO.
8° Une présentation des méthodes utilisées pour établir le rapport environnemental et, lorsque plusieurs
méthodes sont disponibles, une explication des raisons ayant conduit au choix opéré ;
1. MÉTHODOLOGIES EMPLOYÉES
Établissement du profil environnemental
La réalisation du profil environnemental Réunionnais est basée sur un travail de synthèse bibliographique.
Les enjeux environnementaux de La Réunion ont, dans un premier temps, été tirés des documents
suivants :
- Profil environnemental Réunion réalisé par la DEAL Réunion et approuvé en Février 2014 ;
- Profil environnemental établi en préparation des programmes européens 2014-2020 à La Réunion;
- Plan Régional Santé Environnement 2 de La Réunion approuvé le 12/04/2012
Ils ont ensuite généralisés ou non à la zone Océan Indien, après consultation des sources suivantes :
- Document cadre de la stratégie régionale d’adaptation au changement climatique des pays de la
COI, ASCONIT Consultants Octobre 2012
- Projet ISLANDS : Favoriser le développement durable dans la région de l’océan Indien, COI
- Projet ISLANDS, composante « Coral Reef Facility », rapport de vision, Dr Jean-Pascal QUOD,
- Projet ISLANDS, un rapide survol des risques des catastrophes naturelles sur les partenaires du
projet ISLANDS, Commission Océan Indien, R. Guillande, L. Malatre, Sept. 2012
Pour certaines problématiques, un zoom a été réalisé sur un territoire donné et la bibliographie est alors
citée en en-tête.
Puis il a s’agit de baser l’outil d’évaluation sur ces enjeux pour disposer d’une méthodologie permettant
une analyse représentative du cas Réunionnais.
Analyse des impacts environnementaux
La méthodologie de construction de l’outil d’évaluation est exposée précédemment dans le présent
rapport, le lecteur est invité à s’y référer. Une fois l’outil créé, l’analyse des impacts est basée sur la
méthode suivante : l’évaluateur se pose une quinzaine de questions évaluatives pour chaque action
envisagée par le programme et attribue une note servant à caractériser l’impact de l’action sur les
différents enjeux environnementaux identifiés lors de la précédente étape.
L’attribution de réponses aux questions évaluatives et donc l’analyse des impacts environnementaux sont
basées sur des observations faites lors de la réalisation d’études similaires antérieures et sur des analyses
scientifiques et techniques mises au point depuis plus de 20 ans, et reconnues par les services techniques
du Ministère de l’Équipement du Logement et des Transports et de la Mer et, du Ministère de
l’Aménagement de l'Écologie et du Développement Durable ou, validées par ceux-ci.
Cette évaluation correspond à une approche globale des impacts. Grâce à l’expérience acquise sur
d’autres projets, aux observations sur l’environnement et à la documentation disponible, il a été projeté
les impacts prévisibles des actions. Il a ensuite s’agit de proposer les mesures correctives les plus
pertinentes au regard des impacts mis en évidence.
Détermination de mesures correctives
Les observations faites lors de la réalisation d’études similaires antérieures et les analyses scientifiques et
techniques ont permises de proposer les mesures les mieux adaptées, à ce jour, pour réduire les impacts
sur l’environnement relevés précédemment.
2. HISTORIQUE
Les dates clés de la mission d’évaluation environnementale stratégique sont les suivantes :
- Réunion de lancement entre l’AGILE et l’évaluateur environnement : 05/07/13 ;
- Réunion de cadrage réglementaire avec les Services de l’Etat : 20/08/13 ;
- Etablissement d’un rétroplanning : première version = 22/08/13 ; deuxième version = 10/12/13 ;
- Analyse des profils environnementaux: Aout-Septembre 2013 ;
- Construction de l’outil d’évaluation : Septembre – Octobre 2013 ;
- Atelier de travail concernant les indicateurs des PO : 22/10/13 ;
- Projet POCT 2014-2020 et cadre logique : 24/11/2014 ;
- Reprise du rapport selon remarques de la DEAL et de l'AGILE : janvier 2015.
3. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ET LIMITES DE L’ANALYSE
Dans ce rapport environnement, seuls les impacts sur des enjeux environnementaux et sur la santé
humaine ont été analysés.
Par ailleurs, étant donné que ce programme concerne des actions de coopération entre plusieurs pays de
la ZOI (volet transfrontalier et transnational) et par manque d’informations sur la plupart des projets
envisagés, il n'a pas été possible de spatialiser les impacts des programmes sur l'environnement.
De plus, il convient de souligner que la zone concernée par le POCTE est l'agrégation de plusieurs pays et
de certains territoires français. Ce périmètre du POCTE ne correspond ainsi à aucune union monétaire ou
politique. Nous ne disposions ainsi d'aucunes données économiques, sociales ou environnementales
agrégées pour cette zone. Par ailleurs, il n'est alors pas pertinent d'envisager l'enjeu de la gouvernance,
car elle est essaimée dans plusieurs entités de décision politique, de coopération ou de libre-échange.
En outre, certains pays concernés n'ont pas forcément de vision stratégique sur la dimension
environnementale, ce qui ne rend pas aisé la mise en évidence et en commun d'enjeux environnementaux
sur la zone Océan Indien.
Enfin, il ressort que l'appréciation des impacts d'une programme est plus facile lors d'une réelle
transfrontalité, c'est-à-dire lorsque les pays se jouxtent. Ici, les territoires et États sont séparés par des
milliers de kilomètres.
Nous insistons sur le fait que l'état initial présenté ici n'est aucunement exhaustif et consiste en un recueil
des enjeux thématiques environnementaux communs aux différents territoires et jugés prépondérants.
L'orientation ou la proposition contribue-telle …
Questions évaluatives
Axes prioritaires
Objectifs spécifiques
Code
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POCTE - Version du 17/11/14
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1
2
4
7
8
9
5
10
12
3
13
14
15
Actions prévues au POCTE
Note
Renforcement des infrastructures de recherche de
dimension régionale dans les domaines de l’observation
satellitaire et de la sécurité alimentaire (TF)
1
1
1
1
0
-1
+/-
0
0
1
1
0
1
0
6
I.2 et
II.1
Soutien aux projets de recherche collaboratifs et aux
organismes de recherche de dimension régionale
notamment dans les domaines de l'agro-nutrition,
santé/biotechonologies, environnement/biodiversité
(TF/TN)
1
1
0
?
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+/-
0
0
?
0
1
0
0
1
4
I.3 et
II.2
Appui aux démarches de diffusion et de valorisation de
connaissances, d'expertises et de données au service de la
compétitivité et du développement durable (pêche,
aquaculture, projets de développement durable, innovation
dans le domaine de l'énergie (TF/TN).
0
0
0
0
1
1
+/-
0
0
0
1
0
1
1
5
III.1 et
IV.1
Soutien au développement de l'espace d'échanges
économiques de la ZOI, notamment dans les domaines de
l'agro-nutrition et la bio-économie, le tourisme, les TIC /
numérique, l'économie bleue, l'environnement et l'énergie
(TF/TN)
0
+/-
+/-
1
1
+/-
-1
+/-
1
0
1
0
1
1
5
Soutien au développement touristique de la zone océan
Indien (TF/TN)
0
1
0
0
0
+/-
-1
-1
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0
1
1
0
0
Soutien aux actions de coopération régionale en matière
agricole, agro-alimentaire et de développement intégré
des économies rurales (TF)
1
0
0
0
0
0
+/-
+/-
+/-
0
?
+/-
1
?
2
III.4 et
IV.3
Soutien à la gestion durable des pêches dans l'Océan Indien
(TF/TN)
1
1
1
1
0
0
0
0
?
0
1
0
0
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5
V.1 et
VI.1
Renforcement des capacités de réponse aux risques
naturels et au changement climatique (TF/TN)
0
1
1
0
0
0
+/-
+/-
0
1
1
0
0
0
4
VI.2
Actions de coopération sur les risques épidémiologiques et
infectieux (TN)
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
2
VI.3
Actions de veille et de prévention des risques liés aux
activités marines (pollution marine et côtière) et au risque
requin (TN)
0
1
0
1
0
0
0
0
0
1
1
0
0
0
4
VIII.2
Projets collaboratifs visant à développer les outils et
connaissances utiles à la préservation et la valorisation du
patrimoine culturel (TF/TN)
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
VII.1 et
VIII. 1
Mise en réseau et actions conjointes de valorisation et
préservation de l'environnement et de la biodiversité dans
la zone OI (TF)
0
1
?
?
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?
?
0
1
0
1
0
3
IX.1 et
AXE V : Elever le niveau
Elever le niveau de compétence dans la zone
X.1
de compétence
Océan Indien, par la formation initiale et
collective par le soutien
professionnelle, la mobilité et les échanges
IX.2 et
aux actions de formation
d'expérience.
X.2
et d'échanges
Soutien au développement de formations initiales,
professionnelles et supérieures d'excellence dans l'Océan
Indien. (TF/TN).
1
0
0
0
0
0
-1
0
0
0
0
1
0
0
1
Soutien aux actions de mobilité et d'échanges
professionnels favorisant le co-développement de
compétences visant à répondre aux grandes
problématiques de la zone Océan Indien (TN/TF)
1
0
1
1
0
0
-1
1
0
0
0
0
0
?
3
7
7
4
5
2
0
-4
0
0
3
9
3
6
3
AXE I : Accroître le
potentiel international
de recherche et
d’innovation dans
l’Océan Indien
Augmenter l'activité de recherche,
développement et innovation sur des
thématiques partagées au sein de la zone
Océan Indien
Augmenter le nombre de projets exploitant
les résultats de la recherche, les expertises et
les données de centres de recherche
scientifique et technique au service du
développement durable de la zone OI
I.1
AXE II : Soutenir le
développement des
Augmenter le nombre de projets collaboratifs
III.2 et
échanges économiques
à caractère économique entre les acteurs
IV.2
privés de la zone Océan Indien
dans la zone Océan
Indien
III.3
AXE III : Renforcer les
capacités collectives
d’adaptation au
changement climatique,
de prévention et de
gestion des risques
AXE IV : Renforcer les
capacités de
connaissance et de
valorisation du
patrimoine naturel et
Améliorer les capacités de prévention et de
gestion des risques en cas de catastrophes
naturelles, sanitaires et environnementales
dans la zone Océan Indien
Accroitre la valorisation du patrimoine naturel
et culturel de la zone Océan Indien.
Total

ÉVALUATION STRATÉGIQUE ENVIRONNEMENTALE DES

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