Actualité de Norbert Wiener

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Actualité de Norbert Wiener
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Actualité de Norbert Wiener (1894-1964)
Gérard BLANC
Ingénieur civil des télécommunications
Cette année aurait pu être célébré le centenaire de la naissance de Norbert
WIENER, mais sa commémoration est restée limitée, à l’exception du séminaire
Écrit informatisé du 13 décembre et d’une émission de radio sur une station
privée parisienne. Cependant, ce grand savant demeure un des piliers
fondateurs, à la fois comme scientifique et comme philosophe, de ce qui anime
notre société : l’information et la communication. Il a ouvert la voie vers une
analyse des problèmes en termes d’information, qui évite l’écueil de l’idéologie
dans les sciences humaines.
C’est en France que son ouvrage Cybernetics a été publié pour la première
fois en 1948, en anglais, à la demande du gendre du fondateur des éditions
Hermann.
Or il semble aujourd’hui bien oublié et ses travaux mal reconnus. Depuis une
vingtaine d’années, rares sont ceux qui évoquent Norbert WIENER. Seuls
existent les travaux du CREA (Centre de Recherche d’Épistémologie
Appliquée) sur les conférences Macy qui ont analysé le contenu des
documents pour établir une généalogie de la cybernétique et les recherches
de Jean-Pierre DUPUY, dont l’ouvrage récent donne beaucoup d’indications sur
WIENER et cette période d’après guerre. WIENER a aussi trouvé en la personne
de Philippe BRETON, qui le reconnaît comme l’inspirateur de la société de
communication, un détracteur qui le rend coupable de cette utopie sociale et
en avance responsable de toutes ses déviations.
La vie de Norbert WIENER
Norbert WIENER naît à Columbia (Missouri) le 26 novembre 1894 où son père
enseigne le français et l’allemand. Léo WIENER, qui parlait une vingtaine de
langues et fut le premier à obtenir le titre de professeur de langues slaves aux
États-Unis, personnifie une réussite exemplaire : jeune émigrant russe, il
arrive en Amérique sans rien et atteint les sommets de la vie académique. Un
homme remarquable qui, pour renforcer son salaire, traduisit les 24 volumes
de TOLSTOÏ en anglais en deux ans !
Norbert WIENER considère dans son autobiographie que ses parents avaient
décidé d’en faire un génie. Il connaît l’enfance d’un jeune prodige, avec toutes
les joies et les contraintes que cela entraîne. À trois ans et demi, il commence à
lire et se met très vite à apprendre l’arithmétique. Son enfance se passe sous la
supervision d’un père dominateur, qui lui inculque une discipline et une
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formation rigoureuses, « quoique peut-être de manière excessive » écrira-t-il
plus tard dans son autobiographie.
En 1906, à onze ans et demi, il termine ses études secondaires et s’inscrit à
l’université d’abord pour suivre des études de biologie. Trop maladroit dans
les manipulations de laboratoire, finalement, il prépare une licence de
mathématiques, avec l’approbation de son père. Il s’écarte ainsi de son
emprise, car c’est un domaine où il ne peut le suivre.
En 1913, à 18 ans, il soutient son doctorat de philosophie, en logique
mathématique, avec une thèse sur l’axiomatique qui commente les travaux de
Bertrand RUSSELL. Un peu plus tard, en allant travailler avec RUSSELL en
Angleterre, il découvrit qu’il était passé à côté d’à peu près toutes les
questions ayant une véritable portée philosophique. Cependant son matériel
et ses travaux formels faisaient « une thèse acceptable ».
Après sa soutenance de thèse, il part pour l’Europe. C’est d’abord Cambridge,
où il travaille avec RUSSELL et HARDY, un grand mathématicien anglais, puis
ensuite GÖTTINGEN où il suit les cours de LANDAU et HILBERT, le plus fameux
mathématicien du début du siècle.
Il rentre aux États-Unis avant la guerre de 1914. En 1917-1918, il appartient
à une équipe chargée de corriger les tables d’artillerie.
En 1919, il est nommé professeur au MIT où il restera jusqu’à sa retraite en
1960.
D’une distraction légendaire, il raconte s’être arrêté dans le couloir du MIT à
l’heure du déjeuner pour discuter avec un étudiant, et la discussion terminée,
confus, demander à l’étudiant : « vous souvenez-vous dans quelle direction
j’allais lorsque nous nous sommes rencontrés ? allais-je déjeuner ou est-ce
que j’en revenais ? »
L’œ uvre de Norbert WIENER
Son travail était guidé par des considérations esthétiques. Il regardait
l’expérience de la recherche mathématique comme identique à la création des
œuvres d’art.
Ses travaux mathématiques touchent divers domaines : la logique,
l’axiomatique, la théorie des nombres, l’analyse enfin, dans laquelle il fera ses
principales découvertes, qu’il réunira dans ce qu’il a appelé l’analyse
harmonique généralisée.
Plusieurs fois, Norbert WIENER est le protagoniste de ce que les historiens des
sciences appellent une double découverte, comme ce qui s’est produit pour
NEWTON et LEIBNIZ, tous deux inventeurs du calcul intégral et différentiel, ou
encore pour les astronomes LE VERRIER et ADAMS avec la découverte
simultanée et indépendante de Neptune sur la base de calculs dérivés des
perturbations de la planète Uranus.
Ces doubles découvertes concernent en 1920 les espaces de BANACH, en 1925
le problème du potentiel électromagnétique aux frontières d’un domaine, les
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opérateurs utilisés en mécanique quantique et introduits à peu près en même
temps par DIRAC, l’incertitude sur les mesures qui anticipe la démonstration
D’HEISENBERG, et dans les années 1940 la théorie de la prédiction (pour laquelle
WIENER a des idées très proches de celles du russe KOLMOGOROV) et enfin la
théorie de l’information, qu’il développe parallèlement à Claude SHANNON des
Laboratoires BELL.
Enfin, WIENER joue un rôle de précurseur dans trois domaines de la recherche
mathématique : d’abord, les limites de la logique, pour lesquelles, durant son
séjour à Cambridge en 1913-1914, il anticipe les futurs travaux de GÖDEL ;
ensuite, l’ordre sorti du chaos - thème qui devait, bien plus tard, connaître
une certaine fortune avec la physique des systèmes désordonnés - et enfin la
théorie des systèmes dynamiques qu’il aborde dans un langage qui préfigure
celui de la théorie des bifurcations ou des catastrophes du français René
THOM.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille à son œuvre essentielle : la
cybernétique, mot forgé par lui, dans laquelle il combine la plupart de ses
travaux mathématiques antérieurs. En janvier 1943 paraît le texte fondateur
écrit en collaboration avec Arturo ROSENBLUETH, physiologiste et Julian
BIGELOW, ingénieur, publié dans Philosophy of Science sous le titre «
Behaviour, Purpose and Teleology ». Fin 1946, il expose à un important public
de scientifiques, lors d’un symposium pour l’Académie des Sciences de New
York intitulé Teleologicale mechanisms, une vision unifiée de la théorie - à la
terminologie désormais fixée - message, communication, information, feedback, homéostasie, entropie, etc.
La cybernétique
La cybernétique telle que l’a popularisée WIENER se présente comme la science
des analogies maîtrisées entre organismes et machines. Il a l’intention d’en
faire un projet d’ordre philosophique et applique la grille d’analyse que fournit
la théorie de l’information et de la communication à de nombreux sujets
abordés jusqu’alors autrement, la météorologie, l’économétrie, la dynamique
sociale, la biométrie, etc.
Après la parution en 1948 d’un ouvrage très mathématique exposant les
principaux concepts et théorèmes, il rédige un livre destiné au grand public
traduit en français sous le titre de Cybernétique et société qui connaîtra deux
versions publiées à quelques années d’intervalle.
Le propos du livre est multiple, Norbert WIENER y défend une thèse :
la société peut être comprise seulement à travers une étude des
messages et des « facilités » [infrastructures] de communication dont
elle dispose (…). Ce livre soutient que l’intégrité des canaux de
communication intérieure est essentielle au bien être de la société
[confrontée] à certains problèmes nouveaux particulièrement sérieux
spécifiques à notre siècle. L’un d’eux est la complexité et le coût
croissants de la communication.
Il définit le concept d’information :
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Information est un nom pour désigner le contenu de ce qui est échangé
avec le monde extérieur à mesure que nous nous y adaptons et que
nous lui appliquons les résultats de notre adaptation.
C’est une notion quantitative, qu’il aborde en ingénieur :
une mesure de l’information est une mesure de l’ordre. Sa valeur
négative sera une mesure du désordre (…). Cette mesure du désordre
est connue en mécanique statistique sous le nom d’entropie (…). De
même que l’entropie est une mesure de désorganisation, l’information
fournie par une série de messages est une mesure d’organisation.
Il lie la probabilité du message et l’information qu’il contient :
plus le message est probable moins il fournit d’information : les clichés
et les lieux communs éclairent moins que les grands poèmes.
Il rappelle la relation entre entropie croissante et décroissante et progrès :
Il existe des îlots d’entropie décroissante dans un monde où l’entropie
en général ne cesse de croître. C’est l’existence de ces îlots qui permet
à certains d’entre nous d’affirmer la réalité du progrès.
La communication entre les hommes et la communication homme-machine lui
semblent assez similaires :
Ma thèse est que le fonctionnement physique de l’individu vivant et les
opérations de centaines de machines de communication les plus
récentes sont exactement parallèles dans leurs efforts identiques pour
contrôler l’entropie par l’intermédiaire de la rétroaction » (…). Quand je
communique avec une autre personne, je lui transmets un message et
quand cette autre personne communique à son tour avec moi elle me
retourne un message de même nature qui contient des renseignements
accessibles d’abord à elle et non à moi. Quand je contrôle les actions
d’une autre personne je lui communique un message, et bien que ce
message soit de nature impérative, la technique de communication ne
diffère pas de celle de la transmission d’un fait (…). Quand je donne un
ordre à une machine, la situation ne diffère pas fondamentalement de
celle qui se présente quand je donne un ordre à une personne.
La terminologie propre aux sciences de l’information et de la communication
est posée ici dans son achèvement et elle sera utilisée avec des hardiesses
dans les métaphores que Norbert WIENER a lui-même employées.
Il a paru souvent brouillon dans son travail de penseur, avec un style parfois
fort relâché, qui perturbait ses collègues. Son éclectisme les déconcertait :
muni de sa boîte à outils cybernétique, il pouvait démonter n’importe quel
mécanisme descriptible en termes de comportement ou de communication. En
fixant les notions et le vocabulaire, ce savant sait jusqu’où il entend pousser
ses
métaphores
qui
s’appuient
sur
des
éléments
connus
en
thermodynamique.
WIENER et VON NEUMANN avaient des approches très différentes de ce qui allait
devenir l’informatique. Pendant trois décennies environ, c’est l’approche
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centralisée de VON NEUMANN qui a prédominé. Avec l’arrivée des microordinateurs en réseau, des calculateurs parallèles et de la logique floue, la
balance paraît repencher du côté de WIENER, partisan d’une répartition des
tâches.
L’approche par la théorie de l’information, dont WIENER est un des créateurs
principaux, conserve son actualité. Avec cette grille de lecture, il relie de
nombreux sujets, actuels en son temps qui le sont restés selon une approche
qui préfigure la systémique : la société, le travail, les machines, l’économie,
l’éducation, l’art, l’invention.
Deux exemples extraits de Cybernétique et société illustrent sa capacité à
anticiper les effets des machines de traitement de l’information. Il décrit une
organisation du travail à distance où un architecte, depuis l’Europe, surveillerait
la construction d’un édifice aux États-Unis. Il en a fait les plans et utilise les
moyens de communication, le « téléfax » - qui n’était pas encore la télécopie
actuelle. Il suppose bien entendu que les ingénieurs et conducteurs de travaux
sur place sont tout à fait compétents.
L’autre exemple englobe plus largement le travail dans la société. Quarantecinq ans après, se produit ce que Norbert WIENER avait annoncé. Il n’est pas le
seul, mais en tout cas parmi les premiers. Il décrit l’automatisation à venir par
la généralisation de l’informatique et des microprocesseurs qui n’étaient
pourtant pas encore inventés. Seule la « machine à calcul moderne à grande
vitesse » existe alors, très volumineuse et coûteuse. Il prévoit une division de
son coût par cent et sa production en série. Il décrit le processus
d’automatisation dans la future usine automobile, qui pourrait aussi bien être
une usine de produits chimiques ou de fabrication de papier. L’introduction de
la machine commence dans le processus de production, « en particulier la
chaîne d’assemblage qui de toutes les parties de l’usine emploie le plus
d’ouvriers ». Il l’introduit aussi dans les contrôles statistiques de qualité du
produit et dans la comptabilité. Toute la masse de travail de bureau sera
traitée mécaniquement, depuis le classement jusqu’à la documentation.
Norbert WIENER se préoccupe de l’usage social qui sera fait de ces machines :
Que devrons-nous attendre de ses conséquences économiques et
sociales ? Tout d’abord nous pouvons prévoir un arrêt net et définitif de
la demande des usines en main-d’œ uvre du genre de celles qui
effectuent des tâches de pure répétition. (…) Rappelons-nous que la
machine automatique, quelle que soit notre opinion sur l’existence de sa
sensibilité propre, représente l’équivalent économique précis du travail
d’esclave. Tout travail qui fait concurrence au travail d’esclave doit
accepter les conditions économiques du travail d’esclave. Il est évident
qu’elle produira une crise et un chômage en comparaison desquels les
difficultés actuelles et même la crise économique de 1930-1936
paraîtront une bonne plaisanterie.
Avec ROSENBLUETH et d’autres physiologistes, WIENER se préoccupe de
l’application des techniques mathématiques à l’étude du système nerveux,
vue comme un problème de communication en le considérant comme une
machine à calculer : la neurophysiologie du cerveau, puis les prothèses et les
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membres artificiels. Il cherche à traduire les sons en vibrations sensibles au
toucher et à construire des appareils à l’usage des sourds. Au cours des
années 50, il s’intéresse à la commande des membres artificiels à partir des
signaux nerveux disponibles au niveau de la section. Il se penche sur le
processus de rétroaction dans l’organisme et suggère le concept de maladie
de l’homéostasie. À propos de la leucémie : « ce qui est en cause est moins
l’absence d’un contrôle interne sur le processus de formation et de destruction
du corpuscule qu’un contrôle portant sur le mauvais niveau ».
Norbert WIENER discute avec Gregory BATESON de la compatibilité de la pratique
psychanalytique avec la cybernétique et la théorie de la communication. Avec
l’aide d’autres discussions, spécialement sur le paradoxe de RUSSELL, BATESON est
conduit à l’analyse systémique des processus familiaux, à sa théorie de la double
contrainte et plus tard aux modèles conceptuels à la base de ce qui sera appelée
l’école de PALO ALTO.
Les prolongements de son approche cybernétique de la communication
seront poursuivis en France dans les travaux et les recherches d’Abraham
MOLES.
Le rôle de Norbert WIENER
En 1945, après l’explosion de la bombe d’Hiroshima, à propos de laquelle il
écrit être « très heureux de n’avoir eu aucune part de responsabilité pour son
développement et son usage ultérieur », WIENER décide de ne plus faire de
recherche financée par les militaires. Il prend sérieusement position contre les
travaux sur les armes nucléaires. « Pour la première fois dans l’histoire, il est
devenu possible à un groupe limité de quelques milliers de gens de menacer
de destruction absolue des millions d’autres, et ce, sans courir eux-mêmes
aucun risque immédiat particulier : (…) Ainsi la guerre a été transposée, au
moins en possibilité, du domaine de l’effort national au domaine de la
conspiration privée. »
Après la Seconde Guerre mondiale Norbert WIENER incarna l’intellectuel
indépendant, humaniste, connaissant bien la technique. Une de ses
préoccupations a été de faire les premiers pas vers la construction d’une
philosophie technique pratique pour l’âge moderne, un domaine jusque là
négligé, mais qui demande de la part du penseur de percer le voile confus des
mensonges conventionnels et de l’apologie des intérêts qui l’entourent. Il
décide qu’il faut révéler certaines connaissances au public : « Je décidais que
je devais passer d’une situation de secret le plus absolu à une situation de
publicité maximum et que je devais porter à l’attention de tous les possibilités
et les dangers des nouveaux développements ».
Il sait déjà que la technologie, loin d’être neutre est un outil qui sera ce qu’en
feront les hommes. En libérant les hommes de ce qu’il nomme le travail
d’esclave, Norbert WIENER espère qu’ils sauront profiter des richesses
produites avec moins de peine, que le temps libéré sera mis à profit pour la
culture et les loisirs utiles.
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Norbert WIENER ne considérait aucune innovation comme intrinsèquement
bonne ou mauvaise ; son aspect bénéfique ou dangereux ne doit être
considéré que dans le contexte des buts des institutions ou de la société entre
les mains desquelles elle sera confiée. Il ne laisse aucun doute qu’il
considérait que les savants, les ingénieurs et les hommes d’affaires engagés
dans la production d’appareils et de techniques automatiques ont une
responsabilité morale.
En s’intéressant à l’application sociale des découvertes scientifiques et des
technologies qui en découlent, Norbert WIENER se montre imaginatif et même
visionnaire. Il a identifié la plupart des principales questions, largement
ignorées de son temps, qui finirent par devenir essentielles un quart de siècle
plus tard : l’exploitation des ressources naturelles, la pénurie de pétrole, la
surévaluation de l’intérêt de la fission nucléaire comme source d’énergie, le
lent empoisonnement par les additifs alimentaires, l’arrivée de nouvelles
bactéries et de nouveaux virus, les changements dans la pyramide des âges,
les maladies de la dégénérescence, qu’il a analysées avec un regard
clairvoyant.
Il a irrigué la pensée dans notre société. Aujourd’hui, la cybernétique semble
assez oubliée. Mais sa descendance actuelle vit dans les sciences cognitives,
l’informatique, la psychologie et bien d’autres disciplines encore. Son projet
de cybernétique théorique, idéologique et technique a façonné notre époque
comme nul autre.
Bibliographie
Ouvrages de Norbert WIENER en français
Cybernétique et société, Éditions des deux-rives, 1952, rééd. coll. 10/18, 1962.
« Comportement, intention, téléologie », Études Philosophiques n° 2, 1961 ;
traduction de l’article de 1943 « Behaviour, Purpose et Teleology ». Jean-Pierre DUPUY
fait remarquer que la traduction du titre prête à confusion, car « purpose » signifie
plutôt « but » ou « objectif » qu’« intention ».
Participation au Colloque de Royaumont de 1964, Le concept d’information dans la
science contemporaine, Gauthier-Villars et Ed. de Minuit, 1965.
Ouvrages sur Norbert WIENER
BRETON Philippe, L’utopie de la communication, La Découverte, 1992.
DUPUY Jean Pierre, Aux origines des sciences cognitives, La Découverte, 1994.
GUILLAUMAUD Jacques, Norbert Wiener et la cybernétique, Seghers, 1971.
HEIMS Steve, NEUMANN John von and WIENER Norbert, From Mathematics to the
Technologies of Life and Death, MIT Press, 1980.
Ouvrages de Norbert WIENER.
(Tous publiés au MIT Press, Cambridge. Mass.).
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Cybernetics - Control and Communication in the Animal and the Machine,
1948 et 1961.
The Human Use of Human Beings : Cybernetics and Society, 1950 et 1954.
Ex-prodigy : my Childhood and Youth, 1953, 1964.
I am a Mathematician, the Later Life of a Prodigy, 1956, 1964.
God and Golem, Inc., 1964.
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