Perception des métiers de la conduite

Transcription

Perception des métiers de la conduite
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observatoire social des Transports
des Pays de la Loire
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APTITUDES
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SOMMAIRE
Pages
Synthèse ........................................................................................
1
Introduction.....................................................................................
3
Objectifs de l'étude .........................................................................
5
Méthodologie..................................................................................
6
Première partie : Données de cadrage ..........................................
Ι - 1 La durée du travail......................................................
Ι - 2 Les revenus des conducteurs du TRM.......................
Ι - 3 La formation ...............................................................
9
Deuxième partie : La perception du métier de conducteur routier.
Ι - Les populations en voie d'insertion : les stagiaires FIMO et
les jeunes en BEP .....................................................................
Ι - 1 Leur parcours avant la formation................................
Ι - 2 Leurs motivations à exercer ce métier........................
Ι - 3 Le métier ....................................................................
Ι - 4 Un métier "mal vu"......................................................
9
11
13
15
15
15
16
16
17
ΙΙ - Les professionnels de l'orientation, de l'insertion et de
l'éducation ...................................................................................
ΙΙ - 1 Les conseillers d'orientation ou d'insertion................
ΙΙ - 2 Les conseillers ANPE................................................
ΙΙ - 3 Les enseignants ........................................................
19
19
21
24
ΙΙΙ - Le grand public ........................................................................
ΙΙΙ - 1 Les parents ..............................................................
ΙΙΙ - 2 Les jeunes et les demandeurs d'emploi ...................
26
26
29
Annexes .........................................................................................
Grilles d'entretiens semi-directifs ........................................
Questionnaires d'enquêtes quantitatives ............................
33
35
49
Bibliographie
55
Cette étude a été réalisée à l'ORT Pays de la
Loire par Ludivine CERISIER, avec la participation
de l'association APTITUDES (Centre de
ressources et de diagnostic sur l'emploi et les
compétences) et de l'Université de Nantes (UFR
Sciences sociales).
SYNTHESE
Pourquoi choisit-on le métier de conducteur routier ? Tantôt par vocation tantôt par
réalisme, parce que c'est un métier dans lequel on recrute.
Exercer ce métier résulte souvent d’un choix mûrement réfléchi : les candidats sont
conscients que le métier est difficile, que les conditions de travail sont pénibles, qu’il
peut y avoir des conséquences sur leur vie personnelle, mais la majorité d'entre eux
choisit ce métier par « vocation », par amour de la conduite, par envie d’être
autonome, pour la liberté... Souvent, ils ont eu des expériences personnelles avec le
métier avant leur entrée dans la profession.
À contrario, une partie croissante d'entre eux s’oriente par défaut vers ce métier
sachant que le secteur recrute, qu’ils trouveront du travail, qu’ils pourront gagner leur
vie.
Les principaux facteurs qui conduisent à une image négative du grand public pour le
métier sont plus particulièrement les horaires, la rémunération et l’éloignement du
domicile, facteurs qui ont une influence directe sur la vie personnelle. Les
connaissances sont plutôt justes mais approximatives sur les conditions de travail
des conducteurs routiers et leurs rémunérations, connaissances provenant
principalement des médias. Globalement, il en résulte la représentation d’un métier
sous-qualifié, peu rémunéré.
Le métier est perçu aussi de façon réductrice, le public se focalisant sur le métier de
« grand routier », emploi présentant des contraintes spécifiques.
Toutefois, la représentation du métier diffère selon les personnes interrogées : c'est
chez les demandeurs d’emplois et les parents que le métier a la plus mauvaise
image, image stéréotypée du conducteur peu qualifié, avec des travaux pénibles et
des horaires difficiles. Il y a donc bien un certain décalage entre une réalité de
différents métiers de la conduite d'une part et d'autre part une connaissance partielle
du métier et de ses contraintes ou avantages.
Il semble que la proximité avec ce métier ait une influence positive sur la
représentation que l’on s’en fait : plus on est éloigné de la profession, plus les
connaissances sont réduites et plus l’image est négative.
Des propositions susceptibles de faire évoluer positivement la perception du métier
de conducteur routier devraient être établies suite à cette étude dans le cadre de
l'OSRT.
1
2
INTRODUCTION
La commande de l'OSRT
Suite à une demande d'étude formulée par la FNTR sur les métiers de la conduite,
lors du Conseil d'Administration de l'ORT Pays de la Loire du 4 octobre 2001, la
DRE a confié à l'ORT la réalisation de la présente étude. Elle se fixe pour objectif
d'analyser à partir des données statistiques à travers des enquêtes ciblées sur les
divers publics, conducteurs routiers, demandeurs d'emplois, jeunes, scolaires,
parents d'élèves, conseillers d'orientation, d'insertion et d'éducation, la réalité du
métier d'une part, sa perception d'autre part afin d'éclairer les acteurs du TRM,
rassemblés au niveau régional dans l'OSRT sur les possibilités d'action facilitant le
recrutement.
Les principaux résultats de l'étude ont été présentés lors de la réunion de l'OSRT du
21 février 2003 et le rapport provisoire en juillet 2003.
Le contexte économique et social
Parmi les différents modes de transport terrestre de marchandises, le transport
routier est largement dominant.
La part modale du transport intérieur routier - hors transit et oléoducs – dépasse
maintenant 81% (Tonnes-kilomètre).
Le partage modal dans le transport terrestre de marchandises(1)
En terme d'emploi, il a connu une croissance forte : de décembre 1996 à juin 2002
l'emploi dans le TRM a augmenté de 25 %.
3
Parallèlement, le secteur du transport routier a connu en France une véritable
révolution sociale. Le "Contrat de Progrès"1 conclu en 1994 entre les partenaires
sociaux a été le point de départ de réformes touchant au décompte et au contrôle du
temps de travail, aux rémunérations, à la formation. Ceci a conduit à des
améliorations économiques et sociales pour les conducteurs routiers comme peut
en témoigner le baromètre des conducteurs routiers établi périodiquement par l'ORT
Pays de la Loire.
Le TRM est cependant confronté depuis quelques années à des problèmes de
recrutement. L’accroissement des activités du transport de marchandises, en
relation avec l’accroissement des activités économiques (mondialisation des
échanges, forte concurrence…) a provoqué une demande en emplois des
entreprises qui n’a pu être totalement satisfaite. Ainsi, en 2001, près de 80% des
entreprises du transport déclaraient connaître des difficultés de recrutement.
Cette pénurie de main d’œuvre a affecté plus particulièrement les emplois de
conducteurs routiers de marchandises.
Cette insuffisance de conducteurs routiers de marchandises a plusieurs origines,
outre la croissance d'activité du secteur :
- la mise en place de la réduction du temps de travail a créé une forte demande
en conducteurs ;
- l’instauration de la formation obligatoire (FIMO) a freiné certains candidats à
l’entrée dans le métier ;
- la fin du service militaire a limité le nombre de titulaires du permis PL.
- la représentation médiocre de ce métier a pu avoir une incidence sur les
difficultés de recrutement. Celle-ci fait l'objet de la présente étude.
1
Le Contrat de Progrès est une démarche nationale concertée de modernisation du transport routier
de marchandises avec des accords sociaux devant s'appliquer. Ce Contrat de Progrès conclu en
1994 a été suivi le 1/02/1995 par une loi de modernisation.
4
Objectifs de l'étude :
Les métiers de la conduite ont fait l'objet de diverses études. Peu d'entre elles
cependant ont porté sur la perception du métier. Ces dernières par ailleurs ne
concernaient en général qu'une cible particulière, comme l'étude2 de la SOFRES ou
celle de l'ORT Rhône Alpes3 avec des groupes de jeunes.
Une étude4 produite par l'ORT Basse-Normandie a bien porté sur la perception du
métier de conducteur routier de marchandises en considérant plusieurs types de
publics, en particulier le grand public et les professionnels.
L'objectif de l'étude était en Pays de la Loire, à travers des enquêtes qualitatives et
quantitatives, d'évaluer la perception de tous les publics concernés par le métier de
conducteur routier ou qui interviennent au niveau de son recrutement.
2
"Paradoxe du secteur du transport et de la logistique" – SOFRES – Opération découverte métiers –
février 2000.
3
"Image et représentation sur le transport" – Rapport final du Cabinet NIAGARA – Bron – DRE de
Rhône-Alpes – juin 2001
4
"L'emploi de conducteur dans les entreprises de Transport Routier Interurbain de personnes et de
Transport public Routier de Marchandises" – Cabinet 77.02 pour la DRE Basse-Normandie – octobre
2001
5
Méthodologie :
Des enquêtes de deux types ont été menées entre le 20 novembre 2002 et le 28
février 2003.
1- Enquêtes qualitatives par entretiens semi-directifs
L’étude a été réalisée principalement grâce à des entretiens face à face. Ces
entretiens étaient enregistrés pour permettre une plus grande liberté de discussion ;
toutefois, une grille des thèmes essentiels à aborder a été construite pour chaque
entretien (Annexe 1). Cette méthode a été utilisée auprès des demandeurs d'emploi
titulaires du permis PL et suivant la FIMO, des élèves en BEP, des professionnels de
l'orientation, de l'insertion et de l'éducation. Des entretiens téléphoniques ont été
conduits à partir de la même grille d'entretien auprès d'un échantillon d'habitants de
la région des Pays de la Loire, établi en tenant compte de critères de sexe et de
milieu (rural, urbain). Trois sous-populations en ont été extraites : les parents, les
jeunes et les demandeurs d'emploi, toutes trois susceptibles d'orienter ou de
s'orienter vers ce métier.
2- Enquêtes par questionnaires fermés
Pour connaître et comprendre la perception du métier de conducteur avec un large
échantillon, des questionnaires ont été conçus et exploités en plus grand nombre.
Cette méthode a été utilisée pour le grand public et pour les jeunes en formation
transport (Annexe 2).
Population interrogée :
Le choix des personnes interrogées a fait l’objet d’une réflexion approfondie ; il
s’agissait de recueillir la perception d'un ensemble de personnes assez diversifiées
pour être le plus représentatif possible.
6
Les échantillons considérés ont été les suivants :
Situation en phase d’insertion
Perception des métiers
-Personnes en cours de formation
y FIMO (3)
y Jeunes en BEP (90)
Grand public (78) comprenant :
- Jeunes
- Parents
- Demandeurs d’emplois
- Conseillers d’orientation (8) (CIO,
missions locales…)
- Conseillers ANPE (2)
- Enseignants, formateurs (2)
7
8
Première partie : Données de cadrage
Ces données de cadrage qui permettent de situer la réalité du métier de conducteur
routier sont extraites du bilan social annuel du transport routier de marchandises
publié par l'Observatoire Social National des Transports en mars 2003.
Ι-1
La Durée du travail
Ι-1-1
Le temps de service
La durée de travail pour l'ensemble des conducteurs est définie par le temps de
service, c'est-à-dire l'ensemble du temps durant lequel le conducteur est à la
disposition de l'entreprise, qu'il s'agisse du temps de conduite, du temps consacré
aux opérations commerciales, à la surveillance des opérations terminales ou des
temps d'attente.
En application du décret du 27 janvier 2000, la durée maximale du temps de service
sur une semaine isolée est de 56 heures pour les grands routiers et 48 heures pour
les autres conducteurs.
Selon l'enquête DTT-SES, le temps de service hebdomadaire s'élève en moyenne en
2001 à 49,6 heures pour une semaine d'au moins cinq jours de travail, en légère
baisse par rapport à 2000 : 52,8 heures pour les grands routiers et 46,5 heures pour
les autres conducteurs.
Temps de service hebdomadaire des conducteurs routiers en 2001 (en heures)
selon le rythme de travail (semaine de 5 jours et plus)
Durée d'absence
Absent moins de 6 nuits par mois
Absent 6 nuits et plus par mois
Ensemble
Source : enquête conjoncturelle – DTT-SES
Temps de
conduite
28,7
38,3
33,6
Autres temps
17,8
14,5
16,0
Temps de
service
46,5
52,8
49,6
La part de conduite dans le temps de service est plus élevée pour les "grands
routiers" absents six nuits et plus par mois (73 %) que pour les autres conducteurs
(64 %). Il en est logiquement de même pour le kilométrage journalier moyen : les
grands routiers parcourent en moyenne 496 kilomètres par jour pour une semaine de
cinq jours et plus, contre 320 kilomètres pour les autres conducteurs.
9
Ι-1-2
Temps de conduite et temps de service
Le temps de conduite est actuellement le seul temps réglementé au niveau
européen. En France, l'accord sur le temps de service des personnels "grands
routiers", signé le 23 novembre 1994 par les organisations patronales et deux
syndicats de salariés, prévoyait une première étape de réduction du temps de
service, au 1er octobre 1995, et une deuxième étape au 1er janvier 1997.
Pour évaluer les conséquences de cet accord, l'administration a mis en place une
enquête trimestrielle auprès des conducteurs routiers.
De 1998 à 2001, période sur laquelle on dispose de données comparables, on
constate pour les semaines d'au moins cinq jours de travail une quasi-stabilité du
temps de service et du temps de conduite jusqu'à 2000, puis une tendance à la
baisse semble s'amorcer en 2001, tendance d'ailleurs confirmée par les premiers
résultats de 2002.
Cette baisse globale découle de la diminution du temps de conduite qui semble
moins forte pour les grands routiers que pour les autres conducteurs. Mais pour ces
derniers, la nette diminution du temps de conduite paraît s'accompagner d'une légère
progression des autres temps de travail.
Ι-1-3
Les déterminants du rythme de travail et sa
régularité
Comme on l'a vu ci-dessus, la durée du travail des conducteurs varie en fonction du
rythme de travail, mesuré par le nombre de nuits d'absence de leur domicile. Il est
donc intéressant d'en analyser les déterminants et de regarder si ce rythme est
régulier5.
En 2001, le rythme de travail n'apparaît pas influencé par la situation familiale : la
proportion de grands routiers est identique parmi les conducteurs célibataires et
parmi ceux qui vivent en couple.
Par contre, les célibataires travaillent un peu plus fréquemment le week-end (16 %
contre 14 %).
5
Dans l'enquête conjoncturelle DTT-SES, on interroge le conducteur sur une semaine de travail
donnée. On peut supposer que si, dans une catégorie de conducteurs, il y en a relativement
beaucoup qui travaillent 6 jours et plus ou 4 jours et moins dans la semaine enquêtée, le rythme de
travail de cette catégorie est relativement irrégulier.
10
L'influence de l'âge est difficile à mettre en évidence. On ne constate pas de lien très
sensible entre le rythme de travail et l'âge des conducteurs routiers. Les conducteurs
"grands routiers" sont légèrement plus âgés (40 ans en moyenne) que les "autres
conducteurs" (39 ans en moyenne).
La proportion de conducteurs de moins de 35 ans est plus faible pour les "grands
routiers" (32 %) que pour les autres conducteurs (37 %).
Répartition des conducteurs par classes d'âge et durée d'absence, en 2001
(semaine de 3 jours et plus)
Ι-2
Les revenus des conducteurs du TRM
Ι-2-1
Les salaires
Parmi les rémunérations des conducteurs, les plus faibles sont celles du TRM, ainsi
que celles des chauffeurs des services auxiliaires tels que la messagerie. Elles sont
inférieures de 27 % à celles des conducteurs du transport urbain de voyageurs, mais
très proches de celles de leurs homologues du transport routier de voyageurs
interurbain.
Le montant du salaire net moyen des conducteurs du compte d'autrui est de 15 679
euros en 2000, soit une augmentation de 5 % par rapport à 1999.
Ce montant s'explique pour partie, par des durées de travail supérieures à celles
constatées dans d'autres secteurs d'activités.
Comparaison des salaires annuels nets moyens des conducteurs par secteur
d'activité du transport en 2000 (en euros)
11
Trspt Urbain
TVR
TRM
Services Auxiliaires
Ensemble
Source : DADS-INSEE / SES
Ι-2-2
Salaire annuel net
moyen
19 936
15 733
15 679
15 571
16 277
Les frais de route : près de 20 % des sommes
perçues par les conducteurs
L'enquête conjoncturelle sur la durée du travail présentée dans le chapitre précédent
fournit également des indications sur les sommes que perçoivent les conducteurs
routiers du compte d'autrui : salaire net, primes et frais de route16. Elle enregistre
notamment, en 2001, un maintien de la part des frais de route, soit 18 % de
l'ensemble des sommes perçues, comme en 2000. Toutefois, ce pourcentage était
de 24% en 19997. Il représente encore plus de 25 % des sommes perçues par les
"grands routiers".
Le montant moyen des frais de route des conducteurs des entreprises du TRM
interurbain est trois fois plus élevé que celui des conducteurs du TRM de proximité :
439 euros contre 148 euros. Les salaires et les primes présentent un faible écart
(respectivement 1 387 et 1 311 euros en moyenne par mois). C'est donc, pour une
part non négligeable, grâce aux frais de route que les conducteurs des entreprises
du TRM interurbain se situent au sommet de la hiérarchie des sommes perçues par
les conducteurs du compte d'autrui : 1 826 euros en moyenne par mois, soit environ
un quart de plus que les conducteurs du TRM de proximité (1 459 euros).
La part des frais de route varie suivant le type d'activité : 24 % pour le TRM
interurbain et 10 % pour le TRM de proximité.
Cependant, de par leur nature, ces indemnités ne peuvent pas être véritablement
assimilées à une composante de la rémunération. Notamment, le montant moyen
restant disponible pour le conducteur après paiement effectif de ses frais de voyage
ne peut être apprécié.
Salaires nets, primes et frais de route des conducteurs, en 2001 (en euros)
6
Les "frais de route", versés aux seuls "roulants", sont destinés à leur rembourser leurs frais de
voyage. Les montants unitaires planchers des indemnités de repas et de repos journalier qui les
composent sont fixés par la convention collective nationale des transports routiers.
7
L'enquête exploitée par l'Inrets sur les conditions de travail des conducteurs routiers en 1999 permet
des comparaisons entre compte d'autrui et compte propre. En 1999 comme en 1993, la part des frais
de route dans les sommes perçues par les conducteurs du compte d'autrui (24%) est nettement
supérieure à celle des conducteurs du compte propre
12
Salaire + primes
Frais de route
TRM de proximité
1 311
148
TRM interurbain
1 387
439
Ensemble
1 354
305
Source : enquête conjoncturelle DTT-SES
Ι-3
Ensemble
1 459
1 826
1 659
La formation
Ι-3-1
Les formations obligatoires
La formation des conducteurs routiers s'est fortement développée sur la période
récente. Ce développement est dû à la montée en régime des formations obligatoires
(FIMO et FCOS) conformément au calendrier d'application prévu par les pouvoirs
publics et les partenaires sociaux. On observe ainsi un net ralentissement de la
FCOS en 2001.
¾ La formation initiale minimale obligatoire (FIMO)
Cette formation, d’une durée de quatre semaines, a concerné, dans un premier
temps, les conducteurs salariés des entreprises de transport pour compte
d’autrui. Elle s'adresse essentiellement aux titulaires du seul permis poids lourds
puisque les titulaires d’un diplôme de formation professionnelle «conduite»
obtiennent la FIMO par équivalence. La loi du 6 février 1998 a posé le principe d'une
généralisation de la formation obligatoire à tous les conducteurs professionnels (non
salariés du transport routier de marchandises, ensemble des conducteurs du compte
propre et du transport routier de voyageurs). Du fait de cette extension de la FIMO
par des accords de branche signés en 1999 et 2000, le nombre d'attestations
délivrées dans le cadre de la FIMO a continué de progresser en 2001 : + 23 %.
¾ La formation continue obligatoire de sécurité (FCOS)
D’une durée de trois jours tous les cinq ans d’activité professionnelle, cette formation
doit permettre au conducteur d’actualiser régulièrement ses connaissances et de
parfaire sa pratique en matière de sécurité et de respect de la réglementation
professionnelle.
Les textes organisant le calendrier d'application de la FIMO et son extension à tous
les conducteurs routiers s'appliquent également à la FCOS. Depuis le 1er juillet
2000, dans le compte d'autrui, tout conducteur d'un véhicule de plus de 3,5 tonnes
de PTAC ou de plus de 14 m3 doit avoir effectué un stage de formation continue
obligatoire de sécurité au cours de toute période consécutive de cinq ans de sa vie
professionnelle. D'autre part, comme pour la FIMO, la FCOS s'étend
progressivement aux salariés du compte propre et du transport routier de voyageurs.
En conséquence, le nombre d’attestations délivrées au titre de la FCOS est passé de
2 960 en 1996 à près de 47 000 en 2001, l'année 2000 étant une année particulière
dont la forte augmentation s'explique par la date limite établie par l'échéancier
d'application de l'accord.
13
¾ Les actions de perfectionnement liées au transport de matières
dangereuses
Parmi les formations continues obligatoires, il faut également mentionner les actions
de perfectionnement liées à la conduite de véhicules transportant des matières
dangereuses, qui représentent environ 30 % des formations continues concernant la
conduite de véhicules d'après la CNPE. L'attestation de formation, nécessaire aux
conducteurs pour être affectés à ce type de transport, est spécifique à chaque
catégorie de produits véhiculés ; elle est valable cinq ans. Le nombre de participants
à cette formation continue d'augmenter en 2001.
Nature des formations suivies par lesconducteurs de TRM en 2001 * (en %)
Formation suivie
Ensemble
Moins de 35 ans
FIMO
27
33
FCOS
74
69
Matières dangereuses
15
16
Attestation de capacité
2
3
* Les conducteurs peuvent suivre plusieurs types de formation dans l'année.
Le total n'est donc pas égal à 100.
Source : enquête conjoncturelle – DTT-SES
Ι-3-2
L'effort des entreprises en matière de formation
continue
La part des dépenses de formation dans la masse salariale (taux de participation
financière) des entreprises de transport de 10 à 19 salariés est de 1,9 % en 1999
contre 1,8 % pour l'ensemble de l'économie. La plupart des indicateurs retenus
situent les transports à des niveaux inférieurs à la moyenne, excepté le taux d'accès
à la formation continue dans les très petites et très grandes entreprises.
On observe cependant une nette amélioration de ces taux depuis à 1997 qui
s'explique par le fort développement de la formation continue dans les transports
routiers à partir de cette date.
Les conducteurs sont concernés par les formations à la sécurité (gestes et postures),
l'informatique avec le développement de l'informatique embarquée, le
perfectionnement de la conduite (économie d'énergie), toutes formations donnant de
nouvelles attitudes par rapport à la politique traditionnelle du métier.
14
Deuxième partie : La perception du métier de
conducteur routier
Ι-
Les populations en voie d’insertion :
stagiaires FIMO et les jeunes en BEP
les
Les personnes en voie d’insertion qui se forment pour devenir conducteur routier, ont
quelques connaissances sur le transport car elles sont entourées de professionnels
(enseignants, etc.), mais ont peu, voire jamais, pratiqué le métier. Il est donc
intéressant d’identifier les éléments qui les ont fait choisir cette orientation.
Nous avons donc rencontré plusieurs stagiaires passant leur FIMO et des élèves en
BEP « Conduite et Service dans le Transport Routier » dans le but de recueillir leurs
représentations du métier et leurs motivations.
Ι-1
Leur parcours avant la formation
Les stagiaires FIMO rencontrés sont âgés de 35 à 45 ans ; ils ont tous exercé un ou
plusieurs autres emplois avant l’entrée dans cette formation : disposant
majoritairement de leur permis Poids Lourd obtenu à l’armée et se retrouvant sans
emploi (licenciement économique, reclassement éloigné du domicile,…), ils ont
décidé de suivre cette formation pour devenir conducteur routier.
Les élèves en BEP quant à eux, sont majoritairement d’origine rurale (73%) et
essentiellement de sexe masculin (90%), âgés en moyenne de 16,5 ans.
Leur expérience personnelle avec le métier est réelle. En effet, 91% d’entre eux,
connaissent un conducteur dans leur entourage proche et 86% sont déjà montés
dans un camion avant la formation.
On constate que pour ces deux populations, la proximité avec le métier est réelle : ils
connaissent les camions et des professionnels.
15
Ι-2
Leurs motivations à exercer ce métier
Ι-2-1
Etre conducteur, un choix tardif pour certains
Ce choix métier est souvent motivé par un intérêt ancien chez les stagiaires FIMO :
un des stagiaires interrogé avait par exemple déjà travaillé comme conducteur routier
vingt ans auparavant.
Toutefois, pour d’autres avec des niveaux V et VI et le permis poids lourd, ce choix
s’effectue par commodité et pour gagner leur vie : ils savent que le secteur recrute ;
ils ont leur permis ; ils choisissent donc d’exercer ce métier.
Ι-2-2
Une lointaine aspiration pour d'autres
La passion pour la route est la raison première du choix de ce métier pour les élèves
en BEP : on ne fait pas ce métier pour seulement gagner sa vie, mais parce qu’on
aime la conduite, la route ; on peut parler de « vocation ».
Motivations des élèves en BEP (%)
100%
90%
82%
96%
80%
68%
60%
40%
20%
0%
liberté
voyager
la passion pour la
route
gagner sa vie
ORT Pays de la Loire – Février 2003
Ι-3
Le métier
Ι-3-1
Les conditions de travail
Les stagiaires FIMO ont certaines exigences quant à leurs futurs emplois en fonction
de leurs charges de famille. Ainsi, un des demandeurs d’emploi rencontré et père de
16
plusieurs enfants, souhaite exercer son métier sur une distance régionale
uniquement.
Les stagiaires FIMO et les élèves en BEP ont des projets précis quant à leurs futurs
emplois. La longue distance semble être la distance de prédilection des élèves. En
effet, près des ¾ d'entre eux souhaitent rouler en national et en international : la
longue distance constitue la noblesse du métier pour les conducteurs routiers.
Leur âge et leur situation personnelle (sans charge de famille) ne sont pas identiques
à celles des stagiaires FIMO ; leurs perspectives de carrière sont différentes.
En conséquence, les élèves en BEP sont beaucoup plus ouverts concernant les
conditions de travail. En effet, globalement, les élèves n’ont pas d’exigences face au
travail loin du domicile : 74% d’entre eux sont prêts à dormir trois nuits et plus en
dehors de leur domicile contre 69% de une à trois nuits. Seules jeunes filles
souhaitent rentrer plus souvent à leur domicile (67% de une à trois nuits contre 56%
trois nuits et plus).
Ι-3-2
La rémunération
Concernant la rémunération des conducteurs, 59% estiment qu’elle est faible.
Cependant, pour les stagiaires sans diplôme avant l’entrée en formation donc avec
un faible niveau scolaire, la rémunération apparaît satisfaisante.
De même que les étudiants en BEP, les stagiaires FIMO pensent que le métier est
peu rémunéré.
Toutefois, la rémunération ne constitue pas à elle seule, selon les élèves en BEP, un
critère dissuasif d’orientation vers ce métier. En effet, la rémunération n’apparaît
qu’en 4ème critère de refus d’exercer le métier, suite aux horaires, à l’éloignement du
domicile et à la pénibilité du travail.
Ι-4
Un métier "mal vu"
Les stagiaires FIMO et les élèves en BEP pensent majoritairement (74 %) que le
métier est perçu de manière négative par le grand public. Ils imputent cette image
aux médias qui selon eux, ne proposent que des caricatures.
« Il y a quand même cette image du routier qui fait 80 ou 100 h par semaine
ou 18H par jour pour un salaire à 15 Francs de l’heure. »
Pour les élèves en BEP, le manque d’attrait de la profession est lié aux effets de
l’exercice de ce métier sur la vie personnelle. C’est notamment la conséquence de
deux principaux facteurs à savoir les horaires et l’éloignement du domicile.
17
Causes du refus d'exercer le métier selon les élèves en BEP (en %)
97%
100%
80%
90%
57%
60%
70%
53%
56%
40%
20%
0%
Horaires
Salaire
Pénibilité du
travail
Eloignement
domicile
Dangerosité
Mauvaise
image
médiatique
Cependant, selon eux, la perception du métier a évolué car le respect de la
réglementation a amélioré la situation dans le transport de marchandises. Les
changements des conditions de travail ont permis de « redorer » l’image du métier.
En conclusion :
Les profils de ceux qui désirent exercer le métier de conducteur sont divers : il y a
d’un côté, les jeunes qui souhaitent être conducteur routier dès la 3ème et de l’autre
des demandeurs d’emplois. Les premiers ont souvent eu des expériences
personnelles en rapport avec le métier (connaissent quelqu’un dans leur entourage
qui exerce cette profession, sont déjà montés dans un camion,...). Les seconds ont
connu des parcours plus longs, ce métier n’étant pas pour eux un premier choix
d’orientation.
Ces deux populations connaissent le métier de conducteur routier ; elles sont
conscientes des évolutions récentes. Leur perception est plutôt positive ; elles
regrettent que l’image de marque du métier n’ait pas évolué de la même manière.
18
ΙΙ -
Les professionnels de l'orientation, de l'insertion
et de l'éducation
ΙΙ - 1
Les conseillers d'orientation ou d'insertion
Les connaissances et la perception du métier chez les professionnels de l’insertion et
de l’orientation revêtent un caractère essentiel. En effet, ils côtoient des populations
sujettes à s’orienter vers ce métier et sont en conséquence confrontés aux réactions
positives ou négatives de celles-ci face au métier. De plus, leur image du métier peut
influencer les orientations.
Nous avons rencontré des conseillers de CIO (Centre d'Information et d'Orientation),
de missions locales et de PAIO (Permanence d'Accueil et d'Information et
d'Orientation). Ces divers conseillers accueillent des jeunes scolaires ou de jeunes
adultes (CIO) et des jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire depuis six
mois (missions locales et PAIO).
Ι-1-1
Leurs relations avec le métier
Ö Des connaissances mitigées sur le métier
Les conseillers connaissent plus ou moins bien le métier de conducteur routier de
marchandises. Leurs connaissances varient en fonction du nombre de candidats
qu’ils ont orienté vers ce métier. Certains même ne connaissent pas l’existence de la
FIMO alors que cette formation obligatoire est en place depuis 1995.
Cependant, ils connaissent la réalité du marché de l’emploi et savent que le secteur
des transports recrute.
«Ils recherchent des jeunes, on reçoit beaucoup de demandes, de la
documentation. Ils recherchent beaucoup, mais les jeunes sont pas toujours
intéressés ».
Ö Les difficultés d’orientation
Concernant l’orientation, certains conseillers constatent que depuis quelques
années, la démarche est différente : c’est plus souvent le conseiller qui soumet l’idée
de ce métier au jeune que l’inverse. Or dans ce cas, les réponses sont fréquemment
négatives car il n'y a pas de désir d'exercer ce métier.
« En général, un jeune qui veut être conducteur routier, il le sait ; mais parlez
de ce métier là aux autres, ça n’intéresse pas beaucoup de jeunes. »
19
Les exigences de professionnalisation (FIMO) à l’entrée du métier ont aussi dissuadé
un certain nombre de candidats jugeant le niveau d’entrée trop élevé. En effet,
certains candidats de niveau V et VI, qui s’orientaient vers ce métier parce que
nécessitant peu de qualification, ont été dissuadés, selon des conseillers
d'orientation, par la formation obligatoire.
ΙΙ - 1 - 2
Les jeunes et le métier
Ö Des profils caractéristiques
Les jeunes qui souhaitent s’orienter vers le métier de conducteur routier ont souvent,
selon les conseillers, un parent proche dans la profession.
Ils ont généralement un projet précis mûrement réfléchi, certains ne souhaitent rouler
que sur de la longue distance, d’autres faire de la messagerie.
« J’ai rencontré des jeunes pour qui c’est le pied d’être conducteur, c’est
synonyme de liberté, pas d’attaches, un jeune qui veut travailler dans ce
métier là, il sait ce qu’il veut faire. »
« On a deux discours, des jeunes qui ont soif de liberté, qui veulent faire de
l’international, pas de chef sur le dos ; or c’est faux car il y a la présence de
quelqu’un. D’autres veulent travailler dans le transport mais pas en
international, car trop de responsabilités.»
Ö Rentrer chez soi, un critère essentiel
La plupart des conseillers en zone urbaine rencontrent des jeunes qui ne souhaitent
pas exercer ce métier. En effet, ceux-ci sont surtout attachés à leur vie personnelle
et veulent un emploi leur permettant de rentrer chaque soir à leur domicile. Ces
jeunes ont des réticences face aux distances plus ou moins longues etc.
Par contre les autres conseillers en zone rurale constatent une demande régulière de
candidatures pour ce métier.
ΙΙ - 1 - 3
Conducteur routier : d'abord un conducteur
Les conseillers considèrent que les connaissances et la perception du métier chez
les jeunes sont fausses. En effet, les jeunes pensent que le métier de conducteur se
résume à la conduite et ne voient pas les autres activités, le rôle commercial, par
exemple.
20
De plus, ils se représentent un métier sans contraintes, sans « patron sur le dos »
alors que ce n’est pas la réalité : leur conception du métier est celle d'hier et non
d'aujourd'hui :
« Ils ont une idée précise du travail et quand on leur dit qu’il faut se former à
tout ce qui est logistique, que ce n’est plus seulement ramener une
marchandise d’un point à un autre, c’est autre chose. »
« La représentation du métier est encore celle d’il y a 15 ans où le chauffeur
partait sans contraintes. »
La perception du métier est différente aussi entre jeunes. Si certains critères liés à la
profession sont dissuasifs pour certains jeunes comme l'éloignement du domicile et
les horaires, ils peuvent être attractifs pour d’autres : l’autonomie, le voyage, la
liberté.
Une certaine méconnaissance de la diversité des emplois de conducteur routier fait
que les jeunes résument le métier à l’image du « grand routier » qui part pour trois
semaines ou à celle de coursier avec des délais difficiles à respecter.
ΙΙ - 2
Les conseillers ANPE
Outre les jeunes scolaires, les demandeurs d’emplois constituent eux aussi une
population en mesure d’exercer le métier de conducteur. Ainsi, les conseillers ANPE
qui les côtoient, évaluent leur intérêt ou désintérêt pour le métier. Les conseillers
ANPE ont aussi une idée du métier qu’il est important de connaître compte tenu de
leur rôle pour informer et orienter.
Des conseillers de l'ANPE ont été ainsi interrogés : une ANPE générale c’est-à-dire
sans service transport et une autre avec un service transport.
ΙΙ - 2 - 1
Le métier et ses évolutions
Ö Un métier qui requiert diverses capacités
La difficulté des ANPE pour orienter des demandeurs d’emplois vers le métier de
conducteur routier de marchandises est réelle. Ceux-ci l’expliquent de plusieurs
manières.
- Le métier implique des qualités multiples : un conducteur routier doit être
capable de représenter l’entreprise, doit avoir de la diplomatie ; il doit aussi
accepter des conditions de travail difficiles avec de réelles responsabilités. Il
21
ne s'agit pas seulement de conduire mais de jouer un véritable rôle
commercial sans en avoir toutefois la formation et le statut.
« Le sens du relationnel, du commercial est de plus en plus élevé. Il y a dix
ans c’étaient des gros bras, on déchargeait, on chargeait, il n’y avait pas cet
impact là, du sens du commercial tel qu’on le connaît aujourd’hui. »
- Le secteur du transport attire les demandeurs d’emplois, mais de
préférence vers le transport de voyageurs qui a une meilleure image.
- Il y a maintenant avec la fin du service militaire, un déficit de demandeurs
d’emplois possédant le permis poids lourd, et les ANPE doivent désormais
financer des formations au permis et la FIMO, ce qui représente une
charge financière lourde.
Par exemple, le coût d’une FIMO à financement personnel varie de 1866€ à 2100€
dans certains organismes. A ceci, il faut ajouter le coût des permis.
Ö La professionnalisation du métier
La professionnalisation du métier semble être une nécessité pour les conseillers
ANPE. En effet, la mise en place de la FIMO et de la FCOS est selon eux, un gage
des compétences des conducteurs :
« C’est une garantie minimale, on est sûr que les salariés ont une formation en
commun, qu’ils sont normalement au courant de tout ce qui est législation du
travail… »
Les conseillers considèrent que les formations sont trop chères. En outre, les délais
d’attente pour obtenir des places en formation leur paraissent trop longs car il n’y a
pas assez d’organismes habilités pour certaines formations telles que la FIMO. Au vu
de cette situation, les conseillers hésitent parfois à proposer ce métier.
Distribution des principaux organismes dispensant des formations transport sur la
région :
Etablissements
dispensant
formations continues
AFT-IFTIM - Sainte-Luce (44)
des Etablissements
dispensant
formations initiales
Lycée Guitton - La Roche-sur-Yon (85)
AFT-IFTIM - Le Mans (72)
Lycée Lenoir - Châteaubriant (44)
AFT-IFTIM - La Roche-sur-Yon (85)
Lycée Rondeau - Saint-Calais (72)
PROMOTRANS - Saint-Herblain (44)
Lycée Léonard De Vinci - Mayenne (53)
FORGET - Cholet (49)
FORGET - Saint-Nazaire (44)
FORGET - Mayenne (53)
22
des
FORGET - Beaulieu-sur-Layon (49)
FORGET - Nantes (44)
MARIONNEAU Formation - Belleville sur vie
(85)
TURPEAU - Fontenay-Le-Comte (85)
A certains de ces organismes s’ajoutent une douzaine d'établissements habilités à
dispenser la FIMO et la FCOS8 sur la région.
ΙΙ - 2 - 2
Les demandeurs d'emploi et le métier
Selon les conseillers ANPE, les demandeurs d’emplois qui souhaitent exercer ce
métier, sont en situation de reconversion ou veulent compléter leur cursus (FIMO,
FCOS) à un moment où ils n’ont pas d’employeurs.
Les demandeurs d’emplois qui désirent s’orienter vers ce métier sont motivés par le
voyage, l’indépendance : ils ne veulent pas du travail posté en usine, c’est-à-dire
travailler à la chaîne avec des horaires fixes. Certains ont des exigences en terme de
distance, de type de marchandises qu’ils souhaitent transporter, d'horaires,...
Cependant, si pour certains le choix du métier s'est révélé tardivement, pour
d’autres, il se fait par défaut : on sait que le secteur recrute et qu’il y aura du travail ;
on s’oriente donc vers cette profession. Les conseillers sont préoccupés par l’avenir
de ces personnes car elles ne resteront pas en général dans le métier.
ΙΙ - 2 - 3
Une image du métier en demi-teinte
Les conseillers ANPE constatent que le métier de conducteur routier a une image
plutôt négative chez les demandeurs d’emplois. Les conditions de travail et de
rémunération représentant le principal frein : le métier est en effet perçu encore
comme très pénible malgré les évolutions du matériel et de la réglementation sociale.
L'origine en serait les médias avec la sur-médiatisation des inconvénients.
En résumé, les conseillers ANPE semblent relativement bien informés sur le métier,
sur ses conditions d’accès. Ils sont aussi lucides sur les conditions de travail et
pensent que les demandeurs d’emploi ont une image négative du métier.
8
AFPA Cholet (49), AFPA Doué-la-Fontaine (49), AFT- IFTIM Sainte-Luce (44), CEFP Belleville-survie (85), ECF CERCA Saint-Jean de Linières (49), ECF COA 72 Le Mans (72), FORGET BEAULIEU
Beaulieu-sur-Layon (49), FORGET Cholet (49), FORGET Mayenne (53), FORGET Saint-Nazaire (44),
PROMOTRANS Saint-Herblain (44), TURPEAU Fontenay-Le-Comte (85).
23
ΙΙ - 3
Les enseignants
Les enseignants travaillant dans le domaine de la formation initiale (lycée
professionnel) et de la formation continue (centre de formation) ont été interviewés.
Ceux-ci sont au contact quotidien avec des candidats au métier de conducteur
routier. Dès lors, ils connaissent leurs motivations, leurs avis sur le métier. Ce sont
parfois d’anciens conducteurs qui ont leur propre opinion du métier.
ΙΙ - 3 - 1
Leurs connaissances sur le métier
Les enseignants sont très positifs face à l’instauration de la formation obligatoire : les
conducteurs sont désormais informés de la réglementation sur leurs droits, avec des
incidences positives sur les risques d'accidents.
« Les entreprises recrutent maintenant avec des connaissances ; elles ne
demandent plus seulement la conduite et le code, mais aussi la
réglementation transport. »
« La FCOS aussi c’est bien pour remettre les anciens au goût du jour car la
réglementation sociale internationale et nationale change beaucoup. »
ΙΙ - 3 - 2
Les personnes en formation et le métier
Les motivations des personnes en formation pour être conducteur routier sont parfois
différentes selon le type de formation.
Selon les enseignants, les motivations peuvent être faibles pour ceux qui s'inscrivent
pour toucher des droits, fortes pour ceux qui sont passionnés par la conduite et les
voyages avec souvent un parent proche qui exerce le métier.
ΙΙ - 3 - 3
Une fausse image du métier
Les enseignants considèrent que la représentation du métier chez le public est
souvent erronée : il est connu étant très médiatisé, il est méconnu dans ses réelles
caractéristiques. Selon eux, c'est une image caricaturale du métier qui stigmatise
l’ensemble des conducteurs :
« C’est le gros bœuf qui conduit son camion poids lourd, qui leur envoie de la
flotte quand il pleut. On catalogue tous les conducteurs routiers de la même
façon et c’est faux. »
24
Cette médiatisation du métier est d’ailleurs dénoncée.
« Ils mettent le paquet dans les médias, quand il y a un problème d’accident
dans lequel un poids lourd est impliqué, le titre est tourné de telle façon qu’on
a l’impression que c’est le poids lourd qui est en tort et souvent c’est faux. »
En résumé, les conseillers d’orientation, d’insertion, ANPE ont pour mission
d’informer les futurs candidats sur le métier. Toutefois, on constate que leurs
connaissances sur le métier sont plus ou moins importantes. Delà, leur perception
peut être plus ou moins négative et les informations communiquées au public
confuses.
25
ΙΙΙ -
Le grand public
Pour identifier les causes du manque d’attrait du métier de conducteur routier de
marchandise, il convient de cerner l’étendue des connaissances et de la perception
du métier chez le grand public.
ΙΙΙ - 1 Les parents
L’image d’un métier est déterminée par la combinaison de plusieurs critères transmis
soit par l’expérience personnelle, soit par les moyens de communication. Cette
image porte principalement sur les conditions de travail, de rémunération et de
qualification.
ΙΙΙ - 1 - 1
Un métier peu qualifié
Plus de la moitié des parents pensent que le métier ne nécessite pas de formation
particulière, mis à part le permis. La méconnaissance du niveau de qualification
initiale requise pour l’exercice de la profession est réelle, y compris chez ceux qui
pensent qu’une formation est nécessaire. Dans ce cas, le type de niveau requis est
souvent ignoré. Ainsi seules 22% des personnes interrogées connaissent l’existence
de la FIMO.
Toutefois, la présence d’un conducteur routier dans l’entourage inverse cette
tendance. En effet, les personnes qui connaissent un conducteur routier dans leur
entourage savent (à 59%) qu’il faut une formation minimale (FIMO, CAP…) pour
exercer ce métier.
Les parents méconnaissant les qualifications requises pour être conducteur, ont en
conséquence une perception de sous-qualification pour ce métier.
Pourtant en 2001, selon l’enquête conjoncturelle DTT-SES, 59% des conducteurs
routiers ont suivi au moins une formation professionnelle au cours des 12 derniers
mois (75% la FCOS et 15% des formations « matières dangereuses »). Le métier
nécessite donc certaines formations.
Seules 6% des personnes interrogées ont parlé de baccalauréat alors que désormais
des jeunes s’orientent vers le baccalauréat professionnel suite au BEP par exemple.
De plus, en dix ans, le niveau initial de formation dans le secteur des transports s’est
élevé (tableau ci-dessous). Dans le transport terrestre par exemple, la part des non
diplômés a diminué de 11 points en dix ans.
26
Evolution du niveau de qualification initiale des salariés en 2001 selon le
secteur d’activités
Effectif (milliers)
Transport
Terrestre
675
Transport
Maritime
11
Transport
Aérien
80
Services
Auxiliaires
285
Secteur
Transport
1051
Bac ou plus
22%
60%
65%
40%
31
CAP-BEP
Aucun ou BEPC
Total
Evolution
19902001
Bac ou plus
CAP-BEP
Aucun ou BEPC
41%
37%
100%
25%
15%
100%
17%
18%
100%
29%
31%
100%
36
33
100 %
+8
+3
-11
ns
ns
ns
+6
-4
-3
+19
-4
-15
+13
-1
-12
Source : Comptes Transports de la Nation 2001 (SES – INSEE)
ΙΙΙ - 1 - 2
Une vision réaliste de la durée de travail
Les parents sont conscients que la durée de travail chez les conducteurs routiers est
plus longue que dans d’autres métiers en raison de contraintes liées au métier (nuits
hors du domicile…). Selon eux, les conducteurs routiers travaillent de 40 à 50H
(33%) ou plus de 50H (33%), ce qui est proche de la réalité.
Seulement 8% d’entre eux pensent que les 35H sont appliquées dans le métier.
Durée de travail des conducteurs routiers selon les parents
(en %)
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
25%
33%
33%
40 à 50H
50H et plus
8%
35H
35 à 40H
Enquêtes ORT Pays de la Loire – Février 2003
En définitive, les parents ont une perception de la durée de travail des conducteurs
routiers plutôt réaliste. Celle-ci étant supérieure à celle des autres secteurs
d’activités, elle contribue à la perception négative du métier, perçu comme
particulièrement contraignant.
27
ΙΙΙ - 1 - 3
La rémunération
Le choix d’un métier s’effectue selon plusieurs critères : l’intérêt pour le métier, les
conditions de travail et la rémunération.
73% des parents pensent que les conducteurs routiers ne sont pas convenablement
rémunérés. Parmi ceux-ci, 88% pensent que le salaire est inférieur à 1525 € (environ
10 000 Frs).
Les parents ont ainsi une perception partielle de la rémunération des conducteurs
routiers qui pourrait être améliorée par la connaissance des montants de frais de
route divers.
Ainsi pour 1/3 des parents (34 %), la principale amélioration pour inciter les jeunes à
s’orienter vers ce métier, serait l'augmentation de la rémunération.
ΙΙΙ - 1 - 4
Les critères "dissuasifs" du métier
Sachant que la profession rencontre quelques difficultés à recruter, il a semblé
important d’identifier les critères « dissuasifs » du métier. Selon les parents, ce sont
principalement les horaires, l’éloignement du domicile et dans une moindre mesure le
salaire qui dissuadent les jeunes d’exercer ce métier. Ainsi, le fait de travailler la nuit,
de ne pas rentrer tous les soirs à son domicile constituent pour les parents des
critères dissuasifs pour exercer ce métier, critères qui influent principalement sur la
vie personnelle.
Causes du refus d'exercer le métier selon les parents
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
73%
69%
48%
17%
17%
4%
Horaires
Salaire
Pénibilité du Eloignement Dangerosité
Image
travail
du domicile
médiatique
Enquêtes ORT Pays de la Loire – Février 2003
Les connaissances des parents sur le métier sont réalistes. Ils décrivent le métier
comme étant relativement pénible et contraignant au niveau des horaires etc.
Toutefois, ils sous estiment le niveau des sommes perçues par les conducteurs et
paraissent avoir une certaine appréhension quant à la pénibilité du métier.
28
S’ils sont conscients que le métier évolue de façon positive (75%), ils ont une image
plutôt négative du métier, perception en décalage avec la réalité décrite par les
conducteurs. Le résultat est que plus de la moitié des parents (53 %) ne
conseilleraient pas à leur enfant d’exercer ce métier.
ΙΙΙ - 2 Les jeunes et les demandeurs d'emplois
Parmi les habitants des Pays de Loire, des jeunes de moins de 25 ans et des
demandeurs d’emploi ont été interrogés (populations qui sont susceptibles de
s’orienter vers le secteur des transports).
ΙΙΙ - 2 - 1
Niveau de qualification
60% des jeunes et 67 % des demandeurs d’emplois interrogés, pensent qu’il est
nécessaire d’avoir une formation pour exercer le métier de conducteur routier.
Toutefois, ils connaissent mal le niveau de formation pour ce métier puisque 40% de
ces jeunes et 67% de ces demandeurs d’emplois ne se prononcent pas sur le niveau
de formation. Les niveaux de formation cités sont très divers : pour certains, c’est un
CAP, pour d’autres, un BEP ou un baccalauréat.
Cependant à l’inverse des parents qui estiment que ce métier ne nécessite pas de
qualification particulière, ils sont conscients de la nécessité d'avoir une qualification
pour exercer le métier. Certains demandeurs d'emplois estiment même que le niveau
de qualification nécessaire constitue une barrière pour accéder au métier.
ΙΙΙ - 2 - 2
Une durée de travail approximative mais réaliste
Les jeunes connaissent mal aussi la durée de travail réelle des conducteurs routiers.
Selon 50% d’entre eux, elle est de 35 à 40H en moyenne. Même si, 30% des jeunes
interrogés pensent qu’un conducteur routier travaille plus de 50H par semaine, leurs
connaissances sur cet aspect du métier sont relativement approximatives et diffèrent
selon qu’ils se réfèrent au « grand routier » ou au coursier.
Contrairement aux jeunes qui estiment que la durée de travail se situe à un niveau
relativement faible, les demandeurs d’emploi ont une représentation de celle-ci
réaliste : ceux-ci estiment que 33% que des conducteurs font plus de 40 à 50H par
semaine, et 67% plus de 50H (51 heures en 2002 selon le baromètre des
conducteurs routiers).
Aucun des demandeurs d’emploi interrogés pense que les conducteurs font moins de
40H par semaine. Les demandeurs d’emploi ont donc, même s’ils sont proches de la
29
réalité, une perception excessive de la durée de travail, tout au moins quand il s'agit
de la messagerie ou de la courte distance, ce qui donne un aspect négatif à cet
élément des conditions de travail.
Durée de travail des conducteurs routiers selon les jeunes et
les demandeurs d'emplois
Jeunes
Demandeurs d'emplois
80%
67%
50%
60%
33%
40%
20%
0%
10%
0%
35H
0%
35 à 40H
30%
10%
40 à 50H
50H et plus
Enquêtes ORT Pays de la Loire – Février 2003
ΙΙΙ - 2 - 3
La rémunération : un élément essentiel
Il semble que le critère de la rémunération soit essentiel pour les jeunes. En effet,
70% d’entre eux considèrent que le métier est mal rémunéré. Parmi ceux-ci, 75%
pensent que les conducteurs routiers sont payés de 1220€ à 1550€. Cette
rémunération leur semble faible par rapport aux contraintes du métier.
Cet avis varie selon l’origine géographique des jeunes : les jeunes vivant en milieu
rural, souvent d'origine ouvrière, trouvent la rémunération satisfaisante contrairement
à ceux vivant en milieu urbain.
Les demandeurs d’emploi partagent l’avis des jeunes concernant la rémunération
puisqu’ils sont 83% à penser que la rémunération est insuffisante. Toutefois, cet
aspect du métier ne semble pas être aussi important pour eux qu’il ne l’est pour les
jeunes.
Les jeunes et les demandeurs d’emploi méconnaissent le niveau de rémunération
des conducteurs routiers ; cela conduit à une perception négative du métier, proche
de celle des parents : ils se représentent un métier peu rémunéré par rapport à la
durée de travail.
30
ΙΙΙ - 2 - 4
Les critères "dissuasifs" du métier
Les jeunes identifient pour ainsi dire les mêmes critères que les parents : les
horaires, l’éloignement du domicile, le salaire sont les principaux critères évoqués. La
rémunération est le critère le plus important : la principale proposition envisagée par
les jeunes pour favoriser l’attrait du métier est ainsi l’amélioration de la rémunération
(45,5%).
Causes de refus d'exercer le métier selon les jeunes et les
demandeurs d'emplois (en %)
Jeunes
100%
80%83%
80%
100%
80%
70%
60%
33%
20%
40%
20%
Demandeurs d'emplois
10%
0%
20%17%
0%
0%
Horaires
Salaire
Pénibilité du
travail
Eloignement
du domicile
Dangerosité
Image
médiatique
Enquêtes ORT Pays de la Loire – Février 2003
Pour les demandeurs d’emploi, les deux principaux critères « dissuasifs» du métier
sont les horaires et l’éloignement du domicile. La rémunération ne leur semble pas
être un critère motivant un refus d’exercer, contrairement aux parents et aux jeunes.
On constate que ce sont principalement des contraintes influant sur la vie
personnelle qui sont évoquées par les demandeurs d’emplois. D’ailleurs, les pistes
d’améliorations qu'ils suggèrent pour orienter davantage les jeunes vers ce métier
visent à faciliter la vie de famille et améliorer les horaires.
Selon les jeunes, le métier évolue positivement (86%) ; ils semblent plus confiants
que les parents sur l’avenir du métier. Ils sont conscients que le métier nécessite plus
que le seul permis poids lourd, que le temps de travail n’est pas forcément supérieur
à 40H, que les femmes sont en mesure de l’exercer. C’est la rémunération qui
conduit à une représentation plutôt négative du métier, même si leur perception
demeure plus nuancée que celle des parents. Ainsi, la moitié (50%) d’entre eux
conseillerait à leurs enfants d’exercer ce métier.
31
Les demandeurs d’emploi ont une représentation du métier de conducteur routier
moins réaliste et plus caricaturale : leur perception est désuète et négative d’un
métier contraignant pour la vie personnelle. Ce sont eux qui ont l’image la plus
négative du métier parmi le grand public. En effet, un tiers (33%) d’entre eux trouvent
ce métier très difficile au niveau physique, la moitié (50%) pensent que ce métier
n’est pas fait pour les femmes et plus des 4/5ème d’entre eux (83%) ne conseilleraient
pas ce métier à leurs enfants.
32
ANNEXES
- Grilles d'entretiens semi-directifs
- Questionnaires d'enquêtes quantitatives
33
34
Annexe 1 : Grilles d'entretiens semi-directifs
1–1 Pour les demandeurs d’emploi passant la FIMO
Parcours personnel :
-professions précédentes et diplômes
-lieu de passage du ou des permis
Avant la formation :
-connaissances sur le milieu des transports, image du transport
-connaissances sur le métier de conducteur routier :
-niveau de diplôme
-heures de travail
-rémunération
-réglementation
-conditions de vie
-secteur qui recrute
-relation avec un conducteur routier
-raisons de la poursuite de cette formation et avis de l’entourage
-ce qui l’a orienté vers ce métier ?
Pendant la formation :
-La formation correspond à l’image que vous vous étiez faite de l’emploi ? et
pourquoi ?
Après la formation :
-type de distance envisagée
-entreprise susceptible de la recruter
-important d’avoir son camion
Image du métier :
-Image de ce métier :
-est ce un métier pour les femmes et pourquoi
-l’image de ce métier a-t-elle évoluée ces dernières années ? En quoi at-elle évoluée et pourquoi ?
-ce qu’est un bon ou un mauvais conducteur ?
Conclusion :
-avenir de ce métier
-pistes pour l’amélioration du métier
-proposition pour inciter les jeunes
35
36
Grilles d'entretiens semi-directifs
1–2 Pour les Jeunes
Le métier :
-connaissances sur le milieu des transports, image du transport
-connaissances sur le métier de conducteur routier :
-niveau de diplôme
-heures de travail
-rémunération
-réglementation
-conditions de vie
-secteur qui recrute
-relation avec un conducteur routier
Image du métier :
-ce qu’est un bon ou un mauvais conducteur routier
-Image de ce métier :
-est ce un métier pour les femmes et pourquoi ?
-faut-il faire des sacrifices pour exercer ce métier ?
-quelle est la motivation des personnes qui choissent ce métier ?
-l’image de ce métier a-t-elle évolué ces dernières années ? En quoi elle
a évolué et pourquoi ?
-à quel autre type d’emploi cela fait-il penser ?
Parcours personnel :
-orientation déjà vers ce métier, des diplômes s’y rapportant et types de diplômes
-possibilité de s'orienter vers ce métier, causes du refus, causes de l’adhésion
Conclusion :
-avenir de ce métier
-pistes pour l’amélioration du métier
-proposition pour inciter les jeunes
37
38
Grilles d'entretiens semi-directifs
1–3 Pour les conseillers d’orientation
Profil des personnes qui viennent dans le centre
Le métier :
-connaissances sur le milieu des transports, image du transport
-connaissances sur le métier de conducteur routier :
-niveau de diplôme
-heures de travail
-rémunération
-réglementation
-conditions de vie
-secteur qui recrute
Image du métier :
-Image de ce métier :
Pour les jeunes
-Avis sur les métiers du transport en général (avantages et
inconvénients)
-Avis sur le métier de conducteur (avantages et inconvénients)
-Évolution de cette image dans le temps pour les jeunes
-Demandes spontanées pour exercer ce métier et évolution
-Motivations évoquées par les jeunes voulant exercer ce métier
Pour le conseiller
-qu’est ce qu’un bon conducteur routier et un mauvais et pourquoi ?
-est ce un métier pour les femmes et pourquoi
-faut-il faire des sacrifices pour faire ce métier
-quelle est la motivation des personnes qui choissent ce métier
-l’image de ce métier a t’elle évolué ces dernières années ?
-A quel autre type d’emploi cela fait-il penser ?
-Profils des personnes orientées vers ce type d’emplois
-Type de diplômes ou les jeunes sont orientés en priorité
-Insertion dans la vie professionnelle
Conclusion :
-avenir de ce métier
-pistes pour l’amélioration du métier
-Comment inciter les jeunes à choisir le métier
39
40
Grilles d'entretiens semi-directifs
1–4 Pour les conseillers d'insertion ANPE (générale)
Présentation :
-fonction dans l’agence
-pas de service transport mais gère des conducteurs
Image du métier :
Pour les demandeurs d’emploi en général
-Avis sur le métier de conducteur, image positive ou négative ?
-Évolution de cette image dans le temps pour les jeunes
-Raison du refus de demandeurs d’emplois d'exercer
-Demandeurs d’emploi sans formation dans le transport qui souhaitent
devenir conducteur ? Motivations invoquées.
-Avis sur la FIMO
-Quelles sont les qualités recherchées pour être conducteur routier ?
-Plus de demandes spontanées ou de propositions de votre part ?
-Motivations évoquées par les jeunes voulant faire ce métier
Pour les demandeurs d’emploi « conducteur routier »
-Rencontre souvent des CR à la recherche d’un emploi ? Constant ?
-Difficulté à trouver du travail ?
-Exigences face aux emplois (distance, véhicule…) ?
-Rencontre de CR désirant se reconvertir ?
Le conseiller
-est-ce un métier pour les femmes et pourquoi, déjà orienter
Conclusion :
-avenir de ce métier
-Proposition pour inciter les demandeurs d’emplois à s’orienter davantage vers cet
emploi.
41
42
Grilles d'entretiens semi-directifs
1-5 Pour les conseillers d'insertion ANPE (transport)
Image du métier :
Pour les demandeurs d’emploi
-Avis sur les métiers du transport (avantages et inconvénients)
-Avis sur le métier de conducteur (avantages et inconvénients)
-Évolution de cette image dans le temps pour les jeunes
-Motivations évoquées par les jeunes voulant faire ce métier
-beaucoup d’orientation pour passer la FIMO
-les conducteurs ont-ils de la difficulté à trouver du travail, temps
d’attente ?
-recevez beaucoup de conducteurs pour des reconversions ?
Pour le conseiller
-qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais conducteur routier ?
-est ce un métier pour les femmes et pourquoi
-faut-il faire des sacrifices pour faire ce métier et lesquels
-à quel autre type d’emploi cela fait-il penser ?
-l’image de ce métier a-t’elle évolué ces dernières années ?
-Profils des personnes orientées vers ce type d’emplois
Conclusion :
-avenir de ce métier
-pistes pour l’amélioration du métier
-Proposition pour inciter les jeunes
43
44
Grilles d'entretiens semi-directifs
1-6 Pour les enseignants
Présentation :
-Discipline enseignée
-Changement de discipline depuis début de carrière
-Ce qu'est un conducteur de poids lourd ?
Image du métier :
-Image de ce métier :
-Proportion de jeunes dans cette formation
-Quelle est l’image du métier pour les jeunes qui arrivent ?
-Évolution de cette image dans le temps pour les jeunes
-Motivations évoquées par les jeunes voulant faire ce métier
-Profils des personnes suivant ces formations
-Insertion dans la vie professionnelle : écho de problèmes rencontrés
par les élèves suite à la formation
Pour l’enseignant
-Avis sur les évolutions du métier (l’informatique, le portable)
-Avis sur la FIMO, la FCOS
-Les 35H dans la profession
-Est-ce un métier pour les femmes et pourquoi
Conclusion :
-avenir de ce métier
-Proposition pour inciter les jeunes
45
46
Grilles d'entretiens semi-directifs
1-7 Pour les Missions locales
Profil des personnes qui viennent dans le centre
Connaissances générales :
-connaissances sur le milieu des transports, image du transport
-connaissances sur le métier de conducteur routier :
-niveau de diplôme
-heures de travail
-rémunération
-réglementation
-conditions de vie
-secteur qui recrute
Image du métier :
-Image de ce métier :
Pour les jeunes
-Avis sur les métiers du transport (avantages et inconvénients)
-Avis sur le métier de conducteur (avantages et inconvénients)
-Évolution de cette image dans le temps pour les jeunes
-Demandes spontanées pour faire ce métier et évolution
-Motivations évoquées par les jeunes voulant faire ce métier
Pour le conseiller
-qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais conducteur routier et un mauvais ?
-est ce un métier pour les femmes et pourquoi
-faut-il faire des sacrifices pour faire ce métier et lesquels
-quelle est la motivation des personnes qui choissent ce métier ?
-à quel autre type d’emploi cela fait-il penser ?
-l’image de ce métier a t’elle évolué ces dernières années ? en quoi a-telle évolué et pourquoi ?
-Profils des personnes orientées vers ce type d’emplois
-Type de diplômes ou les jeunes sont orientés en priorité
-Insertion dans la vie professionnelle
Conclusion :
-avenir de ce métier
-pistes pour l’amélioration du métier
-Proposition pour inciter les jeunes
47
48
Annexe 2 : Questionnaire (enquêtes quantitatives)
2-1 Pour les élèves de BEP
Perception des métiers de la conduite
Précision : questionnaire qui ne se rapporte qu’au métier de conducteur routier de
marchandises, pas de voyageurs.
LA FORMATION
1/ Comment avez-vous eu connaissance de la formation suivie actuellement?
-par un enseignant
□
-par un conseiller d’orientation
□
-par une personne de votre entourage
□
-documentation, annonce…
□
-autres
□
2/ Comment avez-vous trouvé votre (vos) stage(s) pour la formation ?
-par l’école
□
-par l’entourage
□
-par candidature spontanée
□
-par une annonce
□
-autres
□
-non concerné
□
3/ La formation dispensée actuellement correspond-elle à l’idée que vous vous en faisiez
en vous y inscrivant ?
-oui □
-non □
Si non, précisez……………………………………………………………...…..
LE MÉTIER
4/ Pourquoi avez-vous choisi d’exercer la profession de conducteur routier?
-liberté, autonomie
-oui □
-non □
-voyager
-oui □
-non □
-passion du camion, de la route
-oui □
-non □
-gagner sa vie
-oui □
-non □
-autres, précisez……………………………………………………………………..
5/ Quel type de distance aimeriez-vous faire suite à la formation ?
-régional
-oui □
-non □
-national
-oui □
-non □
-international
-oui □
-non □
-ne sais pas □
49
6/ Une fois conducteur, combien de nuits accepterez-vous de passer hors de votre
domicile ?
-0 nuit par semaine
-oui □
-non □
-de 1 à 3 nuits par semaine
-oui □
-non □
-3 nuits et plus par semaine
-oui □
-non □
7/ Pour quel type d’entreprise souhaitez-vous travailler par la suite ?
-distributeur (grande surface)
-oui □
-non □
-transporteur
-oui □
-non □
-travaux public
-oui □
-non □
-industriel
-oui □
-non □
-autres, précisez…………………………………………………………………….
8/ Seriez-vous prêt à travailler en intérim ?
-plutôt oui □
-plutôt non □
9/ Selon vous, le métier a-t-il évolué depuis quelques années ?
-plutôt oui □
-plutôt non □
-ne sait pas □
Si plutôt oui, quelles évolutions ?
…………………………………………………………………………………………
10/ Selon vous, ces évolutions ont elles été :
-positives □
-négatives □
11/ Cela vous paraît-il important de disposer de son propre camion ?
-oui □
-non □
12/ Le système de relais c’est à dire le découpage des longues distances, vous êtes
-plutôt pour □
-plutôt contre □
PERCEPTION DU MÉTIER
13/ Selon vous, le métier de conducteur routier est perçu par le grand public de façon :
-plutôt positive □
-plutôt négative □
14/ Au niveau physique, cet emploi vous semble plutôt ?
-peu difficile □
-difficile
□
-très difficile □
15/ Selon vous, ce métier peut-il être exercé par des femmes ?
-oui □
-non □
Si non, pourquoi ?………………………………………………………………...
16/ Selon vous, d’une manière générale, les conducteurs routiers sont-ils bien
rémunérés ?
-oui □
-non □
17/ A votre avis, pourquoi certains jeunes ne souhaitent pas exercer cet emploi ?
-les horaires
-oui □
-non □
50
-le salaire
-la pénibilité du travail
-l’éloignement du domicile
-la dangerosité
-la mauvaise image médiatique
-oui
-oui
-oui
-oui
-oui
□
□
□
□
□
-non
-non
-non
-non
-non
□
□
□
□
□
18/ Conseilleriez vous à un jeune de suivre une formation dans le transport ?
-oui □
-non □
19/ Selon vous, que faudrait-il faire pour que les jeunes s’orientent davantage vers cet
emploi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
PARCOURS PERSONNEL
20/ Connaissez-vous une personne qui exerce le métier de conducteur routier dans votre
entourage (parents, amis…) ?
-oui □
-non □
21/ Avant l’entrée en formation, étiez-vous déjà monté dans un camion ?
-oui □
-non □
22/ Avez-vous votre permis de conduire
-B
-C
-EC
-oui □
-oui □
-oui □
-non □
-non □
-non □
23/ Quel(s) est (sont) vos diplômes ()?
…………………………………………………………………………………………………..
24/ Quel est votre âge ?
…………………………………………………………………………………………………..
25/ Vous vivez :
-à la campagne □
-en ville □
26/ Vous êtes :
-un homme □
-une femme □
51
52
Questionnaire (enquêtes quantitatives)
2-2 Pour le "grand public"
Perception des métiers de la conduite
Précision : questionnaire qui ne se rapporte qu’au métier de conducteur routier de
marchandises, pas de voyageurs.
CONNAISSANCES SUR LE MÉTIER
1/ Mise à part le permis de conduire Poids Lourd, faut-il une formation pour exercer ce
métier ?
-oui □
-non □
Si oui, préciser……………………………………………………………………
2/ Selon vous, combien d’heures un conducteur routier travaille t-il par semaine ?
-35H
□
-35H à 40H
□
-de 40H à 50H
□
-plus de 50H
□
3/ Selon la législation, un conducteur routier est obligé de s’arrêter toutes les 4H30, cela
vous semble t-il respecté ?
-oui □
-non □
4/ Selon vous, ce métier est-il adapté aux femmes ?
-oui □
-non □
Si non, pourquoi ?………………………………………………………………...
5/ Selon vous, un conducteur routier est-il bien rémunéré ?
-oui □
-non □
Si non, à votre avis, quel est le revenu mensuel net d’un conducteur routier (avec
indemnités de déplacement) ?
-moins de 1220€ soit moins de 8000 Frs
□
-de 1220€ à 1525€ soit de 8000 à 10000 Frs
□
-de 1525€ à 1830€ soit de 10000 Frs à 12000Frs
□
-plus de 1830€ soit plus de 12000 Frs
□
6/ Au niveau physique, cet emploi vous semble plutôt ?
-peu difficile □
-difficile □ -très difficile □
AVIS SUR LE MÉTIER
7/ Conseilleriez vous à votre fils d’exercer cet emploi ?
-oui □
-non
53
8/ Selon vous, quelles sont les motivations des personnes qui veulent exercer ce métier ?
Est-ce pour :
-la liberté, autonomie
-oui □
-non □
-la passion pour la route
-oui □
-non □
-l’intérêt pour la conduite
-oui □
-non □
-voyager
-oui □
-non □
-gagner sa vie
-oui □
-non □
9/ A votre avis, pourquoi certains jeunes ne souhaitent pas exercer cet emploi ? Est-ce en
raison :
-des horaires
-oui □
-non □
-du salaire
-oui □
-non □
-de la pénibilité du travail
-oui □
-non □
-de l’éloignement du domicile
-oui □
-non □
-de la dangerosité
-oui □
-non □
-de la mauvaise image médiatique
-oui □
-non □
10/ Selon vous, le métier a-t-il évolué depuis quelques années ?
-plutôt oui □
-plutôt non □
11/ Ces évolutions ont-elles été :
-plutôt positives □ -plutôt négatives □
12/ Selon vous, que faudrait-il faire pour que les jeunes s’orientent davantage vers cet
emploi ?
…………………………………………………………………………………………………
ELEMENTS PERSONNELS
13/ Connaissez-vous une personne qui exerce le métier de conducteur routier dans votre
entourage (parents, amis…) ?
-oui □
-non □
14/ Êtes-vous déjà monté(e) dans un camion ?
-oui □
-non □
15/ Avez-vous votre permis de conduire
-B
-Poids Lourd
-oui □
-oui □
-non □
-non □
16/ Quelle est votre profession?
…………………………………………………………………………………………………...
17/ Quel est votre âge ?
…………………………………………………………………………………………………..
18/ Vous vivez :
-à la campagne □
-en ville □
19/ Vous êtes :
-un homme □
-une femme □
54
BIBLIOGRAPHIE
-« Les conditions temporelles de travail et les carrières de conducteurs
de poids lourds- analyse des résultats de l’enquête auprès des conducteurs de
poids lourds menée en 1993, comparaison avec ceux de 1983. » (INRETSP.Hamelin-1997)
-« Les Mutations des métiers du transport, problèmes d’emploi et
d’adaptation des dispositifs d’insertion et de formation » (Conseil National des
Transports - Rapporteur : Régis Blatter- janvier 2001)
-
« Image et représentation sur le transport »- (Rapport final du Cabinet
NIAGARA- Bron- DRE de Rhône-Alpes- juin 2001)
-
« Paradoxe du secteur du transport et de la logistique » (SOFRESOpération découverte métiers- février 2000)
-
« L’emploi de conducteur dans les entreprises de Transport Routier
Interurbain de personnes et de Transport public Routier de Marchandises »
(Cabinet 77.02 pour la DRE Basse-Normandie- octobre 2001)
- «Les comptes transports de la nation en 2001» (DAEI/SES-Insee- 2002)
- «Transports 93. Professions en devenir. Enjeux et réglementation» (P.
HAMELIN, G. RIBEILL, C. VAUCLARE, Presse de l'Ecole des Ponts et Chaussées –
Paris – 1992)
- «Tableau de bord régional de l'emploi et de la formation professionnelle
dans les activités auxiliaires du transport» (AFT-IFTIM 2002)
- «Sécurité et formation des conducteurs routiers dans les transports
routiers de marchandises» (Gérard THOMAS – CEMEM 1)
- «Tableau de bord du social» (ORT Pays de la Loire 2002)
- «Baromètre des conducteurs routiers» (ORT Pays de la Loire 2002)
- «Aspects sociaux du transport routier» (E. FRIELING, P. KIEGELAND, C.
GARO, J. BURNEWICZ, W. SMOLDERS, P. HAMELIN… - Paris - 1999)
- «Les routiers. Des hommes sans importance ?» (J.B. POUY, P.
HAMELIN, B. LEFEBVRE – Syrios - 1993)
55
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