Fiche Ex11. Une commune de banlieue engagée dans

Transcription

Fiche Ex11. Une commune de banlieue engagée dans
Fiches de Pax Christi France
- ENVIRONNEMENT & MODES DE VIE TRANSITION ENERGETIQUE
Exemple 11
Une commune de banlieue engagée dans la transition énergétique :
L’Ile-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis (93)
L’ILE-SAINT-DENIS est une commune de 7 000 habitants en Seine-Saint-Denis, située toute en longueur sur
une île de 100 hectares (plus 77 hectares d’eaux territoriales) au milieu de la Seine.
► Quel était le contexte local et qui est à l’origine du projet ?
L’ILE-SAINT-DENIS abritait autrefois des activités industrielles plus ou moins polluantes qui se traduisent
aujourd’hui par des friches industrielles importantes et un centre commercial. Elle était devenue une ville
dortoir, gérée par une mairie communiste.
En 2001, Michel BOURGAIN est élu Maire sur la liste citoyenne « L’Île vivante ». Très tôt après son élection,
il s’intéresse aux questions énergétiques. Un conseiller municipal est désigné pour être chargé du dossier
« Maîtrise de l’énergie et promotion des énergies renouvelables ».
Il commence par un état des lieux des types d’énergie et des postes de consommation les plus importants.
Une « cellule de veille énergie » est mise en place ainsi qu’un électricien « économe de flux ».
► Quelles furent les premières réalisations ?
Le premier chantier fut celui de l’éclairage du stade. Ici comme ailleurs, les ampoules ont été rapidement
remplacées par des lampes basse consommation.
Ensuite dans tous les bâtiments dépendant de la commune, les matériels sont remplacés par des
équipements plus performants : radiateurs, blocs néons,… Des minuteries et des détecteurs de présence
sont installés, ainsi que le système Energy Star de mise en veille des ordinateurs. Un certain nombre de
véhicules de fonction sont supprimés et ceux qui restent sont remplacés (GNV, GPL, électriques).
Le fioul dans les bâtiments communaux est systématiquement remplacé par le gaz. Des contrats de
performance énergétique sont proposés aux opérateurs de chauffage avec partage des gains entre eux et
la commune.
► Quels ont été les développements ultérieurs ?
Puis la commune fait réaliser un audit énergétique plus poussé des bâtiments communaux et des
opérations de rénovation thermique sont lancées (isolation, changement des fenêtres,…).
La municipalité se lance dans la production croissante d’électricité issue du photovoltaïque : en témoignent
par exemple la centrale photovoltaïque de 230 m2 posée en 2009 sur la façade de l’école Jean-Lurçat et
celle de 700 m2 fixée en juin 2013 sur la toiture du gymnase Arnold-Géraux. Une nouvelle centrale de 240
m2 sera posée en 2015 sur le pignon d’un immeuble de logements sociaux rue Lénine.
Pax Christi France - 5, rue Morère 75014 Paris - [email protected] - 01 44 49 06 36
www.paxchristi.cef.fr paxchristifrance PaxChristiFR
FICHE TRANSITION ENERGETIQUE Ex11 - Février 2015
En 2008, des panneaux solaires sont posés sur le toit de la cuisine communale pour chauffer l’eau de la
cuisine et les douches du gymnase.
FICHE TRANSITION ENERGETIQUE Ex11
La commune a aussi établi un partenariat avec d’autres acteurs pour la rénovation thermique des
logements sociaux. Un « Club Energie des bailleurs sociaux » est créé. Les opérateurs s’engagent à
promouvoir les économies d’énergie et en 10 ans, plus de 80% du parc de logements sociaux est
rénové. Pour les logements privés, une OPAH est lancée en 2007.
En matière de transport, une navette de la RATP est d’abord mise en place pour desservir la zone
industrielle, puis une vraie ligne de bus est créée : elle dessert aujourd’hui l’ensemble de l’île, du nord
au sud. Des « zones 30 » sont généralisées sur l’ensemble de la ville. Le tramway T1 finit par passer sur
la commune après d’âpres négociations pour préserver un pont en fonte qui fait partie du patrimoine
de la commune..
► Quelle méthode de travail a permis ces développements ?
Les services municipaux ont été invités à donner l’exemple : température des bureaux, extinction des
lumières, mise en place de graphiques des consommations dans les lieux publics, désignation de
« correspondants énergie » dans les écoles et les bâtiments administratifs.
Des actions de communication ont également été engagées en direction des familles pour expliquer les
bénéfices des actions possibles (isolation, …). Un Espace Info Energie est mis en place. Les gardiens des
immeubles sont même sensibilisés. Malgré cela, certaines actions telles le report de l’allumage du
chauffage jusqu’au 15 octobre ont du « mal à passer ».
► Quels sont les impacts principaux du projet ?
Sur la période 2002-2012 les économies d’énergie cumulées de la commune s’élèvent à plus de
500 000 €, avec un taux de réduction de l’ordre de 20 à 25% des consommations. La consommation de
carburant des véhicules municipaux est réduite de moitié
Le trafic automobile est lui aussi réduit d’environ 25%, ce qui conduit à des économies de carburant et
à une baisse des émissions de CO2 du même ordre de grandeur.
Au total plus de 90 millions d’euros sont investis par les différents partenaires au cours du mandat du
Maire 2001-2008, ce qui correspond en gros à l’équivalent de deux mille emplois. Celui-ci est réélu
« de justesse » en 2008.
La commune devient une référence pour la Région Ile de France. Un éco-quartier (1000 logements sur
22 hectares) sortira de terre à partir de 2017 avec notamment de l’habitat participatif et une centrale
de mobilité pionnière pour assurer des mobilités 100% douces à l’intérieur du nouveau quartier.
► Le projet peut-il être répliqué ?
La réplicabilité est relativement bonne, mais la palette des actions menées en si peu de temps par
L’Ile-Saint-Denis est exceptionnelle.
Pour en savoir plus :
Michel Bourgain et Evelyne Perrin, Maire vert en banlieue, Les petits matins, 2010
2
¯¯