fractures de contrainte du pied et osteoporose
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fractures de contrainte du pied et osteoporose
FRACTURES DE CONTRAINTE DU PIED ET OSTEOPOROSE Etudes du groupe « CREER » Docteurs X. GRAPTON – P. LEMESLE Objectifs - Les fractures de contrainte du pied et l'ostéoporose ont-elles des facteurs de risque communs ? - Les fractures de contrainte du pied sont-elles annonciatrices d'une fragilité densitométrique osseuse ? Patients et Méthodes Étude rétrospective : 39 cas prospective : 45 cas Total : 84 cas Concordance dans les populations étudiées et les techniques d'investigation Recrutement auprès de 21 Rhumatologues en clientelle privée Recul : 8 ans Sexe : Hommes 20,2% Femmes 79,8% Caucasiens à 98,3% Groupe témoin : 70 patients avec les mêmes critères de sexe, âge, habitus et antécédents Résultats Age de découverte de la fracture : Hommes : 53,5 ans Femmes : 55,8 ans IMC moyen Hommes 25,4 Femmes 25,9 Surpoids féminin (moyenne 69 kg) Fardellone simplifié : 73,6% ont un apport calcique <1g/24H Femmes : 82% Hommes : 66,7% Pratique sportive : (dont 1 fois/2 régulièrement) Marche/randonnée : 19,2% Gymnastique/danse : 5,6% Course/jogging : 4,2% Vélo : 4,2% Tennis : 2,8% Aquagym : 1,4% Pas de pratique sportive : 63,3% Circonstances de survenue de la fracture Lors d'une activité Physique : 69,7% Spontanément : 22,7% Lors d'une chute mineure : 7,6% 1 fois/2 on note un surmenage du pied 1 fois/4 il y a eu changement de chaussage ou pose modifiée du pied Le pied droit est atteint dans 64,4% pour 82,2% de droitiers Il est creux dans 65% des cas. Une surcharge de travail ou de sport est retrouvée dans 26,7% des cas Facteurs de risque d'ostéoporose : 69,2% Hors fractures personnelles : Tabac : 18,9% ; Maladie ou traitement favorisant hors corticoïdes : 18,7% ; Corticoïdes : 10,8% ; Aménorrhée : 6,8% ; Ménopause <40 ans : 5,8% ; Alcool : 5,4% ; Fracture chez parents : 2,7% ; Anorexie : 2,7% Traitement anti-ostéoporotique en cours : 6,8% Antécédents fracturaires personnels : 35,7% - de contrainte : 18,9% - sans traumatisme : 21,6% dont 18% avec fractures multiples. (12 MT, 6 CV, 3 côtes, 3 poignets, 2 cols fémoraux, 7 autres) Comparaison avec le Groupe témoin Sur 10 critères hors DMO, dans notre étude. - d'avantage de fractures personnelles - de maladies ou de traitements inducteurs d'ostéoporose - d'hypovitaminémie D mais moins d'abus alcoolo-tabagique Localisation de la fracture de contrainte •Métatarse : •Calcaneum : •Cuboïde : 71,4% (2ème>3ème>>4ème) 9,5% 5% •Cunéiforme : 3,8% •Cheville : 2,5% •Astragale : 1,3% •Pied sans précision : 6,5% Réalisation du diagnostic (étude prospective 2010) Par : - radiographie : 40% - scanner ou IRM : 44% - scintigraphie : 4% - échographie : 12% avec un délai moyen de 44 jours... Densitométrie osseuse - antérieure à la fracture : - contemporaine à la fracture : (def:OMS) Et. rétrospective Et. prospective 25/39 - 19/45 29/45 Résultats femmes : a) antérieure à la fracture : (étude rétrospective) (recul 4 ans) rachis – ostéoporose : 33,3% -“ostéopénie”: 50% fémur - ostéoporose : 23,5% - “ostéopénie”:41,2% b) antérieure à la fracture (étude prospective) (recul 4 ans) rachis – ostéoporose : 15,7% - “ostéopénie”:42% fémur – ostéoporose : 6,6% “ostéopénie”:33% c) contemporaine à la fracture (étude prospective) rachis – ostéoporose : 13% “ostéopénie”:52% fémur – ostéoporose : 5% “ostéopénie”:57% Différences constatées entre les 2 études - Dans l'étude prospective : - poids et IMC des patients supérieurs (terrain) - d'avantage de fumeurs - d'avantage de patients ayant eu une corticothérapie - Dans l'étude prospective : - moins de diagnostic posé par radio ou (diagnostic) par scintigraphie - plus de scanner/IRM et d'échographie - Dans l'étude prospective : - nettement moins d'ostéoporose quels que (résultats densitométriques) soient le site et le sexe - Dans l'étude prospective : - un peu moins de déficit en 25OHD (résultats biologiques) Résultats combinés globaux Hommes + Femmes Femmes rachis – ostéoporose : 23,1% rachis – ostéoporose : 13,2% “ostéopénie”:46,2% “ostéopénie”:50% Total : 69,3% Total : 63,2% “ossain”:30,7%“ossain”:36,8% fémur – ostéoporose : 12,8% fémur – ostéoporose : 22% “ostéopénie”:53,2% “ostéopénie”:51,2% Total : 66% Total : 73,2% “ossain”:34%“ossain”:26,8% Résultats combinés : DMO Contemporaines à la fracture (moins d'1 an d'antériorité ou juste post-fracturaire) 45 cas (¾ de femmes) Col fémoral : Hommes : ostéoporose : 14,2% Rachis : Hommes : ostéoporose “ostéopénie” : 42,9% : 20% “ostéopénie” : 30% “ossain”:42,9%“ossain”:50% Femmes : ostéoporose : 9,1% Femmes : ostéoporose “ostéopénie” : 51,5% : 14,3% “ostéopénie” : 54,3% “ossain”:39,4%“ossain”:31,4% Total : ostéoporose : 10% “ostéopénie” : 50% Total : ostéoporose : 15,6% “ostéopénie” : 48,8% “ossain”:40%“ossain”:35,6% DMO Conclusions - SIGNIFICATIF : • “ossain”:1/3 des cas • “ostéopénie”+ostéoporose:2/3 des cas • “ostéopénie”:50% des cas, soit 3 ½ fois plus fréquente que l'ostéoporose •“ostéopénie”:40,7% des cas sur les témoins (significatif) •ostéoporosedanslesdeuxsexesplusnettesurlerachis15,6% - DMO contemporaines à la fracture : (tendances) • chez la femme : “ostéopénie”+ostéoporosevertébrales“>ostéopénie”+ostéoporosefémorales • chez l'homme : “ostéopénie”+ostéoporosefémorales“>ostéopénie”+ostéoporosevertébrales Biologie - Hypovitaminémie D: <30 ng/l : Hommes 85,7% (Moyenne 20,3 ng/l) Femmes 68,3% Total : 72,7% - Cross Laps : non analysable Corrélations significatives IMC et DMO fémorale 0,009 DMO vertébrale et fémorale 0,001 Pas de corrélation DMO/âge au moment de la fracture ni DMO/Fardellone Conséquences Arrêt de travail : 32,4% Arrêt du sport : 35,1% Complications : 31% - Douleurs séquellaires 70% - AND 30% Conclusions générales - Les fractures de contrainte du pied touchent principalement la femme dans la 6ème décennie, souvent en surpoids. - D'avantage lors d'une activité physique et essentiellement à la marche. - Le terrain retrouve souvent des facteurs de risque d'ostéoporose associés et dans plus d'un tiers des cas un antécédent de fracture. - Le Fardellone simplifié est dans près de 3/4 des cas <1g/24H - Les métatarsiens sont le siège préférentiel de ces fractures de contrainte. - Il existe une hypovitaminémie D dans 73% des cas plus prononcée chez l'homme que chez la femme. - La DMO est essentiellement “ostéopénique”. Elle n'est pas en “os sain” dans 2/3 des cas avec une corrélation avec les IMC basses. - Les ostéoporoses sont un peu plus nombreuses sur le rachis que sur le fémur mais “l'ostéopénie” masculine est plus nette sur le fémur que sur le rachis. - Dans près d'un tiers des cas, il existe des séquelles cliniques.