Introduction `a LATEX - La page perso de Carl Seleborg
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Introduction `a LATEX - La page perso de Carl Seleborg
Introduction à LATEX Guide de l’étudiant - IUP GMI Dauphine Carl Seleborg 6 octobre 2001 Table des matières 1 Introduction 1.1 Qu’est-ce que le LATEX ? . . . . . . . . . . 1.2 Comment prononcer LATEX . . . . . . . . 1.3 Pourquoi utiliser LATEX - LATEX vs. Word 1.3.1 De très beaux documents . . . . . 1.3.2 Ecriture mathématique . . . . . . 1.4 Ce qu’il faut pour utiliser LATEX . . . . . 1.4.1 LATEX sous UNIX . . . . . . . . . . 1.4.2 LATEX sous Windows . . . . . . . . 1.4.3 LATEX au CRIO . . . . . . . . . . . 1.5 Un premier exemple . . . . . . . . . . . . 1.5.1 Le plus simple document LATEX . . 1.5.2 Un exemple plus complet . . . . . 1.5.3 Les commandes basiques . . . . . . 1.5.4 Syntaxe des commandes . . . . . . 1.5.5 Les commentaires . . . . . . . . . 1.5.6 Les messages d’erreur . . . . . . . 2 Texte normal 2.1 Ce qu’il faut savoir . . . . . . . . . . 2.1.1 LATEX et les paragraphes . . . 2.1.2 Le travail est fait pour vous . 2.2 Alignement des paragraphes . . . . . 2.3 Taille du texte . . . . . . . . . . . . 2.4 Effets et polices de texte . . . . . . . 2.5 Plan d’un document et numérotation 2.6 Notes de bas de page . . . . . . . . . 2.7 Espacements . . . . . . . . . . . . . 2.8 Texte non formaté . . . . . . . . . . 2.9 Tableaux . . . . . . . . . . . . . . . 2.10 Listes et énumérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 1 2 2 3 3 3 4 5 5 5 6 6 8 8 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . des paragraphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 10 10 10 10 11 11 12 12 13 13 13 14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 15 16 16 17 18 18 19 19 19 20 20 3 Ecriture mathématique 3.1 Mode mathématique inline . . . . . . . . 3.2 Mode mathématique display . . . . . . . . 3.3 Construire des expressions mathématiques 3.4 Premiers pas en écriture mathématique . 3.5 Les fonctions et écritures courantes . . . . 3.6 Parenthèses . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.7 Ecrire des matrices . . . . . . . . . . . . . 3.8 Ecrire des systèmes d’équations . . . . . . 3.9 Les espaces en mode mathématique . . . . 3.10 Définition de raccourcis . . . . . . . . . . 3.11 Inclure du texte en mode mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Tables des caractères et symboles 4.1 Les caractères spéciaux . . . . . . . . . 4.2 Les caractères mathématiques accentés 4.3 Les lettres greques . . . . . . . . . . . 4.4 Les symboles mathématiques . . . . . 4.5 Flèches et traits . . . . . . . . . . . . . c 2000 – 2001 Carl Seleborg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 21 21 21 22 23 1 Introduction L’écriture de documents dactilographiés à caractère scientifique est un exercice difficile : il faut souvent alterner entre texte normal et équations mathématiques et autres écritures scientifiques. Si un éditeur quelconque tel que Microsoft Word se charge convenablement de documents textes classiques, il faut parfois des outils spécialisés pour écrire du texte scientifique. Ce document se propose donc de vous faire découvrir un outil extrêmement complet et performant, qui permet de créer des documents — texte ou scientifique — d’une qualité typographique professionnelle. Il s’agit de LATEX, un logiciel de traitement de texte particulièrement puissant. Le but de ce document n’est pas de vous fournir une documentation complète sur l’utilisation de LATEX, mais plutôt de vous apporter des éléments de base pour pouvoir travailler avec LATEX sur des documents simples. Il existe de nombreux documents sur internet expliquant en détail le fonctionnement de ce langage, en particulier The Not So Short Introduction To LATEX2e 1 de Tobias Oetiker, qui constitue une véritable bible pour les utilisateurs. 1.1 Qu’est-ce que le LATEX ? LATEX est un logiciel de traitement de texte : il s’agit d’un outil qui prend en entrée un texte contenant des indications de formatage et qui produit un document au format DVI (Device Independent). La plus grande différence entre LATEX et les éditeurs de texte auquels nous sommes tous habitués (Word, WordPerfect, StarWriter, etc. . .) est que l’édition du document ne montre jamais l’aspect du document en sortie. En fait, un fichier source LATEX est écrit dans un fichier ASCII, exactement comme un programme C. C’est ensuite le processeur LATEX qui s’occupe de formater le document. Enfin, d’autres programmes tels que xdvi permettent d’afficher à l’écran le résultat. LATEX utilise une philosophie différente de celle des autres éditeurs de texte. L’idée est que l’utilisateur ne doit pas perdre son temps à cliquer dans tous les sens pour créer un document. LATEX se charge de formater correctement le texte, de numéroter les titres automatiquement, de créer une page de garde, une table des matières, etc. . . L’utilisateur doit passer le moins de temps possible sur la forme, pour pouvoir se consacrer pleinement à ce qu’il a à dire. Cette philosophie nécessite cependant une certaine habitude : lorsqu’on débute avec LATEX, on passe souvent plus de temps à compiler son fichier source et à vérifier ce que donne l’affichage qu’à écrire son document. C’est avec la pratique qu’on apprend à connaı̂tre petit à petit la manière de travailler de LATEX, et qu’on se met à apprécier le travail qu’il effectue pour l’utilisateur. 1.2 Comment prononcer LATEX Contrairement à ce qu’on pourrait croire, LATEX ne se prononce pas “latex”, mais plutôt “lateque”. Il est vrai, c’est nettement moins amusant, mais si vous prononcez “latex” devant un expert, il risque de vous rire au nez. Soyez prévenus ! 1 L’ouvrage se trouve sous plusieurs formats à l’adresse suivante : ftp ://ee-staff.ethz.ch/∼oetiker/lshort/ 1 1.3 Pourquoi utiliser LATEX - LATEX vs. Word Le fait de devoir écrire un document comme un programme ou une page HTML, sans voir directement le résultat peut rebuter certains qui préfèrent le confort d’un éditeur classique tel que Word. Cependant, l’austérité apparente de l’outil et l’impressionnant nombre de commandes (une bonne cinquantaine) qu’il faut connaı̂tre avant de pouvoir créer des documents pleinement satisfaisants sont parfaitement justifiés par la qualité du document produit. Il faut avant tout accepter que quelqu’un d’autre va s’occuper du formatage pour nous, pour nous soulager de cette tâche qui prend souvent plus de temps qu’on ne veut bien l’imaginer. Il suffit de comparer un document texte créé avec LATEX et une page d’un livre classique pour se rendre compte de ce qu’apporte LATEX. Pourquoi faudraitil passer par un atelier d’imprimerie pour avoir du texte de la même qualité que tous les livres qui sont sur le marché ? LATEX permet de sortir des documents de qualité professionnelle à moindre coût. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un langage réservé à une petite classe d’experts : de nombreux polycopiés de cours, des articles scientifiques et beaucoup d’autres documents issus du monde universitaire sont créés grâce à LATEX. Cela en dit long sur les avantages qu’il offre par rapport à d’autres outils. LATEX offre bien plus de possibilités au niveau des caractères, des symboles et de l’écriture mathématique que n’importe quel autre outil d’édition grand public. LATEX n’inclut pas d’interface graphique. Tout ce qu’il connaı̂t tient dans un fichier ASCII entré par l’utilisateur. De ce fait, ce dernier n’a absolument aucun besoin d’aller cliquer partout pour créer son document : il garde les mains sur le clavier, et gagne ainsi un temps énorme. L’écriture de documents scientifique est réellement plus rapide, une fois bien sûr qu’on connaı̂t les commandes de LATEX, et après quelque temps de pratique. 1.3.1 De très beaux documents Il existe un certain nombre de règles et de traditions en typographie. Prenez n’importe quel livre classique que vous avez chez vous, et comparez-en une page avec une page de texte LATEX. Une des premières constatations est qu’il s’agit sensiblement de la même police de caractères. Il s’agit donc d’une typographie à laquelle nous sommes habitués, et qui est facile à lire (pensez-y : cela fait des décénnies que les imprimeurs rafinent leur art pour que la lecture soit la plus agréable possible). Cela peut paraı̂tre monotone2 , mais il faut savoir que tout l’art de la typographie est de rester la plus discrète possible afin que le lecteur puisse se concentrer sur le texte. En général, dans un livre standard, une ligne de texte contient autour de 65 caractères. Il s’agit d’une longueur au-delà de laquelle les yeux fatiguent plus vite lors de lectures prolongées. LATEX respecte cette règle. C’est pour cela que les documents texte qu’il produit semblent si comprimés dans le sens de la largeur : c’est tout simplement plus agréable à lire. Un document Word de plusieurs pages, voir plusieurs dizaines de pages, devient vite fastidieux à lire s’il s’agit de texte initerrompu. 2 Bien sûr, L AT X propose bien d’autres polices que la police Computer Modern, mais il est E vrai que ce n’est pas aussi simple que sous Word. 2 LATEX gère automatiquement l’espacement des mots pour produire des lignes de même largeur. Ainsi, pas besoin de le préciser : votre document sera correctement aligné par défaut. LATEX connaı̂t aussi relativement bien les règles de césure de mots, si bien qu’il est capable de gérer lui-même les coupures en bout de ligne. Lorsqu’il ne s’en sort pas trop bien, ce qui peut arriver avec des mots contenant des caractères accentués pour lesquels LATEX n’était pas prévu au départ, il est très facile de lui donner des indices sur les endroits où un mot peut être coupé. 1.3.2 Ecriture mathématique Pour ce qui est de l’écriture de mathématiques, LATEX se comporte de manière quasi-parfaite. Il est rare de trouver qu’une formule est mal présentée. L’écriture mathématique est véritablement le point fort de LATEX, ce qui en fait un outil de choix pour rédiger rapidement et simplement de longues pages de calculs fastidieux. La syntaxe de l’écriture mathématique de LATEX se limite à quelques règles intuitives, ce qui permet de vite créer ses propres documents scientifiques sans longue période d’apprentissage. La seule difficulté est de connaı̂tre les commandes adéquates, mais celles-ci sont relativement évidentes et finalement peu nombreuses. 1.4 Ce qu’il faut pour utiliser LATEX LATEX est un pur produit du monde UNIX. Il repose sur un autre langage, TEX, créé en 1977 par Donald E. Knuth, et dont le développement s’est aujourd’hui arrêté : à quoi bon retoucher un programme si celui-ci ne contient plus de bogue ?3 Son appartenance à UNIX l’inscrit dans la philosophie de tous les outils UNIX : une fois qu’on a appris à les maı̂triser, ils offrent une puissance et des possibilités incomparables, sans presque jamais proposer d’interface conviviale ou de gadget marketing. LATEX ne vient donc pas avec un éditeur intégré4 . De ce fait, le premier outil qu’il faut pour écrire des documents LATEX est un éditeur capable de sauvegarder du texte ASCII ; rares sont les systèmes qui ne proposent pas un tel éditeur en standard. Ensuite, il faut bien entendu avoir installé LATEX sur son système. La plupart des systèmes UNIX l’ont intégré, et il en existe une version pour Windows. 1.4.1 LATEX sous UNIX Sous UNIX, la commande pour compiler un fichier LATEX est la suivante : $ latex fichier.tex Traditionellement, les fichiers source LATEX portent l’extension .tex, mais il ne s’agit que d’une convention. 3T EX est l’un des seuls logiciels au monde de cette taille à pouvoir se vanter de ne plus comporter de bogues. 4 Il existe cependant des éditeurs WYSIWYG pour UNIX, mais leur utilisation enlève à LATEX presque tous ses avantages en terme de souplesse et de rapidité. 3 Après compilation de votre fichier source, LATEX produit un certain nombre de fichiers (4 au moins), dont le fichier résultat : fichier.dvi. Pour afficher ce fichier à l’écran, il existe plusieurs outils, mais le plus répendu est certainement xdvi : $ xdvi fichier.dvi Dans le cas de xdvi, comme pour la plupart des afficheurs de DVI, il est intéressant de le lancer en tâche de fond : ces programmes ont la particularité de mettre automatiquement à jour leur affichage lorsque le fichier DVI change. On peut ainsi voir de manière presque immédiate les modifications qui sont apportées au document. On peut également imprimer le résultat très simplement. Il existe un format de fichiers, le format PostScript, qui est reconnu par la plupart des imprimantes UNIX. Pour convertir votre fichier DVI au format PostScript, il suffit de taper la commande : $ dvips fichier.dvi -o fichier.ps Ensuite, il ne vous reste plus qu’à envoyer ce nouveau fichier fichier.ps à l’imprimante de votre choix, avec la commande lpr : $ lpr fichier.ps Notez que le format PostScript est largement présent sur internet, et qu’il existe de nombreux programmes pour afficher à l’écran les fichiers de ce type, le plus répendu étant xghostview. D’ailleurs, les documents LATEX comportent en général quelques petites imperfections lorsqu’ils sont au format DVI, mais ces imperfections partent lors de la conversion en PostScript. 1.4.2 LATEX sous Windows Un outil de la qualité de LATEX n’a bien entendu pas mis longtemps à franchir la barrière pour se retrouver sous Windows. L’installation est relativement simple, et il existe une très bonne page Web qui contient toutes les instructions nécessaires : www.math.auc.dk/∼dethlef/Tips/introduction.html Attention toutefois : l’auteur de cette page préconise l’utilisation de l’ultrapuissant éditeur Emacs pour Windows. Or, il faut savoir que l’utilisation de cet éditeur est ardue, et d’une complexité parfois déconcertante. Je vous recommande d’utiliser un éditeur plus classique, tel que UltraEdit5 , un petit éditeur ASCII très complet, et qui permet de configurer ses menus pour recevoir des commandes MS-DOS choisies par l’utilisateur : ceci est très pratique pour lancer rapidement une compilation LATEX sur le document en cours. Sinon, le logiciel WinEdt6 est un éditeur également puissant, conçu en pensant à LATEX. 5 www.ultraedit.com 6 www.winedt.com 4 Le paquet d’installation pour Windows, qui s’appelle MiKTeX, vient avec une multitude d’outils de tous poils pour faire non seulement du LATEX, mais aussi du TEX (l’outil à la base de LATEX), de la conversion de documents, entre autres au format PDF, ainsi qu’un programme pour afficher les DVI (Yap). Il s’agit donc d’un paquet très complet pour faire du LATEX sous Windows. Si vous suivez bien les instructions, l’installation est relativement aisée. Une fois l’installation correctement effectuée (et l’ordinateur redémarré), l’utilisation de LATEX sous Windows est largement similaire à celle sous UNIX : C:\> latex fichier.tex7 Vous pouvez également convertir votre fichier : PostScript PDF C:\> dvips fichier.dvi -o fichier.ps C:\> pdflatex fichier.tex Utilisez ensuite le viewer approprié pour visionner le résultat (Yap pour les DVI, GSView pour les PostScript ou Acrobat Reader pour les PDF). 1.4.3 LATEX au CRIO Il est parfaitement possible de faire du LATEX au CRIO UNIX de Dauphine, mais il y a un certain nombre de manipulations à effectuer avant de pouvoir travailler. Pour ce qui est de l’éditeur, vous pouvez utiliser au choix le bloc-notes de Solaris ou XEmacs pour les plus hardis. Les deux conviennent parfaitement pour éditer des fichiers ASCII. Le programme latex est disponible sur le serveur cid250b. Veillez donc à faire un rlogin pour être sur ce serveur lorsque vous lancez LATEX. Ce n’est d’ailleurs pas une mauvaise idée de garder un terminal ouvert sur cid250b, dans le répertoire de votre document, afin de pouvoir facilement recompiler votre fichier sans avoir à réouvrir un terminal, rechanger de serveur, etc. . . Lorsqu’il s’agit de visionner le résultat, il faut passer par xdvi qui se trouve sur le serveur cid250a. Cependant, il vous suffit de le lancer une seule fois, car il met automatiquement à jour le résultat lorsque vous recompilez votre document. 1.5 Un premier exemple Il est temps maintenant de voir à quoi ressemble un fichier LATEX. 1.5.1 Le plus simple document LATEX Nous allons voir ici le plus simple document LATEX qu’on puisse écrire. Nous expliquerons par la suite les différentes balises et instructions du document : \documentclass{article} \begin{document} Coucou. \end{document} 7 Bien entendu, il faut se placer dans le répertoire du fichier source. 5 La compilation et l’affichage de ce document produit simplement une page blanche avec écrit le mot “Coucou.” (n’oubliez pas de lancer xdvi pour voir le résultat). Nous constatons qu’un document LATEX se compose à priori de texte normal (c’est notre “Coucou.”) et d’instructions : on appelle cela des commandes. Dans cet exemple, toutes les commandes prennent un paramètre. 1.5.2 Un exemple plus complet Voyons maintenant un exemple un peu plus complet. Nous allons créer un document avec un titre, du texte, et une équation mathématique. Cela nous permettra de faire un rapide tour de ce qu’est LATEX. \documentclass[a4paper,12pt]{article} \usepackage[latin1]{inputenc} \usepackage[french]{babel} \usepackage{amsfonts} \usepackage{latexsym} \title{Je r^ ale...} \author{Robert Einstein} \begin{document} \maketitle S’il m’avait écouté, Albert aurait écrit sa théorie de la relativité avec \LaTeX! \begin{displaymath} E = m c^2 \end{displaymath} \end{document} Décortiquons un peu cet exemple. 1.5.3 Les commandes basiques Les commandes en LATEX sont les éléments commençant par “\”. Il s’agit de mots ayant une signification spéciale pour LATEX et qui agissent sur le résultat en sortie. Les commandes peuvent prendre des paramètres, et certaines prennent même des paramètres optionnels. Voici trois exemples de commandes : \maketitle \title{Je r^ ale...} \frac{2x}{5} \usepackage[french]{babel} Aucun paramètre 1 paramètre : “Je râle...”’ 2 paramètres : “2x” et “5” 1 paramètre, “babel”, 1 paramètre optionnel, “french” Dans le cas où la commande prend un paramètre optionnel, celui-ci est placé devant le(s) paramètre(s) obligatoire(s). 6 Profitons-en pour expliquer à quoi servent les quelques commandes de notre exemple : en effet, il s’agit de commandes que vous placerez au début de presque tous vos documents. \documentclass{article} : LATEX connaı̂t plusieurs classes de documents, chacune ayant une incidence sur le résultat en sortie. Cependant, nous resterons dans la classe article qui est la seule dont nous ayons réellement besoin. Vous pouvez changer la taille par défaut de la police, en utilisant 10pt, 11pt ou 12pt dans les options. Cette commande est obligatoire. \usepackage : en LATEX, un peu comme en C, on peut importer des librairies extérieures ; on parle de packages. Chaque package peut apporter son lot de commandes, ou alors peut modifier le comportement de LATEX. Les quatre packages utilisés dans l’exemple ci-dessus sont ceux que vous utiliserez presque à chaque fois. LATEX est un processeur de texte d’origine américaine. De ce fait, il ne s’attend pas, de manière standard, aux caractères que nous utilisons en France, en particulier les accents et le “ç”. Heureusement pour nous, quelqu’un a décidé d’inclure ces caractères dans LATEX : c’est ce que fait le package inputenc. Pour préciser que nous souhaitons avoir les caractères latins, nous ajoutons le paramètre latin1. Sans cette commande en début de fichier, les caractères accentués seraient tout simplement ignorés par LATEX. LATEX est capable de créer par lui-même une page de garde, une table des matières, et bien d’autres choses très utiles. Le problème est que par défaut, ces options sont en anglais. Le package babel, avec l’option french, nous permet de spécifier à LATEX que notre document est écrit dans la langue de Molière (le Français, quoi). Enfin, deux packages supplémentaires seront d’une grande utilité pour nous : latexsym et amsfonts. Ces deux packages nous permettent d’utiliser un vaste éventail de symboles et de polices, en particulier les symboles mathématiques. \title, \author, \date : ces commandes permettent à LATEX d’avoir les informations nécessaires pour créer tout seul une page de garde simple. La commande \title permet de donner le titre du document. \author prend le nom de l’auteur. Dans le cas où il y a plusieurs auteurs, leurs noms peuvent être séparés par la commande \and : \author{Boule \and Bill}. Enfin, \date permet de donner la date à laquelle le document a été créé. Cependant, si aucune date n’est donnée, LATEX utilisera la date à laquelle le document est compilé. Une astuce pour éviter que LATEX ne mette de date est d’utiliser \date{}. Une fois toutes ces précisions apportées, LATEX peut générer la page de garde avec \maketitle. \begin{document}, \end{document} : en LATEX, des parties de texte peuvent se trouver dans un environnement particulier. Ces environnements sont délimités par les commandes \begin et \end. Tout document LATEX doit contenir l’environnement document. Il est à noter que certaines commandes ne sont pas autorisées dans l’environnement document, comme par exemple \author ou \usepackage. D’autres ne peuvent se trouver dans l’environnement document, comme \maketitle. 7 1.5.4 Syntaxe des commandes Une commande LATEX s’applique en réalité au caractère suivant immédiatement la commande. Dans le cas où c’est une seconde commande qui suit la première, elle est entièrement prise en compte (paramètres inclus bien sûr). Mais si la commande ne s’applique qu’au caractère suivant, comment englober plusieurs caractères ? Vous l’aurez sans doute déjà deviné, on utilise pour cela les accolades. Prenons l’exemple de la commande \textbf qui sert à mettre le texte en gras. \textbf Coucou \textbf{Coucou} \textbf \LaTeX → → → Coucou Coucou LATEX Il y a un autre effet intéressant à noter avec les commandes. Après une commande, à moins d’utiliser les accolades, LATEX ignore les espacements jusqu’au prochain caractère. On peut également utiliser un contre-oblique suivi d’un espace. Voici une illustration : \LaTeX est très bien \LaTeX{} est très bien \LaTeX\ est très bien → → → LATEXest très bien LATEX est très bien LATEX est très bien Enfin, soyez vigilant quand à la casse (majuscules/minuscules) : comme presque tout ce qui nous vient de la planète UNIX, LATEX y est très sensible. \LaTeX est une commande, \latex est une erreur. 1.5.5 Les commentaires Il est tout à fait possible d’inclure des commentaires dans votre fichier source LATEX. Le premier type de commentaire commence par le caractère % et se termine à la fin de la ligne : je tape mon texte... % et j’ignore la fin de la ligne Le second type de commentaire fait appel à l’environnement comment, qui se trouve défini dans le package verbatim : Je suis satisfait de cette partie-ci, \begin{comment} mais vraiment pas de celle-là. \end{comment} Cette seconde forme est plutôt pratique pour ignorer toute un bloc de votre fichier, sans pour autant le supprimer complètement. Voici une petite idée pour une utilisation pratique des commentaires : un document LATEX devient vite relativement long (en particulier lorsqu’il s’agit d’un rapport de projet), et étant donné qu’il s’agit d’un fichier ASCII, quel que soit le contenu, tout se ressemble. Il devient alors parfois difficile de retrouver 8 rapidement une section. Au CRIO UNIX, il existe une commande qui s’appelle banner : $ banner message Cette commande affiche à l’écran le message donné en paramètre sous forme de gros caractères composés de “#”. Il est parfois pratique d’inclure ces messages grossis en commentaires dans un fichier LATEX, par exemple avant chaque grande partie d’un document, afin de vite les retrouver en faisant défiler le fichier. C’est toujours frustrant de parcourir trois fois le fichier de long en large avant de trouver le petit mot qu’on souhaitait corriger. 1.5.6 Les messages d’erreur LATEX se comporte comme un compilateur : il compile son fichier d’entrée, et s’il rencontre des erreurs, il vous les signale. Cependant, son attitude diffère légèrement de celle d’un compilateur C classique : au premier message d’erreur, LATEX vous affiche la ligne, ce qui ne va pas, et attend votre réponse. Le plus simple est alors de corriger l’erreur, puis de l’interrompre (CTRL-C) et de le relancer. Pour ce qui est des messages d’erreurs, vous tomberez quasiment toujours sur les 2 mêmes : Undefined control sequence : La commande que vous avez tapé n’existe pas ou a été mal écrite. Extra }, or forgotten $ : il s’agit probablement d’une expression mathématique inline que vous avez oublié de refermer. Regardez bien votre ligne, pour vérifier que vous avez refermé tout ce que vous avez ouvert (paramètre ou expression mathématique inline). Toutes les autres erreurs sont en général dérivées de la seconde : pensez bien à vérifier vos accolades lorsque LATEX rencontre une erreur que vous ne comprenez pas vraiment (il faut dire que LATEX a une manière de s’exprimer un peu cryptique). LATEX est très à cheval sur les principes d’édition, et en particulier sur la largeur de ses lignes. Ainsi, il n’est pas rare qu’il vous affiche des messages pour vous prévenir qu’une ligne est trop longue ou trop courte. Cependant, il ne s’agit que de messages de mise en garde qui n’empêchent pas LATEX de compiler votre document. 2 Texte normal Dans cette section, nous allons voir tout ce qu’il faut savoir pour créer des documents contenant du texte. Encore une fois, les informations ne sont pas exhaustives, et rien ne vaut une bonne documentation bien complète (comme le “lshort” présenté en introduction) une fois qu’on maı̂trise les éléments de base. 9 2.1 2.1.1 Ce qu’il faut savoir LATEX et les paragraphes LATEX a une façon bien précise de voir les paragraphes. Il ne saute pas de ligne entre deux paragraphes, et indente la première ligne. Le changement de paragraphe est indiqué dans votre fichier source par une ligne vide entre deux paragraphes : un seul retour à la ligne est vu par LATEX comme un espace. Si vous souhaitez forcer un retour à la ligne (sans pour autant démarrer un nouveau paragraphe), vous pouvez utiliser le symbole “\\”. Constatez par vous-même le résultat sur ce paragraphe-ci : la ligne d’au-dessus est bien coupée, et la nouvelle ligne n’est pas indentée. Si vous souhaitez réellement une ligne vierge entre deux paragraphes, vous pouvez utiliser la commande \bigskip immédiatement au début du paragraphe que vous voulez séparer de son prédécesseur. Enfin, pour laisser le reste de la page vierge, vous pouvez utiliser la commande \clearpage. 2.1.2 Le travail est fait pour vous LATEX offre un compromis : il vous permet de gagner beaucoup de temps, mais il faut accepter de lui déléguer la responsabilité de mettre en page votre document. De toute façon, comme nous l’avons dit juste avant, il le fait très bien, et il est rare d’être mécontent d’un document LATEX. Ne perdez donc pas de temps à changer à tout prix l’aspect de votre document : cela n’en vaut pas la peine, et ne fait en général que baisser la qualité en sortie. LATEX se propose de s’occuper de vos titres et de les numéroter automatiquement pour vous (sans se tromper, contrairement à Word . . . Combien de fois avez-vous passé trop de temps à remettre tous les titres en place en travaillant avec ce dernier ?), ce qui lui permet en plus de vous proposer de créer la table des matières de votre document. Tout cela est fort sympathique de sa part, mais il faut se soumettre à sa présentation. En général cependant, vous constaterez qu’il n’y a pas grand chose à redire à sa manière de travailler. Alors profitez-en ! Laissez LATEX faire le travail ingrat pour vous, et concen-trez-vous sur ce que vous avez à dire. Après tout, le fond est plus important que la forme. 2.2 Alignement des paragraphes Par défaut, LATEX se débrouille pour que toutes les lignes de votre paragraphe soient de longueur égale. Pour cela, il augmente ou diminue légèrement l’espacement entre les mots, afin d’obtenir une bonne longueur. Lorsqu’il y a trop de mots sur la ligne, LATEX sait où couper les mots pour retrouver une longueur de ligne acceptable. Cependant, il est parfois des cas où on préfère avoir des paragraphes alignés à droite, centrés ou alignés à gauche, sans pour autant avoir les lignes de même longueur. Pour cela, LATEX propose les trois environnements suivants : flushleft pour l’alignement à gauche, flushright pour l’alignement à droite, et center pour centrer le texte. 10 \begin{flushleft} De la gauche \end{flushleft} \begin{center} vers \end{center} \begin{flushright} la droite \end{flushright} 2.3 Taille du texte Si vous pouvez préciser la taille par défaut de la police de votre document dans les options de la commande \documentclass, il est parfois nécessaire de modifier la taille d’un mot seulement. Plusieurs commandes existent pour cela, avec leurs tailles respectives : \tiny \scriptsize \footnotesize \small \normalsize \large \Large \LARGE \huge \Huge On peut donc jouer avec les tailles au milieu du texte. Détail important : ces commandes ne s’appliquent pas uniquement à leur paramètre (en réalité, elle n’en ont pas), mais à tout le texte qui va suivre. Ainsi, si vous utilisez la commande \Large et que vous oubliez par la suite de revenir à \normalsize, toute la suite de votre document sera écrite en grande taille. Une astuce pour éviter cela est d’enfermer la commande et la partie du texte dont vous voulez changer la taille entre accolades : J’ai fait une {\LARGE très grosse} b^ etise, alors je me fais {\tiny tout petit}. J’ai fait une 2.4 très grosse bêtise, alors je me fais . tout petit Effets et polices de texte Vous pouvez également modifier votre texte en lui appliquant différents effets. Voici les plus classiques : 11 \textit{...} \emph{...} \textbf{...} \textsc{...} \underline{...} \textrm{...} \texttt{...} \textsf{...} → → → → → → → → italique italique (à préférer) gras petites majuscules souligné roman machine à écrire sans serif Bien sûr, rien ne vous empêche de combiner plusieurs effets (sauf dans quelques cas). 2.5 Plan d’un document et numérotation des paragraphes Nous l’avons déjà dit et répété : LATEX peut s’occuper automatiquement des titres de sections et de sous-sections. Non seulement, il les formate selon leur place dans la hiérarchie de votre plan, mais il les numérote automatiquement, et vous laisse la possibilité de créer une table des matières. Voici les commandes pour fabriquer des titres : \section{...} \subsection{...} \subsubsection{...} \paragraph{...} \subparagraph{...} \appendix{...} → → → → → → Grande partie d’un document (1) Sous-partie immédiate (1.1) Sous-sous-partie (1.1.1) Titre de paragraphe (non numéroté) Sous-titre de paragraphe (non numéroté) Modifie la numérotation La commande \appendix est un peu spéciale : une ne prend pas d’argument, mais change la numérotation des titres de chiffres en lettres. Pour créer la table des matières, il vous suffit d’insérer la commande \tableofcontents à l’endroit où vous la voulez. Laissez-moi toutefois apporter une précision à ce sujet : LATEX passe une seule fois sur un document lorsqu’il le compile, si bien qu’il ne lui est pas possible de créer la table des matières qui se trouve en début de document avec les titres qui se trouvent après. Pour remédier à cela, LATEX génère à chaque compilation un fichier .toc qui contient le plan de votre document. Il utilise ensuite les informations contenues dans ce fichier pour créer votre table des matières à la prochaine compilation. Ceci fait qu’il faut compiler deux fois de suite votre document si vous avez changé les titres, afin que la table des matières soit correctement mise à jour. Cette manière de gérer le plan d’un document est très pratique : avant de commencer à remplir, faites d’abord le plan du document ! 2.6 Notes de bas de page Pour insérer une note de bas de page, utilisez la commande \footnote{...}. Le texte que vous placerez entre accolades sera le corps de votre note (vous pouvez également lui appliquer des effets de texte). LATEX s’occupe de les numéroter. Alors, l’extra-terrestre me dit qu’il avait une faim de glutz\footnote{sorte de klapoutz à poil dur}. 12 2.7 Espacements Il est possible d’insérer dans votre document des espaces horizontaux ou verticaux d’une longueur donnée. Utilisez pour cela les commandes respectives \hspace et \vspace : On laisse \hspace{1.15cm} des espaces! Au niveau des unités, LATEX connaı̂t les centimètres (cm) et les points (pt). 2.8 Texte non formaté Il est parfois utile d’inclure du texte non formaté dans un document, pour afficher par exemple un morceau de code source quelconque. Il existe deux moyens de le faire : la commance \verb et l’environnement verbatim. Lorsque LATEX rencontre un morceau de texte non formaté, il ignore tout simplement les caractères qu’il y rencontre et se contente de les afficher tels qu’ils viennent. Il ignore notamment les {} et les \, qu’il est d’habitude interdit d’inclure tels quels dans le texte8 . La commande \verb se comporte légèrement différemment des autres commandes au niveau du regroupement. On peut bien sûr l’appliquer à plusieurs caractères, mais nous venons de voir qu’après cette commande, LATEX ignore les accolades. La solution est de remplacer celles-ci par des barres verticales : \verb|texte|. Pour l’environnement verbatim, il y a moins de surprises. Il faut cependant savoir que dans les deux cas, LATEX utilise la police “machine à écrire” qui est plus large, et n’applique pas tout seul les retours à la ligne : si votre ligne est trop longue, elle peut sortir de la page ! 2.9 Tableaux Lorsqu’il s’agit de présenter des informations sous forme de tableaux, LATEX vous propose l’environnement tabular, avec sa syntaxe plutôt exotique. Voyons tout de suite un exemple assez complet, que nous commenterons après : \begin{tabular}{|l|l|cr|} \hline \textbf{Artiste} & \textbf{Titre} \hline Dido & Thank You Counting Crows & Mr Jones Jamiroquaı̈ & Virtual Insanity \hline \end{tabular} & \hspace{0.5cm} & \textbf{Durée} \\ & & 3:38 \\ & & 4:31 \\ & & 4:07 \\ Ce code produit le résultat suivant : 8 Reportez-vous aux tables de caractères spéciaux en fin de document pour connaı̂tre les commandes de substitutions des caractères de contrôle de LATEX 13 Artiste Dido Counting Crows Jamiroquaı̈ Titre Thank You Mr Jones Virtual Insanity Durée 3 :38 4 :31 4 :07 Le fonctionnement général d’un tableau LATEX est le suivant : vous commencez par préciser le nombre de colonnes grâce au second paramètre (qui dans notre cas est le {|l|l|cr|} - nous reviendrons tout de suite sur sa signification), puis vous entrez vos informations, ligne par ligne, en changeant de colonne grâce au caractère “&”. C’est une description relativement grossière mais qui montre le principe de fonctionnement d’un tableau. Voyons maintenant plus en détail chacun des éléments du tableau, en commençant par ce second paramètre, légèrement énigmatique. Le texte des colonnes d’un tableau peut être aligné à gauche, à droite ou centré. Vous précisez donc le nombre de colonnes en donnant pour chacune d’elle son alignement : l pour gauche, c pour centré et r pour droite. Bien sûr, il faut mettre ces lettres dans l’ordre des colonnes auquelles elles s’appliquent. Les barres verticales placées entre les lettres sont là pour indiquer qu’entre deux colonnes, vous voulez avoir un trait vertical. Donc, pour résumer, nous avons un tableau de 4 colonnes, les deux premières sont alignées à gauche, la troisième est centrée et la quatrième est alignée à droite. De plus, nous avons des traits verticaux partout (même en bordure du tableau), sauf entre les deux dernières colonnes. Voyons maintenant la disposition des informations dans le tableau. On entre les informations ligne par ligne. Pour passer à la colonne suivante, on utilise le symbole “&” (il faut donc qu’il y ait sur chaque ligne exactement un symbole “&” de moins qu’il n’y a de colonnes). Pour passer à la ligne suivante, on utilise le symbole “\\”. Enfin, pour insérer des lignes horizontales entre les lignes, il suffit de placer la commande \hline à l’endroit souhaité (attention : la commande \hline ne doit pas être suivie d’un symbole “\\”). Il est possible de faire bien d’autre choses avec les tableaux, mais nous nous contenterons de ces principes de base pour notre petite introduction au LATEX. 2.10 Listes et énumérations LATEX connaı̂t trois façons de faire des listes : les énumérations, les listes et les descriptions. Un bon exemple vaut mieux qu’un long discours : Installation : \begin{enumerate} \item Branchez votre ordinateur \item Allumez-le \item Appelez l’assistance technique. \end{enumerate} Qu’est-ce qui ne va pas? \begin{itemize} \item Vous avez mal branché l’ordinateur \item Vous avez oublié qu’il y avait 14 une panne de courant dans l’immeuble \item[*] Vous avez installé Windows \end{itemize} Solutions : \begin{description} \item[Renvoyez] votre ordinateur \item[Passez] sous Linux \end{description} Installation : 1. Branchez votre ordinateur 2. Allumez-le 3. Appelez l’assistance technique. Qu’est-ce qui ne va pas ? – Vous avez mal branché l’ordinateur – Vous avez oublié qu’il y avait une panne de courant dans l’immeuble * Vous avez installé Windows Solutions : Renvoyez votre ordinateur Passez sous Linux Vous constatez qu’il est relativement aisé de modifier le symbole d’une liste du type itemize. Vous pouvez sans aucun problème imbriquer plusieurs listes de types différents. 3 Ecriture mathématique Entrons maintenant dans le vif du sujet et apprenons à dompter ce fauve de l’écriture mathématique qu’est LATEX (grrrr). Nous entrons dans un tout nouveau monde syntaxique, bien différent du LATEX que nous avons vu jusqu’à présent. 3.1 Mode mathématique inline Il existe deux façons de passer du mode “normal” au mode mathématique. Ou plus précisément, il existe deux modes mathématiques. Le premier mode, que nous allons voir dans cette partie, est le mode inline, c’est-à-dire qui s’insère dans les lignes de texte normal. Ceci nous permet par exemple d’ajouter, au milieu de cette phrase que ∀x ∈ R+ , x ≥ 0, sans pour autant couper la phrase ou changer de mode d’édition. Le mode mathématique inline commence et termine par le symbole $. Ainsi, l’exemple ci-dessus s’écrit : ...de cette phrase que $\forall x \in \mathbb R_+, x \ge 0$, sans... 15 Vous constatez que ce symbole $ permet d’utiliser des symboles non utilisables autrement. Essayez par vous-même d’écrire ces mêmes commandes en dehors du mode mathématique, vous verrez que LATEX ne sera plus votre ami. Oublier de refermer le mode mathématique inline ou l’oublier purement et simplement est une erreur fréquente, et correspond au second message d’erreur le plus fréquent en LATEX. Soyez vigilant ! Précisons finalement qu’il existe un second moyen de délimiter le mode mathématique inline, grâce à l’environnement math. 3.2 Mode mathématique display L’autre mode mathématique est le mode dit display, qui correspond à l’environnement displaymath, un mode plus solide qui permet notamment à LATEX d’écrire de manière correcte la plupart des expressions mathématiques volumineuses (il utilise une forme plus compacte pour le mode inline). Ce dernier, comme son petit frère avec le symbole $ possède également un raccourci d’ouverture et de fermeture : \[ et \] respectivement. Voici un exemple : \[ I = \int_a^b f(x) dx \] Ce n’est pas difficile. Le résultat poduit est exactement le suivant : Voici un exemple : b Z I= f (x)dx a Ce n’est pas difficile. Comme vous le constatez, le mode display ne s’insère plus dans le texte : il démarre une nouvelle ligne automatiquement (qu’il centre au milieu de la page), ce qui lui permet de prendre la place qu’il veut pour les expressions mathématiques. Que donnerait cette même ligne avec le mode inline ? Nous Rb aurions I = a f (x)dx, ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose (observez la taille et la forme des intégrales, par exemple). Pour obtenir une écriture plus développée, utilisez donc le mode display pour écrire des mathématiques : une ligne par bloc display, vous aurez ainsi le meilleur résultat. Si vous souhaitez voir vos équations alignées à gauche plutôt que centrées en mode display, insérez l’option fleqn en tant que paramètre optionnel de la commande \documentclass : \documentclass[a4paper,12pt,fleqn]{article} 3.3 Construire des expressions mathématiques Maintenant que nous savons entrer en mode mathématique, il faudrait savoir construire les expressions qui donneront plus tard toute sa valeur à notre rapport de projet mathématique (et un point en plus dans la note). Comme pour les commandes normales (entendez par là les commandes du mode texte), les “commandes” du mode mathématique ne s’appliquent qu’au 16 premier caractère qui suit. Pour grouper alors plusieurs caractères en une expression, utilisez là encore les accolades. Regardez bien la différence : → e^ax \ne e^{ax} ea x 6= eax C’est donc avec les accolades qu’on construit les blocs de base des expressions mathématiques. Sachez que LATEX n’élimine pas les parenthèses redondantes de vos expressions ! Au passage, pour utiliser l’accolade dans une expression, utilisez le symbole \{ ou \}. 3.4 Premiers pas en écriture mathématique Voyons maintenant les bases de l’écriture mathématique, en commençant par les indices et les exposants, grâce aux symboles _ et ^ : x1 xy Cnp ai0 3 22 x_1 x^y C_n^p a^{i_0} 2^{2^3} Ces quelques exemples vous donneront tout de suite le fonctionnement général des indices et des exposants en LATEX. Voyons maintenant les opérations classiques : a+b a−b ab I ×J 2x \frac{2x}{4} 4 Là encore, aucune difficulté majeure. La liste des symboles en fin de document est là pour vous rappeler les symboles les plus courants. Pour ce qui est des fractions, on constate que la commande \frac prend deux paramètres : un numérateur et un dénominateur. Il est bien sûr possible d’imbriquer les fractions et les expressions : \frac{\frac{1}{n}+e^n}{n} a + b a - b ab I \times J 1 n + en n Souvenez-vous que LATEX ne prend pas en compte vos espaces : adoptez donc une convention d’écriture des expressions mathématiques qui vous plaise et qui soit lisible. Lorsque 70% de votre document sera constitué d’expressions mathématiques, vous serez très heureux de pouvoir vous relire correctement ! 17 3.5 Les fonctions et écritures courantes Voyons maintenant une petite liste de symboles et de fonctions courantes en mathématiques : n X \sum_{i=1}^n x_i i=1 n Y \prod_{i=1}^n x_i xi xi i=1 Z b f (x)dx \int_a^b f(x) dx a √ a+b lim en \sqrt{a+b} \lim_{n \to +\infty} e^n n→+∞ ln x cos x \ln x \cos x 3.6 Parenthèses Dans des expressions mathématiques, on fait souvent varier la taille des différents délimiteurs d’expressions tels que les parenthèses ou les crochets. En LATEX, il existe deux façons de donner une taille correcte à ses parenthèses (la même règle s’applique bien sûr aux crochets et aux accolades, moyennant pour ces dernières un antislash \ devant le symbole) : vous pouvez préciser la taille directement, ou vous pouvez laisser LATEX les dimensionner pour vous. Voici comment préciser les tailles explicitement : \big( \Big( Bigg( \big[ \Big[ h Bigg[ " \big\{ \Big\{ n Bigg\{ ( L’autre solution est de laisser LATEX calculer les tailles pour vous : 1 \left(\frac{1}{x}\right) x En imbriquant les \left( et \right), LATEX s’occupe de calculer les bonnes tailles. Là encore, cela fonctionne très bien avec les accolades et les crochets. 18 3.7 Ecrire des matrices Pour écrire des éléments sous forme de tableaux, comme les matrices, on peut utiliser l’environnement array qui fonctionne de manière analogue à l’environnement tabular en mode texte : X = \left( \begin{array}{cc} 1 & 2 \\ 3 & 4 \end{array} \right) On obtient : X= 3.8 1 3 2 4 Ecrire des systèmes d’équations Lorsqu’on écrit un système d’équations (ou une résolution numérique), on écrit chaque étape sur une nouvelle ligne, en s’alignant sur le signe =. L’environnement eqnarray* est là pour faire exactement ce travail. Il met en place pour vous un tableau à trois colonnes, celle du milieu étant prévue pour recevoir le signe (qui, bien sûr, peut être n’importe quel symbole) : \begin{eqnarray*} x & = & 5 + 3 \\ & = & 8 \end{eqnarray*} On obtient : x = 5+3 = 8 3.9 Les espaces en mode mathématique En mode mathématique, LATEX déduit les espacements directement de la formule, et ne tient pas compte des espaces que vous placez dans le fichier source. Cependant, il est parfois souhaitable d’inclure des espaces à certains endroits dans les formules. Voici une petite liste de commandes pour inclure des espaces plus ou moins grands dans une expression mathématique : a a a a a \, \: \; \ ab ab ab ab ab b b b b b 19 a b a b a \quad b a \qquad b Enfin, sachez que la commande \! permet d’inclure un espacement négatif. On obtient alors ab au lieu de ab. 3.10 Définition de raccourcis Lorsqu’on travaille sur un document LATEX, en particulier lorsque le document devient un peu long, on retrouve très souvent les mêmes groupes de commandes, qu’il est fastidieux de retaper à chaque fois. Ceci est d’ailleurs vrai en mode texte normal, auquel ce paragraphe s’applique aussi. LATEX propose, pour éliminer les groupements de commandes redondants, de définir des raccourcis, ou plutôt des macro-commandes, qui peuvent même prendre des paramètres. Une fois un raccourci défini, vous pouvez l’utiliser à travers tout votre document comme une commande normale. La définition de commandes se fait en début de document, avant d’entrer dans l’environnement document : \newcommand{\nom_de_commande}[n]{definition} Dans cet exemple général, \nom de commande est le nom de votre nouvelle commande. Si cette commande existe déjà, LATEX refusera votre nouvelle commande et génèrera une erreur lors de la compilation : dans ce cas, si vous souhaitez tout de même utiliser ce nom-là, utilisez plutôt la commande \renewcommand qui fonctionne de la même façon. Ensuite, n est le nombre d’arguments de votre commande. Si vous ne précisez pas de nombre d’arguments, LATEX considèrera qu’il n’y a pas d’argument à votre commande. Puis, vient la définition de votre commande. Dans ce bloc, écrivez les commandes qui remplaceront votre raccourci lors de la compilation. Pour préciser un paramètre, utilisez #1 pour le premier paramètre, #2 pour le second, etc. . . Voici une petite liste de mes raccourcis préférés : \newcommand{\posinf}{+\infty} \newcommand{\neginf}{-\infty} +∞ −∞ Z \newcommand{\integ}[2]{\int_{#1}^{#2}} \integ a b → \newcommand{\ensR}{\mathbb{R}} \newcommand{\ssi}{\quad\Leftrightarrow\quad} R P \ssi Q → P n X b a \newcommand{\sumin}{\sum_{i=1}^n} i=1 Cela raccourcit énormément les lignes d’écriture mathématique, ce qui n’est pas un mal ! 3.11 Inclure du texte en mode mathématique Parfois, il est bien utile d’inclure un ou deux mots de français normal dans une expression mathématique. Or LATEX met systématiquement en italique tous 20 ⇔ Q les caractères alphabétiques qu’il rencontre dans une telle expression, car il les considère comme des noms de variables ou de fonctions. Pour éviter ce phénomène, vous pouvez temporairement sortir du mode mathématique grâce aux commandes \textrm ou \mathrm : \[ x = e^y \quad \textrm{c’est-à-dire} \quad \ln x = y \] x = ey 4 c’est-à-dire ln x = y Tables des caractères et symboles LATEX connaı̂t un grand nombre de symboles en tous genres. Voici une petite liste non-exhaustive des symboles qu’on peut utiliser. Pour être sûr de pouvoir tous les utiliser, n’oubliez-pas d’importer les packages latexsym et amsfonts. 4.1 Les caractères spéciaux \& \% \{ \$ \dag \P \copyright 4.2 & % { $ † ¶ c \ “a” | £ § # $\backslash$ ‘‘a’’ $|$ \pounds \S \# Les caractères mathématiques accentés Ces caractères ne sont accessibles qu’en mode mathématique : \hat{a} \check{a} \acute{a} \dot{a} \breve{a} 4.3 â ǎ á ȧ ă \bar{a} \tilde{a} \grave{a} \ddot{a} \vec{a} Les lettres greques Lettres greques minuscules : 21 ā ã à ä ~a α γ ζ θ ι λ ν o $ % ς υ ϕ ψ \alpha \gamma \epsilon \zeta \theta \iota \lambda \nu o \varpi \varrho \varsigma \upsilon \varphi \psi β δ ε η ϑ κ µ ξ π ρ σ τ φ χ ω \beta \delta \varepsilon \eta \vartheta \kappa \mu \xi \pi \rho \sigma \tau \phi \chi \omega Lettres greques majuscules : \Gamma \Theta \Xi \Sigma \Phi \Omega 4.4 Γ Θ Ξ Σ Φ Ω \Delta \Lambda \Pi \Upsilon \Psi ∆ Λ Π Υ Ψ Les symboles mathématiques < \le \ne \sim \subset \subseteq \in \forall \infty + \times \cup \sum_a^b < ≤ 6= ∼ ⊂ ⊆ ∈ ∀ ∞ + × ∪ b X > \ge \simeq \approx \supset \supseteq \notin \exists \pm \circ \cap \prod_a^b a Z a b \int_a^b \bigcap_a^b > ≥ ' ≈ ⊃ ⊇ ∈ / ∃ ± − ◦ ∩ b Y \bigcup_a^b a b \ b [ a a 22 4.5 Flèches et traits \leftarrow \rightarrow \leftrightarrow \Leftarrow \Rightarrow \Leftrightarrow \uparrow \Uparrow \updownarrow \mapsto \nearrow \swarrow ← → ↔ ⇐ ⇒ ⇔ ↑ ⇑ l 7 → % . \longleftarrow \longrightarrow \longleftrightarrow \Longleftarrow \Longrightarrow \Longleftrightarrow \downarrow \Downarrow \Updownarrow \longmapsto \searrow \nwarrow 23 ←− −→ ←→ ⇐= =⇒ ⇐⇒ ↓ ⇓ m 7−→ & -