Les zones d`emploi, c`est primordial pour le Sud

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Les zones d`emploi, c`est primordial pour le Sud
Le RESO vous invite à son ASSEMBLÉE ANNUELLE 2013 et à un FORUM sur le thème Les zones
d’emploi, un espace vital pour le Sud-Ouest, le 23 septembre à compter de 15 h au YMCA
Pointe-Saint-Charles, au 255, av. Ash. Renseignements : www.resomtl.com.
Depuis plusieurs décennies, le Sud-Ouest perd des zones d’emploi. La pression du développement immobilier s’intensifie, ce qui a des effets
sur la disponibilité et le coût des terrains et des locaux pouvant accueillir des entreprises créatrices d’emplois. Comment préserver ces zones
d’emploi dans le Sud-Ouest? Vous êtes invités à en discuter le 23 septembre.
Selon Benoit Dorais, maire de l’arrondissement
Les zones d’emploi, c’est primordial pour le Sud-Ouest
« Les zones d’emploi, c’est primordial pour le SudOuest », commence le maire de l’arrondissement du
Sud-Ouest, Benoit Dorais. « À Montréal et au Québec
en général, dès que le moindre développement est
possible, il y a une pression incroyable du milieu
immobilier résidentiel pour occuper l’espace ou pour
demander du dézonage », dit-il. Dans le Sud-Ouest
où il y a encore de grands espaces à développer,
cette pression des promoteurs résidentiels est aussi
très forte.
les gens puissent y travailler. Il faut que l’on y crée
une prospérité économique. Depuis le temps que
les usines ont fermé et que le milieu s’est mobilisé
pour revitaliser l’arrondissement, nous sommes
maintenant rendus à planifier le développement
dans des secteurs très précis, à nous demander
quelle sorte d’emplois on veut et quelles en seront
les retombées », continue-t-il.
« Il faut se donner les moyens de dire non », dit-il. Ces
moyens, c’est la planification du territoire et la définition
d’une vision très claire de ce que l’on veut pour le SudOuest. « Dans notre arrondissement, il reste des zones
importantes pour lesquelles il faut se donner une vision
de développement très claire. C’est le moment ou
jamais de définir cette vision. On va bientôt en parler
aux citoyens, les consulter, car c’est à cela que l’on
veut s’atteler au cours des prochaines années. Ce sera
vraiment le cœur du prochain mandat », dit-il.
Selon M. Dorais, le Sud-Ouest comprend des zones
d’emploi importantes, à maintenir ou à développer,
tel le site des ateliers du CN. D’autres sont en train
de « décliner », poursuit-il, et il faut intervenir pour
arrêter ce déclin. Il y a aussi de très grands terrains
– près du canal de Lachine ou encore la Cour Turcot
à l’ouest de Saint-Henri – pour lesquels il faut définir
une vocation. L’arrondissement dispose de plusieurs
outils réglementaires pour y parvenir, que ce soit le
règlement d’urbanisme, les programmes particuliers
d’urbanisme (PPU) et même les projets particuliers qui
permettent un zonage d’une précision chirurgicale.
Le Sud-Ouest ne peut pas seulement être un quartier
résidentiel où l’on trouve des services. « Il faut que
Sans oublier les artères commerciales qui sont aussi
des zones d’emploi, rappelle M. Dorais : « Le pari
des situations où les citoyens
voient « arriver des pépines
et des arpenteurs sans qu’ils
sachent ce qui se passe ».
que nous avons fait, c’est d’investir
sur le domaine public, dans le
mobilier urbain, dans des mesures
d’apaisement de la circulation,
pour faire en sorte que les gens
se sentent bien sur leur artère
commerciale et la fréquentent. Des
artères commerciales saines feront
en sorte que des commerçants
seront intéressés à s’y installer ».
Cette démarche de consultation en trois étapes a été
utilisée, rappelle-t-il, pour
les grands projets que sont
le site des ateliers du CN
à Pointe-Saint-Charles, les
Bassins du Nouveau Havre
Mais au-delà des outils, la
démarche de consultation pour les
et Griffintown. « Nous allons
projets de développement est aussi
continuer de l’utiliser pour
très importante pour M. Dorais.
d’autres projets », souligne-t-il.
Pour Benoit Dorais, maire de
Le maire est convaincu que les
De plus, il travaille à une nouvelle
l’arrondissement du Sud-Ouest.
consultations doivent comprendre
démarche qui permettrait de
une première étape « en amont
faire participer encore plus
», c’est-à-dire une première consultation où l’on
étroitement les acteurs concernés de la communauté du
invite la communauté du Sud-Ouest à se pencher
Sud-Ouest à la définition d’une vision de développement
sur de grandes orientations pour un secteur donné.
pour des secteurs précis. « Une fois qu’on a une vision
Viennent ensuite les consultations sur un projet
de développement claire, qu’on sait exactement ce que
précis et, après que le projet est adopté, l’assemblée
l’on veut comme collectivité, c’est plus facile d’intéresser
d’information qui évite que l’on se retrouve dans
les promoteurs que l’on a ciblés. »
Gérard Beaudet : Le grand défi, construire une nouvelle mixité des fonctions urbaines
« Le grand défi est de construire une nouvelle
mixité, la mixité traditionnelle est révolue. C’est
définitif. » Gérard Beaudet, professeur d’urbanisme
à l’Université de Montréal et chercheur ayant
réalisé plus de deux cents études et expertises en
urbanisme, en patrimoine et en récréotourisme,
nous explique sa vision des quartiers montréalais
de demain, dans lesquels habitations et entreprises
manufacturières se côtoient de moins en moins.
La mixité traditionnelle où l’on intègre l’activité
commerciale et industrielle aux quartiers résidentiels
est devenue très difficile, selon lui: « Les coûts
d’installation pour une entreprise manufacturière
sont nettement plus élevés dans un quartier comme
le Sud-Ouest que dans un parc industriel. De plus,
les entreprises ne veulent pas vivre l’incertitude
liée aux relations avec les citoyens, les plaintes qui
viendront contre le bruit ou l’excès de camionnage.
Elles veulent s’implanter là où elles seront sûres
de ne pas faire face à tout ça, dans un bon parc
industriel d’une ville de banlieue où les règles sont
très claires et ne changeront pas avec les années. »
De plus, la congestion routière diminue l’attrait pour
les terrains disponibles dans les quartiers centraux
de Montréal; pour les entreprises, des camions de
livraison ou des employés bloqués dans le trafic
rendent parfois les conditions
services de proximité, des
de fonctionnement beaucoup
services professionnels, du
plus intéressantes à l’extérieur
travail à domicile et, surtout,
e
de l’Île, par exemple dans les 2
des PME qui malheureusement,
e
dit-il, offrent des emplois moins
ou 3 couronnes. Évidemment,
l’autre facteur qui rend certaines
stables et pas toujours très
rémunérateurs.
zones d’emploi montréalaises
moins alléchantes aux yeux des
« On doit trouver une façon de
entreprises manufacturières est
préserver les zones d’emploi
l’accroissement du coût des
terrains un peu partout dans
et d’éviter qu’elles soient soumises à des pressions dues à
la ville. C’est d’ailleurs la
la gentrification (embourgeoidisparation des activités indussement) et à l’arrivée des spécutrielles qui engendre un
lateurs et promoteurs immobiprocessus de valorisation du
capital foncier : le départ des
liers. Mais c’est très difficile dans
entreprises
manufacturières
Gérard
Beaudet,
professeur un marché libre comme le nôtre
diminue les nuisances, ce qui
d’urbanisme à l’Université de de stopper ce processus-là. »
fait augmenter le prix de ces
Montréal et chercheur.
terrains et encourage ensuite
Avec le départ des activités
les entreprises restantes à
commerciales et industrielles
déménager. L’attrait de remplacer les activités
lourdes, les emplois qui requièrent peu de
industrielles par le développement résidentiel
compétences, donc ceux qu’occuperait une partie
devient ainsi toujours de plus en plus grand.
de la population du Sud-Ouest, disparaissent
eux aussi : « Les gens qui occupent ces emplois
Selon M. Beaudet, la nouvelle réalité avec laquelle
vivent souvent dans le voisinage. Quand l’entreprise
on doit vivre est celle d’une mixité qui repose
déménage, ces employés, qui étaient peu
bien plus sur le mariage du résidentiel avec des
rémunérés, ont de la difficulté à suivre l’emploi car ils
n’ont généralement pas de voiture, ou encore, parce
que l’entreprise, déménagée dans un parc industriel,
est mal desservie par le transport collectif », nous
explique M. Beaudet.
Les employés, selon lui, doivent absolument avoir
certaines habiletés et compétences qui sont liées
à une formation scolaire. « Le phénomène de
désindustrialisation qui a suivi la deuxième guerre
mondiale a fait mal aux populations peu éduquées
car les emplois qu’ils occupaient de père en fils ont
carrément disparus. (…) Il reste peu d’entreprises
qui engagent des gens sous-scolarisés puisque
les manufactures informatisent les processus de
production. »
Une des solutions, selon l’urbaniste, pour contrer
les effets de la gentrification, qui fait souvent mal
aux populations moins scolarisées, est de créer
des banques de terrains pour la construction de
logements abordables et de logements sociaux,
de mettre en place des politiques de construction
de HLM et de réserver des terrains pour de petites
entreprises qui ne peuvent les payer au gros prix.
La création d’une banque de terrains fut d’ailleurs
une des recommandations formulées par certains
collèges électoraux sectoriels du RESO au
printemps dernier.
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