Edito : Vive les pros de la sociale

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Edito : Vive les pros de la sociale
Journal n° 89
Septembre 2008
Le petit journal des associations et institutions sociales, caritatives et humanitaires
de la région dunkerquoise
Edito : Vive les pros de la sociale
page 1
Pour un projet
d’atelier
d’expression
p. 3
Conversation avec
Jean-Bernard
Campagne
responsable de la
PASS
p. 4 et 5
Le coin de l’observatoire
Les demandes de
dépannage :
plus de 1000
au 1° semestre
p. 6
On est toujours les
meilleurs de
quelque chose :
pour une observation
sérieuse
p. 7
La chaîne de la solidarité
Lors de la journée de refus de la misère 2007
Les 7 et 8 novembre
Les Assises de la
solidarité locale :
le programme
p. 8
Au Carrefour des solidarités, Page 1 sur 8
Edito
Agenda
Mercredi 3 septembre
Rendez-vous citoyen
organisé par ACL Proxipol
à 14 h 30
à la Maison des services
boulevard de l’aurore
à Saint Pol sur mer
Jeudi 4 septembre
Rencontre de préparation de
la journée du refus de la
misère
à 17 h
au CCAS de Dunkerque
10 rue de la Maurienne à
Dunkerque
Vendredi 12 septembre
Groupe de parole n° 2
à 14 h
au Carrefour des solidarités
15 rue de l’écluse de Bergues à
Dunkerque
Vive les pro
de la sociale !
Pour beaucoup d’associations et d’institutions membres de notre
réseau, leur vitalité et leur efficacité sociale reposent sur la
présence de professionnels en leur sein. Parfois même, leur
présence est prépondérante non seulement dans la mise en
œuvre du projet associatif ou institutionnel mais aussi dans le
choix des orientations.
C’est dire que lorsque l’un d’entre eux, surtout s’il a un poste de
direction, quitte l’association ou l’institution, mais aussi lorsqu’il
arrive
dans
ce
nouveau
poste,
cela
représente
un
bouleversement important. C’est tout un pan de mémoire qui se
fissure. C’est une nouvelle histoire qui commence à se construire.
Evidemment, c’est avant tout l’affaire de l’association ou de
l’institution concernée. Mais le réseau que constitue le Carrefour
des solidarités n’y est jamais insensible, surtout lorsque ces
professionnels ont su participer activement à la vie de ce réseau
et le marquer de leurs initiatives et de leurs propres visions. Et
nous souhaitons que ceux ou celles qui les remplaceront
reprennent aussi ce flambeau là.
Le travail social n’est jamais un long fleuve tranquille. Il y faut du
courage, de la constance, parfois de la hargne, souvent de la
témérité. Au fond, les pros qu’on aime vous laissent toujours
avec de belles réussites, mais aussi avec quelques bleus.
Qu’importe si le service des personnes qui vivent les plus grandes
difficultés s’y est retrouvé et a fait quelques belles avancées.
A se revoir donc, Jean-Pierre, Frédéric et les autres. Bienvenue à
ceux ou celles qui reprendront le flambeau.
Le comité de rédaction
Jeudi 18 septembre
Groupe de parole n°1
à 14 h
au Carrefour des solidarités
15 rue de l’écluse de Bergues
à Dunkerque
Mardi 30 septembre
Conseil d’administration
à 18 h
au Carrefour des solidarités
15 rue de l’écluse de Bergues à
Dunkerque
Au Carrefour des solidarités, Page 2 sur 8
Pour un projet d’atelier d’expression
Pourquoi cet atelier ?
Parce que nous avons constaté que les personnes qui vivent les plus grandes
difficultés ont une vision du monde qui nous intéresse et qu’il est intéressant de
faire connaître. Parce qu’elles savent, mieux que d’autres, exprimer leurs
souffrances, leurs espoirs et leurs réussites. Parce que, souvent, quand on est
confronté chaque jour à trouver les moyens pour survivre soi-même et pour faire
vivre ses proches, on a ni le temps ni l’occasion d’exprimer cette richesse et
encore moins le temps de développer ses moyens d’expression. Parce qu’elles
trouvent rarement les cœurs et les esprits intéressés par ce qu’elles ont à dire.
L’un des objectifs majeurs du Carrefour des solidarités est de développer la
citoyenneté des personnes qui vivent les plus grandes difficultés. Il est inscrit,
depuis l’origine, dans les statuts de l’association. Or le premier exercice de la
citoyenneté est de parler aux autres et d’être entendu par eux. Tout ce qui
permet de développer cette prise de parole et cette écoute fait donc partie de
notre travail de tous les jours. Nous développons depuis plusieurs années par
différents moyens cette prise de parole et cette écoute : par le rassemblement
régulier des témoignages, par l’édition dans notre journal de conversations avec
ces personnes, par la diffusion parfois des poèmes que certains nous donnent.
Un atelier, pour quoi faire ?
Mais nous sentons bien que peu de personnes maîtrisent tous les aspects de
leurs paroles. Une chose est de décrire très simplement ce que l’on vit et ce que
l’on ressent, autre chose est de prendre la parole en public et de se faire
entendre. Une chose est de parler librement, autre chose est d’écrire, permettant
ainsi que ce qu’on a à dire soit entendu par beaucoup plus de monde que
l’assistance immédiate. La parole passe. L’écrit reste. Et puis, la parole n’est pas
le seul moyen de s’exprimer et ne permet pas toujours de dire tout ce qu’on a
envie de dire. La photo, la vidéo sont aussi des moyens de parler. Il existe bien
évidemment d’autres moyens de s’exprimer. C’est ainsi que certaines d’entre
elles mènent depuis plusieurs années des ateliers d’expression plastique ou
encore d’expression théâtrale.
L’atelier projeté n’a pas d’autres fins que de permettre à ses participants de
développer les moyens d’expression qui sont liés à l’écriture.
Y aurait-il une spécificité dunkerquoise ?
Il s’agit là d’une question bizarre pour nous, posée par Anne. Bizarre, parce que
nous n’avons pas le sentiment que la misère soit différente d’ailleurs. Encore que
certains amis de la rue nous disent préférer Dunkerque à cause de son accueil.
Mais Anne a été impressionnée par le nombre d’associations qui se sont mises en
réseau au sein du Carrefour des solidarités. Ce n’est pas leur nombre qui est
exceptionnel. C’est le réseau qu’elles ont formé localement dans le seul but de
répondre au mieux à la demande des gens. Et quand on y réfléchit, le seul début
d’explication est la lointaine culture de « frères de la côte », habitués à se serrer
les coudes loin des pouvoirs centraux et étatiques.
Quel impact pour les participants et pour les organisateurs ?
La dignité du citoyen est de pouvoir parler aux autres des affaires de la cité et
d’être entendu. C’est une des conditions de la solidarité. La première exclusion
vécue est celle de devenir transparent aux yeux des autres. Parler et se faire
entendre, voilà l’impact essentiel pour les participants. Quant aux organisateurs,
outre cet objectif, ce qu’ils recherchent c’est d’accumuler de l’expérience en ce
domaine et de la transmettre à tous.
Au Carrefour des solidarités, Page 3 sur 8
Depuis plusieurs
mois, nous
projetons
d’organiser, avec
les associations qui
le souhaiteraient et
pour les personnes
qui vivent les plus
grandes difficultés,
un atelier
d’expression. Entre
temps, nous avons
rencontré une
documentariste,
Anne, qui souhaitait
elle-même recueillir
sous forme audiovisuelle la vision
que ces personnes
ont d’elles-mêmes
et du monde. Les
projets se sont
croisés et tentent
de s’articuler. Elle
nous a posé, pour
construire son
propre projet, une
série de questions.
Nous vous
partageons nos
réponses.
Conversation avec Jean-Bernard Campagne
Responsable de la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (P.A.S.S.)
Il est médecin,
directeur du service
des urgences du
Centre hospitalier de
Dunkerque et
responsable de la
Permanence d’accès
aux soins de santé ou
PASS. Le public visé
par cette permanence
est essentiellement
composé des
personnes qui vivent
les plus grandes
difficultés sociales.
C’est dire, a priori,
que c’est un service
qui devrait être connu
de l’ensemble des
associations et
institutions qui font
de l’action sociale.
Thérèse Caulier et
Jean-Marie Gueuret
l’ont rencontré au
début de l’été,
histoire de faire
mieux connaissance
et de confronter les
points de vue.
Pour accéder à son bureau, il nous a fallu suivre un dédale de couloirs et
d’escaliers, juste au dessus des urgences du Centre Hospitalier de Dunkerque.
Tout est encore neuf. L’accueil est sympha. L’environnement immédiat ne fait
rien transparaître du stress qu’on s’attend à trouver dans un service d’urgence,
même si on sent bien qu’il ne faudra pas s’éterniser plus que le temps qui nous
a été imparti.
« Officiellement, la PASS n’a eu à faire, en 2007 », commence-t-on, « qu’à 80
personnes. C’est étonnement peu au regard des plus de 10 000 personnes que
rencontrent les associations qui pratiquent l’aide alimentaire, par exemple. »
« C’est vrai. » nous répond J.B. Campagne, « la PASS est un service prévu par
le code de la santé dans les établissements de santé. Elle a pour mission
d’accueillir les personnes qui vivent les plus grandes difficultés sociales ou pour
les accompagner dans leurs relations avec les différents services hospitaliers
ainsi qu’avec les autres acteurs de santé. Manifestement pourtant, elle n’est
pas assez connue aussi bien des usagers potentiels, des services de l’hôpital ou
des partenaires de l’action sociale. C’est bien pourquoi notre dernier comité de
pilotage a décidé de faire un effort important de communication. Je vais
renouveler l’information de mes collègues et de leurs services au sein de
l’hôpital. Je compte bien sur votre aide pour diffuser le plus largement possible
ce que nous sommes et ce à quoi nous devrions servir. »
Au fil de nos échanges, trois problèmes apparaissent pour lesquels les solutions
ne sont évidentes ni pour les uns ni pour les autres.
« Pourquoi est-ce si difficile pour les associations et pour les intervenants
sociaux d’avoir de l’information sur les problèmes concrets rencontrés par les
personnes qu’ils suivent ? », lui a demandé Thérèse Caulier. « On n’est plus
capable, ensuite, d’avoir un accompagnement social pertinent, voire, cela
génère de l’incompréhension ou des oppositions dommageables pour les
personnes en difficulté. » « C’est un vrai problème », a immédiatement
reconnu J.B. Campagne. « Mais, rappelez-vous, que ce qui se passe entre un
médecin et une personne relève de la confidentialité. Nous y sommes d’autant
plus sensibles que le droit des malades a été de façon bienvenue encore
développé ces dernières années. C’est normalement à la personne elle-même
de décider de ce qu’elle veut dire et à qui. Cela n’appartient ni au médecin ni à
son équipe. » « Mais l’intervenant social est tenu à la même discrétion voire à
la même confidentialité. Cela ne l’empêche pas de partager sous le même
sceau de la confidentialité avec d’autres intervenants sociaux, » a rappelé
Thérèse. « C’est effectivement quelque chose à analyser et à voir. Nous nous
trouvons parfois en présence de personnes qui vont devoir poursuivre un
traitement et nous ne sommes pas sûr qu’elles vont réellement le suivre. Car
ce n’est pas à nous, service hospitalier, d’assurer ce suivi. »
« C’est d’ailleurs, » a poursuivi J.B. Campagne, « l’une des incompréhensions à
notre égard. Nous n’avons ni la mission, ni les moyens, comme service
hospitalier, d’assurer les suivis ordinaires des soins. Nos interventions se font
soit dans l’urgence, soit dans le cas d’interventions spécialisées importantes.
Nous n’avons ni à tenir le rôle du médecin de ville ni à assurer des soins
infirmiers de longue durée. » « C’est un vrai problème pour les associations, »
a renvoyé Thérèse. « Les personnes concernées sont souvent celles qui
éprouvent les plus grandes difficultés dans une relation régulière et continue
avec des intervenants sanitaires. Les associations qui assurent une présence
sociale et humaine sont démunies sur ce point. De plus, elles ne trouvent que
très rarement l’appui de médecins en ville voire les services infirmiers
adéquats. Il faudra que nous affrontions ensemble cette question.»
Au Carrefour des solidarités, Page 4 sur 8
« Il nous faut aborder une dernière question qui nous tient à cœur, » a finalement dit
Thérèse. « Pourquoi la PASS ne se déplace-t-elle jamais auprès de ceux qui vivent
dans la plus grande précarité ? Je veux parler des personnes migrantes de passage
sur notre territoire. Ne serait-ce pas à elle d’assurer ce service de première ligne
plutôt qu’à des médecins et infirmières volontaires démunis des moyens
essentiels ? » « Là-dessus », a répondu J.B. Campagne, « je sais que nous ne
sommes pas d’accord. Le service d’urgence de l’hôpital n’a pas les moyens humains
et matériels d’assurer ce service. Ce n’est pas non plus sa vocation.» « Pourtant, » a
poursuivi Thérèse, « à Calais, la PASS se déplace pour être au plus près d’une
population démunie et qui présente des pathologies qui demandent des réponses
urgentes. Alors pourquoi pas ici ? » « Mon service n’en a pas les moyens. »
Dialogue franc et ouvert. Autant de questions donc à travailler dans le cadre du
comité de pilotage de la PASS auquel participent des associations de notre réseau.
Les Permanences d’accès aux soins de santé : PASS ?
Définition officielle
Les permanences d’accès aux soins de santé (PASS) sont des cellules de prise en charge médico-sociale, qui doivent
faciliter l’accès des personnes démunies non seulement au système hospitalier mais aussi aux réseaux institutionnels ou
associatifs de soins, d’accueil et d’accompagnement social.
En application de l’article L6112-6 du code de la santé publique, les établissements publics de santé et les
établissements de santé privés participant au service public hospitalier mettent en place, dans le cadre des programmes
régionaux pour l'accès à la prévention et aux soins (PRAPS), des permanences d'accès aux soins de santé (PASS), qui
comprennent notamment des permanences d'orthogénie, adaptées aux personnes en situation de précarité, visant à
faciliter leur accès au système de santé, et à les accompagner dans les démarches nécessaires à la reconnaissance de
leurs droits. Ils concluent avec l'Etat des conventions prévoyant, en cas de nécessité, la prise en charge des
consultations externes, des actes diagnostiques et thérapeutiques ainsi que des traitements qui sont délivrés
gratuitement à ces personnes.
Composition de son comité de pilotage
Pour le Centre Hospitalier de Dunkerque : le directeur et la directrice des soins
Pour la PASS : le responsable médical de la PASS (Dr JB Campagne) et un cadre supérieur de santé
Pour la DDASS : un responsable
Pour la CPAM : un responsable
Pour les associations de prise en charge des personnes en difficulté : une représentante du Carrefour des
solidarités, de l’Armée du salut (Fondation), de l’AAE, de l’AFEJI, de la CAO, du CCAS de Dunkerque, de Médecin du
monde
Pour les médecins généralistes : une personne à désigner,
Pour le secteur de santé mentale : une personne à désigner
Le docteur Jean-Bernard Campagne
fera une présentation de la P.A.S.S
Permanence d’accès aux soins de santé
Au cours du
Petit déjeuner de l’action sociale
du Jeudi 23 octobre
La pensée du mois :
Trébucher peut prévenir une chute.
[ Thomas Fuller ]
Au Carrefour des solidarités, Page 5 sur 8
Les demandes de dépannage
Plus de 1000, au 1° semestre
Le coin de l’observatoire
L’une des tâches des associations caritatives et humanitaires est de répondre à tout instant et dans
l’urgence aux demandes de nos concitoyens les plus démunis. Ceux qui se présentent sont dans une
situation extrême : rien à manger dans les jours qui viennent, aucune ressource pour s’acheter le
minimum de vêtements nécessaires, etc. Six associations, membres du Carrefour des solidarités, se sont
mises d’accord avec les partenaires institutionnels ou associatifs pour établir une fiche de suivi de ces
demandes. C’est grâce à elles que nous pouvons connaître un peu mieux ces situations. Voici ce qu’on peut
en dire à la mi-année.
Combien sont-ils ?
1020 ménages sont venus frappés à la porte des
associations depuis le début 2008. Ce chiffre est à
peu près équivalent à celui de l’année passée à la
même époque.
Les dépannages réalisés ont concernés 2 810
personnes, dont 1 391 enfants.
Dans 60 % des cas, il s’est agi d’un adulte seul,
dont un peu moins de la moitié avait des enfants à
charge.
Par qui sont-ils envoyés ?
Toutes les personnes qui font une demande de
dépannage sont envoyées par une autre
organisation qui assure, normalement, leur suivi
social.
Quelles sont les associations qui
ont répondu à ces demandes de
dépannage ?
Dans 46 % des cas, c’est la Croix Rouge
française qui a répondu, soit par la remise d’un
colis alimentaire, soit par l’accès à son
vestiaire.
D’autres associations
service :
ont
aussi
assuré
ce
L’A.J.S, dans 30 % des cas,
Emmaüs pour 17 % des cas,
La Congrégation de l’Armée du salut, le Phare
et la société de Saint Vincent de Paul ont
assuré le reste.
Dans 51 % des cas, les personnes ont été
envoyées vers l’association par une assistante
sociale des services du département (U.T.P.A.S.).
De quelles communes sont-ils
originaires ?
Dans 39 % des cas, il s’est agi d’une autre
association qui n’était pas outillée pour répondre
dans l’urgence à la demande formulée.
Compte tenu de l’implantation des associations,
dans 56 % des cas, ils sont originaires de la
commune de Dunkerque, 16 % de la commune de
Saint Pol sur mer, 13 % de la commune de Grande
Synthe et 7% de la commune de Coudekerque
Branche.
Dans 10 % des cas, c’est la C.A.O. ou un
C.C.A.S. qui a orienté ces personnes vers une
association.
Ces dépannages ont-ils un coût pour les associations ?
Oui, comme pour toute aide alimentaire apportée. Pour donner une indication, si l’on prend le coût de la
part distribuée par la Banque alimentaire du Nord aux associations qui doivent la payer, cela représente
pour le premier semestre un coût total de l’ordre de 75 000 €.
Ces chiffres sont-ils exhaustifs ?
Non. D’autres associations ou institutions publiques comme les C.C.A.S.
participent à l’aide d’urgence. Mais, il est actuellement impossible de
rassembler des données qui ne nous sont pas communiquées.
Au Carrefour des solidarités, Page 6 sur 8
On n’est toujours les meilleurs de quelque chose !
Une observation pour comprendre et agir
Soyons précis. « Le Nord – Pas de Calais », nous dit le Manuel, « fait partie
des régions françaises les plus touchées par la précarité. Dans ce contexte, le
Dunkerquois affiche une pauvreté moins prononcée. » Quand on vous disait
qu’on était les meilleurs ! Et c’est objectif. Les chiffres et les graphiques le
prouvent.
Dans notre journal d’avant l’été, nous vous disions que les associations
avaient recensé au moins 150 familles dont les ressources ne leur
permettaient de manger qu’un jour sur deux. Et c’est objectif. Les chiffres et
les graphiques le prouvent. Mais concrètement, pour ces 150 familles, savoir
qu’elles sont moins nombreuses proportionnellement que sur l’ensemble de la
région est-ce de nature à les aider ? Et pour leur part, que peuvent conclure
de ces chiffres les citoyens et leurs représentants ?
Voilà ce qui risque d’arriver lorsque l’observation est uniquement mise au
service de la production d’une image. Le citoyen sérieux et l’élu, par
conséquence, auront tendance à renvoyer dos à dos ces observations
« objectives » et à ne rien faire. Car il n’y a aucune raison sérieuse pour
mettre en doute les deux faits repérés bien qu’ils puissent paraître
contradictoires. Ils ne le sont pas en réalité. Ils ne le sont qu’en terme
d’image produite.
Bonnes nouvelles.
Nous sommes parmi
les moins pauvres de
la région et les
RMIstes y sont parmi
les plus rapides à s’en
sortir. C’est ce que
nous dit l’Agence
d’Urbanisme qui vient
de publier « le manuel
de la région
dunkerquoise ». Mais
au fait, à quoi ça sert
de nous le dire ? La
misère, qu’elle soit
nombreuse ou
marginale n’est-elle
pas toujours la même
pour ceux qui la
vivent ?
« Le manuel de la région dunkerquoise a pour ambition d’ouvrir de nouvelles
pistes de réflexion quant au devenir de notre territoire et de ses habitants »
affirme le président de l’Agence d’urbanisme dans son avant propos. Chiche !
Quel est l’enjeu du territoire en matière de précarité ? Faire en sorte que le
nombre de ceux qui la vivent diminue. Faire en sorte que ceux qui la vivent
ne voient plus leurs capacités de survivre mises en cause. Pour tenter de
faire la clarté sur ces deux questions, une observation sérieuse doit être
produite pour qu’en soient informés régulièrement les citoyens et les
responsables qu’ils ont désignés. Il est donc nécessaire de produire de
l’information autant sur la réalité des ressources effectives des personnes
que sur les conséquences des actions qui sont menées à leur bénéfice.
Autant dire qu’on a besoin de toutes les forces pour produire ces
informations : celle des outils scientifiques que met en œuvre l’Agence
d’Urbanisme, celle des acteurs de la solidarité, administrations et
associations et celles de ceux qui vivent la précarité.
L’ambition ne serait-elle pas alors de voir l’Agence d’urbanisme devenir l’outil
coordinateur d’un véritable observatoire de la précarité sur la région
dunkerquoise ?
Mais, de grâce, arrêtons de produire de l’image à bon compte. En matière de
précarité et d’image, seules comptent celle que les personnes qui vivent cette
précarité ont d’elles-mêmes et celle qu’elles donnent aux autres.
Il n’empêche. Nous vous recommandons la lecture de ce manuel.
Unis-Cité recrute actuellement 16
volontaires pour la rentrée
d’octobre 2008.
L’association Michel
a mis en place son site internet
http://www.associationmichel.fr
Au Carrefour des solidarités, Page 7 sur 8
Les 7 et 8 novembre
Les Assises de la solidarité locale
Les dates viennent
d’être fixées.
Retenez-les dès
maintenant dans
votre calendrier.
Elles se tiendront
dans les locaux de la
Communauté urbaine
de Dunkerque.
Elles auront pour
objectif essentiel de
se prononcer sur la
validité des 70 projets
d’action issus de nos
rencontres et
actuellement retenus
au bénéfice des
personnes qui vivent
les plus grandes
difficultés,
Vendredi 7 novembre
9 h 30
10 h
12 h
14 h
5 thèmes :
I. Accueil des personnes et démocratie
II. Questions de survie (avoir des ressources, manger, accéder à l’eau et
aux énergies, se loger)
III. Insertion économique et emploi
IV. Santé
V. Associations, intercommunalité, suite des Assises
16h00
Fin des ateliers
Samedi 8 novembre
9h30
10h00
En voici, dès
maintenant le
déroulement.
Accueil
Présentation des Assises
Lecture de témoignages
Introductions aux thèmes
Déjeuner en commun
Ateliers de validation ou d’enrichissement des projets d’action
Accueil
Synthèse des ateliers
Regards d’un grand témoin
Conclusions par
le Président de la Communauté Urbaine de Dunkerque
Les « Rendez-vous
citoyens »
exceptionnels de
septembre se
mettent en place.
N’hésitez pas à nous
en faire part
et le Président du Carrefour des Solidarités
12h00
Apéritif de clôture
Pour plus d’information : www.carrefourdessolidarites.org
Le Carrefour des solidarités, c’est 25 associations et 9 C.C.A.S.
Plus de 850 bénévoles, plus de 1000 professionnels et plusieurs milliers de citoyens pauvres.
L’A.A.E. (Association d’Action Educative), l’A.F.A.D. (Association d’aide familiale à domicile), l’AFEJI, l’A.J.S. le bon emploi de la solidarité,
l’Armée du Salut (congrégation), l’A.S.F.I. (Association, Solidarité, Fraternité, Internationale), A.T.D. (Aide à toute détresse) Quart Monde,
A.C.L. (Association Cité Liberté) Proxi Pol, la Banque alimentaire du Nord, antenne dunkerquoise, les Centres Communaux d’Action Sociale de
Bourbourg, Bray Dunes, Dunkerque, Fort Mardyck, Grande Synthe, Gravelines, Leffrinckoucke, Loon Plage et Saint Pol sur mer, Emmaüs,
IMANI, La Croix Rouge, La Fondation Armée du Salut, la Ligue des Droits de l’homme, LUGOVA, l’association Michel, le P.A.C.T.
(Protection, amélioration, conservation, transformation de l’habitat), Le Phare, les Rues du Monde, le Secours Populaire, les Restaurants du
Cœur, Association Louise Michel (hébergement d’urgence pour les femmes), SALAM, le Secours Catholique, la Société de Saint Vincent de Paul.
Comité de rédaction : J.P. Besson, J. Bot, T. Caulier, I. Damiani, JM Gueuret, P. Mulliez, S. Bulteel, S. Tant, S. Thomas.
15 rue de l’Ecluse de Bergues, 59140 Dunkerque - tél 03 28 63 70 40 - fax 03 28 63 70 60
mail. [email protected]
site : www.carrefourdessolidarites.org
Au Carrefour des solidarités, Page 8 sur 8