Estrecho(s). Miradas cruzadas sobre las representaciones de Gibraltar
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Estrecho(s). Miradas cruzadas sobre las representaciones de Gibraltar
Estrecho(s). Miradas cruzadas sobre Détroit(s). Regards croisés sur las representaciones de Gibraltar les représentations de Gibraltar (Antigüedad y Edad Media) (Antiquité, Moyen Âge) 11-‐12 avril 2013 – Casa de Velázquez Résumés des communications Lieu de rencontre et de passage très fréquenté et bien connu, non seulement des Phéniciens et des peuples d'Afrique, mais aussi des Grecs et des Romains, et a fortiori des pouvoirs qui s’en sont disputé le contrôle au Moyen Âge, le détroit de Gibraltar n’en a pas moins été pensé comme un seuil, une frontière, parfois une limite infranchissable, que ce soit de la mer vers l’Océan ou encore entre l’Europe et l’Afrique. La recherche portant sur l’imaginaire de cette zone s’est souvent contentée de procéder à un inventaire des mythes et des merveilles, centré sur l’identification de leur origine et de leur transmission, sans accorder d’attention aux contextes historiques et culturels d’élaboration. Ce colloque cherchera, à partir de contributions variées, touchant autant l'histoire de la science géographique et l'historiographie en général, que la navigation, la pêche, l'administration et la propagande, les croyances et pratiques religieuses, à rendre compte dans leur diversité des processus de construction des représentations de cet espace singulier. * * * Manuel Albaladejo Vivero -‐ Universitat de València « Las Columnas de Heracles en el imaginario griego » Este trabajo trata acerca de la imagen literaria que ofreció la literatura griega sobre la zona del Estrecho de Gibraltar, área básicamente relacionada con las Columnas de Heracles y la ciudad de Gadir. Es necesario advertir que las diversas informaciones contenidas en las obras de los autores griegos más tempranos no deben ser entendidas de una manera puramente geográfica, sino simbólica, a modo de advertencia a propósito de los extremos del mundo conocido, que estaba representado por la existencia misma de las Columnas. Ya en pleno siglo V a.C., aparecen en la obra de Heródoto otros datos sobre la península Ibérica, en concreto, sobre el legendario reino de Tartessos, plagado de riquezas. Los autores griegos posteriores, como Polibio y Estrabón, buenos conocedores de la realidad geográfica del Estrecho, no abandonaron del todo la antigua concepción mítica del espacio, a pesar de contar con instrumentos suficientes como para realizar una adecuada representación de la zona; esto seguramente se debió a su voluntad de no desautorizar a los primeros escritores que habían forjado una imagen duradera de las Columnas de Heracles y su entorno. Gonzalo Cruz Andreotti -‐ Universidad de Málaga « Geografía y mito en la visión del extremo occidente: cuestión de identidades » En el mundo extremo occidental arcaico los flujos coloniales no parecen conducir a señas de identidad excluyentes, o al menos no exclusivamente, en el marco de la geografía de los límites, antes al contrario: unos y otros (incluyendo posiblemente a las poblaciones autóctonas) parecen compartir una mitología liminar de raíces orientales, que sólo la literatura helenístico-‐romana presentará como exclusiva, aunque haya algunos trazos de esta continuidad integradora. Yann Dejugnat -‐ Université Bordeaux III « Le détroit de Gibraltar dans le récit de voyage d’Ibn Battuta (XIVe siècle) » La description d’al-‐Andalus en général, et de Gibraltar en particulier, occupe une place de choix dans le récit de voyage (rihla) d’Ibn Battûta (m. 1368). Les chercheurs ont attribué cette prolixité au rédacteur de l’ouvrage, Ibn Juzayy, qui, originaire de ce pays et bon connaisseur des lieux, aurait ainsi cherché à exalter les mérites de sa patrie. Sans nier cette dimension, le but de cette communication est de comprendre plus profondément le statut symbolique accordé à Gibraltar, en replaçant sa description dans la logique d’ensemble du récit. Gibraltar apparaît alors comme une montagne emblématique, la « montagne de la victoire » (jabal al-‐fath), porteuse d’une double mémoire : celle de la conquête d’al-‐Andalus, par les troupes arabes en 711, et celle du triomphe des Almohades en 1161. Base du jihad contre les chrétiens, Gibraltar apparaît aussi comme un nouveau Sinaï, un lieu de révélation, où le sultan mérinide, destinataire de l’ouvrage, entend relever le flambeau du califat. Christian Grataloup -‐ Université Paris VII « Géohistoire du détroit de Gibraltar » Un détroit sépare et unit, à la fois entre les terres et entre les mers. Le détroit de Gibraltar peut être considéré comme le lieu archétypique de la limite Nord/Sud. Cette séparation est à la fois représentation, entre « continents », entre l’Europe et l’Afrique, selon une partition que l’Europe a rendue – temporairement ? – universelle, et une limite historique, « civilisationnelle », entre le « Nord » et le « Sud ». C’est dire que cette césure n’a rien d’éternel. Aujourd’hui, limite parfois mortelle de la « forteresse Europe », elle peut n’être plus qu’un gradient. Orthogonalement, le passage maritime étroit sépare et relie la Mer et l’Océan. Il fut longtemps le point ultime de l’écoumène, le Couchant, la partie la plus en bas des mappemondes médiévales littéralement « orientées », donc l’opposé de l’Eden. Au moment où les cartes occidentales sont finalement construites avec les Nord « en haut », le détroit devient le passage vers le grand large, l’élargissement de l’Europe, d’abord en direction des iles atlantiques qui remplacent l’imaginaire Atlantide, puis des nouveaux mondes dont la saisie par l’Ouest mène à la genèse du « Sud ». Arthur Haushalter -‐ École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid) « Les colonnes d’Héraclès et l’Occident dans la Géographie de Ptolémée » Dans la Géographie de Ptolémée, la description régionale de l’œcumène est organisée en periorismoi, terme qui désigne des zones définies par des limites géographiques, ethniques ou politiques. Ainsi, celui qui y cherche le détroit d’Héraclès doit pour ainsi dire réunir deux de ces secteurs, du reste assez éloignés l’un de l’autre : la Bétique (2, 4, 2-‐16) et la Maurétanie Tingitane (4, 1, 1-‐16). Pour qui utilise les cartes régionales correspondant aux instructions du géographe (livre 8), une difficulté s’ajoute : les deux pinakes n’ayant pas la même échelle, on ne saurait reconstituer la carte en les assemblant. Pourtant, on ne peut croire que Ptolémée ait négligé de construire une image du détroit, à l’échelle régionale comme à celle de l’ensemble du monde connu. Erwan Le Balch -‐ UMR 8167 (Orient & Méditerranée, Paris) « D'une rive à l'autre. Le « mythe » politique omeyyade entre jihād et construction des légitimités berbères » Le détroit de Gibraltar est, du XIe au XIVe siècle, le témoin privilégié des grandes évolutions dynastiques survenues, dans l'Occident musulman, suite à la chute du califat omeyyade de Cordoue. En effet, les différentes conquêtes berbères, almoravide, almohade puis mérinide, ont initié d'importantes transformations tant sur le plan culturel que spatial. Dans cette communication nous souhaitons présenter un état de ces mutations à travers l'angle de la rupture politique instaurée par le jihād et des moyens mis en œuvre par les dirigeants pour légitimer leur autorité. Didier Marcotte -‐ Université de Reims Champagne-‐Ardenne « Détroits et euripes dans la physique grecque » En tant que produit de l'interaction de la terre et de la mer, le détroit fait partie des entités marines les plus observées et les plus étudiées par la physique grecque, qui y a reconnu un des témoins les plus éloquents de l'histoire naturelle de l'œkoumène sur la très longue durée. De l'euripe à l'ouverture océanique, il a fait l'objet d'un essai de typologie parmi les plus diversifiés qu'accuse le vocabulaire grec de la géographie. Emmanuelle Tixier du Mesnil -‐ Université de Paris Ouest Nanterre La Défense « Le Détroit de Gibraltar vu par les géographes arabes du Moyen Âge, une question d'échelles » La géographie semble à première vue la discipline la mieux placée pour rendre compte d’un espace puisqu’elle se propose tout à la fois de le décrire, de le délimiter et, par un subtil jeu d'échelles, de l'insérer dans un tableau plus vaste ou au contraire d'en isoler la présentation. La géographie arabe médiévale, héritière de la science grecque, produit à partir du IXe siècle des traités qui entendent décrire le monde tout en faisant la part belle au dâr al-‐islâm, au domaine de l'Islam. Au sein de celui-‐ci, al-‐Andalus, la partie islamique de la péninsule Ibérique, occupe une place variable qu'il revint aux géographes andalous eux-‐mêmes de décrire avec minutie. Or, du Xe siècle au XIVe siècle, les plus éminents d'entre eux, al-‐Râzî (Xe siècle), al-‐‘Udhrî, al-‐Bakrî (XIe), al-‐ Zuhrî, al-‐Idrîsî (XIIe) puis al-‐Himyarî (XIVe siècle), ont produit des traités de géographie, décrivant au fil des pages un territoire qui se rétractait comme peau de chagrin sous les coups de boutoir de la Reconquista chrétienne. Quelles visions successives livrent-‐ils du territoire andalou, et surtout quel traitement réservent-‐ils à cet espace essentiel à la délimitation de la Péninsule qu'est le Détroit de Gibraltar? Emmanuelle Vagnon -‐ UMR 8167 (Orient & Méditerranée, Paris) « Le détroit de Gibraltar dans les cartes marines européennes du XVe et XVIe siècle : toponymie et iconographie » Les cartes marines, élaborées à la fin du Moyen Âge en Occident sont d’abord centrées sur le bassin méditerranéen, avant de s’étendre à d’autres espaces maritimes du monde exploré par les Européens. Le détroit de Gibraltar, porte de la Méditerranée, est un des éléments structurants de ces cartes, dès le XIIIe siècle, à la fois sur le plan de la construction cartographique que sur le plan de la mise en scène géopolitique de l’espace. D’une part, le dessin des cartes repose en grande partie sur la détermination de l’axe de la mer Méditerranée de Gibraltar à Alexandrie. D’autre part, le détroit, perçu comme une frontière, reçoit une attention particulière de la part des cartographes. Nous examinerons ces deux aspects en prêtant attention à l’évolution de la représentation du détroit, du XVe siècle au XVIe siècle. Antonino Zumbo -‐ Università di Messina « Pescare negli Stretti: l’alieutca antica dalle Colonne d’Ercole al Ponto Eusino fra realtà e ‘mirabilia’ » Se superare i ‘mostri’ a presidio degli Stretti è prova eroica di ardimentoso valore, in tali luoghi pericolosi per la violenza delle correnti anche la pesca si configura come caccia ‘eroica’ (théra) in quando forma di predazione di grossi esemplari (kéte), dunque propriamente designata come kéteia. Di conseguenza il pescatore, quasi guerriero del mare, si avvale di strumenti adeguati a tale tipologia alieutica: grandi reti e tridente, prerogativa questo di Poseidone ed omologo della lancia dell’eroe epico. Su tali premesse viene qui presa in considerazione la caccia/pesca del tonno considerata nella sua migrazione dallo Stretto di Gibilterra, allo ‘Stretto’ di Sicilia, al Bosforo, al Ponto Eusino; del pesce spada, particolarmente esercitata nello Stretto di Messina; e del delfino (pesca empia!), praticata lungo le coste dell’Eubea e della Tracia. Esaminando le fonti antiche relative alla ‘caccia’ suddetta, risulta evidente l’omologia delle tecniche e dell’utilizzo degli instrumenta per tale forma di predazione (sempre esercitata collettivamente nella ‘lotta’ pescatore contro kéte agelaîa ), preceduta e seguita da precise manifestazioni folklorico-‐rituali rispondenti (o in contrasto) a peculiari mirabilia relativi, per esempio, alla parziale cecità del tonno, allo scarso visus del pesce spada, all’eros coniugale del medesimo, alla philía del delfino, all’usanza dei pescatori di Scilla nel ‘600 di interloquire in greco (sic) col pesce spada, secondo la testimonianza del viaggiatore gesuita Atanasio Kircher. Percorrendo i fili della tradizione, risulterà così che tanto le tecniche dell’antica kéteia -‐pur modernizzate-‐ tanto il contestuale corollario di azioni ‘rituali’ si mantengono costanti nel tempo, forse anche per effetto dei tanti mirabilia sedimentati nel folklore delle tante generazioni di pescatori degli Stretti, che ab antiquo operavano inter utrumque mare periclitantes.